Catégorie : Approfondir

Comprendre, vivre et approfondir la foi chrétienne

Combat de la foi et parole de Dieu

La victoire de Jésus Christ à la croix

La victoire obtenue par Jésus Christ à la croix revêt pour nous la plus haute importance. Les autorités et les dominations ont été dépouillées, c’est donc un ennemi vaincu que nous affrontons.
Pourtant si notre position en Christ est assurée et si notre protection se trouve en lui nous sommes appelés à jouer un rôle actif dans la lutte contre l’ennemi. Nous avons donc un rôle à jouer dans ce combat de la foi qui nous est proposé. Dieu a tout prévu pour nous assurer la victoire si nous entrons dans son plan

Enfin, puisez votre force dans l’union avec le Seigneur, dans son immense puissance. Prenez sur vous toutes les armes que Dieu fournit, afin de pouvoir tenir bon contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre des êtres humains, mais contre les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, les pouvoirs et les maîtres de ce monde obscur. C’est pourquoi, saisissez maintenant toutes les armes de Dieu ! Ainsi, quand viendra le jour mauvais, vous pourrez résister à l’adversaire et, après avoir combattu jusqu’à la fin, vous tiendrez encore fermement votre position.

Ephésiens 6.10-13, Bible en Français Courant BFC

Que retenir d’essentiel de ce passage : « puisez », « prenez », « saisissez », toute une série de verbes d’action
La puissance et l’autorité sont du côté de Dieu et non du nôtre, d’où l’importance de notre attachement et de notre union avec le Seigneur. Dans ce combat, une panoplie d’armes nous est proposée, elles ne sont ni facultatives ni désuètes. A nous de les utiliser. C’est son plan.La lutte ne vise pas les personnes mais les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, pouvoirs et maitres de ce monde obscur.

La parole de Dieu, une arme essentielle du combat de la foi

Parcourons maintenant la liste des armes proposées : on s’aperçoit qu’elles sont toutes défensives sauf une : «accepter le salut comme casque et la parole de Dieu comme une épée donnée par l’Esprit Saint » (v. 17)

La parole de Dieu est une arme offensive, ….en collaboration étroite avec le Saint Esprit. Cela veut dire que nous renonçons à la violence, à la contrainte psychique et à la manipulation qui sont des moyens humains utilisés par le maître de ce monde obscur.

Nous affirmons, nous proclamons que nous désirons nous confier dans la puissance et l’attachement à Dieu, en suivant ses directives et son plan.
Lisons maintenant la description de l’épée de l’Esprit dans Hébreux 4 11 à 13

Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos ; faisons en sorte qu’aucun de nous ne tombe, en refusant d’obéir comme nos ancêtres. En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace.  Elle est plus tranchante qu’aucune épée à deux tranchants.  Elle pénètre jusqu’au point où elle sépare âme et esprit, jointures et moelle. Elle juge les désirs et les pensées du cœur humain.  Il n’est rien dans la création qui puisse être caché à Dieu. A ses yeux, tout est à nu, à découvert, et c’est à lui que nous devons tous rendre compte. (BFC)

L’auteur de la lettre nous encourage à entrer dans le repos de Dieu. C’est la position dans laquelle nous attendons tout de lui, libres de toute crainte, de toute anxiété, de toute chute, dans une confiance absolue. C’est à ce moment aussi que nous abandonnons nos propres œuvres, nos œuvres mortes et l’auto justification qui s’y attache.
Si nous nous soumettons à la parole divine en nous laissant sonder et éprouver, nous sommes sur la bonne voie pour entrer dans le pays promis. Ce n’est pas de la passivité.

La parole de Dieu dans nos vies

Prenons isolément chaque élément qui décrit l’action et l’influence de la Parole – révélée et écrite, éclairée par l’Esprit dans nos vies.

Pleine de vie et de puissance

1. la parole de Dieu est pleine de vie et de puissance, elle reste toujours en vigueur (Transcription A Kuen).

A travers les siècles, elle reste pertinente et actuelle. Il est indispensable de la transmettre de génération en génération, d’où l’importance du rôle des parents et de l’Eglise. Elle est comparable à une semence destinée au cœur et à la volonté. Reçue avec docilité et soumission, elle manifeste sa puissance vivifiante.

Incisive et pénétrante

2.Elle est plus incisive qu’aucune épée à double tranchant, elle pénètre jusqu’aux profondeurs de l’être, articulations et moelle (de notre vie intérieure), jusqu’à la ligne de séparation entre la vie de l’âme et celle de l’esprit (Transcription A Kuen).

