You are currently viewing Psaume 73 – réussir sans Dieu mais après

Que vous inspire cet extrait des Proverbes ?

La maison des méchants sera détruite ;
la tente des gens droits sera florissante. 14.11

Il ne suffit pas de dire qu’elle est forcément vraie, puisqu’elle vient de la Bible.
Votre interlocuteur vous répondra qu’il y a tant d’exceptions !

Il connaît des personnes qui sont un démenti à cette affirmation,. Des incroyants arrivent à réussir sans Dieu, ils prospèrent à faire envie. Alors que des croyants, attentifs à leur comportement, n’ont vraiment pas de chance dans leur vie.

C’est là un vrai problème et un problème qui a de tout temps agité les gens qui réfléchissent.

Un homme qui a réfléchi : Asaph, chef de chorale au Temple

Or la Bible nous a aussi conservé le témoignage d’un homme qui a franchement empoigné cette question pour tenter d’y voir clair. C’est Asaph, le lévite que le roi David avait établi chef de chorale au Temple de Jérusalem.

1. Une réalité indéniable

Psaume 73.1-15

(Lisez la Bible sur internet)

Les observations d’Asaph

Déjà de son temps, il y a 3000 ans ? Asaph a observé ce qui était évoqué  plus haut :

4-9.

Rien ne les tourmente jusqu’à leur mort,
et leur corps est replet ;

5 ils n’ont aucune part à la peine des hommes,
ils ne sont pas frappés avec les humains.

6 C’est pourquoi l’orgueil leur est un collier
– la violence, un vêtement qui les enveloppe ;

7 ils sont luisants de graisse,
les imaginations de leur coeur dépassent la mesure.

8 Ils raillent, ils parlent de faire du mal et d’opprimer ;
ils parlent de haut,

9 ils élèvent leur bouche jusqu’au ciel,
et leur langue se promène sur la terre.

Rien ne manque au tableau

Et vous l’avez constaté, rien ne manque au tableau : les déclarations arrogantes, la moquerie hautaine, la violence et l’oppression… !

Et pour couronner ce palmarès :

et on dit : Comment Dieu saurait-il ?
Y a-t-il même de la connaissance chez le Très-Haut ? 11

Sûr de soi !

la certitude de si bien contrôler toute situation et son propre destin qu’on se place même au-dessus de Dieu…Enfin, de l’idole caricaturale qu’on prend pour le vrai Dieu.

Mais pas sans admirateurs

Mais pour vraiment exister, un tel personnage a besoin d’une cour d’admirateurs ou de flatteurs :

9-10:

ils élèvent leur bouche jusqu’au ciel,
et leur langue se promène sur la terre.

Voilà pourquoi le peuple se tourne vers eux.
On boit leurs paroles

des gens impressionnés par le succès du vantard, qui croient devoir l’imiter à leur tour. Pour cela ils avalent sans grand tri tout ce que débite l’autre, et aussi les couleuvres et autres saletés qui s’y trouvent…

Voilà le spectacle déroutant qu’offrent certains. Comme on dit, ils « ont réussi », malgré leur abandon de tout scrupule envers autrui. Il va sans dire que tant d’injustice blesse (in)directement beaucoup de gens.

Asaph outré et perturbé

Face à ce spectacle Asaph est non seulement outré, mais il a même failli vaciller moralement :

Quant à moi, pour un peu mes pieds allaient s’écarter du chemin,
il s’en est fallu d’un rien que mes pas ne glissent,

car j’étais jaloux de ceux qui font les fiers,
en voyant la prospérité des méchants. 2-3.

Croyants au coeur pur mais échecs

C’est d’autant plus compréhensible qu’il comparait tout cela à la situation de certains croyants, au cœur pur

Oui, Dieu est bon pour Israël,
pour ceux qui ont le coeur pur. 1

Ils sont soucieux d’honorer Dieu, mais ils subissent des revers et des échecs, alors qu’ils se sont confiés entre les mains de Dieu.

Le bilan n’est pas facile à admettre.

  • D’un côté la prospérité insouciante de l’impie qui va jusqu’à provoquer Dieu en face.
  • De l’autre des épreuves, des blocages incompréhensibles et longs à surmonter dans la vie de personnes attachées au Seigneur ou même engagées dans son service.

