Articles

Genèse : débuts prometteurs, la création… puis … la chute

Genèse, création, chute

Le récit de la Genèse présente la doctrine de la création avec l’intention originelle de Dieu pour l’humanité.

Il contient le thème de la liberté et de la responsabilité de l’homme. L’histoire de nos origines avec le récit de la chute d’Adam et Eve sont des éléments fondateurs qui permettent de mieux saisir le plan de Dieu pour l’humanité.

Quelques aspects éthiques 

1. La mission de l’être humain

Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. Genèse 1.28

L’Eternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. Genèse 2.15

 » Multiplier, remplir, soumettre, dominer, cultiver « 

L’homme et la femme sont appelés à mettre en valeur la création pour en exprimer les potentialités.
Dieu est à l’origine de tout. Rien n’échappe à son contrôle et sa puissance n’a pas de limite.
Quand on relit les premiers chapitres de la Genèse, on constate que tout est ordonné. Le chaos est repoussé et l’harmonie règne. Il n’y a pas de confrontation

2. Notre commune humanité

Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. Genèse 1 26-27

Adam et Eve au paradis, André Bauchant, 1926

Tout être humain, homme ou femme, est créé à la ressemblance, à l’image de Dieu.

Dans cette commune humanité se trouvent Adam et Eve. Ils sont fait de la même pâte humaine. En même temps, Ils sont distincts, non confondus sexuellement.
L’être humain est «un être avec » , un être de relation, homme avec femme et avec Dieu.

3.  Travail et repos

Le travail fait partie de la bonne création de Dieu. Il « travaille » à travers son œuvre créatrice.

La mission de l’homme au chapitre 2 de la Genèse s’apparente à l’horticulture. Par le travail l’être humain honore le créateur et accomplit une part de sa mission.

Mais le travail n’est pas tout. Dieu dans sa sagesse nous propose aussi le repos, Une pause salutaire. Se mettre à distance du travail quotidien, quitter les préoccupations habituelles et reconnaître explicitement la place de Dieu. C’est aussi reconnaître notre dépendance de Dieu : subsistance à travers le travail et jouissance du fruit de ce travail.

4.  Création et environnement

L’être humain reçoit une mission relative à la terre, aux animaux et au jardin.

C’est un mandat culturel : «soumettre, dominer, cultiver et garder ».

Une bonne et sage gérance s’oppose à l’exploitation égoïste et sans limite de la terre et de ses richesses. «Prendre soin » et cultiver confère alors des responsabilités accrues. Il devra rendre des comptes à son créateur.

Un Dieu d’alliance

À travers ses différents aspects éthiques nous comprenons que Dieu se révèle comme un Dieu qui veut faire alliance avec les hommes. Le jardin d’Éden est ainsi un cadeau d’alliance pour l’humanité.

Une limite à respecter

Dans ce contrat le créateur pose une limite à l’homme. Il lui demande de la respecter. Il l’informe des conséquences du non-respect de cette limite.

L’Eternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. L’Eternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin. Mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.Genèse 2.15-1

Liberté de choix

Il y avait toute sorte d’arbres à l’aspect agréable et aux fruits délicieux. Ils étaient la disposition de l’homme pour se nourrir.

La générosité de Dieu est évidente, palpable. Cependant pour qu’existe une réelle liberté, il est nécessaire d’avoir le choix et d’exercer le libre arbitre.

Responsabilité du choix

Mais qui dit liberté dit aussi responsabilité face aux conséquences qui découlent de notre choix. Dieu est rempli d’amour envers nous. Il ne désire pas être servi par des robots ou des esclave.

Alliance rompue

Dieu a désiré proposer à l’homme d’entrer dans une alliance. Chaque partie respecte le contrat dans un climat de confiance et de respect l’un pour l’autre.Mais voilà, avec le récit de la chute, nous sommes témoins de la rupture de cette alliance, par la désobéissance de l’homme et de la femme.

Le récit de la chute : Genèse 3.1-13

Le serpent, un animal créé par Dieu.

Il n’est ni particulièrement mauvais, ni différent d’un autre animal.Ici il parle, il s’exprime de manière compréhensible pour l’homme, Il suit un raisonnement logique.

Dans le contexte de la chute, le serpent symbolise le mal.

Il personnifie les puissances mauvaises qui se sont révoltés contre Dieu. Cette image colle à la peau du serpent. En effet il occupe une large place dans la mythologie, les sciences occultes et la magie noire.

La stratégie de Satan pour nous piéger

Le récit du premier péché est un archétype ou un modèle de stratégie souvent utilisé par Satan pour nous piéger. Bien connaître la manière dont il s’y prend peut nous aider à résister à la tentation.

Pas d’opposition frontale et claire mais insinuation sous forme de doute

«Est-ce vrai que Dieu a dit ?»

Amoindrir l’autorité de la parole de Dieu et l’ordre clair et sans équivoque formulé auparavant.

Mélanger le vrai (vérité) et le faux (erreur) dans une même affirmation

Le serpent : «pas du tout, vous ne mourrez pas »

Faux ! Le seigneur l’a dit explicitement.

La principale conséquence de ce choix, c’est la mort.

Le serpent : «Mais Dieu le sait bien. Le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et  vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal »

Dans ces propos le vrai et le faux sont mélangés.

Oui, c’est exact, la perspective c’est un accès la perception de ce qui est bon mauvais.

En revanche deux petits mots sont ajoutées : «vous serez comme lui », capable de « choisir » entre le bien et le mal.

