Servir l’autre pour glorifier Dieu

Servir l’autre pour glorifier Dieu : chacun au bénéfice de tous

Nos bâtiments, nos salles nous permettent de nous  réunir en Eglise dans les meilleures conditions. De nous retrouver en communauté chrétienne de frères et sœurs unis dans la même adoration du Seigneur.

Unis aussi pour le service mutuel de chacun au bénéfice de tous, grâce aux dons accordés à chacun, pour un approfondissement dans la communion fraternelle qui ouvre encore mieux la voie au témoignage vers l’extérieur.

Les lettres de Paul décrivent en détail son enseignement sur les dons

Pierre, dans sa 2e lettre, encourage les chrétiens de son époque.

Ils souffrent des moqueries et des persécutions de leur famille, de leurs voisins et des autorités politiques locales.

Conseils sur le comportement

Alors il les conseille dans la conduite à tenir envers ces concitoyens parfois hostiles (2 Pierre 2.11 à 4.6). Mais il précise, il explique aussi à ces chrétiens… comment se comporter les uns envers les autres.

L’exercice des dons

En quelques versets (chapitre 4.7 à 11), l’apôtre situe l’exercice des dons dans le contexte de l’approche de la fin des temps.

Le véritable but de tout service chrétien : glorifier Dieu.

La fin de tout s’est approchée ; soyez donc pondérés / équilibrés et sobres en vue de la prière. 8 Avant tout, ayez les uns pour les autres un amour fervent, car l’amour couvre une multitude de péchés. 9 Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans maugréer. 10 Que chacun mette au service des autres le don qu’il a reçu de la grâce ; vous serez ainsi de bons intendants de la grâce si diverse de Dieu. 11 Si quelqu’un parle, qu’il parle de façon à communiquer les paroles de Dieu ; si quelqu’un sert, qu’il serve par la force que Dieu lui accorde, afin qu’en tout Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui sont la gloire et le pouvoir à tout jamais. Amen !

2 Pierre 2. 4.7-11

Le mot d’ordre du passage, c’est « les uns les autres ».

C’est l’intérêt de chacun pour l’autre, l’aide, le soutien, le secours qu’on lui donne.

Cette responsabilité mutuelle des uns envers les autres est au centre de l’amour et du pardon (v. 8), l’amour et le pardon exercés dans l’hospitalité (v.9) … dans la pratique des dons (v. 10-11a), sous la direction souveraine de Dieu, …pour glorifier Dieu. (v. 11b)

En tout temps, surtout dans des moments difficiles, garder le cap

V. 7 La fin s’est approchée ; soyez donc équilibrés et sobres en vue de la prière

Les correspondants de Pierre souffraient. Ils avaient hâte que le Seigneur revienne vite pour les délivrer de leurs souffrances.

Pierre le sait bien, lui aussi. Les temps de la fin ont commencé avec le ministère, la mort et la résurrection du Christ

nous sur qui la fin des temps est arrivée  1 Corinthiens 10.11b

Le N.T. ne donne aucune date précise, aucun jour connu d’avance pour le retour du Chris. Jésus lui même ne le connaît pas. Matthieu 24.36.

Alors l’apôtre recadre ces chrétiens. Il leur donne des pistes qui les ramènent à l’essentiel : une manière de se conduire qui honore Dieu et tient compte des autres pour le bien de tous.

Quelques consignes valables aujourd’hui

Mettre en pratique la parabole sur le serviteur fidèle qui attend son maître en faisant le travail demandé (Matthieu 24.45-51) = être prêt en tout temps et de toute façon

Une application pratique: Luther.

On lui a demandé ce qu’il ferait si la fin des temps arrivait aujourd’hui.

« Je planterai un arbre et je paierai mes impôts ».
Luther vivait chaque jour à la lumière de la fin. Même ce jour là il accomplirait la tâche qui lui avait été assignée.

Garder l’équilibre

Pierre insiste sur la nécessité d’être équilibré dans la conduite.