Ainsi va la vie, diront certains.

Oui, mais qu’en est-il de la providence, de la justice de Dieu ?

N’est-ce pas l’argument favori de l’incroyant : si Dieu existait, il ne permettrait…pas…

La prospérité de l’incroyant, les épreuves du croyant ! Voilà ce qui  sert de preuves : Dieu est indifférent aux injustices ou alors … il ne contrôle rien dans la société.
Sans justice la vie devient insupportable. Or Dieu déclare qu’il est saint, donc juste. Cela devrait se voir dans le quotidien.

Et si les choses fonctionnent ainsi à l’envers, cela vaut-il vraiment la peine d’être soi-même juste, respectueux des autres et de Dieu ?

Se laisser aller à la facilité naturelle est tellement moins fatigant et peut pourtant donner des résultats gratifiants.

Le croyant qui se fait railler par les incroyants, a bien tort de se donner tant de mal et de se priver des plaisirs de la vie !

Conclusion :

J’ai donc réfléchi pour comprendre cela ;
ce fut pénible à mes yeux, 16

le point où s’arrêtent bien des gens, déconcertés, ne sachant plus que penser. Et là, naturellement, les attend le diable avec son raisonnement si logique :

C’est donc pour rien que j’ai purifié mon coeur,
et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence :

 je suis sans cesse frappé,
tous les matins m’apportent mon châtiment.13-14.

2. Il faut changer de perspective

Psaume 73. 16-20

Lisez la Bible sur Internet

Réfléchir sous la direction de Dieu

Quand on mène une telle réflexion qui implique fortement Dieu, mieux vaut la faire sous sa direction et ne pas s’arrêter avant d’avoir obtenu sa réponse.

Sonder les Ecritures

Pour cela Asaph entre dans le Temple de Dieu. Il veut sonder les procédés de Dieu envers l’humanité, tels qu’on les trouve exposés dans les Écritures. Et celles-ci, à son époque, se trouvent au Temple, qui est le lieu où est enseignée la pensée de Dieu.

Et là, que lui dit Dieu, dans un langage du 21e s. ?

C’est vrai, ce que tu as compris du film, c’est bien ainsi que les choses se passent souvent entre les hommes. Mais tu juges avant la fin du film, tu n’en as vu qu’une partie, le film n’est pas terminé, attends de voir la suite et en particulier la fin…

Et la fin, ce n’est pas seulement ce qui arrive au terme du parcours terrestre, c’est aussi et surtout ce qui vient après le réveil

Comme un rêve au réveil,
Seigneur, à ton éveil, tu repousses leur image. 20.

Alors seulement ta vision des choses sera complète et tu pourras juger valablement.

Autrement dit : tes constats de 1-12 sont bien justes, mais la conclusion que tu en tires aux v. 12-13 ne l’est pas, parce que bien prématurée.
Ta perspective est celle de l’aujourd’hui, celle d’un point donné sur l’ensemble d’une trajectoire biographique. Elle n’est pas valable, parce que partielle, incomplète.
La Fontaine disait qu’en toute chose il faut considérer la fin, et un proverbe de mon village déclare qu’il n’a pas encore fait nuit tous les jours.

La perspective de Dieu est globale.

Elle prend tout en compte et ne prononce son verdict qu’à la fin, quand il ne peut plus rien venir s’ajouter. Le problème d’Asaph est donc une vision trop courte des choses.

La solution c’est allonger la perspective pour englober la totalité du parcours observé. Et là intervient la raison de l’apparent retard de Dieu, de ce que l’athée appelle injustice ou indifférence de Dieu envers le mal. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, l’espoir d’une repentance. C’est le mystère et la bénédiction de la patience de Dieu. Il ne veut pas qu’un seul périsse, mais… que tous parviennent à se convertir

Le Seigneur ne retarde pas l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le pensent. Il est patient envers vous : il ne souhaite pas que quelqu’un se perde, mais que tous accèdent à un changement radical
2 Pierre 3.9.

