Catégorie : Approfondir

Comprendre, vivre et approfondir la foi chrétienne

L’esprit d’adoption – Jésus Christ révèle Dieu

La promesse de Dieu le Père dans Jean 14. 26-27

L’esprit d’adoption est une promesse qui place le croyant dans une relation filiale avec Dieu  Elle est la source de nombreuses bénédictions pour le croyant et l’Eglise. Voici en quoi elle consiste et comment elle détermine notre relation avec Dieu notre Père.
Précédemment, Jésus, parlant avec ses disciples avait dit :
Je ne vous laisserai pas seuls comme des orphelins, je me tiendrai auprès de vous (Jean 14.18)

Mais le consolateur, l’Esprit -Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s’alarme point.

 

Quelles sont les caractéristiques d’un orphelin?

C’est un enfant qui  a perdu ses parents, ou l’un d’entre eux, très tôt dans sa vie.
Les spécialistes de la petite enfance décrivent la réalité de ce handicap et la souffrance qu’il génère dans la vie : sentiment d’abandon, de rejet, de frustration et de colère, de solitude aussi.

Un comportement d’orphelin en contradiction avec l’Esprit d’adoption donné par Dieu

Dans notre vie de chrétien, il nous arrive, par moments, d’adopter un tel comportement d’orphelin et d’éprouver les mêmes sentiments. Ce ressenti est en contradiction avec l’ esprit  d’adoption reçu du Père.
Car l’Esprit que vous avez reçu n’est pas un Esprit qui vous rendrait esclave et vous remplirait de peur,

Romains 8.15
Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba ! Père !

Les chemins qui mènent au comportement d’orphelin sont ceux que par nature, nous aimons particulièrement :
• le désir d’autonomie puis de rébellion, enfin de désobéissance face aux directives de la Parole de Dieu
• la pratique de vains efforts en vue du salut qui se substitue progressivement dans notre vie à l’oeuvre de grâce de Jésus-Christ à la croix
• une connaissance de  Dieu cantonnée à  notre intelligence et qui n’irrigue pas la totalité de notre être ( le coeur, le grand absent)

Ces comportements nous conduisent à la mentalité d’esclave et au statut d’orphelin.
Si nous sommes conscients de nous être égaré sur un tel chemin, il est indispensable de nous en repentir, de le confesser puis d’accueillir le pardon de Dieu, peut-être en demandant l’accompagnement d’un(e) autre chrétien(ne)

Quel est le rôle du Saint Esprit dans une vie de chrétien?

Voici quelques termes qui décrivent son action : défenseur, soutien, consolateur, avocat. Il s’agit de  différentes facettes de la même personne.
Le Saint-Esprit nous permet de travailler ensemble et de vivre en Eglise. Il rend témoignage à notre esprit que nous sommes fils et filles du roi des rois. Quel sentiment de sécurité et de paix de la part du Christ qui nous soutient contre les accusations de Satan !
Il nous apprend également à connaître la personne de Jésus Christ, l’unique chemin qui mène à Dieu le Père
Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Jean 14.6

Jésus-Christ mis au centre

L’Esprit ne cesse pas de mettre Jésus au centre, de rappeler son enseignement et l’importance du salut qu’il a accompli à la croix.
Le Saint-Esprit nous équipe, certes et il nous assiste comme défenseur, mais surtout, il braque le projecteur sur la personne de Jésus-Christ.
Jean 1.14-18

Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
Jean lui a rendu témoignage, et s’est écrié: C ‘est celui dont j’ai dit: Celui qui vient après moi m ‘a précédé, car il était avant moi.
Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce;
car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus -Christ. Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.

