Catégorie : Approfondir

Comprendre, vivre et approfondir la foi chrétienne

Qui n’a pas eu peur de Saul ? Ananias le disciple clé

Ananias, le disciple au rôle clé

Ananias, un homme assez effacé dans le Nouveau Testament a joué un rôle clé dans un moment stratégique.

À qui pensez-vous en entendant le mot « disciple » ?

  • aux douze hommes qui ont suivi Jésus trois ans et ont répandu l’Évangile dans le Bassin méditerranéen ?
  • à tel ou tel autre que les douze et qui s’est aussi mis au service du Seigneur,
  • à vous-même, parce que vous aussi, vous voulez servir le Seigneur et faire avancer son royaume à votre niveau

Les trois sont la bonne réponse.

Saul mis sens dessus dessous par Dieu

Saul arrive en vue de Damas, respirant la haine et le meurtre contre les chrétiens. Dieu l’arrête, le jette à terre, lui ôte la vue : « Tu prétends me servir, en fait tu me persécutes ! Mais je vais tout de même te prendre en charge. Lève-toi, va en ville et là on te dira ce que tu dois faire.»

Fier et plein d’assurance un quart d’heure tôt, maintenant cet homme tâtonne et doit se laisser guider par la main.

Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananias.

Le Seigneur lui dit dans une vision : Ananias !
Il répondit:Me voici, Seigneur!

Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans la rue qu’on appelle la droite. et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car il prie, et il a vu en vision un homme du nom d’Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu’il recouvre la vue.

Ananias répondit : Seigneur, j’ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints dans Jérusalem. Et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom

Mais le Seigneur lui dit : Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël. Et je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom.

Ananias sortit. Et, lorsqu’il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.

Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé ; et, après qu’il eut pris de la nourriture, les forces lui revinrent. Saul resta quelques jours avec les disciples qui étaient à DamasActes 9.10-19

1. Un disciple : quelqu’un qui écoute son Seigneur

Entendre Dieu, c’est naturel, pas effrayant

Les choses se passent aussi naturellement qu’à la maison, quand on appelle un enfant :

Ananias n’est ni impressionné, ni effrayé, par l’appel de Dieu mais simplement prêt à se laisser diriger v 10
Et pourquoi faudrait-il que ce soit fantastique ?…

Si le seigneur nous trouve disponibles, attentifs, il sait se faire entendre très simplement, sans rien d’impressionnant.

Entendre, c’est obéir

Ananias entend et répond, prêt à agir.

Une vraie écoute débouche directement dans l’action.

Dans plusieurs langues, « entendre » signifie aussi « obéir »
C’est par cette qualité d’écoute qu’on entre dans la vie chrétienne et qu’on y continue jour après jour. C’est aussi normal et vital que l’habitude de manger.

Un temps d’écoute du Seigneur au début de la journée

Il y a évidemment les tâches quotidiennes, le métier.
Eh bien, s’il est naturel que le disciple commence sa journée par un temps secret d’écoute du Seigneur, la suite visible de la journée peut être la même que pour un non chrétien.

Mais elle se fait dans un état d’esprit, avec une tonalité particulière qui lui vient de ce contact secret de ce matin et de son oreille qui reste attentive à Dieu à tout moment :

Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu1 Corinthiens 10.31

On est ainsi sérieusement consacré au Seigneur tout en vaquant aux tâches ménagères, au travail du bureau ou du poste de fabrication.

La vie chrétienne comme celle d’une plante avec du visible et de l’invisible

La vie chrétienne ressemble à celle d’une plante. Il y a la partie aérienne, bien visible, qui découle de manière vitale de la partie souterraine, invisible. Un arbre a un réseau de racines aussi étendu sous terre que le réseau de branches en l’air. Ces racines lui apportent la nourriture, l’équilibre, la stabilité. Autant de choses indispensables au chrétien, qui les reçoit par son enracinement dans le Christ :

Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d’après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces.Colossiens 2.6-7

Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples.Jean 8.31.

2. Un disciple : quelqu’un que le Seigneur emploie

Dieu appelle et Ananias répond :

« Me voici ! », c’est-à-dire « Voilà, je suis à ta disposition, dis-moi ce que tu veux que je fasse ».