  • Mettre les événements à leur juste place.
  • Ne pas laisser partir l’imagination dans des idées embrouillées sur l’avenir.
  • Se contrôler pour éviter des réactions malsaines en face de situation inattendues ou déstabilisantes

Quand des catastrophes, quand des guerres arrivent quelque part dans le monde, même à des milliers de kilomètres, certains perdent la tête.

« C’est l’Apocalypse, c’est la catastrophe, c’est la fin du monde« .

Cachons – nous sous les rochers . (Apocalypse 6.15-16).

Il se voient déjà morts, oubliant la promesse de l’éternité du croyant avec Dieu. En 1967, certains renonçaient à se marier ou à avoir des enfants.

L’Apocalypse, la Révélation de la gloire de Dieu

L’Apocalypse, les anglo saxons l’appellent Révélation. C’est la traduction du mot grec Apocalypse. C’est la révélation de la gloire de Dieu, c’est la gloire de Dieu que verra le croyant. La peur panique, la fuite sous les rochers, c’est pour les incroyants.

Elucubrations sur la fin des temps

Aujourd’hui, toutes sortes d’élucubrations farfelues sur la fin des temps se répandent sur Internet. Elle ne sont pas venues toutes seules. Quelqu’un les y a mises. …Mais rien n’est plus éloigné du message de l’Evangile, du plan de salut de Dieu pour l’humanité.

Rester au contrôle

Pierre nous appelle donc à rester attentifs à notre conduite, à contrôler nos réactions, à distinguer les véritables enjeux pour que notre prière soit lucide en face des épreuves.

La prière, indispensable

La prière est une composante essentielle dans les épreuves associées à la fin des temps. Donc celles d’aujourd’hui et celles de demain. Un élément indispensable dans le combat spirituel.

Manifester un amour véritable mis en pratique

V. 8 Ayez les uns pour les autres un amour fervent

Aimer est déjà répété plusieurs fois 1:8, 22 ; 2:17 ; 3:8

La qualification essentielle pour le ministère, pour le service chrétien, c’est l’amour, un amour fervent. Mais aussi un amour constant, durable et solide car  comme le dit Jésus, « l’amour se refroidira à la fin des temps » (Matthieu 24.12)

Un amour qui couvre une multitude de péchés

Les paroles sont citées de Proverbes 10:12

La haine attise les dissensions, mais l’amour couvre tous les maux.

Il ne s’agit pas ici des péchés envers Dieu. Lui seul peut les pardonner.

Luther disait : « Rien ne peut couvrir ton péché devant Dieu sauf la foi. … Mais mon amour couvre le péché de mon prochain. Et tout comme Dieu couvre mon péché, si je crois, je dois aussi couvrir le péché de mon prochain. »

Il s’agit donc ici des péchés et des échecs dans les relations humaines.

Le péché se manifeste aussi dans les relations sociales, dans et entre les différentes communautés chrétiennes. En tant que phénomène social, il peut être couvert, effacé par l’amour que le Christ a commandé et démontré.

L’amour couvre les torts des autres. Il n’en tient plus compte.

Quand nous aimons vraiment les autres, il ne s’agit pas d’avoir raison.
Mais d’aider les autres à grandir dans la foi en utilisant nos dons.

Couvrir les péchés des uns vis à vis des autres ?

  • par la patience et le pardon mutuels
  • en avertissant contre le péché : Jc 5,20 celui qui restaure le pécheur de sa voie errante couvre les péchés de celui qui s’est égaré
  • par la prière pour celui qui a péché

Quand on aime, on n’expose pas les péchés qu’on rencontre au regard de tous. On préfère s’abstenir et décourager tout discours inutile à leur sujet.

Le véritable amour favorise la paix et l’harmonie de la fraternité.

C’est tout le contraire de la haine qui expose délibérément le péché dans le but d’humilier et de blesser.
Quand les croyants montrent de l’amour aux autres, les péchés et les offenses des autres sont oubliés.

Choisir d’aimer met souvent tous les motifs à la bonne place.

L’hospitalité, une expression concrète de l’amour entre chrétiens

Même si ça dure et que ça devient difficile à supporter.

