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Pour se familiariser avec la foi biblique protestante

Le dénombrement de Bethléem – Pieter Bruegel

Le dénombrement de Bethléem : présentation du tableau

Le dénombrement de Bethléem a été peint en 1566 par Pieter Bruegel l’Ancien, (1525/29-1569), un peintre protestant des Pays Bas.

Le tableau  est inspiré de l’Évangile de Luc (2.1-5). Le premier recensement ordonné par l’empereur Auguste obligeait chacun à se faire enregistrer dans sa ville d’origine. Ainsi Joseph partit avec Marie pour le village de Bethléem en Judée. C’est pendant ce séjour que naquit Jésus.

Un peu d’histoire

La Renaissance italienne représentait les personnages sacrés en position centrale, sous un éclairage flatteur. Bruegel peint la Sainte famille dans un univers réaliste. Il la transpose dans les Flandres du 16e s, pendant l’hiver glacial de 1566.

Marie et Joseph sont cachés au milieu de la foule des gens simples qui viennent payer l’impôt au roi Philippe II d’Espagne. Ce roi distant et impopulaire accablait d’impôts les Pays Bas pour financer une guerre contre la France. Il pratiquait aussi une persécution religieuse cruelle contre les protestants.

Le tableau pose une devinette. On voit un homme qui guide un âne sur lequel est assise un jeune femme enceinte. Mais personne ne sait que cette jeune femme est la mère du Christ. Des gens à l’apparence modeste peuvent jouer un rôle tout à fait déterminant pour l’humanité.

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C.Streng

Jean-Baptiste dans l’attente du Messie

L’attente du Messie : 3e dimanche de l’Avent

Aujourd’hui nous célébrons le 3ème dimanche de l’Avent. Nous approchons à grands pas de Noël. Nous aimons pendant cette période, évoquer quelques personnes en attente du Messie :

– Zacharie et Elisabeth, justes devant Dieu, le couple fidèle qui pensait ne jamais avoir d’enfants,
– Siméon, le juste, qui attendait la « consolation d’Israël » et sur qui était l’Esprit saint
– Anne, la vieille dame, 84 ans, veuve, prophétesse qui, nous dit Luc, ne quittait pas le temple « dans l’attente » et prenait part au culte nuit et jour par des jeûnes et des prières,
– Et tant d’autres certainement qui relisaient les promesses des prophètes en attendant la venue du Messie.

Méditons un court texte de l’Evangile de Matthieu qui se situe dans les débuts du ministère de Jésus.

1. Jean-Baptiste le précurseur, qui prépare le chemin du Seigneur

Il s’agit de Jean-Baptiste le précurseur, le fils de Zacharie et d’Elisabeth, celui qui prépare le chemin du Seigneur, qui baptise les foules dans le désert, et qui a reconnu en Jésus l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Une pointure, cet homme, un des tout grands parmi les prophètes, dira Jésus.

Il reconnaît clairement que Jésus est le Fils de Dieu (Jean3 :34). Lui n’est que le précurseur, celui qui prépare la route et les cœurs à accueillir le sauveur du Monde.
Dans l’évangile de Jean, Jean-Baptiste définit son rôle ainsi que celui de Jésus de façon imagée. Jean-Baptiste n’est pas le Messie. Il est celui qui l’annonce. Il est un ami, l’ami du marié comme il se nomme au chapitre 3 de l’évangile (v.29). Il se réjouit pour le marié, pour Jésus.

En ayant connu, rencontré Dieu, sa joie est complète. Il laisse la place à Jésus. Il est celui qui est en première partie d’un concert. Il chauffe la salle pour la star qui va venir après lui. Son rôle est important. Tout en faisant patienter le public qui est venu écouter le chanteur ou la chanteuse vedette, il lui permet de se mettre dans l’ambiance, d’être réceptif à ce qui va suivre. C’est là son principal talent. Chacun a sa place, son rôle à jouer !

