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Plan de Dieu et projets des hommes

Plan de Dieu et projets des hommes

Pendant tout le vie terrestre de Jésus et en particulier dans la semaine précédant sa passion, il peut être intéressant de remarquer comment interagissent le plan de Dieu et les projets organisés par les hommes.

Projet d’arrêter Jésus

En effet, les autorités religieuses voudraient bien arrêter Jésus, soit au début de la semaine, quand tous les pèlerins ne sont pas encore arrivés, ou alors plus tard, quand ils seront repartis. Il ne faudrait surtout pas que cela arrive en fin de semaine, au point culminant de la fête. En effet la foule est plus nombreuse et de ce fait plus incontrôlable. Certains auraient peut-être profité de l’occasion pour provoquer une échauffourée et par conséquent l’intervention de la troupe d’occupation romaine (Matthieu 26.3-5, cf. Marc 14.2).

Son heure n’est pas arrivée

Mais Jésus les évite soigneusement la nuit et se mêle à la foule pendant la journée. Il ne leur donne aucune occasion de l’arrêter (Matthieu 21.45-46; Luc 20.19; 21.37; 22.2), comme s’il voulait retarder les événements jusqu’au moment prévu par Dieu. Jusqu’au moment déterminé où il sait que son heure est arrivée, il recherche l’incognito. Après la résurrection de Lazare, il s’était retiré à Éphraïm, à une vingtaine de kilomètres de Jérusalem (Jean 11.53-57) et plus tard, à Béthanie.

Hugues Cousin souligne l’importance du verbe choisi : il se cacha comme un proscrit/ se retira/ prit le maquis dans une région. Il argumente à propos de la réaction possible de certains lecteurs :

Affirmer que Jésus s’est caché, c’est heurter la foi chrétienne qui présente toujours Jésus comme ayant accepté librement son sacrifice. Le croyant ne peut accepter un Jésus qui chercherait par tous les moyens à échapper à sa passion… Il existe un moyen terme entre le refus de la mort à tout prix et sa recherche, sa quête ; c’est à l’intérieur de cet espace…que s’inscrit le comportement de Jésus.

Un homme libre

Dans cet espace de liberté Jésus montre précisément qu’il est aussi un homme véritable. Il agit en homme, avec maturité, intelligence et perspicacité. Sa relation de filiation et d’obéissance à son Père ne font pas de lui le jouet d’un fatalisme aveugle et absolu.

Maître des circonstances

Il choisit lui-même les circonstances exactes qui vont déclencher le processus de son arrestation. Il oblige ses adversaire à agir d’une manière contraire au plan initialement prévu et à l’accélérer. En effet, il organise discrètement, avec Pierre et Jean, son dernier repas avec ses disciples (Luc 22.8). Et quand tous les convives sont réunis, il prend Judas par surprise. Il lui révèle qu’il est au courant de ses projets de trahison et il lui donne même l’occasion de faire machine arrière.

En phase avec le plan de Dieu

Mais le traître découvert, pris de panique, se précipite chez les chefs : la fête de la Pâque va commencer et il ne reste que quelques heures de la nuit pour agir. Il leur apporte la clé de leur problème : le lieu (et aussi le moment) exact où Jésus se retire la nuit : ils pourront ainsi l’appréhender sans crainte des réactions. Ce temps et ce lieu coïncident avec ceux que Dieu a choisis. Le sacrifice de Jésus aura lieu au temps déterminé précisément, en même temps que celui des agneaux pascals le vendredi, veille du sabbat.

Pour choisir l’heure de sa passion

Et quand il a répondu dans sa prière au jardin de Gethsémané, « Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite! » (Matthieu 26.42) il se lève et s’avance librement à la rencontre de ceux qui sont venus l’arrêter (Jean 18.4).

Le temps de Dieu a rencontré celui des hommes.

C.Streng

Actes prophétiques du Christ avant la Passion

Trois actes prophétiques du Christ : la résurrection de Lazare, l’entrée à Jérusalem, la purification du Temple

Au moment de son arrivée définitive à Jérusalem, avant la passion, Jésus-Christ va poser trois actes prophétiques. Ils sont témoins de la réalité du royaume de Dieu en sa propre personne : la résurrection de Lazare, l’entrée triomphale à Jérusalem et la purification du Temple.

