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Abraham ou la confiance en Dieu

La confiance en Dieu : Abraham

Le chapitre 11 d’Hébreux nous propose une galerie de portraits de l’Ancien Testament pour illustrer divers aspects de la confiance en Dieu. Arrêtons-nous au cas d’Abraham pour dégager ce qu’a signifié pratiquement faire confiance à Dieu dans son cas particulier.

Genèse 12.1-3

1 L’Eternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. 2 Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. 3 Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui t’outrageront. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. 

Hébreux 11.8-10

 8 Par la foi, Abraham a obéi à l’appel de Dieu qui lui ordonnait de partir pour un pays qu’il devait recevoir plus tard en héritage. Il est parti sans savoir où il allait. 9 Par la foi, il a séjourné en étranger dans le pays qui lui avait été promis, vivant sous des tentes, de même que Isaac et Jacob qui sont héritiers avec lui de la même promesse. 10 Car il attendait la cité aux fondements inébranlables dont Dieu lui-même est l’architecte et le constructeur

1. L’environnement social

Un saut en arrière de 4000 ans.

Ur, une culture très avancée

À l’origine la famille de Térach, le père, est établie à Ur, la capitale des Sumériens à qui ont succédé les Chaldéens. Culture déjà ancienne et très avancée qui a inventé l’idée d’écrire (tablettes cunéiformes) et cela 1000 ans avant l’époque d’Abraham.
Ur se situe sur ce qui était alors l’embouchure de l’Euphrate dans le Golfe Persique, donc un lieu d’échanges commerciaux et de contacts très nombreux, à la base orientale du Croissant fertile

Une famille aisée, pas du tout nomade

La famille, sans doute assez aisée, est citadine, bien établie dans son cadre urbain, tout à l’opposé de l’image de nomades qu’on applique souvent à tort aux patriarches.

Départ pour Canaan

Pour une raison inconnue, voilà que Térach veut aller en Canaan (Gn 11.31), à 2000 km de marche de là ! Pour tous et pour le jeune Abram en particulier, c’est un chamboulement complet. Quand on est jeune, on aime changer, voyager, voir autre chose. Mais quitter TOUT : le cadre de vie, la famille, les amis, les fonctions, même la religion, centrée sur la culte de Sin, déesse de la Lune. Tout recommencer, dans un inconnu total… !

Mais arrêt à Haran

Il est vrai que Térach, le citadin, s’arrête à mi-chemin, à Haran, à 1000 km d’Ur. Important croisement des routes commerciales de haute Mésopotamie.

Sanctuaire de la déesse Sin

La seule chose qui ne les dépaysera pas, c’est que Haran est le deuxième grand sanctuaire de la déesse Sin au Moyen Orient. C’est là que Térach le citadin s’établit définitivement avec les siens, lassé de cet énorme voyage. Ouf !

2. Encore partir

Oui, mais c’est alors qu’arrive 12.1 !

L’Eternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. 

Absolument inattendu, totalement laconique, mais vraiment inconcevable. Et en plus ce n’est pas une offre ouverte, c’est un ordre :

« Va, pars d’ici et va dans l’inconnu, sans indication de destination ! »

Une autre surprise : 12.4 !

Abram partit donc comme l’Eternel le lui avait demandé, et Loth s’en alla avec lui. Abram avait soixante-quinze ans quand il quitta Harân

Et nous qu’aurions-nous fait ? Après combien de questions, d’objections, de changements d’avis ?

Il est vrai qu’après 12.1 vient aussi 12.2-3

2 Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. 3 Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui t’outrageront. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. 

Après l’autorité majestueuse, imposante de la voix qui demande de tout quitter, il y a les promesses époustouflantes, énormes qui font sentir une bienveillance, une générosité inconditionnelles et confondantes, un engagement inouï parmi les hommes.

Qui peut parler comme ça ?

Pas un homme, ce serait se moquer, pas une idole, elles sont inexistantes.

Un peu de recul

Les jugements de Dieu (déluge, tour de Babel)

Le jugement du déluge a laissé des traces dans toutes les grandes cultures du monde et spécialement du Moyen Orient (épopée de Gilgamesh, bibliothèque d’Assurbanipal).
Le jugement sur l’orgueil humain à la tour de Babel a aussi frappé les mentalités.

Mais qui s’est converti et revenu à Dieu ?

Quelques rares personnes restent attachées à leur Créateur dans un environnement païen dominant : Job, ses amis (et encore…)

Abram serait-il du nombre, malgré l’idolâtrie de sa famille (Jos 24.2) ? En tout cas dès qu’il a perçu la majesté de celui qui lance l’ordre et réalisé l’étendue de ses promesses, il est sur le départ.

Quel voyage !

Ordonné, conduit par Dieu

Pas choisi, comme le premier décidé par Térach, mais ordonné, conduit par Dieu ; totalement dans l’inconnu, même pas de destination, d’itinéraire connu d’avance.

Sous tente

Ce ne sera pas pour s’installer de nouveau en ville, mais désormais sous tente, quelque part en pleine nature, d’abord près du chêne de Moré, puis du côté de Bethel, puis dans le Negev.

Mais pas vraiment nomade

Au début il circule, pour découvrir le pays que Dieu lui a promis, mais ce n’est pas une vie de nomade, car il ne repartira plus ensuite que sous la pression des évènements. Pas par goût de la liberté, par tradition nomade. Ses fils et petits-fils feront de même.

Le changement essentiel

Plus Sin mais l’Eternel

Désormais la vie de toute sa maisonnée ne se déroule plus sous le signe imposé de la déesse Sin, mais sous l’autorité choisie de l’Eternel.

Térach resté idolâtre

Térach, lui, avait quitté le culte de Sin à Ur pour retomber dedans à Haran. Et comme il reste à Haran, il reste aussi et mourra dans l’idolâtrie. Il n’a pas, comme Abraham, tourné radicalement le dos au passé, pour repartir à zéro avec Dieu.

Abraham libéré du paganisme

Par son appel l’Eternel a libéré Abraham de ce fatras païen par la rupture radicale qu’il lui a demandée.

Une vraie amitié entre Abraham et Dieu

Et le sérieux et la gratitude d’Abraham s’expriment dans le fait que la première chose qu’il fait à Moré et à Béthel, c’est dresser un autel à son Dieu. Il ne s’agit pas d’un acte religieux de plus, car Abraham aura toute une série de rencontres personnelles avec ce Dieu, au point qu’une vraie amitié va se développer entre eux.

Sa décision de faire confiance

En partant ainsi, Abraham a pris une décision qui ferait peur à beaucoup de gens, tant elle paraît folle. Pour une raison qu’il faut oser s’avouer : on veut bien admettre que Dieu est plus grand que l’homme, mais de là à engager toute son existence sur une de ses paroles, en s’attendant comme à une évidence qu’il la réalisera sans faute…

Et encore à sa manière, à son heure et à la dimension qu’il choisit, lui… C’est bien un problème de confiance !