Et Dieu l’envoie auprès de Paul.

Attention à ne pas inverser les rôles !

Certains chrétiens appellent Dieu pour lui donner des ordres, pensant qu’il va répondre : « Me voici ! », prêt à faire ce qu’ils vont lui commander.

Sauvés pour appartenir à Dieu

Quand Dieu nous a sauvé, ce n’était pas pour nous tirer d’un faux pas, mais nous épargner une perdition éternelle bien méritée. S’il restaure ainsi notre vie, de toute façon perdue, cette vie n’existe plus que grâce à son intervention, elle lui appartient logiquement. Nous sommes sauvés pour servir.

Avec un plan qui donne du sens à la vie

Mais la grâce de Dieu va bien plus loin que cela. Non seulement il la fait repartir, mais il lui fixe un programme, un plan. Il donne un sens à cette vie, et pour réaliser ce plan, il lui accorde des outils, des dons naturels et spirituels. Et, suprême cadeau, un maître d’œuvre qui va le guider, le fortifier pour ce travail, le St Esprit (Ac 5.32).

Un plan révélé dans les moments d’intimité

Tout cela le Seigneur le montre quand on vient à lui, dans des moments d’intimité avec lui. C’est à un tel échange que nous assistons en lisant les v. 10-16.

Ananias disponible pour Dieu

Dans son rendez-vous quotidien avec son Maître, Ananias a dû lui dire sa disponibilité, sa disposition à le servir, s’il avait quelque chose à lui faire faire ce jour-là.
Et Dieu l’envoie alors auprès de Paul.

Ni contraints ni forcés, … volontaires

Mais Dieu ne le force pas, Dieu ne force personne, il n’est servi que par des volontaires.

Pour un service précis

Dieu dit qu’il a choisi Saul pour un service précis. Et on voit ici qu’il a fait pareil pour Ananias ce jour-là.

Pourquoi pas nous, et peut-être aujourd’hui même ?

Entrer dans le programme de Dieu

Remarquez aussi que ce jour-là Ananias ne s’est pas demandé ce qu’il pourrait bien faire pour le Seigneur. Pour lui il s’agit, non de faire lui-même le programme, mais de connaître celui du Seigneur et d’y entrer au moment où Dieu a besoin de lui, en lui laissant la direction des opérations.

Parce qu’alors Dieu prépare le champ d’action, le travail à faire, il fournit les outils et il dirige les personnes et les choses par son Esprit.
Le bonheur, c’est cela, aussi simple que cela : savoir que je suis justement là où le Seigneur voulait que je sois, et en train de faire ce qu’il voulait que je fasse.

3. Mais il peut y avoir des problèmes

Confronté à l’ennemi public n°1 de l’Eglise

Pour Ananias le programme comporte effectivement une grosse surprise. L’homme à visiter, ce n’est pas un anonyme ordinaire, c’est carrément l’ennemi public n° 1 de l’Église dans toute la région. Il s’agit tout simplement de se jeter dans la gueule du loup :

Seigneur, j’ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints dans Jérusalem. Et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom. 13-14.

Quel  sentiment inspire ces paroles d’Ananias ?

Naturellement, cela peut être de la peur et qui irait crânement à un tel rendez-vous sans aucune appréhension ? D’autres commentateurs parlent d’incrédulité.

Ni peur, ni incrédulité

Mais le comportement d’Ananias ensuite, auprès de Paul, n’est ni celui d’un peureux et encore moins d’un incrédule. Ananias est un homme qui ne se laisse pas emporter par sa première réaction épidermique.

Et si c’était une ruse ?

C’est qu’il est difficile de concevoir une telle volte-face, aussi brutale que radicale. Et si ce n’était qu’une ruse pour s’introduire facilement dans l’Église et y commencer tout de suite ses ravages ? (Mais ça, Dieu l’aurait su).

 Risque de livrer l’Eglise à l’ennemi ?

