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le repas chez Simon ou la pécheresse repentante

Sommaire

Le repas chez Simon

Dans cet épisode de l’Evangile de Luc (7.36-50) , le Christ interagit avec deux personnages que tout  oppose : Simon, un pharisien et une femme pécheresse anonyme.

Philippe de Champaigne, un peintre français du 17e s l’a mis en scène sous le titre  « Le repas chez Simon ou la pécheresse repentante ».

Juifs et païens dans les premières églises chrétiennes

Dans les années 60 de notre ère, les églises chrétiennes sont déjà bien constituées, avec des Juifs et des païens convertis. Mais les relations entre les deux groupes ne sont pas toujours au beau fixe. Les Juifs respectent la Loi, une loi morale forte, alors ils ont tendance à mépriser les païens convertis venus d’une société idolâtre et immorale.

Ces païens convertis ont donc besoin de savoir qu’ils sont eux aussi pardonnés, acceptés dans la famille de Dieu.

Luc et son Evangile

C’est à peu près à ce moment-là, que Luc va écrire son Evangile, à partir des récits des témoins oculaires, (1.1-2) ? En effet,  lui n’était pas présent pendant le ministère terrestre de Jésus.   

Luc va  montrer que Jésus est venu pour être le Sauveur de tous les hommes, Juifs ou païens, comme Théophile auquel il dédie son Evangile. Par de nombreux miracles et guérisons, le Seigneur authentifie sa mission : « Il est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19.10). Encore faut-il  reconnaître qu’on est perdu.

Jésus sous les divers aspects de son ministère

Le chapitre 7 présente Jésus sous les divers aspects de son ministère, annoncés par Esaïe 61.1-2

L’esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, Car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, Pour proclamer aux captifs la liberté, Et aux prisonniers la délivrance ;

– Celui qui guérit – le serviteur de l’officier romain (7.1-10)

– Celui qui ressuscite – le fils de la veuve de Naïn (7.11-17)

– Celui qui doit venir, annoncé par Jean-Baptiste, selon les Ecritures,  et qui a connu le rejet (7. 18-35)

– le prophète, c’est à dire l’oint, qui a reçu l’onction divine – le Christ et Seigneur avec l’autorité divine de pardonner les péchés : le repas chez Simon ou le pécheresse repentante (7. 36-50)

36 Un pharisien invita Jésus à manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien et se mit à table. 37 Une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville apprit qu’il était à table dans la maison du pharisien. Elle apporta un vase plein de parfum 38 et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait, et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les embrassa et versa le parfum sur eux. 39 Quand le pharisien qui avait invité Jésus vit cela, il se dit en lui-même: «Si cet homme était prophète, il saurait qui est celle qui le touche et de quel genre de femme il s’agit, il saurait que c’est une pécheresse.» 40 Jésus prit la parole et lui dit: «Simon, j’ai quelque chose à te dire.» «Maître, parle», répondit-il. 41 «Un créancier avait deux débiteurs: l’un d’eux lui devait 500 pièces d’argent, et l’autre 50. 42 Comme ils n’avaient pas de quoi le rembourser, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera le plus?» 43 Simon répondit: «Celui, je pense, auquel il a remis la plus grosse somme.» Jésus lui dit: «Tu as bien jugé.» 44 Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon: «Tu vois cette femme? Je suis entré dans ta maison et tu ne m’as pas donné d’eau pour me laver les pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. 45 Tu ne m’as pas donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a pas cessé de m’embrasser les pieds. 46 Tu n’as pas versé d’huile sur ma tête; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds. 47 C’est pourquoi je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés, puisqu’elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui l’on pardonne peu aime peu.» 48 Et il dit à la femme: «Tes péchés sont pardonnés.» 49 Les invités se mirent à dire en eux-mêmes: «Qui est cet homme qui pardonne même les péchés?» 50 Mais Jésus dit à la femme: «Ta foi t’a sauvée. Pars dans la paix!» Segond 21

Le texte de Luc, illustré par le tableau, selon 3 axes

  • La femme et sa manifestation d’amour, de reconnaissance
  • Le pharisien bloqué dans ses convictions, la dictature des apparences
  • Jésus, la finesse du regard, au delà des apparences   

Le contexte

La pécheresse

Luc présente une pécheresse anonyme. Elle vient  d’une ville qui n’est pas nommée non plus. Sans doute un souci de discrétion. Peut-être Naïn citée un peu plus haut, ou alors Capernaüm

La tradition catholique, a supposé que la ville était Magdala. Elle a identifié la pécheresse avec Marie Madeleine.  Ainsi est née, la légende célèbre dans la littérature religieuse et dans les arts, de la Madeleine pénitente.

