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Justice et justification par la foi

Sens biblique de justice et justification

Justice et justification, deux mots-clés de la lettre aux Romains et de la vie chrétienne, sont des notions qu’il vaut mieux ne pas chercher dans le dictionnaire pour en saisir le sens biblique. Cette remarque s’impose encore plus pour le dérivé justification que pour justice.

Paul emploie le mot justice pour la première fois dans Romains 1.16-17 qui est l’exposé du thème principal de l’épître, puis on le retrouve souvent dans la suite.

Car je n’ai point honte (je suis fier) de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi ; selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi. Romains 1.16-17.

Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ.

C’est lui que Dieu a destiné à être par son sang pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience ; il montre ainsi sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.

Où donc est le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? Par la loi des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi. Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi.

Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs ? Ne l’est-il pas aussi des païens ? Oui, il l’est aussi des païens, puisqu’il y a un seul Dieu, qui justifiera par la foi les circoncis (les juifs) , et par la foi les incirconcis (les non juifs). Annulons-nous donc la loi par la foi ? Loin de là ! Au contraire, nous confirmons la loi. Romains 3.21-31

1. Le besoin de justification

Comment se justifier devant un Dieu saint ?

Quelqu’un qui réfléchit à ce qu’il est et à ce qu’il fait, sait qu’il en est responsable devant lui-même, ses proches , la société et surtout devant son Créateur. Or s’il est déjà parfois difficile de se justifier devant ses semblables, comment le faire devant un Dieu absolument saint et juste ?

Surtout que … Romains 1.19-20 ! Le remède qui vient spontanément à l’esprit : tâcher de compenser ses fautes par des actions bonnes pour restaurer un semblant d’équilibre. C’est la base de nombreux systèmes moraux et d’un nombre infini de religions. Et s’il en est qui ne demandent pas grand effort, d’autres écrasent l’homme sous leur rigueur.

Martin Luther et sa découverte de la justification par la foi

Martin Luther

C’est ce qui a dérouté Martin Luther, le moine augustin dans son couvent à Erfurt dans les années 1510. 

Elle exigeait du pauvre moine tant de privations, de mortifications, de pénitences sévères et prolongées, mais il ne savait pas un jour s’il en avait assez fait ou assez enduré.

Cette discipline, à laquelle il s’est ajouté pour se rassurer, lui a donné l’impression qu’il devait payer non seulement pour tous ses péchés, mais aussi pour la mort que Jésus a subie pour ces péchés.

Luther était devenu professeur de théologie à la faculté de Wittenberg, ce qui lui donna le droit de lire la Bible.

Dans la lettre aux Romains il est retombé encore sur ces expressions terribles de justice de Dieu et la loi de Dieu. Mais l’exposé de Paul ne soufflait mot de l’obligation catholique d’expier soi-même ses péchés.

Des déclaration fracassantes !

Le chapitre 3 contient une série de déclarations qui font exploser le judaïsme des anciens pharisiens et le catholicisme qui a été inculqué à Luther et enseigné par lui-même:

Dieu nous déclare justes sans faire intervenir la Loi ; nous sommes déclarés justes par la foi et  par la grâce ; c’est un don de Dieu. Dieu est juste tout en déclarant juste celui qui croit en Jésus ;

et puis surtout ce v. 28. Or tout cela n’est pas destiné à abolir la Loi, mais à la confirmer (v.31).

Ici sont réunies en quelques phrases la foi, la grâce, la primauté de la Parole de Dieu

Trois principes fondateurs de la Réforme : sola fide, (foi seule) sola gratia (grâce seule) , sola scriptura (Écriture (Bible) seule)

Une libération radicale

C’était un message tellement nouveau, pas du tout enseigné à la faculté de Wittenberg, insoupçonné du professeur de théologie M. Luther, un message qui a fait sauter toute la chape d’erreurs qui le désespérait.

Cela lui a apporté une libération, un renouveau radical, le vrai début de sa vie chrétienne et l’ouverture de l’Évangile à son pays, à l’Europe et au monde, un bienfait dont nous bénéficions encore aujourd’hui.