Thèmes de la littérature juive et de la prophétie de Zacharie père de Jean-Baptiste

La littérature juive à propos du royaume présente trois thèmes principaux que l’on retrouve dans la prophétie de Zacharie, père de Jean-Baptiste:

Zacharie, son père, fut rempli du Saint-Esprit, et il prophétisa, en ces mots : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et racheté son peuple, et nous a suscité un puissant Sauveur dans la maison de David, son serviteur. (Luc 1.67-69).

Le premier est l’espoir eschatologique que Dieu interviendra dans les affaires des hommes ; le second, que la restauration de la puissance politique d’Israël sera accomplie par Dieu à travers un roi descendant de David, le troisième est la croyance en la résurrection des morts et dans un « Fils de l’Homme » compris comme un Messie surnaturel.

Jésus-Christ donne une dimension spirituelle élargie à cette conception limitée du royaume. Il enseigne et va prouver dans la réalité que l’espoir de l’Ancien Testament est accompli dans sa propre personne et dans sa mission, et pas seulement pour Israël mais pour toute l’humanité.

La résurrection de Lazare, accomplissement l’un des thèmes prophétiques du royaume

Cathédrale d’Uzès; Résurrection de Lazare, Simon de Châlon 1550

La résurrection de Lazare est une illustration ou application de cet accomplissement des thèmes prophétiques du royaume promis.

Ce n’est pas la première résurrection des Évangiles. Il y a eu celle du fils de la veuve de Naïn (Luc 7.11-15) et celle de la fille de Jaïrus (Marc 5.21-43).

Quand le Christ promet à Marthe la résurrection de son frère, ce n’est pas, comme elle le pense pour la fin des temps, mais pour l’immédiat.

En lui disant : « Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11.25), il se présente comme ce Fils de l’Homme. Il réalise effectivement cette résurrection des morts, pas dans le futur, mais au moment même. Marthe ne s’y trompe pas. Elle déclare alors qu’il est le Christ, c’est à dire le Messie.

La réaction des chefs juifs

Les chefs juifs non plus d’ailleurs ne s’y trompent pas, mais à une autre niveau. Informés de la résurrection de Lazare, ils organisent rapidement une réunion du sanhédrin. Ils ne mettent pas en doute la réalité du miracle. Ils veulent prendre les mesures qu’ils pensent nécessaires pour juguler un danger qu’ils croient imminent.

Si la population reconnaît Jésus comme roi d’Israël, ils risquent de perdre leur crédit auprès d’elle (tous croiront en lui). Cela pourrait aussi susciter une réaction violente de Rome contre la ville et la nation (Jean 11.46-48). Caïphe alors prophétise, sans en comprendre vraiment la portée, que Jésus doit mourir. Mieux vaut le sacrifice d’un seul homme que celui de toute une nation.

C’est pourtant le plan de Dieu lui-même qu’il annonce malgré son incroyance et son rejet de Jésus : Celui-ci va mourir pour la nation entière et par cette mort, beaucoup trouveront la vie éternelle.

La résurrection de Lazare est ainsi une étape qui prépare le triomphe de Jésus auprès de la foule lors de son entrée à Jérusalem.

Entrée triomphale à Jérusalem

L’entrée triomphale du Christ à Jérusalem est le deuxième acte prophétique : Il entre dans la ville de manière officielle, comme le roi davidique que Dieu a chargé de restaurer la puissance politique d’Israël.

Une entrée comme celle des rois Macchabée

Entrée de Jésus à Jérusalem – Lippo Memmi

Le Christ apparaît comme Simon Macchabée, « entré à Jérusalem en triomphe, avec des acclamations et des palmes » (1 Macchabée 13.51), ou comme Juda Macchabée devant lequel « le peuple, portant… des rameaux verts et des palmes, fait monter des hymnes… » (2 Macchabée 10.7) [1]

Le parallèle est saisissant : rien n’y manque, ni les rameaux, ni même les vêtements jonchant le sol pour servir de tapis, ni surtout les acclamations de la foule tirées du Psaume 118. Le psalmiste rappelle qu’Israël est entouré d’ennemis mais compte sur la protection de Dieu pour sa délivrance.

