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Le juste vivra par la foi – la puissance de l’Evangile – Romains

Le juste vivra par la foi, la puissance de l’Evangile, Romains 1.17

Le juste vivra de foi / par la foi (Habacuc 2.4 – Romains 1.17 ; Galates 3.11 ; Hébreux 10.38).

Une courte phrase de l’Ancien-Testament reparait trois fois dans le Nouveau-Testament. Elle constitue un parfait concentré de tout l’enseignement de la Parole de Dieu et en particulier de l’Evangile prêché par Paul.

Un enseignement concentré de la Parole de Dieu

C’est un véritable leitmotiv à travers toute la Bible. Méditons en l’importance fondamentale, dans la prédication de Paul et dans tout le Nouveau Testament.

Romains 1.16-17

C’est sans crainte que j’annonce la Bonne Nouvelle : elle est en effet la force dont Dieu se sert pour sauver tous ceux qui croient, les Juifs d’abord, mais aussi les non-Juifs.

En effet, la Bonne Nouvelle révèle comment Dieu rend les humains justes devant lui : c’est par la foi seule, du commencement à la fin, comme l’affirme l’Écriture :

« Celui qui est juste par la foi, vivra. »

Bible en Français Courant

1. L’Evangile, une puissance efficace

La puissance, une ambition ?

Le pouvoir, être puissant, voilà bien le rêve majeur, l’ambition ultime de beaucoup d’hommes. Certes chacun en rêve à son niveau, mais il est parfois recherché avec la dernière énergie.

Pour le Juif

Pour un pharisien juif, la puissance s’incarnait dans un Messie envoyé par Dieu. Il rétablirait avec gloire et fracas l’ancienne royauté de David, sur les nations du monde, en donnant ainsi aux Juifs la position d’être les favoris de leur Dieu.

Pour le Romain

Un Romain concevait le pouvoir sous la figure d’un chef militaire distingué par ses nombreuses victoires et admiré pour son art de gouverner le pays avec sagesse et autorité.

Pour le Grec

Un Grec situait plutôt cet idéal de puissance  sur le terrain de l’esprit. Un philosophe familier de toute la sagesse séculaire,  proposait un système de pensée original et clairement supérieur.

Pour l’apôtre Paul : la puissance, c’est L’Evangile

Et en face de ces trois imposants modèles de puissance, spirituelle, politique et intellectuelle, voilà notre petit Paul (sens de son nom) qui balaie tout ça comme futile et illusoire. Et il le remplace avec hardiesse et fierté par son Evangile !

L’Evangile, ni un système religieux, ni un idéal inaccessible

Eh bien, oui, l’Evangile, c’est bien autre chose qu’un système religieux, vieux de deux mille ans auquel s’accrochent encore quelques chrétiens attardés.
Ce n’est pas non plus seulement un texte admirable, mais considéré comme trop idéal pour avoir un impact pratique sur une vie d’homme.

Un dépôt de puissance divine

Non, l’Evangile, c’est tout autre chose. C’est un dépôt caché au cœur de l’histoire des hommes, au centre de la Création de Dieu.  Un dépôt inouï de puissance divine, même s’il est quasiment ignoré. Ce n’est pas une nouvelle technique, un catéchisme inédit, inventé par un homme et donc décevant au final.

Une dynamique divine

L’Evangile, c’est une dynamique divine, élaborée par les trois personnes de la Trinité créatrice. Elles reprennent ainsi en main leur créature pour faire toute chose nouvelle dans son existence. Cette dynamique attaque à sa racine le problème fondamental de l’humanité : la présence du mal dans le cœur de l’homme.

Libération, vie éternelle, peuple nouveau attaché à Dieu

Et le résultat obtenu est triple.

  1. Elle libère l’homme de son plus grand malheur, sa perdition éternelle.
  2. Elle lui apporte un bienfait magnifique, la vie éternelle dans la communion avec son Créateur
  3. . Elle donne naissance à un peuple d’un nouveau genre, un peuple attaché à Dieu non sur un critère social, matériel ou national, mais par une confiance et un amour qui constituent la gloire de Dieu.
  4. Encore ajouter un 4e effet. Elle donne au chrétien une vision et des armes pour travailler dans l’humanité à la gloire de Dieu.