Elle commence par blesser et trancher, pour séparer ce qui est de l’âme, siège de la vie naturelle, et ce qui est de l’esprit, siège de la vie spirituelle et divine. Le péché a tout bouleversé en établissant sa domination sur l’âme. La parole de Dieu divise et sépare, Elle pénètre partout pour dévoiler la corruption du péché. Mais elle révèle aussi à notre esprit qu’il est fait pour servir l’invisible, l’éternel. C’est un divin scalpel manié avec précision par l’Esprit Saint

Elle discerne et révèle

3. Elle discerne et révèle les sentiments et les penchants du cœur, Elle juge les pensées et les intentions les plus secrètes. (Transcription A Kuen)

C’est spécialement avec le cœur que Dieu a affaire. Au chapitre trois il était question de l’endurcissement du cœur, d’un cœur méchant et incrédule, qui s’égare. Au chapitre 8, il est question du cœur dans lequel est écrite la loi de Dieu, un cœur sincère, purifié et affermi par la grâce. Quelle bénédiction de soumettre nos cœurs au jugement de la Parole !

Rien n’échappe à Dieu

4.Rien, dans toute la création, ne peut échapper au regard de Dieu  (Transcription A Kuen)
La parole de Dieu possède des attributs de Dieu. Rien ne peut se soustraire à son jugement. Aujourd’hui elle est parole de vie ; par l’action de l’Esprit elle transforme et libère des vies.

Mais quand aujourd’hui sera passé, elle deviendra parole de condamnation. Il s’agira alors de savoir si nous sommes réellement entrés dans le repos de Dieu ? Comment peut-on imaginer dissimuler quelque chose à Dieu ? Il connaît tout de nous, laissons le donc nous éclairer par ce qu’il nous dit.

Rajoutons dans cette perspective cette déclaration de Jésus : «Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres »(Jean 8.32) et « sanctifie les par ta vérité, Ta parole est la vérité » (Jean 17. 15)
L’action de la parole de Dieu dans notre vie et autour de nous libère, purifie, restaure, remet à l’endroit.
«La puissance de Satan réside dans le mensonge, tandis que la puissance du croyant réside dans la connaissance de la vérité ». (Neil Anderson)

Notre part dans le combat de la foi

Chaque chrétien est invité à prendre part à ce combat. C’est une lutte spirituelle d’où sont bannis les moyens humains et l’esprit de ce siècle. La parole de Dieu écrite et révélée est cette épée animée par l’Esprit Saint. Elle est puissante, adaptée à chaque situation et toujours d’actualité. Elle divise, sépare et dévoile la corruption du péché dans nos vies. Elle discerne et révèle les sentiments et les penchants du cœur. Elle rétablit la vérité et fracasse les mensonges et les œuvres de l’ennemi. Elle nous rend réellement libres à l’égard du péché.

A quelles conditions ?

Aimer la parole et la lire aussi souvent que possible afin de le connaître, lui, le berger de nos âmes. Ne pas nous borner à écouter cette parole divine mais aussi lui être soumis, lui obéir et donc la mettre en pratique (Jacques 1.23)

W. Kreis

 

Saint Esprit et don des langues à la Pentecôte

La Pentecôte, une fête mal connue aujourd’hui

La Pentecôte est fêtée un dimanche et un lundi  de mai ou  juin. Cependant peu de gens savent vraiment ce qui est commémoré ce jour-là.
L’événement lui-même, avec le don des langues a été vécu par les apôtres du Christ

Lire Actes 2.1-13 ; 32-36.

I. Ce qui s’est passé à la Pentecôte

Deux semaines plus tôt Jésus leur avait dit :

Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses. 

Et voici, j ‘enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d ‘en haut. Luc 24.46-49

Il avait  précisé cette promesse juste avant de les quitter :

Car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint -Esprit. Alors les apôtres réunis lui demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? 

Il leur répondit: Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance, le Saint -Esprit survenant sur vous. Et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Actes 1.5-8.

Ils restent donc à Jérusalem pour attendre cette venue du Saint-Esprit.

L’occasion

La Pentecôte est la deuxième  des trois fêtes majeures où les Juifs du monde entier viennent en masse à Jérusalem. Elle s’appelle aussi fête des Prémices ou des Moissons, parce qu’elle marque la fin de la récolte des grains, la fête des Semaines parce qu’elle tombe 7 semaines = 50 jours. (pentê= 50 en grec) après Pâques.

A cette époque les Juifs y fêtent aussi le don de la Loi au Sinaï, 50 jours après la sortie d’Égypte. Tout va se passer en présence d’une foule énorme.

L’événement

Les disciples sont sans doute réunis dans la chambre haute où ils avaient pris le repas de la Pâque avec leur Maître. C’est alors que

Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux.

Et ils furent tous remplis du Saint -Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.

Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Actes 2.2 -5.

La puissance de Dieu s’empare de l’esprit de ces hommes. Elle leur donne la capacité de parler de l’action magnifique de Jésus pour l’humanité. En même temps ils quittent peut-être la maison et se rendent dans la cour du Temple, où ils ont pris l’habitude de se retrouver.

Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple. Actes 2.46.

La foule les entend parler de l’œuvre de Dieu et  est doublement stupéfaite par

– ceux qui parlent ainsi sont des Galiléens, réputés incultes et surtout incapables de prononcer correctement les mots : ils avalent des syllabes, ne savent pas prononcer les gutturales.

