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l’amour de Dieu, la paix de Dieu, la parole du Christ

3 fondamentaux de la vie chrétienne : l’amour de Dieu, la paix de Dieu, la parole du Christ

Dans le chapitre 3 de la lettre de Paul aux Colossiens ont déjà été abordées deux exhortations fondamentales pour  la vie pratique du chrétien : vous êtes morts avec Christ…, faites mourir ce qui dans votre vie appartient à la terre, ce qui n’est pas d’en-haut.

Après ces deux fondements négatifs l’apôtre développe la face positive d’une disposition d’esprit chrétienne : Colossiens 3.12-17. Dans cette mentalité, trois lignes de force ressortent : l’amour de Dieu, la paix de Dieu et la Parole du Christ.

Puisque vous êtes élus, sanctifiés, aimés par Dieu, revêtez donc des sentiments de compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience.

Supportez-vous les uns les autres, et si l’un a un grief contre l’autre, pardonnez-vous mutuellement; comme le Seigneur vous a pardonné, faites de même, vous aussi.

Et par-dessus tout, revêtez l’amour: c’est le lien parfait.
Que règne en vos coeurs la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés tous en un seul corps. Vivez dans la reconnaissance.

Que la Parole du Christ habite parmi vous dans toute sa richesse: instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres avec pleine sagesse; chantez à Dieu, dans vos coeurs, votre reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l’Esprit.

Tout ce que vous pouvez dire ou faire, faites-le au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâce par lui à Dieu le Père. Colossiens 3.12-17.

1. L’amour de Dieu

Amour et présence de Dieu avant la fondation du monde

Si vous aimez quelqu’un, vous aimez, vous voulez être avec lui/elle. L’amour s’accompagne du besoin de la présence de la personne aimée. S’il en est ainsi pour nous qui avons tant de mal à aimer vraiment, c’est-à-dire inconditionnellement, pourquoi n’en serait-il pas de même de Dieu qui est l’amour en personne et qui aime toujours inconditionnellement ?

Dieu ne cherche pas seulement à communiquer avec ses enfants en leur parlant, mais aussi à se communiquer à eux en les aimant intensément et en les attirant dans sa présence. Cela a commencé avant la fondation du monde pour chacun d’entre nous. Avons-nous déjà réfléchi à ça ?

Versé dans les coeurs à la nouvelle naissance

C’est devenu notre expérience lors de notre découverte de son pardon et de notre nouvelle naissance. Il faut essayer de réaliser ce qui s’est passé à ce moment-là : il a déversé son amour dans nos cœurs.

L’espérance ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. (Romains 5.5 ).

Si je veille à toujours me rappeler que ce contact existe déjà (Colossiens 3.12a) et qu’il a cette intensité, je me laisserai attirer à lui, je le laisserai attiser cet amour versé dans mon cœur pour apprendre à l’aimer en retour, très consciemment.

Il sait combien j’ai du mal, moi, à aimer vraiment, alors il me donne la capacité d’aimer en m’attirant dans une communion étroite et suivie avec lui. Cela fera que mon amour pour lui et mon prochain n’aura pas ses racines dans mes sentiments malheureusement instables et fluctuants, mais dans la solidité et la stabilité de son amour paternel.

Une éducation qui prend du temps et porte des fruits

C’est toute une éducation et comme toute éducation, elle prend du temps, Mais avec ce temps elle portera aussi ses fruits : 12b. La bonté, la bienveillance se développeront parce qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Le sourire de soulagement ou de plaisir de celui qu’on a pu aider, est une précieuse récompense. L’humilité devient beaucoup plus naturelle quand je pense que c’est dans l’amour de Dieu, dans ma relation avec lui que se trouve ma valeur, je n’ai pas besoin des références humaines, tellement plus incertaines, sinon futiles et si facilement décevantes.

La douceur devient nécessaire parce que moi aussi, je suis parfois obtus et tordu. La patience sera un juste retour des choses de ma part, quand je pense à celle que d’autres ont eue avec moi, quand ils m’ont présenté l’Évangile  et se sont heurtés à ma lenteur à comprendre, à tirer des conséquences logiques, à avancer. Et ils m’ont accompagné non seulement avec patience, mais avec affection. On peut supporter l’autre et lui pardonner pour ces mêmes raisons ou en regardant le but à atteindre ensemble, plus que les rechutes et les incompréhensions de l’autre.

