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Jésus devant le tribunal juif, des infractions à la légalité ?

Jésus devant le tribunal juif après une arrestation rapide

L’arrestation de Jésus, conduite par Judas s’est fait rapidement. La troupe hétéroclite est formée par la police du Temple, des anonymes armés de bâtons et d’épées commandités par les chefs religieux et (peut-être) une centaine de soldats romains (Jean 18.3)

Comme il (Jésus) parlait encore, voici, Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.
Matthieu 26.47,  cf.Marc 14.43

Elle appréhende Jésus sans qu’il oppose aucune résistance. Il est conduit devant les autorités judiciaires juives.

Infractions à la légalité au cours du procès

Ni l’interrogateur accrédité, ni le lieu officiel, ni le moment légal de la journée

D’abord Hanne, beau père de l’actuel grand prêtre Caïphe, et qui n’est donc plus officiellement grand prêtre outrepasse ses droits. Il interroge Jésus de nuit, en privé hors de toute séance officielle du sanhédrin (le tribunal juif). C’est illégal, car la loi juive offrait des garanties à l’accusé.

Aucun respect des droits de l’accusé

Présomption d’innocence non respectée

Une particularité curieuse de procédure légale au sanhédrin était que l’homme impliqué était considéré comme absolument innocent et même pas en procès, jusqu’à ce que des témoignages évidents aient été présentés et confirmés. (Leon Morris, The Gospel According to John)

Pas de vérification des témoignages

Jésus rappelle à Hanne qu’il n’a aucun droit de lui demander quelque chose jusqu’à ce que l’évidence des témoignages ait été établie et vérifiée

Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit : J’ai parlé ouvertement au monde ; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret. Pourquoi m’interroges-tu ? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m’ont entendu ; voici, ceux-là savent ce que j’ai dit. Jean 18.19-21

Témoignages à charge

En justice juive, personne ne peut être contraint à témoigner contre soi-même. Or Hanne, abusant de son autorité, puisqu’il n’était plus officiellement grand-prêtre avait escompté des réponses pouvant servir de témoignage à charge devant Caïphe et le sanhédrin.

Tribunal d’emblée hostile à l’accusé

Ensuite, et toujours de nuit, Jésus est emmené lié devant le sanhédrin présidé par Caïphe. Le président et une bonne partie des membres constituant l’aristocratie des prêtres sont des sadducéens, d’emblée hostiles. Or ces mêmes personnes avaient organisé l’arrestation de Jésus par traîtrise avec l’intention publiquement avouée de le supprimer.

L’un d’eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur (grand-prêtre) cette année-là, leur dit : Vous n’y comprenez rien ; vous ne réfléchissez pas qu’il est dans votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas.

Jean 11.49-50

Comparaison entre les procédures légales de la Mishna et les pratiques du Sanhédrin

En comparant les procédures  légales fondées sur les écrits de la Mishna (compilation de la tradition orale et du code législatif, commencée vers 70 et rédigée au 2e siècle) et les pratiques du sanhédrin dans ce procès, l’accusation d’illégalité est évidente.

Dans son livre, « Le procès de Jésus crucifié sous Ponce Pilate », l’avocat J.M. Varaut présente une argumentation à rapprocher du déroulement des faits :

Procès criminel interdits la nuit, le sabbat, la veille de la Pâque

Les procès au criminel ne pouvaient avoir lieu au cours de séances nocturnes et ne pouvaient non plus se tenir le jour des préparatifs du sabbat, soit le vendredi, et moins encore la veille de Pâques.

Condamnation à mort le lendemain du procès

Au surplus, une condamnation à mort ne pouvait intervenir au cours de la même séance et ne pouvait être proclamée que le lendemain du procès.

Le procès de Jésus a bien lieu de nuit, avec une condamnation à mort immédiate.

Cependant, Marc précise qu’une séance de délibération avec le sanhédrin complet a lieu le matin (Marc 15.1). Ceci rétablit une certaine légalité

Ni témoin à décharge, ni défense

Aucun témoin à décharge n’a été entendu et aucune défense n’a été mise à la disposition de l’accusé. L’avocat général Dupin, le premier, en 1828, montrera que les formes de la justice avaient été grossièrement violées dans le procès de Jésus.

Faux témoignages

L’action de Jésus contre le Temple ainsi que ses paroles, dénaturées par les faux témoins ont été à l’origine directe de son arrestation.

Les uns produisent des témoignages discordants, non retenus. D’autres déforment les paroles de Jésus, l’accusant d’avoir déclaré : Je détruirai ce temple.… Comme il avait dit, en fait, » détruisez ce Temple« , les dépositions ne concordent pas.

Tout est joué d’avance

L’audition des témoins se déroule dans une atmosphère délétère, des témoins à décharge n’auraient eu aucun poids. Tout est joué d’avance : il faut  se débarrasser de Jésus le plus rapidement possible.

Jésus ne répond pas.

 Alors le souverain sacrificateur, se levant au milieu de l’assemblée, interrogea Jésus, et dit : Ne réponds-tu rien ? Qu’est-ce que ces gens déposent contre toi ? Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Marc 14.60

La question cruciale : es-tu le Christ ?

Cette confrontation ne donne pas les résultats escomptés. Caïphe passe, sans transition, à une autre question :

Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? Marc 14.61 et parallèles

La réponse de Jésus, « C’est toi qui l’as dit’ (Mt 26.64) qui renvoie au grand prêtre sa propre interrogation, et surtout la référence au Fils de l’Homme, vont précipiter la condamnation. Le grand-prêtre crie au blasphème en déchirant ses vêtements.