Il ne s’agit pas ici d’une invitation à un repas. Cette convivialité reste dans le domaine de l’échange de bons procédés. En général, on rend la pareille.

v. 9 Soyez hospitaliers les uns envers les autres sans vous plaindre

Dans les premiers temps de l’Eglise, l’hospitalité était particulièrement importante, cruciale même.
Il fallait accueillir, et parfois sans savoir pour combien de temps,  les missionnaires comme Paul, les croyants en voyage, mais aussi ceux qui fuyaient la persécution.
Pendant les deux premiers siècles, il n’y avait pas non plus de bâtiments d’Eglise. Chaque communauté locale se réunissait dans la maison d’un de ses membres. (Romains 16.5, 1 Corinthiens  16.19)

Sans se plaindre, sans grogner

La pratique de l’hospitalité peut devenir coûteuse, pénible et irritante. Ceux qui ouvrent leur maison peuvent se lasser de ce service. Surtout si cela dure trop longtemps. Surtout si l’accueillant a l’impression que les gens s’inscrustent et qu’il se fait exploiter.

les conseils de la Didachè

Ainsi, la Didachè, le premier catéchisme des communautés chrétiennes de Syrie donne quelques conseils qui paraissent un peu raides mais sont sans doute bien avisés

A l’égard des apôtres et des prophètes, agissez selon le précepte de l’Evangile, de la manière suivante. … Que tout apôtre arrivant chez vous soit reçu comme le Seigneur… Mais il ne restera qu’un seul jour ou un deuxième en cas de besoin… S’il reste trois jours, … c’est un faux prophète . A son départ que l’apôtre ne reçoive rien, sinon du pain pour gagner un gîte ; …s’il demande de l’argent, c’est un faux prophète.

L’hospitalité n’est pas en elle-même un ministère. Mais elle donne aux ministères chrétiens le cadre indispensable pour fonctionner.

Aujourd’hui, sauf exception, on ne vit pas les uns chez les autres. Mais on se retrouve assez souvent en Eglise ou les uns chez les autres pour que les principes de l’hospitalité puissent être appliqués.

On peut rencontrer des personnes et des situations difficiles. On peut faire face à des conflits qui doivent être résolus avec sagesse et amour. Patience, amour et prière seront indispensables pour que Dieu renouvelle nos forces et notre capacité de servir

Lorsque nous aimons les autres, quand nous utilisons nos dons pour leur bien, nos actions font plus que servir les autres.

Puisque nos dons trouvent leur origine dans l’amour du Christ, ils servent à honorer et glorifier le Christ

Pour qui le don que Dieu m’a donné ? Pas pour moi… pour toi… parce que je t’aime

V. 10 Que chacun mette au service des autres le don qu’il a reçu de la grâce…comme de bons intendants

Chaque chrétien a reçu au moins un don, … parfois plusieurs. Dire qu’on n’en a pas, comme on me l’a dit, c’est de la fausse humilité. Une manière facile de se défausser.

Un don, des dons à utiliser au profit de tous dans l’Eglise, pour se servir les uns les autres, pour se faire du bien les uns les autres. Ce qui profite aux autres profite aussi à celui qui exerce le don.

Le don : pas ma propriété, celle de Dieu

Je ne suis pas propriétaire mais seulement dépositaire du don que Dieu m’a accordé.
C’est comme l’intendant qui gère le domaine d’un propriétaire ou le responsable financier d’un entreprise moderne. Le carnet de chèques ou la carte bancaire sont au nom de l’entreprise, pas au sien.

Je suis responsable dans la manière d’utiliser les capacités que Dieu m’a accordées. Dons miraculeux, mais aussi moyens financiers et dons naturels revus et corrigés parfois et sanctifiés par l’Esprit. Et même mon temps …

Le Nouveau Testament  donne quelques exemples :

  • fournir des repas (Actes 6:2),
  • visiter les prisonniers (Mt 25:44 ; 2 Tim 1:18),
  • apporter un soutien financier (Rom 15:25 ; 2 Cor 8:19, 20

Actualisation

On peut actualiser et trouver bien des façons de servir les autres avec les moyens actuels,

  • gestion administrative,
  • transport
  • informatique
  • prêt de matériel divers,
  • propositions de compétences

Surtout le désir de servir

Utiliser mes capacités pour servir, pour aider les autres, pour les fortifier dans la foi. Pas pour me faire plaisir et me trouver super spirituel.