L’amour reçu de Dieu, un antidote efficace contre les malentendus

L’amour reçu de Dieu et répercuté sur l’autre est un antidote efficace pour sortir des malentendus, éviter ce qui risque de séparer, surmonter ce qui perturbe une relation. L’amour agit comme lien, c’est le plus solide des liens, c’est le lien par excellence, le lien de la perfection. L’amour est ainsi le secret de l’unité.

Et s’il est vrai qu’il est une réalité parmi nous, sachons que le diable est expert à susciter toutes sortes de grains de sable pour faire grincer les rouages ou pour les bloquer. Veillons y en les démystifiant pour qu’ils ne puissent pas atteindre leur but.

Un amour qui libère

L’amour lie au Père et au Fils par le Saint-Esprit et plus le lien est fort du côté du ciel, plus la liberté est grande du côté des hommes, du monde. L’amour rend sobre, il tue mes illusions sur moi-même, il me détourne de mes fausses attentes placées dans les gens et les attraits du monde, séduisants sur le moment, mais assez rapidement trompeurs. A cet égard l’amour est aussi le secret de la liberté.

qui fait grandir la certitude de la direction de Dieu

Tandis que l’amour libère des attaches au monde, il fait grandir ma certitude que Dieu m’aime vraiment (12a), qu’il veut prendre ma vie en charge pour mon bien et que rien ne pourra l’empêcher d’atteindre son but.

Telle est ma conviction: Celui qui a commencé en vous une oeuvre excellente en poursuivra l’achèvement jusqu’au jour de Jésus Christ. (Philippiens 1.6)

Quel réconfort de savoir que ce que Dieu entreprend, il le conduira à son aboutissement, surtout quand l’étape du moment nous laisse perplexes et nous ferait croire que tout va rater. L’amour de Dieu est le secret de mon assurance que  mon aujourd’hui, mon demain et toute mon éternité sont dirigés par le Tout-puissant. « Je sais en qui j’ai mis ma confiance  et qu’il est assez puissant pour  garder tout ce qu’il m’a confié jusqu’au jour du jugement. » (2 Timothée 1.12)

2.La paix de Dieu

Une harmonie intérieure

Essayez de trouver une définition positive de la paix, c’est-à-dire sans utiliser aucun mot ou tournure négative ! Cela ne montre-t-il pas combien c’est une chose étrangère aux hommes, même si tous y aspirent !

Ce qui peut le mieux qualifier la situation ordinaire, l’état d’esprit de Dieu, c’est peut-être le mot « bienheureux » (1 Timothée 1.11). Ce mot suggère un équilibre intérieur total, un état d’esprit entièrement harmonieux parce que rien ne le trouble, n’y crée ni tension, ni déception, ni souffrance, ni regret… La paix de Dieu, c’est le rayonnement de cette béatitude,  la répercussion de cette harmonie sur tout ce qu’il touche, dans tout ce qu’il dit et fait, en particulier pour ses enfants.

Une atmosphère qui règne entre le Père et le Fils

C’est d’abord l’atmosphère qui règne entre le Père et le Fils. Par sa parfaite obéissance le Fils a pleinement accompli le plan de son Père à propos de l’humanité et du monde. De ce fait tout le plaisir de Dieu repose sur Jésus, mais il repose aussi sur ses enfants, sur son peuple spirituel. Et cela malgré tous les défauts de ce peuple, parce que Dieu se plaît à le voir dès maintenant complet, parfait, tel qu’il lui sera un jour présenté par son Fils : Colossiens 1.22.

reçue dans la communion avec le Christ

Puisqu’en Christ nous sommes faits participants de tout ce qui est divin (2 Pierre 1.4), nous recevons dans la communion avec le Christ quelque chose de cette béatitude : il développe en nous un équilibre, une certaine harmonie dans le caractère et le comportement, un certain calme, un contentement.

En effet puisque rien ne justifierait le moindre doute sur son amour, nous sommes sûrs d’être tenus dans sa main, gardés de tout ce qui pourrait nous séparer de lui, portés au travers des situations difficiles de façon que notre assurance puisse toujours renaître, selon ce que Paul déclarait ci-dessus (2 Timothée 1.12).