Soyons logiques : quand nous avons placé notre vie sous son autorité, nous lui avons ainsi dit d’en disposer comme il voudra, comme de son bien.

Une mise au point importante : les interventions de Dieu pas arbitraires ou tyranniques mais bienveillantes et généreuses

Ses interventions ne seront pas arbitraires ou tyranniques, à la manière des hommes, mais marquées de la bienveillance patiente et de l’infinie générosité typiques de notre Père céleste.

Obéissance … bénédiction

Si nous l’aimons, une parole de sa part prise au sérieux peut impacter toute une étape de la vie, selon le principe voulu par lui : une obéissance débouche tôt ou tard dans une bénédiction (Dt 11. 26-27)

3. Un complet recommencement

Pourquoi Dieu a-t-il choisi justement Abraham et pas un autre ?

C’est la totale et libre souveraineté de notre Créateur envers sa créature. Pas au hasard, mais par grâce. Pas en vertu de ce qu’Abraham a fait, mais de ce que Dieu a discerné dans son cœur.

Souvenons-nous du Psaume  51.7-8 : honnêteté face à la vérité

Je suis depuis ma naissance marqué du péché… mais tu veux que la droiture demeure au fond de mon être.

La droiture, l’honnêteté en face de la vérité, dès qu’elle est reconnue comme telle, une orientation d’esprit prête à tirer les conséquences de la vérité.

Abraham, un homme prêt à faire confiance à Dieu

Dieu a vu en Abraham un homme prêt à lui faire confiance, par principe, parce que Dieu mérite toute confiance. N’est-ce pas là le minimum que le Dieu vivant et vrai peut attendre de sa créature, quelles que soient ses conditions de vie ? (En ce sens Abrahm. est le frère de Job.) Dieu savait qu’Abraham accueillerait sa parole avec sérieux, il le savait, mais n’a rien fait pour l’y obliger.

Arrêtons-nous un peu aux promesses de Dieu

Dieu lui assure pas simplement une nouvelle résidence, mais tout un pays en héritage

Genèse 12.7

Le SEIGNEUR apparut à Abram et dit : Je donnerai ce pays à ta descendance. Abram bâtit là un autel pour le SEIGNEUR qui lui était apparu

Hébreux  11.8

C’est par la foi qu’Abraham obéit à un appel en partant vers un lieu qu’il allait recevoir en héritage : il partit sans savoir où il allait.

Un pays

Dieu ancre sa promesse de bénédiction dans un pays et elle pourra donc se vérifier bien concrètement en récoltes, bétail et provisions. Les valeurs matérielles et spirituelles vont ainsi s’unir dans les évènements ordinaires de la vie du pays.

Un homme important, ancêtre d’une grande nation

Dieu lui promet aussi de devenir un homme important, placé sous la bénédiction et la protection de Dieu lui-même et l’ancêtre d’une grande nation. Encore un fait largement concret et observable par quiconque.

Promesses réalisées

L’une comme l’autre promesse ont été magnifiquement réalisées. De ce point de vue Abraham est même le point de départ d’une nouvelle manière de Dieu de conduire l’humanité et de restaurer une vraie relation, perdue à cause du péché.

La bénédiction promise à travers lui pour tous les peuples de la terre se répand depuis 2000 ans grâce à l’œuvre de Jésus, son plus illustre descendant et du Saint-Esprit, à l’œuvre au moyen de l’Église.

Mais sur le long terme, pas immédiatement

Cela s’est réalisé dans la perspective longue de toute l’histoire humaine. Mais au départ, pour Abraham, cela n’avait rien d’évident et son vécu du moment aurait pu le décourager de croire à ces promesses.

Héritier mais toujours étranger

En effet, comment se considérer comme l’héritier de tout un pays, certes promis, mais dans lequel on vit toujours en étranger sous une tente et où, à l’occasion, les autochtones sont hostiles.
Et dans ce pays dont il avait au départ fait le tour du propriétaire, il ne possède en fait qu’une caverne funéraire pour Sara. Et il a dû mettre le prix pour l’obtenir.

Ancêtre mais encore sans enfant

Pire encore, comment devenir l’ancêtre d’une grande nation, quand on est sans enfant, très âgé, l’épouse aussi et stérile ? Là la confiance a subi l’épreuve du feu.

C’est là que Dieu se manifeste

Mais là aussi le Dieu à qui Abraham a fait confiance, s’est magnifiquement manifesté comme celui qui dit et la chose existe.

Placé en présence de Dieu, Abraham mit sa confiance en celui qui donne la vie à ce qui est mort et appelle à l’existence ce qui n’existe pas.  Romains 4.17.

Au delà des impossibilités et des obstacles

L’évidence incontestable des impossibilités biologiques, des obstacles pratiques infranchissables a été balayée comme fétu par celui à qui rien n’est impossible.

Oui, Dieu mérite une confiance totale. Y suis-je prêt ?

4. Mais en attendant …

Le calendrier est aux mains de Dieu et il peut s’écouler tout un temps entre la promesse et sa réalisation. Non pas pour la faire oublier, comme font certaines gens. Mais pour tester si la foi d’Abraham est à la hauteur de son grand Dieu, pour l’éduquer, ce qui explique la famine en Canaan et la tentation d’aller en Égypte pour y échapper.

L’attente, un temps d’éducation spirituelle

Ce temps d’attente, de patience est un temps d’éducation spirituelle, peut-être l’étape la plus dure. Mais Abraham ancre sa confiance dans la garantie d’un héritage et croit que celui-ci dépassera même l’horizon terrestre (Hébreux  11.9-10).

Une leçon précieuse : capable de patience grâce à Dieu

C’est en gardant l’esprit tourné vers Dieu qu’on devient capable de patience, capable de continuer la course fidèlement, même quand ça devient dur, très long, un peu fou (Col 3.1-4). Le meilleur remède contre le découragement, la fatigue, la pitié de soi = se savoir en présence de Dieu, aujourd’hui et pour toujours.

Evitant le drame de l’auto-centrisme

Si je reste braqué sur ici-bas, la moindre chose qui tourne mal, qui semble trop longue ou n’est pas appréciée par les autres, devient un drame. Je suis alors facilement submergé par les réactions, les désirs de ma nature charnelle et je ne les contrôle plus.

Gardant l’esprit accroché au Seigneur

Mais si dans la difficulté je garde l’esprit accroché au Seigneur, je reste branché sur le maître des circonstances, sur celui qui garde tous ses moyens quand je n’en ai plus et lui en a souvent d’étonnants.

Patience et efficacité

Alors je peux même être patient = attendre le moment de Dieu, faire confiance que son calendrier est le bon. Ce n’est pas parce qu’Abraham avait trop la tête au ciel qu’il n’était plus efficace sur terre. Et, inversement, on ne sert pas à grand chose sur terre quand on n’a pas l’esprit tourné vers le Tout-puissant.

