Catégorie : Approfondir

Comprendre, vivre et approfondir la foi chrétienne

Construire l’Eglise ensemble : qui, comment, avec quelle mentalité ?

Eglises fortifiées en Grèce

 

Construire l’Eglise ensemble

Dans deux versets, tirés de la 1e lettre de Pierre, il est question de l’Eglise en construction, de ceux qui la construisent et de la mentalité dans la manière de construire.

Puisque vous êtes vous aussi des pierres vivantes, édifiez-vous / construisez-vous pour former un temple spirituel et pour constituer un groupe de prêtres consacrés à Dieu, chargés de lui offrir des sacrifices spirituels qu’il pourra accepter favorablement par Jésus-Christ …
Mais vous, vous êtes une race élue, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a libéré pour que vous célébriez bien haut les oeuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière.

1 Pierre 2.5 et 9 Version du Semeur

Au chapitre 2, v. 5 l’apôtre parle de la construction d’un temple spirituel, … et aussi de ceux qui construisent : un groupe de prêtres consacrés à Dieu, chargés de lui offrir des sacrifices spirituels.
Il donne des précisions au v. 9 : le temple spirituel qui se construit, c’est l’Eglise, le peuple de Dieu du Nouveau Testament. L’Eglise, le Temple de Dieu est formée de chacune des pierres vivantes, c’est à dire de chaque chrétien né de nouveau, qui a mis toute sa confiance dans le Seigneur (Jean 1.11-12)

Construire ? Qui peut le faire ?

Qui sont les constructeurs de ce temple spirituel, de cette Eglise ?

Ce sont tous les chrétiens. C’est toute l’Eglise dans son ensemble. C’est tout ceux et celles, qui ont été libérés par le Christ pour devenir le peuple de Dieu.

L’apôtre Pierre, sous l’inspiration de l’Esprit, les désigne comme une communauté de rois –prêtres. Dieu leur donne la responsabilité et la fonction de célébrer les œuvres de Dieu

Comment ? En vivant une vie chrétienne authentique, en témoignant que cette vie chrétienne est porteuse d’espoir, d’un espoir éternel.

Construire ? Pour faire quoi ?

« Construisez-vous pour former un temple spirituel »

Construisons-nous, édifions-nous : mettons en place tous les éléments qui structurent notre vie de foi avec Dieu, et aussi  favorisent notre relation avec les autres.
Prière, lecture et méditation de la Bible seul, en petit groupe et en Eglise.

Et aussi témoignage de vie et de parole expliquée, communion fraternelle, aide et secours réciproques, etc.
Sur la base des exemples donnés dans la Bible et en phase avec les besoins qui se présentent, ou que nous cherchons à connaître.

L’Eglise, c’est d’abord le projet de Dieu. Elle se présentera devant lui rayonnante de beauté, sans tache, ni ride, ni aucun défaut, mais digne de Dieu et irréprochable. (Ephésiens 5.27). L’Eglise selon le modèle du Nouveau Testament, l’Eglise voulue par le Christ, ne s’est jamais construite au hasard.

L’histoire de l’Eglise, au cours de siècles, et l’actualité présentent des modèles différents : celui des Eglises de multitude, catholique et protestante auxquelles on est intégré d’office, sans prise de position personnelle, et celui des sectes, produits de la volonté d’un homme ou d’un groupe.

L’Eglise conforme au Nouveau Testament n’est pas un ensemble de personnes qui ont laissé aux circonstances, à la volonté des hommes et même au seul désir de chacun la capacité de cohabiter.
Elle n’est donc pas une juxtaposition d’électrons libres, qui se croient libres de participer un jour à la vie de telle communauté, un autre jour à telle autre, et le 3e jour de s’inventer leur propre Eglise à leur image.

L’Eglise se forme par une construction consciente et volontaire dans la continuité, pas par une adhésion passive.

Notre engagement de chrétiens nous rend responsables devant Dieu, et devant les autres. Que notre vie personnelle et communautaire soit toujours conforme au modèle de l’enseignement biblique.
Construite sur le fondement que sont les apôtres, ses prophètes, et dont Jésus-Christ lui-même est la pierre principale. (Ephésiens 2.20)

La vie et la croissance de l’Eglise ne se feront pas sans nous. Prenons conscience de notre responsabilité et de nos possibilités d’action…. pour y prendre part activement.

Le but visé, c’est édifier, construire, faire avancer. Il ne s’agit pas d’attendre passivement que cela se fasse tout seul ….ou que d’autres le fassent à notre place…

Construire, comment le faire ? Avec quelle mentalité le faire ?

Pierre le dit bien : nous les chrétiens, nous sommes une race élue, une communauté de rois –prêtres. Dans d’autres versions  : un sacerdoce royal, c’est à dire une prêtrise royale. C’est une double fonction.

D’abord la fonction de prêtre

La fonction de prêtre, c’est d’offrir des sacrifices à Dieu. Le prêtre est aussi médiateur, c’est à dire intermédiaire entre Dieu et les hommes. Dans l’Ancien Testament, Dieu l’avait confiée à des hommes spécialement choisis.