3. La parole du Christ

On a déjà vu plus haut que Dieu aime à communiquer avec ses enfants, il parle pour se révéler, c’est-à-dire  faire connaître sa pensée, ses sentiments, sa volonté. Quand vous parlez de cœur à cœur avec quelqu’un, que faites-vous ? Vous cherchez les mots, les tournures de phrase qui transmettront le mieux le fond de votre pensée, ce que vous ressentez, vos joies, regrets et aspirations les plus intimes, vous mettez ce que vous avez de plus personnel dans les paroles que vous choisissez pour le dire, vous vous mettez vous-même tout entier dans ce que vous exprimez.

C’est ainsi qu’il faut comprendre la Parole du Christ. Et votre interlocuteur passerait totalement à côté de votre intention, à côté de vous, s’il ne voyait dans ces paroles qu’une information neutre parmi tant d’autres : vous vous sentiriez négligé, oui, franchement trahi. Ne serait-ce pas ce que nous faisons, si nous lisons la Bible parce que, paraît-il, il faut la lire, ou si nous la laissons carrément fermée ?

Dieu a créé l’homme pour échanger avec lui, c’est ce qui transparaît en Genèse 3.8 : Dieu vient chercher le contact avec le couple, pour parler avec lui entre amis, et cela devait se faire très couramment, par exemple le soir. C’est l’homme qui par sa défiance, son orgueil a brisé cette relation amicale si naturelle en élevant entre lui et son Créateur l’obstacle du péché.

Mais Dieu n’a pas renoncé pour autant et a toujours à nouveau cherché à attirer des hommes dans une relation d’amitié véritable et étroite avec eux. Pensez à Abraham ou à Moïse, mais ne les voyez pas comme des exceptions impressionnantes, des « héros de la foi », comme disent certains. Voyons plutôt en eux de simples exemples ordinaires de ce que Dieu voudrait cultiver comme relation ordinaire avec ses enfants. Ceci pour nous montrer l’énorme erreur, l’affront fait à Dieu si on s’imagine que venir un heure par semaine, faire quelques gestes convenus, prononcer chaque fois un peu les mêmes paroles, c’est la façon normale de cultiver cette amitié désirée par Dieu.

Et après avoir longtemps, et souvent vainement, parlé par des prophètes, des chargés de mission, il est venu lui-même en la personne de son Fils incarné en un être humain. Pas juste pour une visite rapide, mais pour vivre tout ce que vivent les hommes, à l’exception du péché, l’assumer devant la justice de Dieu.

Ainsi les hommes ont pu voir Dieu, entendre sa manière de penser, l’observer dans ses relations avec eux, jouir de ses multiples bénédictions et, pour ceux qui lui ont fait confiance, retrouver une relation personnelle étroite avec le Créateur.

Le Fils était l’expression la plus complète, la plus compréhensible de toute la nature, de la pensée, de l’amour de Dieu envers ses créatures : Celui qui m’a vu, a vu le Père (Jean 14.9) En lui, en son corps habite toute la plénitude de ce qui est en Dieu (Colossiens 2.9).

C’est pour cela que pour une fois Paul emploie l’expression inhabituelle Parole du Christ. Je peux en toute confiance accorder à ses paroles la même autorité totale sur ma vie qu’à celles de Père. Elles ne sont pas seulement une révélation de Dieu, elles sont aussi porteuses de vie, régénératrices. Elles ont le pouvoir et la mission de sauver d’abord, c’est-à-dire de donner la vie spirituelle et ensuite de nourrir et développer cette vie en formant le caractère de Christ en nous.

De son côté Dieu a tout accompli en Christ pour recréer la relation d’amitié qu’il entretenait déjà avec Adam et Ève. De notre côté il s’agit de réaliser qu’un chrétien est une personne morte avec Christ et ainsi libérée de la culpabilité du péché. Vient alors une vaste et patiente opération de nettoyage des conséquences du péché : faites mourir ce qui en vous appartient au monde, ce qui est contraire à votre nouvelle nature. Il y a eu un changement de propriétaire. Faites place nette pour installer ce que Dieu apporte : son amour, sa paix et la personne de Christ à travers sa Parole.

C’est tout une autre vision des choses, une nouvelle mentalité, un caractère régénéré que Dieu veut épanouir. Pour cela il faut une nouvelle source d’énergie et le branchement indispensable pour alimenter constamment cette reconstruction, c’est la Parole du Christ dont il faut tout imprégner en nous.