Reconnaître en Jésus le Messie, c’est-à-dire celui que Dieu envoie pour aller à la rencontre des hommes, devait être simple pour Jean-Baptiste, puisque le face à face réel a pu avoir lieu.
Et pourtant, l’évangéliste Matthieu nous relate l’événement suivant :

Jean-Baptiste, dans sa prison, entendit parler des œuvres du Christ. Alors il envoya quelques-uns de ses disciples demander à Jésus: « Es-tu le Messie qui doit venir ou devons-nous attendre quelqu’un d’autre? »

Jésus leur répondit: « Allez raconter à Jean ce que vous entendez et voyez: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts reviennent à la vie et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui n’abandonnera pas la foi en moi! » (ou Heureux celui qui ne perdra pas la foi à cause de moi ». Matthieu 11, 2-6, Version Bible du Semeur

Le doute après l’enthousiasme

Pour Jean-Baptiste, l’enthousiasme des premières rencontres et les certitudes premières font place au doute. Suite à sa prédication dérangeante, il se retrouve au fond d’une prison. Tant de paroles et de gestes ont conforté Jean-Baptiste dans la certitude que Jésus est bien le Messie tant attendu.

Maintenant il n’en est plus tout à fait sûr. Il ne peut plus juger sur pièce, puisqu’il est enfermé et donc privé de liberté. Voilà pourquoi il demande à ses disciples de poser la question à l’intéressé lui-même.

« Es- tu le Messie ? »

Qui est ce Jésus ? La question de Jean-Baptiste est surprenante, lui qui a passé toute sa vie à préparer le chemin pour Jésus qui vient baptiser de St Esprit et de feu. Jean n’a pas perdu la foi, Jésus dit de lui que c’est le plus grand des prophètes (v.11).

Jean avait présenté le Messie à venir Math. 3 :7, 12 comme un juge. En prison à cause de son message radical et de son intransigeance, voyant les actes de Jésus, il se demande si le juge annoncé est encore à venir ?

Jean est perplexe, il doute, s’est-il trompé ? Il médite dans sa prison, il se souvient des heures passées au Jourdain, des foules venues l’écouter, des baptêmes… des conversions. Il a reconnu le Messie et il a été prêt à s’effacer devant lui ; le voici au fond d’un cachot à se poser mille questions.

Le message de Jean-Baptiste était tout feu tout flamme, Matthieu 3 :7
Aux Pharisiens et Sadducéens venus l’écouter Jean dit:

Espèce de vipères! La colère de Dieu va venir, et vous croyez que vous pouvez l’éviter? Qui vous a dit cela? Faites donc de bonnes actions pour montrer que vous avez changé votre vie! Ne vous mettez pas à penser: « Notre ancêtre, c’est Abraham. »

Oui, je vous le dis, vous voyez ces pierres, ici. Eh bien, Dieu peut les changer pour en faire des enfants d’Abraham! Déjà la hache est prête à attaquer les racines des arbres. Tous les arbres qui ne produisent pas de bons fruits, on va les couper et les jeter dans le feu! 

Jean est-il troublé par ce Messie qui sillonne les chemins et parle aux foules, mais qui ne prend pas le pouvoir et ne s’érige pas en juge, qui ne brandit pas le fouet de la colère… Ce Jésus qui ne fréquente pas les théologiens de Jérusalem.

Il y a de la violence dans le message du baptiste – il y a de la douceur dans le message de Jésus : à l’égard des exclus, des blessés de la vie, des infirmes…

On peut remarquer que Jean n’est pas le seul à avoir douté, Pierre, Thomas, Elie le prophète, le psalmiste, Job et tant d’autres à un moment de leur vie ont douté.
Es-tu le Messie ou devons-nous en attendre un autre ?

2. La réponse de Jésus

La réponse de Jésus aux envoyés de Jean Mt 11.4-6:

Allez raconter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez:
les aveugles voient clair, les boiteux marchent bien, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts se réveillent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.

Pas de reproches de la part de Jésus, allez, rapportez à Jean ce que vous entendez et voyez.

Considérer les actes de Jésus à la lumière de quelques prophéties

 

Alors les yeux des aveugles verront clair, les oreilles des sourds entendront.
Les boiteux bondiront comme des gazelles, et la bouche des muets s’ouvrira pour exprimer leur joie Esaïe 35 :5-6

L’esprit du Seigneur DIEU est sur moi. Oui, il m’a consacré pour apporter une bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour annoncer aux déportés: «Vous êtes libres!», et à ceux qui sont en prison: «Vous allez revoir la lumière du jour. Esaïe 61 :1-2.