De l’obéissance à la bénédiction : un chemin d’éducation

J’avais énoncé tout à l’heure un principe divin selon lequel une obéissance à un ordre débouche finalement dans une bénédiction. Il me faut y revenir pour y apporter un important complément. L’obéissance est notre part, capitale. La bénédiction est la réponse finale de Dieu. Mais entre les deux il y a une part essentielle d’éducation par Dieu. Cette part est souvent oubliée par les disciples du « Tout tout de suite », mais pas par Dieu.

La chaîne complète sera donc :
ordre – obéissance – attente patiente – bénédiction – glorification de Dieu

L’étape de l’attente patiente, confiante est un temps d’éducation, de formation d’un caractère conforme à l’image du Créateur.

C’est le travail de sanctification, indispensable dans la vie du chrétien :

1 Thessaloniciens 4.3-5 ; Hébreux 12.14.

Plus centré sur soi mais conduit par Dieu

On passe d’un style de vie centré sur soi à une mentalité façonnée par le contact suivi avec Dieu. La maturité c’est d’avoir appris à vouloir ce que Dieu veut et elle se caractérise d’abord par ce qui se passe dans le cœur.

Un nouveau départ pour l’humanité

Après la crise de Babel Dieu donne encore un nouveau départ à l’humanité, cette fois à partir d’un seul homme, Abraham, avec qui il établit une relation personnelle d’amitié, chose inconnue dans les religions de cette terre.

Bénédiction et confiance

Cette amitié est fondée par Dieu sur une volonté de bénédiction immense, englobant non seulement la descendance d’Abraham, mais même toute l’humanité.
Et au centre de ce recommencement se trouve la confiance entre un Dieu absolument fidèle à sa parole et un homme qui a compris que sa vie trouve tout son sens dans la pratique confiante de cette relation d’amitié.

L’amitié (le secret) de l’Éternel est pour ceux qui le révèrent et il les instruit de son alliance. Psaume  25.14

J.-J. Streng

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Celui qui doit venir – le Messie de Jean-Baptiste

Les interrogations de Jean-Baptiste prisonnier

Jean-Baptiste est prisonnier d’Hérode Antipas, dans la forteresse de Machéronte, au bord de la Mer Morte (Luc 3.19-20).
Il a entendu parler des miracles que le Christ vient d’accomplir : la guérison du serviteur d’un officier romain à Capernaüm, … la résurrection du fils d’une veuve à Naïn. (Luc 7.1-10 et 11-17)

Luc 7. 18-23

18 Jean fut informé de tout cela par ses disciples. 19 Il en appela deux qu’il envoya vers Jésus pour lui dire: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?» 
20 Arrivés vers Jésus, ils dirent: «Jean-Baptiste nous a envoyés vers toi pour te demander: ‘Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?’» 
21 A ce moment-là, Jésus guérit de nombreuses personnes de maladies, d’infirmités et d’esprits mauvais et il rendit la vue à bien des aveugles. 22 Puis il leur répondit: «Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. 23 Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle!»

 Es-tu celui qui doit venir ( ho erkomenos) ou devons-nous en attendre un autre ?

Jean-Baptiste s’étonne…

Le Jourdain – photo 2019

Et pourtant, quand il pratiquait le baptême de repentance au Jourdain, il avait dit lui-même à propos de Jésus :

« il vient, celui qui est plus puissant que moi » Luc 3.16
Et aussi “Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29)

Jean-Baptiste, le prophète qui annonce le royaume de Dieu

Jean est le prophète annoncé dans Malachie 3.1, le prophète qui marche devant le Seigneur, …qui annonce la venue du royaume de Dieu.

Et avec Jésus, …le royaume de Dieu est là.

Et pourtant, depuis sa prison, Jean demande :

Es-tu celui qui vient (ho erkomenos) ou devons nous en attendre un autre ?

Ce qui le perturbe : pas la personne de Jésus mais sa manière d’agir, d’annoncer le royaume.

La LOI

Quand Jean annonce le royaume et appelle à la repentance, c’est parce qu’il voit le jugement final : …la hache à la racine des arbres (Matt hieu 3.11), … l’aire de battage nettoyée… et la paille brûlée (Matthieu 3.12), bref, le jugement des pécheurs, sans appel… La LOI

La GRÂCE

Quand Jésus annonce le royaume, il appelle à la repentance, …il met l’accent sur le salut qu’il offre à Israël… La GRÂCE

Une question fondamentale

Cette double interrogation à propos du Messie (est-ce toi le Messie ou est-ce plutôt un autre) pose une question fondamentale

  • aux Juifs du temps de Jésus
  • aux disciples qui suivent son enseignement et assistent à ses miracles
  • et aussi à tous ceux qui s’intéressent à lui, qui se posent des question à son sujet aujourd’hui

Ce Jésus qui fait des miracles… est-il vraiment le Messie de la Bible?

Les gens de Nazareth ne l’ont pas compris …ou n’ont pas voulu comprendre.

Un fils de charpentier, d’une famille modeste, bien connue dans le village ne pouvait être le Messie. C’est quelqu’un de connu… Il ne correspond pas à l’image qu’on se fait d’un envoyé de Dieu. Alors on le méprise.

Se poser des question à propos de Jésus ? Est-ce si incongru ?

Le Jésus qu’on me présente, est –il le vrai ?

Est-il le produit d’une tradition, …(le petit Jésus dans les bras de Marie) ou d’une mode …(le Jésus barbu à cheveux longs des films à grand spectacle.

Ou alors … le Jésus « facile » peu exigeant de certains mouvements :
« Vous avez tout essayé et ça n’a pas marché…Essayez Jésus et avec lui, ça marchera certainement»

Ou alors … le Jésus de l’Evangile de la prospérité :
« vous devez être riches et bien portants parce que vous êtes les enfants du roi, sinon c’est votre faute vous n’avez pas assez de foi »

Toute personne qui voudrait s’approcher du Christ ferait bien de réfléchir.

A-t-elle vraiment envie que ce soit le Christ, le véritable Christ qui devienne son sauveur et son seigneur

« Celui qui doit venir » : le Messie annoncé au peuple de Dieu dans l’AT

« Celui qui doit venir » C’est comme cela qu’on désignait le Messie dans la piété juive

Messie : oint par Dieu pour une responsabilité spéciale

(les rois, les prophètes)
Oint par Dieu, mis à part pour délivrer son peuple

En grec, Messie = Christ.

Christ est un titre, pas un nom de famille.

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur (Psaume 118:26
Celui qui vient : Ho Erkomenos dans la traduction grecque des LXX : Psaume 117

Celui qui vient – le Messie – le sujet principal des Psaumes des montées, 113 à118 chantés aux grandes fêtes

Les Juifs d’Israël et de tous les pays, réunis à Jérusalem pour les grandes fêtes, chantaient « celui qui vient » dans les petites ruelles en pente qui montaient au Temple… Ils chantaient donc le Messie

Et aussi sous l’occupation romaine

Au 1e siècle de notre ère, justement au temps de Jean-Baptiste et de Jésus, l’empire romain occupait Israël. Il dominait le pays avec ses garnisons militaires… il imposait son autorité politique.