J.J. Streng

L’esprit d’adoption – Jésus Christ révèle Dieu

La promesse de Dieu le Père dans Jean 14. 26-27

L’esprit d’adoption est une promesse qui place le croyant dans une relation filiale avec Dieu  Elle est la source de nombreuses bénédictions pour le croyant et l’Eglise. Voici en quoi elle consiste et comment elle détermine notre relation avec Dieu notre Père.
Précédemment, Jésus, parlant avec ses disciples avait dit :
Je ne vous laisserai pas seuls comme des orphelins, je me tiendrai auprès de vous (Jean 14.18)

Mais le consolateur, l’Esprit -Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s’alarme point.

 

Quelles sont les caractéristiques d’un orphelin?

C’est un enfant qui  a perdu ses parents, ou l’un d’entre eux, très tôt dans sa vie.
Les spécialistes de la petite enfance décrivent la réalité de ce handicap et la souffrance qu’il génère dans la vie : sentiment d’abandon, de rejet, de frustration et de colère, de solitude aussi.

Un comportement d’orphelin en contradiction avec l’Esprit d’adoption donné par Dieu

Dans notre vie de chrétien, il nous arrive, par moments, d’adopter un tel comportement d’orphelin et d’éprouver les mêmes sentiments. Ce ressenti est en contradiction avec l’ esprit  d’adoption reçu du Père.
Car l’Esprit que vous avez reçu n’est pas un Esprit qui vous rendrait esclave et vous remplirait de peur,

Romains 8.15
Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba ! Père !

Les chemins qui mènent au comportement d’orphelin sont ceux que par nature, nous aimons particulièrement :
• le désir d’autonomie puis de rébellion, enfin de désobéissance face aux directives de la Parole de Dieu
• la pratique de vains efforts en vue du salut qui se substitue progressivement dans notre vie à l’oeuvre de grâce de Jésus-Christ à la croix
• une connaissance de  Dieu cantonnée à  notre intelligence et qui n’irrigue pas la totalité de notre être ( le coeur, le grand absent)

Ces comportements nous conduisent à la mentalité d’esclave et au statut d’orphelin.
Si nous sommes conscients de nous être égaré sur un tel chemin, il est indispensable de nous en repentir, de le confesser puis d’accueillir le pardon de Dieu, peut-être en demandant l’accompagnement d’un(e) autre chrétien(ne)

Quel est le rôle du Saint Esprit dans une vie de chrétien?

Voici quelques termes qui décrivent son action : défenseur, soutien, consolateur, avocat. Il s’agit de  différentes facettes de la même personne.
Le Saint-Esprit nous permet de travailler ensemble et de vivre en Eglise. Il rend témoignage à notre esprit que nous sommes fils et filles du roi des rois. Quel sentiment de sécurité et de paix de la part du Christ qui nous soutient contre les accusations de Satan !
Il nous apprend également à connaître la personne de Jésus Christ, l’unique chemin qui mène à Dieu le Père
Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Jean 14.6

Jésus-Christ mis au centre

L’Esprit ne cesse pas de mettre Jésus au centre, de rappeler son enseignement et l’importance du salut qu’il a accompli à la croix.
Le Saint-Esprit nous équipe, certes et il nous assiste comme défenseur, mais surtout, il braque le projecteur sur la personne de Jésus-Christ.
Jean 1.14-18

Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
Jean lui a rendu témoignage, et s’est écrié: C ‘est celui dont j’ai dit: Celui qui vient après moi m ‘a précédé, car il était avant moi.
Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce;
car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus -Christ. Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.

Ce texte, en relation avec la naissance de Jésus,  a des accents tout particuliers

• Jésus-Christ, bien avant la création du monde existait déjà de toute éternité.
• Rien de ce qui a été créé n’ a été fait sans lui.
• Il a choisi, en accord avec son Père, de quitter les lieux célestes et l’intimité de leur relation pour habiter parmi les êtres humains que nous sommes.
• Il est dit de lui qu’il a vécu parmi nous « plein de grâce et de vérité »

Exode 34.6, une déclaration d’amour de Dieu envers l’humanité

Cela rappelle la déclaration d’Exode 34.6 dans lequel Dieu se présente à Moïse lors du renouvellement de l’alliance :

Et l’Éternel passa devant lui, et s’écria: L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité.

Dans cette identification de Dieu par lui-même, nous percevons déjà tout l’amour inlassable de Dieu pour l’humanité.