Un verdict unanime

Le verdict est rendu à l’unanimité : « Il mérite la mort ».

qui bafoue…les garanties d’impartialité

Mais … les plus jeunes membres du sanhédrin devaient opiner (voter) avant les anciens afin de ne pas être influencés par eux. Or, Caïphe exprime le premier son opinion sur la culpabilité avant de provoquer un vote unanime. Il y avait pourtant dans le droit criminel juif une disposition qui prévoyait qu’en cas de dérision unanime de culpabilité, l’accusé était immédiatement libéré.

Un geste illégal pour impressionner

De plus, d’après un commentateur anglo saxon, le grand prêtre déchire illégalement ses vêtements. Un juif ordinaire pouvait le faire en signe de d’affliction mais pas les prêtres parce que leurs vêtements avaient été faits selon les directives de Dieu et étaient figuratifs de leur office.

Enfin, selon une règle de la Mishna, nul ne peut être condamné sur son propre aveu.

Un réquisitoire pour demander la mort ou une véritable condamnation à mort ?

Cependant, selon Varaut, il ne s’agit pas de condamner Jésus sur son aveu, mais de constater que ses déclarations sont blasphématoires. Elles ont été prononcées en public, et le public en a été témoin.

Varaut affirme qu’en fait, le tribunal juif n’a pas prononcé une véritable condamnation à mort, mais un réquisitoire à présenter devant Pilate, le gouverneur romain qui possède le jus  gladii, (droit du glaive ou droit de prononcer une condamnation à mort). En effet, depuis l’installation du pouvoir romain en l’an 6, le tribunal juif n’a plus le droit de prononcer des condamnations à mort.

Justice rendue selon le droit juif, ratifiée par l’autorité légale romaine

Les tribunaux juifs, en particulier le  Sanhédrin, continuent à rendre la justice selon leur droit propre, sous la réserve que toute condamnation à mort soit ratifiée par le  procurateur romain avant de devenir exécutoire.

C’est la procédure d’exequatur permettant d’appliquer un jugement prononcé par une autre juridiction.

Deux options sont envisageables

– Une condamnation à mort à confirmer

ou le sanhédrin a prononcé une condamnation à mort pour blasphème. il est obligatoire de la faire confirmer par Pilate pour qu’elle soit applicable

– Un interrogatoire pour établir les charges

ou le sanhédrin tenant lieu de jury a procédé à un interrogatoire préliminaire visant à établir les charges à lui présenter. C’est ce qui peut ressortir de l’expression Il mérite la mort 1 (Matthieu 26.66).

Cette réponse n’est pas une dérision de condamnation à mort. C’est en quelque sorte un arrêt de mise en accusation suivi d’une dérision de prise de corps.

Une étrange réunion du sanhédrin

Quand le jour fut venu, le collège des anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes, s’assemblèrent, et firent amener Jésus dans leur sanhédrin. Ils dirent : Si tu es le Christ, dis-le nous. Jésus leur répondit : Si je vous le dis, vous ne le croirez pas ; et, si je vous interroge, vous ne répondrez pas. Désormais le Fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. Tous dirent : Tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur répondit : Vous le dites, je le suis Alors ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Nous l’avons entendu nous-mêmes de sa bouche. Luc 22.66-71

La réunion matinale du Sanhédrin, telle que Luc la présente, laisse une impression curieuse.

D’un côté il s’agit bien d’une séance on ne peut plus officielle. L’assemblée suprême siège dans sa composition statutaire avec les anciens grands-prêtres et les docteurs de la Loi. Elle se réunit non pas dans la maison du grand prêtre comme chez Marc, mais au sanhédrin, le lieu qui convient légalement.

Mais d’un autre côté cette séance apparaît inconsistante et expéditive. Il n’y a pas de président, pas d’appel à témoins, aucune sentence n’est prononcée. Bref, ‘on cherche en vain les traits qui évoqueraient une véritable  séance de tribunal « 

La réponse que Jésus donne à la question sur sa filiation divine est assez évasive (22 70). On s’explique mal alors la décision des juifs de livrer Jésus à Pilate.

Bref ! Un jugement inique !

C.Streng

Qui n’a pas eu peur de Saul ? Ananias le disciple clé

Ananias, le disciple au rôle clé

Ananias, un homme assez effacé dans le Nouveau Testament a joué un rôle clé dans un moment stratégique.

À qui pensez-vous en entendant le mot « disciple » ?

  • aux douze hommes qui ont suivi Jésus trois ans et ont répandu l’Évangile dans le Bassin méditerranéen ?
  • à tel ou tel autre que les douze et qui s’est aussi mis au service du Seigneur,
  • à vous-même, parce que vous aussi, vous voulez servir le Seigneur et faire avancer son royaume à votre niveau

Les trois sont la bonne réponse.

Saul mis sens dessus dessous par Dieu

Saul arrive en vue de Damas, respirant la haine et le meurtre contre les chrétiens. Dieu l’arrête, le jette à terre, lui ôte la vue : « Tu prétends me servir, en fait tu me persécutes ! Mais je vais tout de même te prendre en charge. Lève-toi, va en ville et là on te dira ce que tu dois faire.»

