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Théologie de la création dans l’Ancien Testament

La théologie de la création à travers l’Ancien Testament

La Création au début de la Genèse

Entre le récit de la Genèse et la pensée scientifique moderne, la lecture est décalée. Genèse 1-11 n’est pas un document scientifique, mais pré-scientifique. L’ordre de la création est vu du point de vue d’un observateur terrestre, expérimenté à partir des cinq sens.

Le peuple hébreu face aux visions du monde des autres peuples

Genèse a été écrit et communiqué au peuple hébreu par Moïse entre la sortie d’Égypte et l’entrée dans la terre promise. Il voulait dénoncer la peur de la puissance politique et celle des dieux de l’Égypte et de Canaan.
Dieu a promis de délivrer son peuple esclave en Égypte. Les dieux païens sont remis à leur place. Ils sont réduits au rang de créatures : soleil et lune ne sont pas nommés (Genèse 1.16).
La puissance de Dieu est supérieure à celle des pharaons et des dieux.

Ainsi le montrent les 10 plaies d’Égypte;

  • la 9e plaie contre Ra, le dieu soleil Exode 10.21-22,
  • la 10e plaie contre le pharaon divinisé; Exode 12.29.

Ces puissants dieux païens ne sont que des luminaires faits par Dieu. Pourquoi avoir peur ?

Le récit de la création tel qu’il doit être compris par Israël

La création bonne a été faite par Dieu, absolument bon et souverain

Dieu seul est créateur

Branche chargée de pommes

Dieu seul a créé le monde. Il l’a fait à partir de rien (ex nihilo) Genèse 1.1 et Hébreux 11.3.
Il n’existe ni matière éternelle, ni dualisme comme dans les autres visions du monde.

Une autre forme d’existence ou de force comme celle des Tablettes babyloniennes s’opposerait à Dieu et échapperait à son contrôle.

La création est un acte libre, décidé par Dieu, seulement ainsi Dieu peut être le Seigneur. (Actes 17.24-25).

Dieu est transcendant (au-dessus, distinct du monde créé) et immanent (dans le monde créé)

« Un seul Dieu et Père de tous qui règne sur tous, qui agit par tous et qui est en tous » Ephésiens 4.6.
Il est aussi un Dieu immanent dont tout dépend.
« Tout subsiste en lui » Colossiens 1.17,
« C’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être ». Actes 17.28

La création par les trois personnes de la Trinité

1. Dieu le Père dans Genèse 1:1, Psaume 33.6-7
2. Dieu l’Esprit dans Genèse 1:2
3. Dieu le Fils dans le NT. Jean 1.3, Colossiens 1.16.

Le pluriel reflète la nature trinitaire de Dieu : « Faisons l’homme à notre image » Genèse 1.26.
La création de l’humanité est liée à l’Esprit Genèse 1.2.
«L’homme est devenu comme l’un de nous pour connaître le bien et le mal » Genèse 3:22

Le Fils dans la création, Hébreux 1.2-3

Hébreux 1.2b attribue au Fils la création du monde Jean 1.3, Colossiens 1.16.
Hébreux 3a l’identifie comme image et gloire de Dieu, comme la révélation de la gloire du créateur Gn 1.2b

Rôle du Fils dans la création

Il est présent dans l’Esprit de Genèse 1.2, il a créé l’humanité à sa propre image de Fils.
Il est présent aussi dans la re-création, la nouvelle création Jean 20.22, 1 Corinthiens 15.49

L’Esprit dans la Création

Au commencement, l’Esprit intervient dans la création des choses visibles et invisibles. Genèse 1.2a

L’Esprit de Dieu planait au dessus des eaux Genèse 1:2b.

Création par la gloire et pour la gloire de Dieu

La création est théocentrique (centrée sur Dieu). « L’univers entier doit son existence et sa création à ta volonté » Apocalypse 4.11

Une théophanie de gloire

Dans un royaume invisible à l’homme, Dieu est vu surnaturellement par les prophètes. Il est entouré d’un nuage de gloire, Ezéchiel 1.4, 28.

Au milieu d’une multitude d’êtres célestes ailés( Ezéchiel 1.5, 13, 14) il se déplace en même temps qu’un trône –chariot formé de roues (Ezéchiel 1.15-17 ; 11.22), animé et propulsé par l’Esprit (Ezéchiel.19 -21).

Dieu révèle sa présence comme roi de gloire (Ezéchiel 1.26 27).