Un message qui suscite la fierté

Comment ne pas être fier d’un tel message ? Il met dans l’ombre n’importe quel autre sur le plan pratique des bienfaits qu’il veut et peut répandre sur l’humanité ?
Malgré nos faiblesses nous pouvons nous aussi rendre témoignage à ce message, sans avoir honte. Existe-t-il dans le monde un autre message plus sûr, plus fiable ?

Garanti par la vie du Fils de Dieu

Pour l’Evangile, Dieu a fourni la garantie de sérieux la plus inimaginable. Il y a engagé la vie de son propre Fils ! Vu cette garantie énorme, l’humanité aurait depuis longtemps dû se ruer dans les Eglises et on devait avoir le plus grand mal pour trouver encore quelque part un perdu.

Un message pourtant négligé

Or innombrables sont ceux qui disent ne pas avoir besoin de Dieu ou même se trouver au moins aussi bien dans telle ou telle religion.
Et en face de ce formidable sérieux, la multiplicité des religions, sont autant d’insultes lancées à Dieu. Elles lui disent en quelque sorte : « Regarde, le sacrifice de Jésus n’était pas nécessaire. Il y a bien d’autres voies, belles elles aussi et bien moins coûteuses ! »

2. S’agit-il d’un nouvel enseignement ?

En un sens, oui. Paul dit que c’est la révélation de la justice de Dieu? C’est Dieu qui se sert de Paul pour remettre en pleine lumière un plan de salut conçu et communiqué depuis longtemps, mais largement oublié.

Un message déjà proclamé au 7e s av. JC

Lorsque Habacuc a proclamé ce message à la fin du 7e s av. JC, il avait déjà dû le dégager du fatras idolâtre qui l’avait masqué au cours des siècles d’abandon de la Parole de Dieu.
Il lui a alors redonné sa force, tout comme Paul quand il écrit aux Romains et remet au centre la pensée de Dieu débarrassée des voiles des traditions juives.
Au 7e s déjà, devant la menace babylonienne, Habacuc avait rappelé que le recours, ce ne sont pas les combinaisons humaines. Si un juste voulait survivre à cette situation bloquée, c’était par une sincère confiance en Dieu seul. Le juste vivra de foi, = en démontrant qu’il n’espère de salut que de Dieu.

Le salut, un fil rouge à travers la Bible

Mais cette déclaration même d’Habacuc au 7e s, montre bien que l’Evangile prêché par Paul dans le même sens n’est pas une innovation.
Le salut par la foi seule est un fil rouge qui traverse toute la Bible. Il ne fait que s’épaissir et se préciser au fur et à mesure qu’on y avance.

En Romains 4 Paul rappelle ce principe. Il caractérise clairement l’origine du peuple juif, c’est à dire la conclusion de l’alliance par Dieu avec Abraham.
Et aux chrétiens galates,  Paul rappelle que seule la mort de Jésus à la croix paie à notre place la dette de nos péchés. C’est donc notre confiance en cette mort de Christ à notre place qui nous assure la libération de notre dette et une vie nouvelle en Christ : Galates 2.16.

L’erreur juive à propos des oeuvres

L’erreur juive à propos des œuvres peut se comprendre de deux façons voisines.

  • Soit le salut s’obtient en faisant certains actes moraux demandés par la Loi,
  • soit on veille à respecter fidèlement les caractéristiques de l’alliance de la Loi : la circoncision, le sabbat, les règles du pur / impur…

La justification par la grâce

Comme les Réformateurs le redécouvriront 15 siècles après Paul, le pécheur est justifié par la grâce seule, en réponse à la foi seule, sur la seule base de la justice de Christ.

15 siècles de poussière religieuse avaient masqué et défiguré l’Evangile en une théorie du salut selon les conceptions humaines, une voie que l’homme peut trouver en lui-même, dans la nature ou dans telle religion ancienne.