Ananias est sans doute un responsable d’Église. Aller trouver Saul, c’est fournir à l’ennemi de l’Église dès son arrivée une cible idéale pour la réussite de sa mission. Il suffirait à Saul de suivre ensuite le filon ainsi livré sur un plateau d’argent. Un responsable d’Église ne peut tout de même pas faciliter la sale besogne du destructeur. Et le Seigneur veut-il ainsi enlever à son Église ce dirigeant ?

Retournement de Saul réel  mais pas encore bien clair pour Ananias

La réalité, c’est que le retournement de Saul est bien réel et sans aucune arrière-pensée. Il n’y a donc aucun danger. Mais ça, ce n’est peut-être pas encore bien clair pour Ananias et pour l’instant il doit y aller par la foi (pas par incrédulité).

Il doit se dire que si Dieu demande ce service, c’est que ce service est faisable et que Dieu l’y aidera en lui donnant la bonne attitude et les paroles justes. Et c’est ce qui arrive.

Objection d’Ananias : pas la peur mais le besoin de comprendre

Un commentateur dit que quand Dieu donne un ordre, il faut l’exécuter sans discuter. Ca a une allure un peu dictatoriale. Tout le problème est de savoir pourquoi Ananias fait son objection. Est-ce, comme Moïse envoyé chez Pharaon, pour refuser d’y aller ? Je ne le pense pas, c’est plutôt par perplexité, par besoin de comprendre quelque chose qui dépasse une compréhension ordinaire.

Dieu accepte la discussion

Et quand Dieu voit que la motivation n’est pas négative, il accepte la discussion. Ici celle-ci prend 4 versets, à la fin de Job ce sont 4 chapitres entiers.

Dieu servi par des  amis, pas par des esclaves

Dieu est amour dans toute sa personne et non un tyran. S’il demande que nous le servions, ce n’est pas simplement parce que ce n’est que juste. Il aime ceux qui le servent et ne veut pas d’un service d’esclave, mais que ce service se déroule dans un climat d’amour, donc aussi de confiance réciproque.

Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.Jean 15.15

4. L’entrevue avec Saul

Ananias a quand même dû aller chez Saul « en marchant sur des œufs ».

Comment cette rencontre va-t-elle se passer ?

Saul tombé de haut

Quand Ananias ouvre la porte, son interlocuteur n’a plus rien du pharisien fier, du plénipotentiaire venu de Jérusalem ravager l’Église. C’est un pauvre homme ravagé de remords d’avoir persécuté Dieu qu’il pensait servir, tombé du haut de toutes ses illusions et erreurs de pharisien, abattu par trois jours de jeûne et tâtonnant pour venir accueillir l’hôte que Dieu lui a annoncé.

Pardon, restauration, bénédiction

Ananias laisse Dieu lui faire voir Paul, comme lui-même le voit : un pauvre homme pitoyable, désemparé, qui a besoin d’entendre que Dieu accueille sa repentance, lui pardonne et reprend la route avec lui en lui donnant son St Esprit. Sa première parole nous dit clairement l’état d’esprit d’Ananias, l’ambiance de l’entretien qui vient :

Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.v. 17.

Ananias, un frère envoyé par le Seigneur

Imaginez la bénédiction, la grâce qu’a dû être pour Paul cette apostrophe « mon frère », accompagnée du geste d’imposition des mains (affection, identification, bénédiction, guérison). C’est la première parole qu’il a entendue d’un chrétien. Ananias était à mille lieues de toute pensée de supériorité, de jugement, de vengeance.

Au-delà de toutes les apparences positives ou négatives, c’est d’abord son frère, parce que désormais ils ont le même Père céleste et le même Sauveur.

Et ensuite : Le Seigneur Jésus qui t’est apparu… m’a envoyé.
Ce que tu es en train de vivre et qui a formidablement tout bouleversé dans ta vie, tout cela est sous le contrôle du Seigneur Jésus. Il me conduit et m’utilise, il te conduit et a aussi un plan pour ta vie. Il te le montre par un signe matériel : il te rend la vue et un signe spirituel : il t’accorde son Esprit = sa présence même dans ton quotidien.

A quoi reconnaît-on un disciple ?

Un disciple se reconnaît à sa manière d’aborder l’autre, aux paroles qui lui viennent spontanément à l’adresse de l’autre, à sa disponibilité pour transmettre à l’autre les bienfaits que Dieu lui destine.