Il m’a envoyé pour annoncer: «C’est l’année où vous verrez la bonté du SEIGNEUR!», «C’est le jour où notre Dieu se vengera de ses ennemis!» Il m’a envoyé pour redonner de l’espoir à ceux qui sont en deuil. »,

C’est la parole lue dans la synagogue de Capernaüm

Même si Jésus ne se conforme pas exactement à la conception qu’avait Jean de ce que serait le Christ, et que Jésus n’ait pas – pas encore – les attributs d’un roi glorieux, d’un juge, ses œuvres confirment ce que la voix venue du ciel avait déclaré : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; c’est en lui que j’ai pris plaisir »

Les chapitres précédents nous racontent cela : la guérison et la proclamation vont de pair l’aveugle, le boiteux, sont témoins de l’amour du Christ.

 

Dites à ceux qui perdent courage: «Soyez forts! N’ayez pas peur! Voici votre Dieu. Il vient vous venger et rendre à vos ennemis le mal qu’ils vous ont fait, il vient lui-même vous sauver. Esaïe 35.4

C’est l’annonce de la Bonne nouvelle.

Et cela aussi Jean doit le savoir : la Bonne Nouvelle est annoncée

Jean-Baptiste était chargé de préparer le chemin, une tâche ardue, ingrate : il a fallu faire le ménage, redire le bien et le mal, la sainteté de Dieu, le jugement à venir. Des foules entières sont venus entendre ce message et accepter le baptême de repentance.

Jésus est bien l’envoyé de Dieu

Jésus accueille la question deJean-Baptiste, oui, il est bien l’envoyé de Dieu, celui qui est promis. Ses gestes et ses paroles le prouvent. Aux hommes d’ « entendre et de voir »

Que retenons-nous des évènements qui se passent, vers où nos regards sont-ils tournés ? Vers les Jean-Baptiste en prison, vers la violence de ce monde, l’injustice et la corruption autour de nous ? ou vers ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle , ceux qui soulagent les aveugles et les boiteux ?

Jésus voulait–il souligner cela ? Lève les yeux au-delà de ta prison, Jean-Baptiste, le jour se lève, le Royaume est proche…

3.« Heureux celui qui ne perdra pas la foi à cause de moi ».(Bible du Semeur)

Curieuse béatitude, en négatif ! Je n’en ai pas trouvé d’autre énoncée de cette manière ! Pourrait-on dire de manière positive « Heureux celui qui ne se trompe pas en mettant sa foi en Jésus » ?

Jean-Baptiste avait-il tendance à ne voir que le côté jugement dans l’arrivée du messie ?
Le scandale serait de se tromper sur la vraie nature du Christ. Pierre a été un objet de scandale pour Jésus lorsqu’il n’a pas voulu accepter que Jésus soit mis à mort, quand il l’a renié.

Comment Jésus peut-il être cause de chute ? Chaque fois que je le prends pour un autre, pour un juge, un roi terrestre et que je me prends à oublier qu’il est le fils de Dieu, celui qui a accepté de venir à la rencontre de l’humanité perdue sous les traits d’un petit enfant…

Jésus ? Un homme formidable ? Un grand penseur ? ou le Fils de Dieu lui-même!

Pour les uns Jésus était Dieu, mais n’a jamais été homme. Il aurait juste eu une apparence humaine.
D’autres à l’opposé ont vu en lui un homme génial, un philosophe, à la rigueur un homme adopté par Dieu, mais en aucune façon Dieu lui-même.
Et puis il y a ceux qui ont essayé de doser la part de divinité et d’humanité en lui, plus Homme que Dieu ou plus Dieu qu’Homme.

Nous nous préparons à accueillir Jésus enfant dans nos foyers, la question de Jean-Baptiste est d’autant plus importante. Sans se perdre dans des débats de spécialistes, posons-nous la question

Qui est ce Jésus ? Est-il le messie ? L’envoyé de Dieu ?

A Noël ce n’est pas un adulte qui se présente à nous. Se référant aux récits d’enfance dans les évangiles de Matthieu et de Luc, c’est l’enfant Jésus qui est au centre de la fête à venir.

Tous ceux qui ont pu accueillir un enfant dans leur existence le savent bien. En accueillant un enfant, c’est un être en devenir qui vient prendre sa place au sein de la communauté des humains.