L’Évangile prêché par Paul ne vient pas de l’homme, c’est une révélation de Dieu. C’est le salut selon les normes de Dieu. Ou comme dit Luther, c’est la justice qui vaut ( a de la valeur) devant Dieu.
Cette voie du salut n’est pas une option parmi bien d’autres, c’est la seule possible. S’il en existait d’autres, pourquoi Dieu le Père aurait-il accepté que son Fils meure sur une croix.

3. Comment cette puissance agit-elle ?

Ou pour formuler la question autrement :
comment l’Evangile peut-il changer le cœur, comment comprendre cette justice de Dieu ?

  Luther et Romains 1.18

Un verset très facile à comprendre, c’est Romains 1.18. Mais il est terrifiant. Dieu a raison, c’est certain mais moi, je n’ai aucune solution, aucune issue en moi-même.
Martin Luther s’est débattu dans ce blocage dramatique 7 ans durant dans son couvent.

Puis, en préparant un cours de théologie, il a eu une illumination.
La justice du v. 17,  déterminante pour le salut, ce n’est pas la justice punitive que Dieu inflige au pécheur et que celui-ci ne pourra jamais satisfaire.
C’est la justice de la foi que Jésus a parfaitement accomplie. Dieu l’offre gratuitement au pécheur qui croit qu’en l’accueillant, Dieu lui fait grâce. Autrement dit, le pécheur n’a pas à chercher désespérément ce qu’il pourrait offrir à Dieu en paiement pour ses péchés.
Il s’agit au contraire de saisir avec confiance, comme une bouée vitale, un vêtement qui le couvre. Dieu le lui offre gratuitement par amour. C’est le paiement que Jésus lui offre pour satisfaire à sa place la justice et la sainteté divines : 3.21-25.

Luther libéré

Voilà ce qui a libéré Luther, ce qui a déclenché le formidable mouvement de la Réforme. Le pécheur perdu peut devenir juste devant Dieu en accueillant avec confiance la justice de Jésus, sans autre contrepartie de sa part que la foi.
Il peut donc être sûr de son salut. Il ne dépend pas de quelque chose qu’il fait, lui, qui vient de lui, mais de la fidélité de Dieu à tenir ses promesses. Il s’agit donc de placer sa confiance dans cette fidélité. La certitude, la garantie d’être sauvé n’est pas fondée en l’homme, mais en Dieu.

La puissance de Dieu qui libère

Quand on entre dans cette magnifique réalité, on mesure qu’il s’agit effectivement d’une puissance. Ce n’est pas simplement une belle idée, un souhait irréalisable. C’est la puissance de Dieu, car elle est capable de libérer la vie la plus bloquée, de guérir les situations les plus perverties, de redonner la joie de vivre à qui ne voyait plus que la mort. Il s’agit d’une vraie recréation dont seul le Créateur est capable, d’une régénération accessible à quiconque y croit. Elle est gratuite, puisque seule la foi est demandée. Et la foi elle-même est suscitée, donnée par l’Evangile qui annonce cette grâce. Le point de départ de cette nouvelle création est donc la foi. Elle se concrétise, s’épanouit, se développe pendant toute la vie, toujours par la foi : par la foi et pour la foi.

Croire et vivre sa foi

Dans notre contexte croire, ce n’est pas seulement être d’accord qu’une chose est vraie, fiable, efficace. C’est aussi faire place nette pour ce qu’on reconnaît comme vrai. C’est rejeter tous les préjugés, les idées fausses, même si elles sont acceptées par la majorité de nos semblables. Avant de construire, il faut nettoyer l’emplacement prévu pour la nouvelle maison. Pour cela aussi l’Evangile est indispensable : Romains 12.2 ; Hébreux 5.14. Et dans le quotidien du chrétien, il y a ce que Dieu fait et moi qui le reçois dans la confiance :
Point de départ : mort de Jésus en croix -–- confiance en cette substitution ;
Acquisition : don gratuit de Dieu — repentance et confiance
Permanence : fidélité de Dieu à sa Parole — attachement confiant à Dieu.