Ce texte, en relation avec la naissance de Jésus,  a des accents tout particuliers

• Jésus-Christ, bien avant la création du monde existait déjà de toute éternité.
• Rien de ce qui a été créé n’ a été fait sans lui.
• Il a choisi, en accord avec son Père, de quitter les lieux célestes et l’intimité de leur relation pour habiter parmi les êtres humains que nous sommes.
• Il est dit de lui qu’il a vécu parmi nous « plein de grâce et de vérité »

Exode 34.6, une déclaration d’amour de Dieu envers l’humanité

Cela rappelle la déclaration d’Exode 34.6 dans lequel Dieu se présente à Moïse lors du renouvellement de l’alliance :

Et l’Éternel passa devant lui, et s’écria: L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité.

Dans cette identification de Dieu par lui-même, nous percevons déjà tout l’amour inlassable de Dieu pour l’humanité.

Une alliance plus excellente scellée par le sang de Jésus-Christ à la croix

Jésus a inauguré une alliance encore bien plus excellente, scellée de son propre sang à la croix.
C’est Dieu lui-même qui s’est offert à travers son Fils bien aimé en qui il a mis toute son affection (Matthieu 3.17). A travers Moïse et la première alliance, Dieu a communiqué sa Loi. A travers Jésus-Christ, son bien-aimé, c’est l’oeuvre de la grâce, toute suffisante et parfaite qui s’est révélée.
Nous ne sommes plus des orphelins car

…je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu ‘il demeure éternellement avec vous, (Jean 14:16)

Voilà la paix qu’il nous donne pour l’année qui s’ouvre.

Ne soyons donc ni inquiets, ni effrayés mais accueillons cette paix que Dieu nous donne pour vivre la nouvelle année.
Jésus-Christ n’est plus physiquement présent parmi les siens, mais il est encore bien plus présent par son Esprit-Saint. Ainsi, nous ne sommes pas orphelins mais adoptés, aimés, chéris par notre bon Père céleste.
Jésus a vécu parmi les siens, plein de grâce et de vérité. Que nos paroles et nos actes aient la même saveur de « grâce et de vérité »
Mettons Jésus au centre de notre enseignement, de notre vie d’Eglise et de nos relations, par l’assistance du Saint-Esprit.

W. Kreis

Un Dieu d’amour manifesté par ses dons

Un Dieu d’amour qui se manifeste par le don de Jésus-Christ

Le don par excellence du Dieu d’amour,  c’est Jésus Christ. Il est annoncé dans Esaie 9.5 : un fils nous est donné. Il est réalisé dans Jean 3.16 Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils.

En dehors de ce don si précieux pour notre salut, pour notre vie tout entière, notre Dieu ne cesse de donner. Nous recevons tant de bienfaits, de bénédictions chaque jour.

Sommes nous reconnaissants ?

En sommes-nous toujours conscients et surtout reconnaissants ou trouvons nous ça normal ?

La parole de Dieu nous exhorte à rendre continuellement grâce en toute choses : Remerciez Dieu le Père en tout temps et pour tout, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Ephésiens 5.20
Devant cette bonté, cette générosité de Dieu à notre égard, nous qui avons été faits à son image, est-ce que cette générosité habite aussi en nous ?

Un dieu d’amour qui continue toujours à donner

On peut l’illustrer par le cantique :

Compte les bienfaits de Dieu,
Mets-les tous devant tes yeux
Tu verras, en l’adorant, combien le nombre en est grand

C’est un remède contre l’amertume, la baisse du moral lorsqu’on comprend tout ce que Dieu nous a donné et continue sans cesse à nous donner

Dieu nous donne la vie, nos parents

C’est toi qui as créé ma conscience,qui m’as tissé dans le ventre de ma mère.
Seigneur, merci d’avoir fait de mon corps une aussi grande merveille.
Ce que tu réalises est prodigieux, j’en ai bien conscience.