2. Qu’est ce que la justification par la foi ?

Quand quelqu’un se pose la question de sa situation devant Dieu, il se trouve face à deux réalités fondamentales :

Le péché face à la sainteté de Dieu

Sa bonne volonté se heurte à ses failles et défauts moraux : « le péché ». La loi de Dieu est aussi rigoureuse que la sainteté de Dieu est absolue et l’homme ne peut absolument pas y satisfaire. Son avenir est irrémédiablement bloqué par la sentence de mort qui frappe le péché. On se trouve dans une impasse spirituelle désespérante.

Un remède radical

Dieu a pris l’initiative de remédier radicalement à ce drame, en total accord avec Jésus. Devenu homme, Jésus a vécu une vie d’homme juste, sans péché et a sacrifié cette vie pure à la sentence de mort sur le péché.

Cette substitution opérée par Jésus entraîne l’expiation, le paiement de la dette morale de l’homme, donc l’effacement de tout obstacle entre Dieu et sa créature. L’impasse s’ouvre sur une route nouvelle sans obstacle.

Un remède efficace et suffisant

Puisque ce remède est accepté comme efficace et suffisant par le divin Juge, ce salut devient réalité vécue pour celui qui y croit, qui le veut pour sa vie, qui fait confiance à Dieu pour son salut.

Par cet acte de foi il déclare juste et méritée la sentence de mort prononcée sur lui comme pécheur et il saisit pour lui l’efficacité de l’expiation opérée par Jésus. C’est se rendre spirituellement solidaire de Jésus dans cette mort méritée par le péché et expiée par Jésus.

Sa dette se trouve ainsi payée par Jésus à sa place et lui en est déchargé. Il n’est pas juste ou innocent en lui-même, mais Dieu le traite comme tel, le déclare juste par sa foi en Jésus-Christ (v.22), l’homme est déclaré juste par la foi, sans qu’il ait à accomplir les œuvres qu’exige la Loi  (v. 28).

Dieu ne nous fait pas voir la réalité autrement, il fait que notre réalité devient autre, il nous transpose dans une autre réalité. L’homme qui s’est solidarisé par la foi avec Jésus dans sa mort, est entraîné par lui dans sa résurrection. Il n’est plus le même : il ressuscite à une vie spirituelle toute nouvelle. De rebelle il devient enfant de Dieu et même frère de Jésus-Christ

 Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 2 Corinthiens 5.17. 17

Dans son expérience tout ce processus a comme point de départ la foi et tout ce qui va suivre sera également reçu et vécu dans la foi et donné par Dieu en cadeau à la foi.

La justice de Dieu vient de la foi et s’épanouit dans la foi. Romains 1.17.traduction Maredsous.

Un remède contesté et choquant

Pour un juif cet Évangile est doublement choquant :

– Dieu justifie le pécheur !! N’est-ce pas annuler la loi par la foi ? (31) n’est-ce pas encourager à persister dans le péché pour que la grâce abonde ? (6.1) Ce sont là deux reproches lancés par les juifs à Paul. Mais quelle œuvre humaine serait assez méritante pour équivaloir, au moins un peu, au sacrifice de Jésus en croix ?
– Personne ne sera déclaré juste devant Dieu parce qu’il aura accompli les œuvres de la Loi (20). Que deviennent alors tous les efforts des pharisiens et les mortifications catholiques et autres ? Ne vous a-t-on jamais objecté que cet Évangile est trop facile ?

Un remède offert par Dieu à la foi seule

Cette justice révélée par l’Évangile, c’est celle d’un Dieu à l’œuvre pour sauver l’homme de ses péchés et des mensonges qui l’égarent.

C’est Dieu qui a décidé de tout offrir à la foi et seulement à la foi, sans le moindre ménagement pour la susceptibilité, l’orgueil naturel des gens ou pour la volonté de dominer des hiérarchies religieuses qui se sont emparées de la révélation pour imposer leur tutelle.

Encore une fois il ne s’agit pas de voir la réalité autrement, c’est Dieu qui crée une réalité nouvelle faite de son amour, de son désir de communion qui libère et sanctifie.

Une relation nouvelle avec Jésus-Christ

D’un côté cette justification est l’aboutissement de la longue quête du salut par l’homme. S’il accueille cette justice par la foi, il a trouvé rien de moins qu’une vie nouvelle marquée par une relation toute nouvelle avec Jésus, la personne la plus extraordinaire qui soit. Et tout cela sans aucune contrepartie.

