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Les regards de la foule et des autorités religieuses sur Jésus :
l’ identité imposée, présumée, rejetée.

Le regard de Jésus sur les autres et sur lui-même : l’identité révélée, proclamée.

Jean 6. 22-62

I. Regards sur Jésus

L’identité imposée, présumée, rejetée

1. l’enthousiasme éphémère de la foule : l’ identité imposée

Ceux qui ont bénéficié du miracle de la multiplication des pains se font conduire le lendemain en barque à Capernaüm pour rencontrer Jésus… Pourquoi ?

Pour remercier Jésus …pour se faire expliquer le sens du miracle ? …

Car le miracle des pains est l’un des « signes » de Jésus, qui révèle son identité.

Pas du tout… « rabbi quand es-tu venu ici ? » (24).

Un intérêt « alimentaire »… immédiat … seulement

La foule rassasiée hier voudrait que ça recommence aujourd’hui … et demain et …

Un désir de roi si évident que Jésus s’est éloigné (Jean 6.15)

Un événement merveilleux qui répond à des besoins concrets/immédiats… (solution définitive contre la faim, la maladie). Alors on veut faire de son auteur une célébrité. On veut lui imposer une identité …et le rôle qui va avec.

Jésus fuit une telle récupération.

Mettre tout l’accent sur les miracles de Jésus n’est pas le meilleur moyen de conduire à une foi authentique.

Le miracle est le signe de la compassion du Christ pour les nécessiteux.

Il indique qui est le Christ et qui il révèle, Dieu le Père. Ce n’est pas un moyen facile de nous attirer. .. un argument publicitaire !

L’identité de Jésus se banalise

Alors, de fait, l’identité qu’on reconnaît à Jésus, les titres qu’on lui donne se banalisent au rythme de l’espoir déçu.

D’abord « prophète qui devait venir dans le monde » second Moïse au v. 14 , puis « rabbi » le banal, « maître », donné aux simples enseignants itinérants juifs au v. 24

Jésus ne s’y trompe pas. Il sait quelle identité on lui attribue et quel rôle on voudrait lui voir jouer :

…roi –messie-guerrier qui rendrait sa gloire à la patrie, …distributeur officiel de nourriture gratuite :

Vous me cherchez, non parce que vous avez vu les signes mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été remplis (rassasiés) (v.26)

Jésus nous pousse toujours à examiner nos propres raisons de croire.

Et il est souvent difficile de discerner nos véritables motifs.

Notre tout premier contact avec lui : une maladie, une situation brûlante, la recherche d’une tranquillité d’esprit dans un monde de tracas, un appel à quelque chose… quelqu’un de plus profond, de plus authentique…

Alors qu’est-ce que la foi ?

Une confiance personnelle du croyant. Il se confie à la révélation de Dieu dans le Christ.
Pour beaucoup de nos contemporains, avoir la foi, c’est penser de manière positive et ne pas se décourager.

La foi en quoi ? ou plutôt en qui ?

La foi est clairement centrée sur le Christ, son identité et son origine. Une relation de confiance en lui. Elle nous permet d’affirmer que Jésus est le Christ, le Dieu unique, envoyé, incarné.

2. Le mépris des autorités religieuses : l’identité présumée

C’est moi qui suis le pain descendu du ciel

Non mais alors :

…N’est-ce pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous, nous connaissons le père et la mère ? Comment peut-il dire maintenant : « Je suis descendu du ciel ! » 41-42

Il n’est que

Il n’est que Jésus le fils de Joseph, un villageois comme les autres, …alors comment peut-il… ?

Le « ne…que », le « alors comment ? » du mépris social et intellectuel. Ce mépris fossilise ; il impose un rôle préconçu, formaté d’avance, dont on ne peut sortir .

Les autorités religieuses ont sans doute compris l’explication spirituelle que Jésus a donnée au pain de vie.

Pour elles, pas possible …

pas imaginable qu’un fils d’ouvrier du bâtiment connu au village ait des prétentions théologiques… et surtout qu’il revendique une origine divine.

Tout le scandale de l’incarnation :

Ce Jésus peut-il être à la fois le pain du ciel et l’enfant au bout de la rue …dont nous connaissons très bien les parents ?

Ceux qui sont choqués par les paroles de Jésus pensent savoir qui il est et qui sont ses parents. En fait, ils ont tort. Ce sont des gens religieux… et leur religion les a aveuglés. Elle les a empêchés de voir Dieu en Jésus.

En fait, les Juifs de Jean 6 pourraient bien être n’importe lequel d’entre nous, ….dès le moment où nous pensons savoir exactement comment Dieu doit agir.