Alors en montant le long des ruelles, on chantait les Psaumes Hallel (Psaumes de Montées).

un Messie qui chasserait les Romains

On espérait qu’un jour ou l’autre, …le plus tôt possible, le Messie, …un roi puissant, …le roi puissant, « celui qui doit venir » viendrait avec son armée pour chasser les Romains.

Le Messie, un roi ?

Luc exprime bien par la suite cette espérance de tout un peuple.

Quand la foule acclame Jésus entrant à Jérusalem, elle chante le Psaume 118 « Béni soit celui qui vient ».

Mais elle ajoute aussi  …« le roi », … « le roi qui vient au nom du Seigneur (Lc 19.38)

Jésus , le Messie, un roi guerrier ?

Dans le contexte du récit de Luc, la question de Jean-Baptiste est politiquement lourde de sens…

Jésus aurait-il l’intention de se proclamer roi ?

le roi attendu par tout le peuple d’Israel, … le roi qui restaurera le royaume de David…
En chassant les Romains, en éliminant toute trace du pouvoir romain ?

On a oublié, … on a négligé un détail essentiel : le Messie souffrant

le Messie souffrant du Psaume 22 … et le serviteur souffrant qui porte les péchés d’Esaïe 53, …le Messie rejeté par son peuple

Roi ou pas roi : Jésus fait les mises au point nécessaires

Jésus ne répond pas directement à la question, roi ou pas roi ? Mais ses paroles en disent beaucoup.

Les miracles de libération/délivrance

«Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. 23 Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle!»

les mêmes miracles que dans la prophétie d’Esaïe

Jésus reprend un thème essentiel de la prophétie d’Esaie : l’annonce de la fin de l’exil et la restauration de la nation d’Israël par Dieu

5 Alors les yeux des aveugles seront ouverts et les oreilles des sourds seront débouchées. 6 Alors le boiteux sautera comme un cerf et la langue du muet lancera des cris joyeux Esaïe 35.5-6a

Cette vision d’Esaïe, c’est celle des Israélites exilés revenant à travers le désert dans leur pays.
Dieu guérit ce qui est brisé… Il remet tout en ordre

« La bonne nouvelle annoncée aux pauvres »

Déjà dans Esaïe 61. 1-2

L’Esprit du Seigneur, de l’Éternel, est sur moi parce que l’Eternel m’a consacré par onction pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux déportés la liberté et aux prisonniers la délivrance, 2 pour proclamer une année de grâce de l’Eternel et un jour de vengeance de notre Dieu

Passage que Jésus a lu dans la synagogue de Nazareth au début de son ministère.

18 L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m’a envoyé [pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,] 19 pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur.

Et passage commenté, rappelant ainsi ses miracles

Aujourd’hui cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. Luc 4.21. C’est à dire en moi et par mon action publique.

A un détail près…

Jésus laisse de côté « le jour de vengeance » d’Esaïe 61… Son but c’est d’apporter le salut. Il n’est pas venu pour juger mais pour sauver (Jn 12.27). Le jour du jugement viendra…

Les miracles de Jésus : le royaume à venir est déjà présent

En fait la réponse de Jésus aux envoyés de Jean n’est pas si énigmatique que ça. Elle est même tout à fait claire … pour qui veut comprendre.

Il suffit de faire le lien entre Esaïe 35, Esaie 61 et tous les actes miraculeux que Jésus vient d’accomplir…

Jean et ses disciples en ont certainement entendu parler (ex la guérison du serviteur ? la résurrection du fils de la veuve …

Toute l’activité de Jésus, ses actes miraculeux, il faut les comprendre comme le royaume de Dieu déjà présent. Jésus agit, fait des miracles en faveur des pauvres des humbles de son peuple.

Esaïe l’avait annoncé… Jean l’attendait.

Alors un recadrage est nécessaire

Le royaume de Dieu : Pas les actes de guerre d’un roi mais les actes de guérison et de restauration d’un Dieu miséricordieux

L’espoir national d’Israël, l’attente d’un roi guerrier, … vainqueur des Romains doit être totalement remodelé, recadré.

Jésus évite tout vocabulaire militaire.

« Celui qui vient » n’est pas un roi guerrier accompagné de son armée. « Celui qui vient » accomplit des actes de guérison et de restauration

Comprendre le ministère de Jésus à la lumière des prophéties

les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés etc

En rappelant ses actes de guérison aux messagers de Jean, Jésus ouvre aussi les yeux …. de ces aveugles là. Il leur enseigne comment il faut « lire », … comprendre son ministère à la lumière des prophéties d’Esaïe.

L’obstacle, l’occasion de chute : la pierre qui fait tomber

Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle!», je ne serai pas une cause de chute !

C’est un écho à la pierre de fondation, citée dans Esaïe 28.16. 
Une pierre choisie, angulaire, précieuse, … que Dieu pose en Sion, à Jérusalem, au milieu de son peuple

La pierre qui fait tomber si on fait le mauvais choix

Achaz, roi infidèle du royaume de Juda (au milieu du 8e s avt J.-C.) a refusé la promesse de délivrance que Dieu lui offrait… Il a demandé l’aide de l’Assyrie, la grande puissance militaire de l’époque, contre Israël, le peuple frère et contre la Syrie. (Un épisode rappelé à la fois par Esaïe 7, un livre prophétique et 2 Rois 16, un livre historique)

La pierre, c’est l’Eternel lui-même

Une pierre d’obstacle, ….un rocher qui fait trébucher Israël

13 C’est l’Eternel, le maître de l’univers, que vous devez respecter comme saint, c’est lui que vous devez craindre et redouter. 14 Il sera alors un sanctuaire, mais aussi une pierre qui fait obstacle, un rocher propre à faire trébucher pour les deux communautés d’Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem Esaïe 8.13-14

Un contraste saisissant :

Le prophète fait confiance à la promesse de Dieu… Le roi et le peuple s’appuient sur la puissance militaire, celle de l’Assyrie, un peuple étranger,… en fait ennemi.

Le Christ : une manière inattendue de rendre visible le royaume de Dieu

L’allusion est évidente. Jean et ses disciples ne doivent pas « trébucher », se scandaliser.

Jésus fait entrer le royaume promis par Dieu d’une manière inattendue :

… pas par les armes, .. .pas en s’entourant d’une armée terrestre ou céleste pour chasser les Romains, … mais par des actes d’amour et de paix… en donnant sa vie sur la croix.