C’est faux ! L’homme est fait l’égal de Dieu, ce qu’il n’est pas.

Il s’avère incapable de gérer, de choisir entre le bien le mal.

Les avancées technologiques et les progrès de la science soulèvent des questions éthiques compliquées et difficiles à résoudre. Par exemple, dans le domaine de la bioéthique, la gestation pour autrui.

Provoquer la convoitise, la déclencher

La femme vit que ces fruits «donnaient envie d’en manger »
Les propos du serpent ont déclenché la convoitise. La convoitise a fait le reste pour aboutir à la désobéissance.

Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort. Jacques 1.14-15

Une stratégie assez constante à travers l’histoire.

  • Introduire le doute dans notre pensée face aux affirmations de la parole
  • Mélanger subtilement le vrai le faux
  • Faire appel à la part de convoitise en nous.

A examiner avec attention

Examinons-nous honnêtement nous-mêmes. Nous allons discerner à travers les différentes tentations que nous avons rencontrées l’un ou autre des éléments cités plus haut.

Enjeu principal : autonomie de l’homme face à Dieu

L’enjeu principal en question est l’autonomie de l’homme face à son créateur.

Quel paradoxe ! C’était perdre la proie pour l’ombre, quitter le domaine de la liberté pour tomber dans l’esclavage du péché.

Conséquences : peur, honte, relations dégradées

Les conséquences principales sont la peur et la honte ainsi que des relations dégradées vis-à-vis de Dieu et entre les hommes.

« Le salaire des péchés c’est la mort… »

Sacrifice du Christ pour une réelle liberté

Par amour pour nous les humains, Jésus-Christ a donné sa vie librement pour que nous retrouvions la vie

«Si le fils vous affranchit, vous serez réellement libres» dit jésus.

En vertu du sacrifice de Jésus-Christ et par son Esprit nous pouvons jouir d’ une réelle liberté.

W.Kreis

Contrer les fausses doctrines par le bon combat de la foi

Contrer les fausses doctrines : dès les débuts de l’Église

Peu de temps après les débuts de l’Église d’Éphèse, des fausses doctrines ont commencé à se répandre. Il fallait agir.
Dans trois passages du dernier chapitre de sa 1e lettre à Timothée, l’apôtre  Paul exhorte ce responsable de l’Église d’Éphèse à combattre le bon combat de la foi.

1 Timothée 6.3-5

Si quelqu’un enseigne de fausses doctrines, et ne s’attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d’orgueil, il ne sait rien; il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions d’hommes corrompus d’entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain.

1 Timothée 6.11-13

Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ qui fit une belle confession devant Ponce Pilate.

et les versets 20-21 qui concluent le chapitre 6 et la lettre.

O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science dont font profession quelques-uns, qui se sont ainsi détournés de la foi. Que la grâce soit avec vous !

 L’Église d’Éphèse

Éphèse était la capitale de la province romaine d’Asie Mineure (Turquie actuelle). Son Église a été fondée par Paul pendant son 3e voyage missionnaire. Il l’a enseignée pendant presque 3 ans.

Avant de s’embarquer pour Jérusalem, Paul rencontre les anciens de l’Église à Milet. Il leur recommande de prendre garde à eux-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit les a établis évêques.( Ici, évêque a le sens de « surveillant »).

Paul les avertit ainsi :

Par la suite des loups cruels s’introduiront parmi eux et n’épargneront pas le troupeau. Des hommes parmi eux enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. Actes 20.28-29.

Quelques années plus tard, quand l’apôtre écrit sa première lettre à Timothée, les loups ravagent les Églises : ils s’attaquent à des points fondamentaux de la doctrine et de la vie chrétienne.

L’ambiance religieuse à Éphèse

Du côté de la ville

Le culte à l’empereur romain considéré comme un dieu permet de contrôler le loyalisme politique.
Les cultes traditionnels aux dieux païens (comme Jupiter, Apollon) sont liés à la politique et à l’économie de chaque ville.

A Éphèse en particulier, la Diane protectrice de la ville est un exemple de syncrétisme ou mélange religieux entre la mythologie grecque et un symbole oriental de fécondité. On vend au marché des statuettes qui la représentent. Cela procure la richesse à la ville mais surtout aux fabricants.

Dans les premiers temps du ministère de Paul, les nouveaux convertis à la foi chrétienne rejettent l’idolâtrie, donc les statuettes. Ils provoquent ainsi une « crise économique » pour les fabricants. S’en suit une manifestation qui se transforme en émeute dans toute la ville. Actes 19 23-40 le raconte avec un humour certain.

Du côté de l’Église

Deux ou peut-être même trois sortes d’origine pour les convertis
– des juifs en contact avec la pensée et la culture grecque,
– des prosélytes, des grecs en contact avec la foi juive
– des grecs venus directement du paganisme

Plusieurs des convertis ont gardé les préjugés de leur ancienne religion. La tentation du syncrétisme est bien présente. Aujourd’hui le supermarché des religions = on en prend un peu ici, un peu là pour se faire son propre mélange religieux.

Combats le bon combat de la foi

 I. Contre qui et quoi : les fausses doctrines de ceux qui se sont détournés de la foi (6.3-5)

Surtout des gens issus du judaïsme…(Tite 1.6 : de la circoncision )
Ils ont bien commencé dans la foi et dans la vie chrétienne. Ils ont même enseigné dans l’Église. Mais ils se sont ensuite détournés de la vérité.
Timothée doit les avertir de ne pas enseigner des doctrines étrangères à la foi (1 Timothée 1.3)
Les plus déviants d’entre eux sont cités, Hyménée et Alexandre (1 Timothée 1.20).