Mon corps n’avait pas de secret pour toi, quand tu me façonnais en cachette et me tissais dans le ventre de ma mère.
Quand j’y étais encore informe, tu me voyais Dans ton livre, tu avais déjà noté.toutes les journées que tu prévoyais pour moi,
sans qu’aucune d’elles ait pourtant commencé. Psaume 139 13–16

Il nous donne de quoi vivre, la nourriture, les vêtements, l’habitation
Il y a des inégalités dans le monde ; pourtant Dieu a donné la terre et tout ce qu’elle contient. Mais à cause de l’égoïsme de l’homme, il y a une minorité de riches et une majorité de pauvres

L’Ecriture nous rappelle que Jésus n’avait pas un lieu pour reposer sa tête. Étant riche, il s’est fait pauvre pour nous.

Au départ Dieu voulait voir ses créatures heureuses, vivant dans le bonheur. Malheureusement Satan a tout gâché. On connaît l’histoire.

Mais Dieu a tant aimé le monde perdu qu’il a donné son fils pour le retrouver, tout comme des parents qui veulent voir leurs enfants heureux et sont prêts à tout pour eux.
Dieu ne pouvait pas laisser sa créature captive du péché et il a tout fait pour la libérer jusqu’à donner son fils

C’est le don si précieux de son fils bien-aimé qui permet à chaque être humain qui le reçoit et le garde d’être libre de l’esclavage du péché et de retrouver le bonheur auprès de Dieu son créateur
Ce bonheur existait à l’origine: Vivre dans l’intimité du Dieu saint,

Recevoir et garder ce don, ce cadeau de Dieu.

Veillons à le garder, à ne pas nous en séparer. Des cadeaux reçus à Noël sont parfois revendus par Internet

La Bible donne l’exemple de Demas, collaborateur de Paul qui l’abandonné par amour pour le monde présent, en opposition avec Paul qui attendait avec amour le monde à venir. (2 Timothée 4.10) Ne nous laissons pas séduire par ce qui est passager

Esaie 53.3

Il était celui qu’on dédaigne, celui qu’on ignore, la victime, le souffre-douleur.
Nous l’avons dédaigné, nous l’avons compté pour rien,comme quelqu’un qu’on n’ose pas regarder

nous rappelle que ce don si précieux que Dieu offre à tous les êtres humains, beaucoup l’ont méprisé et n’ont fait aucun cas de sa valeur (Il n’avait rien pour attirer les regards). C’est un constat tragique!

De ce don si précieux vont découler quantité de biens et de bénédiction de notre père céleste

Il nous donne accès auprès de Dieu trois fois saint

Ainsi, frères, nous avons la liberté d’entrer dans le lieu très saint grâce au sang du sacrifice de Jésus. Il nous a ouvert un chemin nouveau et vivant au travers du rideau, c’est-à-dire par son propre corps. Nous avons un grand-prêtre placé à la tête de la maison de Dieu.

Approchons-nous donc de Dieu avec un cœur sincère et une entière confiance, le cœur purifié de tout ce qui donne mauvaise conscience et le corps lavé d’une eau pure. Hébreux 10.19- 22

Nous sommes graciés, pardonnés, purifiés du péché
Nous avons reçu un coeur nouveau rempli du Saint Esprit

Jésus prie le Père pour le don du Saint Esprit

Je demanderai au Père de vous donner quelqu’un d’autre pour vous venir en aide, afin qu’il soit toujours avec vous :c’est l’Esprit de vérité. Le monde ne peut pas le recevoir, parce qu’il ne peut ni le voir ni le connaître.

Mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous et qu’il sera toujours en vous Jean 14.16-17

Promesses de nombreuses bénédictions

Dans l’Ancien Testament

Israël avait des promesses de nombreuses bénédictions s’il marchait dans les voies de Dieu

Dans le Nouveau Testament

Ne vous inquiétez pas du lendemain, cherchez d’abord le royaume de Dieu :

recevez le don précieux de Dieu et gardez le

et toutes choses vous seront données en plus,

toutes choses et notamment la paix du coeur qui n’est plus tourmenté. Matthieu 6.33

C’est ma paix que je vous donne, Je ne vous la donne pas comme le monde la donne Jean 14. 27

Combien cette paix me rassure et me garde de jour comme de nuit !

