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Jésus guérissant l’aveugle né, vu par un peintre

 Jésus guérissant l’aveugle né : le tableau d’un disciple du Caravage

La rencontre entre Jésus Christ et l’aveugle

Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui firent cette question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle?


Jésus répondit: Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.
 Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler.

Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.
Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit: Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé). Il y alla, se lava, et s’en retourna voyant clair. Jean 9.1-7

Aveugle au temps du Christ

En Orient, au temps des Hébreux et au début de notre ère, la cécité était très fréquente. Les gens avaient diverses maladies des yeux, en particulier à cause des irritations du sable fin du désert. Depuis, on pu soulager ou guérir plusieurs de ces maladies.

Les aveugles étaient secourus grâce aux lois juives. Mais ils devaient souvent mendier, et vivaient en marge de la société.

Quant aux aveugles de naissance, Dieu seul pouvait leur rendre la vue.

Jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né.Jean 9.32

Leur guérison n’était possible que par un miracle, un signe au sens biblique du terme.

Le miracle accompli par Jésus est bien la preuve de sa divinité, de son identité de Messie, envoyé de Dieu.

Pour interpréter un miracle, chercher le sens profond du signe

Jésus, “lumière du monde” (Jean 9. 5), donne un signe de son pouvoir sur le mal.

Jean souligne

  • le rôle du Christ “divin médecin” : il  applique un emplâtre de boue qu’il a confectionné
  • la foi immédiate de l’aveugle : il obéit à l’ordre donné

« afin que vous croyiez et qu’en croyant vous ayez la vie éternelle » (Jean 20.3)

Intention de l’Évangéliste

  • susciter la foi chez ses lecteurs
  • séparer les croyants et les incrédules
  • distinguer le camp de la lumière et le camp des ténèbres.

La foi grandit et se développe chez les uns, l’incrédulité chez les autres.

Miracles et signification du signe

  • 1e signe, Jean 2. 1-12 : les noces de Cana

Jésus dévoile sa gloire et inaugure l’ère messianique : un festin de noces sans fin.

  • 2e signe, Jean 4.43-54 : Guérison du fils d’un officier royal

Les gens recherchent les signes, mais restent insensibles au message du signe

  • 3e signe, Jean 5 : l’infirme de Bethesda

Jésus intervient sans que cet homme ait manifesté la foi.

  • 4e signe, Jean 6 : multiplication des pains

« Manger » le pain de vie, sa chair, « boire » son sang, c’est croire.

  • 5e signe,  Jésus marche sur l’eau

  L’œuvre que Dieu attend de nous pour nous donner la vie, c’est de croire en Jésus-Christ.

  • 6e signe, Jean 9 : Guérison d’un aveugle-né

Crois-tu au Fils de l’homme ?

Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance.
Ses disciples lui posèrent cette question:
Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle

Croyances sur la maladie de l’époque du Christ au Moyen Âge

On voyait toute maladie ou infirmité comme

  • possession du démon
  • punition des péchés commis

Une seule explication pour les disciples

il souffre

  • ou à cause des péchés des parents, (Exode 20:5)
  • ou à cause de ses propres péchés, même avant sa naissance

La question des disciples  reflète une opinion courante à l’époque

Pour les Juifs toute souffrance personnelle est le châtiment de péchés personnels.

Des enfants héritent de leurs parents des maux divers.

 Je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu’à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent.

L’enfant participe au péché originel dès avant sa naissance. (Psaume 51: 7.)

Idée qu’un enfant peut pécher avant sa naissance. Les rabbins expliquent ainsi Genèse 22.25 : les jumeaux qui se battent dans le sein de Rebecca. Mais c’est contraire à l’affirmation de Paul dans Romains 9.11

Influence de la philosophie grecque

Au 2e s avant J.-C Israël était gouverné par des rois d’origine grecque, successeurs d’Alexandre le grand.

Par crainte ou flatterie, certains juifs de l’aristocratie avaient adopté les modes de vie et les croyances des occupants grecs. Ils se sont mis aussi à croire à la réincarnation, à la préexistence des âmes.

Selon ces croyances, on pouvait souffrir dans cette vie la peine de péchés commis dans une existence précédente.