J.J. Streng

Marche avec Dieu, marche en montagne, enjeux spirituels

Marche avec Dieu, randonnée en montagne

Un petit groupe familial a fait une marche de quatre jours, une belle randonnée dans les Alpes vaudoises. Chargés de sacs à dos, heureusement pas trop lourds, ils dormaient dans des  refuges à la fin de chaque journée d’étape.

Quelle joie de marcher ensemble en contemplant les magnifiques montagnes créées par Dieu notre créateur. Elles témoignent de sa puissance, de sa sagesse infinie et variée. La marche en montagne peut être vue comme une image de la marche avec Dieu

Marcher avec Dieu dans la Bible

Cette tranche de vie  a inspiré le thème de cette prédication. En effet, dans la Bible on parle aussi de marche.

Genèse 5. 22 «Hénoc marcha avec Dieu 300 ans » ou  selon une autre traduction :«Hénoc vécut 300 ans en communion avec Dieu ».

Voici résumée en quelques mots l’expression de toute une vie. C’est  la meilleure conclusion et le meilleur souvenir que le chrétien peut laisser de sa vie ici-bas sur terre.

Mais le terme « Marcher» ou encore «cheminer » recouvre bien des expériences et situations différentes.

La marche et ses enjeux spirituels

Que signifie concrètement le fait de marcher et quelles leçons spirituelles peuvent en découler pour nous ?

1. Une  action dynamique, un mouvement

Partis d’un point A, nous allons, à la fin de la journée, finir l’étape à un point b.

Pour réaliser l’itinéraire projeté, il faut se mettre en mouvement, puis un pas après l’autre, arriver à l’objectif fixé.

L’effort à fournir est variable et dépend de la difficulté du terrain :

  • sol rocailleux ou glissant,
  • chemin doux et ombragé…,
  • descente périlleuse de pente raide,
  • chemin régulier à travers l’alpage…

La météo est un élément non maîtrisable mais déterminant dans la marche en montagne

Marcher avec Dieu, c’est aussi se mettre en route, s’engager, sans trop savoir ce qui nous attend

Par la foi, Abraham a obéi à l’appel de Dieu qui lui ordonnait de partir pour un pays qu’il devait recevoir plus tard en héritage. Il est parti sans savoir où il allait (Hébreux 11.8)

Ce qui importe, c’est de se mettre mouvement dans une dynamique de marche et de confiance.

Là, tout au long de notre vie, le Seigneur nous invite à prendre des chemins à difficulté variable. Il est toujours là, nous le croyons, bien sûr, mais les obstacles font partie de la réalité de cette marche. Nous sommes obligés de les franchir, avec son aide, heureusement, pour pouvoir dire finalement : « Nous te reconnaissons dans toutes nos voies ».

2. Au cours de la marche : pause boisson, pause casse-croûte, instant photo, magie du paysage

Impossible de continuer dans l’effort sans ces petites pauses salutaires. Il est nécessaire de  boire,  de manger quelques fruits secs pour retrouver de l’énergie.

Contempler le paysage et  mesurer tout le chemin déjà parcouru nous encourage pour la suite. Les photos resteront de bons souvenirs, un peu plus tard.

Marcher avec Dieu, les pauses dans la vie spirituelle.

Nous arrêter pour méditer sa parole et boire à longs traits à la source éternelle de la vie. Adorer et louer le seigneur, contempler sa face,  et faire nos délices de ses perfections invisibles et éternelles.

Nous rappeler aussi les autels dressés par Dieu dans notre vie, c’est à dire ces moments forts où Dieu s’est approché de nous.

3. Pas uniquement en solo mais à plusieurs

La marche peut se faire en solo dans la montagne. C’est une version difficile dans laquelle il nous faut puiser les ressources en nous-mêmes seulement. Pas le droit de flancher car il n’y a personne.

La marche à plusieurs offre plus de ressources : les paroles ou gestes  d’encouragement, marcher dans même pas (régularité). S’attendre l’un l’autre  permet de se dépasser et d’aller au-delà de ce qu’on peut imaginer.

Aussi l’expérience commune en Eglise

Porter les fardeaux les uns des autres,  dépasser les points critiques difficiles dans notre expérience de vie, discerner les dons  et les mettre au service de tous  pour  atteindre une plus grand maturité spirituelle.