Depuis la Pentecôte, Dieu la donne aux croyants. Nous les croyants, nous sommes appelés à nous offrir, à offrir nos corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu (Romains 12.1). Ainsi, nous restons conscients que notre corps est le Temple du Saint-Esprit, la demeure de Dieu … et nous vivons en conséquence.

Nous sommes aussi chargés d’annoncer le message de la réconciliation (2 Corinthiens 5 .20).
C’est la réconciliation du pécheur avec Dieu, rendue possible grâce à l’oeuvre d’expiation du Christ. Par sa mort sur la croix et par sa résurrection, il a payé nos péchés à notre place.

Comment parler de cette réconciliation ?

Disons comment nous l’avons expérimentée, comment Dieu a transformé notre vie. Racontons, expliquons simplement, ce qu’était notre vie d’avant, sans Dieu, obscurcie par le péché et la vie d’après, avec Dieu dans la lumière.
Faisons avancer les autres dans l’envie, dans la volonté d’une vie chrétienne qui honore Dieu, qui respecte et qui aime les autres…Et accompagnons toujours notre témoignage de prière.

Ensuite la fonction royale

Etonnant : Pierre ne parle ni de régner, ni de gouverner. C’est pourtant bien ce qu’on attend d’un roi ou d’un dirigeant politique. Attention, il s’agit bien ici de la responsabilité de la fonction, pas de la gloire du titre.

En fait, dans l’Eglise, aucun chrétien ne peut régner, dominer sur les autres à lui tout seul.

S’il a été appelé à exercer une autorité, c’est toujours dans le cadre et sous le contrôle de la discipline et de la communion de l’Eglise. C’est pour cela que l’expression est au pluriel. C’est une fonction communautaire ; elle implique plus de responsabilité que de gloire.

Ce n’est pas ici, sur cette terre, pendant le temps de notre vie chrétienne, que nous régnerons, à la manière humaine, même si nous prétendons le faire avec Dieu. 
Ici, sur terre, le chrétien, en tant que roi,  a pour fonction d’être serviteur de Dieu et des autres.

Les rois des nations, dominent leurs peuples, et ceux qui exercent l’autorité sur elles se font appeler leurs « bienfaiteurs . Il ne faut pas que vous agissiez ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi
vous soit comme le plus jeune, et que celui qui gouverne soit comme le serviteur.
Luc 22.25-26

Dans le témoignage aussi, l’obstacle à éviter, c’est de se poser en roi, ….en dominateur qui sait tout face à des ignorants.

Même si notre interlocuteur ne connaît pas grand chose de la foi chrétienne, prenons appui sur le peu qu’il connaît pour le faire avancer, … en corrigeant éventuellement les erreurs et les inexactitudes.

C’est en exprimant la vérité …(ce que je sais être juste selon la Bible) dans l’amour… (la manière de la communiquer ) que nous pouvons grandir et faire grandir vers celui qui est la tête, le Christ (Ephésiens 4.15)

Dans chacune de nos Eglises, apprenons donc à prendre conscience de notre responsabilité de chrétiens.

Nous le savons : nous ne sommes pas seulement serviteurs mais aussi amis de Dieu. Nous avons reçu du Christ tout ce qu’il a appris de son Père. Et nous savons qu’il nous a choisis pour porter du fruit qui soit durable (Jean 15.15-16)

N’attendons pas que quelques personnes responsables fassent tout pendant que les autres membres de la communauté jouent le rôle de paroissiens, de « potiches » sur les bancs. Même si tous n’ont pas des fonctions précises dans l’annonce de la Parole, chacun a des responsabilités dans le témoignage et le service aux autres.

Restons conscients, reconnaissants de cette ouverture aussi bien des hommes que des femmes à toutes les responsabilités. Et soyons attentifs à la mentalité dans laquelle nous pourrions préciser encore mieux notre service pour Dieu, dans l’Eglise, en faveur des autres.

C.Streng

La vigne de Dieu, son cep, ses sarments, ses fruits

La vigne de Dieu

La vigne et le peuple de l’Ancien Testament

A quatre reprises, dans l’Ancien Testament, Dieu compare son peuple à une vigne. Il l’a plantée avec grand soin. Il a pris toutes les dispositions pour qu’elle prospère et porte beaucoup de fruits. Or elle le déçoit terriblement en n’offrant finalement qu’une récolte misérable, quasi nulle.

L’Eglise du Nouveau Testament

Jésus reprend la même image pour illustrer sa relation avec le nouveau peuple de Dieu, l’Église. C’est toujours son Père qui est le vigneron, mais cette fois le pied de vigne, le cep, c’est lui. Il en est donc l’organe essentiel, comme la tête dans un corps ; il porte les sarments qui portent le raisin et qui sont les chrétiens attachés à lui. Le vigneron soigne, taille sa vigne pour assurer une récolte abondante qui l’honorera comme bon vigneron.

1. Tailler et émonder

La vigne à l’état naturel

A l’état naturel, c’est une plante rampante. Elle cherche à grimper en s’accrochant grâce à ses vrilles. Elle fait de longs rameaux avec beaucoup de feuilles et peu de fruits, d’ailleurs visés par de nombreux parasites et maladies.

Le travail du vigneron

taille de la vigne

Tailler

Si vous regardez le travail du vigneron au cours de l’année, vous pouvez prendre peur, en voyant tout ce qu’il taille.