Aucune base dans le texte biblique

Dieu a un plan qui s’accomplit selon son libre choix. Ce plan ne dépend pas des actions des hommes, mais uniquement de la volonté de Dieu qui appelle. Ce plan fonctionne avant même la naissance de ces enfants. Par conséquent avant qu’ils n’aient fait ni bien ni mal, Dieu dit à Rébécca : L’aîné sera assujetti au cadet

Tableau commenté

Couleur utilisée pour le fond du tableau

La guérison de l’aveugle né

Séparons par une ligne oblique les groupes du tableau

La guérison de l’aveugle né Couleurs, ombres et lumières

Les 3 personnages principaux, inscrits dans un ovale, sont plus grands que nature

La guérison de l’aveugle né Jésus Pierre et l’aveugle en gros plan

Le Christ est mis en valeur

La guérison de l’aveugle né Le Christ mis en valeur

  • Plus grand que les autres
  • Presque au centre de la toile, incliné vers l’aveugle
  • Robe dégrafée
  • Cape bleue drapée autour des hanches et remontant sur une des épaules.

Jésus répondit: Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. 


Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler

Travailler et faire les œuvres de Dieu

Le temps de la vie présente.

Jésus et ses disciples peuvent travailler et faire les œuvres de Dieu, pendant qu’ils sont en vie.

Pendant sa vie terrestre Jésus doit accomplir son œuvre : sauver le monde par ses souffrances et sa mort.

Jésus continuera son œuvre par l’Esprit de Dieu et par le ministère de ses témoins, des chrétiens, de son Eglise.

Jésus fait allusion à sa mort prochaine

La nuit vient pour Israël

Il est venu pour son peuple comme « lumière du monde » (Jean 1.1-18 )

Le jour, pendant lequel on travaille, c’est le temps de notre vie. La nuit, c’est la mort.

Pendant que je suis dans le monde, 
je suis la lumière du monde

Une parole tout à fait pertinente

La guérison de l’aveugle né Jésus applique la boue sur les yeux de ‘aveugle

Jésus fait véritablement les œuvres de Dieu, parce qu’il est la lumière du monde.

Il va communiquer à cet aveugle la lumière du corps et de l’âme

Un geste qui évoque l’Evangile

La guérison de l’aveugle né Main du Christ sur les yeux de l’aveugle

Il s’incline vers l’aveugle et lui touche les yeux

Une guérison particulière

L’aveugle n’a pas demandé d’avoir les yeux ouverts.

Jésus ne lui a pas dit qu’il était en train de le guérir

Le Christ guérit parfois par la parole seule, parfois par des moyens extérieurs

Seule guérison de cette sorte

D’ordinaire le Seigneur guérit les malades simplement par sa parole créatrice. Dans certains cas, assez rares, il emploie des moyens extérieurs. Ici, il fait de la boue avec sa salive. Il l’applique, comme un onguent, sur les yeux de l’aveugle.

Pas toujours besoin de la même technique

Matthieu 8.1-3 : il touche le lépreux pour le guérir.
Marc 7.33 : il  touche les oreilles et la bouche du sourd-muet avec de la salive.

Méthode parfaitement adaptée à ce que Jésus a l’intention de faire.

Jésus, jugeait sans doute ces moyens nécessaires pour que la guérison se produise. Le miracle reste toujours un acte surnaturel de sa puissance divine.

Selon la plupart des interprètes, Jésus voulait se mettre dans un rapport personnel avec le malade. Il voulait lui inspirer de la confiance, éveiller et en même temps, éprouver sa foi.

Précision dans la peinture de l’homme au premier plan, à droite du Christ

Un disciple : sans doute Pierre toujours représenté âgé dans la peinture

La guérison de l’aveugle né Pierre aux côtés de Jésus

  • Au premier plan, debout dans la même position que le Christ
  • Âgé : haut front bombé, dégarni et ridé, mains osseuses, veines saillantes.
  • De légers rehauts de blanc accentuent les plis de la peau.
  • Manche de chemise blanche drapée, très travaillée, accrochant la lumière.
  • Il retient de ses deux mains son manteau marron

Comment les autres personnages participent à la scène ?

La guérison de l’aveugle né – un indifférent

Un premier tout à fait à droite, dirige le regard vers l’extérieur du tableau.