Inattendue et pas comprise

Luc le souligne plus tard avec le récit des deux disciples sur le chemin d’Emmaüs.
Ils ont bien appris que le tombeau est vide, pourtant ils sont déçus :

Nous avions espéré qu’il était celui qui devait délivrer Israël.
Ils attendaient un libérateur militaire…

Jésus est-il celui qui doit venir ? OUI

Luc a rappelé le Psaume 118 et Esaïe. Alors, Jean-Batiste, ses disciples et aussi le lecteur d’aujourd’hui peuvent avoir une image plus précise de Jésus.

Oui, …il est le Roi, le libérateur annoncé par le Psaume 118

Mais il est aussi Dieu lui-même

la pierre qui risque de faire tomber si on ne comprend pas qui il est vraiment (Esaïe 8.13-14)

Le royaume promis ne viendra pas par des actes de violence, par la contrainte, … mais par la miséricorde de Dieu

Une vérité plus profonde : celui qui libère, c’est Dieu lui-même

Ce n’est pas un chef humain qui a délivré Israël, qui a ramené le peuple de l’exil… C’est Dieu lui-même.

Alors les yeux des aveugles seront ouverts et les oreilles des sourds seront débouchées. Esaïe 35.4

Dites à ceux qui ont le cœur troublé (qui perdent courage BFC) «Fortifiez-vous, n’ayez pas peur! Voici votre Dieu. .. Il viendra lui-même pour vous sauver.» Esaïe 35.5

Jésus ? le Seigneur, kurios, Dieu lui-même

Jésus : il accomplit les mêmes miracles … que Dieu pour son peuple revenant d’exil dans son pays.

Ne serait-il pas le kurios, … le Seigneur ?… Ne serait-il pas Dieu lui-même ?

Cela fait réfléchir. Cela perturbe aussi ceux qui s’obstinent à ne pas comprendre.
Par exemple « ses miracles viennent du diable » disent certains pharisiens

Kurios, même titre que YHWH, Adonaï

Tout au long de son Evangile, à 15 reprises, Luc donne à Jésus le titre de Kurios, Seigneur, le même titre que celui de YHWH, … l’Adonaï, le Seigneur du Psaume 118.

Quelques exemples

Aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur. (2:11)
En voyant la femme, le Seigneur fut rempli de compassion pour elle(7:13)
Le Seigneur se retourna et regarda Pierre (22:61
Le Seigneur est réellement ressuscité (24:34).

Luc donne le titre de Seigneur, Kurios, à la fois au Dieu d’Israël … et à Jésus de Nazareth

Il ramènera beaucoup d’Israélites au Seigneur, leur Dieu (Luc 1.16)

De même , dans Philippiens 2 Paul donne à Jésus le titre de Seigneur. 
Esaïe 45.23 réserve à Dieu seul

10 afin qu’au nom de Jésus chacun plie le genou dans le ciel, sur la terre et sous la terre 11 et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Philippiens 2.10-11

à comparer avec Esaïe 45.23

23 Je le jure par moi-même, et de ma bouche sort ce qui est juste, une parole qui ne sera pas révoquée: «Chacun pliera le genou devant moi et toute langue prêtera serment par moi.»

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, au nom de Dieu (Psaume 118)
Béni soit celui pour qui je ne serai pas une cause de chute (Luc 7. 23)

Béni soit celui, celle qui a dépassé, …. qui veut dépasser son trouble, ses hésitations.

A lui, à elle Jésus Christ se révèle comme « celui qui vient », …comme le Dieu qui vient, … comme le Sauveur, … comme le Seigneur
Et dans l’Apocalypse, Jésus ressuscité, jamais roi sur terre, apparaît comme roi de gloire, en éternité

«Je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, o erkomenos … le Tout-Puissant.» (Apocalypse 1.8)

Εγώ εἰμι τὸ ἄλφα καὶ τὸ ὦ, λέγει κύριος ὁ θεός, ὁ ὢν καὶ ὁ ἦν καὶ ὁ ἐρχόμενος, ὁ παντοκράτωρ. (Rev 1:8 BGT)

Une leçon d’interprétation

Luc montre l’exemple à suivre

Faire revivre l’AT dans les paroles et les actes de Jésus

Il fait attention aux citations, aux allusions de l’AT dans son Evangile. 
Il leur donne du sens … en les faisant revivre dans les paroles et les actes de Jésus.

Aider à comprendre la véritable identité du Christ, … celui qui vient.

Même si le temps du royaume tarde à venir, même si la violence continue à faire la loi jusque dans les Etats, Luc nous enseigne à lire son Evangile en relation avec l’ensemble de l’Ecriture.

à dépasser nos hésitations, et à reconnaître Jésus

celui qui apporte la bonne nouvelle aux pauvres, aux pauvres dans leur ignorance, dans leur indifférence, … à reconnaître Jésus comme notre Sauveur et notre Seigneur.

«Fortifiez-vous, n’ayez pas peur! Voici votre Dieu…Il viendra lui-même pour vous sauver.» Esaïe 35.4

C. Streng

Regards sur Jésus (identité imposée). Regards de Jésus (identité révélée)

Les regards de la foule et des autorités religieuses sur Jésus :
l’ identité imposée, présumée, rejetée.

Le regard de Jésus sur les autres et sur lui-même : l’identité révélée, proclamée.

Jean 6. 22-62

I. Regards sur Jésus

L’identité imposée, présumée, rejetée

1. l’enthousiasme éphémère de la foule : l’ identité imposée

Ceux qui ont bénéficié du miracle de la multiplication des pains se font conduire le lendemain en barque à Capernaüm pour rencontrer Jésus… Pourquoi ?

Pour remercier Jésus …pour se faire expliquer le sens du miracle ? …

Car le miracle des pains est l’un des « signes » de Jésus, qui révèle son identité.

Pas du tout… « rabbi quand es-tu venu ici ? » (24).

Un intérêt « alimentaire »… immédiat … seulement

La foule rassasiée hier voudrait que ça recommence aujourd’hui … et demain et …

Un désir de roi si évident que Jésus s’est éloigné (Jean 6.15)

Un événement merveilleux qui répond à des besoins concrets/immédiats… (solution définitive contre la faim, la maladie). Alors on veut faire de son auteur une célébrité. On veut lui imposer une identité …et le rôle qui va avec.

Jésus fuit une telle récupération.

Mettre tout l’accent sur les miracles de Jésus n’est pas le meilleur moyen de conduire à une foi authentique.

Le miracle est le signe de la compassion du Christ pour les nécessiteux.

Il indique qui est le Christ et qui il révèle, Dieu le Père. Ce n’est pas un moyen facile de nous attirer. .. un argument publicitaire !

L’identité de Jésus se banalise

Alors, de fait, l’identité qu’on reconnaît à Jésus, les titres qu’on lui donne se banalisent au rythme de l’espoir déçu.