Pas d’illusions sur les acclamations de la foule

Jésus ne refuse pas ces acclamations mais il en limite la portée immédiate : il ne sera pas le roi guerrier, conquérant qui va chasser les Romains. D’ailleurs, il est monté sur un âne et non sur un cheval.

Mais il ne se fit aucune illusion sur la profondeur des sentiments de la foule. Elle désire que Jésus soit son roi, mais de la même manière que les Galiléens voulaient le faire roi après la multiplication des pains. C’est pour cela aussi qu’il pleure sur la ville, sachant les malheurs qui l’attendent. Il dessèche aussi le figuier pour montrer symboliquement le dessèchement qui attend la nation.

La foule est donc déçue et les autorités politiques de Jérusalem sans doute irritées ou inquiètes : « voici, le monde est allé après lui » (Jean 12.29). Elles craignent de perdre leur crédit auprès du peuple (Matthieu 23.15) et aussi une réaction violente du pouvoir romain.

La purification du Temple

Le dernier acte prophétique du Christ, le plus significatif est la purification du Temple. Il va avoir lieu dans la cour du Temple de Jérusalem. Il constituera un des principaux chefs d’accusation pour le sanhédrin.

Jésus chasse les marchands du lieu réservé à la prière des non Juifs

Jésus chassant les marchands du Temple

Jésus pénètre dans le seul endroit du Temple où les non Juifs, attirés par le monothéisme et la religion juive ont le droit de se tenir pour adorer Dieu. I

l se met à chasser ceux qui vendaient leur disant : « Il est écrit: Ma maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs » (Marc 11.17, cf. Matthieu 21.12-13)

Cette cour est réservée à l’adoration des païens. Elle mesure 450 mètres sur 300. Le marché du temple occupe une bonne partie de la surface. Marchands d’animaux, changeurs d’argent et foule se pressent. Et au moment des fêtes de la Pâque, il y a plusieurs centaines de milliers de personnes.

Une maison de prière pour toutes les nations

Jésus chasse donc les marchands les animaux, et les acheteurs. Ils occupent le peu de place réservée aux adorateurs d’origine païenne. Ceux-ci n’ont pas le droit de dépasser la cour extérieure. Ils n’ont donc pas d’autre choix que de prier au milieu de la foule, des animaux et du brouhaha.

Marc 11.17 Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations reprend Esaïe 56.6-7 :

Et les étrangers qui s’attacheront à l’Éternel pour le servir, Pour aimer le nom de l’Éternel, Pour être ses serviteurs, Tous ceux qui garderont le sabbat, pour ne point le profaner, Et qui persévéreront dans mon alliance, Je les amènerai sur ma montagne sainte, Et je les réjouirai dans ma maison de prière; Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel; Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples.

Ce texte d’Esaïe annonce que les étrangers seront acceptés dans le Temple au moment où le Seigneur ramènera son peuple de l’exil.

Le geste de Jésus montre qu’il désapprouve l’attitude d’ Israël : le peuple de Dieu a perdu de vue sa mission de témoignage en faveur de tous les peuples.

La fin du verset « vous en avez fait un repaire de brigands » cite le verset 7 de Jérémie 11 avertissant ses compatriotes. Il se résume ainsi :

Le temple n’a pas un pouvoir magique, ce n’est pas un fétiche qui permet de faire n’importe quoi (v.4 de Jérémie). Si on ne conforme pas sa conduite aux exigences de Dieu, ce n’est pas la peine de venir adorer au temple.

En effet, Jérusalem et le temple seront détruits en 587 avant J.-C. par Nabuchodonosor et le peuple d’Israël emmené en exil à Babylone. C’est donc un avertissement de Jésus à ses propres compatriotes.

