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Et après la mort ?

Après la mort, un présupposé incontournable

Cette question d’après la mort, comme toute question théologique, pose d’abord le problème de la référence, de l’autorité suprême qu’on accepte comme critère de vérité. Et au fond le choix, c’est ou bien la Bible soumise à la raison humaine, si honnête et éclairée soit-elle, ou bien la révélation biblique portée par le Saint-Esprit, qui est donné comme guide à quiconque est né de nouveau.

Toute réflexion théologique est obligée de commencer par l’étape fondamentale de ce choix et de se soumettre  l’autorité du Saint-Esprit chargé de conduire dans toute la vérité  et donné pour éclairer l’intelligence à laquelle on ne renonce pas et qu’on exerce sous ce contrôle.

C’est le fameux pari de Blaise Pascal. Le principe de base, c’est 1 Corinthiens 2.6-10 et surtout le verset 9.

Cependant, c’est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle, qui vont être réduits à l’impuissance.

Nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire, sagesse qu’aucun des chefs de ce siècle n’a connue, car, s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire.

Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment.  Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu.

Une révélation progressive

Il est évident que le sort des défunts dans l’au-delà et la résurrection font l’objet d’une révélation progressive à travers l’Ancien Testament, en passant par des étapes lumineuses dans Esaïe et dans Job 19.25-27 

Mais je sais, moi, que mon Défenseur est vivant :
il se lèvera sur la terre en dernier lieu, il surgira sur la poussière.


Après que cette peau aura été détruite,
moi, dans mon corps, je contemplerai Dieu.
Oui, moi, je le verrai prendre alors mon parti,
et, de mes propres yeux, je le contemplerai.
Et il ne sera plus un étranger pour moi.
Ah ! mon cœur se consume d’attente au fond de moi

Dans la Nouvelle Alliance, Jésus apporte des précisions essentielles

Luc 16.19-31, la parabole de Lazare et du riche

Il y avait un homme riche, toujours vêtu d’habits coûteux et raffinés. Sa vie n’était chaque jour que festins et plaisirs.

Un pauvre, nommé Lazare, se tenait couché devant le portail de sa villa, le corps couvert de plaies purulentes. Il aurait bien voulu calmer sa faim avec les miettes qui tombaient de la table du riche. Les chiens mêmes venaient lécher ses plaies.


Le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.

Le riche mourut à son tour, et on l’enterra. Du séjour des morts, où il souffrait cruellement, il leva les yeux et aperçut, très loin, Abraham, et Lazare à côté de lui.


Alors il s’écria : « Abraham, mon père, aie pitié de moi ! Envoie donc Lazare, qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue, car je souffre horriblement dans ces flammes. »


Mais Abraham lui répondit :« Mon fils, souviens-toi de combien de bonnes choses tu as joui pendant ta vie, tandis que Lazare n’a connu que des malheurs.

À présent, ici, c’est lui qui est consolé, tandis que toi, tu es dans les tourments. De plus, il y a maintenant un immense abîme entre nous et vous et, même si on le voulait, on ne pourrait ni le franchir pour aller d’ici vers vous, ni le traverser pour venir de chez vous ici. »


« Dans ce cas, dit alors le riche, je t’en conjure, père, envoie au moins Lazare dans la maison de mon père, car j’ai cinq frères ; qu’il les avertisse pour qu’ils n’aboutissent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourments. »


« Tes frères ont les écrits de Moïse et des prophètes, lui répondit Abraham ; qu’ils les écoutent ! »


« Non, père Abraham, reprit l’autre. Mais si quelqu’un revient du séjour des morts et va les trouver, ils changeront. »


Mais Abraham répliqua :« S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne se laisseront pas davantage convaincre par un mort revenant à la vie ! »

Une parabole n’est pas un conte de fées

Une parabole ! Bien des gens éclatent de rire en voyant quelqu’un prendre au sérieux une « fable », un « conte de fées ». Rira bien qui rira le dernier, dit le proverbe.  Pourquoi Dieu aurait-il pris soin de faire traverser 2 000 ans à ce qui ne serait qu’un conte de fées ?