Être une bénédiction

J’ai lu dernièrement la petite anecdote suivante. Dans un village, à l’école, c’est un jour particulier : l’inspecteur visite les deux classes. Il a assisté à plusieurs cours et parlé aussi bien avec les deux maîtres qu’avec les élèves. Mais avant de repartir il veut encore se faire une idée de la mentalité des enfants et leur demande ce qu’ils aimeraient faire plus tard. Vous imaginez facilement tous les rêves qu’il a ainsi entendu évoquer.

Mais il y a là une fillette qui n’a pas encore osé prendre la parole. L’inspecteur s’adresse à elle en particulier : « Et toi, qu’est-ce que tu voudrais être plus tard ? » La fillette, qui venait d’une famille chrétienne, lui dit, toute timide : « Je voudrais bien être une bénédiction. »

5. Une remarque sur le verset 18

Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé.

Ne passons pas sur ces quelques mots sans en mesurer le poids.

Un grand intellectuel avec des écailles

Ces écailles (erreurs, insuffisances) ne tombent pas des yeux d’un homme quelconque, il s’agit de Paul en qui les autorités de Jérusalem avaient certainement placé de grands espoirs pour la défense et la propagation de la vérité, telle qu’ils la concevaient.

Il avait un niveau universitaire et serait sans doute devenu un rabbin célèbre.
Et quand le St Esprit remplit sa vie, voilà sa profonde ignorance, son incapacité de discerner le vrai du faux est clairement signifiée par cet incident. Il en a dû être impressionné lui-même, puisqu’il l’a dit à son ami Luc.

Chrétiens évangéliques, ne vous laissez pas complexer

Relever ce détail est nécessaire, parce qu’il est de bon ton, dans les média de traiter de haut ces chrétiens évangéliques avec leur prétention de connaître la vérité et une vérité absolue, pensez donc !

Eh bien ne vous laissez pas intimider, ni dévaloriser, complexer parce que vous n’êtes pas professeur d’université, que vous n’avez pas fait d’études poussées.

Intellectuels au top  dans leur spécialité, ignares sur la Bible et la foi chrétienne

Ceux qui en ont fait, peuvent être très remarquables dans leur spécialité, mais parfois aussi d’une ignorance crasse sur notre Seigneur. Et ils vont cependant écrire en termes compliqués ou déclamer savamment devant un public respectueux des bêtises de première grandeur sur la Bible. C’est tout simplement un abus d’autorité.

Laissez les causer, vous en savez bien plus qu’eux et vous connaissez ce qui est essentiel. Et si l’occasion se présente, dites tranquillement ce qui est vrai, ce que vous en savez, même si ce n’est pas accepté. Laissez le St Esprit s’en occuper.

D’autres « Saul » en route pour Damas ?

Mais pensons aussi qu’il y a des Saul de Tarse, hommes ou femmes, avec de grands dons intellectuels et moraux. Ils sont sincères dans leur erreur, mais peut-être aussi en route vers Damas. Prier pour qu’ils fassent la rencontre qu’a faite Saul, que Dieu les saisisse, comme l’Église a dû le faire pour Saul.

En conclusion, relevons encore trois points

Ananias, disponible au moment stratégique

Comparé à celui qui deviendra l’apôtre Paul, Ananias reste bien petit et sans éclat. Mais être important aux yeux de Dieu, ce n’est pas briller devant les foules, ça peut être, sur l’indication de Dieu, faire un petit service décisif à un moment stratégique, en comptant sur l’aide du Seigneur pour parler, agir comme il le veut.

À Damas dans la situation périlleuse des chrétiens, Ananias s’est laissé convaincre et a rendu un service capital à Paul et donc à l’Église. Il peut en être de même pour nous, si nous sommes disponibles au Seigneur.

Paul reconnaissant

Mais Paul n’a pas oublié le service déterminant rendu par Ananias. Il le rappelle dans un témoignage public devant le peuple et les autorités juives de Jérusalem et aussi devant les Romains. Actes 22.12-16.