Voilà les gens que Dieu a choisis pour interpeller le monde entier : l’énumération des v 9-11 contient tous les pays du bassin méditerranéen et même au-delà, vers l’Est : Sem, Cham et Japhet sont tous là ! C’est une préfiguration du futur travail missionnaire mondial !

Le don des langues

Dans les Actes il y a trois occasions où il est ainsi question de langues

– ici, le jour de la Pentecôte,
– quand les païens de chez Corneille se convertissent : ils parlent en langues et célèbrent la grandeur de Dieu ;
– à Éphèse quand quelques disciples de Jean reçoivent le baptême au nom de Jésus puis l’imposition des mains par Paul

Avez-vous reçu le Saint -Esprit, quand vous avez cru ? Ils lui répondirent: Nous n’avons pas même entendu dire qu’il y ait un Saint -Esprit. Il dit: De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Et ils répondirent: Du baptême de Jean. 

Alors Paul dit: Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c’est -à-dire, en Jésus.

Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint -Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient. Actes 19.2-6.

Chaque fois on trouve les mêmes mots, mais le phénomène n’est expliqué qu’une fois en Actes 2.

En quoi consiste le miracle du don des langues ?

– Pas simplement le fait que les disciples louent Dieu  de façon parfaitement compréhensible dans des langues qu’ils ne connaissent même pas.
– Pas seulement le fait que le miracle se situe plus au niveau de la réception (ce qui est entendu) que  de l’émission  (ce qui est dit) : les locuteurs de très nombreuses langues ont pu entendre des louanges prononcées  en quelques langues seulement, ce qui cause d’ailleurs des différences de réception

Ils étaient tous dans l’étonnement, et, ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres: Que veut dire ceci ?

Mais d’autres se moquaient, et disaient: Ils sont pleins de vin doux. Actes 2.12-13.

On lit deux fois  entendre parler dans sa propre langue, sa langue maternelle Actes 2.8,11

Le message est très clair. Ce qui est mystérieux est la manière dont les auditeurs le perçoivent

Ce n’est même pas le fait que le Saint-Esprit ait été répandu, alors que c’est pourtant nouveau.

II. Pourquoi Dieu procède ainsi ?

C’est dans le but visé par Dieu que se situe le cœur du miracle.

Mais il faut d’abord une importante mise au point : ce parler en langue n’est pas le même que celui de  1 Corinthiens  12-14.

A Jérusalem tous ont parlé en langues et ils ont été compris sans problème par les foules.
A Corinthe seuls quelques uns  parlent en langues et personne ne comprend s’il n’y a pas d’interprète.
A Jérusalem les auditeurs s’émerveillent, alors qu’à Corinthe ils risquent de prendre les chrétiens pour des fous.
A Jérusalem tout se passe dans l’harmonie. A Corinthe il y a grave risque de confusion et un seul est édifié, s’il n’y a pas d’interprète.

Dans l’Ancien-Testament, le vent et le feu sont souvent des signes de la présence et de l’action de Dieu. Jean-Baptiste avait prédit

Moi, je vous baptise d’eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers.

Lui, il vous baptisera du Saint -Esprit et de feu. Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point.Luc 3.16-17.

Ajoutez à cette prophétie la promesse que Jésus avait faite pour ce jour-là et vous sentirez que cet évènement a une envergure unique.

Et c’est là que se situe le vrai miracle de ce jour :

Ce jour-là, à la suite de la prédication de Pierre,  il y eut 3000 conversions d’un tout nouveau genre, ce jour-là est née l’Église de Jésus-Christ, ce jour-là a été annulée la malédiction de Babel divisant l’humanité.

A Babel les hommes avaient rejeté l’ordre de Dieu de remplir la terre et choisi une orientation opposée à la volonté de Dieu  : rester groupés dans une ville et laisser sur terre une trace de leur grandeur

Allons ! bâtissons -nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons -nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. Genèse 11.4.

Ils veulent s’élever jusqu’au ciel et remplacer Dieu.

Une unité créée par le Saint Esprit

A Jérusalem

A Jérusalem c’est Dieu qui s’abaisse encore un fois parmi les hommes en la personne du Saint-Esprit : il dépasse les divisions linguistiques et crée un nouveau peuple uni d’une nouvelle façon, autour de Jésus. Des gens que tout sépare, sont unis par un même Sauveur divin, accueilli comme Seigneur.

Et si la diversité des langues subsiste, elle est surmontée dans une unité profonde créée par le Saint-Esprit. Celui-ci tourne nos regards vers le Père, vers le Fils et jamais sur autre chose, jamais sur lui-même.

Chez Corneille, le païen

C’est exactement la même chose qui se produit chez Corneille, le païen (Actes 10). Stupéfait de cette similitude, Pierre pose alors une question décisive : Peut-on refuser de baptiser ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien nous, les juifs ? Actes 10.47

Si Dieu ne fait pas de différence, comment des hommes oseraient-ils en faire ? Les païens croyants sont accueillis par Dieu dans son Église au même titre que les juifs qui croient en Jésus, et cela au mépris de toutes les distinctions habituellement faites par les juifs. Païens et juifs vont former une seule Église de Jésus-Christ.