3. Du mépris au refus : l’identité rejetée

Les autorités religieuses s’obstinent à ne rien comprendre

Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger (v. 52) C’est du cannibalisme !

Les Juifs de l’époque avaient pourtant dans l’Ancien Testament des indices pour comprendre au delà du sens immédiat, matériel. … Non seulement la foule sans instruction, mais les autorités religieuses.

Ils ont pris tout ce que dit Jésus à la lettre.

Ils ont donné à ses paroles une signification scandaleuse et impossible moralement. …Ont-ils oublié que les prophètes parlaient souvent en images et même avec des objets représentatifs …comme la ceinture de Jérémie 13.4, la brique d’Ezéchiel 4.1

Avec de la rouspétance

ils murmuraient (v. 41), exactement comme leurs ancêtres qui suivaient Moïse dans le désert, … en ronchonnant…Ex 15.24, 16.2

Pas à cause des paroles de Jésus choquantes ou difficiles à comprendre

– sauf si on s’obstine à les prendre au sens absolument littéral –

« manger la chair, boire le sang, c’est du cannibalisme ». Mais Jésus vient d’en expliquer le sens profond.

Mais parce que c’est un enseignement difficile à accepter.

Il exige le renouvellement de l’intelligence, …un engagement personnel, un changement de comportement… D’où la défection, le départ de plusieurs disciples (Jn 6.66)

II Le regard  de Jésus sur lui-même et sur les autres

L’identité révélée, proclamée

1. L’identité révélée :

Une présentation progressive et imagée de l’identité divine du Fils de l’Homme

Pour corriger cette compréhension partielle et erronée de son identité, donc de sa personne et de son message, …Jésus va s’engager dans un développement imagé, progressif, de son identité et de son message

a. Les paroles à la foule : chercher Jésus pour de vrai v. 26-40

Une communication difficile : la foule comprend mal ou refuse de comprendre.

– Chercher ce qui dure éternellement v.26-34

Vous me cherchez, non parce que vous avez vu les signes mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été remplis. Travaillez, non pour la nourriture qui se détruit mais pour la nourriture qui reste pour la vie éternelle, que le Fils de l’Homme vous donnera, celui que le Père, Dieu, a scellé – a marqué de son sceau  Nouvelle Bible Segond
ou
car Dieu le Père lui en a accordé le pouvoir en le marquant de son sceau  Semeur

« Non pas … mais » : un contraste entre deux attitudes, l’une à éviter, … l’autre à rechercher.

La mauvaise manière de chercher Jésus

C’est se borner à des buts matériels intéressés, à des motifs uniquement centrés sur soi : vous avez mangé des pains et vous avez été remplis

Mais sans chercher à aller plus loin dans le sens profond du miracle : non parce que vous avez vu les signes.
Sans essayer de comprendre quelque chose de son message ou de sa personne

Pour avancer dans la compréhension

Rechercher ce qui est durable

Travailler – s’appliquer, c’est rechercher … pas le résultat immédiat, superficiel, éphémère, la nourriture qui se détruit, … pas la satisfaction immédiate. C’est rechercher ce qui est durable ….« la nourriture qui reste, qui dure » qui a des conséquences « pour la vie éternelle »

Comment chercher ?

Que ferons-nous pour que nous travaillions les oeuvres de Dieu ? v. 28

La foule pose une question importante. Mais elle reste dans le domaine du « faire » de l’œuvre à œuvrer, des œuvres de la loi.

Pas faire mais croire

Voici l’œuvre de Dieu : que vous croyiez en celui qu’il a envoyé  v.29

C’est l’œuvre de Dieu qui amène à la foi en Christ.
L’œuvre de Dieu, c’est l’initiative, l’effort divin pour recréer… refaire la relation perdue à la chute.

Il ne s’agit pas de « faire » mais de croire… Une question d’attitude et d’orientation de cœur.

Passer de l’œuvre de l’homme à l’œuvre de Dieu, c’est croire qu’il a envoyé Jésus.

C’est croire en Jésus, celui que Dieu a envoyé. ..Donc croire en l’ origine divine de Jésus confirmée par son envoi, son incarnation.

Qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui ?

Certainement plus que l’évangélisation au sens étroit,… le billet pour le ciel…
Cela implique des préoccupations sociales, relationnelles et spirituelles, souvent à longue échéance.

Le nouveau converti est comme un bébé nouveau né. On ne l’abandonne pas dans la rue…

Une réaction déconcertante et décevante : Quel signe fais-tu ? ….