Dieu nous donne sa paix à travers Jésus, prince de la vie, mais encore d’autres dons, le soutien, la force, la joie, une espérance vivante, celle de voir un jour mon sauveur face à face dans toute sa gloire.
Combien importante est cette espérance dans les temps que nous vivons. où l’avenir est sombre dans le domaine moral et économique

Le don du fils de Dieu pour les hommes, Paul qui l’ avait reçu dira en parlant du contentement:

je peux tout grâce à celui qui me fortifie. . Philippiens 4.13

La générosité de Dieu dans la vie

Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir .Actes 20 35

Jesus a mis cette parole en pratique durant tout son ministère

Le bon berger donne sa vie Jean 10.15

Nous qui avons tout reçu, par ce don si précieux de Jésus, nous sommes appelés aussi à donner, à donner de notre personne

Donner est une manifestation d’amour à l’ image de Dieu qui a tant aimé le monde. Jean 3. 16

Que donner et comment donner ?

Un après-midi, Pierre et Jean montaient au temple pour la prière de trois heures.Près de la porte du temple, appelée « la Belle Porte », il y avait un homme qui était infirme depuis sa naissance. Chaque jour, on l’apportait et l’installait là, pour qu’il puisse mendier auprès de ceux qui entraient dans le temple.

Il vit Pierre et Jean qui allaient y entrer et leur demanda de l’argent.
Pierre et Jean fixèrent les yeux sur lui et Pierre lui dit : « Regarde-nous. »L’homme les regarda avec attention, car il s’attendait à recevoir d’eux quelque chose.

Pierre lui dit alors : « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marched ! »Puis il le prit par la main droite pour l’aider à se lever.

Aussitôt, les pieds et les chevilles de l’infirme devinrent fermes ; d’un bond, il fut sur ses pieds et se mit à marcher. Il entra avec les apôtres dans le temple, en marchant, sautant et louant Dieu. Actes 3.1-8

À la place des apôtres, qu’aurais je fait devant ce paralysé demandant l’aumône ?

Donner une pièce et continuer ma route en ayant bonne conscience ?
M’arrêter, lui demander son nom et aller prier au temple pour lui ?

Pierre et Jean vont aller plus loin.

Étant remplis du Saint Esprit, ayant reçu le don précieux de Jésus, ils vont s’arrêter et faire ce que Jésus avait fait: lui apporter la guérison par Jésus qui va lui transformer sa vie

Il était paralysé de naissance ( v. 2) , il marche, saute de joie et loue Dieu (v. 8).
C’est exactement l’image de chaque être humain paralysé par le péché depuis la naissance, sans espérance

Dès l’instant que Jésus guérit, les vies sont transformées, une nouvelle vie commence.

Dieu nous a tant aimé qu’il a donné son fils, mort sur la croix pour le péché, ressuscité, vivant dans nos coeurs.

Est-ce que Jésus vit en moi ? Comment je manifeste cette vie de Jésus en moi ? Suis je sensible à la détresse de mon prochain paralysé par le péché et n’attendant pas grand-chose pour sa vie, son avenir, comme cet infirme ?

Comme Pierre et Jean, donnons ce que nous avons reçu

Nous avons tous reçu un don. 1 Corinthiens 12

Jésus dans notre coeur, son amour, sa compassion, sa puissance, sa guérison (en particulier de l’âme).
Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir

Sur le plan pratique

Chaque jour avoir cette motivation dès mon réveil :
Aujourd’hui, à quelle personne vais je donner de mon temps (téléphone, visite) ?
Vais je apporter mon aide, de bien des manières (aide humanitaire , bénévole…)