Dans ce royaume, le Fils de l’homme de l’Ancien Testament (Daniel 7.12-14), le Christ glorifié à l’Ascension recevra une souveraineté éternelle, dans la lumière du feu ou du soleil (Psaume 104.2), comme un arc en ciel qui resplendit (Ezéchiel 1.28).

Il exécutera les jugements divins (Daniel 7.10, Jérémie 1.9-10, Apocalypse 4.4s).

Vie née de la lumière

La vie est née de la lumière (Genèse 1.3), elle continue par la génération biologique (Genèse 1.11, 20, 21).

La création se fait par différenciation Genèse 1. 4, 10, 12, 18, 21, 25 et 31, avec alternance lumière, ténèbres pour la succession du temps

Dieu maintient le monde en existence

Tous ces animaux espèrent en toi, pour que tu leur donnes la nourriture en son temps.
Tu la leur donnes, et ils la recueillent.

Tu ouvres ta main, et ils se rassasient de biens.
Tu caches ta face: ils sont tremblants.
Tu leur retires le souffle: ils expirent, Et retournent dans leur poussière.
Tu envoies ton Esprit: ils sont créés.

Et tu renouvelles la face de la terre.
Psaume 104. 27-30

Création par la Parole de Dieu

Et Dieu dit (v.3, 6, 9, 11, 14, 20, 24, 26)

Dieu appelle les choses à l’existence, leur donne des ordres, les évalue, et passe au jour suivant. Dieu est intelligent, puissant, ordonné et absolument souverain, Psaume 33.6

Divisions schématiques du récit de la création

Il y a une construction littéraire soignée en  Genèse 1 et 2 :
avec 5 formules pour chaque jour

  • Annonce : « et Dieu dit»,
  • Commande : « Qu’il y ait »,
  • Rapport : «et c’était ainsi » ou « et Dieu a fait »,
  • Évaluation : « c’était très bon »
  • Cadre temporel : « ce fut le 1e jour… »

10 fois : « Dieu a dit » : comparer avec les 10 commandements

Création en 7 jours

V.1 : 7 mots en hébreu
V 2 : 14 mots (2 X 7).
Elohim 35 fois (5 X 7)

6 jours de travail, 1 jour de repos, modèle pour Israël

Création écrite sur deux tablettes

Dieu créa les cieux et la terre (Genèse 1.1)
Telle est l’histoire de ce qui est issu des cieux et de la terre, quand elles firent créées (Genèse 2.4).

Le  premier récit de création est repris et complété par un deuxième : une technique littéraire de type oriental

La 1ère tablette montre Dieu au-dessus de la création, mettant en place des cieux et de la terre
Les trois premiers jours et les trois derniers se correspondent:
Dieu crée la forme les jours 1-3. Il le remplit par une matière qui correspond à la forme les jours 4-6

 CREER REMPLIR
 A: jour 1 (1:3–5) A´: jour 4 (1:14–19)
Lumière séparée des ténèbres  Porteurs de lumière: soleil, lune et étoiles
 B: jour 2 (1:6–8)  B´: Jour 5 (1:20–23)
Firmament /ciel  Poissons et oiseaux
C: Jour 3- (1:9–13)  C´: Jour 6 (1:24–30)
 Terre et végétation  Animaux terrestres et êtres humains.
 Jour 7-Dieu se repose (2.3)

La 1e tablette fait ressortir le 7ème jour que Dieu bénit et sanctifie.
« Le repos de sabbat pour le peuple de Dieu » Hébreux 4.8-11 et Matthieu 11.28-30

La 2ème tablette montre Dieu présent dans la création
Il pétrit de la boue, souffle dans les narines de l’homme pour lui insuffler la vie

La 1ère tablette est centrée sur Dieu, la 2ème sur l’humanité, la 2ème tablette présuppose la 1ère et les 2 se complètent.

Création du vivant

Ours dans un parc au Québec

C’est une création « seconde » à partir de la poussière Genèse 2.7

Les animaux sont façonnés du sol (Genèse 2.9) par génération biologique.

L’homme est une âme vivante par insufflation divine (Genèse 2.7)

Le sixième jour, Dieu crée la vie humaine et « bénit » l’homme et la femme afin qu’eux aussi procréent (Genèse 1.26-28).

Homme créé à l’image de Dieu Genèse 1.26-27

L’homme est image de Dieu par la réflexion, la relation et la communication orale avec Dieu, par la  bénédiction qu’il reçoit de Dieu.
L’autorité et la responsabilité lui sont données comme représentant de Dieu sur la terre.