Au concile de Jérusalem (Actes 15.8-9) Pierre exige cet accueil envers les païens et Jacques, le président, sanctionne officiellement cette décision d’unité.

A Ephèse

La même chose  se produit aussi à Éphèse (Actes 19). Des croyants restés attachés à Jean-Baptiste, faute d’en savoir plus, découvrent l’œuvre de Jésus. Ils l’accueillent, sont investis du Saint-Esprit et unis à l’Église comme Corneille et les Juifs de Jérusalem. Comme il n’y a pas d’Église des païens, il n’y aura pas non plus d’Église selon Jean-Baptiste.

A Samarie

C’est enfin ce qui s’est passé à Samarie, suite à l’évangélisation menée par Philippe (Actes 8). Apprenant que beaucoup de Samaritains ont cru, Pierre et Jean viennent de Jérusalem, leur imposent les mains et alors, mais alors seulement, les Samaritains reçoivent le Saint-Esprit.

Il n’y aura donc pas non plus d’Église samaritaine différente, séparée d’une Église juive, mais une seule Église de Jésus-Christ où toute séparation entre juifs et païens, entre esclaves et libres, entre hommes et femmes disparaît. Sans aucun égard pour tous les préjugés séculaires si bien ancrés dans les esprits !

Il n’y a donc qu’une seule Église dont tous les membres reçoivent dès le départ, au moment même de leur nouvelle naissance, le Saint-Esprit. Ils l’ont reçu, ils en ont été remplis. Le Saint-Esprit a été répandu sur eux : les descriptions varient pour une seule et même expérience fondatrice

Mais à tous ceux qui l ‘ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.  Jean 1.12-13.

Le Saint Esprit dans la sanctification

Il importe dès lors que ce Saint-Esprit reçoive toute la place, puisse jouer entièrement son rôle de sanctification, qu’on lui donne les pleins pouvoirs de propriétaire, qu’il puisse nous remplir et toujours à nouveau. C’est l’évènement central dans le plan général de Dieu résumé par ces  citations d’Ephésiens

C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme, souvenez -vous que vous étiez en ce temps -là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.

Mais maintenant, en Jésus -Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, Ephésiens  2.11-14

et

selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre…

En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint -Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, pour célébrer sa gloire. Ephésiens 1.9b-10 ; 13-14.

C’est ainsi que le Nouveau-Testament présente les choses, sans amplifier ou minimiser un aspect particulier, ce qui entraîne des divergences confessionnelles.

III. L’impact de la Pentecôte sur l’histoire du monde

Unité réalisée par le Saint Esprit

Les politiques et les religions rêvent d’unité, ils y aspirent comme à un but lointain, courant de congrès en commissions. Fatigue bien inutile : Dieu l’a déjà réalisée, tout comme la paix. Elle aussi ne se trouve qu’en lui, mais réellement. A nous de prendre conscience de ce fait, d’en prendre possession pour la préserver, en rejetant tout ce qui la détruit dans nos préjugés et notre mentalité qui a besoin de sanctification.

Un peuple unique avec une nouvelle identité

Le Seigneur a vaincu ce qui crée les barrières : le péché. Il a établi un lien intime et éternel : l’action du Saint-Esprit dans une mentalité en chantier de reconstruction sur la base de l’amour.

La Pentecôte est l’anniversaire d’un peuple d’un genre unique, tiré de toutes les nations du monde,. Ce peuple est doté d’une identité nouvelle que chaque membre a choisie personnellement. Il l’a reçue en réponse à la repentance et à l’accueil confiant du Seigneur Jésus. Ce peuple est une société d’un genre tout nouveau. Elle est engendrée, nourrie, guidée par Dieu lui-même à travers sa Parole. Revenons donc sans cesse à cette Parole, au moins chaque jour.

A la Pentecôte le Seigneur est revenu habiter en permanence parmi les hommes, dans l’Église. Il lui donne l’équipement, le plan d’action, les indications nécessaires pour son service de témoin et d’enseignante de sa pensée.

Sainteté de Dieu et salut gratuit

Et le message chrétien est nouveau, lui aussi. La sainteté de Dieu ne badine pas avec le péché. Mais un salut gratuit, déjà accompli par lui-même en Jésus Christ est proposé à quiconque sans discrimination. Ce message est centré, non sur un système, un homme, mais sur Jésus, Fils de Dieu fait homme, confirmé comme Sauveur par sa résurrection et magnifié comme Dieu par son ascension.

L’Eglise, nouveau peuple de Dieu

Par le phénomène des langues Dieu avait encore un autre objectif en vue. Les Pharisiens et les Sadducéens se croyaient les seuls destinataires et dépositaires de la révélation et des bienfaits de Dieu. Leur système s’est totalement discrédité car ils ont assassiné Celui qui était sa raison d’être. Dieu y met fin en lançant l’Église. Ce sera le nouveau peuple de Dieu jusqu’au jour où les Juifs accueilleront aussi Jésus comme leur Messie.