Fier et plein d’assurance un quart d’heure tôt, maintenant cet homme tâtonne et doit se laisser guider par la main.

Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananias.

Le Seigneur lui dit dans une vision : Ananias !
Il répondit:Me voici, Seigneur!

Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans la rue qu’on appelle la droite. et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car il prie, et il a vu en vision un homme du nom d’Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu’il recouvre la vue.

Ananias répondit : Seigneur, j’ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints dans Jérusalem. Et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom

Mais le Seigneur lui dit : Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël. Et je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom.

Ananias sortit. Et, lorsqu’il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.

Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé ; et, après qu’il eut pris de la nourriture, les forces lui revinrent. Saul resta quelques jours avec les disciples qui étaient à DamasActes 9.10-19

1. Un disciple : quelqu’un qui écoute son Seigneur

Entendre Dieu, c’est naturel, pas effrayant

Les choses se passent aussi naturellement qu’à la maison, quand on appelle un enfant :

Ananias n’est ni impressionné, ni effrayé, par l’appel de Dieu mais simplement prêt à se laisser diriger v 10
Et pourquoi faudrait-il que ce soit fantastique ?…

Si le seigneur nous trouve disponibles, attentifs, il sait se faire entendre très simplement, sans rien d’impressionnant.

Entendre, c’est obéir

Ananias entend et répond, prêt à agir.

Une vraie écoute débouche directement dans l’action.

Dans plusieurs langues, « entendre » signifie aussi « obéir »
C’est par cette qualité d’écoute qu’on entre dans la vie chrétienne et qu’on y continue jour après jour. C’est aussi normal et vital que l’habitude de manger.

Un temps d’écoute du Seigneur au début de la journée

Il y a évidemment les tâches quotidiennes, le métier.
Eh bien, s’il est naturel que le disciple commence sa journée par un temps secret d’écoute du Seigneur, la suite visible de la journée peut être la même que pour un non chrétien.

Mais elle se fait dans un état d’esprit, avec une tonalité particulière qui lui vient de ce contact secret de ce matin et de son oreille qui reste attentive à Dieu à tout moment :

Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu1 Corinthiens 10.31

On est ainsi sérieusement consacré au Seigneur tout en vaquant aux tâches ménagères, au travail du bureau ou du poste de fabrication.

La vie chrétienne comme celle d’une plante avec du visible et de l’invisible

La vie chrétienne ressemble à celle d’une plante. Il y a la partie aérienne, bien visible, qui découle de manière vitale de la partie souterraine, invisible. Un arbre a un réseau de racines aussi étendu sous terre que le réseau de branches en l’air. Ces racines lui apportent la nourriture, l’équilibre, la stabilité. Autant de choses indispensables au chrétien, qui les reçoit par son enracinement dans le Christ :

Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d’après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces.Colossiens 2.6-7

Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples.Jean 8.31.

2. Un disciple : quelqu’un que le Seigneur emploie

Dieu appelle et Ananias répond :

« Me voici ! », c’est-à-dire « Voilà, je suis à ta disposition, dis-moi ce que tu veux que je fasse ».

Et Dieu l’envoie auprès de Paul.

Attention à ne pas inverser les rôles !

Certains chrétiens appellent Dieu pour lui donner des ordres, pensant qu’il va répondre : « Me voici ! », prêt à faire ce qu’ils vont lui commander.

Sauvés pour appartenir à Dieu

Quand Dieu nous a sauvé, ce n’était pas pour nous tirer d’un faux pas, mais nous épargner une perdition éternelle bien méritée. S’il restaure ainsi notre vie, de toute façon perdue, cette vie n’existe plus que grâce à son intervention, elle lui appartient logiquement. Nous sommes sauvés pour servir.

Avec un plan qui donne du sens à la vie

Mais la grâce de Dieu va bien plus loin que cela. Non seulement il la fait repartir, mais il lui fixe un programme, un plan. Il donne un sens à cette vie, et pour réaliser ce plan, il lui accorde des outils, des dons naturels et spirituels. Et, suprême cadeau, un maître d’œuvre qui va le guider, le fortifier pour ce travail, le St Esprit (Ac 5.32).

Un plan révélé dans les moments d’intimité

Tout cela le Seigneur le montre quand on vient à lui, dans des moments d’intimité avec lui. C’est à un tel échange que nous assistons en lisant les v. 10-16.

Ananias disponible pour Dieu

Dans son rendez-vous quotidien avec son Maître, Ananias a dû lui dire sa disponibilité, sa disposition à le servir, s’il avait quelque chose à lui faire faire ce jour-là.
Et Dieu l’envoie alors auprès de Paul.

Ni contraints ni forcés, … volontaires

Mais Dieu ne le force pas, Dieu ne force personne, il n’est servi que par des volontaires.

Pour un service précis

Dieu dit qu’il a choisi Saul pour un service précis. Et on voit ici qu’il a fait pareil pour Ananias ce jour-là.

Pourquoi pas nous, et peut-être aujourd’hui même ?

Entrer dans le programme de Dieu

Remarquez aussi que ce jour-là Ananias ne s’est pas demandé ce qu’il pourrait bien faire pour le Seigneur. Pour lui il s’agit, non de faire lui-même le programme, mais de connaître celui du Seigneur et d’y entrer au moment où Dieu a besoin de lui, en lui laissant la direction des opérations.