A la fin de l’hiver, d’un bel arbuste avec une dizaine de rameaux verticaux il coupe tous les rameaux sauf deux. Ils seront les nouveaux sarments sur lesquels vont pousser de nouveaux rameaux porteurs des fruits.

Tailler encore

Revenez en juillet-août lorsque ces rameaux seront bien montés. Le voilà encore avec son sécateur ou une machine, en train de ratiboiser le haut et de réduire chaque rameau porteur de fruits à deux yeux au-dessus du dernier raisin.

Enlever des feuilles

feuilles de vigne

Et début septembre il va même arracher une partie des feuilles qui cachent le soleil aux raisins. Toujours en train d’en enlever !

Ainsi fait aussi le divin vigneron.

D’abord la taille radicale de l’hiver qui met à mort le vieil homme à la conversion v. 3. Puis l’émondage de ce qui est branches et feuillage superflus, un nettoyage indispensable pour multiplier les fruits : v. 2b.

Objectif final

Rappelons-nous cet objectif du vigneron à propos du résultat final.
Le Seigneur coupe quelque chose  dans notre vie ; il bloque telle envie, tel projet, il ferme la voie à telle possibilité espérée, entrevue. Ou il coupe peut-être même telle capacité physique ou intellectuelle.Pourtant il ne compromet pas la récolte. Au contraire, il la favorise, la multiplie, en augmente la qualité.

Faire confiance

Son expertise mérite une entière confiance, malgré les apparences déconcertantes. Son travail en nous ne vise pas à détruire ou handicaper quelque chose d’utile, mais à assurer, développer, améliorer le résultat visé par lui. S’il laissait faire, s’il ne coupait rien, l’essentiel de la sève irait dans la longueur des rameaux et le nombre des feuilles : ça, ça ne fait pas de vin.

L’essentiel irait dans la réalisation de nos envies, de nos façons de voir, des objectifs dont nous croyons servir Dieu.

Or vos pensées ne sont pas mes pensées… Esaïe 55. 8-9.

Ai-je le courage d’accorder cette confiance à mon Créateur. Il ne veut que le bien de sa créature, comme un parent se soucie du bonheur de son enfant V. 11 ?
Ai-je le courage ou le bon sens de penser que mon Père céleste sait le mieux ce qui aidera sa créature à l’honorer vraiment, à vivre une vie qui le glorifie  V. 8 ?

Mon Père, je te fais confiance, mais aide-moi à te garder cette confiance, même quand je ne comprends pas ce que tu es en train de faire, quand le diable me souffle que tu ne m’aimes pas.

2. Le sarment sans fruit

Cassure, rupture, plus de sève

C’est tout à fait surprenant, anormal. Le vigneron ne connaît qu’une cause : il y a forcément cassure, rupture de l’attache au cep, la sève ne parvient plus. Le cep, lui, ne cesse de l’apporter.

Le problème n’est pas du côté du vigneron, ni du cep, mais uniquement du sarment. Un tel sarment ne restera pas longtemps en place, il n’a plus aucune raison d’être là, il gène les voisins, on l’enlève et on le brûle V. 6.

Une anomalie : un chrétien qui ne porte pas de fruit

Là est la limite de l’image. Ce que le Seigneur veut souligner, c’est la totale anomalie d’un chrétien qui ne porte pas de fruit.

Le vigneron a fait la taille d’hiver, Dieu lui a accordé le salut. Le cep apporte régulièrement la sève vitale en abondance, Jésus a établi sa demeure en lui et lui offre la nourriture nécessaire par le St-Esprit. Alors pourquoi n’y a-t-il pas de vie spirituelle productrice de fruit ?

Plusieurs explications sont possibles

Mal enseigné ?

La personne, peut-être mal enseignée, s’imagine qu’être devenue chrétienne c’était le but suprême à atteindre. Les péchés sont pardonnés, l’enfer est évité, elle fréquente une Église. Que voulez-vous de plus ?

Un club de foot a acheté un nouveau joueur et lui a remis tout son nouvel équipement. Le dimanche suivant le joueur vient effectivement au stade : il s’assied sur le banc de touche et assiste à tout le match… Où est l’erreur ?

Servir Dieu ? Comment ?

En nous rachetant de nos fautes, le Seigneur nous a arrachés à l’esclavage de Satan et du péché. La manière la plus logique de l’en remercier, c’est le servir.

Oui, mais comment ? Tout le monde ne part pas en mission, ni n’est appelé à travailler à plein temps. Certains oui. En tout cas chacun a reçu des capacités naturelles : contact facile, habileté manuelle, connaissances techniques, dons intellectuels… Chacun reçoit à sa conversion au moins un don spirituel à mettre en œuvre dans l’Église (1 Corinthiens 12.7).

Dites-le au Seigneur

Dites au Seigneur que vous désirez le remercier en le servant. Il vous trouvera et vous indiquera un emploi adapté à votre personnalité. Pas forcément facile, peut-être inattendu, mais bienfaisant pour l’Église locale ou universelle et gratifiant pour vous. Il le fera sans faute : demandez et vous recevrez.