Une nouvelle naissance et un nouveau départ

D’un autre côté une nouvelle naissance est un nouveau départ ; il y a là une relation à découvrir et épanouir, Il y a ce cadeau de la justice reçue en bloc qu’il s’agit de déballer et de mettre pratiquement en œuvre dans le quotidien. Là commence tout le voyage de la sanctification et du service pour notre Créateur qui nous a tout donné.

3. Aspects pratiques

Les bonnes œuvres, remède au péché : une illusion et une confusion

Pourquoi l’homme croit-il si spontanément que le remède au péché, ce sont de bonnes œuvres ?

Il y a bien sûr d’abord le souci et la fierté de ne pas être redevable d’un cadeau gratuit. On préfère que ça coûte, même si ça coûte beaucoup : on aura la satisfaction d’avoir fait ses devoirs religieux. Au prêtre de définir la dose et de voir si ça suffit.

Mais le problème est plus profond. Il y a une confusion que faisait déjà Luther entre le plan moral et le plan légal, c’est à dire une erreur dans l’ordre logique des choses. Confiant en ses capacités de s’améliorer soi-même, l’homme fait des efforts pour surmonter ses défauts. Par cette lutte il estime ou espère pouvoir se rapprocher d’un idéal de pureté morale, de sainteté. Ce faisant il oublie ou refuse qu’il y a d’abord entre lui et Dieu un grave problème de culpabilité légale face à la loi sainte de Dieu.

Un seul moyen de défense, la grâce de Dieu

Dieu balaie ces illusions : l’homme est radicalement perverti par le péché, moralement irrécupérable. Mais est-il capable et assez honnête pour avouer cela, c’est à dire pour reconnaître que cette évaluation du juge divin est juste, qu’elle correspond à la réalité ? Reconnaît-il donc que par lui-même il n’a pas de moyen de défense, de remède efficace et qu’il a besoin de celui que lui offre Dieu ?

Voilà deux questions concernant la vérité, l’aspect juridique, légal de sa situation et non le plan moral. Si la réponse à ces deux questions est oui, la personne donne raison à Dieu, le juge. Celui-ci applique alors son droit de grâce et déclare la personne juste, puisqu’un autre, un innocent, a payé à la place du coupable.

Cette décision de Dieu fait tomber toute séparation entre lui et la personne. Celle-ci se trouve réconciliée, en paix avec Dieu. Dieu a donc commencé par régler l’aspect légal du péché devant lui-même, le juge. Cette justification règle le problème légal de la culpabilité devant Dieu.

Les bonnes œuvres, oui, mais seulement après !

Reste le problème des bonnes œuvres : une affaire de chronologie, d’ordre logique. Doit-on commencer par faire d’abord des bonnes œuvres en espérant obtenir ainsi, ensuite le salut ?

Ne s’agit-il pas plutôt de recevoir d’abord par la foi le salut gratuit opéré par Jésus et de remercier ensuite le Sauveur par des bonnes œuvres pour lesquelles lui donnera et l’idée et les forces et la persévérance ?

On ne fait pas le bien pour être sauvé, mais après et parce qu’on a reçu un salut complet et gratuit. Cette nouvelle position accordée par Dieu pousse naturellement à lui plaire et à lui exprimer sa gratitude.

Autrement dit quand le problème est réglé sur le plan légal, vient très logiquement son règlement sur le plan moral. Cette nouvelle étape consiste en un nettoyage, une purification, une sanctification morale et spirituelle.

Une tension douloureuse : déclaré juste mais péchant encore

Reste alors la tension douloureuse exposée par Paul dans Romains 7.14-20. Dieu me fait au nom du Christ crucifié l’énorme cadeau de me considérer dès maintenant comme juste et même saint, alors que je sais que je chute encore souvent, bien que racheté. Comment faire concorder ma vie quotidienne souvent pécheresse avec ce statut de principe d’homme déclaré juste?

Luther répond par l’image d’une maladie grave qui exige la prise de médicaments et l’administration de soins adaptés. La guérison n’est pas acquise dès la première prise de médicament, mais si le traitement est suivi sérieusement la situation change.