Il n’est pas destiné à rester le petit bout de chou que tout le monde adore. Il va se forger une personnalité, prendre sa place parmi nous. C’est la même chose pour Jésus. En rester à l’image de l’enfant Jésus, aussi merveilleux que cela puisse être, est le figer à un moment de son histoire. Or cet enfant, Jésus, est appelé à grandir, à prendre de plus en plus de place dans nos existences.

Cela fait penser à cette parole concernant la relation entre Jésus et Jean-Baptiste, quand ce dernier affirme : « Il faut que son influence grandisse et que la mienne diminue. »
C’est bien pour cela que le peintre Matthias Grünewald a représenté Jean-Baptiste sur le retable d’Issenheim, au pied de la croix, pointant d’un doigt exagérément agrandi vers le crucifié.

C’est un peu ce que nous vivons avec la couronne de l’Avent. Au départ la discrète lumière de la 1ère bougie a de la peine à trouver sa place dans le flot des lumières artificielles. Petit à petit, ce seront quatre lumières chaudes, représentant la présence croissante du Christ qui vient à notre rencontre.

Jean Baptiste nous prépare à recevoir Jésus. Il nous réveille de notre torpeur.

Il nous faire prendre conscience qu’il nous faut changer de vie, pour accueillir Jésus. Il s’adresse à tous les hommes, puissants et humbles, tous ont à se réformer, chacun selon son état de vie. Oui, celui qui vient, il faut qu’il grandisse et que moi je m’efface, pour laisser toute la place au Christ.

Faire de la place à Jésus pour l’accueillir, c’est réduire l’espace que nous envahissons. Nous encombrons notre existence avec tant de choses qui nous empêchent de découvrir Jésus.

Les contemporains de Jésus ne l’avaient pas reconnu, à commencer par les scribes. Ils lisent la prophétie du livre de Michée annonçant la naissance de Jésus à Bethléem. Et que font-ils ? Ils restent à Jérusalem !

Personne d’ailleurs n’attendait un enfant en tant que Messie !

Et vous, qui dites-vous que je suis ?

Peut-être devrions-nous nous poser la question que Jésus adresse à ses disciples : Et vous qui dites vous que je suis ?
Au questionnement de Jean-Baptiste, Jésus répond comme à son habitude de façon détournée.

Les aveugles voient clair, les boiteux marchent bien, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts se réveillent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle

Avec de tels signes, Jésus ne peut qu’être le Messie. Avec lui, tout est possible, tout reprend vie et forme. La joie surgit pour celui qui est prêt à croire en lui.

Mais il reste la parole « Les aveugles voient, les boiteux marchent… »

C’est à ce signe qu’on devait reconnaître le Messie qui viendrait de la part de Dieu.
Il est venu, il a mis les hommes debout, leur a ouvert les yeux pour voir tout le bien et l’amour en train de germer à travers ceux qui suivent Jésus. Souvent à petit bruit, tout simplement.

« Le bien est banal » paraît-il, aussi faut-il être un peu attentif pour le percevoir.
Mais ces « témoins » sont des signes du royaume à venir ils permettent de croire en celui qui est venu.

Conclusion : «Heureux celui qui ne perdra pas la foi à cause de moi »

Nous sommes invités à nous préparer à fêter la venue de Jésus.
Comment préparer le chemin, ranger, enlever des pierres et des ronces, des branches mortes, nettoyer, fleurir et décorer ?

Les mages, les bergers, ont vu la lumière! Ils sont remplis de joie ! Après avoir vu et adoré l’enfant, ils se sont hâtés de retourner dans leur pays de chaque jour. Leur joie est si grande qu’elle déborde dans leurs paroles et transparaît sur leurs visages.

Ils racontent ce qu’ils ont vu et tout ce qu’ils ont appris au sujet de la lumière : « Préparez-vous, car elle vient chez vous, la lumière!

Parmi ceux qui les écoutent, certains hésitent, incrédules. Alors ces témoins insistent : « Elle est depuis toujours, la lumière ! Depuis le commencement ! En elle est la vie ! Elle vient pour éclairer tout homme et toute femme de ce monde. Elle brille dans les ténèbres et les ténèbres ne peuvent l’arrêter. La lumière vient pour demeurer chez vous! Si vous la recevez avec confiance elle fera de vous des enfants de lumière ! »
La joie qu’ils communiquent est si grande qu’elle se met à resplendir, toute pareille à un éclat de soleil.

