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Jacob et l’ange : la minute de vérité

Jacob et l’ange

Voici la minute de vérité pour Jacob, après un passé parfois trouble et face à un présent menaçant.

Seul sur une longue route

Un torrent serpente dans une région montagneuse à la frontière est du pays de Canaan. Un homme seul dans la nuit, seul avec lui-même, seul avec ses pensées, ses souvenirs, son angoisse.

Désert de Padam-Aram

Une longue route depuis la région de Paddan Aram, en Mésopotamie du nord, au nord est de la Turquie actuelle

2 femmes, – la plus jeune en attente d’enfant, avec leur 2 servantes, 11 fils et des filles, des serviteurs et un grand, grand  troupeau qui s’étire le long du chemin.

Retour au pays natal

Dieu l’a ordonné. Et il a  déjà donné auparavant deux indices de sa sollicitude

Retourne au pays de tes pères, auprès de ta parenté, et je serai avec toi… Gn 31.3
Je suis le Dieu de Béthel, … où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève toi, quitte ce pays et retourne dans ton pays natal. »
(Gn 31.13)

Mais aussi fuite, à la sauvette.

L’employé, lésé dans sa qualification et son salaire est parti avec les outils de production. Il a emmené avec lui le personnel le plus compétent et les filles du patron pendant que celui-ci avait le dos tourné. Bref, comme on le dit parfois, il est parti avec les chèvres, le lait des chèvres et les mains des bergères….

De qui peut-il bien s’agir ?

C’est bien lui Jacob ( IAKOB) le trompeur

le rusé, debout au bord du Jabbok (IABBOK) le torrent sinueux, qui serpente. L’hébreu aime faire réfléchir avec les jeux de mots construits sur des sonorités.

Jacob le pas droit, le pas franc. Il a toujours serpenté, louvoyé, avec ses solutions à lui pour se tirer d’affaire.Tant pis pour Laban, son oncle et beau–père. Il n’aurait pas dû l’escroquer comme ça.
Le contrat d’embauche : 7 ans pour les beaux yeux de Rachel…Seulement c’est Léa qu’il découvre dans son lit, le lendemain matin de la noce… Contrat renouvelé, 14 ans pour les deux filles, mais à quel prix : querelles, jalousies.

Un gros problème…Mais Dieu est présent

Laban, le beau-père et ex-employeur  le rattrape dans les collines, à l’est du Jourdain. Jacob a quand même toujours de la répartie. « Tu m’as roulé, je t’ai roulé ». Les deux compères sont faits pour s’entendre. Jouer des sales tours est une affaire de famille.

Jacob est sûr de son bon droit. Comprend-il le nouvel indice ? Si tu te tires de ce mauvais pas souligne Laban, c’est bien parce que Dieu m’a parlé en rêve :

Garde-toi de dire quoi que ce soit à Jacob, ni en bien ni en mal (Genèse 31. 24-29)

Laban était le problème. Laban est reparti en paix. Pas Jacob.

Jacob reçoit encore un nouvel indice de la protection de Dieu :

Il rencontre deux anges à Mahanaïm (les deux camps) Gen 32.2-3

Pourtant Jacob tremble devant la plus grosse échéance.

Il faut affronter l’escroquerie gigantesque, son escroquerie à lui !

Jacob le trompeur, né avec dans la main le talon d’Esaü :
« essaie un peu de courir plus vite que moi et je te bloque »

Le récit est bien connu. Jacob a subtilisé le droit d’ainesse, avec une soupe aux lentilles. Il a grugé son vieux père aveugle avec la complicité de sa mère. La bénédiction patriarcale, il l’a bien eue, mais de quelle façon ?

Esaü fou de rage veut l’occire, sa mère affolée cherche des solutions.
File chez mon frère et reste là-bas quelques mois, en attendant que ça se calme.

Il est arrivé chez oncle Laban, les habits sur le dos, le bâton à la main. Plus d’héritage. Plus rien !

20 ans ont passé. Est ce qu’« il » s’est calmé ?  Non !

L’esquive

Quelques domestiques envoyés chez Esaü à Séïr testent le terrain.

Comment mettre toutes les chances du côté de Jacob ? Comment amadouer Esaü ?

Observons un peu les sous entendus de Genèse 32.4-5

Ton serviteur Jacob… Mon Seigneur Esaü ! / oublie que je t’ai piqué ta place d’aîné…

Je reviens au pays … avec beaucoup de bétail / je suis riche, n’aie pas peur, j’en ai largement assez, je ne te réclame rien.

Le calcul ne marche pas. L’escroquerie est restée en travers du gosier d’Esaü.

Un comité d’accueil musclé de 400 hommes marche à sa rencontre (32.7)

Frayeur, angoisse : que faire ? En sauver le maximum ! Calcul. Divisons-nous, pendant qu’Esaü s’occupe des uns , les autres pourront se sauver. Peut-être !

  On récolte ce qu’on a semé…On paie l’échéance…

Prière de la peur, appel au secours de l’angoisse

« délivre moi de mon frère Esaü, car j’ai peur qu’il vienne me tuer, sans épargner ni mère, ni enfant ». (32.11)

Prière du désespoir face aux conséquences inévitables de nos négligences, de nos péchés.

Les multiples crédits ont détruit le budget. L’huissier est à la porte : payez ou je saisis les meubles ! On a mangé et bu toujours au dessus de la limite… Et c’est la maladie…grave, l’hôpital…ou pire.  Ici, c’est une question de vie ou de mort.

La peur donne des ailes… vers le ciel

Si la peur ne pousse pas à la révolte ou à la lâcheté, la peur fait au moins prier. Délivre-moi, j’ai peur… Gn 32.12

Elle fait se rappeler les bienfaits de Dieu : les faveurs que tu as témoignées avec tant de fidélité Gn 32.11

Espérer dans les promesses de Dieu :  Tu m’as dit je te ferai du bien Gn 32.10

Et voici l’idée géniale.. plutôt le calcul tout humain

Apaiser le frère courroucé par un cadeau royal.. ..

cadeau n° 1… cadeau n° 2 …cadeau n° 3, …Esaü recevra un cadeau différent à peu près à chaque heure… De quoi impressionner !

Sa famille mise en sécurité clandestinement de l’autre côté du torrent/ frontière, Jacob est tout seul…

Esaü, voilà mon problème.

580 têtes de bétail habilement réparties.  Les cadeaux seraient-ils la solution ?