Quelques points à retenir

– l’existence humaine ne s’arrête pas à la mort

mais elle entre dans une nouvelle étape ;
- l’au-delà est divisé en deux domaines et on n’y passe pas d’un côté à l’autre ;

– la mort divise l’humanité en deux parties de manière radicale, définitive et irrévocable ;

On se retrouve pour l’éternité du côté qu’on a choisi ou négligé de quitter de son vivant ;

– chacun décide donc lui-même et ici-bas de son sort éternel ;

chacun est là dans l’attente du jugement qui scellera sa situation actuelle pour l’éternité ;

– la Parole de Dieu existe pour nous avertir de cette réalité

et c’est la seule autorité capable de  convaincre, si on veut bien la prendre au sérieux ; un miracle n’a pas cette autorité. Sola Scriptura (l’Écriture seule)

Luc 23.39-43, les quelques paroles échangées entre Jésus et l’un des malfaiteurs

L’un des deux criminels attaché à une croix l’insultait en disant :– N’es-tu pas le Messie ? Alors sauve-toi toi-même, et nous avec !


Mais l’autre lui fit des reproches en disant :– Tu n’as donc aucun respect de Dieu, toi, et pourtant tu subis la même peine ?

Pour nous, ce n’est que justice : nous payons pour ce que nous avons fait ; mais celui-là n’a rien fait de mal.
Puis il ajouta :– Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras régner.


Et Jésus lui répondit : – Vraiment, je te l’assure : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis.

Se reconnaître coupable

L’homme s’est reconnu coupable et puni à juste titre. Il a compris que Jésus est innocent, ne mérite pas cette mort, mais l’accepte sans révolte, pour une cause qui lui échappe, à lui le malfaiteur.

Comprendre que Jésus est le Messie

Il semble bien avoir compris que Jésus est le Messie et il en tire les conséquences. Il a surtout compris que pour Jésus cette mort n’est pas la fin de son action.

Jésus va revenir, donc ressusciter, « dans son règne », donc comme le Messie investi d’une autorité royale qu’il exercera sur cette terre.

Recevoir avec confiance la promesse de Jésus

L’homme lui demande de « se souvenir de lui », de lui faire grâce. Il reçoit cette promesse formidable : « Vraiment, je te l’assure : aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. »

En vertu de quoi ? De la totale confiance qu’il vient d’exprimer à Jésus en qui il a reconnu le Messie après s’être repenti. Sola fide et sola gratia. (la foi seule et la grâce seule)

Ceux qui ont fait confiance à Dieu sont réunis avec Jésus leur sauveur

La mort de Jésus sur la croix entraîne donc un profond changement dans le « royaume des morts » tel qu’il l’avait lui-même décrit dans Luc 16.

Ceux qui, comme Lazare ou ce malfaiteur, ont mis leur confiance en Dieu, sont, à l’instant de leur mort,  retirés du côté où se trouve Lazare ou n’y vont même plus, mais sont désormais réunis avec Jésus qu’ils ont accueilli comme leur Sauveur.

Du côté du riche il n’y a pas de changement : il reste là et attend le jugement dernier qui l’effraye déjà et qu’il voudrait, trop tard, éviter à ses frères.

Après avoir définitivement fermé les yeux sur ce monde, celui qui a fait confiance à Dieu les ouvre l’instant d’après sur le monde dont Jésus est le centre, il est réuni avec celui qu’il a accueilli comme son sauveur et le maître de sa vie.

Pas question d’anéantissement !

Dans aucun de ces textes et dans aucun autre endroit de la Bible, même les textes les plus anciens de l’Ancien Testament, il n’est question d’anéantissement total et définitif. Même les autres religions, monothéistes ou autres, ne la connaissent pas.

une invention trompeuse, sans confirmation divine

Cette invention est aussi trompeuse et « légère », c’est-à-dire irréfléchie que celle de « la deuxième chance » des Témoins de Jéhovah ou d’autres mouvement d’erreur.

Trompeuse, parce que c’est une simple affirmation humaine sans ratification divine.  En quoi Dieu serait-il tenu de réaliser ce qu’un homme affirme à son sujet, en contradiction avec sa révélation ? Mais il est vrai que certains théologiens en prennent à leur aise avec la majesté de Dieu et avec l’autorité de sa révélation.