Servir Dieu à ses conditions à lui

Mais attention, l’ouvrier maçon ne vient pas sur le chantier travailler dans son coin pour réaliser sa bonne idée à lui. Son rôle est déterminé par le chef de chantier. Il lui indique sa place parmi les autres, lui donne les outils et les directives nécessaires et s’attend à être obéi.

Suis-je prêt à voir le Seigneur utiliser ma vie toute entière ou le poste séculier qu’il m’a donné pour que j’y sois à sa disposition selon sa direction ? Un sarment de vigne, ça porte des raisins, on n’en fait pas des meubles, ni des outils. Mais il existe tant de cépages divers qui donnent des vins infiniment variés en fonction de tant de paramètres. Le vigneron connaît tout ça parfaitement et c’est son affaire.

Revenir à Dieu, c’est possible !

Un sarment détaché du cep ne peut y être rattaché. Mais un chrétien qui a perdu le contact avec son Seigneur peut revenir à lui dans une repentance sincère pour mener une vie qui le serve et le glorifie. De même celui qui n’a pas découvert ou compris le plan que Dieu tient en réserve pour sa vie, peut rectifier son attitude et placer résolument sa vie sous l’autorité et la direction de son Sauveur : Jean 6. 37-40.

3. Demeurer en Christ

Après avoir réfléchi à cette anomalie de la séparation du chrétien de son Sauveur, arrêtons-nous à ce qui est la norme, la relation naturelle, source de vie et de fruits.

Le greffage

Tout commence par un travail du vigneron / de Dieu dont dépendra toute la suite : le greffage. Le vigneron prend un plant de base, mais pas n’importe lequel. Sinon le phylloxéra, une maladie de la vigne aurait vite fait de le tuer. Dans le cas du chrétien, le phylloxera, c’est Satan.
Il faut que ce soit un plant résistant, un plant venu d’ailleurs. Dans le cas de la vigne, c’est un plant américain. Pour le Chrétien, le vrai plant de vigne, c’est Jésus, que Satan ne peut pas toucher.
Sur ce plant bien choisi et unique en son genre le vigneron va greffer selon une méthode précise un bourgeon sélectionné dans une vigne v. 3.

Ce greffage symbolise la nouvelle naissance indispensable :

Ne sois donc pas surpris si je t’ai dit : Il vous faut naître d’en-haut (Jean 3.7).

C’est donc là qu’est faite cette jonction vitale entre ce qui est le cep et ce qui donnera les sarments.

Deux réalités fondamentales pour la suite

A partir de ce greffage initial de la personne sur son Sauveur, deux réalités fondamentales vont déterminer toute la suite :

Ma vie vient du Christ

– Être bien conscient que ma vie vient de Christ, que ce qu’il fait passer de lui à moi, c’est sa vie-même. Sans lui, sans cette sève vitale qui me vient de lui, rien ne sera possible V. 4

Maintenir ce lien

– Conséquence évidente : il faut veiller à maintenir ce lien entre lui et moi, le soigner, l’entretenir, ne rien le laisser le compromettre. De son côté il n’y a rien à craindre, quand il s’engage, c’est pour l’éternité. Mais moi, je peux être négligent, oublieux de l’essentiel, fasciné par d’autres choses en fait futiles.

Une avalanche de bénédictions

Mais pour celui qui veille à ce lien, qui demeure en Jésus, c’est à dire qui prend soin de s’imprégner toujours à nouveau de ce qu’il dit (V. 7) quelle avalanche de bénédictions :

  • V. 7 : la prière n’est pas un acte religieux solennel, on peut aussi la voir comme un outil de travail fourni par le chef de chantier pour faire avancer le travail assigné
  • V. 8 : voilà indiqué par Dieu lui-même la meilleure manière de lui montrer notre gratitude pour ce qu’il fait pour nous : porter beaucoup de fruit et lui en donner l’honneur, attirer l’attention sur lui à travers ma vie et faire ainsi éclater sa bonté, sa fidélité, sa grandeur de Créateur qui prend soin de sa créature.
  • V. 9-10 : se découvrir l’objet de l’amour de Dieu avec la promesse de pouvoir le rester sans fin.
  • V. 11 : voilà l’intention magnifique qui anime toutes ces promesses. Le Père veut faire en sorte que ses enfants ne soient pas simplement contents, ni même simplement heureux, mais que ce bonheur déborde en joie, une joie complète.

Les ingrédients du bonheur : Matthieu 24.45-47

Il y a une petite parabole de Jésus, peu connue,Mt 24. 45-47.
Elle pourrait montrer plus pratiquement ce que Jésus veut dire quand il nous invite à demeurer en lui. Ces 3 versets sont une perle : ils nous donnent les ingrédients nécessaires du bonheur :

  • l’endroit où le Seigneur m’a placé, c’est là qu’il me voulait et que je peux être heureux
  • le rôle qu’il m’a donné là, c’est celui qui correspond à sa volonté
  • continuer là dans la fonction assignée jusqu’à ce qu’il m’en déplace ailleurs ou qu’il revienne sur terre

Jésus l’a bien dit. C’est être fidèle et sensé que de raisonner ainsi et surtout un serviteur qui raisonne ainsi sera heureux.

Voilà une définition du bonheur qui porte l’estampille de garantie de Dieu lui-même ! N’avons-nous pas vu il y a un instant que c’est cela qu’il veut pour ses serviteurs V. 11 !