Et remarquons-le bien. En ce jour de Pentecôte c’est en plein Temple de Jérusalem, au cours d’une des fêtes juives majeures que Dieu lance aux juifs un démenti cinglant.

Hommes Israélites, écoutez ces paroles !

Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.

Cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. 

Dieu l ‘a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il soit retenu par elle. Actes 2. 22-24.

Devant les juifs venus du monde entier, Dieu glorifie comme son Envoyé et comme Dieu le Christ qu’ils avaient misérablement assassiné sans vraie raison.

La Pentecôte, victorieuse sur Babel

Babel avait concrétisé l’impossibilité de s’entendre et de vivre ensemble, si c’est contre Dieu. La dispersion fut l’aboutissement normal des entreprises de l’homme. Il était fier de sa prétendue indépendance, centré sur lui-même et sur ses aspirations excluant Dieu. Il prétendait mettre Dieu de côté et n’a fait que détruire un cadre de vie déjà compromis par le péché.
A la Pentecôte des hommes que tant de choses séparent, sont unis pour l’éternité par Dieu. C’est grâce au sacrifice d’un Sauveur qu’ils accueillent aussi comme le Seigneur de leur quotidien.

Babel ou Pentecôte : voilà le choix qui s’offre toujours encore à l’humanité. Mais il faut bien noter que Pentecôte vaincra toujours Babel qui n’a aucun avenir. Pentecôte ouvre sur une vie terrestre qui vaut d’être vécue. Elle débouchera sur une éternité dans l’union directe avec le Seigneur et tous les frères et sœurs du monde entier et de toute l’histoire.

J-J. Streng

Dans les jours sombres, croire en la résurrection ?

Croire en la résurrection alors que tout pousse au désespoir

En lisant les Evangiles à propos du jour de Pâques, le jour de la résurrection du Christ, on est frappé de l’atmosphère qui règne parmi les disciples ce jour-là : une profonde tristesse qui va peut-être jusqu’au désespoir.

D’abord ils ont perdu leur Maître, crapuleusement assassiné par les autorités. Avec lui sont morts tous les espoirs qu’ils avaient fondés sur lui. Et voilà maintenant que même son corps a disparu. Ils avaient à peine commencé à faire leur deuil et déjà tout se complique et s’aggrave encore. On est à mille lieues du triomphe qu’un examen superficiel aurait attendu.

Et pourtant la journée si sombre finira brusquement dans une joie débordante : celle qui fait croire en la résurrection

Qu’est-ce qui a provoqué ce complet retournement de la situation ?

 Luc 24 : 13-35.

Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades; et ils s ‘entretenaient de tout ce qui s’était passé.Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus s’approcha, et fit route avec eux.Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.

Il leur dit: De quoi vous entretenez -vous en marchant ?

Et ils s’arrêtèrent, l’air attristé. L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es -tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours ? -ci-

Quoi ? leur dit -il.

-Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l’on livré pour le faire condamner à mort et l ‘ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.

Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés; s’étant rendues de grand matin au sépulcre et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant. Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit; mais lui, ils ne l’ont point vu.

Alors Jésus leur dit:

O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait -il pas que le Christ souffre ces choses, et qu’il entre dans sa gloire. Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.

Lorsqu’ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin. Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir
approche, le jour est sur son déclin.

Et il entra, pour rester avec eux. Pendant qu’il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux.

Et ils se dirent l’un à l’autre: Notre coeur ne brûlait -il pas au-dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ?
Se levant à l’heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux, assemblés et disant: Le Seigneur est
réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l ‘avaient reconnu au moment où il rompit le pain.

Les événements du dimanche de la résurrection

De sombres jours

C’était déjà le 3e jour sans le Maître, avec qui ils avaient partagé le quotidien pendant plus de trois ans. Désemparés, ils ne savaient plus que faire de leur temps, ni d’eux-mêmes. La matinée s’annonçait aussi sombre que la veille et dans la chambre haute il devait régner un silence lourd, malgré le nombre des personnes réunies là.

Ils restaient enfermés par peur des autorités. Celles-ci, après avoir éliminé le Maître, devaient certainement chercher à faire de même des disciples, pour mettre fin à ce mouvement si gênant qui les avait tant exaspérées.

Des faits déconcertants

Très tôt Marie de Magdala était partie avec deux autres femmes rendre les honneurs funéraires au corps du Seigneur. Mais elles étaient rentrées prématurément, avec encore une nouvelle accablante : on a enlevé le corps du Seigneur !

Bien sûr, Marie avait ajouté d’importants détails (v.23), mais ça, on l’avait à peine entendu ; de toute façon on n’a pas l’habitude d’accorder grand crédit à ce que dit une femme.

Résultat : ces femmes les ont déconcertés (v.22). Ils entendent la nouvelle la plus formidable qui soit, mais par une femme, alors elle tombe à plat. Pire, elle ajoute au désarroi ! La nouvelle la plus libératrice qui soit, reçue sans foi, laisse indifférent et peut même augmenter le trouble.

Curieux, comme nos oreilles peuvent être sélectives quand un fait biblique leur parvient ! Et pourtant Marie, il y a longtemps qu’ils la connaissaient comme une personne sérieuse, fiable.