Se trouver enrichi par l’expérience des autres et ainsi encouragé pour aller de l’avant.

Israël à travers le désert

A la suite de ces illustrations de la marche en montagne,  considérons une autre marche relatée dans le livre de l’Exode, celle du peuple d’Israël à travers le désert avec pour objectif le pays promis.

Moïse dit à l’Eternel : Voici, tu me dis : Fais monter ce peuple ! Et tu ne me fais pas connaître qui tu enverras avec moi. Cependant, tu as dit : Je te connais par ton nom, et tu as trouvé grâce à mes yeux. Maintenant, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi connaître tes voies ; alors je te connaîtrai, et je trouverai encore grâce à tes yeux. Considère que cette nation est ton peuple.

L’Eternel répondit : Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos. Moïse lui dit : Si tu ne marches pas toi-même avec nous, ne nous fais point partir d’ici. Comment sera-t-il donc certain que j’ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple ? Ne sera-ce pas quand tu marcheras avec nous, et quand nous serons distingués, moi et ton peuple, de tous les peuples qui sont sur la face de la terre ? 

L’Eternel dit à Moïse : Je ferai ce que tu me demandes, car tu as trouvé grâce à mes yeux, et je te connais par ton nom. Exode 33 12 à 17 

Le péché d’Israël : le veau d’or

Moïse  sur  le monde Sinaï recevait de la part de Dieu les paroles qui devaient conduire le peuple. Mais celui-ci lassé d’attendre le retour de Moïse désobéit gravement en construisant un veau d’or, une idole chargée de les conduire dans le pays promis.

La colère de Dieu s’enflamme vis-à-vis des Israélites et Moïse plaide leur cause pardonne maintenant… Exode 32.32

La solitude de Moïse

Dans le dialogue entre Dieu et Moïse, nous pouvons ressentir la solitude éprouvé par ce dernier.  Tous ont désobéi et même son propre frère Aaron l’a abandonné.

Moïse s’accroche aux promesses de Dieu autant qu’il peut. Mais il a besoin d’un assistant, d’une aide

«qui enverras tu avec moi ? »

Engagement de Dieu avec Moïse et avec son peuple

Et voici la réponse de Dieu à un Moïse découragé, fatigué :

Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos Exode 33.14

Dieu en personne s’engage à conduire le peuple et à se tenir au côté de Moïse. Il va le soutenir et lui procurer le repos donc il a besoin quand la charge est trop fatigante.

Le  peuple est changeant et désobéissant. Pourtant  Dieu fait alliance avec son peuple  et s’engage à marcher avec lui. Tous les peuples le remarqueront:  «Dieu Emmanuel, Dieu avec nous»

Sans la présence de Dieu à nos cotés,  la marche est impossible

Avancer en suivant les balises de Dieu

Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d’après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces. Colossiens 2.6-7 

Souvenons-nous de notre premier amour, de notre empressement à suivre le maitre. jésus est notre modèle,  la balise sûre, (le petit signe indiquant le bon itinéraire)  pour notre vie.

La joie, la reconnaissance donne de l’allant à notre marche. Nous trouvons dans la Parole  un solide équipement pour la marche et le combat

« Marchez sous  la direction de l’esprit »

Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chairGalates 5.16 

Le seigneur a déposé dans nos cœurs son Esprit Saint.  C’est la meilleure boussole et le meilleur accompagnateur qui soit.

Attention aux chemins sans issue et aux détours. Apprenons à discerner sa voix  pour nous attacher à ce qui est invisible et à exercer notre foi dans notre marche quotidienne. Même si le chemin devient ardu, resserré et pénible, Dieu est là et marche lui-même avec nous.

W. Kreis

 

Je comme unique – La maturité dans les relations

Clés pour un comportement adulte

 Dans le livre de Jeanne Farmer, publié aux éditions Empreinte Temps Présent, en 2003.

Formée en  psychologie et spécialisée en thérapie familiale, Jeanne Farmer se rattache à « l’approche systémique de Murray Bowen », un des fondateurs de la thérapie familiale aux Etats-Unis (p.6).