  Genèse 32.25-33

25 Jacob resta seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’à l’aube. Quand l’adversaire vit qu’il n’arrivait pas à vaincre Jacob, il lui porta un coup à l’articulation de la hanche qui se démit pendant qu’il luttait avec lui. Puis il dit à Jacob : – Laisse moi partir, car le jour se lève.
Mais Jacob répondit : – Je ne te laisserai pas aller avant que tu ne m’aies béni. – Quel est ton nom ? demanda l’homme. – Jacob, répondit il. – Désormais, reprit l’autre, tu ne t’appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu. Jacob l’interrogea : – S’il te plaît, fais moi connaître ton nom. – Pourquoi me demandes tu mon nom ? lui répondit il. Et il le bénit là. Jacob nomma ce lieu Péniel (La face de Dieu) car, dit il, j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve. Quand il eut passé le gué de Péniel, le soleil se leva. Jacob boitait de la hanche. C’est pourquoi, jusqu’à ce jour, les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse fixé à l’articulation de la hanche, car c’est là que Dieu avait frappé Jacob
.

Minute de vérité

Pas un bruit, à peine le murmure du torrent en bas… Obscurité complète.

Aïe : une masse d’au moins 100 kg vient de lui tomber dessus.

Esaü ! l’un de ses hommes, son ange, un démon… ! Minute de vérité !

Alors un homme lutta avec lui jusqu’à l’aube.

L’homme, au nom jamais prononcé et Jacob  (IAKOB) s’empoignent (IABAQ) se couvrant de poussière (ABAQ) au bord du torrent (IABBOK).

Toujours illustré par les jeux de mots en Be QKe. IAKOB au bord du IABBOK : sinuer,  serpenter,  tromper. C’est fini.  On s’empoigne (IABAQ) dans la poussière, (ABAQ). On fait face à la réalité.

Le bord du torrent, l’endroit de la lutte : Pas les rives herbeuses et douces des ruisseaux de nos montagnes. Mais des rochers et du sable siliceux qui égratignent le dos de celui qui est à terre.

Jacob se relève, il tient bon, il a encore de la ressource. Il glisse sur la roche, il se retient de justesse. Il s’arcboute, pousse l’autre de toutes ses forces…l’adversaire recule…

Ouou…ouille… aïe … ma jambe ! Un doigt à l’emboiture de la hanche, l’articulation a sauté.

Quand l’adversaire vit qu’il n’arrivait pas à vaincre Jacob, il lui porta un coup à l’articulation de la hanche qui se démit pendant qu’il luttait avec lui. (32.26)

Pantin désarticulé, Jacob glisse. Et pourtant il ne cède pas encore. Il ne lâche pas.

Il a compris qui est l’adversaire. Pas un homme, pas n’importe quel esprit ou ange.

Jacob a toujours fui quand il ne pouvait ni rouler, ni manœuvrer l’autre.

Ici, Dieu lui-même, sous forme de l’ange de l’Eternel, vient lui régler son compte. Il le pousse à bout, dans ses retranchements.

Difficile à imaginer : Dieu attaque quelqu’un par surprise.

Dieu se bat avec lui toute la nuit en se roulant dans la poussière. L’ange de l’éternel, la manifestation de la 2e personne de la Trinité, le Logos pas encore incarné en Jésus-Christ s’attaque à un homme. Il lui flanque des coups tellement physiques.

Dieu se roule avec Jacob dans la poussière

le spirituel n’est jamais détaché du réel. Dieu aime tellement cette poussière dont il a fait l’homme qu’il viendra lui-même s’incarner, devenir homme en Jésus-Christ. Il viendra vivre comme un homme, vivre les souffrances des hommes et mourir sur la croix pour nos péchés bien réels.

Jacob a compris. II a toujours lutté pour profiter des bénédictions mais en passant sur les autres, quitte à les faire souffrir.

Au moment de la plus grande douleur qui le jette à terre, quand toutes ses ressources sont anéanties, il s’accroche à son adversaire et le retient pour ne pas s’écrouler.

C’est la première étape : la crise

Dieu attire l’attention

Jacob, XXX, oui, toi,  tu ne peux pas gagner, tu t’épuises de plus en plus… Que vas tu faire maintenant ?

Dieu veut attirer son attention, notre attention.

On ne change pas, à moins d’être mal à l’aise, mal dans sa peau. On ne change pas tant qu’on ne se sent pas malheureux. On ne change pas avant de se trouver en pleine crise. C’est Dieu qui provoque la crise pour attirer l’attention.

La mère aigle secoue le nid de son jeune. Puis elle le fait tomber pour l’obliger à apprendre à voler – pour son bien .

Dieu agit ainsi dans nos vies. Il nous met dans une situation difficile si c’est nécessaire pour nous motiver. Il sait ce qui est le mieux pour nous et il veut que nous progressions. Il permet une crise, un problème, une irritation ou une frustration dans nos vies pour attirer notre attention. Cette crise est nécessaire. Quand la souffrance est plus forte que notre peur du changement, alors nous réfléchissons. La crise est la première étape du changement dans nos vies

La 2e étape, la persévérance

Laisse- moi partir, car le jour se lève.

l’Eternel retenu par les bras d’un homme blessé, l’Eternel qui ne peut ou ne veut pas se dégager mais demande de le laisser partir

– Je ne te laisserai pas aller avant que tu ne m’aies béni

Jacob a déjà été béni plusieurs fois. Mais ici, changement radical, c’est un abandon, une conversion.

Jacob  persévère dans sa situation difficile jusqu’à la bénédiction.
Blessé, épuisé – Mais engagé à 100% jusqu’à ce que Dieu le bénisse.

Dieu attire notre attention par une crise. Mais il ne donne pas toujours de solution rapide. Notre problème, nos soucis du moment résolus, c’est bien, mais pas encore satisfaisant. Dieu nous invite à entrer dans une véritable relation avec lui.

On rate les bénédictions de Dieu pour toute la vie, si on les limite à un tout petit moment de la vie. Mon problème est réglé. C’est tout ce que je demande. On entend parfois parler de personnes miraculeusement guéries d’une maladie grave ou incurable. Elles ont remercié Dieu pour ce miracle. Mais elles ne sont jamais allées plus loin….Le chemin avec Jésus était-il trop difficile ?

La troisième étape : la confession des péchés

Quel est ton nom ? Que signifie ton nom ? Qui es-tu vraiment ?

Jacob ; Oui c’est moi, le tricheur, le magouilleur, l’arriviste. Oui je l’avoue.

Toute vraie conversion exige la repentance, la reconnaissance de son péché. Jacob avoue ses faiblesses, ses fautes, ses péchés. Il est enfin honnête.

C’est un processus important. Dieu agit dans notre vie quand nous reconnaissons devant lui nos péchés, nos faiblesses et nos fautes. Quant à notre problème particulier, il nous faut souvent reconnaître notre part de responsabilité.

« Si nous confessons nos péchés, il (Dieu) est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et pour nous purifier de toute injustice » 1 Jean 1: 9

Mais ce n’est pas fini

Lutter avec Dieu et vaincre

Tu ne t’appelleras plus Jacob mais Israël  car tu as lutté  (sarita) avec Dieu et les hommes et tu as vaincu.