Parce qu’alors Dieu prépare le champ d’action, le travail à faire, il fournit les outils et il dirige les personnes et les choses par son Esprit.
Le bonheur, c’est cela, aussi simple que cela : savoir que je suis justement là où le Seigneur voulait que je sois, et en train de faire ce qu’il voulait que je fasse.

3. Mais il peut y avoir des problèmes

Confronté à l’ennemi public n°1 de l’Eglise

Pour Ananias le programme comporte effectivement une grosse surprise. L’homme à visiter, ce n’est pas un anonyme ordinaire, c’est carrément l’ennemi public n° 1 de l’Église dans toute la région. Il s’agit tout simplement de se jeter dans la gueule du loup :

Seigneur, j’ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints dans Jérusalem. Et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom. 13-14.

Quel  sentiment inspire ces paroles d’Ananias ?

Naturellement, cela peut être de la peur et qui irait crânement à un tel rendez-vous sans aucune appréhension ? D’autres commentateurs parlent d’incrédulité.

Ni peur, ni incrédulité

Mais le comportement d’Ananias ensuite, auprès de Paul, n’est ni celui d’un peureux et encore moins d’un incrédule. Ananias est un homme qui ne se laisse pas emporter par sa première réaction épidermique.

Et si c’était une ruse ?

C’est qu’il est difficile de concevoir une telle volte-face, aussi brutale que radicale. Et si ce n’était qu’une ruse pour s’introduire facilement dans l’Église et y commencer tout de suite ses ravages ? (Mais ça, Dieu l’aurait su).

 Risque de livrer l’Eglise à l’ennemi ?

Ananias est sans doute un responsable d’Église. Aller trouver Saul, c’est fournir à l’ennemi de l’Église dès son arrivée une cible idéale pour la réussite de sa mission. Il suffirait à Saul de suivre ensuite le filon ainsi livré sur un plateau d’argent. Un responsable d’Église ne peut tout de même pas faciliter la sale besogne du destructeur. Et le Seigneur veut-il ainsi enlever à son Église ce dirigeant ?

Retournement de Saul réel  mais pas encore bien clair pour Ananias

La réalité, c’est que le retournement de Saul est bien réel et sans aucune arrière-pensée. Il n’y a donc aucun danger. Mais ça, ce n’est peut-être pas encore bien clair pour Ananias et pour l’instant il doit y aller par la foi (pas par incrédulité).

Il doit se dire que si Dieu demande ce service, c’est que ce service est faisable et que Dieu l’y aidera en lui donnant la bonne attitude et les paroles justes. Et c’est ce qui arrive.

Objection d’Ananias : pas la peur mais le besoin de comprendre

Un commentateur dit que quand Dieu donne un ordre, il faut l’exécuter sans discuter. Ca a une allure un peu dictatoriale. Tout le problème est de savoir pourquoi Ananias fait son objection. Est-ce, comme Moïse envoyé chez Pharaon, pour refuser d’y aller ? Je ne le pense pas, c’est plutôt par perplexité, par besoin de comprendre quelque chose qui dépasse une compréhension ordinaire.

Dieu accepte la discussion

Et quand Dieu voit que la motivation n’est pas négative, il accepte la discussion. Ici celle-ci prend 4 versets, à la fin de Job ce sont 4 chapitres entiers.

Dieu servi par des  amis, pas par des esclaves

Dieu est amour dans toute sa personne et non un tyran. S’il demande que nous le servions, ce n’est pas simplement parce que ce n’est que juste. Il aime ceux qui le servent et ne veut pas d’un service d’esclave, mais que ce service se déroule dans un climat d’amour, donc aussi de confiance réciproque.

Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.Jean 15.15

4. L’entrevue avec Saul

Ananias a quand même dû aller chez Saul « en marchant sur des œufs ».

Comment cette rencontre va-t-elle se passer ?

Saul tombé de haut

Quand Ananias ouvre la porte, son interlocuteur n’a plus rien du pharisien fier, du plénipotentiaire venu de Jérusalem ravager l’Église. C’est un pauvre homme ravagé de remords d’avoir persécuté Dieu qu’il pensait servir, tombé du haut de toutes ses illusions et erreurs de pharisien, abattu par trois jours de jeûne et tâtonnant pour venir accueillir l’hôte que Dieu lui a annoncé.

Pardon, restauration, bénédiction

Ananias laisse Dieu lui faire voir Paul, comme lui-même le voit : un pauvre homme pitoyable, désemparé, qui a besoin d’entendre que Dieu accueille sa repentance, lui pardonne et reprend la route avec lui en lui donnant son St Esprit. Sa première parole nous dit clairement l’état d’esprit d’Ananias, l’ambiance de l’entretien qui vient :

Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.v. 17.

Ananias, un frère envoyé par le Seigneur

Imaginez la bénédiction, la grâce qu’a dû être pour Paul cette apostrophe « mon frère », accompagnée du geste d’imposition des mains (affection, identification, bénédiction, guérison). C’est la première parole qu’il a entendue d’un chrétien. Ananias était à mille lieues de toute pensée de supériorité, de jugement, de vengeance.

Au-delà de toutes les apparences positives ou négatives, c’est d’abord son frère, parce que désormais ils ont le même Père céleste et le même Sauveur.

Et ensuite : Le Seigneur Jésus qui t’est apparu… m’a envoyé.
Ce que tu es en train de vivre et qui a formidablement tout bouleversé dans ta vie, tout cela est sous le contrôle du Seigneur Jésus. Il me conduit et m’utilise, il te conduit et a aussi un plan pour ta vie. Il te le montre par un signe matériel : il te rend la vue et un signe spirituel : il t’accorde son Esprit = sa présence même dans ton quotidien.