J.J.Streng

Contrer les fausses doctrines par le bon combat de la foi

Contrer les fausses doctrines : dès les débuts de l’Église

Peu de temps après les débuts de l’Église d’Éphèse, des fausses doctrines ont commencé à se répandre. Il fallait agir.
Dans trois passages du dernier chapitre de sa 1e lettre à Timothée, l’apôtre  Paul exhorte ce responsable de l’Église d’Éphèse à combattre le bon combat de la foi.

1 Timothée 6.3-5

Si quelqu’un enseigne de fausses doctrines, et ne s’attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d’orgueil, il ne sait rien; il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions d’hommes corrompus d’entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain.

1 Timothée 6.11-13

Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ qui fit une belle confession devant Ponce Pilate.

et les versets 20-21 qui concluent le chapitre 6 et la lettre.

O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science dont font profession quelques-uns, qui se sont ainsi détournés de la foi. Que la grâce soit avec vous !

 L’Église d’Éphèse

Éphèse était la capitale de la province romaine d’Asie Mineure (Turquie actuelle). Son Église a été fondée par Paul pendant son 3e voyage missionnaire. Il l’a enseignée pendant presque 3 ans.

Avant de s’embarquer pour Jérusalem, Paul rencontre les anciens de l’Église à Milet. Il leur recommande de prendre garde à eux-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit les a établis évêques.( Ici, évêque a le sens de « surveillant »).

Paul les avertit ainsi :

Par la suite des loups cruels s’introduiront parmi eux et n’épargneront pas le troupeau. Des hommes parmi eux enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. Actes 20.28-29.

Quelques années plus tard, quand l’apôtre écrit sa première lettre à Timothée, les loups ravagent les Églises : ils s’attaquent à des points fondamentaux de la doctrine et de la vie chrétienne.

L’ambiance religieuse à Éphèse

Du côté de la ville

Le culte à l’empereur romain considéré comme un dieu permet de contrôler le loyalisme politique.
Les cultes traditionnels aux dieux païens (comme Jupiter, Apollon) sont liés à la politique et à l’économie de chaque ville.

A Éphèse en particulier, la Diane protectrice de la ville est un exemple de syncrétisme ou mélange religieux entre la mythologie grecque et un symbole oriental de fécondité. On vend au marché des statuettes qui la représentent. Cela procure la richesse à la ville mais surtout aux fabricants.

Dans les premiers temps du ministère de Paul, les nouveaux convertis à la foi chrétienne rejettent l’idolâtrie, donc les statuettes. Ils provoquent ainsi une « crise économique » pour les fabricants. S’en suit une manifestation qui se transforme en émeute dans toute la ville. Actes 19 23-40 le raconte avec un humour certain.

Du côté de l’Église

Deux ou peut-être même trois sortes d’origine pour les convertis
– des juifs en contact avec la pensée et la culture grecque,
– des prosélytes, des grecs en contact avec la foi juive
– des grecs venus directement du paganisme

Plusieurs des convertis ont gardé les préjugés de leur ancienne religion. La tentation du syncrétisme est bien présente. Aujourd’hui le supermarché des religions = on en prend un peu ici, un peu là pour se faire son propre mélange religieux.

Combats le bon combat de la foi

 I. Contre qui et quoi : les fausses doctrines de ceux qui se sont détournés de la foi (6.3-5)

Surtout des gens issus du judaïsme…(Tite 1.6 : de la circoncision )
Ils ont bien commencé dans la foi et dans la vie chrétienne. Ils ont même enseigné dans l’Église. Mais ils se sont ensuite détournés de la vérité.
Timothée doit les avertir de ne pas enseigner des doctrines étrangères à la foi (1 Timothée 1.3)
Les plus déviants d’entre eux sont cités, Hyménée et Alexandre (1 Timothée 1.20).

L’enseignement déviant est précisé dans 2 Timothée 2.17 : Hyménée et Philète prétendent que la résurrection a déjà eu lieu.

Un portrait percutant du faux enseignant

Paul fait un portrait percutant du faux enseignant , celui qui enseigne de fausses doctrines
Paul le définit comme un malade intellectuel, il a l’intelligence faussée. En fait, c’est un ignorant bouffi d’orgueil. Il se complait en disputes creuses et sans fin sur les mots. Il perd contact avec la vérité

il est enflé d’orgueil, il ne sait rien; il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions d’hommes corrompus d’entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain. 1 Timothée 6.4-5

Les faux enseignants ne sont pas intelligents car au fond, ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni les sujets sur lesquels ils se montrent si sûrs d’eux-mêmes. 1 Timothée 1.7

A force de vouloir faire admirer leur prétendue connaissance (1 Timothée 6.20), et d’en tirer profit financièrement, ils se détournent de la foi (1 Timothée 6.21). Ils entraînent toute une suite avec eux. Ils renversent la foi de quelques uns (2 Timothée 2.18)

 Ce qui les a fait dévier: l’orgueil et l’appât du gain

L’orgueil d’abord

Celui de la position sociale, de la notoriété religieuse. A Éphèse, les Juifs étaient nombreux dans la haute société. Ils pouvaient briller devant des gens ignorants ou peu instruits. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois

L’appât du gain

croyant que la piété est une source de gain (1 Timothée 6. 5b)

Paul trouve normal qu’un responsable d’Église soit soutenu financièrement par la communauté (1 Timothée 5: 17-18).
Il n’accepte pas que l’annonce de la Parole soit un moyen de se faire de l’argent (1 Timothée 6.5). Les leçons particulières des faux enseignants données dans chaque maison sont loin d’être gratuites.