Que l’éclat de ces bougies qui brûlent et rayonnent sur notre couronne prépare en chacun de nous la lumière de celui qui vient, signe d’espérance et de présence de Dieu à vos côtés !

L. Nussbaumer

La course d’une vie pour Dieu

La course d’une vie

La chanson de Kyo : Je cours raconte la vie d’un adolescent, rejeté par tous, à la recherche du bonheur, dans un univers sombre. Beaucoup voient ainsi la vie comme une la course d »une vie difficile, compliquée… , dans laquelle on s’essouffle !

Faudra que je coure
Tous les jours
Faudra-t-il que je coure
Jusqu’au bout !
Partir à la conquête d’une vie moins dure…

Est-ce qu’il y a de la place, dans cette vie, pour la joie, la paix, la satisfaction ? Et puis vers quoi cette course nous entraine-t-elle au final ? Qu’est-ce qu’il y a derrière la ligne d’arrivée ?

En lisant ce qu’écrit Paul dans le texte de ce message, on ne peut s’empêcher de se sentir concerné et bousculé…

Ma vie m’importe peu, je ne lui accorde aucun prix ; mon but c’est d’aller jusqu’au bout de ma course et d’accomplir pleinement le service que le Seigneur m’a confié c’est-à-dire de proclamer la Bonne nouvelle de la grâce de Dieu.  Actes 20 : 24

Une autre traduction ajoute une nuance : « pourvu que j’accomplisse ma course avec joie… »

Paul un athlète complet… qui court, Actes 20 : 13 à 27

1. Une course d’orientation

Paul, un coureur infatigable
qui fait des escales

Paul était-il infatigable ? Il se déplace beaucoup, n’est-ce pas ? à pied v. 13, en bateau v. 14.

Récemment s’est déroulée une course au large, sans escale : « La transat Jacques Vabre » Départ au Havre – arrivée au Brésil. Pour les premiers 5500 miles (8800 kms) en 20 jours 21 heures 41 minutes… Impressionnant !

Paul lui fait des escales : Mytilène, Samos, Millet. v.14 à 15

– qui choisit sa direction, ses étapes

Comment choisit-il sa direction, ses étapes ? Navigue-t-il au hasard ? Qu’est-ce que le texte nous apprend sur sa façon de se diriger ?

– qui décide

Il décide… Oui mais comment, sur quelle base, pourquoi ? v. 14
Pour cette « étape » il veut faire la route à pied. Nous ne savons pas pourquoi mais nous pouvons penser qu’il avait besoin de réfléchir, de prier, d’avoir un temps propice à la méditation et au ressourcement.

Jésus aussi prenait le temps de s’isoler, pour passer du temps avec son Père !

– animé par le Saint-Esprit v. 21

Il doit se rendre à Jérusalem, et c’est en fonction de cette direction qu’il établit son trajet et des étapes. Le St Esprit est un peu comme une boussole intérieure qui indique toujours la bonne direction à suivre.
Et Paul se tient à ce que Dieu lui demande ! Cet objectif d’aller à Jérusalem lui a d’ailleurs été révélé depuis déjà un certain temps : Actes 19.21…

– avec une orientation principale

Enfin, et c’est le fil conducteur de cette méditation : Paul a un objectif de vie, une « Orientation principale » qui conduit tout le reste de son existence.
Les directions qu’il prend, ses choix, les étapes qu’il planifie et ce dont elles sont remplies dépendent du Grand Objectif de sa vie : « Proclamer la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu » v. 24

2. Une course d’obstacles

Savoir pourquoi et comment courir

Paul sait pourquoi il court !. Il y met toute son énergie, il s’y investit à fond.
Et rien ne l’arrête ! Rien ne l’arrête parce qu’un jour justement Dieu l’a arrêté et s’est révélé à lui !
Paul courait déjà à cette époque, mais il s’était trompé de course ! Il s’opposait à Dieu et ne le connaissait pas ! Jésus est alors devenu son Sauveur, son Seigneur, le Maître de sa vie ! Paul est ainsi devenu un nouvel homme ! Physiquement il était le même, mais intérieurement Dieu l’a transformé et toute sa vie en a été réorientée !