Il est sans doute
indifférent ou  incrédule

La guérison de l’aveugle né – Un pharisien voulant surprendre le Christ

 

Un autre dans l’ombre près du visage du Christ
Il observe avec attention

 

Un pharisien voulant surprendre le Christ

La guérison de l’aveugle né Un ami de l’aveugle

 

 

 

 

 

 

Un troisième, très peu visible, accroupi entre le Christ et l’aveugle

Un ami de l’aveugle

 

L’aveugle face à Jésus

La guérison de l’aveugle né – l’aveugle, visage incliné vers le Christ

  • Assis, il présente son visage à Celui qui guérit.
  • Cheveux  retenus par un turban.
  • Torse nu, pagne grisâtre serré par une cordelette.
  • Appuyé sur un bâton, symbole de sa cécité.
  • Courbe de son épaule droite, en lumière, prolongée par son visage incliné vers la main du Christ

Jésus lui dit: Va, et lave-toi au   réservoir de Siloé.
Il y alla, se lava, et s’en retourna   voyant clair.

Jésus ne guérit pas tout de suite l’aveugle.

Le réservoir de Siloé

Il l’envoie au réservoir de Siloé (qui signifie « envoyé ») à une certaine distance

  • L’aveugle pourra mettre sa foi en pratique
  • Il n’attirera pas trop d’attention

Pour que l’aveugle mettre sa foi en pratique

Ordonner à l’aveugle d’aller se laver au réservoir de Siloé, c’était encore exercer sa foi, tout en accomplissant le miracle de sa guérison.

La source de Siloé avait joué un rôle dans les cérémonies des jours de fête.

Lire2 Rois 5.10-14 : la guérison de Naaman

Pour éviter d’attirer trop d’attention.

Jésus  veut garder à cette guérison un caractère aussi privé que possible. Personne ne s’attend à un miracle. Aucune foule ne suit l’homme à la piscine de Siloé. Quand l’homme recouvre la vue, un certain temps plus tard, Jésus est déjà parti depuis un bon moment.

Deux autres personnages, à gauche

L’un attentif, l’autre indifférent

La guérison de l’aveugle né une femme âgée observe, une jeune femme se détourne

 

 

Debout derrière l’aveugle, un personnage au visage ridé, observe avec attention le geste du Christ.

La tête d’une jeune femme se détourne de la scène.

Symétrie avec le personnage tout à fait à droite qui regarde vers l’extérieur

Interprétation réaliste

Ce sont des gens du peuple et pas des personnages idéalisés.

Couleurs vives et chatoyantes

Détails  précis dans les visages, les mains, le torse de l’aveugle

Le thème de la guérison d’un aveugle est courant dans la peinture du 17e s

Miracle accompagné d’une motivation spirituelle`

Impossible si la foi manque

Fondé sur l’espoir du salut

les aveugles recouvrent la vue” Esaïe 29.18

Importance de l’onction qui se déroule en public

La guérison de l’aveugle né, un miracle du Christ est accomplie en public, devant des témoins.Le peintre a ainsi représenté plusieurs personnages secondaires au deuxième plan

C.Streng

L’appel d’un peuple choisi, aimé par Dieu

L’appel d’un peuple par Dieu

Vous êtes en effet un peuple qui appartient en propre au Seigneur votre Dieu.
C’est vous que le Seigneur a choisis, parmi tous les autres peuples de la terre,
pour être son bien le plus précieux
Deutéronome 7.6

L’appel de Dieu à son peuple, Israël, est une sorte de fil rouge. c’est une ligne de force dans l’ensemble de la  Bible.
Dieu veut  une relation avec son peuple et il désire qu’Israël, le peuple hébreu le choisisse comme son Dieu.
Les Hébreux reçoivent ici plus qu’un ordre. C’est une déclaration qui donne un sens à leur existence.  Ainsi Dieu nous donne de  comprendre au moins deux choses :

1. Dieu aime son peuple

Cet amour est la source de toute chose, comme le montre la venue de Jésus Christ.  Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle Jean 3.16.

Le livre du Cantique des Cantiques  le rappelle aussi par analogie avec l’amour d’un fiancé pour  sa fiancée.

L’image du couple, de la mariée et du mari,  va représenter la relation entre le peuple et son Dieu.  « Tu n’auras pas d’autres dieux » le montre aussi.