L’enseignement déviant est précisé dans 2 Timothée 2.17 : Hyménée et Philète prétendent que la résurrection a déjà eu lieu.

Un portrait percutant du faux enseignant

Paul fait un portrait percutant du faux enseignant , celui qui enseigne de fausses doctrines
Paul le définit comme un malade intellectuel, il a l’intelligence faussée. En fait, c’est un ignorant bouffi d’orgueil. Il se complait en disputes creuses et sans fin sur les mots. Il perd contact avec la vérité

il est enflé d’orgueil, il ne sait rien; il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions d’hommes corrompus d’entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain. 1 Timothée 6.4-5

Les faux enseignants ne sont pas intelligents car au fond, ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni les sujets sur lesquels ils se montrent si sûrs d’eux-mêmes. 1 Timothée 1.7

A force de vouloir faire admirer leur prétendue connaissance (1 Timothée 6.20), et d’en tirer profit financièrement, ils se détournent de la foi (1 Timothée 6.21). Ils entraînent toute une suite avec eux. Ils renversent la foi de quelques uns (2 Timothée 2.18)

 Ce qui les a fait dévier: l’orgueil et l’appât du gain

L’orgueil d’abord

Celui de la position sociale, de la notoriété religieuse. A Éphèse, les Juifs étaient nombreux dans la haute société. Ils pouvaient briller devant des gens ignorants ou peu instruits. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois

L’appât du gain

croyant que la piété est une source de gain (1 Timothée 6. 5b)

Paul trouve normal qu’un responsable d’Église soit soutenu financièrement par la communauté (1 Timothée 5: 17-18).
Il n’accepte pas que l’annonce de la Parole soit un moyen de se faire de l’argent (1 Timothée 6.5). Les leçons particulières des faux enseignants données dans chaque maison sont loin d’être gratuites.

Leurs méthodes

Des leçons particulières très bien payées

Pour éviter d’être contrôlés par l’Eglise, ils s’introduisent dans les maisons pour donner des leçons particulières très bien payées. Ainsi ils perturbent les familles.

En se parant du titre de docteurs de la loi sans être à la hauteur de leur ambition

Ils forment leurs petites Églises personnelles en se faisant appeler docteurs de la loi connaisseurs et spécialistes.

En fait ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment. (1 Timothée 1.7)

Le jeu cruel de la concurrence

Quand plusieurs de ces « docteurs » se trouvent confrontés, la jalousie éclate au grand jour. Chacun est pour l’autre un concurrent à abattre parce qu’il lui fait de l’ombre et lui « pique » sa clientèle donc sa source de gain.

Tous les moyens sont bons :

  • discussions interminables,
  • diatribes, c’est à dire conflits en paroles qui se répètent ou se prolongent. Cela provoque de l’irritation et des friction
  • logomachie qui consiste à discutailler sur de petites différences entre les mots, à parler plus fort et plus vite que les autres
  • dénigrements réciproques et soupçons malveillants.(1 Timothée 6.4)

Et de nos jours : comment devenir riche ?

Les 11 et 12 mai 2013 à Rouen, Benny Hinn, du mouvement Word and Faith, connu aussi sous le nom de 3e vague, demandait aux gens de répéter : « Dieu fait de moi un millionnaire, Dieu fait de moi un millionnaire ». Mais pour arriver à cette « bénédiction » (entre « » note du rédacteur), il faut semer, mettre de l’argent dans une enveloppe pour l’œuvre. Et prétendent-ils, Dieu le rendra au centuple.
« J’espère que vous n’allez pas demander une enveloppe pour donner 10 euros… pour donner 50 euros… Donnez au moins 100 euros ».

Cette application des principes de l’Evangile de prospérité est scandaleuse. C’est ré particulièrement révoltant dans les pays pauvres d’Amérique latine, dAsie et d’Afrique. Les gens se démunissent du nécessaire.

Celui qui reçoit au centuple et s’enrichit indument, c’est en réalité seulement le prédicateur. C’est celui qui lance toute l’affaire, celui qui est au sommet de la pyramide. Il reçoit l’ensemble des collectes et s’en attribue la plus grande partie… voitures de luxe, jets privés etc.

Une drôle de manière de se croire appelé par Dieu

Un membre d’une Église dit un jour à son pasteur : « Je veux faire des prédications ».
Le pasteur ne répond pas tout de suite, il lui faut réfléchir.
Par la suite, la personne en question profère des menaces,  crée un nouveau groupe avec des personnes détachées de l’ancienne Église. Le voilà devenu  pasteur/gourou auto proclamé.

Les activités des faux enseignants

D’abord ils complètent l’enseignement de la Parole

Les faux enseignants commencent d’abord par ajouter leurs idées à l’enseignement de la Bible. Il faut la rendre attrayante, disent-ils pour les gens venus du paganisme grec.

Ainsi on interprète allégoriquement des passages de l’Ancien Testament (Philon d’Alexandrie). On révise les généalogies juives en ajoutant des héros grecs aux patriarches hébreux. D’après un historien juif (Malchus), une petite-fille d’Abraham, (Aphra cherchez-la dans la Bible !!!) serait devenue femme d’Hercule. On invente les histoires les plus rocambolesques pour servir d’illustration. (Livre des Jubilés dans les Récits intertestamentaires).

