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Rudiments du monde ou liberté dans le Christ

Les rudiments du monde : une expression biblique familière mais obscure :

Colossiens 2.16-23 permet d’expliquer une expression biblique familière, mais malgré tout obscure: «les rudiments du monde». En y réfléchissant nous nous apercevrons vite qu’il ne s’agit pas d’un détail anecdotique, mais de l’essentiel de la vie chrétienne pratique.

Dès le début de sa lettre, Paul donne un très bon témoignage de cette Église. Il y a là des chrétiens soucieux de suivre leur Seigneur et de mener une vie spirituelle d’un bon niveau (1.4-5) .Il peut donc leur parler de réalités spirituelles profondes, telles que 1.27b ou 2.3 ; 9-10.

Et puis au 2e chapitre on trouve nombre d’exhortations et de mises en garde qu’on aurait peut-être crues inutiles avec un pareil public : 2.4 ; 8… Ont-ils fait quelque chose de mal, commis des erreurs ?

Des gens venus chez eux leur ont parlé avec ardeur de la piété, de la sanctification. Ils leur ont montré avec vigueur combien un chrétien doit s’engager dans un travail sur lui-même pour que les choses changent en lui. Le pardon des péchés, c’est un bon point de départ, mais il faut maintenant devenir pieux, mettre son corps sous contrôle, l’habituer à renoncer à quantité de choses réputées mauvaises, réprimer ses pulsions et ses tendances mauvaises. Plus le corps est mis en tutelle, plus l’esprit devient libre pour s’élever et s’attacher à Dieu.

Y a-t-il quelque chose de faux dans cet enseignement ? N’y a-t-il pas plutôt une grande sagesse dans ces paroles ? Et puis voyez le mode de vie de ces enseignants, leur zèle et leur fidélité ! Sur le plan personnel ils sont modestes, réservés  et se contentent de peu. De plus ils ont de sérieuses connaissances, même des révélations qu’on n’entend pas ailleurs. C’est tout de même autre chose que le paganisme débridé de la société grecque ambiante.

Ou, pour revenir à notre époque, c’est plus sérieux et convaincant qu’une certaine théologie libérale à la mode, même si c’est nettement plus exigeant. C’est autrement plus crédible que de dire : il y a mille et un chemins qui conduisent à Dieu. Ou encore toutes les religions sont bonnes, pourvu qu’on soit sincère.

Oui, mais on est quand même en pleine religion, dans les rudiments du monde, dans ce que Paul a en tête quand il écrit les v. 22b-23.

Alors, que représentent plus précisément ces éléments ou rudiments du monde ?

Le mot grec stoicheia « éléments dans une série » (2 Pierre 3.10, 12; Galates 4.3, 9; Colossiens 2.8, 20) peut désigner :

– Les lettres de l’alphabet à la suite les unes des autres, d’où A B C, « principes élémentaires », (Hébreux 5.12)
– Les composantes des corps physiques : terre, eau, air et feu
– Les corps célestes, (planètes, étoiles)
– Les anges ou esprits

Il peut donc s’agir des rudiments de l’enseignement religieux avant la venue du Christ ou des éléments constituant l’univers physique, ou des êtres ou puissances spirituels agissant à travers des réalités physiques ou célestes.

Les « éléments »  peuvent aussi  désigner une autorité humaine (archaï : principautés, dominations). En les associant avec exousia (autorité, puissance) Paul montre qu’il les considère comme des puissances spirituelles.  Les archontes (princes)  de ce monde pourraient être  des autorités politiques animées par des puissances spirituelles  (Daniel 10.20-21)

Diane chasseresse au musée du Louvre

Paul fait une liste des puissances spirituelles : seigneuries, (kuriotes), trônes (thronoï) en  Colossiens 1.16, Éphésiens 1.21)

Accès à Dieu contrôlé par des puissances spirituelles

Selon un certain enseignement donné à Colosses l’accès à la présence de Dieu était contrôlé par des puissances spirituelles (Col 2.8, 20).

Pour obtenir le salut, il ne suffisait pas de se convertir au Christ, de le regarder comme le seul médiateur. Il fallait aussi se soumettre à la médiation de ces puissances spirituelles. Elles recommandaient de soumettre la chair pour bénéficier d’une vision céleste.

Mais ces puissances spirituelles ont été créées pour servir le Christ. Il n’y a qu’un seul Dieu le Père et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui toutes choses existent (1 Corinthiens 8. 5-6)

Vaincues par la victoire du Christ à la croix

Ces puissances spirituelles ont été vaincues et désarmées par la victoire triomphale  du Christ à la croix (Colossiens 2.13-15). Ainsi les croyants ont été arrachés au pouvoir des ténèbres et sont passés dans le royaume du Fils bien aimé de Dieu (Colossiens 1.13).