Une alliance plus excellente scellée par le sang de Jésus-Christ à la croix

Jésus a inauguré une alliance encore bien plus excellente, scellée de son propre sang à la croix.
C’est Dieu lui-même qui s’est offert à travers son Fils bien aimé en qui il a mis toute son affection (Matthieu 3.17). A travers Moïse et la première alliance, Dieu a communiqué sa Loi. A travers Jésus-Christ, son bien-aimé, c’est l’oeuvre de la grâce, toute suffisante et parfaite qui s’est révélée.
Nous ne sommes plus des orphelins car

…je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu ‘il demeure éternellement avec vous, (Jean 14:16)

Voilà la paix qu’il nous donne pour l’année qui s’ouvre.

Ne soyons donc ni inquiets, ni effrayés mais accueillons cette paix que Dieu nous donne pour vivre la nouvelle année.
Jésus-Christ n’est plus physiquement présent parmi les siens, mais il est encore bien plus présent par son Esprit-Saint. Ainsi, nous ne sommes pas orphelins mais adoptés, aimés, chéris par notre bon Père céleste.
Jésus a vécu parmi les siens, plein de grâce et de vérité. Que nos paroles et nos actes aient la même saveur de « grâce et de vérité »
Mettons Jésus au centre de notre enseignement, de notre vie d’Eglise et de nos relations, par l’assistance du Saint-Esprit.

W. Kreis

Jean-Baptiste dans l’attente du Messie

L’attente du Messie : 3e dimanche de l’Avent

Aujourd’hui nous célébrons le 3ème dimanche de l’Avent. Nous approchons à grands pas de Noël. Nous aimons pendant cette période, évoquer quelques personnes en attente du Messie :

– Zacharie et Elisabeth, justes devant Dieu, le couple fidèle qui pensait ne jamais avoir d’enfants,
– Siméon, le juste, qui attendait la « consolation d’Israël » et sur qui était l’Esprit saint
– Anne, la vieille dame, 84 ans, veuve, prophétesse qui, nous dit Luc, ne quittait pas le temple « dans l’attente » et prenait part au culte nuit et jour par des jeûnes et des prières,
– Et tant d’autres certainement qui relisaient les promesses des prophètes en attendant la venue du Messie.

Méditons un court texte de l’Evangile de Matthieu qui se situe dans les débuts du ministère de Jésus.

1. Jean-Baptiste le précurseur, qui prépare le chemin du Seigneur

Il s’agit de Jean-Baptiste le précurseur, le fils de Zacharie et d’Elisabeth, celui qui prépare le chemin du Seigneur, qui baptise les foules dans le désert, et qui a reconnu en Jésus l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Une pointure, cet homme, un des tout grands parmi les prophètes, dira Jésus.

Il reconnaît clairement que Jésus est le Fils de Dieu (Jean3 :34). Lui n’est que le précurseur, celui qui prépare la route et les cœurs à accueillir le sauveur du Monde.
Dans l’évangile de Jean, Jean-Baptiste définit son rôle ainsi que celui de Jésus de façon imagée. Jean-Baptiste n’est pas le Messie. Il est celui qui l’annonce. Il est un ami, l’ami du marié comme il se nomme au chapitre 3 de l’évangile (v.29). Il se réjouit pour le marié, pour Jésus.

En ayant connu, rencontré Dieu, sa joie est complète. Il laisse la place à Jésus. Il est celui qui est en première partie d’un concert. Il chauffe la salle pour la star qui va venir après lui. Son rôle est important. Tout en faisant patienter le public qui est venu écouter le chanteur ou la chanteuse vedette, il lui permet de se mettre dans l’ambiance, d’être réceptif à ce qui va suivre. C’est là son principal talent. Chacun a sa place, son rôle à jouer !