Le signe a été fait

Ils ont bénéficié du miracle des pains… Et ils ne se sont même pas demandé s’il avait une signification au delà du visible

Quel signe fais-tu pour que nous voyions et que nous te croyions.

Quelle œuvre fais-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert comme il est écrit : il leur donna à manger du pain venu du ciel  v.30-31

« Ce Jésus se présente comme l’envoyé de Dieu, le nouveau Moïse. Alors qu’il fasse un miracle exactement identique à celui de Moïse, qu’il fasse descendre, comme lui la manne directement du ciel ! »

Pour eux, le miracle des pains fait à partir d’éléments terrestres n’est pas un preuve valable ou suffisante.
Ailleurs, certains attribuent à Belzeebuth les guérisons. (Matthieu 9.34)… Et pourtant ils savent bien qu’elles ne peuvent venir que de Dieu

Ce n’est pas Moïse mais mon Père

Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel mais c’est mon Père qui vous a donné le vrai pain du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne sa vie au monde  v.32-33

Jésus fait porter l’accent non pas sur Moïse, l’intermédiaire mais sur Dieu. …
Sur son Père et sur la relation filiale avec lui…

Pas sur la manne, mais sur « le pain de Dieu venu du ciel pour donner la vie au monde »

Le pain de Dieu, c’est Jésus lui-même.

Jésus ne s’identifie pas directement
  • des expressions « celui qui.. ou que »
  •  des images « pain du ciel », « vie éternelle »
  • des termes-clés, c’est à dire des mots qui ajoutent à la compréhension
    font avancer pas à pas dans la révélation de sa personne.

27 Celui que le père a scellé …une relation profonde, particulière, d’appartenance à son Père, Dieu
29 Celui qu’il (Dieu) a envoyé … pour accomplir son œuvre :

lui, Jésus

33 Celui qui est descendu du ciel …puisqu’il a été envoyé et donne la vie au monde

Lui, Jésus le don du ciel : terme clé

Toutes ces précautions sont indispensables.
Jésus veut faire passer ses interlocuteurs d’une idée connue dans l’AT, … « le don du ciel » transmis par un prophète, à une révélation beaucoup plus choquante. Jésus, lui, est le don qui descend du ciel et y remonte

Seigneur, donne-nous toujours de ce pain v. 34

Comme le  donne moi cette eau de la Samaritaine : pour ne plus retourner chaque jour au puits Jean 4.15

  • Ou ils n’ont rien compris, ils en sont restés au plan matériel. Il leur faut du palpable et du durable, à leur échelle.
  • Ou ils ont compris, à peu près que ce pain spirituel donne la vie.

Mais ils voient ce pain spirituel comme quelque chose d’extérieur à Jésus, …pas comme Jésus lui-même…

Jésus, le vrai pain de vie 35-40

Jésus va préciser plus directement son identité

C’est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif  v.35

Ici, Jésus affirme directement son identité et sa messianité divines.

C’est moi qui suis le pain de vie.
Mais il a d’abord essayé de faire comprendre les différentes significations de pain, nourriture

26 pain matériel = la nourriture
27 pain du ciel,
32 vrai pain du ciel
33a pain de Dieu précisé par
33b qui descend du ciel et donne la vie au monde

35 Je suis le pain de (la) vie = terme clé

Réponse précise à la demande de la foule :
Donne nous toujours de ce pain v. 34.

Le pain de la vie : pas un avantage spirituel, une personne

Le pain de la vie n’est pas un « avantage spirituel » qu’on recevrait comme le pain dans la bouche. C’est une personne divine et humaine, Jésus. Il demande qu’on vienne à lui… c’est à dire qu’on croie en lui.

Et pourtant

Vous avez vu: vous avez vu les miracles et vous ne croyez pas  v.36
« Croyez du moins à cause de ces œuvres » Jean 14.11

Vous m’avez vu et vous ne croyez pas : Jésus a la capacité divine de lire les pensées : les vérités que je suis en train de vous révéler ne pénètrent pas en vous. Vous y êtes imperméables

Alors, venir à Jésus, croire en lui, qu’est ce que c’est ?

Chacun que me donne le Père viendra à moi et je ne jetterai pas dehors celui qui vient à moi  v. 37

La foi en Jésus n’est pas une décision simplement humaine.