D’abord « prophète qui devait venir dans le monde » second Moïse au v. 14 , puis « rabbi » le banal, « maître », donné aux simples enseignants itinérants juifs au v. 24

Jésus ne s’y trompe pas. Il sait quelle identité on lui attribue et quel rôle on voudrait lui voir jouer :

…roi –messie-guerrier qui rendrait sa gloire à la patrie, …distributeur officiel de nourriture gratuite :

Vous me cherchez, non parce que vous avez vu les signes mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été remplis (rassasiés) (v.26)

Jésus nous pousse toujours à examiner nos propres raisons de croire.

Et il est souvent difficile de discerner nos véritables motifs.

Notre tout premier contact avec lui : une maladie, une situation brûlante, la recherche d’une tranquillité d’esprit dans un monde de tracas, un appel à quelque chose… quelqu’un de plus profond, de plus authentique…

Alors qu’est-ce que la foi ?

Une confiance personnelle du croyant. Il se confie à la révélation de Dieu dans le Christ.
Pour beaucoup de nos contemporains, avoir la foi, c’est penser de manière positive et ne pas se décourager.

La foi en quoi ? ou plutôt en qui ?

La foi est clairement centrée sur le Christ, son identité et son origine. Une relation de confiance en lui. Elle nous permet d’affirmer que Jésus est le Christ, le Dieu unique, envoyé, incarné.

2. Le mépris des autorités religieuses : l’identité présumée

C’est moi qui suis le pain descendu du ciel

Non mais alors :

…N’est-ce pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous, nous connaissons le père et la mère ? Comment peut-il dire maintenant : « Je suis descendu du ciel ! » 41-42

Il n’est que

Il n’est que Jésus le fils de Joseph, un villageois comme les autres, …alors comment peut-il… ?

Le « ne…que », le « alors comment ? » du mépris social et intellectuel. Ce mépris fossilise ; il impose un rôle préconçu, formaté d’avance, dont on ne peut sortir .

Les autorités religieuses ont sans doute compris l’explication spirituelle que Jésus a donnée au pain de vie.

Pour elles, pas possible …

pas imaginable qu’un fils d’ouvrier du bâtiment connu au village ait des prétentions théologiques… et surtout qu’il revendique une origine divine.

Tout le scandale de l’incarnation :

Ce Jésus peut-il être à la fois le pain du ciel et l’enfant au bout de la rue …dont nous connaissons très bien les parents ?

Ceux qui sont choqués par les paroles de Jésus pensent savoir qui il est et qui sont ses parents. En fait, ils ont tort. Ce sont des gens religieux… et leur religion les a aveuglés. Elle les a empêchés de voir Dieu en Jésus.

En fait, les Juifs de Jean 6 pourraient bien être n’importe lequel d’entre nous, ….dès le moment où nous pensons savoir exactement comment Dieu doit agir.

3. Du mépris au refus : l’identité rejetée

Les autorités religieuses s’obstinent à ne rien comprendre

Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger (v. 52) C’est du cannibalisme !

Les Juifs de l’époque avaient pourtant dans l’Ancien Testament des indices pour comprendre au delà du sens immédiat, matériel. … Non seulement la foule sans instruction, mais les autorités religieuses.

Ils ont pris tout ce que dit Jésus à la lettre.

Ils ont donné à ses paroles une signification scandaleuse et impossible moralement. …Ont-ils oublié que les prophètes parlaient souvent en images et même avec des objets représentatifs …comme la ceinture de Jérémie 13.4, la brique d’Ezéchiel 4.1

Avec de la rouspétance

ils murmuraient (v. 41), exactement comme leurs ancêtres qui suivaient Moïse dans le désert, … en ronchonnant…Ex 15.24, 16.2

Pas à cause des paroles de Jésus choquantes ou difficiles à comprendre

– sauf si on s’obstine à les prendre au sens absolument littéral –

« manger la chair, boire le sang, c’est du cannibalisme ». Mais Jésus vient d’en expliquer le sens profond.

Mais parce que c’est un enseignement difficile à accepter.

Il exige le renouvellement de l’intelligence, …un engagement personnel, un changement de comportement… D’où la défection, le départ de plusieurs disciples (Jn 6.66)

II Le regard  de Jésus sur lui-même et sur les autres

L’identité révélée, proclamée

1. L’identité révélée :

Une présentation progressive et imagée de l’identité divine du Fils de l’Homme

Pour corriger cette compréhension partielle et erronée de son identité, donc de sa personne et de son message, …Jésus va s’engager dans un développement imagé, progressif, de son identité et de son message

a. Les paroles à la foule : chercher Jésus pour de vrai v. 26-40

Une communication difficile : la foule comprend mal ou refuse de comprendre.

– Chercher ce qui dure éternellement v.26-34

Vous me cherchez, non parce que vous avez vu les signes mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été remplis. Travaillez, non pour la nourriture qui se détruit mais pour la nourriture qui reste pour la vie éternelle, que le Fils de l’Homme vous donnera, celui que le Père, Dieu, a scellé – a marqué de son sceau  Nouvelle Bible Segond
ou
car Dieu le Père lui en a accordé le pouvoir en le marquant de son sceau  Semeur

« Non pas … mais » : un contraste entre deux attitudes, l’une à éviter, … l’autre à rechercher.

La mauvaise manière de chercher Jésus

C’est se borner à des buts matériels intéressés, à des motifs uniquement centrés sur soi : vous avez mangé des pains et vous avez été remplis

Mais sans chercher à aller plus loin dans le sens profond du miracle : non parce que vous avez vu les signes.
Sans essayer de comprendre quelque chose de son message ou de sa personne

Pour avancer dans la compréhension

Rechercher ce qui est durable

Travailler – s’appliquer, c’est rechercher … pas le résultat immédiat, superficiel, éphémère, la nourriture qui se détruit, … pas la satisfaction immédiate. C’est rechercher ce qui est durable ….« la nourriture qui reste, qui dure » qui a des conséquences « pour la vie éternelle »

Comment chercher ?

Que ferons-nous pour que nous travaillions les oeuvres de Dieu ? v. 28

La foule pose une question importante. Mais elle reste dans le domaine du « faire » de l’œuvre à œuvrer, des œuvres de la loi.

Pas faire mais croire

Voici l’œuvre de Dieu : que vous croyiez en celui qu’il a envoyé  v.29

C’est l’œuvre de Dieu qui amène à la foi en Christ.
L’œuvre de Dieu, c’est l’initiative, l’effort divin pour recréer… refaire la relation perdue à la chute.

Il ne s’agit pas de « faire » mais de croire… Une question d’attitude et d’orientation de cœur.

Passer de l’œuvre de l’homme à l’œuvre de Dieu, c’est croire qu’il a envoyé Jésus.

C’est croire en Jésus, celui que Dieu a envoyé. ..Donc croire en l’ origine divine de Jésus confirmée par son envoi, son incarnation.

Qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui ?

Certainement plus que l’évangélisation au sens étroit,… le billet pour le ciel…
Cela implique des préoccupations sociales, relationnelles et spirituelles, souvent à longue échéance.