Au cours de la journée deux de ces disciples s’en retournent tout tristes (v.17) chez eux, à Emmaüs, à 12 km de Jérusalem. En effet leur espoir que ce serait Lui qui restaurerait Israël (v. 21) est désormais anéanti et ils n’ont donc plus rien à faire en ville.

En chemin ils rencontrent un étrange rabbin inconnu qui leur donne un cours d’instruction biblique comme ils n’en avaient entendu qu’avec leur Seigneur. Leur cœur en devient tout brûlant en eux. Mais ça ne va pas plus loin, sauf que pour en apprendre encore plus, ils l’invitent à passer la nuit chez eux. C’est la fin de cette triste journée !

Convaincus de la résurrection

Pas du tout : peu après, alors que la nuit est tombée, voilà que les deux ressortent, tout joyeux, complètement transformés et pressés d’avaler en sens inverse les 12 km vers Jérusalem. Or un juif normal évitait de voyager à pied de nuit.

Eux n’ont qu’un souci : retrouver leurs amis dans la chambre haute (v. 33). Ceux-ci aussi n’étaient plus du tout les mêmes. Plus de tristesse, ils étaient tout excités et disaient tous : « Le Seigneur est réellement ressuscité et il s’est montré à Simon » (v.34.)

Tous, à présent, sont convaincus que le Seigneur est ressuscité ! Mais comment sont-ils donc parvenus à cette certitude ? Qu’est-ce qui a été décisif pour les convaincre ?

Qu’est ce qui convainc ?

D’abord deux affirmations fondamentales : la 1re nous est familière, mais a besoin d’être approfondie ; la 2e peut surprendre à première vue.

1. Les miracles ne convainquent pas à eux tout seuls.

Ils étonnent, remplissent d’admiration ou d’enthousiasme, mais ne font pas changer de position spirituelle. Les amis de Jésus dans la chambre haute ont entendu les trois femmes annoncer la résurrection et ça n’a rien changé.

Pierre, lui, est allé au tombeau, il l’a vu déserté par les gardes romains et vide. Il y est entré (Jean 20) et il a surtout vu la disposition très particulière des bandelettes de Jésus puis il est reparti, consterné, mais il n’a pas cru.

Les ennemis de Jésus avaient vu Lazare sortir de son tombeau, empêtré dans ses bandelettes. Tout ce que cela leur a inspiré, c’est l’urgence d’éliminer à la fois Lazare le ressuscité et Jésus qui l’a ramené à la vie, comme des preuves vraiment trop gênantes.

Au mont Carmel tout Israël a vu l’intervention sensationnelle de Dieu lui-même sur la demande d’Elie. C’était tellement évident qu’ils ont alors tous proclamé : « C’est l’Eternel qui est Dieu ! » Une démonstration absolument unique et exaltante ! Mais le lendemain chacun est retourné à ses pratiques païennes habituelles (1 Rois 18).

2. Ce qui est beaucoup plus inattendu, c’est que la Parole de Dieu ne convainc pas non plus à elle seule.

Quel meilleur professeur de théologie peut-on souhaiter que Jésus lui-même ? Pendant peut-être une heure et demie sur la route d’Emmaüs les deux disciples ont écouté un cours fondamental par le Seigneur. Du sérieux et leur cœur en était tout transporté, mais ce n’est pas allé plus loin.

Plus étonnant encore : aux v. 19-24 les deux hommes expliquent à leur mystérieux compagnon ce qui les rend si tristes : en quelques mots ils exposent l’essentiel de l’Évangile, la résurrection y comprise ! Voilà ce qui les désespère tant ! Même le Sermon sur la Montagne n’a pas seulement été entendu par les disciples, mais par tous ceux qui étaient là, y compris ceux qui allaient devenir, quand même, ses ennemis. Ils en ont été frappés, impressionnés, sans plus. Aujourd’hui certains diraient : « C’était un beau sermon » ; « Il a bien parlé ».

Bien loin de se laisser séduire par ce genre d’enthousiasme, Jésus s’en méfiait et le fuyait.

Un miracle ne trouve tout son sens que mis en correspondance par la foi avec la Parole : voyez la réflexion de Jean devant le tombeau : Jean 20.8-9.

Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi; et il vit, et il crut. Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture, Jésus devait ressusciter des morts.

Et cette Parole doit être centrée sur Jésus : les yeux des deux hommes se sont ouverts (v. 31) quand ils ont réalisé que tout ce que le mystérieux rabbin leur avait expliqué non seulement concernait Jésus, mais se concentrait sur la mort et la résurrection de Jésus-Messie de Dieu, une résurrection prouvée sous leurs yeux par la manière si caractéristique et si personnelle de leur Maître de rompre le pain. Honnêtes devant Dieu et avec eux-mêmes, ils ont cru, ils ont accueilli le don de la foi et en ont été transformés en profondeur.