Le croyant n’a donc pas à craindre les puissances spirituelles, même si elles ont encore un certain pouvoir  (Romains 8.37-39) car elles seront finalement détruites (1 Corinthiens 15.24-25)

Dans les rudiments du monde, on est en pleine religion

Le faux enseignement dénoncé par Paul à Colosses ? …

Il faut reconnaître ce qui est bon, utile, qui aide à avancer. Mais toutes les belles façades ne cachent pas des arrière-cours fleuries et ensoleillées.

Tout dans notre monde actuel se concentre sur l’apparence, la surface, le look, l’image. Tout est fait pour nous dissuader de regarder plus profond, d’aller au fond des choses, même quand elles sont séduisantes au premier regard.

Ce qui est faux dans les religions

Pourquoi les religions, malgré leurs bonnes intentions et leur volonté affichée d’aider les hommes, ne les aident-elles en fait pas, mais les détournent-elles de Dieu et les vaccinent en particulier contre le Seigneur Jésus ?

Une relation brisée, remplacée par des « produits de substitution »

En Eden le diable est parvenu par son insinuation mensongère, à casser la relation vitale que Dieu avait établie entre lui et l’homme. Mais il sait que l’homme a besoin de Dieu (il le sait bien mieux que l’homme lui-même).

Alors il a inventé et invente encore des produits de substitution pour satisfaire ce besoin de Dieu. Il a tout un hypermarché plein d’ersatz extrêmement variés, parfois bien coûteux, de produits de synthèse de sa fabrication, bourrés d’ingrédients louches, agrémentés de tant de conservateurs, d’artifices et de colorants qu’ils ressemblent à ce qui vient de Dieu.

Un système à la mesure de l’homme

Pour ceux qui se contentent de peu et d’un horizon limité, un système élémentaire comme la religion grecque ou romaine (Colosses) suffit : l’homme y trouve divinisées ses pulsions, ses passions et sa manière de vivre, avec un minimum d’exigences.

Pour des gens plus exigeants, plus cultivés, il faut une philosophie élaborée, une doctrine de purification ou de sanctification moins faciles. Pour le monde christianisé aussi on a le choix dans une vaste gamme de conceptions de la Bible et de son application à la vie.

Des religions pour tous les goûts

Il y a bien mille et un chemins censés conduire à Dieu. A cela l’homme ne trouve rien à redire : il en faut pour tous les goûts, chacun déclare honorer Dieu ou diviniser l’homme. Et il n’est pas anormal que la religion qu’on s’est choisie – ou bricolée- ait quelques exigences : on ne peut pas vivre n’importe comment.

Le diable bien camouflé

Et puis petit détail significatif : très peu de ces religions admettent l’existence d’un diable, la plupart se moquent de cette idée bizarre, avec certains courants chrétiens en tête de file !

C’est significatif, parce que c’est de la bonne stratégie guerrière. Un ennemi ne claironne pas sa venue et ne distribue pas de tracts pour se faire connaître avant de venir. Il avance toujours déguisé, camouflé ; l’idéal étant qu’on croie qu’il n’existe même pas.

Sa stratégie illustrée par Caïn et Abel

Cette stratégie du diable et cette différence essentielle entre la religion et la pensée de Dieu sont idéalement illustrées par Caïn et Abel. Ils sont frères, c’est à dire ils ont eu la même instruction de base. Les voilà adultes, cherchant à rendre à Dieu un culte par eux-mêmes et non plus sous la conduite des parents.

Abel adopte comme ligne de conduite la révélation reçue de Dieu par l’intermédiaire de ses parents et de son habillement quotidien : il offre à Dieu une vie innocente à la place de la sienne pécheresse.

Caïn est heureux et reconnaissant des produits que Dieu lui a accordés à travers son travail d’agriculteur et il en offre une partie à Dieu.

Jusque là tout semble en ordre : l’un comme l’autre a le souci d’honorer Dieu. Et quand c’est Dieu qui marque une claire différence entre les deux pratiques, Caïn ne va pas demander à Abel pourquoi Abel ne fait comme lui. Il n’envisage pas que sa voie soit mal inspirée, inspirée non pas par Dieu, comme pour Abel, mais inspirée par le mal, le péché, le diable tapi à sa porte. C’est Dieu qui lui dit cela, qui dénonce la source du problème et lui ouvre donc la solution.

La religion comme rébellion contre Dieu

Mais Caïn persiste dans sa conception du culte à rendre à Dieu, comme si elle valait celle d’Abel révélée par Dieu. C’est là que les deux voies divergent totalement.