Paul recommande de ne pas s’attacher à des fables et des généalogies sans fin  (1 Timothée 1.4)

Ensuite ils dénaturent l’enseignement de la Parole par une philosophie dualiste, une connaissance spéciale présentée comme un plus

La philosophie dualiste, gnostique d’origine grecque considère l’esprit, le monde des idées, comme bon. Elle méprise le monde des sens, la matière est mauvaise et méprisable.
Cette philosophie recommande donc soit de réprimer les besoins physiques normaux et légitimes soit de les laisser se défouler sans frein.

Dans le premier cas des prescriptions légalistes à propos de la nourriture, du mariage et de la sexualité ont trouvé des promoteurs et des adeptes de l’Antiquité à nos jours.

Ils prescrivent de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés. 1Timothée 4.3

On trouve des exemples dans Colossiens 2.20 ‘ne touche pas, ne prends pas… ‘
Ou alors c’est le désordre sexuel cité dans 1 Corinthiens 5.

Des recommandations particulières bien sûr présentées comme un « plus ».

On recommande une connaissance spéciale, une gnose qui va améliorer la qualité de la relation avec Dieu. Cette connaissance spéciale va faire évoluer l’âme dans les sphères supérieures en la débarrassant des contraintes inférieures, matérielles.

Mais un « plus » qui éloigne du Christ

Ce n’est pas un « plus » inoffensif. Au contraire, c’est bien s’éloigner de la vérité fondamentale.

Jésus-Christ est suffisant pour le salut. Il n’y a rien à rajouter, ni lois, ni interdictions humaines au salut par la foi seule. S’éloigner de ce centre de gravité fait diverger vers des erreurs et parfois vers des énormités théologiques et morales. Ergoter sur des détails conduit à oublier l’essentiel.

Dualisme d’aujourd’hui

Le mouvement Word and Faith a des accents dualistes.
Son promoteur Kenyon était influencé par une secte, la Science chrétienne de Mary Baker Eddy. Kenyon sépare la connaissance de la révélation et la connaissance des sens. Selon son enseignement la connaissance de la révélation vient de l’esprit de Dieu, elle est supérieure. La connaissance des sens vient du monde, elle est inférieure, limitée à l’environnement physique. Elle handicape le développement de la première.

Une autre énormité : la connaissance de la révélation serait venue seulement avec les écrits de Paul. Pierre et Jean ne connaissaient pas tous les détails de la vie éternelle.

Une interprétation déviante de la résurrection

Hyménée a été exclu de l’Église (1 Timothée 1.20). Avec Philète, il prétend que la résurrection a déjà eu lieu et il détourne des gens de la foi (2 Timothée 2.17-18).

A propos de résurrection, il faut se reporter à 1 Corinthiens 15. Paul développe une argumentation détaillée contre ceux qui disent qu’il n’y pas de résurrection des morts (1 Cor 15. 12 ss)

Confusion entre conversion et résurrection

Pour les hérétiques d’Éphèse, c’est un peu différent. Ils confondaient la conversion et la résurrection. Pour eux, la résurrection avait déjà eu lieu. On trouve une trace, peut-être le point de départ de la déviation à Corinthe, dans le reproche fait par Paul à des Corinthiens enflés d’orgueil. 1 Corinthiens  4.6

Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner. Et puissiez -vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous ! 1Corinthiens 4.8

Il y avait probablement une mauvaise compréhension de l’enseignement de Paul. En fait les chrétiens convertis ont été ressuscités avec le Christ (Romains 6.8-9), ils partagent son règne glorieux dans les lieux célestes (Éphésiens 2.6 ; Colossiens 2.12). La promesse de « régner avec Christ » prendra effet à la fin des temps, pas avant.

Les faux docteurs prétendent que le chrétien expérimente déjà tout de suite les bienfaits promis à la résurrection : « Déjà …vous avez commencé à régner »

Pour cette déviation, la vie du monde à venir, c’est pour aujourd’hui. Les réalités du monde physique, maladies, mort, pauvreté, on les ignore…

Des petits dieux toujours riches et bien portants. Mais…

Selon l’enseignement de Word and Faith, l’homme avait une nature divine, car il a été créé comme dieu de la terre. A la chute, il a reçu la nature pécheresse du diable, il est devenu comme Satan. A la conversion, il regagne les attributs de sa divinité, il doit donc être « toujours riche et bien portant »

Tilton « Vous êtes des créatures divines, vous êtes des dieux »
Autre affirmation : « La prospérité matérielle est la volonté de Dieu pour tous les croyants »

Une manière spéciale de comprendre Marc 10.30 : « Donnez une maison et recevez une centaine de maisons ou une maison d’une valeur de cent fois autant. Donnez un avion et recevez une centaine de fois la valeur de l’avion. Donnez une voiture et le retour serait vous fournir une vie entière avec des voitures. En bref Marc 10:30 est un très bon deal » (G Copeland)

Et si un agriculteur donne une vache, il en recevra donc cent d’un coup. Que va-t-il en faire ?

Paul : une vie chrétienne entre le « déjà », et le » pas encore »

Paul dénonce cette interprétation mensongère : c’est vrai, le chrétien est déjà sauvé, mais il n’est pas encore au ciel.