Dans les autres Evangiles (Matthieu 26.6s Marc 14.3s, Jean 12.1s,) une femme verse aussi du parfum. Pas sur les pieds, mais sur la tête de Jésus. Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare. Elle peut difficilement être confondue avec la pécheresse du texte de Luc

Le tableau

Le tableau peint en 1656 était installé dans le réfectoire de l’abbaye du Val de Grâce, à Paris. Il invitait les religieuses à méditer, au cours des repas, l’Evangile en images.

Il est conservé au musée de Nantes

Sa construction très symétrique met en valeur les deux personnages principaux. Au premier plan au centre, à notre gauche Jésus,  en face, Simon

Dans les peintures de repas des scènes bibliques, les convives étaient assis autour d’une table carrée. A partir du 17e s, sous l’influence de l’archéologie, on représente les convives  à demi couchés autour d’une table en demi-cercle (triclinium ).
Champaigne peint un triclinium parce que Luc a écrit : « Il entra et prit place sur un lit ».

I. La femme et sa manifestation d’amour, de reconnaissance

Une pécheresse, peut-être une prostituée… Le texte ne le précise pas

Elle rompt la symétrie. Sa présence déséquilibre la scène, elle bouleverse ce qui est organisé, ordonné.

D’ailleurs comment a-t-elle pu entrer dans la maison, parmi les invités ?

Ce n’était pas inhabituel. Dans les repas de fête, toute personne pouvait  entrer, s’asseoir contre le mur, regarder les invités et peut-être demander des restes

le repas chez Simon
la pécheresse repentante embrassant les pieds de Jésus

Elle se tient derrière aux pieds de Jésus

Comme les autres convives, Jésus était à demi couché sur le bras gauche, appuyé sur les coussins d’un divan, et les pieds nus étendus en arrière

… les cheveux dénoués.

La femme  oublie les convenances sociales. Il était honteux pour une femme de dénouer ses cheveux en public.  C’était un motif de divorce.

Elle tient et caresse le pied de Jésus. Elle ne s’intéresse pas du tout à la discussion entre Simon et Jésus, ni au scandale qu’elle a provoqué. Elle est aux pieds du Seigneur et seul cela compte.`

Elle arrose de ses larmes les pieds de Jésus  et les essuie avec ses longs cheveux dénoués.

Elle pleure d’émerveillement devant le pardon de Dieu. Elle sait qu’elle est acceptée, aimée  de Dieu. Elle a probablement entendu les enseignements de Jean-Baptiste, et aussi ceux de Jésus… Et elle s’est laissé convaincre … de repentance

Elle verse le parfum sur les pieds du Sauveur

Son parfum personnel, un parfum très cher contenu dans un vase d’albâtre, souvent orné d’argent et d’or.  Elle manifeste ainsi sa reconnaissance…Quand on aime, on ne compte pas

II Le pharisien, bloqué dans ses convictions : la dictature des apparences

le repas chez Simon
Simon le pharisien et son geste de mépris

 

 

Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il saurait  que c’est une pécheresse.

Comment expliquer sa réaction négative devant le comportement de Jésus ?

Simon l’a bien remarqué : Jésus a accepté le geste d’amour de la femme. Il ne l’a pas repoussée avec dégoût et  mépris.
Mais lui, le pharisien, ne comprend rien à cette scène, ni à sa profonde signification morale.

Alors il  construit ses hypothèses

Si Jésus est un prophète, il doit savoir ce que valent les gens.

On reconnaît un prophète à sa clairvoyance. On le reconnaît aussi à sa sainteté.

Un prophète ne se laisserait pas toucher par une femme pécheresse et impure.