A quoi reconnaît-on un disciple ?

Un disciple se reconnaît à sa manière d’aborder l’autre, aux paroles qui lui viennent spontanément à l’adresse de l’autre, à sa disponibilité pour transmettre à l’autre les bienfaits que Dieu lui destine.

Être une bénédiction

J’ai lu dernièrement la petite anecdote suivante. Dans un village, à l’école, c’est un jour particulier : l’inspecteur visite les deux classes. Il a assisté à plusieurs cours et parlé aussi bien avec les deux maîtres qu’avec les élèves. Mais avant de repartir il veut encore se faire une idée de la mentalité des enfants et leur demande ce qu’ils aimeraient faire plus tard. Vous imaginez facilement tous les rêves qu’il a ainsi entendu évoquer.

Mais il y a là une fillette qui n’a pas encore osé prendre la parole. L’inspecteur s’adresse à elle en particulier : « Et toi, qu’est-ce que tu voudrais être plus tard ? » La fillette, qui venait d’une famille chrétienne, lui dit, toute timide : « Je voudrais bien être une bénédiction. »

5. Une remarque sur le verset 18

Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé.

Ne passons pas sur ces quelques mots sans en mesurer le poids.

Un grand intellectuel avec des écailles

Ces écailles (erreurs, insuffisances) ne tombent pas des yeux d’un homme quelconque, il s’agit de Paul en qui les autorités de Jérusalem avaient certainement placé de grands espoirs pour la défense et la propagation de la vérité, telle qu’ils la concevaient.

Il avait un niveau universitaire et serait sans doute devenu un rabbin célèbre.
Et quand le St Esprit remplit sa vie, voilà sa profonde ignorance, son incapacité de discerner le vrai du faux est clairement signifiée par cet incident. Il en a dû être impressionné lui-même, puisqu’il l’a dit à son ami Luc.

Chrétiens évangéliques, ne vous laissez pas complexer

Relever ce détail est nécessaire, parce qu’il est de bon ton, dans les média de traiter de haut ces chrétiens évangéliques avec leur prétention de connaître la vérité et une vérité absolue, pensez donc !

Eh bien ne vous laissez pas intimider, ni dévaloriser, complexer parce que vous n’êtes pas professeur d’université, que vous n’avez pas fait d’études poussées.

Intellectuels au top  dans leur spécialité, ignares sur la Bible et la foi chrétienne

Ceux qui en ont fait, peuvent être très remarquables dans leur spécialité, mais parfois aussi d’une ignorance crasse sur notre Seigneur. Et ils vont cependant écrire en termes compliqués ou déclamer savamment devant un public respectueux des bêtises de première grandeur sur la Bible. C’est tout simplement un abus d’autorité.

Laissez les causer, vous en savez bien plus qu’eux et vous connaissez ce qui est essentiel. Et si l’occasion se présente, dites tranquillement ce qui est vrai, ce que vous en savez, même si ce n’est pas accepté. Laissez le St Esprit s’en occuper.

D’autres « Saul » en route pour Damas ?

Mais pensons aussi qu’il y a des Saul de Tarse, hommes ou femmes, avec de grands dons intellectuels et moraux. Ils sont sincères dans leur erreur, mais peut-être aussi en route vers Damas. Prier pour qu’ils fassent la rencontre qu’a faite Saul, que Dieu les saisisse, comme l’Église a dû le faire pour Saul.

En conclusion, relevons encore trois points

Ananias, disponible au moment stratégique

Comparé à celui qui deviendra l’apôtre Paul, Ananias reste bien petit et sans éclat. Mais être important aux yeux de Dieu, ce n’est pas briller devant les foules, ça peut être, sur l’indication de Dieu, faire un petit service décisif à un moment stratégique, en comptant sur l’aide du Seigneur pour parler, agir comme il le veut.

À Damas dans la situation périlleuse des chrétiens, Ananias s’est laissé convaincre et a rendu un service capital à Paul et donc à l’Église. Il peut en être de même pour nous, si nous sommes disponibles au Seigneur.

Paul reconnaissant

Mais Paul n’a pas oublié le service déterminant rendu par Ananias. Il le rappelle dans un témoignage public devant le peuple et les autorités juives de Jérusalem et aussi devant les Romains. Actes 22.12-16.

Ananias, en service de bénédiction

Imaginez l’attention et la joie avec lesquelles Ananias a ensuite suivi la trajectoire de Paul. Pensez à sa joie de n’avoir pas renoncé à aller voir Paul, à sa reconnaissance envers Dieu d’avoir pu, très simplement, donner en quelque sorte le coup d’envoi à ce ministère si marquant.

Il lui a transmis les indications de Dieu sur ce que serait sa carrière. Comme simple messager, sans y ajouter la moindre flatterie ou humiliation, mais en orientant le regard de Paul sur la force et la volonté de Dieu. Pour Paul il a été une grande bénédiction, ce qui est bien le bilan le plus enviable pour une carrière de chrétien.

J.J.Streng

Théologie de la création dans l’Ancien Testament

La théologie de la création à travers l’Ancien Testament

La Création au début de la Genèse

Entre le récit de la Genèse et la pensée scientifique moderne, la lecture est décalée. Genèse 1-11 n’est pas un document scientifique, mais pré-scientifique. L’ordre de la création est vu du point de vue d’un observateur terrestre, expérimenté à partir des cinq sens.