Leurs méthodes

Des leçons particulières très bien payées

Pour éviter d’être contrôlés par l’Eglise, ils s’introduisent dans les maisons pour donner des leçons particulières très bien payées. Ainsi ils perturbent les familles.

En se parant du titre de docteurs de la loi sans être à la hauteur de leur ambition

Ils forment leurs petites Églises personnelles en se faisant appeler docteurs de la loi connaisseurs et spécialistes.

En fait ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment. (1 Timothée 1.7)

Le jeu cruel de la concurrence

Quand plusieurs de ces « docteurs » se trouvent confrontés, la jalousie éclate au grand jour. Chacun est pour l’autre un concurrent à abattre parce qu’il lui fait de l’ombre et lui « pique » sa clientèle donc sa source de gain.

Tous les moyens sont bons :

  • discussions interminables,
  • diatribes, c’est à dire conflits en paroles qui se répètent ou se prolongent. Cela provoque de l’irritation et des friction
  • logomachie qui consiste à discutailler sur de petites différences entre les mots, à parler plus fort et plus vite que les autres
  • dénigrements réciproques et soupçons malveillants.(1 Timothée 6.4)

Et de nos jours : comment devenir riche ?

Les 11 et 12 mai 2013 à Rouen, Benny Hinn, du mouvement Word and Faith, connu aussi sous le nom de 3e vague, demandait aux gens de répéter : « Dieu fait de moi un millionnaire, Dieu fait de moi un millionnaire ». Mais pour arriver à cette « bénédiction » (entre « » note du rédacteur), il faut semer, mettre de l’argent dans une enveloppe pour l’œuvre. Et prétendent-ils, Dieu le rendra au centuple.
« J’espère que vous n’allez pas demander une enveloppe pour donner 10 euros… pour donner 50 euros… Donnez au moins 100 euros ».

Cette application des principes de l’Evangile de prospérité est scandaleuse. C’est ré particulièrement révoltant dans les pays pauvres d’Amérique latine, dAsie et d’Afrique. Les gens se démunissent du nécessaire.

Celui qui reçoit au centuple et s’enrichit indument, c’est en réalité seulement le prédicateur. C’est celui qui lance toute l’affaire, celui qui est au sommet de la pyramide. Il reçoit l’ensemble des collectes et s’en attribue la plus grande partie… voitures de luxe, jets privés etc.

Une drôle de manière de se croire appelé par Dieu

Un membre d’une Église dit un jour à son pasteur : « Je veux faire des prédications ».
Le pasteur ne répond pas tout de suite, il lui faut réfléchir.
Par la suite, la personne en question profère des menaces,  crée un nouveau groupe avec des personnes détachées de l’ancienne Église. Le voilà devenu  pasteur/gourou auto proclamé.

Les activités des faux enseignants

D’abord ils complètent l’enseignement de la Parole

Les faux enseignants commencent d’abord par ajouter leurs idées à l’enseignement de la Bible. Il faut la rendre attrayante, disent-ils pour les gens venus du paganisme grec.

Ainsi on interprète allégoriquement des passages de l’Ancien Testament (Philon d’Alexandrie). On révise les généalogies juives en ajoutant des héros grecs aux patriarches hébreux. D’après un historien juif (Malchus), une petite-fille d’Abraham, (Aphra cherchez-la dans la Bible !!!) serait devenue femme d’Hercule. On invente les histoires les plus rocambolesques pour servir d’illustration. (Livre des Jubilés dans les Récits intertestamentaires).

Paul recommande de ne pas s’attacher à des fables et des généalogies sans fin  (1 Timothée 1.4)

Ensuite ils dénaturent l’enseignement de la Parole par une philosophie dualiste, une connaissance spéciale présentée comme un plus

La philosophie dualiste, gnostique d’origine grecque considère l’esprit, le monde des idées, comme bon. Elle méprise le monde des sens, la matière est mauvaise et méprisable.
Cette philosophie recommande donc soit de réprimer les besoins physiques normaux et légitimes soit de les laisser se défouler sans frein.

Dans le premier cas des prescriptions légalistes à propos de la nourriture, du mariage et de la sexualité ont trouvé des promoteurs et des adeptes de l’Antiquité à nos jours.

Ils prescrivent de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés. 1Timothée 4.3

On trouve des exemples dans Colossiens 2.20 ‘ne touche pas, ne prends pas… ‘
Ou alors c’est le désordre sexuel cité dans 1 Corinthiens 5.

Des recommandations particulières bien sûr présentées comme un « plus ».

On recommande une connaissance spéciale, une gnose qui va améliorer la qualité de la relation avec Dieu. Cette connaissance spéciale va faire évoluer l’âme dans les sphères supérieures en la débarrassant des contraintes inférieures, matérielles.