Israël, Dieu combat. Comment l’homme peut il lutter avec Dieu et l’emporter, vaincre  ?

Victoire possible seulement si Dieu s’approche de lui, se met à sa portée, se laisse attaquer en retenant sa force. Dieu aurait pu jeter Jacob à terre à la première seconde. Dieu agit avec grâce.

Victoire

La victoire de Jacob, c’est reconnaître l’échec de tous ses efforts, de tous ses calculs.

Comme le rappelle Osée, « Il lutta avec l’ange et il sortit vainqueur, il pleura et le supplia.» Osée 12.5

La victoire, c’est saisir Dieu, non comme un moyen de réaliser ses objectifs ou d’échapper à des difficultés. C’est saisir Dieu comme un trésor désiré pour lui-même et non pour ce qu’il accorde

Mais même s’il ne nous délivre pas… diront  les trois Hébreux au roi Nabuchodonosor… devant la fournaise.

Plus « donne moi –ci, empêche ci, fais réussir ça », mais  S’il te plaît, fais moi connaître ton nom ?

Jacob s’en doute bien. Agir avec une telle puissance et parler avec une telle autorité sont les prérogatives de Dieu seul.

Connaître le nom de Dieu

Pourquoi me demandes tu mon nom ? lui répondit il. Et il le bénit là.

Dieu répond à la question par une autre question comme pour dire : réfléchis, tu as déjà compris. Mais le nom divin ne sera pas prononcé. Il ne peut être utilisé au gré de l’homme.

Connaître le nom de Dieu, c’est connaître Dieu, c’est l’aimer de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force… c‘est le suivre

Vivre par la grâce de Dieu

Jacob nomma ce lieu Péniel car, j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve.

Jacob a survécu à la lutte, au face à face avec Dieu. S’il vit maintenant, c’est par la grâce de Dieu. Si la réconciliation avec son frère est possible, c’est parce qu’il a d’abord été accueilli par Dieu.

Quand il eut passé le gué de Péniel, le soleil se leva. Jacob boitait de la hanche.  C’est pourquoi, jusqu’à ce jour, les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse fixé à l’articulation de la hanche, car c’est là que Dieu avait frappé Jacob.

Les marques de la lutte

Jacob peut passer la frontière, entrer dans le pays promis. Pas comme un fier conquérant, mais comme un infirme, un boiteux. Il a gardé dans son corps les marques de la lutte. Souvenir de la victoire et rappel de la fragilité de la créature devant son créateur. Il ne peut plus faire confiance à son pouvoir ou à sa propre force. Il ne peut compter que sur son Dieu, sur l’amour et la puissance de Dieu pour tenir debout.

Fin aussi de la solution de facilité : faire un mauvais coup et prendre la fuite. Jacob doit affronter toute situation en face, en particulier celle qu’il a provoquée : Oui, je reconnais ma responsabilité, ma faute, mon péché. Que Dieu me vienne en aide !

Et voici la 4e étape, l’amitié avec Dieu, à son service

Après sa rencontre avec Dieu, la vie de Jabob ne sera plus la même. Dieu a vu les faiblesses et les fautes de Jacob, mais aussi son potentiel. Dieu sait ce qu’il peut attendre de lui. Si nous lui faisons confiance, Dieu sait toujours faire ressortir le meilleur de nous-mêmes.

Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. Jn 15.15

Jacob est aussi un exemple pour nous. Malgré ses fautes et ses péchés, Dieu l’a choisi pour être le chef d’une grande nation, Israël.

Ainsi, Dieu peut utiliser des gens ordinaires pour faire des choses extraordinaires. Les pécheurs qui se repentent de leur péché  et se tournent vers le Christ pour être sauvés, il en fait un peuple saint, à son service.

Plus tard, après l’esclavage en Egypte, les Israélites entreront dans le pays promis. Pas à cause de leur nombre mais parce que l’Eternel les a choisis et les aime (Dt 7.7-8).

Et après l’exil ils y seront ramenés ni par la bravoure ni par la force, mais par l’ Esprit de l’Eternel (Zac 4.6).

Qui est Dieu pour moi aujourd’hui ! Est ce que je connais son nom ?

Est –ce que j’aime Dieu à cause de ce qu’il peut faire pour moi ? Ou est ce que je l’aime à cause de ce qu’il est ? Est ce que je l’aime de tout mon cœur, de toute ma force, de toute ma pensée ?

Est-ce que je suis prêt à le suivre ?

C.Streng

Le royaume de Dieu dans le coeur : le centurion de Capernaüm

Le royaume de Dieu dans le coeur : une formidable mission

Le Seigneur Jésus est venu du Père établir le Royaume de Dieu dans le cœur de ceux qui lui font confiance. Une formidable mission !

Comment Jésus procède-t-il ?

Etrange : il ne constitue pas de parti, ne formule pas de stratégie, il ne se fait conseiller par personne et ne distribue pas de programme…L’essentiel de son action, c’est de former 12 hommes après avoir prié pour les choisir et d’avoir une foule d’entretiens avec des individus ou des groupes parfois importants.

Dans cette masse de contacts les évangélistes en ont sélectionné un bon nombre, sans doute en fonction de leur valeur significative pour sa mission.

Rappelons un exemple bien caractéristique : Matthieu 8.5-13.

Comme Jésus entrait dans Capernaüm, un centenier (ou centurion) l’aborda, le priant et disant : Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie et souffrant beaucoup. Jésus lui dit : J’irai, et je le guérirai. Le centenier répondit : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va ! et il va ; à l’autre : Viens ! et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! et il le fait.  Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient : Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi.  Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l’orient et de l’occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux.  Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Puis Jésus dit au centenier : Va, qu’il te soit fait selon ta foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri.

1. Le cadre de cet épisode

Jésus a commencé à annoncer le Royaume de Dieu . Ses allocutions, il les accompagne de nombreux actes  de libération et de guérison qui lui attirent les foules.

Eveiller l’attention par des paroles

Le principe, c’est que ses actes doivent éveiller l’attention sur ses paroles. Les deux servent à l’identifier comme envoyé de Dieu, comme le Messie attendu par les croyants juifs.
Aussi, après un premier temps d’itinérance dans le pays, un jour Jésus rassemble la foule sur une hauteur et lui parle longuement de ce Royaume de Dieu, dans un registre très pratique.

Dieu au centre de la vie du croyant

Le croyant est sel et lumière dans son environnement. Tous les aspects de sa vie se déroulent sous l’autorité et l’inspiration de Dieu. Sa vie spirituelle est une affaire de cœur et non simplement de pratiques, de rites, parfois hypocrites ; sa vie sociale est fondée sur le respect et l’amour du prochain ; dans sa vie économique la relation à Dieu et au prochain prime sur le rapport aux biens matériels. En résumé, Dieu est au centre de la vie de chacun et les relations interpersonnelles fonctionnent selon la « règle d’or » : Mt 7.12.