C’est là que la religion, le culte inventé par l’homme se révèle comme une rébellion contre Dieu, une prétention humaine d’imposer à Dieu une façon de l’honorer. L’homme dit à Dieu qu’il sait mieux que Dieu quel est le culte adéquat !

Il est donc bien vrai que le diable se cache derrière toute forme de religion, même d’apparence chrétienne : l’homme choisit lui-même sa façon d’honorer Dieu, sans s’inquiéter de savoir si Dieu a révélé la bonne façon et en tout cas sans se soucier de se conformer à cette révélation. Dans la religion l’autorité, en dernière analyse, c’est l’homme ou le diable, mais pas Dieu.

Le meurtre comme rébellion et rejet de la révélation

Le premier meurtre de l’histoire a pour cause la rébellion contre Dieu et plus exactement le rejet de sa révélation. Et à travers tous les âges et dans notre siècle plus que dans tous les précédents ces mêmes meurtres se poursuivent, parfois entre religions, mais surtout de la part des religions contre la foi biblique.

Exactement pour la même raison. L’erreur ne supporte pas la vérité, dont la simple existence la dénonce comme mensonge. La vérité ne tue pas les gens, mais les fausses idées, en conduisant ceux qui l’accueillent à la vie, hors du mensonge. « Si donc c’est le Fils qui vous affranchit, alors vous serez vraiment des hommes libres. » (Jean 8.36)

Appelé à la liberté dans le Christ

Le chrétien perturbé par les rudiments du monde

Les chrétiens de Colosses sont clairement nés de nouveau et attachés à la Parole de Dieu. Or parmi eux aussi le diable cherche à gagner de l’influence. D’où les avertissements de Paul.

Satan ne peut annuler la réalité du pardon des péchés, alors il cherche des moyens de perturber le déroulement de la vie chrétienne. Il sème le doute, l’inquiétude sur la réalité certaine du salut, il entraîne dans le monde et en fait miroiter les attraits pour amener le chrétien à prendre de la distance envers les choses de Dieu, il le surmène de travail pour qu’il n’ait plus de temps à lui, de temps pour sa vie spirituelle.

Il lui envoie certains enseignants qui lui offrent des cours de soutien sur la manière de devenir plus pieux, c’est à dire exactement ce que Paul dénonce dans Col 2.16-23.

Il appelle cela les rudiments du monde, le système, les principes élémentaires, les puissances spirituelles qui régissent ce monde. Autant de manières de définir les religions où se mélangent à mille degrés divers ces deux choses : des conceptions humaines et des forces spirituelles diaboliques.

Le chrétien pris dans son souci de faire des progrès ne s’aperçoit pas toujours qu’il est ainsi entraîné par l’ennemi dans un nouvel esclavage.

Vivre la liberté par une relation vivante avec Jésus-Christ

Et face à cette immense panoplie de pièges Paul déclare au v. 20 et en Galates 5.1 : C’est pour vivre cette liberté que le Christ nous délivrés.

Liberté ! Le mot le plus tabou que connaissent les hommes. C’est l’aspiration profonde de tous les hommes. Aucun système politique, religieux ou philosophique qui a le pouvoir ne supporte ce mot-là, sauf pour lui-même.

Libérés par le Christ des conceptions et exigences religieuses

Étant morts avec le Christ, nous sommes dégagés de tout lien venant de ces conceptions et exigences religieuses. Et quand nous avons mis toute notre confiance en Christ, il nous a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu (Jean 1.12), chose réalisée par le Saint-Esprit .

Si donc c’est le Saint-Esprit qui nous a ainsi introduits dans la vie spirituelle, croyez-vous qu’il va nous laisser là, à l’entrée du chemin : « Maintenant, va-s-y, débrouille-toi » ?

Non, c’est lui qui nous conduit, inspire, fortifie à chaque pas pour avancer sur ce chemin de liberté (Galates  5.16). C’est également lui que Dieu a chargé de nous faire reconnaître les tentations et mensonges et à les surmonter.

Relation vivante avec le Christ et pas soumission à des règlements pieux

Inutile donc de se soumettre à des instructions et de règlements, même très pieux d’apparence. Par Dieu Christ a été fait pour nous sagesse, justice, sanctification et rédemption (1 Corinthiens 1.30).

Il m’attire dans une communion de cœur avec le Seigneur, me fait aimer sa Parole et me montre mon besoin de m’en imprégner. Et ainsi il m’ancre progressivement dans une relation vivifiante qui se traduit dans un comportement et une mentalité qui reflètent mon Seigneur.