Le commerce du Temple, nécessaire mais abusif

Jésus réagit sans doute aussi contre les abus du commerce dans cette cour du Temple.

Au moment de la Pâque, chaque adorateur doit obligatoirement payer un impôt annuel d’un demi-sicle (Exode 30.13). Celui-ci pèse environ 6 grammes d’argent, dans la monnaie spéciale du Temple, la seule acceptée.

Le fidèle doit donc échanger son argent sur place. Il lui faut aussi offrir un animal (agneau, pigeon) en sacrifice. Pour des gens venus de loin, c’est plus facile de l’acheter à l’endroit même.Ceux qui amènent leur propre animal doivent le faire authentifier officiellement et cela coûte cher.

L’argent était échangé à un taux exorbitant. Les animaux vendus ou authentifiés au prix fort. Ce commerce était un monopole des prêtres qui en tiraient un revenu considérable.

Selon certains commentateurs, Jésus procède à cette expulsion pour rendre à l’adoration des non Juifs cette partie de la cour occupée par les animaux, les marchands et la foule des acheteurs. Il veut  permettre au Temple d’être une maison de prière pour tous les peuples (Marc 11.17); ou alors le réserver à une pure et véritable adoration de Dieu.

Mais dans les conditions de l’époque, le marché du Temple était nécessaire à l’exercice du culte. Il permettait d’acquitter sur place l’impôt du temple qui exigeait un change et de se procurer les animaux destinés aux sacrifices. L’adoration au Temple n’a jamais été exempte des abus du commerce lié à l’obligation de se procurer des animaux pour les sacrifices

Une remise en cause du culte sacrificiel ?

Jésus remettait-il en cause dans son principe tout le culte sacrificiel du Temple. Il savait bien que les sacrifices étaient ordonnés par Dieu, que cela exigeait une certaine part de commerce. Il était conscient aussi que son geste pouvait passer pour une attaque contre les sacrifices ordonnés par Dieu, donc contre le culte lui-même.

Un acte prophétique de la destruction du Temple en 70

Les paroles du Christ dites en privé aux disciples « Il ne restera pas pierre sur pierre… » (Marc 13.1) complètent son geste. Ce ne sont pas des paroles de menace mais d’avertissement. Elles rappellent celles qu’il a prononcées lors de la première purification du Temple (Jean 2.18-22). Les Juifs de Jérusalem le comprennent d’ailleurs au sens littéral du Temple d’Hérode.

En fait Jésus parle de lui-même et il met l’accent sur sa mort et sa résurrection (Jean 2.19). Ce sont ces paroles, transformées, qui seront utilisées plus tard pour l’accuser devant le sanhédrin (Marc 14.58 par.; cf. Marc. 15:29).

L’action de Jésus est un acte prophétique. Sous les apparences d’une justice immédiate, elle symbolise la future destruction du Temple en 70. Interprétée comme un symbole de destruction, elle concorde avec les paroles  de Jésus. Il a explicitement annoncé la ruine future du sanctuaire (Matthieu 24.2 Mc 13.2 Luc 19.44; 21.6). Cet acte de Jésus est bien prophétique, mais à l’inverse de l’espérance apocalyptique. Ce n’est pas la restauration de la puissance d’Israël mais sa destruction et celle du Temple qu’il annonce ici.

Un élément déterminant pour l’arrestation du Christ

L’épisode au Temple est probablement un des éléments déterminants pour l’arrestation de Jésus. Il constitue une provocation, non seulement pour les dirigeants, les prêtres, mais aussi, pour tous ceux qui considéraient le sanctuaire comme le lieu approprié où le croyant pouvait offrir les sacrifices ordonnés par Dieu pour le pardon des péchés.

Parler contre le Temple, prophétiser sa destruction était considéré comme un blasphème et conduisait à des sanctions, au moins à la menace de mort (Jérémie 26).