Entre les deux,  le « déjà » et le « pas encore » il s’agit de vivre la vie chrétienne dans une bonne perspective, avec fidélité et endurance

Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; 12 si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera; 13 si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même (2 Timothée 2. 11-13)

 II. Combattre de quelle manière ?

Il faut parfois prendre du recul pour réfléchir et prier

Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses  (1 Timothée 6.11)

Ne pas se mêler automatiquement de toutes les querelles mais réfléchir avant d’intervenir

Intervenir dans une dispute de mots, où tout s’envenime, essayer de glisser un mot entre des paroles si violentes que personne ne s’entend plus, c’est comme « saisir un chien par les oreilles. Ainsi est un passant qui s’irrite pour une querelle où il n’a que faire. (Proverbes 26:17)

Ces discussions interminables sont parties d’une base fausse, c’est à dire d’un autre Evangile, d’un enseignement éloigné de la vérité. Timothée se gardera d’intervenir directement dans ces controverses. Elles ne servent à rien sinon à perturber l’Église.

Cela ne veut pas dire qu’il ferme les yeux. Il se réserve le droit de réfléchir, de prier. Il pourra ainsi recevoir la direction de Dieu. Il pourra agir par son enseignement, ensuite, si nécessaire par une action disciplinaire dans l’Église.

Se distinguer des faux enseignants en prenant une position saine sur l’argent

C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement (1 Timothée 6.6)

Un chrétien fidèle n’est pas automatiquement à l’aise du point de vue matériel. Il est vrai que Dieu a promis de ne pas nous laisser manquer du nécessaire (Matthieu 6:25-34). Mais il se sert aussi des besoins matériels pour exercer notre foi. Il nous a avertis du danger de perdition que les richesses peuvent provoquer pour celui qui en a beaucoup (Matthieu 19:23).

On ne devient pas chrétien pour devenir riche. On devient chrétien par amour du Seigneur, pour le glorifier comme son Créateur, son Dieu et son Seigneur. La vie chrétienne consiste à le servir selon sa volonté, peut-être même dans la pauvreté. Ni Jésus ni Paul n’étaient « prospères » et ils ne cherchaient pas à le devenir.

Eviter les mauvais combats

les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science. 1 Timothée 6.20

Cela consiste à refuser de mettre au premier plan des particularités qui passent avant Jésus-Christ le point central de la foi.

Pour certains, ce sont des restrictions alimentaires (pas de vin, de café, de thé), pour d’autres les hommes doivent porter la barbe (lu dans une revue chrétienne, il y a quelques années), d’autres débattent sur le style ou l’ordre du culte…

 Le bon combat, le combat utile dans l’existence d’un chrétien c’est le témoignage rendu à Jésus-Christ

Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. (1 Timothée 6.12)

Il s’agit de la proclamation faite en public par Timothée lors de son baptême : Jésus-Christ est Seigneur. Ce n’est pas l’empereur romain qui est Seigneur.

En suivant l’exemple du Christ devant Pilate

C’est un témoignage à l’exemple de Jésus-Christ lui-même. Il a proclamé sa royauté devant Pilate, le représentant du pouvoir absolu romain

Mon royaume n’est pas de ce monde … je suis roi. Jean 18: 36-37.

C’était une proclamation dangereuse. L’approuver a coûté la vie à beaucoup de chrétiens, au 1e siècle, dans les siècles suivants et aujourd’hui encore dans certains pays.

Dans les années 40, des chrétiens allemands de l’Église confessante se sont opposés à Adolf Hitler. Dietrich Bonhoeffer, Karl Barth, et Martin Niemöller ont fait une «bonne confession» du Christ. Cela leur a coûté leur emploi, leur liberté, et pour Bonhoeffer sa vie.
Selon le livre de Bonhoeffer «Vivre en disciple : Le prix de la grâce», la vie de disciple peut coûter cher. Il n’y a pas de grâce à bon marché, elle a coûté  à Jésus-Christ sa vie.

 III. Combattre dans quelle intention

Garder ce qui lui a été confié

O Timothée, garde le dépôt.(1 Timothée 6.20)

Vincent de Lérins, écrivait au Ve siècle :

Qu’entend-on par le dépôt? Ce qui t’a été confié, pas ce qui est inventé par toi; ce que tu as reçu, non pas ce que tu as imaginé … Une chose apportée à toi, qui n’est pas sortie de toi; où tu ne doit pas être un auteur, mais un gardien; pas un leader mais un suiveur. Garde le depôt.

La bonne nouvelle de Jésus-Christ, résumée ainsi

Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire.. 1 Timothée 3.16

Ce dépôt, cette bonne nouvelle a été confiée à Paul (2 Timothée 1.12). Paul a transmis à Timothée le bien précieux qui lui a été confié. (2 Timothée 1.14).

Le transmettre fidèlement

Timothée est invité à transmettre correctement la parole de vérité

Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité (2 Timothée 2.15)
…à résister à des enseignements attrayants qui sont en réalité trompeurs et destructeurs.

Conclusion

Personne n’est libre de modifier l’Evangile pour plaire à d’éventuels adhérents. Nous gardons toute notre liberté face à la dernière prise de position à la mode, comme ce qui s’est décidé dernièrement sur le mariage en France.

Les adhérents arrivent dans l’Église quand ça leur plaît, ils s’en vont quand ça ne leur convient plus. Les vrais convertis restent. Ils sont fidèles à Jésus-Christ et à son enseignement et progressent dans la vie chrétienne.

Les déviations qui viennent d’être citées n’ont pas seulement sévi dans les premiers temps de l’Église. On les retrouve aujourd’hui multipliées et amplifiées par les médias. Ce n’est pas le message simple mais profond de l’Evangile qui intéresse, mais l’exceptionnel, le grand rassemblement de milliers de personnes avec des orateurs ou oratrices en vue.