La personne est d’une part malade en réalité, comme le croyant justifié commet encore effectivement des péchés. D’autre part elle est guérie en espérance et de plus en plus réellement, de même que le croyant avance progressivement dans la sanctification sous la conduite et avec les forces de Dieu. Il s’agit d’une tension normale qu’on peut résumer ainsi : deviens ce que tu es = fais devenir réalité quotidienne ce que tu es déjà en principe.

Une image de soi fondée sur la grâce et non sur les performances

Tout cela change aussi l’image que j’ai de moi-même. Celle-ci est désormais fondée sur la grâce de Dieu et non sur mes propres performances. J’ai reçu gratuitement un nouveau statut, une nouvelle identité que je n’ai pas construits moi-même. Ma règle de conduite sera donc très logiquement l’humilité. Et celle-ci ne sera pas un effort pour paraître plus petit que je ne suis, mais la conséquence du fait que je n’ai pu contribuer en rien à ma justification, à mon salut.

C’est vrai que Dieu m’accorde une identité magnifique : justifié, enfant de Dieu, membre de la famille de Dieu, mais c’est le résultat de l’œuvre de Christ et de rien d’autre.
Même chose pour le travail que je fais. Notre capacité vient du Christ (2 Co 3.5). La valeur du travail réalisé ne doit pas attirer les éloges sur moi qui l’ai fait, mais sur Dieu qui m’en a donné les moyens. Comme le dit Paul en prenant l’image de l’arbre : si tu es tenté par l’orgueil, souviens-toi que ce n’est pas toi qui portes la racine, c’est la racine, le Seigneur qui te porte (Romains 11.18).

L’homme participant au projet de Dieu

Quand l’homme communique quelque chose, il fait part d’une information, il transmet un enseignement, sa communication se situe au niveau souvent abstrait des paroles. Quand Dieu communique avec l’homme, il le fait bénéficier d’un projet concret dont l’homme sera le centre ou au moins partie prenante, c’est la mise en œuvre active, transformatrice, d’une volonté de Dieu au sujet de l’homme.

Comme exemples, pensons à la première rencontre de Dieu avec Abraham : ce que Dieu lui dit alors bouleverse toute son existence. Et même largement le monde. Quand l’ange Gabriel vient trouver Marie, c’est tout l’avenir de cette j. fille qui bascule, cette révélation inaugure carrément une nouvelle ère de l’humanité.

Nous savons tous que Dieu est sainteté, vérité, justice, amour, gloire. Eh bien, comme un vrai père il désire donner à ses enfants ce qu’il est, ce qu’il a. Pour toutes ces réalités de Dieu,  nous pouvons trouver des textes les expliquant, les promettant, parfois aussi longs que le Lévitique à propos de la sainteté et que Romains à propos de la justice.
Ou encore 1 Corinthiens  1.30.

Par lui, vous êtes unis au Christ, qui est devenu pour nous cette sagesse qui vient de Dieu : en Christ, en effet, se trouvent pour nous l’acquittement, la purification et la libération du péché.

Enfin les juifs espéraient être justifiés par Dieu à la fin des temps. L’Évangile annonce ce cadeau pour aujourd’hui , tout de suite et pas seulement pour les juifs, mais pour tout homme qui croit.

L’Évangile, une puissance de Dieu

C’est ainsi qu’il faut voir l’Évangile que Paul répand. Ses adversaires le soupçonnaient de ne pas oser présenter l’Évangile à Rome, ce centre culturel de haut niveau avec ses maîtres en philosophie et en rhétorique. Mais ça n’impressionne pas Paul : son message n’est en aucun de ses aspects quelque chose dont on aurait honte.

Bien loin de là, il sait que son Évangile est une puissance, c’est-à-dire justement ce que ces maîtres recherchent, une puissance de Dieu lui-même et une puissance capable d’opérer le salut et pas seulement pour les juifs, mais pour tout homme qui croit. Il sera donc logique que nous le voyions de la même façon.