Le règne de Dieu est délégué au couple humain qui domine la terre (Genèse 1.26-28; Psaume 115.16b).

Il est représentant du Créateur, vice –roi de la terre (Psaume  8.4-7),

  • dans le jardin d’Eden (Genèse 2.15),
  • quand il donne des noms aux animaux (Genèse 2.19),
  • dans la création de la femme, aide (ezer) semblable à lui (Genèse 2.18)

Ève, type de l’Église reçoit une autorité et une responsabilité à l’imitation de celle de Dieu

La gloire de Dieu comme image de Dieu reflétée dans l’homme

Dans la gloire, le Dieu trois fois saint siège comme roi et comme juge (Ezéchiel 1, Esaie 6.3).

Les bases de son trône voilé de nuages sont la justice et la droiture et la fidélité.(Psaume 97.2) .

Le Fils est le modèle pour l’aspect filial de l’image de Dieu en l’homme (Hébreux 1.2)

L’homme est créé à la ressemblance de la gloire de Dieu (Psaume  8.5-6, Hébreux 2.7) pour être un temple spirituel de Dieu dans l’Esprit, Ephésiens 2.22, Psaume 104:29-31, Ezéchiel 37. 1,10.14, Luc 1.35

Création bonne et bénie

La création est déclarée 6 fois “bonne », 1 fois “très bonne”

Le don de la vie se manifeste par la création, la procréation et la prospérité Genèse 1.11-12 ; 1.29.
La prospérité de toutes les formes de vie (1.22, 28) est un signe de la faveur de Dieu qui se manifeste dans une abondante reproduction (1.21)

Création, anti-création (destruction), nouvelle création

La foi en la création est manifeste dans de nombreux textes de l’Ancien Testament

La création, Genèse 1-2

Arrière plan : informe et vide.
Séparation des eaux : amas des eaux réuni en un seul lieu, Genèse 1.9

Le déluge, Genèse 7-9

Chutes du Niagara

 

Une anti-création, (destruction), inverse de la création du monde, suivie d’une nouvelle création.
La distinction entre les eaux est annulée, Genèse 7.11.

 

Ordre de destruction de la vie, Genèse 7.21

Après le déluge, une nouvelle création, Genèse 8.1

Après le déluge, Dieu bénit Noé. Genèse 9.7 La terre se repeuple;

Devant la mer et dans le désert, une nouvelle création

Le vent d’est d’Exode 14.21
Le souffle d’Exode 15.8-10
Dieu, présent dans la colonne de nuée et de feu, protège et dirige son peuple, Exode 19.4

La création du monde et la création du peuple de Dieu chez les prophètes

Ésaïe 39-48

Le peuple d’Israël dévasté par l’invasion assyrienne est tenté de servir les dieux babyloniens, Esaïe 39.
Le peuple est découragé.

Ésaïe 40.1-27

Ésaïe utilise les thèmes de la création pour corriger et exhorter les gens de son époque pour former, ou reformer (réformer) le peuple de Dieu en une nation sainte.

Il souligne la grandeur et la souveraineté de Dieu, Es 40.12-31

Dieu ne peut pas oublier Israël, Il est le créateur, celui qui a étendu les cieux et la terre, Es 40.12.

Ayant fait les nations, Dieu décide de leur importance ou de leur peu d’importance, Es 40.15-17

Dieu qui commande les étoiles dans le ciel, est capable de mobiliser des forces pour l’amour d’Israël, Es 40.26

Ésaïe insiste sur la nécessité d’éliminer les autres dieux (les idoles) de la pensée même d’Israël, Es  43.1-11

Le Seigneur, le créateur a formé Israël, Es 43.1.

Israël devrait faire confiance à Dieu à cause du passé, Es 43.1-7.

En effet Dieu a toujours été présent avec lui jusqu’à présent, Es 43.2.

Donc Israël ne doit pas avoir peur, Es 43.5-6.

Car le Seigneur va restaurer tous ceux qu’il a créés pour sa gloire, Es 43.7.

Dieu est Seigneur. Il n’y a pas d’autre Dieu, Es 43.10.

Donc il n’y a pas d’autre sauveur, Es 43.11.

Dieu, le Seigneur est le seul et l’unique capable d’annoncer l’avenir

En 538 avant Jésus Christ, Dieu promet d’envoyer Cyrus, roi des Perses, qui n’est pas encore né, pour libérer Israël de l’esclavage, Es 44.28, 45.1.