Ainsi, on annoncera, par exemple, la venue dans une capitale ou une grande ville d’un prédicateur à la mode qui promettra guérison et richesse à coup sûr… Même si l’éloignement ou le prix du voyage peuvent être dissuasifs, ces manifestations sont souvent à la première ligne dans des moteurs de recherche Internet.
Les ouvrages déviants sont présents aussi dans des maisons d’édition chrétienne non liées aux mouvements sectaires. Il faut donc faire le tri et avertir. Et surtout remettre au centre la bonne nouvelle de l’Evangile
Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. (1 Corinthiens 2.2)

Offrons un témoignage de vie digne de confiance qui donne envie d’en savoir plus, mais sans franchir les limites.

C.Streng

Se recentrer sur l’essentiel : le Christ, (ses souffrances, sa résurrection)

Se recentrer sur l’essentiel : le Christ, ses souffrances, sa résurrection

Se recentrer sur l’essentiel, c’est à dire le Christ, la puissance de sa résurrection, la communion à ses souffrances.

Ainsi je connaîtrai Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort.  Philippiens 3.10.

C’est l’expérience de l’apôtre Paul. Rattrapé par Dieu au moment-clé,  il lui a laissé recentrer toute sa vie sur le Christ souffrant et ressuscité.

Le verset dans son contexte

Pourtant, moi-même je pourrais mettre ma confiance dans ma condition. Si quelqu’un croit pouvoir se confier dans sa condition, je le peux plus encore.


J’ai été circoncis le huitième jour, je suis issu du peuple d’Israël, de la tribu de Benjamin, hébreu né d’Hébreux. En ce qui concerne la loi, j’étais pharisien. Du point de vue du zèle, j’étais persécuteur de l’Eglise. Par rapport à la justice de la loi, j’étais irréprochable.

Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause de Christ.
Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur.

A cause de lui je me suis laissé dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ  et d’être trouvé en lui non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi.

Ainsi je connaîtrai Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort  pour parvenir, d’une manière ou d’une autre, à la résurrection des morts. Philippiens 3.4-11

L’essentiel mais lequel ?

Facile à dire, mais pour se recentrer sur l’essentiel, il faut découvrir en quoi il consiste. Le but que l’on vise, ce qu’on veut atteindre, est-ce le vrai, le bon, ou conduit-il à une impasse ?  est-ce quelque chose d’inintéressant, d’inutile ou même de dangereux ?

Beaucoup d’argent pour satisfaire toutes les envies, quelques pièces pour finir le mois ?
Sport extrême ou « supporter » devant la télé ?
Hautes fonctions politiques, ou existence sans vagues ?
Indépendance assumée ou famille avec des responsabilités, des joies et des difficultés ?
Pâques, chasse aux œufs ou Pâques, résurrection du Christ ?
Moi au centre du monde ou Dieu qui règne en moi ?

L’essentiel, la réussite pour Saul de Tarse?

Un beau point de départ

Apôtre Paul. Mosaïque de l’Eglise byzantine Saint-Sauveur-in-Chora à Istanboul

Il était Juif, membre du peuple choisi par Dieu. Il était né dans la tribu de Benjamin, une tribu restée fidèle comme celle de Juda au Temple de Jérusalem. Pas devenue idolâtre comme les 10 autres tribus. (Philippiens 3.5)

Un parcours sans faute

Saul était fidèle à la loi de l’Ancien Testament, telle que la comprenaient les pharisiens.
Face à la justice de la loi, (aux exigences de la loi), j’étais irréprochable Philippiens 3.6

Pas tout à fait

Irréprochable ? Mais si zélé pour cette loi devenue le centre de sa vie qu’il se chargea lui-même de la défendre.
Pas avec des arguments comme ceux que lui avait enseignés son maître Gamaliel (Actes 22.3) mais avec des mandats d’arrêt.

Du point de vue du zèle, j’étais persécuteur de l’Eglise  Philippiens 3.6

Remarquons le bien : c’est lui a pris les devants.

Il demanda aux autorités juives des lettres l’autorisant à arrêter les nouveaux convertis
Il s’attaqua donc à ceux qui avaient mis leur confiance dans le Christ ressuscité.
Il chercha à détruire l’Eglise chrétienne à ses débuts.

C’était devenu sa raison de vivre,  menacer et tuer les disciples du Seigneur  (Actes 9.1), les arrêter, les amener à Jérusalem pour les faire condamner (9.2).

Le rapprochement entre zèle religieux et persécution n’est pas dû au hasard. Quand Dieu n’est pas à la première place, quand un mouvement humain, si religieux soit-il, met au centre les réalisations et les efforts de l’homme, il y a risque de conflits de valeurs donc tentation de persécuter.

Brusquement recentré

Mais Dieu avait décidé de le réorienter, de le recentrer sur un nouvel essentiel.

Une lumière éblouissante, éjecté du cheval….dans la poussière, aveugle, les yeux bouchés par les écailles de ses certitudes à lui, son assurance de pharisien fidèle, son bon droit de mandataire, d’agent de la religion officielle contre ce mouvement d’erreur.

Eh bien non, Saul, tu te trompes. Tu crois servir Dieu en poursuivant mes disciples mais c’est moi, Jésus, que tu persécutes. Actes 9.5

La suite, c’est la rencontre avec Ananias. Les écailles tombent, une nouvelle manière de voir, une nouvelle orientation donnée cette fois par Dieu lui-même, pas par les traditions d’une religion, une nouvelle feuille de route

J’ai choisi cet homme pour me servir  auprès des nations étrangères et des Juifs Actes 9.15
Je lui montrerai moi-même tout ce qu’il devra souffrir pour moi Actes 9.16.