C’est ainsi que se réalise pratiquement : « Si vous demeurez dans ma Parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. » (Jean 8.31-32). Et quand la Parole ne demande de faire quelque chose, Christ nous donne aussi les moyens de le faire. C’est lui qui produit en nous le vouloir et le faire (Philippiens 2.13).

Echec d’une vie chrétienne vécue à la manière d’une religion

La vie chrétienne conçue à la manière d’une religion, avec un rapide contact avec Dieu une fois de temps en temps, est condamnée à l’échec. Vous aurez peut-être envie d’appeler ça la corde raide, parce que il ne s’agit de s’écarter ni à droite, ni à gauche.

Le Seigneur, lui, l’appelle le chemin étroit. A côté, des deux côtés il y a quantité d’autres chemins plus larges, plus faciles qui semblent même aller dans la même direction en promettant un voyage bien plus agréable, apparemment. Mais comme dit le proverbe : En toute chose il faut considérer la fin ou l’aboutissement.

Voulons-nous un chemin facile, que ça roule sans même qu’on y pense tellement ? Voulons-nous le chemin qui conduit au Père céleste. Alors il faut prendre la réalité comme elle est : Je suis le chemin, la vérité, la vie. Nul ne vient au Père que par moi. (Jean 14.6)

Révélation biblique et pas religion

Là aussi se marque la différence radicale entre révélation biblique et religion. Faire moi-même telle ou telle œuvre ou mettre toute sa confiance en celle que Jésus a accomplie pour nous. Vivre avec la perpétuelle question : ai-je fait tout ce qu’il fallait. Ou vivre avec l’assurance éternelle : c’est le Christ qui a accompli tout ce qu’il fallait. Il m’en fait bénéficier par amour.

J-J Streng

Combat de la foi et parole de Dieu

La victoire de Jésus Christ à la croix

La victoire obtenue par Jésus Christ à la croix revêt pour nous la plus haute importance. Les autorités et les dominations ont été dépouillées, c’est donc un ennemi vaincu que nous affrontons.
Pourtant si notre position en Christ est assurée et si notre protection se trouve en lui nous sommes appelés à jouer un rôle actif dans la lutte contre l’ennemi. Nous avons donc un rôle à jouer dans ce combat de la foi qui nous est proposé. Dieu a tout prévu pour nous assurer la victoire si nous entrons dans son plan

Enfin, puisez votre force dans l’union avec le Seigneur, dans son immense puissance. Prenez sur vous toutes les armes que Dieu fournit, afin de pouvoir tenir bon contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre des êtres humains, mais contre les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, les pouvoirs et les maîtres de ce monde obscur. C’est pourquoi, saisissez maintenant toutes les armes de Dieu ! Ainsi, quand viendra le jour mauvais, vous pourrez résister à l’adversaire et, après avoir combattu jusqu’à la fin, vous tiendrez encore fermement votre position.

Ephésiens 6.10-13, Bible en Français Courant BFC

Que retenir d’essentiel de ce passage : « puisez », « prenez », « saisissez », toute une série de verbes d’action
La puissance et l’autorité sont du côté de Dieu et non du nôtre, d’où l’importance de notre attachement et de notre union avec le Seigneur. Dans ce combat, une panoplie d’armes nous est proposée, elles ne sont ni facultatives ni désuètes. A nous de les utiliser. C’est son plan.La lutte ne vise pas les personnes mais les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, pouvoirs et maitres de ce monde obscur.

La parole de Dieu, une arme essentielle du combat de la foi

Parcourons maintenant la liste des armes proposées : on s’aperçoit qu’elles sont toutes défensives sauf une : «accepter le salut comme casque et la parole de Dieu comme une épée donnée par l’Esprit Saint » (v. 17)

La parole de Dieu est une arme offensive, ….en collaboration étroite avec le Saint Esprit. Cela veut dire que nous renonçons à la violence, à la contrainte psychique et à la manipulation qui sont des moyens humains utilisés par le maître de ce monde obscur.

Nous affirmons, nous proclamons que nous désirons nous confier dans la puissance et l’attachement à Dieu, en suivant ses directives et son plan.
Lisons maintenant la description de l’épée de l’Esprit dans Hébreux 4 11 à 13

Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos ; faisons en sorte qu’aucun de nous ne tombe, en refusant d’obéir comme nos ancêtres. En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace.  Elle est plus tranchante qu’aucune épée à deux tranchants.  Elle pénètre jusqu’au point où elle sépare âme et esprit, jointures et moelle. Elle juge les désirs et les pensées du cœur humain.  Il n’est rien dans la création qui puisse être caché à Dieu. A ses yeux, tout est à nu, à découvert, et c’est à lui que nous devons tous rendre compte. (BFC)

L’auteur de la lettre nous encourage à entrer dans le repos de Dieu. C’est la position dans laquelle nous attendons tout de lui, libres de toute crainte, de toute anxiété, de toute chute, dans une confiance absolue. C’est à ce moment aussi que nous abandonnons nos propres œuvres, nos œuvres mortes et l’auto justification qui s’y attache.
Si nous nous soumettons à la parole divine en nous laissant sonder et éprouver, nous sommes sur la bonne voie pour entrer dans le pays promis. Ce n’est pas de la passivité.