Dieu connaît tous les événements futurs, et il est prêt à révéler certains d’entre eux pour encourager Israël à se tourner vers le créateur plutôt que vers la créature

Dieu dirige l’avenir pour sa propre gloire, Ésaïe 44.9-48.16.

Choisir Dieu, pas les idoles, Es 46.9 I

Israël a été un rebelle depuis sa naissance, Es 48.8,

Dieu va le re (ré)-former pour sa gloire, Es 48.10-11

Celui qui a fondé la terre, peut faire que cette promesse s’accomplisse, Es 48.12-13

Dieu va sauver Israël de Babylone et faire de son peuple un témoin pour les nations, Es 48.14.

Ainsi Dieu sera reconnu comme le souverain de toute la création.

À la fin des temps le créateur va «créer de nouveaux cieux et une terre nouvelle» Esaïe 65.17-25.

Pleurs et maladies cesseront, Esaïe 65.19-20.

La paix entre toutes les créatures sera restaurée, Es 65.24-25.

Ésaïe applique les vérités de la création à la situation de son époque qui est très différente de celle de Moïse dans Genèse 1.

Création, adoration et sagesse de Dieu dans Job et les Psaumes

La théologie biblique de la création affirme la sagesse et la souveraineté absolue de Dieu sur l’ordre créé.

Psaume 90

Dieu est le protecteur d’Israël à travers toutes les générations, Ps 90.1

Comme créateur, Dieu n’a ni commencement ni fin, Ps 90.2

Dieu est le Seigneur, il a le pouvoir de donner et de prendre la vie, Ps 90.3-6

Il faut le prier pour être libérés du péché et pardonnés, Ps 90.7-17

Psaumes 95, 96

Israël doit adorer celui qui l’a fait, Psaume 95.1-7.

C’est un roi « au-dessus de tous les dieux», Ps 95.3.

Le Seigneur est «redoutable par-dessus tous les dieux» Ps 96.4.

«Tous les dieux des peuples sont des idoles» Ps 96.5.

Ces textes encouragent Israël à rejeter toutes les autres soi-disant divinités en faveur du créateur qui règne sur la création. Il est digne de louange, d’obéissance, et d’adoration

Comment le créateur a dirigé la création, Job 38-42

Dieu contrôle l’univers avec bienveillance et joue son rôle comme seul Dieu et unique créateur (Job 38-41)

Dieu a jeté les bases de tout ce qui est créé sur la terre, Job 38.4-7

à la fois l’inanimé et l’animé, Job 38.39-39.30.

Il est le créateur qui soutient tout ce qui a été fait, Job 38.25-41.

Job avoue qu’il ne sait rien l’organisation de l’univers et promet de se taire devant le Créateur, Es 40.3-5.

Le Créateur manifeste sa puissance. Il est seul capable de dompter les grandes créatures marines qui terrifient les marins, Job 40.6-41.34.

Job est satisfait de la réponse de Dieu Job 42.1-6

Le créateur est digne d’être servi parce qu’on peut lui faire confiance

C.Streng

Jésus guérissant l’aveugle né, vu par un peintre

 Jésus guérissant l’aveugle né : le tableau d’un disciple du Caravage

La rencontre entre Jésus Christ et l’aveugle

Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui firent cette question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle?


Jésus répondit: Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.
 Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler.

Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.
Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit: Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé). Il y alla, se lava, et s’en retourna voyant clair. Jean 9.1-7

Aveugle au temps du Christ

En Orient, au temps des Hébreux et au début de notre ère, la cécité était très fréquente. Les gens avaient diverses maladies des yeux, en particulier à cause des irritations du sable fin du désert. Depuis, on pu soulager ou guérir plusieurs de ces maladies.

Les aveugles étaient secourus grâce aux lois juives. Mais ils devaient souvent mendier, et vivaient en marge de la société.

Quant aux aveugles de naissance, Dieu seul pouvait leur rendre la vue.

Jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né.Jean 9.32

Leur guérison n’était possible que par un miracle, un signe au sens biblique du terme.

Le miracle accompli par Jésus est bien la preuve de sa divinité, de son identité de Messie, envoyé de Dieu.

Pour interpréter un miracle, chercher le sens profond du signe

Jésus, “lumière du monde” (Jean 9. 5), donne un signe de son pouvoir sur le mal.