Dons de parole, dons de service

V.11 : Si quelqu’un parle… si quelqu’un sert

Remarquons la suite : parler les paroles de Dieu, servir par la force de Dieu
Sinon, c’est du vent, des efforts inutiles

Parler les paroles de Dieu

Enseigner et prêcher mais aussi exercer la prophétie et l’exhortation (conseil, avertissement, consolation).
Pas seulement dans un service bien défini de l’Eglise, mais dans des occasions diverses, visites, rencontres organisées ou informelles

Dire le message de Dieu

se laisser conduire par l’Esprit, faire le tri entre la pensée de Dieu et nos idées sur la question. Dire le message de Dieu, fidèle, conforme à l’Evangile

Servir avec la force que Dieu donne

Le service pratique semble plus facile. On s’imagine qu’il y a moins d’engagement spirituel dans la préparation et la vaisselle des repas d’Eglise… que dans la prédication.
Mais à la longue et dans la durée du service, on a aussi besoin de demander à Dieu, dans la prière, de renouveler nos forces, notre motivation et notre consécration.

Des dons et des services qui s’entrecroisent

Pierre ne donne pas toutes les précisions de Paul. Mais il définit bien le principe de fonctionnement. Tout don appartient à Dieu, à son autorité et à sa grâce. Il est donné à chacun pour le service des autres.

Cela ne veut pas dire que le ministère, le service de chacun soit dans un boite avec un couvercle et qu’il ne puisse pas en sortir.

Ainsi Philippe, au service aux tables à Jérusalem, puis évangéliste à Samarie. Et au retour à Jérusalem ? service, évangélisation, service ?

Un “grand” don spirituel n’empêche pas un petit service. Et le petit service peut être l’occasion d’exercer un grand don spirituel.

Dans les camps d’évangélisation des Groupes Bibliques Universitaires auprès des étudiants, le lieu stratégique était souvent la cuisine.  On y venait pour se confier, pour dire des choses qu’on n’osait pas dire en public. Et la cuisinière chrétienne avait un ministère tout trouvé….

Le don, dans quel but ? Glorifier Dieu par Jésus-Christ

V. 11 afin qu’en tout Dieu soit glorifié par Jésus-Christ

Le service des chrétiens les uns envers les autres, les dons exercés dans l’intérêt de l’autre ont la valeur d’un culte véritable envers Dieu. Si c’est fait “avec les paroles de Dieu” et avec “la force que Dieu donne”

Quand on dit les paroles de Dieu plutôt que les siennes, quand on sert avec les paroles de Dieu et pas les siennes, Dieu par Jésus-Christ reçoit la gloire. C’est lui qui a donné la sagesse et la force pour le ministère.

Pierre n’entre pas dans les détails des dons spirituels. Son souci, c’est simplement que tous les ministères, tous les services soient respectés et que Dieu soit glorifié dans la vie des chrétiens. Alors il seront prêts pour la fin de toutes choses » au delà des épreuves.

Le monde actuel perd sa sensibilité face au malheur, aux catastrophes. Il craint ceux qui pourraient déranger sa tranquillité,

Alors ces versets de Pierre ont un message percutant à apporter.

Toute relation dans l’Eglise et aussi en dehors peut être transformée si elle est vécue dans l’obéissance à Dieu. Il nous a donné tous les moyens de vivre notre foi et de l’exercer au service des autres. Pour leur donner envie de connaître Dieu, pour les conduire dans

Exerçons nos dons avec sérieux, mais sans nous prendre trop au sérieux, sans nous imaginer que nous sommes tous seuls à pouvoir réussir ceci ou cela.
Faisons notre service avec humilité, en tenant compte aussi des autres. Souvent ils nous apportent plus que ce que nous, nous pouvons leur donner.

C. Streng