La parole de Dieu dans nos vies

Prenons isolément chaque élément qui décrit l’action et l’influence de la Parole – révélée et écrite, éclairée par l’Esprit dans nos vies.

Pleine de vie et de puissance

1. la parole de Dieu est pleine de vie et de puissance, elle reste toujours en vigueur (Transcription A Kuen).

A travers les siècles, elle reste pertinente et actuelle. Il est indispensable de la transmettre de génération en génération, d’où l’importance du rôle des parents et de l’Eglise. Elle est comparable à une semence destinée au cœur et à la volonté. Reçue avec docilité et soumission, elle manifeste sa puissance vivifiante.

Incisive et pénétrante

2.Elle est plus incisive qu’aucune épée à double tranchant, elle pénètre jusqu’aux profondeurs de l’être, articulations et moelle (de notre vie intérieure), jusqu’à la ligne de séparation entre la vie de l’âme et celle de l’esprit (Transcription A Kuen).

Elle commence par blesser et trancher, pour séparer ce qui est de l’âme, siège de la vie naturelle, et ce qui est de l’esprit, siège de la vie spirituelle et divine. Le péché a tout bouleversé en établissant sa domination sur l’âme. La parole de Dieu divise et sépare, Elle pénètre partout pour dévoiler la corruption du péché. Mais elle révèle aussi à notre esprit qu’il est fait pour servir l’invisible, l’éternel. C’est un divin scalpel manié avec précision par l’Esprit Saint

Elle discerne et révèle

3. Elle discerne et révèle les sentiments et les penchants du cœur, Elle juge les pensées et les intentions les plus secrètes. (Transcription A Kuen)

C’est spécialement avec le cœur que Dieu a affaire. Au chapitre trois il était question de l’endurcissement du cœur, d’un cœur méchant et incrédule, qui s’égare. Au chapitre 8, il est question du cœur dans lequel est écrite la loi de Dieu, un cœur sincère, purifié et affermi par la grâce. Quelle bénédiction de soumettre nos cœurs au jugement de la Parole !

Rien n’échappe à Dieu

4.Rien, dans toute la création, ne peut échapper au regard de Dieu  (Transcription A Kuen)
La parole de Dieu possède des attributs de Dieu. Rien ne peut se soustraire à son jugement. Aujourd’hui elle est parole de vie ; par l’action de l’Esprit elle transforme et libère des vies.

Mais quand aujourd’hui sera passé, elle deviendra parole de condamnation. Il s’agira alors de savoir si nous sommes réellement entrés dans le repos de Dieu ? Comment peut-on imaginer dissimuler quelque chose à Dieu ? Il connaît tout de nous, laissons le donc nous éclairer par ce qu’il nous dit.

Rajoutons dans cette perspective cette déclaration de Jésus : «Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres »(Jean 8.32) et « sanctifie les par ta vérité, Ta parole est la vérité » (Jean 17. 15)
L’action de la parole de Dieu dans notre vie et autour de nous libère, purifie, restaure, remet à l’endroit.
«La puissance de Satan réside dans le mensonge, tandis que la puissance du croyant réside dans la connaissance de la vérité ». (Neil Anderson)

Notre part dans le combat de la foi

Chaque chrétien est invité à prendre part à ce combat. C’est une lutte spirituelle d’où sont bannis les moyens humains et l’esprit de ce siècle. La parole de Dieu écrite et révélée est cette épée animée par l’Esprit Saint. Elle est puissante, adaptée à chaque situation et toujours d’actualité. Elle divise, sépare et dévoile la corruption du péché dans nos vies. Elle discerne et révèle les sentiments et les penchants du cœur. Elle rétablit la vérité et fracasse les mensonges et les œuvres de l’ennemi. Elle nous rend réellement libres à l’égard du péché.

A quelles conditions ?

Aimer la parole et la lire aussi souvent que possible afin de le connaître, lui, le berger de nos âmes. Ne pas nous borner à écouter cette parole divine mais aussi lui être soumis, lui obéir et donc la mettre en pratique (Jacques 1.23)

W. Kreis

 

Saint Esprit et don des langues à la Pentecôte

La Pentecôte, une fête mal connue aujourd’hui

La Pentecôte est fêtée un dimanche et un lundi  de mai ou  juin. Cependant peu de gens savent vraiment ce qui est commémoré ce jour-là.
L’événement lui-même, avec le don des langues a été vécu par les apôtres du Christ

Lire Actes 2.1-13 ; 32-36.