Ananias, en service de bénédiction

Imaginez l’attention et la joie avec lesquelles Ananias a ensuite suivi la trajectoire de Paul. Pensez à sa joie de n’avoir pas renoncé à aller voir Paul, à sa reconnaissance envers Dieu d’avoir pu, très simplement, donner en quelque sorte le coup d’envoi à ce ministère si marquant.

Il lui a transmis les indications de Dieu sur ce que serait sa carrière. Comme simple messager, sans y ajouter la moindre flatterie ou humiliation, mais en orientant le regard de Paul sur la force et la volonté de Dieu. Pour Paul il a été une grande bénédiction, ce qui est bien le bilan le plus enviable pour une carrière de chrétien.

J.J.Streng

L’appel d’un peuple choisi, aimé par Dieu

L’appel d’un peuple par Dieu

Vous êtes en effet un peuple qui appartient en propre au Seigneur votre Dieu.
C’est vous que le Seigneur a choisis, parmi tous les autres peuples de la terre,
pour être son bien le plus précieux
Deutéronome 7.6

L’appel de Dieu à son peuple, Israël, est une sorte de fil rouge. c’est une ligne de force dans l’ensemble de la  Bible.
Dieu veut  une relation avec son peuple et il désire qu’Israël, le peuple hébreu le choisisse comme son Dieu.
Les Hébreux reçoivent ici plus qu’un ordre. C’est une déclaration qui donne un sens à leur existence.  Ainsi Dieu nous donne de  comprendre au moins deux choses :

1. Dieu aime son peuple

Cet amour est la source de toute chose, comme le montre la venue de Jésus Christ.  Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle Jean 3.16.

Le livre du Cantique des Cantiques  le rappelle aussi par analogie avec l’amour d’un fiancé pour  sa fiancée.

L’image du couple, de la mariée et du mari,  va représenter la relation entre le peuple et son Dieu.  « Tu n’auras pas d’autres dieux » le montre aussi.

 2. Le libre arbitre de Dieu

Dieu choisit souverainement ; son choix  n’est pas en lien avec un mérite quelconque du peuple. Mais c’est bien plutôt un engagement inscrit depuis le début de la création.
Nous retrouvons dans le texte ces deux éléments qui rappellent  ce qui motive le choix de Dieu

Le Seigneur votre Dieu va vous conduire dans le pays dont vous devez prendre possession. À votre approche,
il en chassera des peuples nombreux…

Ne concluez aucun traité avec eux.
Ne vous alliez pas à eux par des mariages…Sinon ces étrangers entraîneraient vos descendants à se détourner du Seigneur
pour adorer d’autres dieux.

Vous êtes en effet un peuple qui appartient en propre au Seigneur votre Dieu. C’est vous que le Seigneur a choisis, parmi tous les autres peuples de la terre, pour être son bien le plus précieux.

Et il se montre « jaloux », de ce bien, prêt à le défendre et à le protéger.

Si le Seigneur s’est attaché à vous et vous a choisis, ce n’est pas parce que vous étiez un peuple plus nombreux que les autres. En fait vous êtes un peuple peu nombreux par rapport aux autres, mais le Seigneur vous aime, et il a accompli ce qu’il a promis à vos ancêtres : grâce à sa force irrésistible, il vous a fait sortir du pays où vous étiez esclaves…

Reconnaissez que le Seigneur votre Dieu est le seul vrai Dieu. Il maintient pour mille générations son alliance avec ceux qui obéissent à ses commandements, il reste fidèle envers ceux qui l’aiment ; mais il se dresse sans tarder face à ceux qui le haïssent, et il les fait mourir.
Prenez donc au sérieux les commandements…

Deutéronome 7. 1-11

3. La naissance d’une nation

Le verbe  aimer résonne  ici de manière particulière. C’est suite à l’amour de Dieu que l’on assiste à la naissance du peuple hébreu.
Cet amour se décline par la fidélité à de Dieu à ses promesse et à son alliance, par le don de sa loi, par ses avertissements, par la protection que Dieu accorde, par ses jugements

Devenir la nation de Dieu est un processus.