J.J. Streng

Tablettes babyloniennes et récit biblique

La création et le déluge selon les tablettes babyloniennes

Enûma Elish « Lorsqu’en haut », tablette babylonienne de la création

Le poème babylonien de la création, (Enuma Elish « lorsqu’en haut »), écrit au premier millénaire av. J.C. a été découvert au 19e siècle, dans les fouilles de la ville de Ninive, une des capitales de l’empire assyrien.
Ce texte en assyrien sur huit tablettes et plus de mille vers raconte la naissance des dieux, la formation du monde et de l’homme. Il établit la suprématie de Marduk, dieu de Babylone sur les autres dieux

Une théogonie (enfantement de dieux)

Petits meurtres en famille

Tablette 1 : L’eau douce (Absu) et l’eau salée (Tiamat) donnent naissance à une série de divinités qui se livrent à des rivalités et à des meurtres entre elles

Tiamat demande à Absu de punir ses fils trop remuants. Ea endort son père Absu, le tue, s’installe dans son cadavre et enfante Marduk.

Moches, bêtes et méchants !

Pour venger la mort de son mari, Tiamat suscite neuf monstres invincibles contre ses fils.
Tablette 2: les dieux menacés envoient des délégations de dieux pour apaiser Tiamat, mais en vain.

Marduk accepte de vaincre Tiamat, à condition d’être chef de tous les dieux.

Tablette 3 et 4 : Marduk est proclamé roi.

La création babylonienne du monde

Marduk tue Tiamat et ouvre son cadavre comme un coquillage.

Tablette 5 : Avec la partie supérieure, il forme le ciel avec la demeure des dieux ; il met en place les étoiles, la lune, le soleil.
Avec la partie inférieure, il façonne les montagnes, il met en place les rivières (Tigre et Euphrate). Il crée ainsi le ciel et la terre et établit des rois. Les dieux l’honorent et confirment sa royauté.

La création de l’humanité

Tablette 6 : Marduk décide de créer les hommes pour les faire travailler et ainsi les dieux pourront se reposer.

Pour former l’homme, Marduk a besoin du sang d’un dieu coupable. On sacrifie Kingu qui avait poussé Tiamat à la guerre. Avec son sang Marduk forme l’humanité.

Au boulot !

Marduk dit : « Construisez Babylone, que ses briques soient façonnées ; vous l’appellerez le sanctuaire des Anunaku (les dieux supérieurs) ».

Les Anunaku moulent des briques et construisent un temple, une tour à étages (ziggourat).
Marduk fait construire la tour à étages de Babylone avec des briques moulées, en l’honneur des dieux supérieurs (Anunaku).

L’épopée de Gilgamesh (1) et le déluge

La tablette 11 avec le récit du déluge vient de la bibliothèque d’Assurbanipal à Ninive au 7e s avant J.C.

Les grands dieux ont décidé de provoquer le déluge, parce que les hommes les dérangent avec tout leur bruit mais Enki (Ea) n’est pas d’accord.

Il avertit un homme par un bruit dans les roseaux qui dit « détruis ta maison, construis un bateau ».

L’homme fabrique un bateau. Il le charge avec de l’argent, de l’or, sa famille, sa belle-famille, du bétail et des artisans, c’est à dire beaucoup plus de monde que dans l’arche de Noé.

Le déluge s’abat sur la terre. Les eaux montent. Les dieux ont très peur. Après sept jours, la tempête se calme. Le bateau accoste sur une montagne. Après sept autres jours, l’homme lâche une colombe.

Puis il quitte le bateau, offre un sacrifice – et les dieux s’approchent en sentant l’odeur.

Enlil qui a ordonné le déluge est furieux en voyant le bateau : personne n’aurait dû échapper à la catastrophe.
Enki (Ea) essaie de raisonner Enlil. Mieux vaut utiliser d’autres moyens pour punir les hommes (lion, loup, famine, peste) que le déluge.
Enlil semble convaincu car il monte dans le bateau et accorde à l’homme l’immortalité.

Le rescapé du déluge a confié à Gilgamesh la plante de l’immortalité. Elle pique comme la rose, mais s’il la garde en mains, il obtiendra la vie. Malheureusement il se baigne dans un puits et un serpent attiré par le parfum emporte la fleur. Impossible d’atteindre l’immortalité.

L’épopée d’Atrahasis (2) associe la création et le déluge

Pas étonnant avec des noms pareils !