Là Dieu est vraiment au centre.

Saul a bien compris. Il lui a laissé le gouvernail
Et Paul va passer tout le reste de sa vie au service du Seigneur, un vrai service centré sur le vrai essentiel, le service du Christ crucifié et ressuscité.

Assumer le passé pour repartir

Sa persécution de l’Église. Il en a honte. Il ne l’oubliera jamais, il l’assume sans se défausser, sans accuser les autres, les circonstances.

En effet, je suis le plus petit des apôtres et je ne mérite même pas d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu 1 Corinthiens 15.9

Mais l’essentiel pour lui, c’est de repartir. Affirmer la grâce de Dieu, son pardon, la direction nouvelle donnée à sa vie : devenir un fidèle serviteur de Dieu et de l’Église du Christ, en construction.

Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été sans résultat. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu [qui est] avec moi. 1 Corinthiens 15.10

Le grand ménage

Tout en progressant dans sa connaissance du Christ, Paul a fait le grand ménage de ses convictions : déblayer le terrain de ses ordures pour faire place nette.

Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ. Philippiens 3.7-8

Mettre en lumière

Quand la lumière vive du soleil entre dans une pièce, on voit nettement la poussière qu’on ne remarquait pas dans l’ombre.

Faire le tri

Quand on se prépare à déménager, on a du mal à imaginer le nombre de choses à trier et à déblayer,  Mais il faut faire un choix :, jeter, donner, retenir l’essentiel

Quand le Christ entre dans une vie, celle de Paul, la nôtre aussi, il faut aussi faire le tri. Et si on confie à Dieu ce tri, dans la réflexion et la prière, pas mal de choses se classent d’elles-mêmes : à mettre dans les déchets.

Évidemment, certains péchés ou mauvaises habitudes d’avant la conversion pratiqués ou caressés dans l’imagination (émissions télé, sites internet).

Plus difficile à classer dans la colonne « perte «
Pas le « pédigrée », mais la valeur qu’on lui attache

Juif, pharisien, zélé pour la loi… d’une famille évangélique connue, d’une lignée de pasteurs … , fils ou fille de missionnaires…

Pas les réalisations personnelles, elles ont permis d’avancer dans la vie, mais l’importance qu’on leur donne, en se comparant aux autres, en les faisant remarquer.

Il suffit de regarder, d’écouter les déclarations des candidats aux élections
« Moi..je… ceci… cela…

Que reste-il encore à déblayer ?

Déblayons aussi notre bonne volonté, nos efforts, nos méthodes à nous pour nous approcher de Dieu.

Avant de pouvoir s’orienter vers une nouvelle vie, un peu de comptabilité

Dans la colonne « perte », les efforts religieux
Dans la colonne « profit », la foi en Jésus Christ seul

Un concentré de la justification par la foi.

Afin de gagner Christ et d’être trouvé en lui non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. Philippiens 3.9

A cause du péché, il y a rupture de la relation entre Dieu et nous.

Impossible de la rétablir nous-mêmes malgré tous les efforts. Nous sommes tous incapables de respecter la loi dans tous ses détails comme Dieu le demande. Quand on réussit d’un côté, on rate de l’autre et tout est à refaire.

De fait, la personne qui obéit à toute la loi, mais qui pèche contre un seul commandement, est en faute vis-à-vis de l’ensemble. Jacques 2.10

La loi sert à rendre conscient du péché. Comme l’arbitre qui distribue les cartons rouges. Mais elle ne donne pas de solution véritable contre le péché.

Carton rouge, « suspendu », séparé de Dieu.

Dieu prend l’initiative de rétablir la relation.

Jésus Christ, Dieu le Fils, est mort sur la croix. Il a payé à la place des humains le prix du péché, c’est à dire la mort.
Il est ressuscité. C’est la preuve de sa victoire sur le péché. C’est le seul moyen donné par Dieu pour que le pécheur qui se repent soit déclaré juste

En effet, Dieu était en Christ: il réconciliait le monde avec lui-même en ne chargeant pas les hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation 2 Corinthiens 5.19

Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous afin qu’en lui, nous devenions justice de Dieu. 2 Corinthiens 5.21

Au moment de la mort, inutile de se présenter devant Dieu le juge avec la justice gagnée en respectant la loi. En fait on n’arrive pas vraiment à la respecter
Mais seulement avec la justice de Dieu donnée par la foi en Christ

Le Christ crucifié et ressuscité au centre de la prédication de Paul

C’est l’axe central de sa prédication.. Il le fait toujours valoir face à ceux qui essaient d’imposer une autre et prétendue meilleure façon de servir Dieu – un autre Evangile.

Face aux judaïsants : ils enseignaient aux nouveau convertis qu’ils pouvaient atteindre la perfection devant Dieu en étant circoncis et en suivant tous les préceptes de la loi

Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus Christ et Jésus Christ crucifié. 1 Corinthiens 2.2

O Galates, dépourvus de sens ! Qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus Christ a été peint comme crucifié. Galates 3.1

Face aussi à la gnose, « la connaissance », du monde grec et romain, la recherche d’informations religieuses et philosophiques privilégiées, hors de la portée du commun des mortels, pour atteindre soi-disant les plus hauts niveaux de spiritualité

Au centre de la vraie connaissance, une vie orientée sur l’essentiel

Connaître le Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances  Philippiens 3.10

Connaître le Christ : pas seulement comme un personnage historique, en lisant le récit de sa vie. Pas de manière seulement humaine.