Un verset de l’Ecriture nous rappelle : Nous avons tout reçu pleinement en Jésus-Christ. Colossiens 2.10.
Si c’est le cas ne le gardons pas pour nous mais donnons aussi ce que nous avons reçu pleinement

Conclusion

Dieu nous a donné Jésus, le fils de son amour, ce don inestimable qui change et bouleverse les vies. Il doit nous pousser à donner ce que nous avons reçu, l’amour de Jésus en nous

Je lui demande que, selon la richesse de sa gloire, il (Dieu) fortifie votre être intérieur par la puissance de son Esprit, et que le Christ habite dans vos cœurs par la foi  Ephésiens 3 16-17

J-M. Alem

L’idolâtrie, une relation faussée avec Dieu. Les remèdes ?

Avertissement contre l’idolâtrie dans la première lettre de Jean

La première lettre de Jean frappe le lecteur par le ton d’affection de l’auteur envers ses correspondants. Il s’adresse à eux par des expressions comme « mes petits enfants, mes bien-aimés, mes chers enfants ».

Sa conclusion revêt une force particulière. Il répète trois fois « nous savons » pour rappeler quelques fondements de l’assurance chrétienne en Jésus. Et puis tout à la fin vient un avertissement surprenant contre l’idolâtrie qui a l’air de n’être pas du tout à sa place là.

1 Jean 5 : 17-21

Toute désobéissance à la Loi est un péché, certes, mais tous les péchés ne mènent pas à la mort. Nous savons que celui qui est né de Dieu ne commet pas le péché qui mène à la mort, car le Fils de Dieu le protège. Aussi le diable ne peut-il rien contre lui.  

Nous savons que nous appartenons à Dieu, alors que le monde entier est sous la coupe du diable. Mais nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu’il nous a donné l’intelligence pour que nous connaissions le Dieu véritable.

Ainsi, nous appartenons au Dieu véritable par notre union à son Fils Jésus-Christ. Ce Fils est lui-même le Dieu véritable et la vie éternelle. Mes chers enfants, gardez-vous des idoles

1. Adam dans la création

Dans le vaste domaine d’Eden, avant l’irruption du péché, les deux êtres humains jouissaient d’une double relation bienfaisante :

–  envers la création : Dieu les a bénis comme gérants de tout ce qu’il a créé ; ils en reçoivent la maîtrise, la gestion sous l’autorité du Créateur ;
–  envers le Créateur : il entreprend avec eux une relation directe spontanée d’affection et de confiance réciproques. Ils regardent à lui comme celui qui les aime, qui soutient et maintient tout le créé. Et ils lui rendent naturellement compte de leur gestion.

Cette gestion est leur occupation quotidienne, leur métier. Elle donne pratiquement un sens à leur vie, parce que c’est une activité intéressante dont ils voient l’utilité. Et la relation régulière, habituelle avec leur Créateur donne un sens spirituel, moral à leur vie, une raison d’être, une motivation, une joie de vivre et d’agir.

Cette activité est un moyen d’exprimer au Créateur leur attachement, leur joie de travailler sous son autorité. Elle est source d’épanouissement pour les trois dimensions de leur personne :

– matérielle : ils font un travail intéressant, varié. Ils en voient le résultat et en profitent.
– morale : ça a un sens d’entretenir toute cette création que Dieu leur a confiée. Elle en devient plus belle, plus productive. C’est gratifiant et ça donne envie de continuer encore mieux.
– spirituelle : se voir confier par le Créateur lui-même une si belle et grande responsabilité donne un riche sens à la vie. Cela inspire l’adoration et la consécration.

Ce statut épanouissant comporte deux aspects majeurs.

Leur position d’autorité de gérants de la création et leur relation de confiance dans le Créateur donne un sens à leur vie. Mais tout cela n’est pas seulement un beau souvenir d’un paradis perdu qui remplit de nostalgie, de douleur de ne pas pouvoir y revenir.