Mais un « plus » qui éloigne du Christ

Ce n’est pas un « plus » inoffensif. Au contraire, c’est bien s’éloigner de la vérité fondamentale.

Jésus-Christ est suffisant pour le salut. Il n’y a rien à rajouter, ni lois, ni interdictions humaines au salut par la foi seule. S’éloigner de ce centre de gravité fait diverger vers des erreurs et parfois vers des énormités théologiques et morales. Ergoter sur des détails conduit à oublier l’essentiel.

Dualisme d’aujourd’hui

Le mouvement Word and Faith a des accents dualistes.
Son promoteur Kenyon était influencé par une secte, la Science chrétienne de Mary Baker Eddy. Kenyon sépare la connaissance de la révélation et la connaissance des sens. Selon son enseignement la connaissance de la révélation vient de l’esprit de Dieu, elle est supérieure. La connaissance des sens vient du monde, elle est inférieure, limitée à l’environnement physique. Elle handicape le développement de la première.

Une autre énormité : la connaissance de la révélation serait venue seulement avec les écrits de Paul. Pierre et Jean ne connaissaient pas tous les détails de la vie éternelle.

Une interprétation déviante de la résurrection

Hyménée a été exclu de l’Église (1 Timothée 1.20). Avec Philète, il prétend que la résurrection a déjà eu lieu et il détourne des gens de la foi (2 Timothée 2.17-18).

A propos de résurrection, il faut se reporter à 1 Corinthiens 15. Paul développe une argumentation détaillée contre ceux qui disent qu’il n’y pas de résurrection des morts (1 Cor 15. 12 ss)

Confusion entre conversion et résurrection

Pour les hérétiques d’Éphèse, c’est un peu différent. Ils confondaient la conversion et la résurrection. Pour eux, la résurrection avait déjà eu lieu. On trouve une trace, peut-être le point de départ de la déviation à Corinthe, dans le reproche fait par Paul à des Corinthiens enflés d’orgueil. 1 Corinthiens  4.6

Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner. Et puissiez -vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous ! 1Corinthiens 4.8

Il y avait probablement une mauvaise compréhension de l’enseignement de Paul. En fait les chrétiens convertis ont été ressuscités avec le Christ (Romains 6.8-9), ils partagent son règne glorieux dans les lieux célestes (Éphésiens 2.6 ; Colossiens 2.12). La promesse de « régner avec Christ » prendra effet à la fin des temps, pas avant.

Les faux docteurs prétendent que le chrétien expérimente déjà tout de suite les bienfaits promis à la résurrection : « Déjà …vous avez commencé à régner »

Pour cette déviation, la vie du monde à venir, c’est pour aujourd’hui. Les réalités du monde physique, maladies, mort, pauvreté, on les ignore…

Des petits dieux toujours riches et bien portants. Mais…

Selon l’enseignement de Word and Faith, l’homme avait une nature divine, car il a été créé comme dieu de la terre. A la chute, il a reçu la nature pécheresse du diable, il est devenu comme Satan. A la conversion, il regagne les attributs de sa divinité, il doit donc être « toujours riche et bien portant »

Tilton « Vous êtes des créatures divines, vous êtes des dieux »
Autre affirmation : « La prospérité matérielle est la volonté de Dieu pour tous les croyants »

Une manière spéciale de comprendre Marc 10.30 : « Donnez une maison et recevez une centaine de maisons ou une maison d’une valeur de cent fois autant. Donnez un avion et recevez une centaine de fois la valeur de l’avion. Donnez une voiture et le retour serait vous fournir une vie entière avec des voitures. En bref Marc 10:30 est un très bon deal » (G Copeland)

Et si un agriculteur donne une vache, il en recevra donc cent d’un coup. Que va-t-il en faire ?

Paul : une vie chrétienne entre le « déjà », et le » pas encore »

Paul dénonce cette interprétation mensongère : c’est vrai, le chrétien est déjà sauvé, mais il n’est pas encore au ciel.

Entre les deux,  le « déjà » et le « pas encore » il s’agit de vivre la vie chrétienne dans une bonne perspective, avec fidélité et endurance

Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; 12 si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera; 13 si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même (2 Timothée 2. 11-13)

 II. Combattre de quelle manière ?

Il faut parfois prendre du recul pour réfléchir et prier

Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses  (1 Timothée 6.11)

Ne pas se mêler automatiquement de toutes les querelles mais réfléchir avant d’intervenir

Intervenir dans une dispute de mots, où tout s’envenime, essayer de glisser un mot entre des paroles si violentes que personne ne s’entend plus, c’est comme « saisir un chien par les oreilles. Ainsi est un passant qui s’irrite pour une querelle où il n’a que faire. (Proverbes 26:17)

Ces discussions interminables sont parties d’une base fausse, c’est à dire d’un autre Evangile, d’un enseignement éloigné de la vérité. Timothée se gardera d’intervenir directement dans ces controverses. Elles ne servent à rien sinon à perturber l’Église.

Cela ne veut pas dire qu’il ferme les yeux. Il se réserve le droit de réfléchir, de prier. Il pourra ainsi recevoir la direction de Dieu. Il pourra agir par son enseignement, ensuite, si nécessaire par une action disciplinaire dans l’Église.