Traversée de la Mer des Roseaux avec Moïse

Quarante ans dans le désert ont été nécessaires pour passer de l’état d’esclaves à celui d’hommes  libres, passer des règles égyptiennes à celles de Dieu, d’une mentalité à une autre etc.  Cela s’apprend. Quand nous passons des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, du monde au peuple de Dieu, il nous faut aussi apprendre cette nouvelle identité et la vivre.

Pour ne pas arrêter notre processus de croissance et risquer le renfermement sur nous-mêmes, l’étroitesse d’esprit, la confusion entre nos idées et celles de Dieu, l’exclusion de ceux qui sont différents, il nous faut connaître les risques qu’ont rencontrés les Hébreux

Une double difficulté :

– D’abord l’influence religieuse des peuples qui les environnaient,
– Ensuite,  avoir un Dieu unique, et surtout un Dieu qu’on ne voit pas, qu’on ne peut pas représenter, n’est pas forcément facile à vivre.

Les tentations extérieures, les influences de ce monde sont tout aussi fortes à notre époque. Servir un Dieu qui ne se voit pas dans un monde où l’image a une telle force n’est pas toujours simple.

Faire la volonté de Dieu par amour

C’est l’amour qui nous permet d’accomplir la volonté de Dieu décrite dans sa parole. Et cet amour nous est donné gratuitement par Dieu en Jésus-Christ…  Quand Dieu appelle, il équipe aussi dans la mesure de notre disposition d’esprit.

Faire partie du peuple de Dieu nous stimule pour vivre les commandements du Seigneur, pour l’aimer et pour aimer notre prochain. C’est notre réponse au choix de Dieu et à son amour en notre faveur.

L’Église, un peuple appelé par Dieu

Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.

Vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

1 Pierre 2:9

L’expression « ceux que Dieu s’est acquis » signifie littéralement « possession » ou « acquisition ».
L’Église est l’acquisition de Dieu, sa possession, son bien propre.
Ce même mot se retrouve souvent pour parler d’Israël :

Maintenant, si vous écoutez ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez en propre entre tous les peuples, car toute la terre est à moi.

Exode 19.5

Car tu es un peuple saint pour l’Éternel ton Dieu; l’Éternel, ton Dieu, t’a choisi pour que tu sois un peuple qui lui appartienne en propre parmi tous les peuples qui sont à la surface de la terre.

Deutéronome 7.6

Dans le Nouveau Testament, l’Église est vue de la même manière. Elle est le bien de  Dieu, le peuple que Dieu s’est acquis :

Veillez donc sur vous-mêmes et sur tout le troupeau de l’Église que le Saint-Esprit a confié à votre garde.
Comme de bons bergers, prenez soin de l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son sacrifice.

Actes 20:28

L’Église, l’héritage de Dieu

Cette réalité doit nous encourager quant à notre piété et à notre espérance.

un privilège

L’Église est la nouvelle humanité « Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple » ! Par l’œuvre de  Jésus-Christ,  Dieu est devenu « notre Dieu ».

Nous ne devons notre existence qu’à la volonté de Dieu

Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés. Actes 2.47

et à sa miséricorde

Mais vous êtes une race élue, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a libéré pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière.

1 Pierre 2.9

L’Église pour nous ?

S’il nous semble parfois difficile d’être le peuple de Dieu, nous sommes invités  en Eglise à regarder plus haut. Et avec le recul de la foi, nous pourrons voir le dessein de Dieu dans l’histoire du monde, dans notre histoire de vie également.

La reconnaissance s’impose ; la foi est appelée à grandir. La raison d’être de notre vie est de briller face à l’incrédulité de notre monde et à la prétention orgueilleuse de l’homme qui déclare être la mesure de toutes choses. Nous, nous voulons affirmer : Dieu est souverain, il est aimant et appelle un peuple à le suivre !

M. Schneider

Collaborateur avec Dieu. Travailler pour Dieu avec les autres

Paul collaborateur avec Dieu à Corinthe

On retrouve le terme collaborateur dans la lecture de la Bible et dans son enseignement. Il est illustré par le travail de Paul, collaborateur avec Dieu et avec les autres, dans l’implantation de l’Eglise à Corinthe

1 Corinthiens 3.1 à 17 : Pour lire ce texte, cliquez sur « Lisez la Bible sur Internet  » dans la colonne de droite

Lors de son 3e voyage missionnaire, Paul passa 18 mois dans la ville de Corinthe. Il y  fonda l’Eglise.