Ainsi, désormais, nous ne percevons plus personne de manière humaine; et si nous avons connu Christ de manière purement humaine, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. 2 Corinthiens 5.16

Profondément, personnellement, comme le Seigneur vivant, ressuscité

Le connaître dans la puissance de sa résurrection et en même temps dans la communion de ses souffrances

En expérimentant dans la transformation de nos vies la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances

Puissance de la résurrection et communion des souffrances sont liées. Un seul article pour les deux dans l’original grec. Le Christ les a vécues toutes les deux. On ne peut les séparer, choisir l’une et pas l’autre.

La puissance de la résurrection, c’est la puissance de Dieu qui a ressuscité Jésus de la mort le matin de Pâques

Cette puissance, il l’a déployée en Christ quand il l’a ressuscité et l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes. Ephésiens 1.20

Paul désire la puissance de résurrection. Pas pour devenir lui-même puissant. Mais pour être rendu conforme à la volonté de Dieu, en accord avec la volonté de Dieu dans sa vie.
Cette puissance spirituelle commence à la conversion.

Elle continue à agir de manière progressive dans la vie physique, morale et spirituelle dans le combat contre le péché au cours de la sanctification.

Elle transforme peu à peu à l’image du Christ

Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire comme par le Seigneur, l’Esprit. 2 Corinthiens 3.18

Jusqu’à la transformation de nos corps mortels en corps glorieux

Il (Dieu) transformera notre corps de misère pour le rendre conforme à son corps glorieux par le pouvoir qu’il a de tout soumettre à son autorité. Philippiens 3.21

Quand Christ, notre vie, apparaîtra, alors vous apparaîtrez aussi avec lui dans la gloire. Colossiens 3.4

Pas de puissance de résurrection sans communion aux souffrances du Christ.

les souffrances du Christ

Lui, le Christ a vécu les deux. Ce sont les phases d’une même expérience

Il ne s’agit pas de mourir sur la croix comme le Christ rédempteur, pour expier les péchés du monde. Lui seul le pouvait, puisqu’il était à la fois Dieu et homme, sans péché.

Une mort au péché et à soi-même

La communion avec Christ dans ses souffrances et sa mort, c’est une prise de conscience spirituelle, une lutte contre le péché, une mort au péché et à soi-même dans la vie quotidienne.

Christ est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes; maintenant qu’il est vivant, c’est pour Dieu qu’il vit. De la même manière, vous aussi, considérez-vous comme morts pour le péché et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ [notre Seigneur]. Romains 6.10-11

Une souffrance pour la cause du Christ

C’est aussi une souffrance à cause du Christ, une souffrance pour le bien des autres, une souffrance parce qu’on avertit et que ce n’est pas accepté.

Paul l’a vécue et soufferte de plusieurs manières :

– certains Juifs s’opposaient brutalement à la proclamation de l’Évangile,
– d’autres venaient dans les Églises pour perturber les chrétiens avec un autre Évangile
– certains chrétiens (à Corinthe) se conduisaient d’une manière indigne, pire que les païens.

Il le résume ainsi

Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous et je supplée dans ma vie à ce qui manque aux peines infligées à Christ pour son corps, c’est-à-dire l’Église. Colossiens 1.24

C’est l’avertissement que Jésus donnait à ses disciples :

Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: ‘Le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur.’ S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. Jean 15.20

Réflexion à poursuivre et à s’approprier

De nos jours, en Occident, la persécution est assez légère : railleries, une certaine mise à l’écart de la société, des refus pas toujours justifiés de locaux pour le culte ou pour des réunions.

Mais ailleurs et récemment, des chrétiens sont morts en martyrs. Pensons aux coptes d’Égypte massacrés récemment et aux chrétiens d’Orient persécutés à mort.
N’oublions pas non plus les martyrs protestants du 16e s. en Europe. Ils sont morts parce qu’ils suivaient le Seigneur, ils conformaient toute leur vie à son appel.

Dans les pays d’Occident encore relativement protégés, les chrétiens ne se sentent pas prêts (et moi non plus) au martyre, à la communion aux souffrances du Christ en devenant conforme à lui dans sa mort.

Quant à la puissance de la résurrection, il ne faudrait pas se tromper à son sujet. Cette puissance appartient au  Seigneur. C’est une arme qu’il  accorde au chrétien pour le combat spirituel, pour la lutte contre les mauvais esprits dans les lieux célestes.

Contrairement à ce que  prétendent certains mouvements chrétiens, et les paroles de certains chants,  ce n’est pas l’arme absolue dont l’homme pourrait disposer, sans limites et à sa guise  contre ses adversaires ici, sur terre.

Car nous n’avons pas à lutter contre des êtres humains, mais contre les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, les pouvoirs et les maîtres de ce monde obscur. Ephésiens 6.12

Ce que le Seigneur demande de nous :

Si ce n’est pas encore fait, tournons nous vers Jésus dans la repentance.

Il est mort sur la croix à cause de nos péchés. La justice qu’il a reçue de Dieu par la résurrection est la seule qui sauve, qui justifie. Et il nous la donne gratuitement

Si nous sommes chrétiens, avançons dans la sanctification.

Si nous participons aux souffrances et à la mort du Christ, par la lutte contre le péché, la mort au péché, par une vie humble de service comme la sienne sur terre, Dieu exercera dans nos vies, dans l’Église, corps du Christ, sa puissance de résurrection.

C.Streng