Motivé par l’amour de Dieu

Sa profonde motivation pour courir ainsi est l’amour de Dieu pour lui et pour l’humanité !
Dans une lettre écrite aux habitants de Corinthe Paul a écrit :

Car l’amour du Christ nous étreint (nous domine, nous presse), car nous avons acquis avec certitude qu’un seul homme est mort pour tous : donc tous sont morts en lui.  2 Corinthiens 5. 14

par la mort et la résurrection de Jésus-Christ, le fils de Dieu

Au centre de ce changement radical de cap, la mort et la résurrection de Jésus le Fils de Dieu !

En retour de l’amour de Dieu pour lui, Paul aime le Christ de tout son cœur et de toute sa vie ! Et cet amour est plus grand que tous les obstacles qu’il peut rencontrer !

Les paroles d’adieu de Paul aux responsables de Milet

Durant son escale à Milet, Paul convoque les responsables de l’église d’Ephèse. Il ne les reverra plus et les paroles qu’il leur adresse sont les dernières. Elles sont donc lourdes de sens ! Il rappelle alors les épreuves suscités par les juifs lorsqu’il annonce l’Evangile ! v. 19

Il sait déjà qu’en allant à Jérusalem il connaîtra l’emprisonnement et beaucoup de souffrances ! v. 23

Mais peu importe pour lui, « lié par l’Esprit » il y va avec détermination. Il n’abandonne pas la course devant la souffrance et les difficultés. v. 22
On imagine l’impact laissé par Paul aux responsables de l’église d’Ephèse.

Paul et les athlètes du monde antique

Lorsque Paul parle de course il fait référence aux athlètes du monde antique. Des hommes prêts à s’entrainer dur, à souffrir, à s’astreindre à la discipline…

Pour quel résultat finalement? Une victoire dans le stade ? Une gloire éphémère ? C’est presque comme courir après un leurre… Comme les lévriers qui donnent tout ce qu’ils peuvent pour attraper un faux lièvre qu’ils n’attraperont finalement jamais ! Ils sont trompés, ils ne le savent pas, et ils courent à perdre haleine…

Avez-vous déjà assisté à une course de chevaux à obstacles ? Certains s’arrêtent devant l’obstacle, d’autres abordent mal l’obstacle et chutent lors de la réception et enfin pour d’autres encore chevaux et cavaliers passent l’obstacle et continuent la course…
D’autres chevaux tombent et se relèvent, retombent et se relèvent à nouveau! Certains ne se laissent pas décourager par les obstacles qui les ont malmenés et décident de continuer la course…

Dans le film « Les chariots de feu », Eric Liddell qui est chrétien est bousculé lors de la course du 400 m aux jeux olympiques de 1924. Il se relève alors, rattrape tous les autres coureurs et gagne! C’est un passage émouvant et tellement significatif ! Ne pas se laisser décourager dans notre course chrétienne, se relever et continuer la course quand des personnes nous ont mis des bâtons dans les pieds !

Un comportement cohérent avec son discours et avec son modèle, Jésus-Christ

Qu’est ce qui, dans son comportement, caractérise la personnalité de Paul ?
Paul associe son comportement à l’épreuve, aux obstacles qu’il rencontre ! Et il n’invente rien, il prend à témoin des hommes qui l’ont observé, qui l’ont vu vivre. V.18

– l’humilité v. 19
– la compassion : les larmes v. 19
– la persévérance dans l’épreuve v. 19
– la fidélité dans l’enseignement v. 20

N’est-ce pas là aussi ce qui caractérisait Jésus ? Le modèle de Paul et le nôtre !
Un caractère, une vie cohérente avec le discours. Il n’est pas question ici de paraître mais d’être !

Paul s’était engagé sur une course à long terme, la course de toute une vie !

3. La course d’une vie !

La valeur d’une vie consacrée à Dieu

Est-ce que Paul est en train de dire que sa vie n’a pas de valeur ? v. 24
Au contraire, il est en train de dire que sa vie a pris toute sa valeur lorsqu’il l’a consacrée à Dieu .
Ce qui est important pour lui n’est pas ce que l’on retire de la vie mais plutôt ce que l’on y investit.