Un engagement réciproque

Un impressionnant programme ! Mais attention, on est à l’opposé d’une campagne électorale. Ce n’est pas un programme qui, comme l’a un jour cyniquement avoué un certain président, qui n’engage que celui qui y croit. Il s’agit ici d’un engagement réciproque dans une relation où c’est Dieu qui fait l’essentiel : 2 Co 5.17-18 ; 1 Th 5.23-24. Une fois la charte du Royaume de Dieu  ainsi exposée, développée, Jésus ne s’isole pas là-haut dans le rêve de la théorie, entouré d’un petit cercle de collaborateurs privilégiés.

Proche des réalités

Il redescend et affronte immédiatement les réalités bien terre-à-terre et douloureuses de la maladie : un lépreux, le serviteur du centurion, la belle-mère de Pierre. Aucun rabbin n’aurait approché un lépreux : c’est interdit par la Loi et c’est une souillure qui coupe de la communauté au Temple. Aucun juif n’aurait envisagé d’entrer chez un païen, occupant militaire de surcroit. Aucun rabbin n’aurait perdu de temps auprès d’une femme ; une femme, ça ne compte pas. Or Jésus ne se laisse jamais arrêter par une convention sociale qu’on voudrait faire passer avant une détresse humaine.

Sans barrières

Pour lui et donc aussi pour nous il n’y a pas de barrière raciale, sociale, religieuse ou politique qui compte ; il n’y a que des êtres humains qui ont besoin de lui. Il prend là en charge une série de personnes « inconvenantes » et non seulement il n’en est pas souillé, mais il leur communique quelque chose de sa pureté. Je retiens ce détail : la mesure où il peut me toucher, où je le laisse m’habiter, c’est la mesure dans laquelle il peut me transmettre sa pureté et m’utiliser ensuite pour aller au contact des autres.

2. Le centurion

Une sollicitation indirecte

Luc, qui raconte le même incident (7.1-10), précise que l’officier n’a même pas osé parler lui-même à Jésus, mais l’a sollicité indirectement par des amis juifs qui l’apprécient vraiment, au-delà de tout ce qui pourrait les séparer.

Un homme humble, soucieux pour son serviteur

Ce qui les sépare infiniment, c’est leur manière d’aborder Jésus. Les responsables juifs pensent que le bien que ce centurion leur a fait, le qualifie largement pour être entendu par Jésus : « Il mérite vraiment que tu lui accordes cette faveur ». Le centurion est tout à l’opposé : « Ne te donne pas tant de peine… Je ne suis pas qualifié pour te recevoir »

Il n’y pas là un fier officier occupant devant un petit occupé juif. C’est au contraire un simple homme qui reconnaît la valeur de la culture juive et l’élévation de son éthique et de son monothéisme. Et aujourd’hui c’est un humble homme paniqué à l’idée de perdre son serviteur qu’il aime vraiment. Comme un dernier espoir, il cherche à toucher ce Jésus dont il a appris les bienfaits étonnants et en qui il a reconnu, au-delà des apparences, quelqu’un de majestueux, investi d’une grande autorité, bien supérieure à la sienne. Il le fait supplier d’intervenir.

Une démarche empreinte d’amour et d’humilité

Ce qui touche Jésus, ce n’est pas un mérite de l’officier, si évident soit-il, c’est l’amour inquiet, l’humilité respectueuse qui motivent sa démarche. Après la délégation de ses amis juifs, le centurion est peut-être venu lui-même au-devant de Jésus. D’emblée il ne parle que de son serviteur qui n’est pourtant qu’un esclave :  il doit s’agir d’une paralysie évolutive avec des spasmes musculaires qui créent de graves problèmes respiratoires (v.5). Et il reçoit une réponse magnifiquement simple et directe : Moi, je vais aller chez toi et je le guérirai !

Une intuition géniale : un seul mot à dire….

Il a dû être soufflé de cette incroyable spontanéité. Il se sentait déjà indigne que Jésus vienne jusque chez lui et voilà qu’avant même d’avoir eu le temps d’exprimer une demande, il en reçoit l’exaucement assuré. Et c’est alors qu’il a une intuition géniale : au fait, est-ce bien nécessaire que Jésus se donne cette peine ? Une personnalité qui a la puissance, l’autorité de Jésus peut exercer cette autorité comme elle veut, sans risque de ne pas être entendue. Même à distance ! Son humilité ressent une évidente majesté chez son interlocuteur : « Il suffit d’un mot. Tu n’as qu’un mot à dire et mon serviteur sera guéri » C’est ce qu’avait déjà perçu un psalmiste : Ps 33.8-9.

La Parole de Jésus prise au mot

Voilà comment ce païen aborde notre Seigneur Jésus ! Avec une pareille conviction il laisse loin derrière lui tous ses semblables païens qui n’ont pas idée d’une telle puissance. Il laisse derrière lui une bonne partie du monde juif et même du peuple chrétien, moi y compris, qui savent bien que Dieu est tout à fait capable de n’importe quoi par une simple parole, mais n’osent souvent pas s’attendre à ce qu’il le fasse effectivement. Cela consiste tout simplement à prendre les paroles de Dieu pour ce qu’elles sont : dynamiques, efficaces, créatrices : Hébreux 4.12.
Et qu’est-ce qui a mis le centurion sur la voie de cette certitude ? Un banal constat de bon sens : je suis un subalterne avec une petite autorité. Et pourtant quand je donne un ordre, cela met en branle mes subordonnés, mon esclave, mon ordre est exécuté.

Une parole qui agit

Alors Jésus, cet homme puissant entre tous, capable de si grandes choses, est certainement capable de commander à la maladie de partir et elle va disparaître.
Une parole de Jésus, ce n’est pas de l’air remué, un moyen de faire patienter ou même de tromper ; ce n’est surtout pas quelque chose qui remplace l’action. Quand elle est prononcée par Jésus, qui veut ce qu’il dit, cette parole produit son effet. C’est ainsi que Dieu agit, c’est ainsi qu’il a tout créé et il continue à tout soutenir par sa parole puissante : Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. Psaume 33.8-9.

Et c’est ce qui se produit, aussitôt, à l’heure même. Peu avant déjà un lépreux avait dit à Jésus une parole à peine moins magnifique : « Si tu le veux, tu peux me rendre pur ». Il suffit que tu veuilles une chose, c’est la seule condition et alors plus rien ne s’y opposera, la chose arrivera certainement. Et elle s’est faite aussitôt. Et le centenier, lui aussi, reçoit aussitôt l’exaucement de son attente, la réalisation de sa foi.
A l’heure même !