Légère aussi, parce qu’on évacue d’une simple affirmation (qu’on est incapable de confirmer) ce que Dieu a dit. Ou alors on lui fait dire le contraire de ce qu’un lecteur sans préjugé comprend.

Si elle était vraie, elle arrangerait bien le riche qui se trouverait dégagé de toute responsabilité. Il n’aurait nulle raison de vouloir éviter à tout prix à ses frères de le rejoindre là où il est. L’ennui, c’est que Jésus ne dit pas que tout est fini pour lui, bien au contraire.

Qui dit vrai ? Jésus ou la raison humaine qui rejette ce qui la dérange ? Cette théorie ne dit rien de ce que devient Lazare. Si elle était vraie, elle serait aussi injuste pour lui que pour le riche.

Du bon usage de la réflexion

Avec tout cela il n’est pas question de mépriser la théologie. Il  y a de la très bonne théologie, celle qui part du principe d’1 Corinthiens 2. Elle considère la Bible comme autorité absolue pour toute question de foi et de conduite.

Il y a aussi une théologie qu’on peut qualifier de médiocre, parce que l’homme s’y place au-dessus de Dieu et de la Bible. C’est lui qui décide de ce qui vrai, de ce qui est mythe, invention ou addition humaines. A ce compte-là ces œuvres peuvent être très intelligentes, originales, éclairantes sur la nature humaine, mais elles ne rapprochent pas de Dieu. Et du point de vue autorité la différence est mince par rapport à la philosophie.

Un des grands principes de Nietzsche lui-même, le philosophe allemand athée peut être utilement appliqué à notre vie et à notre réflexion : « N’accepte pour vrai que ce que toi, tu as reconnu pour vrai ! »
Le livre des Actes (17.10) rappelle de même que les Juifs de Bérée ...examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact.

Mais n’en demandons pas trop non plus à la philosophie, pas plus qu’elle ne peut en donner.

J.J.Streng

Les 2 dimensions de la grâce : pardon des péchés, vie nouvelle

Une des dimensions de la grâce, le pardon des péchés

L’une des deux dimensions de la grâce de Dieu est le pardon de nos péchés par Jésus Christ, elle est rappelée par la célébration de la cène. L’autre est, sans que cela soit toujours conscient, un cœur nouveau, une vie nouvelle animée par le Saint Esprit.


La 2e dimension de la grâce : Une vie nouvelle


Ezéchiel  36.25-27


Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois.

Une vie nouvelle : Comment la connaître, la recevoir ?

Pour connaître la deuxième dimension de la grâce, il nous faut déjà avoir connu, expérimenté la première.

– être conscient de sa culpabilité devant Dieu

– passer par la repentance.

C’est un message fréquent dans la Bible. Il a été  annoncé par les prophètes :

  • repentez-vous, par 
Jean Baptiste
  • repentez-vous
, par Pierre à la Pentecôte
  • repentez-vous et recevez le Saint Esprit

–    recevoir le pardon de Dieu, la purification de nos péchés au travers du sacrifice de Jésus Christ.

La faveur de Dieu ne s’arrête pas là. Dieu nous donne aussi un cœur nouveau, purifié, animé par son Saint Esprit en vue d’une vie nouvelle. Et là, nous entrons dans la deuxième dimension de la grâce.

Comment développer cette vie nouvelle, quelles en sont les conséquences ?

Un jour, Jésus en a parlé à Nicodème un chef religieux du parti des pharisiens.
Lire Jean 3.1-16.
Nicodème désire connaître le Seigneur Jésus : « nous savons que c’est Dieu qui t’a envoyé »

Dans cet entretien, Jésus va lui exposer la grâce de Dieu dans ses deux dimensions, comme dans Ézéchiel. 

Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Jean 3.14-16

– le pardon de Dieu pour les coupables que nous sommes

Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Jean 3.3


la nécessité de renaître d’en haut, la nouvelle naissance

Entrer dans le royaume de Dieu, renaitre d’en haut ne vient pas de nous, ni de nos mérites et pas plus de notre bonne volonté. Cette vie de Dieu vient d’en haut,  de Dieu.

Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau, j’enlèverai de votre être votre cœur dur comme la pierre et je vous donnerai un cœur de chair.

Ézéchiel 36.26
Mais s’il est question de renaître d’en haut, c’est qu’une mort l’a précédé.
 L’apôtre Paul en parle dans ses lettres (Romains 6.23, 8.10, Éphésiens 2.1, Colossiens 2.13

Est ce une mort brutale, une conversion subite ?
Une mort lente, une conversion progressive ?

Une conversion peut être progressive. Jésus Christ est parfois  d’abord le Sauveur avant de devenir le Seigneur. Il possède ces deux dimensions : Sauveur et Seigneur.

Beaucoup aiment le connaître comme leur Sauveur mais combien le reconnaissent comme leur Seigneur et maître ?

Qu’en est-il de nous ? 


C’est une chose de savoir que Jésus est le Sauveur du monde (Jean 3.16). C’en est une autre de le laisser régner dans notre cœur, sur notre vie…Et pour cela, il faut mourir à soi-même afin que son Esprit de vie puisse se développer en nous.

Paul l’avait bien compris.

J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.
Galates 2.20

Une vie nouvelle qui se développe avec le temps

Cette mort à soi-même peut prendre du temps, mais elle est nécessaire pour que cette vie nouvelle en nous puisse se développer.

Soyons dans le même état d’esprit que Jean-Baptiste qui disait en parlant du Christ : il faut qu’il croisse et que je diminue  (Jean 3.30).

Remarquons les « il faut » « il faut naître de nouveau, il faut qu’il croisse »
 C’est la même nécessité, cela vient de la même pensée.

Luc 5.37

Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; car, le vin nouveau fait rompre les outres, il se répand, et les outres sont perdues ; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves

Développer la vie nouvelle en restant attachés au Christ

Nous avons reçu la grâce de Dieu, un cœur purifié, nouveau, où le Saint Esprit habite, une vie nouvelle commence à se développer. Nous avons alors la responsabilité d’entretenir cette vie et de la rendre féconde.

Ainsi, un caféier a fini par porter des fruits dans une région tempérée continentale,  après une longue attente, et beaucoup de soins.

Que mon cœur puisse toujours se tourner vers la lumière, la chaleur du Christ, qu’il soit continuellement abreuvé, humidifié par cette source de vie.

Dieu a tout accompli, tout fait pour que cette semence de vie puisse se développer dans mon cœur. Elle devient féconde, elle porte du fruit.

Ne soyons pas comme cette vigne peu féconde, Israël dont parle Ésaïe 5.1-4 :

Je chanterai à mon bien-aimé 
le cantique de mon bien-aimé sur sa vigne. 
Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile.
Il en remua le sol, ôta les pierres, et y mit un plant délicieux ;
 il bâtit une tour au milieu d’elle,
 et il y creusa aussi une cuve.
 Puis il espéra qu’elle produirait de bons raisins,. mais elle en a produit de mauvais.
 Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda,
 soyez juges entre moi et ma vigne ! 
Qu’y avait-il encore à faire à ma vigne,
 que je n’aie pas fait pour elle ?
 Pourquoi, quand j’ai espéré qu’elle produirait de bons raisins,
 en a-t-elle produit de mauvais ?

Soyons plutôt comme ces sarments attachés au cep, le Christ.

Jean 15.5 : Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.Alors cette vie nouvelle en nous pourra produire de bons fruits non par pour nous, pour notre gloire, mais à la gloire de Dieu.

Jean 15.8 : Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.

Ces fruits sont cités dans Galates 5.22 : Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi

Jardinage spirituel

Tout comme un jardinier qui veut faire pousser de belles plantes, des fleurs, des arbres, productifs, comme le vigneron qui veut avoir des beaux et bons raisins, il faut un travail quotidien, une surveillance de chaque jour pour enlever les mauvaises herbes, les épines.

Dans le domaine spirituel, pour que la vie nouvelle en nous puisse grandir et donner de bons fruits, notre conscience, telle une bonne terre doit être désherbée, débarrassée avec soin et persévérance de tout ce qui est mauvais ou inutile.