Jean souligne

  • le rôle du Christ “divin médecin” : il  applique un emplâtre de boue qu’il a confectionné
  • la foi immédiate de l’aveugle : il obéit à l’ordre donné

« afin que vous croyiez et qu’en croyant vous ayez la vie éternelle » (Jean 20.3)

Intention de l’Évangéliste

  • susciter la foi chez ses lecteurs
  • séparer les croyants et les incrédules
  • distinguer le camp de la lumière et le camp des ténèbres.

La foi grandit et se développe chez les uns, l’incrédulité chez les autres.

Miracles et signification du signe

  • 1e signe, Jean 2. 1-12 : les noces de Cana

Jésus dévoile sa gloire et inaugure l’ère messianique : un festin de noces sans fin.

  • 2e signe, Jean 4.43-54 : Guérison du fils d’un officier royal

Les gens recherchent les signes, mais restent insensibles au message du signe

  • 3e signe, Jean 5 : l’infirme de Bethesda

Jésus intervient sans que cet homme ait manifesté la foi.

  • 4e signe, Jean 6 : multiplication des pains

« Manger » le pain de vie, sa chair, « boire » son sang, c’est croire.

  • 5e signe,  Jésus marche sur l’eau

  L’œuvre que Dieu attend de nous pour nous donner la vie, c’est de croire en Jésus-Christ.

  • 6e signe, Jean 9 : Guérison d’un aveugle-né

Crois-tu au Fils de l’homme ?

Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance.
Ses disciples lui posèrent cette question:
Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle

Croyances sur la maladie de l’époque du Christ au Moyen Âge

On voyait toute maladie ou infirmité comme

  • possession du démon
  • punition des péchés commis

Une seule explication pour les disciples

il souffre

  • ou à cause des péchés des parents, (Exode 20:5)
  • ou à cause de ses propres péchés, même avant sa naissance

La question des disciples  reflète une opinion courante à l’époque

Pour les Juifs toute souffrance personnelle est le châtiment de péchés personnels.

Des enfants héritent de leurs parents des maux divers.

 Je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu’à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent.

L’enfant participe au péché originel dès avant sa naissance. (Psaume 51: 7.)

Idée qu’un enfant peut pécher avant sa naissance. Les rabbins expliquent ainsi Genèse 22.25 : les jumeaux qui se battent dans le sein de Rebecca. Mais c’est contraire à l’affirmation de Paul dans Romains 9.11

Influence de la philosophie grecque

Au 2e s avant J.-C Israël était gouverné par des rois d’origine grecque, successeurs d’Alexandre le grand.

Par crainte ou flatterie, certains juifs de l’aristocratie avaient adopté les modes de vie et les croyances des occupants grecs. Ils se sont mis aussi à croire à la réincarnation, à la préexistence des âmes.

Selon ces croyances, on pouvait souffrir dans cette vie la peine de péchés commis dans une existence précédente.

Aucune base dans le texte biblique

Dieu a un plan qui s’accomplit selon son libre choix. Ce plan ne dépend pas des actions des hommes, mais uniquement de la volonté de Dieu qui appelle. Ce plan fonctionne avant même la naissance de ces enfants. Par conséquent avant qu’ils n’aient fait ni bien ni mal, Dieu dit à Rébécca : L’aîné sera assujetti au cadet

Tableau commenté

Couleur utilisée pour le fond du tableau

La guérison de l’aveugle né

Séparons par une ligne oblique les groupes du tableau

La guérison de l’aveugle né Couleurs, ombres et lumières

Les 3 personnages principaux, inscrits dans un ovale, sont plus grands que nature

La guérison de l’aveugle né Jésus Pierre et l’aveugle en gros plan

Le Christ est mis en valeur

La guérison de l’aveugle né Le Christ mis en valeur

  • Plus grand que les autres
  • Presque au centre de la toile, incliné vers l’aveugle
  • Robe dégrafée
  • Cape bleue drapée autour des hanches et remontant sur une des épaules.

Jésus répondit: Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. 


Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler

Travailler et faire les œuvres de Dieu

Le temps de la vie présente.

Jésus et ses disciples peuvent travailler et faire les œuvres de Dieu, pendant qu’ils sont en vie.

Pendant sa vie terrestre Jésus doit accomplir son œuvre : sauver le monde par ses souffrances et sa mort.

Jésus continuera son œuvre par l’Esprit de Dieu et par le ministère de ses témoins, des chrétiens, de son Eglise.

Jésus fait allusion à sa mort prochaine

La nuit vient pour Israël

Il est venu pour son peuple comme « lumière du monde » (Jean 1.1-18 )

Le jour, pendant lequel on travaille, c’est le temps de notre vie. La nuit, c’est la mort.