Avec sobriété, sans enfumage

Mais notez le bien : il n’y a aucune apparition, aucun phénomène surnaturel dans le ciel, aucun tremblement de terre. Cette totale sobriété presque trop discrète est la marque de fabrique de l’action de Dieu, pour qui le but est d’aider, d’exprimer sa grandeur, son amour et non pas d’épater. En revanche les phénomènes sensationnels sont souvent la marque d’enfumage de Satan pour masquer ses tromperies, voire son impuissance.

3. La déclaration des versets 10 à 12

Jésus impressionné par l’amour et la foi du centurion

Jésus fut émerveillé de la réponse du centurion : ce verbe très fort n’est employé qu’ici à propos de la foi et venant d’un païen, alors que Jésus bute très souvent à l’incrédulité des juifs. Il est impressionné de cette magnifique combinaison d’amour véritable, d’humilité, de perspicacité et de confiance.

C’est pourquoi il accorde à l’heure même la guérison souhaitée, mais il y ajoute cette explication également très forte et solennelle : ce païen compte de manière pratique et absolue sur la puissance de Jésus et une telle foi dépasse largement celle que Jésus a l’habitude de trouver parmi les juifs,= les héritiers en titre du royaume de Dieu.

Une fenêtre ouverte sur l’avenir de l’humanité

Cet exemple de foi si ferme l’amène à ouvrir brièvement une fenêtre sur l’avenir de l’humanité auprès de Dieu, en s’inspirant d’Esaïe 25.6-10 .

Rassemblement mondial des Juifs ? pas seulement !

Les juifs en ont retenu qu’un jour Dieu rassemblerait les siens de l’Orient et de l’Occident = pour eux c’est la formule classique annonçant le rassemblement mondial des juifs. Les siens, ce seraient naturellement les juifs, tous et eux seuls. Il seraient réunis avec leurs patriarches pour un formidable banquet organisé par Dieu et réservé à eux, alors que les païens seraient jetés dans les ténèbres du dehors (v.12b).

Pour tous les peuples, donc aussi pour les païens qui lui font confiance

Vous avez noté où est l’erreur, la falsification de l’annonce d’Esaïe ? Cet avenir n’est nullement réservé aux juifs, même si la scène se situe bien sur cette montagne, Sion. Esaïe envisage en fait tous les peuples, tout comme Jésus, qui y inclut donc le centurion et tous ceux qui lui font la même confiance. Pour les auditeurs juifs de cette déclaration, c’est le 1er choc : les païens réunis avec les juifs et même avec les patriarches et souillant donc toute cette assemblée par leur présence !

Un renversement des rôles

Mais il y a un 2ème affront, bien pire : ceux qui seront jetés dehors, où il y aura…, « des pleurs et des grincement de dents »  ce sont des juifs, de ceux qui auraient dû hériter du royaume, s’ils avaient reconnu et accueilli le Messie pour mettre toute leur confiance en lui, comme ce centurion ! Quel renversement complet des rôles et cela pour faire l’éloge d’un païen comme authentique croyant, capable d’impressionner le Messie lui-même par sa foi !

Attention aux interprétations biaisées !

Nous arriverait-il peut-être aussi, comme aux juifs, face à un texte biblique, d’y lier automatiquement et inconsciemment une interprétation, certes courante, mais non vérifiée sérieusement et en fait biaisée par un préjugé confessionnel ou culturel ?

Juste deux exemples. Dans les années 1960-70 un chrétien évangélique ne devait surtout pas faire autre chose que d’annoncer l’Évangile pour donner à autrui envie de s’approcher du Seigneur. Toute action sociale était vue comme une perte de temps inspirée par le monde. Et un autre exemple, plus délicat : est-il biblique et même conforme à la pensée de Paul qu’à l’église le rôle d’une femme se limite à écouter et au maximum prier à haute voix ?

Réuni avec les croyants du monde entier !

Imaginons maintenant l’effet que ces paroles de Jésus ont dû produire sur le centurion.
D’abord ce magnifique éloge de sa conception de la foi : oui, c’est Jésus lui-même qui le confirme : une simple parole de sa part transformera totalement une vie quand elle est accueillie avec confiance. Ensuite Jésus lui ouvre une extraordinaire perspective d’avenir : être réuni par Dieu avec les croyants du monde entier et en particulier avec les patriarches, ces modèles de la foi. Se réjouir ainsi avec tous ceux qui croient comme lui, sans plus aucune discrimination.

Quel accueil de la part de Dieu, comparé aux préjugés et au mépris général de la part de ceux qui se déclarent le peuple de Dieu ! Enfin recevoir à l’instant même la totale guérison de son esclave qui est pour lui plus un ami qu’un serviteur. Et cela simplement en réponse à une déclaration de foi. Celle-ci a dû être galvanisée comme jamais encore.

Aujourd’hui, inflation et dévaluation de la parole

Nous vivons dans un environnement marqué par deux phénomènes parallèles également désolants. Il y a d’un côté la formidable inflation de paroles plus ou moins publiques. Tout le monde communique avec tout le monde, mais pour communiquer quoi et provoquer quel effet ?

De l’autre il y a une tout aussi galopante dévaluation de la parole publique. Quand un personnage public dit trois phrases, on entend à peine le message et déjà on se demande pourquoi il dit ça et pas plutôt autre chose, ce qu’il cache, ce qu’il veut faire oublier.

Faire confiance à Dieu

Or nous, chrétiens, nous pouvons et devons encore témoigner à Dieu une totale confiance en ce qu’il dit, cela a même une autorité absolue qui mérite la confiance totale et naturelle que lui accordait le centurion.

En conclusion, juste quelques  points frappants :

– Comment agissons-nous envers nos propres déclarations et promesses ? Que valent-elles dans l’esprit de notre prochain ?

– La majesté de Dieu ne veut pas épater les yeux, mais toucher le cœur par une parole parfaitement confirmée ensuite par les actes. Et une parole lui suffit pour restaurer une situation même désespérée, quand elle rencontre une sincère confiance.
– C’est une parole du Créateur qui va s’abaisser jusqu’aux humbles et aux exclus de la bonne société. Il se plaît à relever, encourager des personnes qui se croient totalement disqualifiées pour une attention de sa part. Il sait aussi reconnaître la foi la plus timide.
– Ne s’agit-il pas là d’avertissements pour nous éveiller à rejeter tout préjugé classique et nous laisser utiliser par lui d’une manière ou dans un environnement inattendus ?

J.-J. Streng

Tous à Jérusalem pour la Pentecôte ! Des événements inoubliables

Tous à Jérusalem pour la Pentecôte, dans les années 30

Le premier jour de la semaine à Jérusalem dans les années 30 de notre ère. Un jour solennel du mois de mai, la Pentecôte, la fête de semaines ou la fête des récoltes. On offre à Dieu, en reconnaissance, les premiers grains de la moisson des céréales.