Bowen préconise la responsabilisation de l’individu dans ses propres domaines et le respect de la « responsabilité chez les autres » (p. 7). Il définit « la différentiation de soi » (p.7) comme la capacité de rester soi-même dans des relations proches.

Jeanne Farmer complète l’approche de Bowen avec sa « compréhension de la pensée biblique ». Elle  la rend ainsi accessible aux lecteurs peu familiarisés avec les termes comme « différenciation de soi et « triangles ».

 Se conduire en adulte n’est pas toujours évident

La maturité dans les relations se manifeste dans la « sagesse, … la maîtrise de soi, la compassion ». Son absence se remarque souvent dans des comportements infantiles ou irrationnels.

On le voit en particulier chez les personnes qui manquent de hauteur de vue. Elles donnent des proportions exagérées au détail négatif ou choquant. Elles sont incapables d’apprécier la valeur d’une personne ou d’évaluer la relativité d’une situation.

Age et connaissance de la Bible ne procurent pas systématiquement la maturité spirituelle. Les conflits dans les Eglises et chez des couples chrétiens le montrent bien.

Pour Jeanne Farmer, « notre connaissance de Dieu grandit en proportion …de notre connaissance de nous-mêmes. Donc le côté émotionnel et le côté spirituel sont liés »… Ainsi « la vie spirituelle est une relation de personne à personne, non une pratique ».

Chapitre 1 : Qu’est-ce que la maturité?

Disciple du Christ entre vérité et amour

Devenir des disciples de Jésus-Christ incite à grandir dans la maturité, dans la ressemblance au Seigneur. Mais comment garder l’équilibre entre la vérité qui se partage sans s’imposer et l’amour qui se donne au dehors sans négliger les proches ?

Plus que dans « la pratique religieuse » ou « le style de vie » (p. 10), la maturité se manifeste dans une relation d’amour avec Dieu. Et cette relation est inséparable de celle avec les autres.

Responsabilité de soi et domaine d’application

La maturité est « fondée sur la responsabilité de soi » (p. 11). Adam et Eve avaient cette responsabilité avant la chute. Malheureusement, chacun d’eux l’a rejetée sur l’autre.

C’est une solution de facilité toujours pratiquée alors que chacun a un domaine de responsabilité à gérer, ne serait-ce que sa vie personnelle (Romains 14:12) .

Chacun a ainsi l’autorité et les capacités de gérer la création, comme dans la parabole des talents (Luc 19). Si ces qualités limitées sont bien exercées aujourd’hui, elles auront leur plein accomplissement dans l’administration du Royaume de Dieu.

Maturité pour le discernement

La maturité rend apte à discerner non seulement le bien et le mal. Elle aide aussi à choisir la meilleure conduite, la mieux motivée, pour nous et les autres. Elle permet en particulier de « réguler sa réactivité » (p. 13), c’est à dire d’avoir des réactions adéquates même dans les situations familiales sensibles qui nous touchent de près.

Ce rôle régulateur du « cerveau reptilien » contrôle « les fonctions automatiques du corps, la respiration… et les réflexes de survie » (p. 14). Il nous aide ainsi à éviter un accident de la route ou une situation gênante.

Conscience de soi et maîtrise des émotions

La conscience de soi est un privilège de l’être humain. Elle permet de dépasser  la réaction instinctive et l’émotion incontrôlée.  Ainsi la maîtrise de notre conduite dépendra de nos principes de vie et de notre réflexion.

Cette « différentiation de soi » (p. 15, selon Bowen) est une « autonomie émotionnelle » (p. 16). Elle permet de réfléchir par soi-même, surtout dans des relations proches qui impliquent souvent des comportements émotifs et des réactions plus instinctives qu’adaptées.

Elle tient compte de nos émotions mais elle apprend aussi à les discipliner, à choisir « une ligne de conduite …indépendante… des pressions et de nos réactions à ces pressions » (p. 16)

Chapitre 2 : Le royaume de ma vie

« Ce sont mes actes, mes paroles, mes pensées et mes émotions, ma vie spirituelle et toutes les relations qui me sont propres » (p. 19).