Il est vrai qu’on n’a vu intervenir, ni la garde du Temple, ni la troupe romaine en faction à la forteresse Antonia pourtant toute proche. Il y aurait eu seulement quelques tables renversées…

Le climat d’une période de fêtes comme celle de la Pâque, avec un très grand nombre de pèlerins était effervescent. Il y avait occasion pour des militants nationalistes, de tendance zélote, d’organiser un coup de force. Avec la surveillance des troupes romaines prêtes à intervenir à la moindre manifestation de désordre, il est certain que l’action de Jésus a provoqué l’exaspération des chefs et a conduit à son arrestation.

  1. Les livres Apocryphes de l’Ancien testament ne sont pas inspirés mais ils contiennent des renseignements historiques utiles.

C.Streng

 

Nouvelle création dans le Nouveau Testament

Création et nouvelle création dans le Nouveau Testament par la volonté de Dieu et par sa Parole

Le Christ est intervenu dans la création. Il continue à agir dans la nouvelle création.

33 passages du Nouveau Testament citent Genèse 1 ou y font allusion

Voici quelques exemples significatifs.

Hébreux 11.3 et Jean 1.1-3 rappellent  Genèse 1.1

Par la foi, nous comprenons que l’univers a été harmonieusement organisé par la parole de Dieu, et qu’ainsi le monde visible tire son origine de l’invisible. Hébreux 11.3

Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. Au commencement, il était avec Dieu. Tout a été créé par lui ; rien de ce qui a été créé n’a été créé sans lui. Jean 1.1-3

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
Genèse 1.1

2 Pierre 3.5 rappelle Genèse 1.3, 6 et 9

Il y a longtemps par la parole de Dieu, des cieux existaient  2 Pierre 3.5

Dieu dit  Genèse 1.3, 6 et 9

1 Timothée 4.4  rappelle Genèse 1.31

Tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejetée si elle est reçue avec gratitude. 1Timothée 4.4

Tout ce qu’il avait fait  était très bon. Genèse 1.3.

L’Évangile de Jean fait écho à Genèse 1

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu.Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.
Jean 1.1-5

Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
Jean 1.14

Jésus-Christ, Parole de Dieu

Jean identifie Jésus-Christ comme la Parole de Dieu par qui toutes choses ont été faites. Le Christ était là au début, avant même le début de la création. Il est un avec Dieu, le souverain Créateur.

image de Dieu, premier-né de la création, agent créateur de Dieu

Jésus Christ, « image du Dieu invisible »  « premier né de la création » est le lien entre le créateur et la création

Il [Jésus] est l’image du Dieu invisible, Premier-né de toute création.Car en lui toutes choses ont été créées, les choses au ciel et sur terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités; toutes choses ont été créées par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et en lui toutes choses subsistent. Colossiens 1.15-17

Ces deux titres de Jésus-Christ donnent une perspective de la relation qui existe entre la création et la rédemption.
– En tant qu’image de Dieu, Jésus-Christ est le lien entre le créateur et sa création.

– En tant qu’associé au créateur,  Il révèle Dieu à sa création.

Premier-né signifie préexistence et non création

Premier-né ne signifie pas que Jésus soit une créature ou qu’il soit inférieur à Dieu. C’est une expression juive qui implique l’idée de pré existence.

Restauration de l’image de Dieu en l’homme

Puisque Jésus-Christ est l’image de Dieu, le chrétien  est appelé à être rendu conforme au Christ. La seule domination permise au chrétien est celle qu’exerce le Christ; sous la forme d’un humble service.

Le Christ, agent créateur de Dieu

Car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses dans les cieux comme sur la terre, les visibles, les invisibles, les Trônes et les Seigneuries, les Autorités, les Puissances. Oui, par lui et pour lui tout a été créé.
Colossiens 1.16

Le Christ est l’agent de l’activité créatrice de Dieu, le cadre de référence de la création. Toutes choses ont été créées par lui, et en lui c’est-à-dire en référence à lui ou en relation avec lui.

Origine du cosmos dans le Christ, pour glorifier le Christ

Il est lui-même bien avant toutes choses et tout subsiste en lui.Il est lui-même la tête de son corps qui est l’Église.
Colossiens 1.17-18

Le Christ n’est pas seulement l’origine du cosmos. Il en est aussi le but.