Pendant que je suis dans le monde, 
je suis la lumière du monde

Une parole tout à fait pertinente

La guérison de l’aveugle né Jésus applique la boue sur les yeux de ‘aveugle

Jésus fait véritablement les œuvres de Dieu, parce qu’il est la lumière du monde.

Il va communiquer à cet aveugle la lumière du corps et de l’âme

Un geste qui évoque l’Evangile

La guérison de l’aveugle né Main du Christ sur les yeux de l’aveugle

Il s’incline vers l’aveugle et lui touche les yeux

Une guérison particulière

L’aveugle n’a pas demandé d’avoir les yeux ouverts.

Jésus ne lui a pas dit qu’il était en train de le guérir

Le Christ guérit parfois par la parole seule, parfois par des moyens extérieurs

Seule guérison de cette sorte

D’ordinaire le Seigneur guérit les malades simplement par sa parole créatrice. Dans certains cas, assez rares, il emploie des moyens extérieurs. Ici, il fait de la boue avec sa salive. Il l’applique, comme un onguent, sur les yeux de l’aveugle.

Pas toujours besoin de la même technique

Matthieu 8.1-3 : il touche le lépreux pour le guérir.
Marc 7.33 : il  touche les oreilles et la bouche du sourd-muet avec de la salive.

Méthode parfaitement adaptée à ce que Jésus a l’intention de faire.

Jésus, jugeait sans doute ces moyens nécessaires pour que la guérison se produise. Le miracle reste toujours un acte surnaturel de sa puissance divine.

Selon la plupart des interprètes, Jésus voulait se mettre dans un rapport personnel avec le malade. Il voulait lui inspirer de la confiance, éveiller et en même temps, éprouver sa foi.

Précision dans la peinture de l’homme au premier plan, à droite du Christ

Un disciple : sans doute Pierre toujours représenté âgé dans la peinture

La guérison de l’aveugle né Pierre aux côtés de Jésus

  • Au premier plan, debout dans la même position que le Christ
  • Âgé : haut front bombé, dégarni et ridé, mains osseuses, veines saillantes.
  • De légers rehauts de blanc accentuent les plis de la peau.
  • Manche de chemise blanche drapée, très travaillée, accrochant la lumière.
  • Il retient de ses deux mains son manteau marron

Comment les autres personnages participent à la scène ?

La guérison de l’aveugle né – un indifférent

Un premier tout à fait à droite, dirige le regard vers l’extérieur du tableau.

Il est sans doute
indifférent ou  incrédule

La guérison de l’aveugle né – Un pharisien voulant surprendre le Christ

 

Un autre dans l’ombre près du visage du Christ
Il observe avec attention

 

Un pharisien voulant surprendre le Christ

La guérison de l’aveugle né Un ami de l’aveugle

 

 

 

 

 

 

Un troisième, très peu visible, accroupi entre le Christ et l’aveugle

Un ami de l’aveugle

 

L’aveugle face à Jésus

La guérison de l’aveugle né – l’aveugle, visage incliné vers le Christ

  • Assis, il présente son visage à Celui qui guérit.
  • Cheveux  retenus par un turban.
  • Torse nu, pagne grisâtre serré par une cordelette.
  • Appuyé sur un bâton, symbole de sa cécité.
  • Courbe de son épaule droite, en lumière, prolongée par son visage incliné vers la main du Christ

Jésus lui dit: Va, et lave-toi au   réservoir de Siloé.
Il y alla, se lava, et s’en retourna   voyant clair.

Jésus ne guérit pas tout de suite l’aveugle.

Le réservoir de Siloé

Il l’envoie au réservoir de Siloé (qui signifie « envoyé ») à une certaine distance

  • L’aveugle pourra mettre sa foi en pratique
  • Il n’attirera pas trop d’attention

Pour que l’aveugle mettre sa foi en pratique

Ordonner à l’aveugle d’aller se laver au réservoir de Siloé, c’était encore exercer sa foi, tout en accomplissant le miracle de sa guérison.

La source de Siloé avait joué un rôle dans les cérémonies des jours de fête.

Lire2 Rois 5.10-14 : la guérison de Naaman

Pour éviter d’attirer trop d’attention.

Jésus  veut garder à cette guérison un caractère aussi privé que possible. Personne ne s’attend à un miracle. Aucune foule ne suit l’homme à la piscine de Siloé. Quand l’homme recouvre la vue, un certain temps plus tard, Jésus est déjà parti depuis un bon moment.