Tablette 1 : Il y a deux classes de dieux, les dieux supérieurs (anunaku), et les dieux inférieurs (zigigu), astreints à la corvée pour les dieux supérieurs.

Déjà la révolution du prolétariat !

Après 2500 ans de corvée, les dieux inférieurs se révoltent. Les dieux supérieurs essaient d’arranger la situation.

Faits pour bosser 

La sage-femme des dieux, Mamou, fait avec de l’argile mêlé au sang d’un dieu sept hommes et sept femmes qui seront esclaves des dieux.

Mais trop dérangeants

Mais les hommes se multiplient sur la terre. Ils font du bruit et empêchent Enlil de dormir. Il essaie de diminuer le nombre des hommes avec l’épidémie, la sécheresse (tablette 2), la famine.

Enki (Ea) va aider l’humanité à lutter contre ces fléaux.
Enlil décide d’utiliser le déluge.
Enki avertit Atrahasis, qui construit un bateau (tablette 3).

Le déluge s’abat sur la terre. après avoir échappé au déluge, Atrahasis, offre un sacrifice. Enlil est furieux.

La fin du récit ressemble à celui de Gilgamesh. On limite le nombre des humains par la stérilité, la mort infantile, le célibat des religieuses.

Récit biblique et légendes parallèles

Au moment de la découverte de ces textes, on a remarqué les ressemblances avec le récit biblique : création de l’homme avec de l’argile, envoi des oiseaux et sacrifice après le déluge.

S’agit-il de textes mythologiques adaptés par la suite à la foi juive ?
ou plutôt de traditions spirituelles authentiques dans la Bible mais déformées dans les récits mythologiques ?

Les textes païens ont été mis par écrit avant le texte biblique.
MAIS le texte biblique ne les a ni copiés ni adaptés.

Authenticité et supériorité du récit biblique

Monothéisme (un seul Dieu)

# polythéisme (plusieurs dieux)

Dans la mythologie, théogonie (dieux enfantés)

# Dans le récit biblique, Dieu unique, éternel, sans commencement ni fin

Les dieux païens sont créés à la suite de combats ou de conflits d’intérêts : c’est pratique pour expliquer les événements de la vie courante

Dans la mythologie, on trouve une origine à tout, même aux dieux

                 # Dans le récit biblique, Dieu crée « ex nihilo » à partir de rien

La création biblique n’a besoin ni d’anges créateurs ni d’intermédiaires.
Les divinités babyloniennes sont remises à leur place de créatures
Le soleil et la lune ne sont pas nommés mais réduits au rang de grands luminaires

Mélange (textes païens)

# distinction  entre le Créateur et la créature (récit biblique)

Dans les textes païens, les dieux naissent, travaillent comme les hommes.

On crée l’homme avec l’argile mêlé de sang, de salive. Il y a des êtres intermédiaires. Gilgamesh est devenu comme un dieu

Dans le récit biblique, l’élément divin en l’homme est le souffle de vie de Dieu

« Être comme Dieu » : c’est la tentation du serpent

L’homme est créé à l’image, à la ressemblance de Dieu
Ps 8 : « tu l’as fait de peu inférieur à Dieu »

La différence est que Dieu a la vie en lui-même et distingue en dernière analyse entre le bien et le mal

L’être humain est créé pour servir les dieux (textes païens)

# par amour (récit biblique)

L’homme et la femme créés par Dieu sont placés dans le jardin, pour le cultiver et le garder, seulement après la création

Un enfant vient au monde par l’amour des parents – et non pour faire la vaisselle ou prendre soin de leurs vieux jours : Le texte mythologique est une façon païenne de présenter la création de l’homme

Ni couple ni individu mais 7 couples (textes païens)

 #L’être humain, un individu et le rôle de la femme (récit biblique)

Le mal et la mort

Dans la mythologie, la mort a été décidée par les dieux au moment même de la création de l’humanité.

Le mal est déjà là avant l’apparition de l’homme : luttes parricides, entre « noblesse et prolétariat » divin.
L’homme est créé avec le sang d’un dieu mauvais

# Dans le récit biblique, la création est bonne

Le mal et la mort sont venus par la faute des humains
La mort est naturelle (tu retourneras à la poussière) mais anormale. Ce n’était pas l’intention de Dieu : l’arbre de vie était en évidence dans le jardin.