Ce n’est qu’en prenant en compte toutes les données d’une situation qu’on peut l’évaluer correctement.

Que penser alors des déclarations définitives et hautaines de certains philosophes ou  savants ?

Ils se vantent de ne considérer que ce qui est objectif, compatible avec la raison, en excluant tout ce qui est inaccessible aux cinq sens. Ils évacuent ainsi allègrement tout un pan des réalités humaines, en particulier le monde de la vie spirituelle.
L’homme est certes un être rationnel, mais aussi émotionnel et spirituel. Il y a aussi des gens très savants et très écoutés qui jugent tout le film en n’en prenant en compte que telle ou telle partie de ce film.

Or qu’en est-il de cette autre partie du film, de la fin de l’incroyant ?

Oui, tu les places sur des voies glissantes,
tu les fais tomber dans la tourmente.

Comment ! En un instant les voilà dévastés,
ils sont à bout, achevés par l’épouvante !

Comme un rêve au réveil,
Seigneur, à ton éveil, tu repousses leur image. 18-20.

Mais attention, ne nous contentons pas de noter qu’il y a quand même une justice réelle, même si elle ne vient qu’à la fin.

Imaginons le cataclysme qu’elle représente pour cet homme. Lui qui était si sûr et si fier de tout contrôler, d’un coup il ne contrôle plus rien du tout.

Lui qui était si certain de n’avoir jamais à rendre compte de rien, le voilà brusquement en face du Juge de l’univers, le vrai Dieu qui se moque bien de toutes les affirmations arrogantes lancées contre lui (Psaume 2).

Là il ne s’agit plus d’un dieu de fabrication humaine avec qui on peut négocier, s’arranger. Cette fois et désormais la situation est doublement épouvantable : l’homme est tout seul, il n’y a plus de cour autour de lui et il n’a absolument rien prévu, rien en main pour affronter cela !

Chaque fois qu’un assassin d’une certaine religion se fait tuer soi-disant comme « martyr de cette religion», imaginons les deux minutes qui suivent sa mort. On lui a certifié qu’il a une entrée prioritaire, c’est à dire sans vérification des péchés, au paradis de cette religion. Imaginons l’abîme entre ce qu’il espérait et ce qui l’y attend effectivement. C’est un bon indicateur de l’horrible mensonge de tout ce système.

3. Quelques conclusions

Psaume 73. 21-28
Lisez la Bible sur Internet

Juger d’une situation avec tous les éléments

Asaph s’était trompé et il le reconnaît avec une belle franchise.
C’est stupide de juger d’une situation en ne prenant en compte qu’une partie des faits qui la constituent, même quand c’est habillé d’un vocabulaire très savant.
Un opticien sait remédier à la myopie, sauf quand elle est volontaire.

Sinon le jugement porté est contestable

L’homme est stupide lorsqu’il feint d’ignorer sa fragilité, la réalité de Dieu sauveur ou juge, le caractère éphémère de toute chose.
On ne peut pas non plus se contenter des apparences qui cachent parfois bien des aspects tristes ou gênants. Tant qu’on n’a pas accès aux données plus secrètes, le jugement porté est contestable :

Ne portez donc aucun jugement avant le temps fixé, avant la venue du Seigneur qui mettra en lumière les secrets des ténèbres et qui rendra manifestes les décisions des coeurs. Alors chacun recevra de Dieu sa louange.
1 Corinthiens  4.5.

Et bien souvent on n’a pas le moyen de les connaître et la sagesse élémentaire consiste à l’avouer et à se taire.

S’abstenir de juger

Dans le Temple de Dieu, dans sa présence, il y a la balance très fine du Saint Esprit. Il indique le vrai poids des choses quand on a besoin de le connaître ou il rappelle que là ce n’est pas à nous de juger.

Il y a encore une autre raison de s’abstenir de juger. Tout être humain veut profiter du cadeau qu’est la vie. Le tout, c’est de savoir ce qu’il entend par là.
L’incroyant le fait en se centrant sur lui-même, sur ses avantages et ses envies. Et pour cela il dispose peut-être de quelques décennies, après quoi c’est fini, sans appel.

Le croyant place le Seigneur au centre de son quotidien et son prochain aussitôt derrière.

