You are currently viewing Revendication, non, repentance – Ézéchiel 33.21
Mur des Lamentations, reste du Temple de Jérusalem
  • Post category:Approfondir

Revendication, Non, plutôt repentance

Ézéchiel 33. 21-29

Terrible nouvelle : la chute de Jérusalem

Le 8 ou le 19 janvier 585 av. J.-C. , six mois après l’événement, un survivant du siège de Jérusalem arrive à Babylone.

Terrible nouvelle : Le temple est détruit, la ville est tombée aux mains de Nabuchodonosor le roi de Babylone.

Un tournant important dans la carrière prophétique d’Ézéchiel

La chute de Jérusalem marque un tournant important dans la carrière prophétique d’Ézéchiel.

Il a d’abord été le guetteur qui avertit, menace, condamne (jusqu’à 33.20). A partir de maintenant (v. 21) il inaugure une nouvelle période où un message d’espérance nationale est possible.

Mais les conditions pour comprendre, pour saisir ce message d’espoir, pour se l’approprier, sont-elles réunies ?

Au moment où la nouvelle de la prise de Jérusalem lui parvient, Ézéchiel, qui avait été muet pendant environ deux ans, est à nouveau capable de parler.

Son mutisme lui avait été annoncé au début de son appel

26 Je collerai ta langue à ton palais, pour que tu sois muet et que tu ne puisses pas les reprendre – car c’est une maison rebelle. 27 Mais quand je te parlerai, j’ouvrirai ta bouche, pour que tu leur dises : Ainsi parle le Seigneur DIEU. Que celui qui écoute, écoute, et que celui qui ne prend pas garde, ne prenne pas garde – car c’est une maison rebelle. 3.26-27.

Ce mutisme correspond aux deux années du siège de Jérusalem. Il empêchait Ézéchiel de communiquer avec les Juifs déjà déportés à Babylone. Pendant ce temps, ses prophéties sont dirigées contre les nations étrangères

Le prophète est enfin justifié : il avait raison. Ses messages de malheur se révèlent vrais. Il aurait pu s’attendre à la repentance de ceux qui sont restés en Juda et à l’obéissance parmi les Juifs en exil en Babylonie

21 Le cinquième jour du dixième mois de la onzième année de notre captivité, un rescapé de Jérusalem arriva vers moi pour m’annoncer que la ville était tombée.

22 Or, le soir précédant son arrivée, la main de l’Éternel s’était posée sur moi et le Seigneur m’avait rendu la parole avant que ce fugitif vienne vers moi le matin. Il m’avait ouvert la bouche de sorte que mon mutisme avait cessé.

23 Et l’Éternel m’adressa la parole en ces termes :
24 – Fils d’homme, ceux qui habitent au milieu de ces ruines amoncelées sur la terre d’Israël parlent ainsi : « Abraham était tout seul lorsqu’il a reçu la possession du pays, mais nous, nous sommes nombreux, et le pays nous a été donné en possession. »

25 Réponds-leur donc : « Voici ce que le Seigneur, l’Éternel, déclare : Vous mangez de la viande avec le sang vous levez les yeux vers vos idoles, vous versez le sang, et vous posséderiez le pays ! 26 Vous vous fiez à votre épée, vous avez commis des actes abominables, chacun de vous déshonore la femme de son prochain, et vous posséderiez le pays ?

27 Voici ce que tu leur diras : Le Seigneur, l’Éternel, déclare : Aussi vrai que je suis vivant, ceux qui sont parmi les ruines périront par l’épée, et ceux qui sont dans la campagne seront livrés en pâture aux bêtes sauvages, et ceux qui se seront réfugiés dans les rochers et dans les cavernes mourront de la peste.

28 Je transformerai le pays en une terre dévastée et déserte. Je mettrai fin à sa puissance dont il s’enorgueillit, et les montagnes d’Israël seront si dévastées que personne n’y passera plus. 29 Alors ils reconnaîtront que je suis l’Éternel, quand j’aurai réduit le pays en une terre dévastée et déserte, à cause de tous les actes abominables qu’ils ont commis. »

Vous revendiquez ! Vous auriez mieux fait de vous repentir

L’arrivée du messager annonçant la chute de Jérusalem soulève la question de la possession de la terre d’Israël.