Exprimer nos besoins sans jouer aux devinettes

Donc je dois les gérer en exprimant mes besoins à bon escient, sans imaginer que les autres sont capables de lire dans mes pensées.

Ne pas nous croire responsable des réactions de l’autre

Devant la souffrance de l’autre, nous nous sentons souvent ou parfois coupables de ne pas parvenir à la soulager malgré nos efforts. Cependant, « notre responsabilité vis à vis d’un proche se limite à ce que nous faisons pour lui » (p. 20).

Mais nous ne sommes pas responsables de son bonheur  ni de sa réaction aux événements de la vie, ni de ses reproches injustifiés à cause de son irritation pour des motifs futiles.

Rester maître de nos émotions

En effet, rester maîtres de nos émotions est difficile, surtout dans des situations de stress où les « états d’âme » (p. 21) des autres déteignent sur nous. Nous avons la responsabilité de vivre en paix dans notre champ des relations, dans la mesure où cela dépend de nous (p. 21, Romains 2.18), mais nous ne pouvons forcer une réconciliation refusée.

Ne pas nous mêler des relations entre les autres personnes

« Les relations dont nous ne faisons pas partie ne nous appartiennent pas ». Donc nous n’avons pas à nous mêler « des relations entre deux autres personnes » (p. 22).

Les limites entre les domaines de responsabilité permettent de savoir qui est responsable ou non et de quoi. Dieu nous a donné les forces suffisantes pour gérer notre royaume, « nous occuper de nos affaires » mais pas pour nous mêler « de la façon dont quelqu’un d’autre gère sa vie » (p. 22).

S’il s’agit d’un enfant mineur, la responsabilité des parents consiste à « structurer son environnement (p. 23), à l’encadrer …efficacement ». Ils imposeront des limites à respecter sous peine de punitions qui décourageront les mauvaises actions.

Ni responsables de tout, ni irresponsables

Nous ne sommes pas responsables de tout et de tout le monde. L’image du joug (Matthieu 11:28-30) nous montre que Dieu ne nous demande pas de porter une responsabilité trop grande pour nous.

En revanche, si nous renonçons à notre autorité, si nous trouvons des échappatoires pour avoir la paix à bas prix, nous sommes dans l’irresponsabilité et non dans la maturité.

Classer par importance les éléments de notre vie

« Bien gérer notre royaume » (p. 24), c’est classer selon leur importance les différents éléments, engagements et relations, en mettant le plus important en premier pour avoir encore du temps pour le reste.

C’est l’image du verre rempli d’abord avec les plus grosses pierres, le gravier, le sable et à la fin l’eau. L’auteur propose de placer nos engagements et nos relations selon des cercles concentriques.

  • D’abord l’écoute de Dieu. Elle est prioritaire pour mettre « de l’ordre dans tout le reste de notre vie » (p. 26) mais n’est pas de l’activisme religieux.
  • Puis la relation avec notre corps, à maintenir en bon état et avec notre psychisme qui a besoin « d’amour… et de relations saines » (p. 28).
  • Ensuite la relation avec nos proches, couple et enfants, les frères et sœurs en Christ et les autres (p. 28). Notre responsabilité, va du plus intime au plus étendu selon les injonctions de la Parole (1 Timothée 5:8 et Galates 6:10). Celle-ci nous aide à gérer notre temps et à trouver plus « d’ ordre et d’équilibre » (p. 29).

Chapitre 3 : Les relations à deux, le défi de la tolérance

Dire la vérité avec amour

Le principe de base des relations entre deux personnes, consiste à « dire la vérité avec amour (p. 29). Vérité et amour, les deux à la fois, mais sans réaction de colère en assénant la vérité ou lâcheté en fuyant la réaction d’un proche à une vérité difficile à entendre.

Pour guérir les blessures émotionnelles

« L’amour et la vérité permettent d’absorber et de guérir les blessures émotionnelles » (p. 31). La vérité permet de repartir sur des bases saines, dans une relation blessée. L’amour « protège, nourrit et répare ».