Si Jésus savait que la femme est une pécheresse, il ne voudrait rien avoir à faire avec elle. Or Jésus a laissé la femme le toucher. Donc il ne sait pas qui est cette femme. Par conséquent il ne peut être un saint prophète

Et il en tire ses conclusions

Puisque Jésus n’a pas rejeté cette femme, il ne sait pas ce que valent les gens.

Puisque Jésus ne sait pas que cette femme est une pécheresse, il ne peut pas être un prophète.

Puisque Jésus n’est pas un saint prophète, je  peux le rejeter, lui, son message et son ministère.

Mais ses conclusions logiques en elles mêmes sont tirées d’hypothèses fausses

Simon ne dit rien mais le langage du corps parle à sa place

Son portrait représente bien le pharisien d’un certain âge, tel qu’on l’imagine.

  • Visage au large front, teint sanguin de l’homme bien nourri
  • Regard dur du notable persuadé de sa supériorité
  • Mépris exprimé par le geste de repousser avec la main

Mépris traduit  aussi par les mots qu’il utilise dans sa réflexion muette : « qui elle est, ce qu ‘elle est, c’est à dire une pécheresse »

La scène qu’il voit le choque : il la refuse.

Refus : le pharisien, c’est le « séparé » du peuple qui ne respecte pas assez la loi du pur et de l’impur.

Des règles de pureté inapplicables pour le peuple

Les pharisiens voulaient que le peuple lui aussi applique, dans la vie courante, toutes les règles de pureté obligatoires  pour les prêtres au moment de leur service dans le Temple. Par exemple, le prêtre en exercice ne pouvait toucher un mort, humain ou animal, sous peine de souillure rituelle (la parabole du Bon Samaritain).

Mais pour le peuple du pays, c’était impossible à appliquer … Les gens et les bêtes mouraient à la maison et il fallait s’en occuper.

Les professions dites « impures »

On regardait comme impures les professions en relation avec l’étranger, le non juif : …

La Mishnah, un commentaire juif  déclare: « Si les collecteurs d’impôts sont entrés dans une maison [tout ce qui est en elle] devient impur »

les métiers en contact avec des animaux qui pouvaient être malades, souillés ou morts

Des métiers indispensables : berger pour les troupeaux des riches propriétaires, ou  tanneur des peaux des animaux sacrifiés dans le Temple.

Le problème : on confondait pureté ou impureté rituelle avec péché ou sainteté morale.

Quand risque-t-on pas de se conduire en  pharisiens comme Simon ?

Quand on évalue les gens d’un coup d’œil rapide, sans même leur adresser la parole. On  les catalogue  en fréquentables, ou non fréquentables, quand on dit, « il (elle) n’est sûrement pas chrétien » au vu de l’ aspect extérieur, de la coiffure, de la manière de s’habiller, peut-être même de la profession.

Mais aussi en tant que chrétiens, quand nous nous plaignons des autres et des circonstances, sans reconnaître nos propres erreurs

III. Jésus, la finesse du regard, au delà des apparences

le repas chez Simon
le geste d’amour et de pardon de Jésus

 

Comme d’habitude chez Philippe de Champaigne, Jésus est vêtu d’une robe rose, le rouge de l’amour. Il est enveloppé d’un manteau bleu, symbole de pureté. On remarque la finesse, le dessin minutieux et délicat des sandales, au pied du lit.  Un discret halo autour de la tête symbolise sa divinité.

Jésus est bien prophète.

Il a lu dans la pensée de Simon ses idées préconçues à propos des pécheurs et son rejet de la femme.

Un enseignement en bonne et due forme sur le pardon ne va pas forcer le pharisien à changer d’avis.

Il raconte une histoire qui va mettre en plein jour ce que le pharisien ne veut pas voir

41 «Un créancier avait deux débiteurs: l’un d’eux lui devait 500 pièces d’argent, et l’autre 50. 42 Comme ils n’avaient pas de quoi le rembourser, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera le plus?» 43 Simon répondit: «Celui, je pense, auquel il a remis la plus grosse somme.» Jésus lui dit: «Tu as bien jugé.»

« Lequel l’aimera le plus, c’est à dire montrera le plus de reconnaissance ? »

En hébreu ou araméen, il n’y a pas de mot particulier pour remercier ou exprimer la reconnaissance. Donc on utilise des mots comme amour, louange, bénédiction.