L’armée babylonienne avait détruit des villes et des villages importants dans tout le pays. Le pouvoir de Babylone avait aussi déporté en Babylonie des milliers de Judéens, plusieurs années déjà avant la chute définitive de la ville en 587 ou 586.

Alors pour les juifs restés sur place, dans une situation désespérée, se pose la question de la propriété de la terre, cette terre que Dieu avait donnée à son peuple en faisant alliance avec Abraham (Genèse 12.2, 7)

Après la chute de Jérusalem, les survivants juifs qui sont encore là supposent que leur présence est le signe que Dieu les approuve.

La loi du nombre

Et ils font le parallèle avec Abraham : puisque Dieu a donné la terre à Abraham, à une seule personne, il va certainement la leur donner à eux qui sont nombreux.

Abraham était tout seul lorsqu’il a reçu la possession du pays, mais nous, nous sommes nombreux, et le pays nous a été donné en possession. v. 24

Bien sûr, ils ont été vaincus, disent-ils. Bien sûr, les combats les ont décimés. Mais ils sont plus nombreux qu’Abraham. Lui, il était seul, quand il habitait dans le pays. Eux, ils pourraient rassembler 1000 ou même 2000 hommes pour reprendre la conquête du pays.

Nous, nous sommes nombreux, et le pays nous a été donné en possession

A la base de leur revendication, deux motifs :

– L’un est juste et reconnu dans la Loi de Moïse : les enfants héritent naturellement des biens de leur père.
– L’autre n’est qu’un calcul humain : le nombre multiplie les droits.
Plus on est nombreux, plus on peut prétendre à exiger quelque chose, à réclamer un avantage. Si Abraham avait un droit sur la terre, une nation entière de ses descendants devrait avoir d’autant plus ce droit.

Une erreur évidente. Il manque un élément essentiel, Dieu

C’est Dieu qui valide ou non le droit d’obtenir ou non quelque chose, un avantage, une bénédiction par exemple. Et cela ne dépend pas du nombre mais de la relation de chacun avec Dieu, du comportement qu’on choisit de suivre.

Abraham a montré sa confiance à Dieu en obéissant à son appel.

Abraham à qui Dieu dit :

Va-t’en de ton pays, du lieu de tes origines et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. 2Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une bénédiction (Genèse 12.2)

Abram partit, comme le SEIGNEUR le lui avait dit (v.4)

Alors Dieu et toutes ses bénédictions l’ont accompagné pendant toute sa vie.

Abraham a ainsi rendu possible la réalisation de la promesse. Et tout au long de sa vie, il a continué à faire confiance à Dieu, comme le montrent les exemples cités dans Genèse (17, 4-8 ; 18, 19 ; 22, 15-19)

Une autre erreur : oubli complet des exigences de l’alliance de Dieu avec Abraham et ses descendants

Dieu leur donne la terre

Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram. Il lui dit : « A tes descendants je donne ce pays, Genèse 15.18

Ils doivent respecter l’alliance

Dieu dit à Abraham : Toi, tu garderas mon alliance, toi et ta descendance après toi, dans toutes ses générations. Genèse 17.9

En fait c’est Dieu le propriétaire et eux les gérants. Ils auront à rendre des comptes. Ils ont le droit de vivre dans le pays sous condition d’obéissance et de fidélité, sinon

Mais si vous contrariez le SEIGNEUR, ton Dieu, en faisant ce qui lui déplaît 26 – j’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre – vous disparaîtrez bien vite du pays dont vous allez prendre possession après avoir passé le Jourdain ; vous n’y prolongerez pas vos jours : vous serez détruits.

27 Le SEIGNEUR vous dispersera parmi les peuples, et vous ne resterez qu’un petit nombre d’hommes parmi les nations où le SEIGNEUR vous emmènera. Deutéronome 4.26-27

Et encore

Le SEIGNEUR te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre Dt 28.64

Qu’en est-il de ces survivants restés en Judée ?

Ils ont pu rester dans leur pays.  Alors ils revendiquent la propriété d’une terre, d’un pays en train de leur échapper.

Leur arrogance, leur certitude d’avoir raison les empêche de se repentir.

Et ils ne se posent même pas la question de savoir pourquoi la terre qu’ils réclament leur a été arrachée ? Pas un mot, pas un rappel des paroles de l’alliance. On préfère ne plus se souvenir de ce que Dieu a dit à propos de la terre et des conditions pour y vivre.