(1) Roi semi-légendaire de la cité d’Ourouk
(2) Héros légendaire mésopotamien qui aurait survécu au déluge

C.Streng

Jugement de Dieu sur ceux qui n’ont jamais entendu l’Evangile ?

Les vérités de l’Écriture sur le jugement de Dieu

Pour traiter cette question du jugement de Dieu, il faut partir des vérités que l’Écriture affirme clairement. Personne ne peut venir à Dieu que par le Christ. Jésus-Christ affirmait : «Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi» (Jean 14:6).

La seule base pour obtenir le pardon des péchés et recevoir la vie éternelle, c’est le chemin enseigné par Jésus. Il passe par la foi en sa mort à la croix et en sa résurrection. De nombreuses personnes en déduisent que cela signifie automatiquement que ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus sont perdus éternellement. Rien dans l’Écriture ne dit cela.

L’Écriture n’enseigne jamais expressément que celui qui n’a jamais entendu parler de Jésus sera perdu. Chacun (e) aura l’occasion de se repentir et  le Créateur n’exclura personne à cause de son ignorance involontaire de Jésus. Celui qui est prêt à faire la volonté de Dieu verra si cet enseignement vient de Dieu ou si je parle de moi-même (Jean 7:17).

Pas d’excuses

La Bible affirme aussi que personne n’a d’excuses :

La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître.

En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables (Romains 1:18-20).

Tout homme peut reconnaître en observant la nature qu’un Créateur existe. Mais il continue souvent intentionnellement à ignorer ce qui concerne l’Eternel parce que son cœur est mauvais (Romains  1:18).

L’Écriture dit que l’homme ne cherche pas Dieu mais qu’il fuit loin de Lui.
Nul n’est intelligent, nul ne cherche Dieu ; tous sont égarés, tous sont pervertis (Romains 3:11)

Dieu se soucie de nous

Elle affirme aussi la volonté de l’Eternel qu’aucun ne périsse mais que tous se repentent » (2 Pierre 3:9). Cela prouve que Dieu se soucie des hommes qui n’ont jamais entendu l’Évangile.

Le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore des pécheurs (Romains 5:8).

Un jugement juste

La Bible enseigne que Dieu jugera le monde avec justice, par Jésus-Christ

Il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné (Jésus Christ), ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts (Actes 17.31)

Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice  (Apocalypse 19.11).

Cela veut dire que quand tous les actes et toutes les intentions seront connus. Le nom du seigneur sera glorifié et nul ne pourra l’accuser d’injustice.

Quelques exemples de l’Écriture

Corneille, un officier romain craignait Dieu ; il n’avait jamais entendu parler du Christ mais il priait Dieu de se révéler à lui. L’Eternel lui répondit en lui envoyant Pierre et après avoir entendu tout ce qui concernait Jésus, Corneille se confia en lui comme son Sauveur.

Alors Pierre prit la parole et dit : Maintenant je me rends vraiment compte que Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Au contraire, dans toute nation, tout homme qui le révère et qui fait ce qui est juste lui est agréable (Actes 10:34-35).

La Bible donne aussi des exemples de personnes de l’Ancien Testament. Elles furent acceptées par Dieu, même si elles en avaient une connaissance limitée.

Par exemple Rahab est citée comme une femme de foi.
« L’Éternel, je le sais, vous a donné ce pays » (Josué 2:9)
« C’est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les rebelles, parce qu’elle avait reçu les espions avec bienveillance » (Hébreux 9:31)

La ville de Ninive  se repentit à la prédication de Jonas.
Les gens de Ninive crurent à Dieu. Ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu’aux plus petits.(Jonas 3:5).

Perdu ou sauvé au moment du jugement de Dieu ?

Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi.

Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés.

Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes. Ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour.

C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes. » (Romains 2:12-16).

Aucun prétexte valable

Évangile pour tous

L’Évangile est aujourd’hui largement accessible, en particulier par internet. Chacun a ainsi l’occasion d’apprendre à connaître la personne et l’œuvre de Jésus-Christ à la croix. Il peut alors se tourner vers lui pour être sauvé.

C.Streng