Le peuple hébreu face aux visions du monde des autres peuples

Genèse a été écrit et communiqué au peuple hébreu par Moïse entre la sortie d’Égypte et l’entrée dans la terre promise. Il voulait dénoncer la peur de la puissance politique et celle des dieux de l’Égypte et de Canaan.
Dieu a promis de délivrer son peuple esclave en Égypte. Les dieux païens sont remis à leur place. Ils sont réduits au rang de créatures : soleil et lune ne sont pas nommés (Genèse 1.16).
La puissance de Dieu est supérieure à celle des pharaons et des dieux.

Ainsi le montrent les 10 plaies d’Égypte;

  • la 9e plaie contre Ra, le dieu soleil Exode 10.21-22,
  • la 10e plaie contre le pharaon divinisé; Exode 12.29.

Ces puissants dieux païens ne sont que des luminaires faits par Dieu. Pourquoi avoir peur ?

Le récit de la création tel qu’il doit être compris par Israël

La création bonne a été faite par Dieu, absolument bon et souverain

Dieu seul est créateur

Branche chargée de pommes

Dieu seul a créé le monde. Il l’a fait à partir de rien (ex nihilo) Genèse 1.1 et Hébreux 11.3.
Il n’existe ni matière éternelle, ni dualisme comme dans les autres visions du monde.

Une autre forme d’existence ou de force comme celle des Tablettes babyloniennes s’opposerait à Dieu et échapperait à son contrôle.

La création est un acte libre, décidé par Dieu, seulement ainsi Dieu peut être le Seigneur. (Actes 17.24-25).

Dieu est transcendant (au-dessus, distinct du monde créé) et immanent (dans le monde créé)

« Un seul Dieu et Père de tous qui règne sur tous, qui agit par tous et qui est en tous » Ephésiens 4.6.
Il est aussi un Dieu immanent dont tout dépend.
« Tout subsiste en lui » Colossiens 1.17,
« C’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être ». Actes 17.28

La création par les trois personnes de la Trinité

1. Dieu le Père dans Genèse 1:1, Psaume 33.6-7
2. Dieu l’Esprit dans Genèse 1:2
3. Dieu le Fils dans le NT. Jean 1.3, Colossiens 1.16.

Le pluriel reflète la nature trinitaire de Dieu : « Faisons l’homme à notre image » Genèse 1.26.
La création de l’humanité est liée à l’Esprit Genèse 1.2.
«L’homme est devenu comme l’un de nous pour connaître le bien et le mal » Genèse 3:22

Le Fils dans la création, Hébreux 1.2-3

Hébreux 1.2b attribue au Fils la création du monde Jean 1.3, Colossiens 1.16.
Hébreux 3a l’identifie comme image et gloire de Dieu, comme la révélation de la gloire du créateur Gn 1.2b

Rôle du Fils dans la création

Il est présent dans l’Esprit de Genèse 1.2, il a créé l’humanité à sa propre image de Fils.
Il est présent aussi dans la re-création, la nouvelle création Jean 20.22, 1 Corinthiens 15.49

L’Esprit dans la Création

Au commencement, l’Esprit intervient dans la création des choses visibles et invisibles. Genèse 1.2a

L’Esprit de Dieu planait au dessus des eaux Genèse 1:2b.

Création par la gloire et pour la gloire de Dieu

La création est théocentrique (centrée sur Dieu). « L’univers entier doit son existence et sa création à ta volonté » Apocalypse 4.11

Une théophanie de gloire

Dans un royaume invisible à l’homme, Dieu est vu surnaturellement par les prophètes. Il est entouré d’un nuage de gloire, Ezéchiel 1.4, 28.

Au milieu d’une multitude d’êtres célestes ailés( Ezéchiel 1.5, 13, 14) il se déplace en même temps qu’un trône –chariot formé de roues (Ezéchiel 1.15-17 ; 11.22), animé et propulsé par l’Esprit (Ezéchiel.19 -21).

Dieu révèle sa présence comme roi de gloire (Ezéchiel 1.26 27).

Dans ce royaume, le Fils de l’homme de l’Ancien Testament (Daniel 7.12-14), le Christ glorifié à l’Ascension recevra une souveraineté éternelle, dans la lumière du feu ou du soleil (Psaume 104.2), comme un arc en ciel qui resplendit (Ezéchiel 1.28).

Il exécutera les jugements divins (Daniel 7.10, Jérémie 1.9-10, Apocalypse 4.4s).

Vie née de la lumière

La vie est née de la lumière (Genèse 1.3), elle continue par la génération biologique (Genèse 1.11, 20, 21).

La création se fait par différenciation Genèse 1. 4, 10, 12, 18, 21, 25 et 31, avec alternance lumière, ténèbres pour la succession du temps

Dieu maintient le monde en existence

Tous ces animaux espèrent en toi, pour que tu leur donnes la nourriture en son temps.
Tu la leur donnes, et ils la recueillent.

Tu ouvres ta main, et ils se rassasient de biens.
Tu caches ta face: ils sont tremblants.
Tu leur retires le souffle: ils expirent, Et retournent dans leur poussière.
Tu envoies ton Esprit: ils sont créés.