Ce court récit conduit à une  conclusion si  évidente que Simon tombe dans le panneau….

Celui, celle à qui le créancier a remis la plus grosse dette

sous entendu, cette femme pécheresse, évidemment, pas moi

« Alors, Simon,  es-tu incapable de comprendre pourquoi cette femme se conduit d’une manière qui te choque tellement.  Son attitude, ses larmes, ses gestes montrent sa reconnaissance. Elle sait que Dieu lui a beaucoup pardonné  » 

Et toi,  tu te trompes toi-même en t’imaginant que tu n’as pas besoin de pardon

Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon:

Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as point donné d’eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux…

Je suis entré dans ta maison : service minimum

Intentionnellement  Jésus commence l’application de la parabole par : « Je suis entré dans ta maison ».

Il a fait au pharisien un honneur que celui-ci ne lui a pas rendu.

Que diriez-vous si on vous invitait à un repas et, à votre arrivée, rien, aucun contact… Ni poignée de main, ni baiser. On ne vous propose pas de passer à la salle de bain pour vous rafraîchir. On vous montre votre place à table sans vous présenter aux autres invités…

Cette courtoisie élémentaire en société,  se pratiquait aussi dans le Moyen Orient ancien. Ces gestes de politesse traditionnelle, Simon les néglige très clairement quand Jésus arrive chez lui.

Serait-ce peut-être : Ce jeune rabbin, invitons le avec des gens bien et voyons comment il s’en tire ?

D’où le service minimum.

C’est la femme qui a fait à Jésus les honneurs de la maison.

C’est elle, la vraie maîtresse de maison

Jésus le souligne par un série d’oppositions. Mais

Pas d’eau

Simon n’a pas donné d’eau à Jésus pour laver ses pieds. C’était une habitude de l’époque où on marchait en sandales dans des chemins poussiéreux. Le négliger signifiait que le visiteur était d’un rang très inférieur.

Mais des larmes

Ce n’est pas de l’eau mais des larmes d’amour et de reconnaissance que la femme verse sur les pieds de Jésus

Pas de baiser  sur les joues ou sur la main

Simon n’a pas donné à Jésus de baiser fraternel. Sur les joues ou sur la main si la personne était d’un rang social important.

Mais elle, elle n’a pas arrêté de m’embrasser les pieds…

Pas d’huile d’olive mais un parfum coûteux

Pas non plus d’huile d’olive qui protégeait la peau de la transpiration excessive, Mais un parfum coûteux. Quand on aime, on ne calcule pas….

Simon, tu ne m’as pas donné le minimum

tu aurais pu le faire au moins par simple politesse, sans engager ton coeur

Mais elle, elle a fait le maximum,

elle a engagé tout son cœur, toute sa vie devant tout le monde

C’est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés

– car/ puisqu’elle a beaucoup aimé.. (Segond)

-C’est pourquoi je te le dis, ses nombreux péchés lui ont été pardonnés, c’est pour cela qu’elle m’a témoigné tant d’amour. (Semeur)
Mais celui à qui on pardonne peu aime peu

La déclaration de pardon peut être comprise dans deux sens opposés, selon la traduction de la particule grecque OTI

Aimer pour être pardonné Ou Aimer /être reconnaissant parce qu’on a été pardonné

Aimer pour être pardonné

Les versions catholiques et aussi les versions Segond traduisent OTI par car, parce que, puisque

Elle est pardonnée à cause de sa conduite : parce que, puisque, car, elle a beaucoup aimé

A cause de ce qu’elle a fait, ses péchés ont été pardonnés.

ALORS est-ce la doctrine du pardon par les œuvres ?

Le grand amour de la pécheresse serait-il  la raison de son pardon ? N’est ce pas plutôt sa foi ?

Aimer /être reconnaissant parce qu’on a été pardonné

La Version Semeur traduit OTI par « c’est pour cela, c’est pourquoi »

A cause de ce qu’elle a fait, je peux maintenant conclure que ses péchés ont été pardonnés ou

Je déclare que ses nombreux péchés ont été pardonnés, c’est rendu évident par le fait qu’elle a beaucoup aimé.