Retenons donc ceci : l’aspect décisif de l’évènement de Pâques, c’est cette mise en correspondance par la foi des annonces prophétiques par l’Ancien-Testament et par Jésus lui-même avec sa mort et sa résurrection.

Voilà ce qui convainc et libère de leur désarroi les deux disciples à Emmaüs et les 120 à Jérusalem , voilà ce qui provoque leur témoignage courageux. Si l’Écriture ne nous donne pas le sens de la mort et de la résurrection de Jésus, la mort et la résurrection de Jésus ne nous donnent pas le sens de l’Écriture. Mais les deux mises ensemble, l’une comme explication de l’autre, forment le message de la Bonne Nouvelle qui a révolutionné le monde et qui garde toute sa puissance pour le faire encore.

Insistons sur ce point : ce qui dans l’œuvre de Jésus doit être particulièrement mis en relation avec l’Écriture, c’est sa mort et sa résurrection. C’est le scandale intolérable du christianisme : Dieu a accepté de mourir et en mourant il a fait éclater la réalité et l’horreur du péché. Et ceux qui se scandalisent ainsi, ne veulent pas voir/ croire que ce même Messie mort est aussi ressuscité, qu’il est vivant aujourd’hui, le vrai Maître du monde et son prochain juge.

Les foules aiment un Messie qui multiplie le pain, guérit des malades et ressuscite des morts. Elles seraient enchantées de pouvoir faire d’un tel homme leur roi. Or Jésus a refusé une telle carrière parce qu’au-delà des besoins matériels, bien légitimes des hommes, il visait le problème spirituel fondamental du péché que lui seul pouvait régler et dont la solution peut seule changer l’existence humaine.

Et quand Jésus est arrivé tout près du but de tout son ministère, quand il est accusé par les autorités devant Pilate, les mêmes foules n’ont apparemment pas de mal à crier : « Crucifie, crucifie ! »

Le christianisme, la vraie religion ?

N’est-ce pas la conclusion logique de tout ce qui précède ? Eh bien, quitte à vous surprendre encore : pas du tout et surtout pas ! Non parce que son enseignement serait faux, mais parce qu’il n’y a qu’une vérité, la Bible et que la Bible condamne comme menteuses ou trompeuses toutes les religions, y compris et surtout les formes religieuses du christianisme.

Et qu’est-ce donc qu’une religion ? C’est un mot sur la définition duquel les spécialistes se battent depuis toujours. Pour être simple, quitte à manquer de nuances, on peut dire que c’est un système de spiritualité intellectuelle et pratique dans lequel la révélation biblique a entre 0 et 99 % de place. 0 %, c’est la multitude des religions, dont certaines passent pour très respectables, mais d’où la vérité biblique est totalement absente. 99 % ou moins, ça peut être ma propre foi si je laisse à la pensée humaine un tant soit peu d’autorité à côté ou au-dessus de celle de Dieu. A titre d’exemple voici une définition de la grâce : la grâce est le couronnement des efforts que l’homme fait pour être sauvé ! C’est subtil, mais un poison violent.

Dans l’esprit des gens qui pratiquent une religion, il y a un nombre de choses à faire et quantité de choses à éviter de faire et alors Dieu leur est favorable il les bénit et ils peuvent obtenir de lui ce qu’ils désirent.

C’est ainsi que fonctionnent les amis de Job : Job 11.13-18. Dans un tel système marchand l’homme accepte de payer le prix qui lui est demandé, en argent, en efforts ou en sacrifices et il se croit alors en droit d’attendre de Dieu ce qu’il lui demande. C’est ce que signifie, par la négative, une exclamation telle que : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’il me traite ainsi ? »

Au Carmel les prêtres de Baal ont fait tous les rites, les danses sacrées nécessaires pour que Baal fasse pleuvoir, lui, le dieu des orages. Ils ont même ajouté des incisions sur leur corps pour être sûrs de le convaincre et voilà qu’il ose ne rien faire ! Face au Dieu véritable le système religieux se bloque. Elie, lui, ne pratique aucun sport religieux, aucun rite, aucune formule magique. Il compte sincèrement sur son Dieu, il l’appelle et reçoit un exaucement qui dépasse sa propre attente.

Normalement le dieu d’une religion fait ce que l’homme attend de lui. Autrement dit l’homme sait comment son dieu pense ; le mode de pensée de l’un est le même que celui de l’autre.

Esaïe dit exactement le contraire à propos du Dieu véritable :

Esaïe 55.8-9

Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, Et mes pensées au-dessus de vos pensées.

Paul tient le même langage :

1 Corinthiens 2.9-10

Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’oeil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l ‘aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs
de Dieu.

On peut citer des prêtres païens, mais les autorités religieuses juives qui méprisent souverainement les adorateurs d’idoles, ont pourtant la même mentalité. Selon leurs conceptions le Messie viendra revêtu de la puissance de Dieu restaurer la gloire ancienne du royaume de David et expulser l’occupant romain.

Or Jésus a refusé tout au long de son ministère tout ce que les conceptions religieuses juives voulaient qu’il devienne ou fasse comme Messie humain . Et c’est pour ce refus qu’on l’a assassiné.