Une ville prospère mais immorale

La ville connaissait une grande prospérité grâce à ses deux ports. Commerce florissant, vie culturelle intense, mouvements philosophiques actifs, le tout accompagné d’une grande immoralité.

Une Eglise en tension

l’Eglise était donc soumise à toutes sortes d’influences. Elle avait des difficultés à se conformer à l’enseignement du Christ.
Pour corriger certaines dérives et répondre à des questions que se posaient les Corinthiens, Paul écrit cette lettre et la suivante à l’Eglise de Corinthe.

Face à une situation de crise, un débat loyal et clair

Face à cette situation de crise, de fracture, l’argumentaire de Paul est éloquent.Parcourons le pas à pas

Frères, je vous en supplie au nom de notre Seigneur Jésus-Christ : mettez-vous d’accord, qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous ; soyez parfaitement unis, en ayant la même façon de penser, les mêmes convictions. 1 Corinthiens 1.10

1. Se mettre d’accord

Cela signifie un débat loyal et clair : les personnes se parlent et échangent sur leurs points de vue respectifs

 Être unis : l’objectif à atteindre

« Cherchez ce qui vous rapproche, essayez de voir les choses du même point de vue et adoptez une attitude commune » , selon une paraphrase du verset (Kuen)

Mettre les choses sur la table, présenter clairement toutes les données de la situation, pour parvenir à l’unité.

2. Examiner les mobiles

Paul invite les Corinthiens à examiner les mobiles, les véritables motifs à l’origine de leurs désaccords

Pour l’apôtre, le constat est clair. Il n’y a rien de spirituellement fondé dans leurs  partis pris

Les vraies raisons du désaccord

Jalousie, rivalités, voilà les vraies raisons de leur désaccord.

C’est une manière humaine, charnelle, de réagir, tout simplement.

Un examen de soi est absolument nécessaire

3.  L’oeuvre de Dieu parmi les hommes

Paul évoque alors une question de fond pour expliquer la manière dont Dieu s’y prend pour oeuvrer parmi les hommes

par ceux (celles) qui servent

Apollos, Pierre et Paul, des serviteurs utilisés par Dieu pour accomplir son oeuvre

par le service accompli

Il y a des tâches particulières et des missions différentes selon les capacités et les dons confiés à l’un ou à l’autre

Synergie et convergence et non concurrence et opposition dans un même travail

Il n’existe pas de hiérarchie de valeur selon des secteurs d’activité. L’un n’est pas plus considéré que l’autre en fonction de la tâche accomplie.

Le dénominateur commun

Chacun rendra compte devant Dieu pour lui-même

Collaborateur dans le service de Dieu

Ce mot utilisé par Paul décrit notre position dans le service pour Dieu

Définition du dictionnaire Larousse : « travailler ensemble à une oeuvre commune »

Pourquoi Dieu souhaite-t-il nous associer à son travail ?

Lui, le créateur des cieux et de la terre pourrait se passer des être humains que nous sommes.
Mais Dieu aime la relation.Il a créé l’être humain à sa ressemblance,  comme un vis à vis avec qui il peut dialoguer et agir.

Un Dieu de relation

Dieu est  amour.Il a soif d’être en relation avec tout être humain. Être collaborateur de Dieu signifie connaître sa pensée et vivre dans son intimité afin de discerner sa voix.

Quand sommes-nous collaborateurs avec Dieu ?

En effet, c’est Dieu qui nous a formés ; il nous a créés, dans notre union avec Jésus-Christ, pour que nous menions une vie riche en actions bonnes, celles qu’il a préparées d’avance afin que nous les pratiquionsEphésiens 2.10

Chaque fois que nous agissons dans ce cadre, nous sommes des collaborateurs de Dieu.
Il a l’initiative et c’est lui qui est le premier en toutes choses.

Chaque fois que nous assumons une autorité déléguée de sa part, nous sommes collaborateurs avec Dieu. Par exemple en étant un bon père de famille, ou une bonne épouse, « sel et lumière », en préservant la création.