Colossiens 3. 1-10 donne la théorie et la pratique :

Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut…

Reconnaissance envers Dieu

Soyons toujours reconnaissants de la bonté, de l’amour infini de notre Père céleste qui nous donné  grâce.

Il nous a lavés, purifiés, pardonnés par le sang de Jésus.
Il nous a donné un cœur nouveau et il a fait naître en nous une vie nouvelle animée par son Saint Esprit.

Que Dieu nous aide à faire grandir en nous cette vie nouvelle afin que nous puissions produire de bons fruits à sa gloire.

Que nous ne ressemblions pas à cette vigne, Israël citée dans Ésaïe 5. Elle portait des fruits mais pas des bons fruits. Dieu a été déçu après avoir tout fait pour elle.

Dieu fait toujours luire son soleil sur notre cœur. A nous de nous exposer, à sa lumière, à sa chaleur comme le dit le cantique :

Oh quel beau soleil dans mon âme, il éclaire, il illumine tout.
A ses rayons mon cœur s’enflamme

Dieu fait toujours couler en nous l’eau de la vie.

Rappelons nous cette parole de Jésus dans Jean 4.14 : une source intarissable

Que notre Père céleste puisse se réjouir de voir cette vie nouvelle se développer en nous et produire beaucoup de fruits : louange au Seigneur, renoncement à ses propres intérêts, dévouement pour les croyants, amour pour tous les hommes, patience dans l’épreuve, sérénité en toutes circonstances.

J-M. Alem

L’idolâtrie, une relation faussée avec Dieu. Les remèdes ?

Avertissement contre l’idolâtrie dans la première lettre de Jean

La première lettre de Jean frappe le lecteur par le ton d’affection de l’auteur envers ses correspondants. Il s’adresse à eux par des expressions comme « mes petits enfants, mes bien-aimés, mes chers enfants ».

Sa conclusion revêt une force particulière. Il répète trois fois « nous savons » pour rappeler quelques fondements de l’assurance chrétienne en Jésus. Et puis tout à la fin vient un avertissement surprenant contre l’idolâtrie qui a l’air de n’être pas du tout à sa place là.

1 Jean 5 : 17-21

Toute désobéissance à la Loi est un péché, certes, mais tous les péchés ne mènent pas à la mort. Nous savons que celui qui est né de Dieu ne commet pas le péché qui mène à la mort, car le Fils de Dieu le protège. Aussi le diable ne peut-il rien contre lui.  

Nous savons que nous appartenons à Dieu, alors que le monde entier est sous la coupe du diable. Mais nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu’il nous a donné l’intelligence pour que nous connaissions le Dieu véritable.

Ainsi, nous appartenons au Dieu véritable par notre union à son Fils Jésus-Christ. Ce Fils est lui-même le Dieu véritable et la vie éternelle. Mes chers enfants, gardez-vous des idoles

1. Adam dans la création

Dans le vaste domaine d’Eden, avant l’irruption du péché, les deux êtres humains jouissaient d’une double relation bienfaisante :

–  envers la création : Dieu les a bénis comme gérants de tout ce qu’il a créé ; ils en reçoivent la maîtrise, la gestion sous l’autorité du Créateur ;
–  envers le Créateur : il entreprend avec eux une relation directe spontanée d’affection et de confiance réciproques. Ils regardent à lui comme celui qui les aime, qui soutient et maintient tout le créé. Et ils lui rendent naturellement compte de leur gestion.

Cette gestion est leur occupation quotidienne, leur métier. Elle donne pratiquement un sens à leur vie, parce que c’est une activité intéressante dont ils voient l’utilité. Et la relation régulière, habituelle avec leur Créateur donne un sens spirituel, moral à leur vie, une raison d’être, une motivation, une joie de vivre et d’agir.