Le diable lui-même fonctionne de cette façon. « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres… » Le Fils de Dieu n’a pas de raison d’être limité par la condition humaine générale ; il a des avantages dont il peut librement profiter.

Les promoteurs de la théologie de la prospérité vivent dans un luxe choquant sur le dos des adeptes qu’ils exploitent sous prétexte qu’un enfant de Dieu ne doit pas être pauvre. Le Vatican a toujours considéré que le vicaire du Christ sur terre devait vivre dans un faste digne de Dieu.

Dans une religion il y a des miracles, des apparitions célestes, des signes extraordinaires, considérés comme autant de preuves. Inutile de s’attarder à la foule de miracles qu’on peut appeler absurdes, parce qu’ils ne sont faits que pour épater les naïfs : du sang coagulé qui redevient liquide, le soleil qui fait des pirouettes, une prétendue vierge qui apparaît à des enfants.

Parlons plutôt des miracles religieux centrés sur Jésus : « Maître, nous voudrions te voir faire un miracle » = organise nous un beau spectacle religieux. « Si tu es le Fils de Dieu, lance-toi dans le vide » du haut du Temple = tu auras pour
toi la confirmation éclatante que tu es bien le Fils de Dieu et surtout les gens seront bien obligés de croire en toi. Obligés de croire ! Ou encore plus incontournable : « Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix…

C’est là qu’on touche à la différence la plus définitive entre les religions, même chrétiennes, et la révélation biblique. C’est là que se révèle le caractère bassement humain de toute religion, même si elle se prétend révélée. Tôt ou tard, et souvent très vite, la religion, comme les idéologies politiques, tombent dans la tentation de forcer les gens à croire et donc de persécuter et même de martyriser ceux qui n’ont pas choisi librement de croire en elle.

Il faut oser faire cette double affirmation : Tout système qui se permet d’utiliser la force, la violence, la persécution pour se faire des adeptes, prouve par là qu’il n’est qu’humain, misérablement humain, quels que soient les oripeaux sacrés sous lesquels il déguise cette origine.

Ensuite un système qui a besoin de la violence pour s’imposer, prouve par là qu’il ne croit pas en lui-même, en sa pertinence, en sa solidité, et surtout qu’il a peur, consciemment ou non, peur de s’écrouler, s’il n’a pas recours à la force pour se maintenir.

A tout cela s’opposent deux autres faits centraux de la Bible. D’abord Jésus n’a jamais utilisé, ni permis ou recommandé d’employer la force pour répandre ou sauvegarder l’Évangile. Dans son histoire l’Église dite chrétienne a osé le faire et certaines confessions s’y lancent allègrement de nos jours. Que Dieu en ait pitié ! Ensuite Dieu aime l’homme, sa créature ; il respecte ses choix, quels qu’ils soient et il ne veut de relation que volontaire, librement choisie et cultivée par l’homme.

Toutes ces suggestions, tentations soufflées à Jésus par l’esprit religieux pour obliger les hommes à croire en lui, il les a rejetées. A cause de cela la religion déçue, exaspérée l’a assassiné. Mais la croix sur laquelle la religion s’est vengée de lui, cette croix a scellé la mort de la religion.

La merveille de Pâques, ce n’est pas le miracle de ceux qui prétendent que le Fils de Dieu aurait au dernier moment été remplacé par un autre et aurait ainsi échappé à la mort. Le miracle de Pâques, c’est que Jésus a affronté franchement Satan et la mort et la religion et le péché. Il les a vaincus et l’a prouvé par sa résurrection.

Et pour quiconque croit en la résurrection, cette victoire le libère du visage terrifiant de la mort en lui ouvrant la vie éternelle, elle le libère du péché pour lequel le pardon est offert et qui n’est plus une fatalité incontournable. Elle le libère de la religion où l’homme reste seul dans son légalisme, face à une divinité silencieuse.

Désormais il est aimé comme son enfant par Dieu et son Fils qui viennent faire leur demeure en lui et qui l’accueillent dans la famille de l’Église. Le chrétien n’est pas un « esclave » mais un enfant de Dieu libre, parce que si le Fils affranchit quelqu’un, celui-ci est réellement libre. Libre et aimé, libre parce qu’aimé, ce qui le conduit naturellement à vouloir servir Dieu, par choix et non par obligation.

Ce respect du Créateur pour sa créature, son refus de toute autre relation avec elle qu’une relation fondée sur l’amour et cultivée dans la confiance, c’est aussi ce que la foi biblique a de plus noble et de plus contraire à la religion.

C’est la résurrection qui ouvre et garantit à l’homme cette nouvelle perspective de vie avec son Créateur, dès ici-bas sur terre et dans l’éternité, auprès de lui. Le tentateur offre à l’homme la religion avec le légalisme, l’incertitude quant à l’avenir et l’angoisse de la mort. Le Ressuscité apporte et garantit au pécheur repentant le pardon, la paix intérieure, la liberté, la joie d’être aimé et d’aimer en retour. Tout cela sans fin.

J.J.Streng