Seule l’action de Dieu peut la produire et l’expliquer. C’est lui qui donne, … c’est à dire choisit ceux qui croiront

Venir à Jésus, croire en lui, permet d’être absolument sûr de sa présence, …en tout temps…  je ne jetterai pas dehors

Les versets 38 et 39 s’enchaînent pour donner une explication

38a Je suis descendu du ciel
38b Pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé
39a, 37 Tous ceux qu’il m’a donnés, que je n’en perde aucun 

« Mais » introduit la notion essentielle : la promesse de la résurrection

39b mais je le ressusciterai au dernier jour 

Promesse résumée au v. 40
La volonté de mon père Pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé 38b
Que celui qui voit le fils et croit en lui  Vous avez vu et vous ne croyez pas 36
Ait la vie éternelle que je ne perde aucun 39 a
Et je le ressusciterai au dernier jour que je le ressuscite 39b et 33b

 

Termes clés : vie éternelle, résurrection

La vie éternelle : aujourd’hui, (Jean 3.16 ) ou au delà de la mort :

Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle Jean 12.25.

Le »dernier jour », c’est le jour de la résurrection des morts
Mais le « dernier jour » pourrait bien être aussi le moment où on rencontre le Christ dans cette vie

La résurrection ne serait-elle pas aussi la transformation qui se produit quand on passe de l’incrédulité à la foi, quand on se nourrit de ce pain de vie

b. La réponse aux murmures des autorités juives 43-59

Le pain de vie 43-51

Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire v. 44

Ne maugréez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et moi, je le relèverai au dernier jour. Il est écrit dans les Prophètes : Ils seront tous instruits de Dieu.
Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Non pas que quelqu’un ait vu le Père, sinon celui qui est issu de Dieu ; lui a vu le Père. 43-46

Jésus insiste sur l’action de Dieu lui-même.

Elle est indispensable pour attirer ceux qui viendront à lui. Cela rappelle le v. 37  je ne jetterai pas dehors  et  tout ce que le Père m’a donné vient à moi.

Ils seront tous instruits de Dieu

Selon Esaïe 54.13 : Tous tes fils seront disciples du Seigneur.
Cette attraction vers Dieu se fait par l’enseignement de la Parole de Dieu qui s’adresse à tous.
Tous sont invités par grâce à écouter cette Parole… donc à y obéir et à recevoir l’enseignement – à être disciples – de Dieu le Père

Non que quelqu’un ait vu le Père, sinon celui qui est près du Père, celui-ci a vu le Père (v.46

Ce verset souligne la profonde et unique unité divine entre Jésus et son Père.

Une reprise du thème du pain de vie qui donne la vie éternelle

Celui qui croit a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert et ils sont morts. Voici (celui-ci est ) le pain descendu du ciel afin que celui qui mange de ce pain-là ne meure pas. C’est moi qui suis le pain de vie qui descend du ciel.

Si quelqu’un mange de ce pain-là il vivra pour l’éternité. Et le pain que moi, je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde v. 47-51

Jésus reprend presque dans les mêmes termes …mais dans l’ordre inverse le thème des versets 32-40  : le pain de vie descend du ciel et donne la vie éternelle. La manne, elle, n’empêche personne de mourir spirituellement.

47 Celui qui croit a la vie éternelle 40 a la vie éternelle
48 Je suis le pain de vie 35 Moi je suis le pain de la vie
50 Celui-ci est le pain descendant du ciel
51a Je suis le pain vivant
51b Qui est descendu du ciel
32 le pain venu du ciel, le vrai
51c Si quelqu’un mange de ce pain, il sera sauvé pour l’éternité 40 Et je le relèverai au dernier jour
51d Le pain que je donne, c’est ma chair pour la vie du monde 33a le pain de Dieu qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde

 

Terme clé : le pain de Dieu qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde 33a

Avec un élément nouveau, une précision essentielle au v. 51 :

le pain du ciel, c’est le Christ incarné.

Ce qui rend possible le salut, la vie éternelle, c’est l’incarnation. 
Venir dans la chair conduira Jésus à la mort sur la croix : ma chair – en sacrifice – pour la vie du monde.

La chair et le sang qui donnent la vie

Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange (mâche) ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car la chair est une vraie nourriture et mon sang est une vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Comme le Père, qui est vivant m’a envoyé, et comme moi, je vis par le Père, celui qui me mange (mâche) vivra aussi pas moi v. 53-57

Avancer dans la compréhension, s’engager

Ces versets permettent d’avancer dans la compréhension, donc demandent qu’on s’engage envers Dieu, envers le Christ.

Si on comprend, on ne peut rester indifférent… Encore faut-il bien comprendre.

Comprendre au sens littéral (eucharistie catholique) ou comme un métaphore, une image ?

« Manger » et « boire » pris littéralement, au mot, conduisent à l’eucharistie de type catholique.