Toutes choses ont été créées pour lui, c’est-à-dire pour lui être soumises et pour le glorifier. Tout subsiste en lui  (v. 17).
Le verbe au parfait grec exprime une activité qui se poursuit. Toutes choses continuent et tiennent ensemble dans le Christ. Il est le seul fondement de l’unité du cosmos et de son but.

Le Christ est le centre de la création et de la  nouvelle création

Dans la puissance créatrice de ses miracles

L’importance du Christ dans la création se voit dans la puissance créative qui se manifeste dans  ses miracles. Les malades guéris, les morts ressuscités,  les tempêtes calmées, le montrent en train de restaurer l’ordre et l’harmonie dans des corps humains ou les systèmes naturels perturbés.

Dans son enseignement

Voici donc comment vous devez prier :
Notre Père qui es dans les cieux !

Que ton nom soit reconnu pour sacré,
que ton règne vienne,
que ta volonté advienne
sur la terre comme au ciel.

Matthieu 6.9-10

Dieu, avec une simple parole, a créé son royaume sur terre. On peut donc lui faire confiance pour qu’il prenne soin de nous.Jésus enseigne dans le Sermon sur la montagne que son père est souverain et prendra soin de nous

Il nous apprend à faire confiance à Dieu qui prend soin de nous

C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni, pour votre corps, de ce dont vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.Voyez ces oiseaux qui volent dans les airs, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent pas de provisions dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. N’avez-vous pas bien plus de valeur qu’eux ? Matthieu 6.25-26

Le Christ est l’image de la gloire de Dieu

En effet, le même Dieu qui, un jour, a dit : Que la lumière brille du sein des ténèbres, a lui-même brillé dans notre cœur pour y faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ.
2 Corinthiens 4.6

On peut établir un parallèle entre la lumière de la gloire de Dieu sur le visage du Christ, la lumière qui brille aujourd’hui dans nos cœurs, et la lumière qui a brillé dans les ténèbres sur lequel l’Esprit planait à la création (Genèse 1.3).

Création et nouvelle création en Romains 8

J’estime d’ailleurs qu’il n’y a aucune commune mesure entre les souffrances de la vie présente et la gloire qui va se révéler en nous. C’est en effet cette révélation des fils de Dieu que la création attend avec un ardent désir. Car la création a été soumise au pouvoir de la fragilité .Cela ne s’est pas produit de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise.

Il lui a toutefois donné une espérance. C’est que la création elle-même sera délivrée de la puissance de corruption qui l’asservit pour accéder à la liberté que les enfants de Dieu connaîtront dans la gloire.

Nous le savons bien, en effet : jusqu’à présent la création tout entière est unie dans un profond gémissement et dans les douleurs d’un enfantement. Romains 8.18-22

Souffrance de la nature,  désir de la fin de l’asservissement

Paul utilise une image étrange : la souffrance de la nature qui aspire avec un ardent désir à un événement qui mettra fin à son asservissement.

Asservissement de la nature à la « futilité «  ou à la « vanité »

Absence de sens, manque de but

Futilité complète, dit Qohéleth,  futilité complète, tout n’est que futilité !
Ecclésiaste 1.2

Car la création a été soumise au pouvoir de la fragilité ; cela ne s’est pas produit de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise. Romains  8.20

En contraste avec « telos » (but)  le grec « mataiôtès » (v. 20), traduit par futilité ou vanité  signifie vide, absence de sens et manque de but.>

Vanité ou  « esclavage du périssable » (Ecclésiaste 1.2)

Gémissements et douleurs de l’enfantement

La création rendue incapable d’accomplir son  but est la conséquence directe du désordre commencé en Genèse 3.17.

Celui qui a soumis la création à la vanité, c’est Dieu

Responsabilité de l’humanité : création frustrée par la désobéissance

La responsabilité de la « futilité » revient à l’humanité.
Sa désobéissance empêche l’ordre naturel d’accomplir son but. La création est frustrée de son véritable accomplissement tant que l’homme reste incapable d’apporter sa juste contribution

Cette soumission par Dieu à la vanité n’exclut pas l’espérance.