I. Ce qui s’est passé à la Pentecôte

Deux semaines plus tôt Jésus leur avait dit :

Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses. 

Et voici, j ‘enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d ‘en haut. Luc 24.46-49

Il avait  précisé cette promesse juste avant de les quitter :

Car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint -Esprit. Alors les apôtres réunis lui demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? 

Il leur répondit: Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance, le Saint -Esprit survenant sur vous. Et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Actes 1.5-8.

Ils restent donc à Jérusalem pour attendre cette venue du Saint-Esprit.

L’occasion

La Pentecôte est la deuxième  des trois fêtes majeures où les Juifs du monde entier viennent en masse à Jérusalem. Elle s’appelle aussi fête des Prémices ou des Moissons, parce qu’elle marque la fin de la récolte des grains, la fête des Semaines parce qu’elle tombe 7 semaines = 50 jours. (pentê= 50 en grec) après Pâques.

A cette époque les Juifs y fêtent aussi le don de la Loi au Sinaï, 50 jours après la sortie d’Égypte. Tout va se passer en présence d’une foule énorme.

L’événement

Les disciples sont sans doute réunis dans la chambre haute où ils avaient pris le repas de la Pâque avec leur Maître. C’est alors que

Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux.

Et ils furent tous remplis du Saint -Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.

Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Actes 2.2 -5.

La puissance de Dieu s’empare de l’esprit de ces hommes. Elle leur donne la capacité de parler de l’action magnifique de Jésus pour l’humanité. En même temps ils quittent peut-être la maison et se rendent dans la cour du Temple, où ils ont pris l’habitude de se retrouver.

Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple. Actes 2.46.

La foule les entend parler de l’œuvre de Dieu et  est doublement stupéfaite par

– ceux qui parlent ainsi sont des Galiléens, réputés incultes et surtout incapables de prononcer correctement les mots : ils avalent des syllabes, ne savent pas prononcer les gutturales.

Voilà les gens que Dieu a choisis pour interpeller le monde entier : l’énumération des v 9-11 contient tous les pays du bassin méditerranéen et même au-delà, vers l’Est : Sem, Cham et Japhet sont tous là ! C’est une préfiguration du futur travail missionnaire mondial !

Le don des langues

Dans les Actes il y a trois occasions où il est ainsi question de langues

– ici, le jour de la Pentecôte,
– quand les païens de chez Corneille se convertissent : ils parlent en langues et célèbrent la grandeur de Dieu ;
– à Éphèse quand quelques disciples de Jean reçoivent le baptême au nom de Jésus puis l’imposition des mains par Paul

Avez-vous reçu le Saint -Esprit, quand vous avez cru ? Ils lui répondirent: Nous n’avons pas même entendu dire qu’il y ait un Saint -Esprit. Il dit: De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Et ils répondirent: Du baptême de Jean. 

Alors Paul dit: Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c’est -à-dire, en Jésus.

Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint -Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient. Actes 19.2-6.

Chaque fois on trouve les mêmes mots, mais le phénomène n’est expliqué qu’une fois en Actes 2.

En quoi consiste le miracle du don des langues ?

– Pas simplement le fait que les disciples louent Dieu  de façon parfaitement compréhensible dans des langues qu’ils ne connaissent même pas.
– Pas seulement le fait que le miracle se situe plus au niveau de la réception (ce qui est entendu) que  de l’émission  (ce qui est dit) : les locuteurs de très nombreuses langues ont pu entendre des louanges prononcées  en quelques langues seulement, ce qui cause d’ailleurs des différences de réception

Ils étaient tous dans l’étonnement, et, ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres: Que veut dire ceci ?

Mais d’autres se moquaient, et disaient: Ils sont pleins de vin doux. Actes 2.12-13.

On lit deux fois  entendre parler dans sa propre langue, sa langue maternelle Actes 2.8,11

Le message est très clair. Ce qui est mystérieux est la manière dont les auditeurs le perçoivent

Ce n’est même pas le fait que le Saint-Esprit ait été répandu, alors que c’est pourtant nouveau.

II. Pourquoi Dieu procède ainsi ?

C’est dans le but visé par Dieu que se situe le cœur du miracle.

Mais il faut d’abord une importante mise au point : ce parler en langue n’est pas le même que celui de  1 Corinthiens  12-14.