 2. Le libre arbitre de Dieu

Dieu choisit souverainement ; son choix  n’est pas en lien avec un mérite quelconque du peuple. Mais c’est bien plutôt un engagement inscrit depuis le début de la création.
Nous retrouvons dans le texte ces deux éléments qui rappellent  ce qui motive le choix de Dieu

Le Seigneur votre Dieu va vous conduire dans le pays dont vous devez prendre possession. À votre approche,
il en chassera des peuples nombreux…

Ne concluez aucun traité avec eux.
Ne vous alliez pas à eux par des mariages…Sinon ces étrangers entraîneraient vos descendants à se détourner du Seigneur
pour adorer d’autres dieux.

Vous êtes en effet un peuple qui appartient en propre au Seigneur votre Dieu. C’est vous que le Seigneur a choisis, parmi tous les autres peuples de la terre, pour être son bien le plus précieux.

Et il se montre « jaloux », de ce bien, prêt à le défendre et à le protéger.

Si le Seigneur s’est attaché à vous et vous a choisis, ce n’est pas parce que vous étiez un peuple plus nombreux que les autres. En fait vous êtes un peuple peu nombreux par rapport aux autres, mais le Seigneur vous aime, et il a accompli ce qu’il a promis à vos ancêtres : grâce à sa force irrésistible, il vous a fait sortir du pays où vous étiez esclaves…

Reconnaissez que le Seigneur votre Dieu est le seul vrai Dieu. Il maintient pour mille générations son alliance avec ceux qui obéissent à ses commandements, il reste fidèle envers ceux qui l’aiment ; mais il se dresse sans tarder face à ceux qui le haïssent, et il les fait mourir.
Prenez donc au sérieux les commandements…

Deutéronome 7. 1-11

3. La naissance d’une nation

Le verbe  aimer résonne  ici de manière particulière. C’est suite à l’amour de Dieu que l’on assiste à la naissance du peuple hébreu.
Cet amour se décline par la fidélité à de Dieu à ses promesse et à son alliance, par le don de sa loi, par ses avertissements, par la protection que Dieu accorde, par ses jugements

Devenir la nation de Dieu est un processus.

Traversée de la Mer des Roseaux avec Moïse

Quarante ans dans le désert ont été nécessaires pour passer de l’état d’esclaves à celui d’hommes  libres, passer des règles égyptiennes à celles de Dieu, d’une mentalité à une autre etc.  Cela s’apprend. Quand nous passons des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, du monde au peuple de Dieu, il nous faut aussi apprendre cette nouvelle identité et la vivre.

Pour ne pas arrêter notre processus de croissance et risquer le renfermement sur nous-mêmes, l’étroitesse d’esprit, la confusion entre nos idées et celles de Dieu, l’exclusion de ceux qui sont différents, il nous faut connaître les risques qu’ont rencontrés les Hébreux

Une double difficulté :

– D’abord l’influence religieuse des peuples qui les environnaient,
– Ensuite,  avoir un Dieu unique, et surtout un Dieu qu’on ne voit pas, qu’on ne peut pas représenter, n’est pas forcément facile à vivre.

Les tentations extérieures, les influences de ce monde sont tout aussi fortes à notre époque. Servir un Dieu qui ne se voit pas dans un monde où l’image a une telle force n’est pas toujours simple.

Faire la volonté de Dieu par amour

C’est l’amour qui nous permet d’accomplir la volonté de Dieu décrite dans sa parole. Et cet amour nous est donné gratuitement par Dieu en Jésus-Christ…  Quand Dieu appelle, il équipe aussi dans la mesure de notre disposition d’esprit.

Faire partie du peuple de Dieu nous stimule pour vivre les commandements du Seigneur, pour l’aimer et pour aimer notre prochain. C’est notre réponse au choix de Dieu et à son amour en notre faveur.

L’Église, un peuple appelé par Dieu

Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.

Vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

1 Pierre 2:9

L’expression « ceux que Dieu s’est acquis » signifie littéralement « possession » ou « acquisition ».
L’Église est l’acquisition de Dieu, sa possession, son bien propre.
Ce même mot se retrouve souvent pour parler d’Israël :

Maintenant, si vous écoutez ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez en propre entre tous les peuples, car toute la terre est à moi.

Exode 19.5

Car tu es un peuple saint pour l’Éternel ton Dieu; l’Éternel, ton Dieu, t’a choisi pour que tu sois un peuple qui lui appartienne en propre parmi tous les peuples qui sont à la surface de la terre.