Le nouveau converti est comme un bébé nouveau né. On ne l’abandonne pas dans la rue…

Une réaction déconcertante et décevante : Quel signe fais-tu ? ….

Le signe a été fait

Ils ont bénéficié du miracle des pains… Et ils ne se sont même pas demandé s’il avait une signification au delà du visible

Quel signe fais-tu pour que nous voyions et que nous te croyions.

Quelle œuvre fais-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert comme il est écrit : il leur donna à manger du pain venu du ciel  v.30-31

« Ce Jésus se présente comme l’envoyé de Dieu, le nouveau Moïse. Alors qu’il fasse un miracle exactement identique à celui de Moïse, qu’il fasse descendre, comme lui la manne directement du ciel ! »

Pour eux, le miracle des pains fait à partir d’éléments terrestres n’est pas un preuve valable ou suffisante.
Ailleurs, certains attribuent à Belzeebuth les guérisons. (Matthieu 9.34)… Et pourtant ils savent bien qu’elles ne peuvent venir que de Dieu

Ce n’est pas Moïse mais mon Père

Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel mais c’est mon Père qui vous a donné le vrai pain du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne sa vie au monde  v.32-33

Jésus fait porter l’accent non pas sur Moïse, l’intermédiaire mais sur Dieu. …
Sur son Père et sur la relation filiale avec lui…

Pas sur la manne, mais sur « le pain de Dieu venu du ciel pour donner la vie au monde »

Le pain de Dieu, c’est Jésus lui-même.

Jésus ne s’identifie pas directement
  • des expressions « celui qui.. ou que »
  •  des images « pain du ciel », « vie éternelle »
  • des termes-clés, c’est à dire des mots qui ajoutent à la compréhension
    font avancer pas à pas dans la révélation de sa personne.

27 Celui que le père a scellé …une relation profonde, particulière, d’appartenance à son Père, Dieu
29 Celui qu’il (Dieu) a envoyé … pour accomplir son œuvre :

lui, Jésus

33 Celui qui est descendu du ciel …puisqu’il a été envoyé et donne la vie au monde

Lui, Jésus le don du ciel : terme clé

Toutes ces précautions sont indispensables.
Jésus veut faire passer ses interlocuteurs d’une idée connue dans l’AT, … « le don du ciel » transmis par un prophète, à une révélation beaucoup plus choquante. Jésus, lui, est le don qui descend du ciel et y remonte

Seigneur, donne-nous toujours de ce pain v. 34

Comme le  donne moi cette eau de la Samaritaine : pour ne plus retourner chaque jour au puits Jean 4.15

  • Ou ils n’ont rien compris, ils en sont restés au plan matériel. Il leur faut du palpable et du durable, à leur échelle.
  • Ou ils ont compris, à peu près que ce pain spirituel donne la vie.

Mais ils voient ce pain spirituel comme quelque chose d’extérieur à Jésus, …pas comme Jésus lui-même…

Jésus, le vrai pain de vie 35-40

Jésus va préciser plus directement son identité

C’est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif  v.35

Ici, Jésus affirme directement son identité et sa messianité divines.

C’est moi qui suis le pain de vie.
Mais il a d’abord essayé de faire comprendre les différentes significations de pain, nourriture

26 pain matériel = la nourriture
27 pain du ciel,
32 vrai pain du ciel
33a pain de Dieu précisé par
33b qui descend du ciel et donne la vie au monde

35 Je suis le pain de (la) vie = terme clé

Réponse précise à la demande de la foule :
Donne nous toujours de ce pain v. 34.

Le pain de la vie : pas un avantage spirituel, une personne

Le pain de la vie n’est pas un « avantage spirituel » qu’on recevrait comme le pain dans la bouche. C’est une personne divine et humaine, Jésus. Il demande qu’on vienne à lui… c’est à dire qu’on croie en lui.

Et pourtant

Vous avez vu: vous avez vu les miracles et vous ne croyez pas  v.36
« Croyez du moins à cause de ces œuvres » Jean 14.11

Vous m’avez vu et vous ne croyez pas : Jésus a la capacité divine de lire les pensées : les vérités que je suis en train de vous révéler ne pénètrent pas en vous. Vous y êtes imperméables

Alors, venir à Jésus, croire en lui, qu’est ce que c’est ?

Chacun que me donne le Père viendra à moi et je ne jetterai pas dehors celui qui vient à moi  v. 37

La foi en Jésus n’est pas une décision simplement humaine.

Seule l’action de Dieu peut la produire et l’expliquer. C’est lui qui donne, … c’est à dire choisit ceux qui croiront

Venir à Jésus, croire en lui, permet d’être absolument sûr de sa présence, …en tout temps…  je ne jetterai pas dehors

Les versets 38 et 39 s’enchaînent pour donner une explication

38a Je suis descendu du ciel
38b Pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé
39a, 37 Tous ceux qu’il m’a donnés, que je n’en perde aucun 

« Mais » introduit la notion essentielle : la promesse de la résurrection

39b mais je le ressusciterai au dernier jour 

Promesse résumée au v. 40
La volonté de mon père Pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé 38b
Que celui qui voit le fils et croit en lui  Vous avez vu et vous ne croyez pas 36
Ait la vie éternelle que je ne perde aucun 39 a
Et je le ressusciterai au dernier jour que je le ressuscite 39b et 33b

 

Termes clés : vie éternelle, résurrection

La vie éternelle : aujourd’hui, (Jean 3.16 ) ou au delà de la mort :

Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle Jean 12.25.

Le »dernier jour », c’est le jour de la résurrection des morts
Mais le « dernier jour » pourrait bien être aussi le moment où on rencontre le Christ dans cette vie

La résurrection ne serait-elle pas aussi la transformation qui se produit quand on passe de l’incrédulité à la foi, quand on se nourrit de ce pain de vie

b. La réponse aux murmures des autorités juives 43-59

Le pain de vie 43-51

Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire v. 44

Ne maugréez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et moi, je le relèverai au dernier jour. Il est écrit dans les Prophètes : Ils seront tous instruits de Dieu.
Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Non pas que quelqu’un ait vu le Père, sinon celui qui est issu de Dieu ; lui a vu le Père. 43-46

Jésus insiste sur l’action de Dieu lui-même.

Elle est indispensable pour attirer ceux qui viendront à lui. Cela rappelle le v. 37  je ne jetterai pas dehors  et  tout ce que le Père m’a donné vient à moi.

Ils seront tous instruits de Dieu

Selon Esaïe 54.13 : Tous tes fils seront disciples du Seigneur.
Cette attraction vers Dieu se fait par l’enseignement de la Parole de Dieu qui s’adresse à tous.
Tous sont invités par grâce à écouter cette Parole… donc à y obéir et à recevoir l’enseignement – à être disciples – de Dieu le Père

Non que quelqu’un ait vu le Père, sinon celui qui est près du Père, celui-ci a vu le Père (v.46

Ce verset souligne la profonde et unique unité divine entre Jésus et son Père.