A Jérusalem tous ont parlé en langues et ils ont été compris sans problème par les foules.
A Corinthe seuls quelques uns  parlent en langues et personne ne comprend s’il n’y a pas d’interprète.
A Jérusalem les auditeurs s’émerveillent, alors qu’à Corinthe ils risquent de prendre les chrétiens pour des fous.
A Jérusalem tout se passe dans l’harmonie. A Corinthe il y a grave risque de confusion et un seul est édifié, s’il n’y a pas d’interprète.

Dans l’Ancien-Testament, le vent et le feu sont souvent des signes de la présence et de l’action de Dieu. Jean-Baptiste avait prédit

Moi, je vous baptise d’eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers.

Lui, il vous baptisera du Saint -Esprit et de feu. Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point.Luc 3.16-17.

Ajoutez à cette prophétie la promesse que Jésus avait faite pour ce jour-là et vous sentirez que cet évènement a une envergure unique.

Et c’est là que se situe le vrai miracle de ce jour :

Ce jour-là, à la suite de la prédication de Pierre,  il y eut 3000 conversions d’un tout nouveau genre, ce jour-là est née l’Église de Jésus-Christ, ce jour-là a été annulée la malédiction de Babel divisant l’humanité.

A Babel les hommes avaient rejeté l’ordre de Dieu de remplir la terre et choisi une orientation opposée à la volonté de Dieu  : rester groupés dans une ville et laisser sur terre une trace de leur grandeur

Allons ! bâtissons -nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons -nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. Genèse 11.4.

Ils veulent s’élever jusqu’au ciel et remplacer Dieu.

Une unité créée par le Saint Esprit

A Jérusalem

A Jérusalem c’est Dieu qui s’abaisse encore un fois parmi les hommes en la personne du Saint-Esprit : il dépasse les divisions linguistiques et crée un nouveau peuple uni d’une nouvelle façon, autour de Jésus. Des gens que tout sépare, sont unis par un même Sauveur divin, accueilli comme Seigneur.

Et si la diversité des langues subsiste, elle est surmontée dans une unité profonde créée par le Saint-Esprit. Celui-ci tourne nos regards vers le Père, vers le Fils et jamais sur autre chose, jamais sur lui-même.

Chez Corneille, le païen

C’est exactement la même chose qui se produit chez Corneille, le païen (Actes 10). Stupéfait de cette similitude, Pierre pose alors une question décisive : Peut-on refuser de baptiser ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien nous, les juifs ? Actes 10.47

Si Dieu ne fait pas de différence, comment des hommes oseraient-ils en faire ? Les païens croyants sont accueillis par Dieu dans son Église au même titre que les juifs qui croient en Jésus, et cela au mépris de toutes les distinctions habituellement faites par les juifs. Païens et juifs vont former une seule Église de Jésus-Christ.

Au concile de Jérusalem (Actes 15.8-9) Pierre exige cet accueil envers les païens et Jacques, le président, sanctionne officiellement cette décision d’unité.

A Ephèse

La même chose  se produit aussi à Éphèse (Actes 19). Des croyants restés attachés à Jean-Baptiste, faute d’en savoir plus, découvrent l’œuvre de Jésus. Ils l’accueillent, sont investis du Saint-Esprit et unis à l’Église comme Corneille et les Juifs de Jérusalem. Comme il n’y a pas d’Église des païens, il n’y aura pas non plus d’Église selon Jean-Baptiste.

A Samarie

C’est enfin ce qui s’est passé à Samarie, suite à l’évangélisation menée par Philippe (Actes 8). Apprenant que beaucoup de Samaritains ont cru, Pierre et Jean viennent de Jérusalem, leur imposent les mains et alors, mais alors seulement, les Samaritains reçoivent le Saint-Esprit.

Il n’y aura donc pas non plus d’Église samaritaine différente, séparée d’une Église juive, mais une seule Église de Jésus-Christ où toute séparation entre juifs et païens, entre esclaves et libres, entre hommes et femmes disparaît. Sans aucun égard pour tous les préjugés séculaires si bien ancrés dans les esprits !

Il n’y a donc qu’une seule Église dont tous les membres reçoivent dès le départ, au moment même de leur nouvelle naissance, le Saint-Esprit. Ils l’ont reçu, ils en ont été remplis. Le Saint-Esprit a été répandu sur eux : les descriptions varient pour une seule et même expérience fondatrice

Mais à tous ceux qui l ‘ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.  Jean 1.12-13.

Le Saint Esprit dans la sanctification

Il importe dès lors que ce Saint-Esprit reçoive toute la place, puisse jouer entièrement son rôle de sanctification, qu’on lui donne les pleins pouvoirs de propriétaire, qu’il puisse nous remplir et toujours à nouveau. C’est l’évènement central dans le plan général de Dieu résumé par ces  citations d’Ephésiens

C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme, souvenez -vous que vous étiez en ce temps -là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.