Rappel de l’alliance avec Dieu

Selon la tradition juive, on rappelle aussi la révélation de Dieu à Moïse au Mont Sinaï, avec la mise en place de l’alliance entre Dieu et Israël et le don de la Loi.

50 jours depuis la fête solennelle précédente, celle de la Pâque.

Une Pâque déroutante

Cette année là, La Pâque, a été particulièrement déroutante.

Un certain Jésus mis à mort sur la croix

Le vendredi, un certain Jésus, charpentier, de Nazareth en Galilée, a été condamné par le Conseil juif. Il avait dit qu’il était le fils de Dieu venant en gloire sur les nuées du ciel. Les Romains l’ont crucifié, sous prétexte de révolte politique.

Mais revenu à la vie

Mais le plus étonnant, c’est la suite. Ce Jésus, a-t-on dit, est revenu à la vie, il est sorti du tombeau. Il a rencontré plusieurs fois ses disciples pour les encourager.

Reparti au ciel

Il y a une dizaine de jours, devant ses amis, il s’est élevé vers le ciel dans un nuage.

Des centaines de témoins

Pas vraisemblable direz-vous. Mais un bon nombre de gens l’ont rencontré plusieurs fois, après sa résurrection. Pas seulement les apôtres, mais au moins 500 autres personnes en ville. (1 Corinthiens 15.6). Il a même offert un énorme pique nique à ses amis au bord du Lac de Tibériade.

Faux messies, fausses promesses

Encore une remarque. Il y a bien eu quelques faux Messies à l’époque, ils ont fait des promesses ahurissantes et des gens crédules les ont suivis. Après leur arrestation et leur mort, plus rien, pas de miracles, plus de suiveurs.

Disciples de Jésus ressuscité

Ce Jésus, ses disciples le déclarent vivant, ressuscité des morts. Une centaine d’entre eux, hommes femmes se rassemblent pour parler de lui dans une petite maison pas trop loin du Temple.

En foule vers le Temple pour la fête

Eh bien, aujourd’hui justement, dans les rues, les ruelles, les gens se pressent. Ils vont se rassembler dans les cours autour du Temple pour la fête de la Pentecôte.
Pas seulement les Juifs  d’Israël, mais aussi ceux qui viennent de tous les pays autour de la Méditerranée et plus loin.

Imaginons deux personnages dans cette foule

Le texte des Actes fait connaître les attitudes et les réactions provoquées par les  événements de la journée. Mais aucun détail ne permet  de connaître l’une ou l’autre des personnes présentes. Pour rendre le récit vivant et actuel, mêlons deux personnages fictifs mais vraisemblables à la réalité du texte biblique

Josaphat et Lucius

Parmi eux, un juif déjà âgé, Josaphat, ancien rabbin de la communauté juive de Cyrène en Libye. Avec lui son petit fils Lucius, un adolescent de 14 ans qu’il éduque dans la foi juive depuis la mort de ses parents. Ils sont descendants des juifs exilés en Egypte avec Jérémie après la destruction du Temple en 586 avant J.-C.. Ils n’ont pas suivi la majorité de leurs compatriotes en Babylonie. Ils se sont installés sur la côte libyenne.

Les voici tout près du Temple

Un drôle de bruit

Lucius lève les yeux au ciel. Un bruit de vent, de tempête, pire que celui d’une tornade du désert en Libye. (Actes 2.2)

Coucher de soleil

Des langues de flammes

Et tout à coup une centaine de personnes, hommes et femmes arrivent ensemble en courant. Sur chacune de leur tête, « des sortes de langues comme des petites flammes » (Actes 2.3).

Dialogue imaginaire mais vraisemblable

– Grand-père, qu’est ce que cela veut dire ?

– Approchons-nous pour voir de quoi il retourne

Ecoute, Lucius, comme c’est étonnant. Ces gens sont des Galiléens, du Nord du pays. Ils ont l’air de paysans ou de pêcheurs, pas très instruits, dit-on. Ils sont en train de rendre gloire à Dieu dans toutes sortes de langues étrangères pour eux.

– Oui, je comprends ce qu’ils disent. C’est du grec, comme chez nous, à Cyrène. A la synagogue, les rabbins lisent les livres sacrés hébreux traduits un jour en grec par les 70 savants.

Mais quelle langue parle-t-on habituellement ici à Jérusalem ?

– L’araméen, puisque c’est la langue courante en Israël depuis le retour de l’exil

– Bien sûr, toi tu connais l’araméen et aussi l’hébreu de la synagogue.

– et aussi le latin, le punique de Carthage et le libyque de Cyrène…

Attention aux réactions des gens

Fais attention. Regarde comme les gens réagissent autour de nous. Chacun les comprend dans sa langue. Oui, les disciples de Jésus louent Dieu en araméen et en grec… mais aussi en latin, en punique, en libyque. Ils le glorifient aussi dans toutes les langues des pays où notre peuple juif a été dispersé, tout autour la Méditerranée.

Feu et vent, est-ce un miracle ?

– Grand-Père, ce vent violent, ces langues en forme de flammes, est ce que c’est un miracle de Dieu ?

Oui, une manifestation de Dieu

– Oui, Lucius, cette scène me fait penser aux théophanies, aux apparitions de Dieu aux hommes. Quand Dieu se manifeste, il y a toujours du feu et du vent. Cela représente la gloire et le jugement. Rappelle-toi le prophète Esaïe.

Car l’Éternel interviendra en faveur de ses serviteurs, mais il s’irritera contre ses ennemis. Car l’Éternel va venir dans le feu et ses chars surviendront comme un vent d’ouragan pour verser sa colère avec fureur et pour accomplir ses menaces comme des flammes. (Esaïe 66.14b-15)

L’alliance promettant à Abraham une descendance et un pays s’est conclue dans un tourbillon de fumée et une torche de feu (Genèse 15.17)… l’apparition à Moïse, futur chef du peuple dans un buisson du désert qui brûlait sans s’éteindre (Exode 3.2). La Loi a été donnée au peuple d’Israël sur le mont Sinaï en feu (Exode 19.18).

Et voici comment notre savant Philon d’Alexandrie a décrit la révélation de Dieu au Sinaï  «du milieu du feu qui ruisselait du ciel» comme une «voix». Cette voix était comme une «flamme» qui est devenue un dialecte.

Pourquoi aujourd’hui ?

– Oui, c’est exactement ce qui se passe en ce moment devant nous. Mais pourquoi justement aujourd’hui, avec tout ce monde venu de tous les pays ?