C’est notre avenir, lorsque le Seigneur nous prendra avec lui. En fonction du service accompli sur terre, chacun se verra alors confier une responsabilité dans la nouvelle création, une tâche qui aura les trois caractéristiques vues à l’instant.

2. La perturbation par le péché

Le péché, ce n’est pas d’abord faire tel acte interdit par Dieu. L’homme fait des choses qui déplaisent à Dieu parce qu’il a une relation inexistante / faussée avec Dieu.

Le péché, c’est d’abord la manifestation pratique d’une relation faussée, tordue par la rébellion envers lui, le refus de lui faire confiance et de lui donner la place centrale qui revient logiquement au Créateur dans la vie d’une créature.

Cette distorsion introduite par le péché frappe les deux relations de l’homme : avec la création et avec le Créateur :

La position de maîtrise, de responsabilité donnée par le Créateur, l’homme rebelle à Dieu la coupe de Dieu ; il se l’accapare par une volonté d’indépendance qui ne rend de comptes à personne. Ainsi la maîtrise est dégénérée en domination, la gestion s’avilit en exploitation à outrance de la création.

Sur le plan matériel le travail devient pénible, fatigant et même inutile, d’où la frustration, la déception morales dans une activité qui n’est plus épanouissante mais devient une charge qui perd son sens.

Sur le plan spirituel le travail n’a plus le noble but de glorifier le Créateur et l’homme détourne la recherche de sens vers lui-même. Il se met au centre de son activité et son autorité devient contrôle oppresseur et tyrannique. Les relations interpersonnelles sont avilies, même entre l’homme et son vis-à-vis le plus proche, sa femme : ton mari dominera sur toi (Genèse 3.16).

Tout cela concerne la création, les choses proches. Pour atténuer l’anxiété due à la frustration, à l’insécurité du lendemain, l’homme se rassure en dominant, contrôlant ce qu’il peut de la création : l’argent et les biens, les sources de plaisir. Il espère l’aide, la protection de certains objets (soleil, lune, astres, arbres, forces de la nature…).

Il se fait ainsi quantité d’idoles matérielles, tangibles, proches, chargées de lui fournir un bien-être physique et moral, substitut et contrefaçon de la paix avec Dieu. Ces idoles proches, matérielles s’accompagnent aussi de gestes symboliques (toucher du bois contre le malheur), d’actes religieux ou magiques pour forcer le destin (des rites pour obtenir la pluie, demander à un astrologue le meilleur jour pour une importante décision)

Le rapport au Créateur est inexistant ou refusé. Même l’homme qui se déclare athée a tout de même besoin de donner à sa vie une assise solide, fiable, une raison d’être et une légitimité à son activité. Il va donc rechercher ce que le chrétien reçoit de sa relation verticale de communion avec Dieu.

Là se profilent des idoles d’autre type, parallèles aux premières : beaucoup moins tangibles et contrôlables, mais immatérielles, lointaines, comme la politique, la science, l’économie, l’univers des psy, etc. Il leur confie le fondement même de sa vie, il leur accorde une confiance qu’elles ne méritent absolument pas et qu’elles trahiront inévitablement. C’est une dépendance imméritée, donc une sur-dépendance qui sera forcément déçue tôt ou tard.

A l’origine il y avait maîtrise et confiance, maîtrise de la création, confiance dépendante du Créateur. Maintenant c’est la domination, le souci de contrôler la création jusqu’à l’extrême et la sur-dépendance envers une idole de qui on attend infiniment plus qu’elle ne peut donner.

La domination cherche à compenser les frustrations et la peur du lendemain, la sur-dépendance veut masquer l’absurdité de ce genre d’existence, l’absence de sens d’une vie sans le Créateur.

3. L’idolâtrie

Et nous voilà tombés en pleine idolâtrie ! Celle-ci consiste à chercher, comme le chrétien, une vie pleine, épanouissante, heureuse, mais sous la condition expresse de n’avoir jamais à justifier ses choix devant une autorité comme Dieu, à lui rendre compte de ses actes, à affronter ses exigences morales absolues.