L’attitude de la femme, révélée par ses gestes d’amour et de reconnaissance est la preuve qu’elle a expérimenté le pardon.

Cette  interprétation est en accord aussi avec  la parabole des deux débiteurs

Elle illustre le grand principe  évangélique du pardon et du salut par la foi seule pour lequel Luther, Calvin ont combattu.

Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés. Va en paix

Trois doigts repliés et deux doigts tendus : Symbole de miséricorde, de  salut, et de rachat

Depuis la position élevée de Jésus, ce salut descend d’en haut sur la femme.

La femme a déjà été pardonnée (v. 47). La déclaration directe de Jésus la renforce dans son assurance. Par la foi, elle a expérimenté le pardon des péchés. Elle peut partir en paix

Qui est digne de la vie éternelle ?

L’Eglise chrétienne est la seule société au monde à laquelle on peut adhérer tout en étant indigne d’en être membre disait un chrétien américain  (Charles C. Morrison)

Qui a le droit d’entrer dans le royaume de Dieu, autrement dit, qui peut prétendre à recevoir la vie éternelle ?

Moi évidemment, dit le pharisien.  Moi J’applique à la lettre la Loi de  Moïse, jusque dans les détails. Moi je me garde pur, séparé de ce qui est impur ou même moins pur, en particulier les étrangers et les pécheurs.

Bref, le royaume de Dieu c’est comme un club réservé à certains, … à ce pharisien

Et ce pharisien  lie des fardeaux pesants, et les met sur les épaules des hommes, mais il ne veut pas les remuer du doigt (Matthieu 23.4)

C’est lui qui tient la clé de la porte d’entrée du ciel, bien verrouillée…

Mais en fait, comme le dit Jésus, il la ferme autant pour lui que pour les autres

Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes l’accès au royaume des cieux; vous n’y entrez pas vous-mêmes et vous ne laissez pas entrer ceux qui le voudraient. Mt 23.13

Qui est appelé à entrer dans le royaume de Dieu ? Qui peut recevoir, par grâce, la vie éternelle ?

« Appelé » et pas « a le droit » « recevoir par grâce » et pas « prétendre »

Toute personne, même celle qui n’a pas les qualités requises, celle qui n’est pas à la hauteur, celle qui a besoin de secours, … le non juif, l’étranger, le pécheur…l’incapable, le raté…

A condition de reconnaître son péché devant Dieu, de se juger indigne d’être reçu dans son royaume, à condition de demander avec foi qu’il accorde par grâce, son pardon.

L’officier romain du début du chapitre, un homme respecté et apprécié, dit à Jésus : Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Et  en même temps il exprime sa foi, sa confiance : Mais dis un mot et mon serviteur sera guéri

Alors, comment définir l’Eglise ?

  • Une assemblée de chrétiens ?
  • Une assemblée d’enfants de Dieu ?
  • Une assemblée de pécheurs pardonnés  ?

Oui, des pécheurs pardonnés par Jésus-Christ … mais qui doivent toujours continuer à demander pardon pour leurs péchés.

Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. 9 Si nous reconnaissons nos péchés, il est juste et digne de confiance : il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute injustice. 1 Jn 1.8-9

Où se situe le chrétien ? Du côté de Simon ou du côté de la pécheresse repentie ?

Si nous croyons que nous sommes pas si mal que ça en nous comparant aux autres, si nous voyons leur pailles sans que nos poutres ne nous crèvent les yeux, (Luc 6. 41-42) en particulier quand nous ne sommes pas d’accord avec eux, alors, nous ressemblons à Simon. Et Jésus peut nous traiter  d’hypocrites

Hypocrite, enlève d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère

Reconnaissons que c’est par la grâce de Dieu que nous avons été rachetés pour la vie éternelle. Continuons à confesser devant Dieu les péchés de chaque jour, les péchés évidents et ceux qui restent cachés dans notre pensée, et que personne ne voit, alors nous ressemblons à la femme, repentie et en paix.

Une réflexion honnête et sincère de chaque jour, qui appelle péché ce qui est péché, sans se chercher d’excuses, un cœur qui souffre parce qu’il a péché, un cœur qui se repent et croit que Dieu lui accorde le pardon, voilà ce qui plaît au Seigneur.

C. Streng

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