Juifs et païens de tous les pays venus adorer Dieu

– C’est encore Esaïe qu’il faut consulter. Ecoute bien, Lucius

Voici, je vais venir, rassembler toutes les nations et des gens de toutes langues. Ils viendront et verront ma gloire. (Esaïe 66.18)

Parmi les gens venus ici pour adorer Dieu, il y a des Juifs nés en Israël et aussi des Juifs nés, comme nous, dans les pays de la diaspora. Et aussi des païens « craignant Dieu » comme ceux qui se sont joints à notre synagogue à Cyrène.

Et même, parmi eux, j’en prendrai certains pour être des prêtres ou des lévites, dit l’Éternel. Esaïe 66.21

Dieu permettra à des non juifs, à des païens qui se tournent vers lui, de le glorifier, de l’aimer et aussi de le servir.

Discussions et réactions

Tiens, maintenant, ça devient un peu plus calme. Les gens commencent à discuter entre eux, à se poser des questions 

« Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? » Actes 2.12

– Tu as vu, quelques personnes là bas se tordent de rire en s’écriant « Ils ont bu un coup de trop » Actes 2.13

– Ne te préoccupe pas de ça. Ce sont des mécréants et des ignares. Un juif normal sait se conduire, surtout un jour de grande fête. On en est à la 6e heure, 9 h du matin et le jeûne s’arrête seulement à 10 h.

Pierre devant la foule

icone de l’apôtre Pierre au British Museum

Regarde plutôt le grand barbu, là-bas. Il s’appelle Pierre. C’est le chef du groupe de Jésus. Il va parler à la foule.

– Comment le connais-tu ?

– Pas directement. C’est Simon de Cyrene, mon cousin, qui m’a parlé de ce Pierre.
Sais-tu que les Romains ont forcé mon cousin Simon à porter la croix de Jésus pour monter au Golgotha avant la crucifixion. Le pauvre, ça lui a fait un coup. Il n’en a pas dormi pendant des nuits. Il s’est rapproché du groupe des amis de Jésus, mais il n’ose pas encore s’engager ouvertement pour lui. Il a peur…

– Et Pierre ?

– Lui, sur cette place, c’est déjà un miracle en soi.

Quand Jésus a été arrêté, Pierre a menti trois fois. Il a dit à une servante qu’il ne le connaissait pas.

Et aujourd’hui, il va témoigner en sa faveur devant tous ces gens réunis. cette transformation peut seulement venir de Dieu.
Ecoutons-le attentivement

« Mais maintenant se réalise ce qu’avait annoncé le prophète Joël :

Voici ce qui arrivera, dit Dieu, dans les jours de la fin des temps, je répandrai de mon Esprit sur toute personne. Vos fils, vos filles prophétiseront, vos jeunes gens, par des visions, vos vieillards, par des songes, recevront des révélations. Oui, sur mes serviteurs, comme sur mes servantes, en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit : ils prophétiseront.

Je ferai des miracles et là-haut, dans le ciel, et ici-bas sur terre, des signes prodigieux : sang, feu, colonne de fumée. Et le soleil s’obscurcira, la lune deviendra de sang, avant la venue du jour du Seigneur, ce jour grand et glorieux.

Alors seront sauvés tous ceux qui feront appel au Seigneur. Actes 2.17-21

Prophétie de Joël actualisée

Tu as entendu, ce Pierre connaît le prophète Joël par cœur. Rappelle –toi :

A l’époque de Joël, une invasion de criquets a provoqué un grave famine. Le prophète a appelé le peuple à la repentance. Il a annoncé prophétiquement la venue du jour du Seigneur, où l’Esprit-Saint sera répandu sur tout Israël.

Une petite différence

Tu as bien écouté ? Maintenant, moi, je vais te redire exactement la prophétie de Joël. Fais attention à une petite différence au début

 

Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions.

Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon Esprit.

Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang, du feu, et des colonnes de fumée ; le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant l’arrivée du jour de l’Eternel, de ce jour grand et terrible. Alors quiconque invoquera le nom de l’Eternel sera sauvé. (Joel 2.28-32a ou 3.1-5a selon les versions)

Alors, tu peux me dire ce qui était différent ?

– C’est presque pareil. Pierre a seulement un peu changé le texte de Joël. Au lieu de « après cela » Pierre dit « dans les jours de la fin des temps ». C’est plus précis

 Un souvenir d’Esaïe

– Le changement vient d’un souvenir d’Esaïe 2.2

Il arrivera, à la fin des temps, que la montagne de la Maison de l’Éternel
sera fondée sur le sommet des montagnes, qu’elle s’élèvera par-dessus les collines,
et que toutes les nations y afflueront.

Toutes les nations dans le projet de paix de Dieu

Pierre reprend Esaïe pour affirmer la gloire et la puissance de Dieu. L’Eternel attirera à lui toutes les nations du monde. Elles se soumettront à sa domination. Tous, juifs et non juifs, pourront participer à son projet de paix.

Prophétie réalisée

Pour Pierre la prophétie de Joël se réalise aujourd’hui. C’est tout ce que tu as vu et entendu en ce jour de Pentecôte. Les langues de feu, les diverses langues parlées, c’est la réalisation de l’annonce de Joël. Dieu vient de répandre son Saint-Esprit sur tous. Hommes et femmes, jeunes et vieux, serviteurs et servantes sont en train de prophétiser…

La condition, pour Pierre comme pour Joël : invoquer le nom de l’Eternel pour être sauvé

Pourquoi prophétiser ?

– Pourquoi cette promesse de Joël et aujourd’hui de Pierre que tous pourraient recevoir l’Esprit Saint ? Pourquoi prophétiser ? A quoi cela sert-il ?

Dieu avec Moïse au Sinaï

– Revenons à Moïse, au pied du Mont Sinaï. Je vais te rappeler ce qui s’est passé et tu vas essayer de comprendre.

Le peuple d’Israël n’arrête pas de se plaindre. Moïse demande à Dieu de l’aider à le diriger.

Je ne suis pas capable, dit-il, de porter, à moi seul, la responsabilité de tout ce peuple. C’est trop lourd pour moi ! Nombres 11.14

Dieu lui dit alors de réunir 70 hommes à la tente de la rencontre :

Je prendrai de l’Esprit qui est sur toi et je le leur donnerai, pour qu’ils portent avec toi la charge de ce peuple, de sorte que tu n’auras plus à la porter seul

Une fois les anciens réunis,

L’Éternel descendit dans la nuée et parla à Moïse ; il prit de l’Esprit qui reposait sur lui et le donna à ces 70 responsables. Quand l’Esprit se fut posé sur eux, ils se mirent à parler sous son inspiration, comme des prophètes – c’est l’unique fois que cela leur arriva.

Mais deux anciens, à un autre endroit, continuent à prophétiser. Josué demande à Moïse de les faire arrêter mais Moïse refuse :

Que l’Éternel, au contraire, accorde son Esprit à tous les membres de son peuple pour qu’ils deviennent tous des prophètes !