Deux objections : la vie éternelle serait dépendante du partage du pain et du vin de l’eucharistie. En fait, elle est reçue par la foi en Jésus.

Le « manger » et boire » de Jean 6 ne se répète pas comme dans la célébration de l’eucharistie…

C’est l’apaisement, … une fois pour toutes … de la faim et de la soif spirituelles. Il s’agit de croire ce que Jésus dit, de la part de Dieu

53a Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et ne buvez pas son sang
53b Vous n’avez pas la vie en vous-mêmes
51 le pain que je lui donnerai, c’est ma chair

Passage du pain à la chair

54 Celui qui mange (mâchant) ma chair et qui boit mon sang

A la vie éternelle
Et je le ressusciterai au dernier jour

Mâcher reprend manger. insistance sur l’image représentée

47 celui qui croit a la vie éternelle
cf 39a que je ne perde rien
39b que je le relève
40  Je le relèverai

55 Car ma chair est une véritable nourriture 27 nourriture pour la vie éternelle
56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang
demeure en moi et moi en lui
Termes clés : communion, relation profonde avec le Christ 

 

Le pain qui fait vivre spirituellement, c’est le Christ

57 comme le Père, le vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, celui qui me mange vivra aussi par moi = terme-clé, élément nouveau :

Le v. 57 explique la métaphore, l’image du pain. Le pain qui fait vivre spirituellement, … c’est le Christ

Manger la chair et boire le sang, c’est « assimiler » au sens figuré.

C’est avoir une relation de communion profondément intime… comme celle de Jésus avec son Père

Voici le pain qui est descendu du ciel. Ce n’est pas comme celui qui les pères ont mangé et ils sont morts. Celui qui mange de ce pain-là vivra pour l’éternité  v.58

Le v. 58 est un résumé. Il rappelle le pain descendu du ciel pour nourrir spirituellement.

La manne, elle, n’empêche pas de mourir. Le verset souligne la nécessité de manger ce pain spirituel, c’est à dire d’établir une relation profonde avec le Christ pour avoir la vie.

« Manger » et « boire » au sens d’assimiler le pain spirituel…

La Parole de Dieu  qui sort de sa bouche,  un texte de l’Ancien Testament (Deutéronome 8.3) est en phase avec le thème central du discours de Jésus sur « le pain descendu du ciel »

2. L’identité proclamée : La conscience de soi et de sa mission

Si donc vous voyiez le Fils de l’homme monter où il était auparavant

Le v. 62 introduit une notion nouvelle : Jésus, le Fils de l’Homme n’est pas seulement descendu du ciel. …Il y remontera.

Le Pain de vie / Fils de l’Homme qui descend du ciel, donne la vie et remonte au ciel

Echos dans l’Ancien Testament

Le « pain de vie » à « manger », à assimiler pour être nourri spirituellement et recevoir la vie éternelle a plusieurs échos dans L’Ancien Testament. L’homme ne vivra pas de pain seulement…

Mais surtout Esaïe 55. 10-11.

La Parole de Dieu est comparée à la pluie ou à la neige qui descend du ciel, donne du pain à manger puis revient au ciel.

Un parallèle évident avec le Fils de l’homme…qui descend du ciel, donne le pain de vie à manger… et s’élève ensuite là où il était auparavant.

Le Fils de l’homme est donc identifié avec la Parole de Dieu descendant et remontant.

La descente de Jésus, le fils de l’homme comme le pain du ciel, (6.33, 38, 41, 42, 50, 51, 58) qui donne du pain (6.27), qui est le pain (6.59),

– une parole vivante qui donne la vie éternelle
– est nécessairement suivie de son ascension (6.62)

L’identité de Jésus, son message, c’est l’affirmation de sa descente du ciel  et de sa remontée au ciel.  C’est la revendication de sa relation avec Dieu.

Jésus sait d’où il vient et où il va. Sa relation unique avec son Père céleste donne toute sa force, toute sa valeur à son témoignage prophétique.

Il est conscient de la mission qui lui a été confiée dès avant son incarnation :

  • participer à la création, …
  • ôter le péché du monde …
  • réconcilier les êtres humains avec Dieu

en leur proposant une véritable chemin de vie qui les conduira à un accomplissement éternel.

Jésus le proclame. Il le revendique comme une évidence, une nécessité.

Il est si réellement l’envoyé du Père, …sa mission sur terre accomplit si parfaitement la volonté, le but de Dieu qui l’a envoyé … que tout l’oriente vers Dieu. Il ne peut que retourner à lui.

C. Streng

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