Et là ça fourmille de substituts de Dieu, de contrefaçons, de divinités faites à l’image de l’homme. Ces faux-dieux sont supportables. Ou bien on peut les contrôler, ou bien on peut en obtenir des compensations pour les sacrifices consentis. En tout cas ils me laissent au centre de ma vie, ils me laissent gérer ma vie et mon avenir selon mes idées et mes goûts à moi.

Mosaïque de l‘Eglise St Anne de Beaupré (Québec) symbolisant l’amour du pouvoir

L’erreur serait de croire que l’idolâtrie est quelque chose de marginal, la pratique de « peuplades primitives » lointaines.

Elle commence dès que ma loyauté envers quelqu’un ou quelque chose repousse Dieu au deuxième rang, m’amène à lui désobéir et peut-être même à le remplacer.

N’importe qui ou quoi peut devenir une idole. Celle-ci accepte même d’exister à côté du Dieu véritable (mais l’inverse n’est pas possible). On s’y attache trop, cette personne ou cette chose chose se met entre Dieu et nous. Dieu devient de plus en plus lointain et ses paroles nous semblent de moins en moins pertinentes, applicables à notre situation.

Pour nous pousser dans cette direction, notre société nous propose quantité de filtres pour aseptiser la Parole de Dieu, lui enlever son mordant, son intransigeance. Et de ces filtres sort alors un dieu inoffensif, plus ou moins religieux, domestiqué, peu exigeant, contrôlable et dont on fera sa référence (à défaut de raison de vivre). Et revoilà les deux types d’idolâtrie : quelque chose qu’on contrôle et quelque chose dont on dépend indûment.

Par comparaison souvenons-nous de la rigueur de la révélation biblique

–  Dieu nous demande d’être saints, car il est saint, d’aimer notre prochain, d’appliquer ses commandements.
–  Mais il nous avertit aussi qu’à cause de notre nature pervertie par le péché nous ne le ferons pas, parce que nous n’en sommes pas capables.
–  Or cela ne nous excuse pas, puisque nous avons orgueilleusement prétendu nous débrouiller tout seuls.

En fait nous n’avons qu’un espoir, mais un vrai. La grâce de Dieu pardonne celui qui se repent au lieu de se chercher des excuses. Et il désire une entière dépendance de Dieu. C’est ainsi qu’on retrouvera la position originelle de l’homme envers son Créateur.

Nous revoilà face aux dures réalités de la nature humain que l’idolâtre tâche de contourner pour garder l’impression de contrôler les situations et de s’être donné une raison de vivre valable.

4.Les causes de l’idolâtrie et ses remèdes

Tout cela fait de l’idolâtrie une tentation ou même une réalité bien moins improbables qu’on le croirait à première vue. L’avertissement de Jean a bien sa raison d’être. Il nous oblige à prendre conscience qu’il y a des risques d’y tomber et à nous rappeler des fondamentaux qui nous éviteront de nous y égarer.

Qu’est-ce qui prépare le terrain à l’erreur et à l’idolâtrie ?

On voit aujourd’hui se développer un certain individualisme rampant.

« Moi, je ne veux pas toujours supporter les défauts des autres chrétiens, l’étroitesse de certains, les marottes d’autres encore.
« Moi, Internet me suffit. ». Oui, c’est vrai qu’il y a là une richesse colossale, précieuse particulièrement pour les isolés qui ne peuvent se joindre à une Église.
« Ce qui me plaît, je le prends, le reste j’y échappe ».

Et ça dispense aussi de certaines exigences incontournables pour le membre d’une Église locale. Se frotter aux autres, prendre conscience de ses propres défauts et avancer dans la sanctification, sans laquelle, nous dit Hébreux 12.14, nul ne verra le Seigneur.