Dire la vérité avec amour est difficile à cause de la crainte de blesser ceux dont nous dépendons. C’est un souvenir de « la petite enfance où notre survie » (p. 32) est entièrement liée à nos parents.

La chute, paradigme des difficultés relationnelles

La chute d’Adam et Eve « contient en germe toutes nos difficultés relationnelles ».

Elle éloigne de la dépendance de Dieu qui enrichit par les différences et la responsabilisation de soi.

Elle provoque une crainte de la différence à cause de la relation rompue avec Dieu et entre l’homme et la femme. Ainsi on rejette ses responsabilités sur l’autre, tout en l’utilisant à ses propres fins.

Rejeter sa responsabilité sur l’autre : une idolâtrie

Cette sorte d’idolâtrie demande aux autres ce que Dieu seul peut donner : « acceptation totale, sens à notre vie, sécurité, direction, validation de nos opinions » …

Elle se met à « la place de Dieu en prenant la responsabilité du bonheur de l’autre » (p. 35) ou en rejetant la responsabilité de sa propre émotion sur lui. Cette dépendance ou fusion émotionnelle perturbe certaines familles.

Le processus de la différenciation enfant/mère

Différenciation vers la  responsabilité

L’auteur explique ensuite le processus de la différenciation de l’enfant et de la mère dès avant un an et jusqu’à l’âge adulte.

Si la différentiation est réussie, elle devrait permettre « d’être responsable de sa propre vie et de laisser les autres prendre la responsabilité de la leur » (p. 36).

Cette différenciation de soi, « capacité d’être nous mêmes dans nos relations » (p. 37) dépend du degré de séparation de l’enfant avec les parents et des époux entre eux.
Les différences de niveau de différenciation déterminent les relations du couple et des parents avec les enfants.

La différenciation est contraire à la fusion où l’on croit qu’être proches, c’est être semblables » (p. 37). Ce n’est pas la vraie intimité où l’on « s’accepte les uns les autres » (p. 37).

Différentiation et acceptation des différences

Selon le degré de différenciation, on sera plus ou moins capable d’accepter des différences chez les proches.

Certains le gèrent par la distance intérieure (psychologique) ou physique ». On opte soit pour la paix (« famille cohésive ») soit pour la vérité (« famille explosive ») (p. 39). Ce n’est pas le meilleur choix.

L’indifférenciation provoque « la plupart des difficultés de relations entre deux personnes proches » (p. 40). La réactivité dépend de la dépendance émotionnelle vis à vis de l’autre et provoque le stress. Celui-ci augmente avec la dépendance et se manifeste par divers troubles dans le couple : mauvaise santé psychologique ou physique… anxiété malsaine vis à vis d’un enfant

Sur et sous fonctionnement dans le couple

« L’anxiété du couple se manifeste par un jeu de sur et sous fonctionnement » : l’un agit et prend des responsabilités « à la place de son conjoint » (p. 42).

Sur ou sous fonctionner provoque le ressentiment d’en faire trop ou pas assez pour l’autre… Galates 6.2 et 5 montrent la différence entre le fardeau – une difficulté particulière que nous devons aider à soulager et la charge –la responsabilité normale – que chacun doit porter.

Dans le jeu « poursuite/distance », plus l’un (« le pot de colle ») cherche la proximité pour gérer son inquiétude, plus l’autre (« l’allergique » (p. 44) prend de la distance, pour les mêmes raisons.

Arrêter d’être « collant » aiderait à ré égaliser la distance. Le stress d’un couple se manifeste aussi par divers dysfonctionnements : l’un sous fonctionne et l’autre sur fonctionne pour compenser.

Sous fonctionnement chez l’enfant

Cette indifférenciation se fixe aussi chez l’enfant. L’échec scolaire, les troubles de comportement ou de santé focalisent l’attention des parents dans un mécanisme « qui stabilise la famille aux dépens de l’enfant » (p. 46).

Celui-ci ne trouve pas alors de raison de s’assumer correctement puisqu’on le fait pour lui. Parfois, l’enfant né dans une période de stress du couple devient le « bouc émissaire, critiqué pour tout » (p. 46). Il réussit alors moins bien que les autres.

A suivre

C.Streng