Reconnaître en Jésus le Messie, c’est-à-dire celui que Dieu envoie pour aller à la rencontre des hommes, devait être simple pour Jean-Baptiste, puisque le face à face réel a pu avoir lieu.
Et pourtant, l’évangéliste Matthieu nous relate l’événement suivant :

Jean-Baptiste, dans sa prison, entendit parler des œuvres du Christ. Alors il envoya quelques-uns de ses disciples demander à Jésus: « Es-tu le Messie qui doit venir ou devons-nous attendre quelqu’un d’autre? »

Jésus leur répondit: « Allez raconter à Jean ce que vous entendez et voyez: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts reviennent à la vie et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui n’abandonnera pas la foi en moi! » (ou Heureux celui qui ne perdra pas la foi à cause de moi ». Matthieu 11, 2-6, Version Bible du Semeur

Le doute après l’enthousiasme

Pour Jean-Baptiste, l’enthousiasme des premières rencontres et les certitudes premières font place au doute. Suite à sa prédication dérangeante, il se retrouve au fond d’une prison. Tant de paroles et de gestes ont conforté Jean-Baptiste dans la certitude que Jésus est bien le Messie tant attendu.

Maintenant il n’en est plus tout à fait sûr. Il ne peut plus juger sur pièce, puisqu’il est enfermé et donc privé de liberté. Voilà pourquoi il demande à ses disciples de poser la question à l’intéressé lui-même.

« Es- tu le Messie ? »

Qui est ce Jésus ? La question de Jean-Baptiste est surprenante, lui qui a passé toute sa vie à préparer le chemin pour Jésus qui vient baptiser de St Esprit et de feu. Jean n’a pas perdu la foi, Jésus dit de lui que c’est le plus grand des prophètes (v.11).

Jean avait présenté le Messie à venir Math. 3 :7, 12 comme un juge. En prison à cause de son message radical et de son intransigeance, voyant les actes de Jésus, il se demande si le juge annoncé est encore à venir ?

Jean est perplexe, il doute, s’est-il trompé ? Il médite dans sa prison, il se souvient des heures passées au Jourdain, des foules venues l’écouter, des baptêmes… des conversions. Il a reconnu le Messie et il a été prêt à s’effacer devant lui ; le voici au fond d’un cachot à se poser mille questions.

Le message de Jean-Baptiste était tout feu tout flamme, Matthieu 3 :7
Aux Pharisiens et Sadducéens venus l’écouter Jean dit:

Espèce de vipères! La colère de Dieu va venir, et vous croyez que vous pouvez l’éviter? Qui vous a dit cela? Faites donc de bonnes actions pour montrer que vous avez changé votre vie! Ne vous mettez pas à penser: « Notre ancêtre, c’est Abraham. »

Oui, je vous le dis, vous voyez ces pierres, ici. Eh bien, Dieu peut les changer pour en faire des enfants d’Abraham! Déjà la hache est prête à attaquer les racines des arbres. Tous les arbres qui ne produisent pas de bons fruits, on va les couper et les jeter dans le feu! 

Jean est-il troublé par ce Messie qui sillonne les chemins et parle aux foules, mais qui ne prend pas le pouvoir et ne s’érige pas en juge, qui ne brandit pas le fouet de la colère… Ce Jésus qui ne fréquente pas les théologiens de Jérusalem.

Il y a de la violence dans le message du baptiste – il y a de la douceur dans le message de Jésus : à l’égard des exclus, des blessés de la vie, des infirmes…

On peut remarquer que Jean n’est pas le seul à avoir douté, Pierre, Thomas, Elie le prophète, le psalmiste, Job et tant d’autres à un moment de leur vie ont douté.
Es-tu le Messie ou devons-nous en attendre un autre ?

2. La réponse de Jésus

La réponse de Jésus aux envoyés de Jean Mt 11.4-6:

Allez raconter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez:
les aveugles voient clair, les boiteux marchent bien, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts se réveillent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.

Pas de reproches de la part de Jésus, allez, rapportez à Jean ce que vous entendez et voyez.

Considérer les actes de Jésus à la lumière de quelques prophéties

 

Alors les yeux des aveugles verront clair, les oreilles des sourds entendront.
Les boiteux bondiront comme des gazelles, et la bouche des muets s’ouvrira pour exprimer leur joie Esaïe 35 :5-6

L’esprit du Seigneur DIEU est sur moi. Oui, il m’a consacré pour apporter une bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour annoncer aux déportés: «Vous êtes libres!», et à ceux qui sont en prison: «Vous allez revoir la lumière du jour. Esaïe 61 :1-2.