Se distinguer des faux enseignants en prenant une position saine sur l’argent

C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement (1 Timothée 6.6)

Un chrétien fidèle n’est pas automatiquement à l’aise du point de vue matériel. Il est vrai que Dieu a promis de ne pas nous laisser manquer du nécessaire (Matthieu 6:25-34). Mais il se sert aussi des besoins matériels pour exercer notre foi. Il nous a avertis du danger de perdition que les richesses peuvent provoquer pour celui qui en a beaucoup (Matthieu 19:23).

On ne devient pas chrétien pour devenir riche. On devient chrétien par amour du Seigneur, pour le glorifier comme son Créateur, son Dieu et son Seigneur. La vie chrétienne consiste à le servir selon sa volonté, peut-être même dans la pauvreté. Ni Jésus ni Paul n’étaient « prospères » et ils ne cherchaient pas à le devenir.

Eviter les mauvais combats

les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science. 1 Timothée 6.20

Cela consiste à refuser de mettre au premier plan des particularités qui passent avant Jésus-Christ le point central de la foi.

Pour certains, ce sont des restrictions alimentaires (pas de vin, de café, de thé), pour d’autres les hommes doivent porter la barbe (lu dans une revue chrétienne, il y a quelques années), d’autres débattent sur le style ou l’ordre du culte…

 Le bon combat, le combat utile dans l’existence d’un chrétien c’est le témoignage rendu à Jésus-Christ

Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. (1 Timothée 6.12)

Il s’agit de la proclamation faite en public par Timothée lors de son baptême : Jésus-Christ est Seigneur. Ce n’est pas l’empereur romain qui est Seigneur.

En suivant l’exemple du Christ devant Pilate

C’est un témoignage à l’exemple de Jésus-Christ lui-même. Il a proclamé sa royauté devant Pilate, le représentant du pouvoir absolu romain

Mon royaume n’est pas de ce monde … je suis roi. Jean 18: 36-37.

C’était une proclamation dangereuse. L’approuver a coûté la vie à beaucoup de chrétiens, au 1e siècle, dans les siècles suivants et aujourd’hui encore dans certains pays.

Dans les années 40, des chrétiens allemands de l’Église confessante se sont opposés à Adolf Hitler. Dietrich Bonhoeffer, Karl Barth, et Martin Niemöller ont fait une «bonne confession» du Christ. Cela leur a coûté leur emploi, leur liberté, et pour Bonhoeffer sa vie.
Selon le livre de Bonhoeffer «Vivre en disciple : Le prix de la grâce», la vie de disciple peut coûter cher. Il n’y a pas de grâce à bon marché, elle a coûté  à Jésus-Christ sa vie.

 III. Combattre dans quelle intention

Garder ce qui lui a été confié

O Timothée, garde le dépôt.(1 Timothée 6.20)

Vincent de Lérins, écrivait au Ve siècle :

Qu’entend-on par le dépôt? Ce qui t’a été confié, pas ce qui est inventé par toi; ce que tu as reçu, non pas ce que tu as imaginé … Une chose apportée à toi, qui n’est pas sortie de toi; où tu ne doit pas être un auteur, mais un gardien; pas un leader mais un suiveur. Garde le depôt.

La bonne nouvelle de Jésus-Christ, résumée ainsi

Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire.. 1 Timothée 3.16

Ce dépôt, cette bonne nouvelle a été confiée à Paul (2 Timothée 1.12). Paul a transmis à Timothée le bien précieux qui lui a été confié. (2 Timothée 1.14).

Le transmettre fidèlement

Timothée est invité à transmettre correctement la parole de vérité

Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité (2 Timothée 2.15)
…à résister à des enseignements attrayants qui sont en réalité trompeurs et destructeurs.

Conclusion

Personne n’est libre de modifier l’Evangile pour plaire à d’éventuels adhérents. Nous gardons toute notre liberté face à la dernière prise de position à la mode, comme ce qui s’est décidé dernièrement sur le mariage en France.

Les adhérents arrivent dans l’Église quand ça leur plaît, ils s’en vont quand ça ne leur convient plus. Les vrais convertis restent. Ils sont fidèles à Jésus-Christ et à son enseignement et progressent dans la vie chrétienne.

Les déviations qui viennent d’être citées n’ont pas seulement sévi dans les premiers temps de l’Église. On les retrouve aujourd’hui multipliées et amplifiées par les médias. Ce n’est pas le message simple mais profond de l’Evangile qui intéresse, mais l’exceptionnel, le grand rassemblement de milliers de personnes avec des orateurs ou oratrices en vue.

Ainsi, on annoncera, par exemple, la venue dans une capitale ou une grande ville d’un prédicateur à la mode qui promettra guérison et richesse à coup sûr… Même si l’éloignement ou le prix du voyage peuvent être dissuasifs, ces manifestations sont souvent à la première ligne dans des moteurs de recherche Internet.
Les ouvrages déviants sont présents aussi dans des maisons d’édition chrétienne non liées aux mouvements sectaires. Il faut donc faire le tri et avertir. Et surtout remettre au centre la bonne nouvelle de l’Evangile
Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. (1 Corinthiens 2.2)

Offrons un témoignage de vie digne de confiance qui donne envie d’en savoir plus, mais sans franchir les limites.

C.Streng