Et dans la pratique il découvre qu’avec cette échelle des valeurs la vie vaut la peine d’être vécue et offre beaucoup de joies :

Oui, Dieu est bon pour Israël,
pour ceux qui ont le coeur pur.1.

Il y a aussi des tronçons moins faciles, plus obscurs.

Là on ne suit le Seigneur qu’à reculons et sans comprendre. Pourtant là aussi c’est Dieu qui garde le contrôle. Et on peut relire 23-25 avec l’assurance qu’il confirmera ces déclarations.

Cependant je suis constamment avec toi,
tu m’as saisi la main droite ;

 tu me conduis par ton conseil,
puis tu me prendras dans la gloire.

25 Qui d’autre ai-je au ciel ?
En dehors de toi, je ne désire rien sur la terre.

Et surtout, c’est là la différence énorme par rapport à celui qui veut se passer de Dieu : le croyant n’a pas juste quelques décennies devant lui, mais lui, il a le temps, tout le temps, l’éternité pour profiter de la vie.

L’éternité pour profiter de la vie

Une partie, il la connaîtra déjà sur terre ;

En dehors de toi, je ne désire rien sur la terre. 25b
Quant à moi, m’approcher de Dieu, c’est mon bien.
J’ai choisi pour abri le Seigneur DIEU
– afin de raconter toutes tes oeuvres. 28

L’autre, garantie par Dieu, vient ensuite et elle sera éternelle :

puis tu me prendras dans la gloire.

Qui d’autre ai-je au ciel ? 24b, 25a.

Et un tel choix n’est vraiment pas stupide :

Ma chair et mon coeur s’épuisent :
Dieu sera toujours le rocher de mon coeur et ma part .26

Amour et foi désintéressés : difficile aussi pour le croyant

Pour être honnête, notons que le croyant a du mal de concevoir un amour, une foi désintéressée :

C’est donc pour rien que j’ai purifié mon coeur,
et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence :13.

Il a si facilement tendance à attendre une récompense pour ses efforts de sanctification, comme si ceux-ci le privaient de quelque chose qui aurait autant de valeur qu’une vie propre.

Le chrétien doit souvent lutter contre l’idée que sa différence de comportement l’autorise légitimement à attendre un privilège dans le traitement par Dieu.

C’est vrai que Dieu se plaît à bénir celui qui s’attache sincèrement à lui. Mais c’est à voir comme une grâce, une réponse d’amour et non comme un salaire pour un service rendu.

Dans les moments difficiles, patience et silence

Comme on l’a vu, le chrétien connaît des passes difficiles, déconcertantes. Mais en pensant à la dimension éternelle de sa vie, le bon conseil sera la patience et le silence.

Ce n’est pas notre réaction spontanée, mais c’est parfois la meilleure façon de glorifier Dieu : « Je ne sais pas pourquoi tu me fais passer par là, mais je sais que c’est toi qui conduis le trajet. Il se pourrait bien que la raison d’être d’une difficulté, soit justement de m’apprendre la confiance dans le silence. »

Nous autres, Français, Latins, croyons beaucoup trop à la nécessité de toujours parler. Or il n’est vraiment pas toujours nécessaire, ni même sage de parler, de tout exprimer :

Si je disais : Je vais parler comme eux,
je trahirais tes fils.15.

Eviter les débordements

Se répandre en vitupérations, surtout en l’absence du responsable de la difficulté, peut donner le sentiment d’être fort, alors que c’est l’étalage de mon impuissance en face du problème.

Il paraît que cela défoule, libère ; je n’en suis pas si sûr, mais ce qui est sûr, c’est que je devrai des comptes des paroles prononcées et qu’elles constituent souvent une lourde charge spirituelle.

Et si je me lâche ainsi en présence de frères et sœurs, je risque de les blesser, les troubler, les déstabiliser : « Ah, donc même lui, il ne fait pas plus confiance au Seigneur !…Mieux vaut se taire par solidarité, pour ne pas blesser, trahir un frère une sœur, l’Église :

Si je disais : Je vais parler comme eux,
je trahirais tes fils.15.

J-Jacques Streng

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