Il m’a envoyé pour annoncer: «C’est l’année où vous verrez la bonté du SEIGNEUR!», «C’est le jour où notre Dieu se vengera de ses ennemis!» Il m’a envoyé pour redonner de l’espoir à ceux qui sont en deuil. »,

C’est la parole lue dans la synagogue de Capernaüm

Même si Jésus ne se conforme pas exactement à la conception qu’avait Jean de ce que serait le Christ, et que Jésus n’ait pas – pas encore – les attributs d’un roi glorieux, d’un juge, ses œuvres confirment ce que la voix venue du ciel avait déclaré : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; c’est en lui que j’ai pris plaisir »

Les chapitres précédents nous racontent cela : la guérison et la proclamation vont de pair l’aveugle, le boiteux, sont témoins de l’amour du Christ.

 

Dites à ceux qui perdent courage: «Soyez forts! N’ayez pas peur! Voici votre Dieu. Il vient vous venger et rendre à vos ennemis le mal qu’ils vous ont fait, il vient lui-même vous sauver. Esaïe 35.4

C’est l’annonce de la Bonne nouvelle.

Et cela aussi Jean doit le savoir : la Bonne Nouvelle est annoncée

Jean-Baptiste était chargé de préparer le chemin, une tâche ardue, ingrate : il a fallu faire le ménage, redire le bien et le mal, la sainteté de Dieu, le jugement à venir. Des foules entières sont venus entendre ce message et accepter le baptême de repentance.

Jésus est bien l’envoyé de Dieu

Jésus accueille la question deJean-Baptiste, oui, il est bien l’envoyé de Dieu, celui qui est promis. Ses gestes et ses paroles le prouvent. Aux hommes d’ « entendre et de voir »

Que retenons-nous des évènements qui se passent, vers où nos regards sont-ils tournés ? Vers les Jean-Baptiste en prison, vers la violence de ce monde, l’injustice et la corruption autour de nous ? ou vers ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle , ceux qui soulagent les aveugles et les boiteux ?

Jésus voulait–il souligner cela ? Lève les yeux au-delà de ta prison, Jean-Baptiste, le jour se lève, le Royaume est proche…

3.« Heureux celui qui ne perdra pas la foi à cause de moi ».(Bible du Semeur)

Curieuse béatitude, en négatif ! Je n’en ai pas trouvé d’autre énoncée de cette manière ! Pourrait-on dire de manière positive « Heureux celui qui ne se trompe pas en mettant sa foi en Jésus » ?

Jean-Baptiste avait-il tendance à ne voir que le côté jugement dans l’arrivée du messie ?
Le scandale serait de se tromper sur la vraie nature du Christ. Pierre a été un objet de scandale pour Jésus lorsqu’il n’a pas voulu accepter que Jésus soit mis à mort, quand il l’a renié.

Comment Jésus peut-il être cause de chute ? Chaque fois que je le prends pour un autre, pour un juge, un roi terrestre et que je me prends à oublier qu’il est le fils de Dieu, celui qui a accepté de venir à la rencontre de l’humanité perdue sous les traits d’un petit enfant…

Jésus ? Un homme formidable ? Un grand penseur ? ou le Fils de Dieu lui-même!

Pour les uns Jésus était Dieu, mais n’a jamais été homme. Il aurait juste eu une apparence humaine.
D’autres à l’opposé ont vu en lui un homme génial, un philosophe, à la rigueur un homme adopté par Dieu, mais en aucune façon Dieu lui-même.
Et puis il y a ceux qui ont essayé de doser la part de divinité et d’humanité en lui, plus Homme que Dieu ou plus Dieu qu’Homme.

Nous nous préparons à accueillir Jésus enfant dans nos foyers, la question de Jean-Baptiste est d’autant plus importante. Sans se perdre dans des débats de spécialistes, posons-nous la question

Qui est ce Jésus ? Est-il le messie ? L’envoyé de Dieu ?

A Noël ce n’est pas un adulte qui se présente à nous. Se référant aux récits d’enfance dans les évangiles de Matthieu et de Luc, c’est l’enfant Jésus qui est au centre de la fête à venir.

Tous ceux qui ont pu accueillir un enfant dans leur existence le savent bien. En accueillant un enfant, c’est un être en devenir qui vient prendre sa place au sein de la communauté des humains.

Il n’est pas destiné à rester le petit bout de chou que tout le monde adore. Il va se forger une personnalité, prendre sa place parmi nous. C’est la même chose pour Jésus. En rester à l’image de l’enfant Jésus, aussi merveilleux que cela puisse être, est le figer à un moment de son histoire. Or cet enfant, Jésus, est appelé à grandir, à prendre de plus en plus de place dans nos existences.