Deutéronome 7.6

Dans le Nouveau Testament, l’Église est vue de la même manière. Elle est le bien de  Dieu, le peuple que Dieu s’est acquis :

Veillez donc sur vous-mêmes et sur tout le troupeau de l’Église que le Saint-Esprit a confié à votre garde.
Comme de bons bergers, prenez soin de l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son sacrifice.

Actes 20:28

L’Église, l’héritage de Dieu

Cette réalité doit nous encourager quant à notre piété et à notre espérance.

un privilège

L’Église est la nouvelle humanité « Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple » ! Par l’œuvre de  Jésus-Christ,  Dieu est devenu « notre Dieu ».

Nous ne devons notre existence qu’à la volonté de Dieu

Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés. Actes 2.47

et à sa miséricorde

Mais vous êtes une race élue, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a libéré pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière.

1 Pierre 2.9

L’Église pour nous ?

S’il nous semble parfois difficile d’être le peuple de Dieu, nous sommes invités  en Eglise à regarder plus haut. Et avec le recul de la foi, nous pourrons voir le dessein de Dieu dans l’histoire du monde, dans notre histoire de vie également.

La reconnaissance s’impose ; la foi est appelée à grandir. La raison d’être de notre vie est de briller face à l’incrédulité de notre monde et à la prétention orgueilleuse de l’homme qui déclare être la mesure de toutes choses. Nous, nous voulons affirmer : Dieu est souverain, il est aimant et appelle un peuple à le suivre !

M. Schneider

Découvrir la Bible et la foi protestante

Découvrir la Bible, un livre pas comme les autres

On n’aborde pas l’Ecriture Sainte comme un livre ordinaire. En effet, elle  est  composée de 31102 versets. Ils sont regroupés en 1189 chapitres, pour former 66 livres. Sa rédaction s’étale sur une période d’environ 1600 ans. Les livres qu’elle contient ont été écrits par 40 auteurs, de races et de cultures différentes : des rois, des bergers, des intellectuels, des gens du peuple sans instruction.

Elle se divise deux grandes parties

L’Ancien Testament (AT) est composé de  39 livres. Ils sont  écrits essentiellement en hébreu (à l’exception de quelques passages en araméen).

Le Nouveau Testament (NT) comprend  27 livres écrits en grec.

L’inspiration des Ecritures

A travers les siècles, les savants ont attesté l’authentique inspiration divine des Ecritures. Les savants juifs l’ont fait pour l’Ancien Testament et les Pères de l’Église pour le Nouveau Testament.

La Bible se démontre par elle-même.  La personne qui met en pratique ce qu’elle a lu fera l’expérience que Dieu réalise ce qu’Il a promis. Dieu honore toujours sa Parole (Hébreux 10:23)

L’inspiration de l’Ancien Testament

Pour les rabbins juifs d’aujourd’hui, seuls sont inspirés les livres qui étaient lus dans les synagogues au début de l’ère chrétienne. Jésus-Christ lui-même s’y est référé de nombreuses fois. Il montrait ainsi qu’il considérait ces textes comme inspirés de Dieu.

L’inspiration du Nouveau Testament

Face à  la prolifération d’Épîtres (Lettres) et Évangiles inauthentiques, de nombreux érudits et théologiens ont fixé le choix des Écritures inspirées.

Le concile de Carthage a reconnu en 397 l’inspiration divine pour 27 livres. Il a donné une liste de livres douteux (apocryphes) d’inspiration seulement humaine et une autre liste de livres hérétiques avec de graves erreurs doctrinales.

La relation Ancien / Nouveau Testament

Au centre de l’Ancien Testament

  • L’alliance de Dieu avec un homme (Abraham) puis un peuple (Israël)
  • Le mont Sinaï, d’où Dieu communiqua la Loi comme guide pour son peuple

Au centre du Nouveau Testament

  • La nouvelle alliance annoncée par Jérémie 31, avec Jésus-Christ, comme source et conducteur de l’Église
  • La croix où Dieu manifesta sa justice et son amour à l’humanité

La foi chrétienne protestante selon l’enseignement de la Bible

Elle est révélée par l’Écriture sainte seule, (« sola scriptura » = l’Ecriture seule).

A la base de la foi chrétienne, la Parole de Dieu

Les réformateurs du 16ème siècle (Luther, Calvin) ont vécu une véritable illumination. Ils ont découvert que la foi chrétienne n’était pas fondée sur le témoignage des hommes (papes, conciles ou tradition) mais sur le témoignage de Dieu lui-même, de sa Parole.