Cette activité est un moyen d’exprimer au Créateur leur attachement, leur joie de travailler sous son autorité. Elle est source d’épanouissement pour les trois dimensions de leur personne :

– matérielle : ils font un travail intéressant, varié. Ils en voient le résultat et en profitent.
– morale : ça a un sens d’entretenir toute cette création que Dieu leur a confiée. Elle en devient plus belle, plus productive. C’est gratifiant et ça donne envie de continuer encore mieux.
– spirituelle : se voir confier par le Créateur lui-même une si belle et grande responsabilité donne un riche sens à la vie. Cela inspire l’adoration et la consécration.

Ce statut épanouissant comporte deux aspects majeurs.

Leur position d’autorité de gérants de la création et leur relation de confiance dans le Créateur donne un sens à leur vie. Mais tout cela n’est pas seulement un beau souvenir d’un paradis perdu qui remplit de nostalgie, de douleur de ne pas pouvoir y revenir.

C’est notre avenir, lorsque le Seigneur nous prendra avec lui. En fonction du service accompli sur terre, chacun se verra alors confier une responsabilité dans la nouvelle création, une tâche qui aura les trois caractéristiques vues à l’instant.

2. La perturbation par le péché

Le péché, ce n’est pas d’abord faire tel acte interdit par Dieu. L’homme fait des choses qui déplaisent à Dieu parce qu’il a une relation inexistante / faussée avec Dieu.

Le péché, c’est d’abord la manifestation pratique d’une relation faussée, tordue par la rébellion envers lui, le refus de lui faire confiance et de lui donner la place centrale qui revient logiquement au Créateur dans la vie d’une créature.

Cette distorsion introduite par le péché frappe les deux relations de l’homme : avec la création et avec le Créateur :

La position de maîtrise, de responsabilité donnée par le Créateur, l’homme rebelle à Dieu la coupe de Dieu ; il se l’accapare par une volonté d’indépendance qui ne rend de comptes à personne. Ainsi la maîtrise est dégénérée en domination, la gestion s’avilit en exploitation à outrance de la création.

Sur le plan matériel le travail devient pénible, fatigant et même inutile, d’où la frustration, la déception morales dans une activité qui n’est plus épanouissante mais devient une charge qui perd son sens.

Sur le plan spirituel le travail n’a plus le noble but de glorifier le Créateur et l’homme détourne la recherche de sens vers lui-même. Il se met au centre de son activité et son autorité devient contrôle oppresseur et tyrannique. Les relations interpersonnelles sont avilies, même entre l’homme et son vis-à-vis le plus proche, sa femme : ton mari dominera sur toi (Genèse 3.16).

Tout cela concerne la création, les choses proches. Pour atténuer l’anxiété due à la frustration, à l’insécurité du lendemain, l’homme se rassure en dominant, contrôlant ce qu’il peut de la création : l’argent et les biens, les sources de plaisir. Il espère l’aide, la protection de certains objets (soleil, lune, astres, arbres, forces de la nature…).

Il se fait ainsi quantité d’idoles matérielles, tangibles, proches, chargées de lui fournir un bien-être physique et moral, substitut et contrefaçon de la paix avec Dieu. Ces idoles proches, matérielles s’accompagnent aussi de gestes symboliques (toucher du bois contre le malheur), d’actes religieux ou magiques pour forcer le destin (des rites pour obtenir la pluie, demander à un astrologue le meilleur jour pour une importante décision)

Le rapport au Créateur est inexistant ou refusé. Même l’homme qui se déclare athée a tout de même besoin de donner à sa vie une assise solide, fiable, une raison d’être et une légitimité à son activité. Il va donc rechercher ce que le chrétien reçoit de sa relation verticale de communion avec Dieu.

Là se profilent des idoles d’autre type, parallèles aux premières : beaucoup moins tangibles et contrôlables, mais immatérielles, lointaines, comme la politique, la science, l’économie, l’univers des psy, etc. Il leur confie le fondement même de sa vie, il leur accorde une confiance qu’elles ne méritent absolument pas et qu’elles trahiront inévitablement. C’est une dépendance imméritée, donc une sur-dépendance qui sera forcément déçue tôt ou tard.

A l’origine il y avait maîtrise et confiance, maîtrise de la création, confiance dépendante du Créateur. Maintenant c’est la domination, le souci de contrôler la création jusqu’à l’extrême et la sur-dépendance envers une idole de qui on attend infiniment plus qu’elle ne peut donner.