Deux autres personnages, à gauche

L’un attentif, l’autre indifférent

La guérison de l’aveugle né une femme âgée observe, une jeune femme se détourne

 

 

Debout derrière l’aveugle, un personnage au visage ridé, observe avec attention le geste du Christ.

La tête d’une jeune femme se détourne de la scène.

Symétrie avec le personnage tout à fait à droite qui regarde vers l’extérieur

Interprétation réaliste

Ce sont des gens du peuple et pas des personnages idéalisés.

Couleurs vives et chatoyantes

Détails  précis dans les visages, les mains, le torse de l’aveugle

Le thème de la guérison d’un aveugle est courant dans la peinture du 17e s

Miracle accompagné d’une motivation spirituelle`

Impossible si la foi manque

Fondé sur l’espoir du salut

les aveugles recouvrent la vue” Esaïe 29.18

Importance de l’onction qui se déroule en public

La guérison de l’aveugle né, un miracle du Christ est accomplie en public, devant des témoins.Le peintre a ainsi représenté plusieurs personnages secondaires au deuxième plan

C.Streng

Estime de soi, estime de l’autre, relations avec autrui McGrath A. & J.

L’estime de soi est-elle légitime pour le chrétien ?

L’estime de l’autre est vivement recommandée au chrétien : « Tu aimeras ton prochain comme toi même » (Mt 22.39, Mc 12.31, Lc 10.27). Mais s’estimer soi même est-il légitime ?
C’est tout le dilemme posé par le livre Estime de soi, estime de l’autre (Editions Excelsis, 2002) écrit par Alistair  McGrath théologien et sa femme Joanna, psychothérapeute clinicienne.

Qu’est ce que l’estime de soi ?

C’est s’évaluer soi-même selon une échelle des valeurs. Cela semble la réaction humaine inévitable à l’image que chacun perçoit de soi-même et que les autres lui renvoient ou qu’il croit recevoir d’eux. Elle est plus nuancée que l’amour propre qui ressort plutôt du domaine de la réalisation et de l’ambition personnelles.

Image positive de soi et humilité chrétienne

La relation d’aide désire « libérer les individus de l’habitude paralysante de se dévaloriser à tort » mais la construction d’une image positive de soi ne risque-t-elle pas de nier la réalité du péché et la nécessité de l’humilité ?

Tendances opposées

Telle est la position de certains théologiens (1) opposés à juste titre à des mouvements de réalisation de soi anti ou pseudo chrétiens, tels que « la pensée positive » (2) . Ils jugent l’estime de soi » comme un prétexte pour s’adorer soi-même » alors qu’il faudrait se « considérer comme des criminels et se mettre à mort chaque jour ».

Degré minimal d’estime de sa personne

La question se pose alors du degré minimal d’estime de soi ressentie par des enfants victimes de graves malformations faciales, toujours défigurés malgré la chirurgie esthétique. Ils ont une image de soi dévalorisée, relayée par les regards et parfois les moqueries des autres.

On ne peut qu’approuver la réponse des psychothérapeutes. Ils font grandir l’estime de soi de ces enfants en leur faisant développer des aptitudes particulières, sportives ou autres pour compenser les effets dévastateurs de la malformation, et les aider à s’intégrer dans un groupe.

Limites du dénigrement

Ainsi, ce dénigrement absolu de la personne (se considérer comme des criminels), cette exigence d’humiliation volontaire (se mettre à mort chaque jour) demandés à quiconque sur le plan spirituel, ont-ils lieu d’être érigés en exigences absolues pour ceux dont l’appréciation personnelle, loin d’être une adoration de soi-même, avoisine déjà le degré zéro.
L’infirmité, la malformation, le chômage prolongé, provoquent déjà trop souvent une sorte de « mort sociale » ; faut-il y ajouter une mise à mort personnelle calculée donc légaliste qui se surajouterait, pour le chrétien converti, à l’œuvre du Christ

Equilibre à maintenir

S’estimer soi-même ne signifie pas obligatoirement s’adorer, et « se considérer comme des criminels » peut avoir des effets pervers chez des chrétiens incités par un enseignement abusif à se dévaloriser totalement et rendus de ce fait incapables d’exercer des dons utiles pour l’Eglise ou la société.