Mais maintenant, en Jésus -Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, Ephésiens  2.11-14

et

selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre…

En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint -Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, pour célébrer sa gloire. Ephésiens 1.9b-10 ; 13-14.

C’est ainsi que le Nouveau-Testament présente les choses, sans amplifier ou minimiser un aspect particulier, ce qui entraîne des divergences confessionnelles.

III. L’impact de la Pentecôte sur l’histoire du monde

Unité réalisée par le Saint Esprit

Les politiques et les religions rêvent d’unité, ils y aspirent comme à un but lointain, courant de congrès en commissions. Fatigue bien inutile : Dieu l’a déjà réalisée, tout comme la paix. Elle aussi ne se trouve qu’en lui, mais réellement. A nous de prendre conscience de ce fait, d’en prendre possession pour la préserver, en rejetant tout ce qui la détruit dans nos préjugés et notre mentalité qui a besoin de sanctification.

Un peuple unique avec une nouvelle identité

Le Seigneur a vaincu ce qui crée les barrières : le péché. Il a établi un lien intime et éternel : l’action du Saint-Esprit dans une mentalité en chantier de reconstruction sur la base de l’amour.

La Pentecôte est l’anniversaire d’un peuple d’un genre unique, tiré de toutes les nations du monde,. Ce peuple est doté d’une identité nouvelle que chaque membre a choisie personnellement. Il l’a reçue en réponse à la repentance et à l’accueil confiant du Seigneur Jésus. Ce peuple est une société d’un genre tout nouveau. Elle est engendrée, nourrie, guidée par Dieu lui-même à travers sa Parole. Revenons donc sans cesse à cette Parole, au moins chaque jour.

A la Pentecôte le Seigneur est revenu habiter en permanence parmi les hommes, dans l’Église. Il lui donne l’équipement, le plan d’action, les indications nécessaires pour son service de témoin et d’enseignante de sa pensée.

Sainteté de Dieu et salut gratuit

Et le message chrétien est nouveau, lui aussi. La sainteté de Dieu ne badine pas avec le péché. Mais un salut gratuit, déjà accompli par lui-même en Jésus Christ est proposé à quiconque sans discrimination. Ce message est centré, non sur un système, un homme, mais sur Jésus, Fils de Dieu fait homme, confirmé comme Sauveur par sa résurrection et magnifié comme Dieu par son ascension.

L’Eglise, nouveau peuple de Dieu

Par le phénomène des langues Dieu avait encore un autre objectif en vue. Les Pharisiens et les Sadducéens se croyaient les seuls destinataires et dépositaires de la révélation et des bienfaits de Dieu. Leur système s’est totalement discrédité car ils ont assassiné Celui qui était sa raison d’être. Dieu y met fin en lançant l’Église. Ce sera le nouveau peuple de Dieu jusqu’au jour où les Juifs accueilleront aussi Jésus comme leur Messie.

Et remarquons-le bien. En ce jour de Pentecôte c’est en plein Temple de Jérusalem, au cours d’une des fêtes juives majeures que Dieu lance aux juifs un démenti cinglant.

Hommes Israélites, écoutez ces paroles !

Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.

Cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. 

Dieu l ‘a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il soit retenu par elle. Actes 2. 22-24.

Devant les juifs venus du monde entier, Dieu glorifie comme son Envoyé et comme Dieu le Christ qu’ils avaient misérablement assassiné sans vraie raison.

La Pentecôte, victorieuse sur Babel

Babel avait concrétisé l’impossibilité de s’entendre et de vivre ensemble, si c’est contre Dieu. La dispersion fut l’aboutissement normal des entreprises de l’homme. Il était fier de sa prétendue indépendance, centré sur lui-même et sur ses aspirations excluant Dieu. Il prétendait mettre Dieu de côté et n’a fait que détruire un cadre de vie déjà compromis par le péché.
A la Pentecôte des hommes que tant de choses séparent, sont unis pour l’éternité par Dieu. C’est grâce au sacrifice d’un Sauveur qu’ils accueillent aussi comme le Seigneur de leur quotidien.

Babel ou Pentecôte : voilà le choix qui s’offre toujours encore à l’humanité. Mais il faut bien noter que Pentecôte vaincra toujours Babel qui n’a aucun avenir. Pentecôte ouvre sur une vie terrestre qui vaut d’être vécue. Elle débouchera sur une éternité dans l’union directe avec le Seigneur et tous les frères et sœurs du monde entier et de toute l’histoire.

J-J. Streng