3 illustrations décrivant la collaboration avec Dieu 

Paul nous invite ensuite à considérer 3 illustrations qui décrivent le lieu et la manière dont s’exerce cette collaboration.

1 L’Eglise, le champ ou le jardin que Dieu cultive

Pour certains, l’image du potager des fruits de la terre est familière, donc parlante.
Tous les bons soins dispensés aux légumes sont nécessaires. Mais l’excès ou le manque de pluie ou de soleil peuvent anéantir nos efforts.

Nous sommes ouvriers avec le Christ. Donc nous recevons notre part à faire. Elle est bien réelle et engage notre responsabilité.

La Parole de Dieu

Paul le précise utilement : « Ainsi, celui qui plante et celui qui arrose sont sans importance : seul Dieu compte, lui qui fait croître la plante. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux ; Dieu accordera à chacun sa récompense selon son propre travail.Car nous sommes des collaborateurs de Dieu et vous êtes le champ de Dieu.  (v.7)

Soyons attentifs à ne pas déborder du cadre délimité par Dieu.
Un peu d’humilité et de sagesse nous préserveront du découragement, de la lassitude, ou de l’orgueil.

2 L’Eglise, la maison de Dieu

Voici une autre comparaison suggérée par Paul.

Toute construction sérieuse commence par de bonnes fondations. Si cette condition n’est pas remplie, il est fort à parier que le reste de l’ouvrage sera tôt ou tard mis en péril. La fondation est en général invisible et pourtant elle remplit sa fonction tout au long de la durée de vie d’un édifice

Jésus-Christ, seule fondation efficace de la foi/vie chrétienne,

Paul le précise :

Car j’avais décidé de ne rien savoir d’autre, durant mon séjour parmi vous, que Jésus-Christ et, plus précisément, Jésus-Christ crucifié. 1 Corinthiens 2.2

et il ajoute au v. 5 : Ainsi, votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais bien sur la puissance de Dieu.

La croix, fondation pour des relations réconciliées

L’oeuvre de la croix est le seul fondement pour vivre des relations réconciliées. c’est différent des affinités et des traditions
Il reste actif et incontournable, quelques soient nos projets d’Eglise.

Le choix des matériaux

Après les fondations, il y a les matériaux employés pour la superstructure :
soit des matériaux nobles, rares et coûteux, soit des matériaux bon marché et peu résistants.

Sans le premier cas, il faut plus de temps, d’efforts et d’applications pour les mettre en oeuvre et les utiliser.
Pour le Seigneur, le temps ou le durée n’et pas un problème, pour nous par contre, si !

Si nous désirons être collaborateur avec Dieu, ne cherchons pas les raccourcis, les gains de temps et l’instantané. L’important c’et de finir la course et de remporter le prix
Plutôt engagé dans un marathon que dans un 100 m.

3 L’Eglise, temple de Dieu

Dans le nouvelle alliance, l’Eglise est le temple de Dieu, parce qu’elle est la demeure du Saint-Esprit

Rappelons-nous les versets familiers :

L’Eternel siège au milieu des louanges de son peuple

Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux, dit Jésus.

Travailler pour Dieu mais aussi les uns avec les autres

la critique négative, l’esprit de jugement peuvent nous dresser les uns contre les autres. Nous cessons alors d’être des collaborateurs  selon le coeur de Dieu.

Paul  nous exhorte à veiller sur notre conduite, car chacun rendra compte sur lui-même , au jour du jugement.

Reposons-nous sur la puissance de Dieu et laissons le Saint-esprit agir parmi nous.

L’action du Saint-Esprit nous aide à marcher dans l’unité.

En conclusion

Quel privilège d’être ouvrier, collaborateur avec Dieu. c’est toujours un choix, dans le respect de notre liberté mais où notre responsabilité est engagée

Travailler pour Dieu, travailler les uns avec les autres, cherchant à discerner les oeuvres préparées d’avance pour que nous les pratiquions

La croix de Jésus constitue le fondement de notre foi. Elle est puissance de Dieu pour nos vie et pour l’Eglise. Bâtir sur ce fondement répond à certaines conditions si nous désirons que cet ouvrage résiste au feu.

W.Kreis