De plus les tenants de ce rejet de l’estime de sa personne se l’appliquent-ils d’abord sans réserve à eux-mêmes alors que leur position d’écrivains chrétiens réputés leur confère une notoriété très valorisante en soi.

Résolution des tensions par la croix du Christ

La croix du Christ rend possible la résolution de ces tensions entre une image négative et une image positive de soi car elle fait passer le croyant de la séparation d’avec Dieu à l’attachement à Dieu.
Et le thème de la « valeur humaine personnelle » est présent dans de nombreux passages de la Bible.

Concept de soi et relation avec les autres

C’est par la conscience de soi, liée au développement du langage, que chacun possède un concept de soi(3) qui se développe dans la relation avec les autres.

L’estime de soi résulte de l’évaluation globale de la personne qui se sent plus ou moins acceptable. Elle éprouve des sentiments agréables ou désagréables dans sa manière de réagir au jugement des personnes qui comptent dans sa vie.

Composants de l’estime de soi

Rôle social, amour d’autrui, et désir d’éternité sont les composants de l’estime de soi. Le rôle joué dans le contexte social se manifeste par la capacité d’effectuer des réalisations, en relation avec les autres.

Il contribue à l’intégration sociale et participe au sentiment d’appartenance. Les camps de concentration ont condamné de nombreuses personnes à la mort sociale en les privant de ce rôle.

Amour d’autrui et désir d’éternité

Autant et plus que la réussite sociale, l’amour d’autrui préserve l’estime de soi et peut atténuer les effets de l’échec.
Le désir d’éternité s’exprime par le désir de laisser derrière soi quelque chose de plus durable que la fragile satisfaction due à l’œuvre accomplie ou à l’approbation de quelques personnes.

On recherche alors « un critère immuable et absolu d’acceptabilité », peut-être celui « d’être digne de l’amour d’un Être Eternel ».
L’importance accordée à l’estime de soi varie selon l’interprétation que chacun en fait.

Echecs et image de soi négative

On peut expliquer un échec par une cause externe ou par une défaillance personnelle. Mais attribuer tout échec exclusivement à des carences internes à la personne favorise une estime de soi négative cyclique.

« Je ne réussis jamais parce que je suis stupide … ». « Je dois être stupide, puisque je ne réussis jamais ». On refuse donc un effort jugé d’avance inutile.

Mauvaise santé, soumission excessive, crédulité envers les jugements négatifs, instruction médiocre et « tendance à dénigrer les autres » pour se protéger par compensation caractérisent une estime de soi négative qui peut aller jusqu’à des troubles psychiques.

Troubles de la personnalité

  • La personnalité fuyante « souffre d’une faiblesse chronique de l’estime de soi » et voit dans les autres « des adversaires potentiels ».
  • La personnalité narcissique se sent supérieure. Elle utilise les autres pour arriver à ses fins, tout en ayant besoin de recourir aux psychiatres
  • La personnalité anxieuse construit des scénarios pour anticiper une situation jugée dangereuse. « Se préserver …et éviter tout danger » ou remise en question gêne la maturité et de saines relations, sans égocentrisme
  • La personnalité atteinte du syndrome de persécution a des idées délirantes, rebelles à « toute argumentation. Elle construit un système de défense très élaboré pour préserver son estime de soi menacée de désintégration »

Dépressions

Une dépression plus ou moins durable peut être déclenchée par des événements, maladie ou mort d’un être cher, perte d’emploi.

La dépression chronique est liée à une faible estime de soi. Par exemple sentiment de rejet, de dévalorisation chez des femmes orphelines de mère dans l’enfance, manquant d’intimité conjugale ou sans profession(4).

La dépression perturbe mémoire, concentration, réflexion et relations sociales et peut aboutir à la haine de soi.

L’absence de la mère pendant la petite enfance semble déterminante dans le risque de dépression. On peut le constater dans les trois stades de réaction de bébés hospitalisés : protestation avec pleurs et recherche de la mère, désespoir, détachement avec repli sur soi.
Attachement ou séparation interviennent donc entre estime de soi et fonctionnement de

la personnalité. Cependant, une relation parfaite avec les parents n’est pas indispensable et son absence n’explique pas tous les troubles psychologiques éventuels.

 

Notes

(1) Jay Adams et Paul C. Vitz
(2) Norman Vincent Peale et Robert H. Schuller
(3) Une image de soi
(4) Selon une enquête réalisée auprès d’ouvrières d’usine anglaises

En savoir un peu plus sur les  Troubles de la personnalité (borderline, évitante …)

C. Streng