Alors le prophète leur répond par un acte d’accusation

Une accusation d’idolâtrie – manger la viande avec le sang, une manière de s’approprier la force de l’animal, une pratique païenne.

Une accusation d’immoralité et d’adultère. Une conduite qui les rabaisse au niveau des nations païennes que Dieu avait chassées pour qu’ils puissent posséder la terre promise

Vous obéirez à toutes mes ordonnances et à toutes mes lois et vous les appliquerez. Ainsi le pays où je vous mène pour que vous vous y installiez ne vous vomira pas.

23 Vous ne suivrez pas les coutumes des nations que je vais chasser devant vous ; car c’est parce qu’elles ont commis toutes ces actions que je les ai prises en aversion. Lévitique 20.22-23

L’obéissance aux commandements de Dieu (44 fois dans le Deutéronome), c’est la condition indispensable pour posséder et pour garder le pays

L’accusation la plus surprenante : se confier dans leurs épées, dans la force des armes (26)

Ézéchiel fait probablement allusion à l’insurrection contre le gouvernement mis en place par Babylone, en particulier à l’assassinat du gouverneur Guedalia (Jérémie 41). D’où la condamnation par le prophète.

Pour Ézéchiel comme aussi pour Jérémie, son contemporain,  Babylone est le bras armé, l’épée du Seigneur. Dieu a désigné Babylone pour détruire et soumettre Juda. Résister à Babylone, c’est donc résister à Dieu. (21. 1-17).

Un raisonnement difficile à admettre. Même après de nombreuses explications et avertissements, Jérémie s’est fait traiter de traître et de collabo à cause de cela.

Ensuite Ézéchiel prononce le verdict

Ce n’est pas parce qu’ils ont été laissés dans le pays qu’ils échapperont au jugement.
Par le prophète, Dieu les avertit. Eux aussi seront attaqués, détruits par l’épée, les bêtes sauvages et la peste v. 27-28).

Ces instruments du jugement divin rappellent Lévitique 26.22, 25 et la destruction de 28a évoque Lévitique 26.19a, 33b

Je vous disséminerai parmi les nations et je tirerai l’épée derrière vous.
Votre pays sera dévasté, et vos villes seront en ruine.

Contre leur orgueil le pays nous a été donné en possession Dieu annonce son jugement : « les montagnes d’Israël seront dévastées, personne n’y passera ».

Si les gens ne cherchent pas à « connaître » Dieu par la repentance et la foi, ils finiront par le « connaître » dans le jugement (v. 29 ; Ap 6, 13-17).

Dieu n’a pas de petits enfants

Pas de bénédiction automatique par ancêtre interposé, serait-ce Abraham lui-même ou tout aïeul prestigieux.

Pas de droit automatique à être propriétaire du pays. Dieu l’a accordé par grâce à son peuple, à la condition qu’il soit et reste fidèle.

Si la condition n’est plus remplie, ce droit est retiré. Alors s’ensuivent invasions, destructions, exil.

Pas de filiation spirituelle automatique

Dieu est capable de faire naître des enfants à Abraham à partir des pierres du désert (Matthieu 3.9)

Tous ceux qui sont de la descendance d’Israël ne peuvent être considérés comme le véritable Israël de Dieu (Paul dans Romains 9.6)

Et le plus terrible : la filiation diabolique qui rend aveugle

Les Juifs se vantaient devant Jésus de descendre d’Abraham (Jean 8.33 et 39) et, comble de l’inconscience, de n’être esclaves de personne. Justement dans les années où l’Empire romain occupait le pays et faisait sentir son oppression.

Jésus leur répond : vous avez pour père le diable  Jean 8.44

Vous prétendez avoir Abraham pour père Et vous en êtes assez fiers. Mais tout dans votre comportement montre qui, en fait, tire les ficelles.

Ils sont incapables de comprendre la vérité de Dieu enseignée par le Christ. C’est directement lié au fait qu’ils appartiennent à l’ennemi.

Encore plus terrible : c’est la condition naturelle des non croyants

En fait, les disciples de Jésus,  les chrétiens à travers les siècles,  nous aussi avant la conversion,  tous ont fait partie du monde déchu et rebelle. Jusqu’à ce que Jésus les choisisse du milieu du monde Jean 15.19.