Une reprise du thème du pain de vie qui donne la vie éternelle

Celui qui croit a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert et ils sont morts. Voici (celui-ci est ) le pain descendu du ciel afin que celui qui mange de ce pain-là ne meure pas. C’est moi qui suis le pain de vie qui descend du ciel.

Si quelqu’un mange de ce pain-là il vivra pour l’éternité. Et le pain que moi, je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde v. 47-51

Jésus reprend presque dans les mêmes termes …mais dans l’ordre inverse le thème des versets 32-40  : le pain de vie descend du ciel et donne la vie éternelle. La manne, elle, n’empêche personne de mourir spirituellement.

47 Celui qui croit a la vie éternelle 40 a la vie éternelle
48 Je suis le pain de vie 35 Moi je suis le pain de la vie
50 Celui-ci est le pain descendant du ciel
51a Je suis le pain vivant
51b Qui est descendu du ciel
32 le pain venu du ciel, le vrai
51c Si quelqu’un mange de ce pain, il sera sauvé pour l’éternité 40 Et je le relèverai au dernier jour
51d Le pain que je donne, c’est ma chair pour la vie du monde 33a le pain de Dieu qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde

 

Terme clé : le pain de Dieu qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde 33a

Avec un élément nouveau, une précision essentielle au v. 51 :

le pain du ciel, c’est le Christ incarné.

Ce qui rend possible le salut, la vie éternelle, c’est l’incarnation. 
Venir dans la chair conduira Jésus à la mort sur la croix : ma chair – en sacrifice – pour la vie du monde.

La chair et le sang qui donnent la vie

Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange (mâche) ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car la chair est une vraie nourriture et mon sang est une vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Comme le Père, qui est vivant m’a envoyé, et comme moi, je vis par le Père, celui qui me mange (mâche) vivra aussi pas moi v. 53-57

Avancer dans la compréhension, s’engager

Ces versets permettent d’avancer dans la compréhension, donc demandent qu’on s’engage envers Dieu, envers le Christ.

Si on comprend, on ne peut rester indifférent… Encore faut-il bien comprendre.

Comprendre au sens littéral (eucharistie catholique) ou comme un métaphore, une image ?

« Manger » et « boire » pris littéralement, au mot, conduisent à l’eucharistie de type catholique.

Deux objections : la vie éternelle serait dépendante du partage du pain et du vin de l’eucharistie. En fait, elle est reçue par la foi en Jésus.

Le « manger » et boire » de Jean 6 ne se répète pas comme dans la célébration de l’eucharistie…

C’est l’apaisement, … une fois pour toutes … de la faim et de la soif spirituelles. Il s’agit de croire ce que Jésus dit, de la part de Dieu

53a Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et ne buvez pas son sang
53b Vous n’avez pas la vie en vous-mêmes
51 le pain que je lui donnerai, c’est ma chair

Passage du pain à la chair

54 Celui qui mange (mâchant) ma chair et qui boit mon sang

A la vie éternelle
Et je le ressusciterai au dernier jour

Mâcher reprend manger. insistance sur l’image représentée

47 celui qui croit a la vie éternelle
cf 39a que je ne perde rien
39b que je le relève
40  Je le relèverai

55 Car ma chair est une véritable nourriture 27 nourriture pour la vie éternelle
56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang
demeure en moi et moi en lui
Termes clés : communion, relation profonde avec le Christ 

 

Le pain qui fait vivre spirituellement, c’est le Christ

57 comme le Père, le vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, celui qui me mange vivra aussi par moi = terme-clé, élément nouveau :

Le v. 57 explique la métaphore, l’image du pain. Le pain qui fait vivre spirituellement, … c’est le Christ

Manger la chair et boire le sang, c’est « assimiler » au sens figuré.

C’est avoir une relation de communion profondément intime… comme celle de Jésus avec son Père

Voici le pain qui est descendu du ciel. Ce n’est pas comme celui qui les pères ont mangé et ils sont morts. Celui qui mange de ce pain-là vivra pour l’éternité  v.58

Le v. 58 est un résumé. Il rappelle le pain descendu du ciel pour nourrir spirituellement.

La manne, elle, n’empêche pas de mourir. Le verset souligne la nécessité de manger ce pain spirituel, c’est à dire d’établir une relation profonde avec le Christ pour avoir la vie.

« Manger » et « boire » au sens d’assimiler le pain spirituel…

La Parole de Dieu  qui sort de sa bouche,  un texte de l’Ancien Testament (Deutéronome 8.3) est en phase avec le thème central du discours de Jésus sur « le pain descendu du ciel »

2. L’identité proclamée : La conscience de soi et de sa mission

Si donc vous voyiez le Fils de l’homme monter où il était auparavant

Le v. 62 introduit une notion nouvelle : Jésus, le Fils de l’Homme n’est pas seulement descendu du ciel. …Il y remontera.

Le Pain de vie / Fils de l’Homme qui descend du ciel, donne la vie et remonte au ciel

Echos dans l’Ancien Testament

Le « pain de vie » à « manger », à assimiler pour être nourri spirituellement et recevoir la vie éternelle a plusieurs échos dans L’Ancien Testament. L’homme ne vivra pas de pain seulement…

Mais surtout Esaïe 55. 10-11.

La Parole de Dieu est comparée à la pluie ou à la neige qui descend du ciel, donne du pain à manger puis revient au ciel.

Un parallèle évident avec le Fils de l’homme…qui descend du ciel, donne le pain de vie à manger… et s’élève ensuite là où il était auparavant.

Le Fils de l’homme est donc identifié avec la Parole de Dieu descendant et remontant.

La descente de Jésus, le fils de l’homme comme le pain du ciel, (6.33, 38, 41, 42, 50, 51, 58) qui donne du pain (6.27), qui est le pain (6.59),

– une parole vivante qui donne la vie éternelle
– est nécessairement suivie de son ascension (6.62)

L’identité de Jésus, son message, c’est l’affirmation de sa descente du ciel  et de sa remontée au ciel.  C’est la revendication de sa relation avec Dieu.

Jésus sait d’où il vient et où il va. Sa relation unique avec son Père céleste donne toute sa force, toute sa valeur à son témoignage prophétique.

Il est conscient de la mission qui lui a été confiée dès avant son incarnation :

  • participer à la création, …
  • ôter le péché du monde …
  • réconcilier les êtres humains avec Dieu

en leur proposant une véritable chemin de vie qui les conduira à un accomplissement éternel.

Jésus le proclame. Il le revendique comme une évidence, une nécessité.

Il est si réellement l’envoyé du Père, …sa mission sur terre accomplit si parfaitement la volonté, le but de Dieu qui l’a envoyé … que tout l’oriente vers Dieu. Il ne peut que retourner à lui.

C. Streng