La domination cherche à compenser les frustrations et la peur du lendemain, la sur-dépendance veut masquer l’absurdité de ce genre d’existence, l’absence de sens d’une vie sans le Créateur.

3. L’idolâtrie

Et nous voilà tombés en pleine idolâtrie ! Celle-ci consiste à chercher, comme le chrétien, une vie pleine, épanouissante, heureuse, mais sous la condition expresse de n’avoir jamais à justifier ses choix devant une autorité comme Dieu, à lui rendre compte de ses actes, à affronter ses exigences morales absolues.

Et là ça fourmille de substituts de Dieu, de contrefaçons, de divinités faites à l’image de l’homme. Ces faux-dieux sont supportables. Ou bien on peut les contrôler, ou bien on peut en obtenir des compensations pour les sacrifices consentis. En tout cas ils me laissent au centre de ma vie, ils me laissent gérer ma vie et mon avenir selon mes idées et mes goûts à moi.

Mosaïque de l‘Eglise St Anne de Beaupré (Québec) symbolisant l’amour du pouvoir

L’erreur serait de croire que l’idolâtrie est quelque chose de marginal, la pratique de « peuplades primitives » lointaines.

Elle commence dès que ma loyauté envers quelqu’un ou quelque chose repousse Dieu au deuxième rang, m’amène à lui désobéir et peut-être même à le remplacer.

N’importe qui ou quoi peut devenir une idole. Celle-ci accepte même d’exister à côté du Dieu véritable (mais l’inverse n’est pas possible). On s’y attache trop, cette personne ou cette chose chose se met entre Dieu et nous. Dieu devient de plus en plus lointain et ses paroles nous semblent de moins en moins pertinentes, applicables à notre situation.

Pour nous pousser dans cette direction, notre société nous propose quantité de filtres pour aseptiser la Parole de Dieu, lui enlever son mordant, son intransigeance. Et de ces filtres sort alors un dieu inoffensif, plus ou moins religieux, domestiqué, peu exigeant, contrôlable et dont on fera sa référence (à défaut de raison de vivre). Et revoilà les deux types d’idolâtrie : quelque chose qu’on contrôle et quelque chose dont on dépend indûment.

Par comparaison souvenons-nous de la rigueur de la révélation biblique

–  Dieu nous demande d’être saints, car il est saint, d’aimer notre prochain, d’appliquer ses commandements.
–  Mais il nous avertit aussi qu’à cause de notre nature pervertie par le péché nous ne le ferons pas, parce que nous n’en sommes pas capables.
–  Or cela ne nous excuse pas, puisque nous avons orgueilleusement prétendu nous débrouiller tout seuls.

En fait nous n’avons qu’un espoir, mais un vrai. La grâce de Dieu pardonne celui qui se repent au lieu de se chercher des excuses. Et il désire une entière dépendance de Dieu. C’est ainsi qu’on retrouvera la position originelle de l’homme envers son Créateur.

Nous revoilà face aux dures réalités de la nature humain que l’idolâtre tâche de contourner pour garder l’impression de contrôler les situations et de s’être donné une raison de vivre valable.

4.Les causes de l’idolâtrie et ses remèdes

Tout cela fait de l’idolâtrie une tentation ou même une réalité bien moins improbables qu’on le croirait à première vue. L’avertissement de Jean a bien sa raison d’être. Il nous oblige à prendre conscience qu’il y a des risques d’y tomber et à nous rappeler des fondamentaux qui nous éviteront de nous y égarer.

Qu’est-ce qui prépare le terrain à l’erreur et à l’idolâtrie ?

On voit aujourd’hui se développer un certain individualisme rampant.

« Moi, je ne veux pas toujours supporter les défauts des autres chrétiens, l’étroitesse de certains, les marottes d’autres encore.
« Moi, Internet me suffit. ». Oui, c’est vrai qu’il y a là une richesse colossale, précieuse particulièrement pour les isolés qui ne peuvent se joindre à une Église.
« Ce qui me plaît, je le prends, le reste j’y échappe ».