La Bible, une autorité souveraine et infaillible

L’Ecriture sainte, Parole de Dieu est donc l’autorité souveraine et infaillible. Elle a autorité sur l’Eglise. Si on fait passer la raison ou la science ou la conscience ou encore les expériences ou les sentiments avant la Parole de Dieu, on met ces diverses autorités au-dessus de celle de Dieu.
L’Eglise biblique ne reconnaît qu’une seule autorité : l’Écriture, parce qu’elle seule nous révèle Jésus-Christ.

Dieu seul sauve par sa seule grâce

Le salut par la grâce seule fait le caractère unique de la foi protestante chrétienne. Le salut est un salut gratuit parce qu’il est donné tout entier par Dieu.

Cette grâce a coûté à Dieu le prix de son Fils unique et bien-aimé, car la grâce n’est pas une solution de facilité.

Un salut gratuit mais coûteux

Si le salut est gratuit pour l’homme, pour Dieu il a coûté un prix infini. Il ne faut donc pas rabaisser le salut en prêchant par exemple uniquement l’amour de Dieu, qui « résout tous les problèmes à notre place » tout en évitant de parler de sa justice, de son jugement, de la nécessité de la repentance et des luttes quotidiennes dans la vie chrétienne.

Initiative de Dieu dans le salut de l’homme par Jésus-Christ

La révélation biblique enseigne clairement l’initiative de Dieu dans le salut de l’homme : un salut parfait, définitif et total uniquement par Jésus-Christ.

La grâce se résume en un nom : Jésus-Christ.

Sa naissance, sa vie, sa mort, sa résurrection, son ascension et son retour glorieux contiennent toute la somme de notre connaissance et de notre adoration…

Notre réflexion biblique, comme notre service chrétien s’annulent automatiquement dès qu’ils s’ éloignent de ce point unique et central de référence pour lui préférer quelque chose d’apparemment plus accessible comme l’Eglise et ses traditions (même évangéliques), le sentiment religieux, les expériences.

Notre incrédulité s’introduit jusqu’au cœur de la foi par des ajouts qui nous donnent l’illusion que nous pouvons participer à notre salut ou l’améliorer.

La grâce est accordée par le moyen de la foi

C’est ce que la Réforme a exprimé par « sola fide » = par le moyen de la foi seule.
Il ne s’agit pas ici d’une adhésion intellectuelle ou sentimentale mais comme le dit Paul :

« C’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice et en confessant (= en témoignant) de la bouche qu’on parvient au salut » (Romains 10.10).

Luther, le réformateur allemand du 16e siècle disait :
« la foi n’est pas ce rêve humain que certains confondent avec elle ; mais la vraie foi est une œuvre de Dieu en nous, qui nous transforme et nous régénère par la force de Dieu, fait de nous des hommes dont le cœur et toutes les facultés sont totalement changées par la force du Saint-Esprit ».

Foi-croyance et foi-confiance

Il ne faut pas confondre la foi-croyance (croire que la révélation de la Bible, Parole de Dieu, est vraie) et la foi-confiance, (engagement personnel conscient à croire ces vérités et à y conformer sa vie) . La foi est aussi obéissance à la Parole de Dieu, sans ajouter des élément naturels ou religieux.

Rien n’est plus contraire à l’homme surtout religieux que de trouver sa satisfaction en Jésus-Christ seul. Il veut toujours jouer son rôle ou au moins conserver quelques appuis naturels.

Ce ne sont pas nos œuvres, l’accomplissement de nos « devoirs religieux » nos expériences ou nos sentiments religieux qui nous sauvent, mais la foi seule en Jésus-Christ seul. C’est cette foi créée en nous par le Saint-Esprit qui permet d’accomplir les « œuvres bonnes » (Éphésiens 2.8-10)

Un livre présentant le canon biblique

D’où vient la Bible ? Est-elle fiable ? par Sylvain Romerowski

Ce livre montre comment s’est constitué le canon biblique, c’est à dire comment ont été choisis les livres qui constituent l’Ancien et le Nouveau Testament. Il montre aussi pourquoi les textes de l’Ecriture sont dignes de confiance.

Il peut intéresser des membres des Eglises, ou des personnes désirant mieux connaître l’histoire des textes bibliques6.

C.Streng