Cela fait penser à cette parole concernant la relation entre Jésus et Jean-Baptiste, quand ce dernier affirme : « Il faut que son influence grandisse et que la mienne diminue. »
C’est bien pour cela que le peintre Matthias Grünewald a représenté Jean-Baptiste sur le retable d’Issenheim, au pied de la croix, pointant d’un doigt exagérément agrandi vers le crucifié.

C’est un peu ce que nous vivons avec la couronne de l’Avent. Au départ la discrète lumière de la 1ère bougie a de la peine à trouver sa place dans le flot des lumières artificielles. Petit à petit, ce seront quatre lumières chaudes, représentant la présence croissante du Christ qui vient à notre rencontre.

Jean Baptiste nous prépare à recevoir Jésus. Il nous réveille de notre torpeur.

Il nous faire prendre conscience qu’il nous faut changer de vie, pour accueillir Jésus. Il s’adresse à tous les hommes, puissants et humbles, tous ont à se réformer, chacun selon son état de vie. Oui, celui qui vient, il faut qu’il grandisse et que moi je m’efface, pour laisser toute la place au Christ.

Faire de la place à Jésus pour l’accueillir, c’est réduire l’espace que nous envahissons. Nous encombrons notre existence avec tant de choses qui nous empêchent de découvrir Jésus.

Les contemporains de Jésus ne l’avaient pas reconnu, à commencer par les scribes. Ils lisent la prophétie du livre de Michée annonçant la naissance de Jésus à Bethléem. Et que font-ils ? Ils restent à Jérusalem !

Personne d’ailleurs n’attendait un enfant en tant que Messie !

Et vous, qui dites-vous que je suis ?

Peut-être devrions-nous nous poser la question que Jésus adresse à ses disciples : Et vous qui dites vous que je suis ?
Au questionnement de Jean-Baptiste, Jésus répond comme à son habitude de façon détournée.

Les aveugles voient clair, les boiteux marchent bien, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts se réveillent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle

Avec de tels signes, Jésus ne peut qu’être le Messie. Avec lui, tout est possible, tout reprend vie et forme. La joie surgit pour celui qui est prêt à croire en lui.

Mais il reste la parole « Les aveugles voient, les boiteux marchent… »

C’est à ce signe qu’on devait reconnaître le Messie qui viendrait de la part de Dieu.
Il est venu, il a mis les hommes debout, leur a ouvert les yeux pour voir tout le bien et l’amour en train de germer à travers ceux qui suivent Jésus. Souvent à petit bruit, tout simplement.

« Le bien est banal » paraît-il, aussi faut-il être un peu attentif pour le percevoir.
Mais ces « témoins » sont des signes du royaume à venir ils permettent de croire en celui qui est venu.

Conclusion : «Heureux celui qui ne perdra pas la foi à cause de moi »

Nous sommes invités à nous préparer à fêter la venue de Jésus.
Comment préparer le chemin, ranger, enlever des pierres et des ronces, des branches mortes, nettoyer, fleurir et décorer ?

Les mages, les bergers, ont vu la lumière! Ils sont remplis de joie ! Après avoir vu et adoré l’enfant, ils se sont hâtés de retourner dans leur pays de chaque jour. Leur joie est si grande qu’elle déborde dans leurs paroles et transparaît sur leurs visages.

Ils racontent ce qu’ils ont vu et tout ce qu’ils ont appris au sujet de la lumière : « Préparez-vous, car elle vient chez vous, la lumière!

Parmi ceux qui les écoutent, certains hésitent, incrédules. Alors ces témoins insistent : « Elle est depuis toujours, la lumière ! Depuis le commencement ! En elle est la vie ! Elle vient pour éclairer tout homme et toute femme de ce monde. Elle brille dans les ténèbres et les ténèbres ne peuvent l’arrêter. La lumière vient pour demeurer chez vous! Si vous la recevez avec confiance elle fera de vous des enfants de lumière ! »
La joie qu’ils communiquent est si grande qu’elle se met à resplendir, toute pareille à un éclat de soleil.

Que l’éclat de ces bougies qui brûlent et rayonnent sur notre couronne prépare en chacun de nous la lumière de celui qui vient, signe d’espérance et de présence de Dieu à vos côtés !

L. Nussbaumer