 Il lui a toutefois donné une espérance : c’est que la création elle-même sera délivrée de la puissance de corruption qui l’asservit pour accéder à la liberté que les enfants de Dieu connaîtront dans la gloire. Romains 8.20-21

Réconciliation avec toute la création, transformation trinitaire de la domination de la terre

Nous le savons bien, en effet : jusqu’à présent la création tout entière est unie dans un profond gémissement et dans les douleurs d’un enfantement. Romains 8.22.

La souffrance présente de la création est celle des « gémissements et des douleurs de l’enfantement ». Finalement ils feront place à la joie et à la plénitude.

Elle n’est pas seule à gémir ; car nous aussi, qui avons reçu l’Esprit comme avant-goût de la gloire, nous gémissons du fond du cœur, en attendant d’être pleinement établis dans notre condition de fils adoptifs de Dieu quand notre corps sera délivré. Romains 8.23

Par la rédemption sera accomplie non seulement la réconciliation de l’humanité rachetée  avec Dieu, mais la réconciliation de l’ordre créé tout entier. La création participe, elle-même, à la « glorieuse liberté » que Paul envisage pour les enfants de Dieu

Le Christ ordonnateur de l’ordre cosmique dans l’Apocalypse

Le Christ témoin de la nouvelle création

Jean, aux sept Églises qui sont en Asie : Grâce et paix à vous de la part de celui qui est, qui était et qui vient, de la part des sept esprits qui sont devant son trône et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle,
le premier-né d’entre les morts
et le chef des rois de la terre !
Apocalypse 1.4-5

Le Christ créateur, Alpha et Omega

C’est moi qui suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. Apocalypse 1.8

Le Christ, le Créateur, l’Alpha et l’Oméga , le commencement et la fin, le premier et le dernier (Apocalypse 1.8) est cité par Jean comme  le témoin fidèle (Apocalypse 1.5

Voici ce que dit l’amen, le témoin fidèle et vrai, le commencement même
de la création de Dieu
Apocalypse 3.14

  • comme témoin de la nouvelle alliance, à la Pentecôte, dans l’Esprit
  • Dans l’ancienne alliance dans le nuage de gloire sur le mont Sinaï
  • Dans l’Esprit de gloire de Genèse 1.2.

Espérance dans l’Apocalypse et création dans Genèse 1

Un nouveau ciel et une nouvelle terre remplacent les  premiers (Apocalypse 21, 1a, Genèse 1.1).

Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Apocalypse 21.1

Ténèbres (Genèse),  plus de mer (Apocalypse)

Les ténèbres et l’obscurité, de Genèse 1.2, ont leur  reflet en Apocalypse 21.1 a : il n’y a plus de mer dans le nouveau cosmos.

Renouvellement de la création dans son ensemble

Jean promet un nouveau ciel et une nouvelle terre, c’est-à-dire la transformation et le renouvellement de la création dans son ensemble.

Cité divine réconciliant humain et naturel

Je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel, d’auprès de Dieu,
belle comme une mariée
qui s’est parée pour son époux.

Et j’entendis une forte voix, venant du trône, qui disait : Voici la Tente de Dieu avec les hommes. Il habitera avec eux ; ils seront ses peuples et lui, Dieu avec eux, sera leur Dieu.

Il essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil,
ni plainte, ni souffrance.
Car ce qui était autrefois
a définitivement disparu.

Finalement, l’ange me montra le fleuve de la vie, limpide comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l’Agneau.

Au milieu de l’avenue de la ville, entre deux bras du fleuve, se trouve l’arbre de vie.
Il produit douze récoltes,
chaque mois il porte son fruit.
Ses feuilles servent à guérir les nations.
Apocalypse 21.2-4, 22.1-2

La Jérusalem céleste, avec un jardin en son centre (un Éden renouvelé et ouvert de nouveau à l’humanité) se révèle comme une cité divine au sein de laquelle l’humain et le naturel sont réconciliés. Walter Brueggeman

C.Streng