Et ça dispense aussi de certaines exigences incontournables pour le membre d’une Église locale. Se frotter aux autres, prendre conscience de ses propres défauts et avancer dans la sanctification, sans laquelle, nous dit Hébreux 12.14, nul ne verra le Seigneur.

Il y a le danger de se fabriquer son système individuel de spiritualité. On veut y trouver sa raison d’être et on pense parfaitement le contrôler ( !!) Mais qui tirera la sonnette d’alarme, s’il y a dérive ?

Une mauvaise compréhension de la liberté chrétienne

Un autre danger, c’est une fausse compréhension de la liberté en Christ qui conduit à la fragmentation. Pour l’un, la vraie interprétation des évènements de la fin, c’est le prémillénarisme, le prétribulationiste strict. Pour l’autre, la seule façon sérieuse d’être chrétien, c’est d’être baptiste…
C’est normal et nécessaire d’avoir des convictions et de les fonder sur la Bible.

Mais cela n’empêche pas d’avoir des frères et sœurs amillénaristes et de se sentir vraiment en communion avec eux sans les repousser, même si sur ce point on peut être d’avis différents. On peut aussi avoir des amis mennonites, libristes et même pentecôtistes même avec des opinions divergentes sur certains points.

Il serait grotesque de rejeter ici-bas des gens que l’on retrouvera auprès du Seigneur. Un attachement à un « isme » quelconque plus fort qu’à la Bible peut être idolâtre.
1 Corinthiens 1.12 n’a pas perdu de son actualité : « Moi, je suis de Paul, moi d’Apollos…»  Pour certains chrétiens il suffit de remplacer ces noms par d’autres plus actuels. La réponse de Paul est très simple et efface radicalement toutes ces distinctions. Celui qui compte réellement et uniquement, c’est le Christ et le Christ n’est sûrement pas divisé.

Quelques fondamentaux de la foi pour éviter les risques d’idolâtrie ou y remédier

Essayez de trouver quel est leur point commun. Comprenons le Royaume de Dieu comme l’autorité, la gouvernance de Dieu sur notre vie. Il met ou remet de l’ordre dans les priorités et les perspectives de notre vie.

– Concevons notre position de disciples comme un apprentissage de toute une vie sous la direction de Jésus. Il nous enseignera à vivre comme lui vivrait à notre place

–  Dieu adresse à chacun de nous un appel à le suivre, à le servir.
Cet appel doit déterminer notre vision de notre carrière et de notre position sur terre, de la discipline que nous nous fixons et de notre conscience de devoir des comptes dans tous les domaines de notre vie et à toute étape de notre existence.

– Développons une manière de penser et de réagir centrée sur le Christ. Et si nous voulons arriver à cela, le Seigneur nous l’accordera en transformant notre mentalité dans ce sens.

– Dans la ou les formes de témoignage qui nous sont le plus naturelles, demandons à Dieu une force de persuasion naturelle qui transmette à l’interlocuteur le message et la personnalité du Christ.

 

Peut-être avez-vous reconnu le trait commun à ces cinq caractéristiques d’une vie chrétienne conséquente. Ce que les Réformateurs au XVIe s. appelaient Sola Scriptura, l’Ecriture seule. C’est le fait de subordonner toute autorité humaine à celle de la Parole de Dieu. On accorde alors plus de poids et d’efficacité spirituels à la révélation biblique, plutôt qu’à un certain nombre d’idoles concurrentes.

Jean nous rappelle avec force trois certitudes de cette révélation

Nous savons que les gens nés de Dieu sont protégés par le Fils de Dieu contre le péché. Ils peuvent compter sur cette vigilance du Seigneur en leur faveur.
Nous savons que nous appartenons à Dieu et non au diable qui a perdu ses droits sur nous.
Nous savons que le Fils de Dieu incarné sur terre nous a donné l’intelligence, le discernement pour connaître de mieux en mieux son Père et reconnaître l’égalité divine du Père et du Fils.

Ces certitudes sont une petite partie de l’héritage céleste inaliénable que nous a apporté du ciel le Fils de Dieu. En comparaison le plus impressionnante des idoles sombre dans le ridicule.

J.J. Streng