Et tu renouvelles la face de la terre.
Psaume 104. 27-30

Création par la Parole de Dieu

Et Dieu dit (v.3, 6, 9, 11, 14, 20, 24, 26)

Dieu appelle les choses à l’existence, leur donne des ordres, les évalue, et passe au jour suivant. Dieu est intelligent, puissant, ordonné et absolument souverain, Psaume 33.6

Divisions schématiques du récit de la création

Il y a une construction littéraire soignée en  Genèse 1 et 2 :
avec 5 formules pour chaque jour

  • Annonce : « et Dieu dit»,
  • Commande : « Qu’il y ait »,
  • Rapport : «et c’était ainsi » ou « et Dieu a fait »,
  • Évaluation : « c’était très bon »
  • Cadre temporel : « ce fut le 1e jour… »

10 fois : « Dieu a dit » : comparer avec les 10 commandements

Création en 7 jours

V.1 : 7 mots en hébreu
V 2 : 14 mots (2 X 7).
Elohim 35 fois (5 X 7)

6 jours de travail, 1 jour de repos, modèle pour Israël

Création écrite sur deux tablettes

Dieu créa les cieux et la terre (Genèse 1.1)
Telle est l’histoire de ce qui est issu des cieux et de la terre, quand elles firent créées (Genèse 2.4).

Le  premier récit de création est repris et complété par un deuxième : une technique littéraire de type oriental

La 1ère tablette montre Dieu au-dessus de la création, mettant en place des cieux et de la terre
Les trois premiers jours et les trois derniers se correspondent:
Dieu crée la forme les jours 1-3. Il le remplit par une matière qui correspond à la forme les jours 4-6

 CREER REMPLIR
 A: jour 1 (1:3–5) A´: jour 4 (1:14–19)
Lumière séparée des ténèbres  Porteurs de lumière: soleil, lune et étoiles
 B: jour 2 (1:6–8)  B´: Jour 5 (1:20–23)
Firmament /ciel  Poissons et oiseaux
C: Jour 3- (1:9–13)  C´: Jour 6 (1:24–30)
 Terre et végétation  Animaux terrestres et êtres humains.
 Jour 7-Dieu se repose (2.3)

La 1e tablette fait ressortir le 7ème jour que Dieu bénit et sanctifie.
« Le repos de sabbat pour le peuple de Dieu » Hébreux 4.8-11 et Matthieu 11.28-30

La 2ème tablette montre Dieu présent dans la création
Il pétrit de la boue, souffle dans les narines de l’homme pour lui insuffler la vie

La 1ère tablette est centrée sur Dieu, la 2ème sur l’humanité, la 2ème tablette présuppose la 1ère et les 2 se complètent.

Création du vivant

Ours dans un parc au Québec

C’est une création « seconde » à partir de la poussière Genèse 2.7

Les animaux sont façonnés du sol (Genèse 2.9) par génération biologique.

L’homme est une âme vivante par insufflation divine (Genèse 2.7)

Le sixième jour, Dieu crée la vie humaine et « bénit » l’homme et la femme afin qu’eux aussi procréent (Genèse 1.26-28).

Homme créé à l’image de Dieu Genèse 1.26-27

L’homme est image de Dieu par la réflexion, la relation et la communication orale avec Dieu, par la  bénédiction qu’il reçoit de Dieu.
L’autorité et la responsabilité lui sont données comme représentant de Dieu sur la terre.

Le règne de Dieu est délégué au couple humain qui domine la terre (Genèse 1.26-28; Psaume 115.16b).

Il est représentant du Créateur, vice –roi de la terre (Psaume  8.4-7),

  • dans le jardin d’Eden (Genèse 2.15),
  • quand il donne des noms aux animaux (Genèse 2.19),
  • dans la création de la femme, aide (ezer) semblable à lui (Genèse 2.18)

Ève, type de l’Église reçoit une autorité et une responsabilité à l’imitation de celle de Dieu

La gloire de Dieu comme image de Dieu reflétée dans l’homme

Dans la gloire, le Dieu trois fois saint siège comme roi et comme juge (Ezéchiel 1, Esaie 6.3).

Les bases de son trône voilé de nuages sont la justice et la droiture et la fidélité.(Psaume 97.2) .

Le Fils est le modèle pour l’aspect filial de l’image de Dieu en l’homme (Hébreux 1.2)

L’homme est créé à la ressemblance de la gloire de Dieu (Psaume  8.5-6, Hébreux 2.7) pour être un temple spirituel de Dieu dans l’Esprit, Ephésiens 2.22, Psaume 104:29-31, Ezéchiel 37. 1,10.14, Luc 1.35

Création bonne et bénie

La création est déclarée 6 fois “bonne », 1 fois “très bonne”

Le don de la vie se manifeste par la création, la procréation et la prospérité Genèse 1.11-12 ; 1.29.
La prospérité de toutes les formes de vie (1.22, 28) est un signe de la faveur de Dieu qui se manifeste dans une abondante reproduction (1.21)

Création, anti-création (destruction), nouvelle création

La foi en la création est manifeste dans de nombreux textes de l’Ancien Testament

La création, Genèse 1-2

Arrière plan : informe et vide.
Séparation des eaux : amas des eaux réuni en un seul lieu, Genèse 1.9

Le déluge, Genèse 7-9

Chutes du Niagara

 

Une anti-création, (destruction), inverse de la création du monde, suivie d’une nouvelle création.
La distinction entre les eaux est annulée, Genèse 7.11.