Ce même Paul dira aux chrétiens de la Galatie à travers une lettre :

En effet j’ai été crucifié avec le Christ. Ce n’est plus moi qui vit mais le christ qui vit en moi. Ma vie en tant qu’homme, je la vis maintenant dans la foi au fils de Dieu qui, par amour pour moi, s’est livré à la mort à ma place. Ainsi, je ne rejette pas la grâce de Dieu en revenant à la loi.  Galates 2. 20

Une vie passionnante par la foi en Jésus-Christ

Cette vie que Paul a vécue, cette longue course dont l’arrivée paradoxalement sera un autre départ, cette fois définitif en ce qui concerne cette vie ici-bas, cette vie passionnante, ne peut être vécue que par la foi en Jésus et en dépendant de sa grâce toute suffisante !

Paul sait pourquoi il vit, ou plutôt pour qui il vit ! Et ce que Dieu lui a confié « annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu » est prioritaire sur tout le reste ! Ce qui est essentiel pour Paul est d’accomplir ce que Dieu lui a demandé ! Toute sa vie, son comportement, ses attitudes, tout en lui est orienté pour la cause de la Bonne Nouvelle !

Courir pour gagner

Paul exhorte les Corinthiens à courir pour gagner… Le chrétien n’est pas appelé à faire de la figuration ! 1 Corinthiens 9.22à 27

Une alimentation solide, les Ecritures Saintes

Enfin dans cette course de la vie et dans le ministère de Paul « un aliment » est essentiel, pour lui bien sûr et pour tous ! Chrétiens et non chrétiens : l’enseignement à travers l’Ecriture ! Impossible d’envisager une course sans une alimentation solide, adaptée, équilibrée. Impossible d’envisager la course de la vie sans apprendre à connaître de mieux en mieux Dieu qui se révèle dans les Ecritures !

Aux responsables, Paul affirme qu’il n’a rien caché et qu’il a annoncé et enseigné tout ce qui pouvait leur être utile, publiquement ou dans les maisons…v. 20
Ceux qui ne connaissaient pas le Christ, quelle que soit leur culture, il les a appelés à se tourner vers Dieu et à croire en Jésus le Seigneur ! v. 21

Aux responsables, il répète en insistant qu’il leur a annoncé « tout le plan de Dieu » ou « conseil de Dieu » sans rien passer sous silence… v. 27
Parce que Paul a annoncé tout le conseil de Dieu il peut dire qu’il est dégagé de toute responsabilité à leur égard… mais l’œuvre de Dieu se poursuit, elle ne s’arrête pas avec le départ d’un homme. En l’occurrence d’autres se sont levés à Ephèse, le relais est passé, c’est à eux d’assumer leur charge, leur ministère !

La course de la vie avec Dieu, une course de relais aussi

Paul durant toute son existence au service du Seigneur s’est entouré de collaborateurs qu’il a su former et préparer pour que l’œuvre de Dieu puisse continuer.

Nous sommes au service du Seigneur pour un temps limité, Dieu nous utilise pour une période courte dans l’Histoire du salut. Alors soyons dépendant de Lui et faisons ce qu’il nous demande tout en formant d’autres à nos côtés !

Réflexions et applications

Benoit Poher, le chanteur du groupe Kyo se demandait « Faudra-t-il que je coure Jusqu’au bout ! » Mais la course de la vie n’a pas de sens sans Dieu à nos côtés !
Paul a achevé sa course sans regret ! Il était « un athlète complet », un chrétien accompli.

1) Notre orientation est-elle la bonne, dans cette course qu’est la vie ?

Peut-être est-ce le moment de faire le point, de nous réorienter dans la bonne direction. Le Dieu de grâce à travers le St Esprit et la Bible est disponible. C’est le meilleur directeur de course qui soit !

2) La vie est souvent une course d’obstacles : En avez-vous devant vous ?

Sont-ils trop difficile à franchir ? Le Dieu de grâce va d’abord vous relever si vous les abordez avec humilité, il vous soutiendra pour les franchir. Il est avec vous !

3) Peut-être que vous vous dites, oui mais c’était Paul !

Evangéliste de renom, appelé par Dieu à une mission particulière… Oui c’est vrai.

Mais vous, sur quelle course Dieu vous demande-t-il de vous aligner ? Quelle que soit votre mission, votre appel, votre condition; votre vie appartient à Dieu et il souhaite être honoré dans votre vie à vous ! Et pour cela la vie consacrée de Paul restera à jamais pour nous un exemple à suivre ! Alors cette course on va la courir à fond, jusqu’au bout !

D. Conte