Il y a le danger de se fabriquer son système individuel de spiritualité. On veut y trouver sa raison d’être et on pense parfaitement le contrôler ( !!) Mais qui tirera la sonnette d’alarme, s’il y a dérive ?

Une mauvaise compréhension de la liberté chrétienne

Un autre danger, c’est une fausse compréhension de la liberté en Christ qui conduit à la fragmentation. Pour l’un, la vraie interprétation des évènements de la fin, c’est le prémillénarisme, le prétribulationiste strict. Pour l’autre, la seule façon sérieuse d’être chrétien, c’est d’être baptiste…
C’est normal et nécessaire d’avoir des convictions et de les fonder sur la Bible.

Mais cela n’empêche pas d’avoir des frères et sœurs amillénaristes et de se sentir vraiment en communion avec eux sans les repousser, même si sur ce point on peut être d’avis différents. On peut aussi avoir des amis mennonites, libristes et même pentecôtistes même avec des opinions divergentes sur certains points.

Il serait grotesque de rejeter ici-bas des gens que l’on retrouvera auprès du Seigneur. Un attachement à un « isme » quelconque plus fort qu’à la Bible peut être idolâtre.
1 Corinthiens 1.12 n’a pas perdu de son actualité : « Moi, je suis de Paul, moi d’Apollos…»  Pour certains chrétiens il suffit de remplacer ces noms par d’autres plus actuels. La réponse de Paul est très simple et efface radicalement toutes ces distinctions. Celui qui compte réellement et uniquement, c’est le Christ et le Christ n’est sûrement pas divisé.

Quelques fondamentaux de la foi pour éviter les risques d’idolâtrie ou y remédier

Essayez de trouver quel est leur point commun. Comprenons le Royaume de Dieu comme l’autorité, la gouvernance de Dieu sur notre vie. Il met ou remet de l’ordre dans les priorités et les perspectives de notre vie.

– Concevons notre position de disciples comme un apprentissage de toute une vie sous la direction de Jésus. Il nous enseignera à vivre comme lui vivrait à notre place

–  Dieu adresse à chacun de nous un appel à le suivre, à le servir.
Cet appel doit déterminer notre vision de notre carrière et de notre position sur terre, de la discipline que nous nous fixons et de notre conscience de devoir des comptes dans tous les domaines de notre vie et à toute étape de notre existence.

– Développons une manière de penser et de réagir centrée sur le Christ. Et si nous voulons arriver à cela, le Seigneur nous l’accordera en transformant notre mentalité dans ce sens.

– Dans la ou les formes de témoignage qui nous sont le plus naturelles, demandons à Dieu une force de persuasion naturelle qui transmette à l’interlocuteur le message et la personnalité du Christ.

 

Peut-être avez-vous reconnu le trait commun à ces cinq caractéristiques d’une vie chrétienne conséquente. Ce que les Réformateurs au XVIe s. appelaient Sola Scriptura, l’Ecriture seule. C’est le fait de subordonner toute autorité humaine à celle de la Parole de Dieu. On accorde alors plus de poids et d’efficacité spirituels à la révélation biblique, plutôt qu’à un certain nombre d’idoles concurrentes.

Jean nous rappelle avec force trois certitudes de cette révélation

Nous savons que les gens nés de Dieu sont protégés par le Fils de Dieu contre le péché. Ils peuvent compter sur cette vigilance du Seigneur en leur faveur.
Nous savons que nous appartenons à Dieu et non au diable qui a perdu ses droits sur nous.
Nous savons que le Fils de Dieu incarné sur terre nous a donné l’intelligence, le discernement pour connaître de mieux en mieux son Père et reconnaître l’égalité divine du Père et du Fils.

Ces certitudes sont une petite partie de l’héritage céleste inaliénable que nous a apporté du ciel le Fils de Dieu. En comparaison le plus impressionnante des idoles sombre dans le ridicule.

J.J. Streng