 

Ordre de destruction de la vie, Genèse 7.21

Après le déluge, une nouvelle création, Genèse 8.1

Après le déluge, Dieu bénit Noé. Genèse 9.7 La terre se repeuple;

Devant la mer et dans le désert, une nouvelle création

Le vent d’est d’Exode 14.21
Le souffle d’Exode 15.8-10
Dieu, présent dans la colonne de nuée et de feu, protège et dirige son peuple, Exode 19.4

La création du monde et la création du peuple de Dieu chez les prophètes

Ésaïe 39-48

Le peuple d’Israël dévasté par l’invasion assyrienne est tenté de servir les dieux babyloniens, Esaïe 39.
Le peuple est découragé.

Ésaïe 40.1-27

Ésaïe utilise les thèmes de la création pour corriger et exhorter les gens de son époque pour former, ou reformer (réformer) le peuple de Dieu en une nation sainte.

Il souligne la grandeur et la souveraineté de Dieu, Es 40.12-31

Dieu ne peut pas oublier Israël, Il est le créateur, celui qui a étendu les cieux et la terre, Es 40.12.

Ayant fait les nations, Dieu décide de leur importance ou de leur peu d’importance, Es 40.15-17

Dieu qui commande les étoiles dans le ciel, est capable de mobiliser des forces pour l’amour d’Israël, Es 40.26

Ésaïe insiste sur la nécessité d’éliminer les autres dieux (les idoles) de la pensée même d’Israël, Es  43.1-11

Le Seigneur, le créateur a formé Israël, Es 43.1.

Israël devrait faire confiance à Dieu à cause du passé, Es 43.1-7.

En effet Dieu a toujours été présent avec lui jusqu’à présent, Es 43.2.

Donc Israël ne doit pas avoir peur, Es 43.5-6.

Car le Seigneur va restaurer tous ceux qu’il a créés pour sa gloire, Es 43.7.

Dieu est Seigneur. Il n’y a pas d’autre Dieu, Es 43.10.

Donc il n’y a pas d’autre sauveur, Es 43.11.

Dieu, le Seigneur est le seul et l’unique capable d’annoncer l’avenir

En 538 avant Jésus Christ, Dieu promet d’envoyer Cyrus, roi des Perses, qui n’est pas encore né, pour libérer Israël de l’esclavage, Es 44.28, 45.1.

Dieu connaît tous les événements futurs, et il est prêt à révéler certains d’entre eux pour encourager Israël à se tourner vers le créateur plutôt que vers la créature

Dieu dirige l’avenir pour sa propre gloire, Ésaïe 44.9-48.16.

Choisir Dieu, pas les idoles, Es 46.9 I

Israël a été un rebelle depuis sa naissance, Es 48.8,

Dieu va le re (ré)-former pour sa gloire, Es 48.10-11

Celui qui a fondé la terre, peut faire que cette promesse s’accomplisse, Es 48.12-13

Dieu va sauver Israël de Babylone et faire de son peuple un témoin pour les nations, Es 48.14.

Ainsi Dieu sera reconnu comme le souverain de toute la création.

À la fin des temps le créateur va «créer de nouveaux cieux et une terre nouvelle» Esaïe 65.17-25.

Pleurs et maladies cesseront, Esaïe 65.19-20.

La paix entre toutes les créatures sera restaurée, Es 65.24-25.

Ésaïe applique les vérités de la création à la situation de son époque qui est très différente de celle de Moïse dans Genèse 1.

Création, adoration et sagesse de Dieu dans Job et les Psaumes

La théologie biblique de la création affirme la sagesse et la souveraineté absolue de Dieu sur l’ordre créé.

Psaume 90

Dieu est le protecteur d’Israël à travers toutes les générations, Ps 90.1

Comme créateur, Dieu n’a ni commencement ni fin, Ps 90.2

Dieu est le Seigneur, il a le pouvoir de donner et de prendre la vie, Ps 90.3-6

Il faut le prier pour être libérés du péché et pardonnés, Ps 90.7-17

Psaumes 95, 96

Israël doit adorer celui qui l’a fait, Psaume 95.1-7.

C’est un roi « au-dessus de tous les dieux», Ps 95.3.

Le Seigneur est «redoutable par-dessus tous les dieux» Ps 96.4.

«Tous les dieux des peuples sont des idoles» Ps 96.5.

Ces textes encouragent Israël à rejeter toutes les autres soi-disant divinités en faveur du créateur qui règne sur la création. Il est digne de louange, d’obéissance, et d’adoration

Comment le créateur a dirigé la création, Job 38-42

Dieu contrôle l’univers avec bienveillance et joue son rôle comme seul Dieu et unique créateur (Job 38-41)

Dieu a jeté les bases de tout ce qui est créé sur la terre, Job 38.4-7

à la fois l’inanimé et l’animé, Job 38.39-39.30.

Il est le créateur qui soutient tout ce qui a été fait, Job 38.25-41.

Job avoue qu’il ne sait rien l’organisation de l’univers et promet de se taire devant le Créateur, Es 40.3-5.

Le Créateur manifeste sa puissance. Il est seul capable de dompter les grandes créatures marines qui terrifient les marins, Job 40.6-41.34.

Job est satisfait de la réponse de Dieu Job 42.1-6

Le créateur est digne d’être servi parce qu’on peut lui faire confiance

C.Streng