Quelques pistes de réflexion

La justification, le salut, c’est personnel. Ni héréditaire ni automatique du fait de la tradition.

On peut hériter des biens de ses parents, on ne peut hériter de leur foi.

Une idée insensée des Juifs. La faveur, la bénédiction que Dieu leur accordait en tant que nation leur serait garantie pour toujours,  quoi qu’ils fassent

Leur devise : « jadis justes, toujours justes, malgré nos actions condamnées par Dieu »

Ce respect de la piété traditionnelle, en fait celle des autres, des parents ou grands-parents est profondément ancrée dans la pensée de certaines personnes.

La foi, ce n’est pas un ajout

Certaines personnes ajoutent la religion à leur liste de valeurs. C’est juste un plus, pas plus.
Des millions de personnes se prévalent d’appartenir à un système religieux. Un système qui leur promet un pardon collectif, à condition de rester dans le système, à condition de suivre certains rites.

Les vrais croyants sont attirés par le Père

Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et moi, je le relèverai au dernier jour. Jean 6:44

Ils sont donnés au Fils

Tout ce que le Père me donne viendra à moi ; et celui qui vient à moi, je ne le chasserai jamais dehors. Jean 6:37

Ils sont enseignés par Dieu

Il est écrit dans les Prophètes : Ils seront tous instruits de Dieu. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Jean 6:45

Ils sont choisis par Jésus.

N’est-ce pas moi qui vous ai choisis Jean 6:70

La justification, le salut prend racine dans une repentance sincère

La repentance, ça commence quand on voit Dieu avec un cœur droit et honnête.

C’est un changement de cap, de direction. Alors nous nous voyons dans notre réalité

Non beaux et sympathiques,  comme nous aimerions l’être sans y parvenir

Mais pécheurs et souillés devant Dieu. Et mendiants de sa grâce et de sa compassion. Il nous accorde son salut grâce au sacrifice de Jésus, son fils unique à la croix

La foi, c’est un choix qui engage

Dieu pose devant chacun un choix déterminant, celui de la vie ou de la mort.
Moïse dans Deutéronome 30 : Choisis la vie !
La foi, c’est une relation qui me définit,  une relation de fidélité envers Dieu, une relation d’amour pour le Christ et pour les autres.

Un choix qui engage dans la durée

Et même la piété de la conversion Si la foi et l’amour sont par la suite inactifs, morts, elle ne sert plus à rien.

La seule foi que Dieu accepte,  c’est une foi vivante, une obéissance active du moment présent. Et si la foi et l’amour des débuts se sont évaporés,  il est évident que ce n’était pas du solide, de l’authentique.

La foi se prouve par la mise en pratique de la Parole

La foi, c’est beaucoup plus que l’adhésion à un système de valeurs,  même validé par des ancêtres qui ont souffert pour le défendre.

La foi dépasse infiniment la connaissance même des principes bibliques. La foi existe véritablement, seulement si elle est testée,  si elle est mise à l’épreuve par une mise en pratique de la Parole.

22 Mettez la Parole en pratique ; ne vous contentez pas de l’écouter, en vous abusant vous-mêmes.

23 En effet, si quelqu’un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel 24 et qui, après s’être regardé, s’en va et oublie aussitôt comment il était. (Jacques 1.22-24)

La foi est un choix personnel.

On ne peut transformer en masse une foule d’incroyants en croyants
Chacun doit rechercher la grâce et le pardon de Dieu pour soi.

Si quelqu’un parmi nous veut demander à Dieu son pardon, s’il veut placer sa vie sous son autorité, il peut le faire tout simplement à sa place. Et s’il en éprouve le besoin, il peut parler à un des responsables.

C’est à chaque génération de refaire le choix de s’attacher à Dieu Et de continuer dans la foi et l’obéissance. C’est la condition indispensable pour espérer obtenir sa bénédiction. Et beaucoup parmi nous, nous l’avons recherchée Et Dieu nous l’a accordée à chacun.

Alors, c’est notre responsabilité, à chacun de nous de continuer à nous attacher à Dieu Donnons à nos enfants l’exemple pour que, le moment venu, Ils fassent aussi chacun le choix de la fidélité.

C. Streng