– As-tu compris ?

– A peu près. Dieu a aussi donné l’Esprit Saint aux 70 anciens pour qu’ils puissent aider Moïse à conduire le peuple.

La prophétie : direction de Dieu par le Saint Esprit

– Oui, parce que la prophétie, c’est la direction que Dieu donne par le Saint Esprit. Quand on prophétise, on annonce par l’Esprit ce que Dieu veut qu’on sache.

Tout cela t’étonne, Lucius ? Mais ce n’est pas si surprenant. Et si aujourd’hui c’était la répétition de ce qui s’était passé avec Moïse et que Joël a complété ?

Les langues de feu, les hommes et les femmes remplis du Saint-Esprit, le parler en d’autres langues, la prophétie, c’est comme avec Moïse et les 70 anciens.

La Tora nous dit : quand l’esprit reposa sur eux ils prophétisèrent (Nombres 11.25)

Autrefois réservée à quelques uns, aujourd’hui offerte à tous

Mais tu peux voir la différence. Autrefois le Saint-Esprit était seulement accordé aux dirigeants, aux prêtres et aux rois d’Israël pour un service particulier.

Aujourd’hui, comme le souhaitait Moïse, le Saint-Esprit est offert à tous. A tous ceux et celles qui se tournent vers Dieu pour l’aimer et le servir, et cela dans tous les peuples et dans tous les pays.

Annonce du jugement

– Je ne comprends pas bien pourquoi Pierre parle aussi de sang, de feu, et de fumée ; du soleil changé en ténèbres, de l’arrivée du jour de l’Eternel, comme d’un jour grand et terrible.

– Oui, Lucius, à la fin des temps il y aura un jour de jugement pour ceux qui auront refusé ou négligé de se tourner vers Dieu. On m’a aussi dit qu’au moment de la crucifixion de Jésus, brusquement on n’y voyait plus rien pendant plusieurs heures…

Et aussi annonce du salut

-Mais n’oublie surtout pas le plus important

Alors seront sauvés tous ceux qui feront appel au Seigneur (Actes 2.21

Pierre a beaucoup parlé de l’Esprit Saint. C’est juste et je te l’ai rappelé : l’Esprit a toujours agi puissamment dans l’histoire de notre peuple.

Relation entre l’Esprit Saint, Jésus et Dieu

Maintenant, écoutons la suite. Comment Pierre va-t-il continuer ? Comment mettra-t-il en relation l’Esprit Saint, Dieu le Créateur et ce Jésus qui est dit Fils de Dieu, c’est à dire égal à Dieu, de la même nature que lui ?

Le souci de Pierre, c’est que ses auditeurs identifient Jésus-Christ comme Seigneur. Il compte sur l’Esprit Saint pour qu’ils se tournent vers lui

Jésus, manifestation de Dieu

– Oui, mais si ce Jésus est Seigneur, il est égal à Dieu. Comment le prouver ? Pour nous, Juifs, il n’y a qu’un seul Dieu, le Seigneur Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob. Comment expliquer alors que Dieu s’est manifesté en tant qu’homme, en Jésus de Nazareth.

Une prophétie de David

– Tiens, écoute bien. Pierre est en train de citer des paroles du roi David

David dit de lui :
Je voyais constamment le Seigneur
devant moi,
Parce qu’il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé.
Aussi mon cœur est dans la joie,
et ma langue dans l’allégresse ;
même ma chair reposera avec espérance,
Car tu n’abandonneras pas mon âme
dans le séjour des morts,
Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption.
Tu m’as fait connaître les sentiers de la vie,
Tu me rempliras de joie par ta présence. Actes 2.25-28

 à propos de quelqu’un qui a survécu à la mort – Psaume 16

C’est mot pour mot le Psaume 16. Il concerne quelqu’un qui a survécu à la mort

Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts,
Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Psaume 16.10

Comme David est mort, ses paroles s’appliquent forcément à une autre personne que lui, une personne toujours restée vivante.

Un descendant de David

Il faut aussi que cette personne soit un descendant de David.

Comme Pierre vient de le rappeler

David était prophète, et il savait que Dieu lui avait promis avec serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône (Actes 2.30)

Et il proclame aussi devant tous la résurrection du Christ

La promesse de Dieu à David

– Oui, grand-père, la promesse à David, c‘est dans le 2e livre du prophète Samuel

J‘établirai après toi l’un de tes propres descendants pour te succéder comme roi, et j’affermirai son autorité royale. C’est lui qui construira un temple en mon honneur et je maintiendrai à toujours son trône royal  2 Samuel 7.12-13

Le premier descendant de David, c’est Salomon. Il a construit le Temple, mais plus tard, il n’y a plus eu de rois fidèles à Dieu en Israël…

Alors, un roi éternel sur un trône royal qui dure toujours, ça fait penser à un Seigneur qui serait égal à Dieu.

– Tiens, justement, Pierre vient de citer le début d’un autre Psaume de David

 Un Seigneur à la droite de Dieu – Psaume 110

Déclaration de l’Éternel. Il dit à mon Seigneur : « Viens siéger à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds…Psaume 110.1

Dieu l‘Eternel parle à une autre personne qu’il nomme Seigneur. Il l’appelle à venir s’asseoir à sa droite.

Jésus-Christ à la droite de Dieu ?

Qui à part Jésus Christ, qui est en même temps homme et Dieu serait digne de s’installer à la droite de Dieu ?

Il a été crucifié !

– Ce serait super, mais il y a un énorme obstacle : Jésus a été crucifié et dans notre Loi, un pendu est un objet de malédiction divine (Dt 21.23). Quelqu’un de maudit ne peut être le Messie. Quel dommage !

– C’est loin d’être perdu. Je vais te répéter ce que Pierre a dit au début. Il a réglé ta question de façon magistrale.

Dieu l’a ressuscité

Hommes Israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes ; cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il soit retenu par elle. Actes 2.22-24

D’abord Dieu a approuvé Jésus par les miracles et les signes qu’il a opérés par lui au vu et au su de tout le monde.

Remarque bien, Pierre insiste : ce sont des miracles qui ont bénéficié à des personnes réelles, peut-être présentes près de nous.

Condamnation pas valable

Ensuite Pierre enfonce le clou : Votre accusation est mensongère. Vous avez livré un innocent à des impies pour le faire mourir. Donc sa condamnation à mort n’est pas valable devant Dieu. Pour lui elle est nulle. Et la malédiction ne tient pas non plus.

La preuve

Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il soit retenu par elle  Actes 2. 24

Jésus est donc bien le roi éternel annoncé qui a vaincu la mort.

Dieu a ressuscité des morts ce Jésus dont je parle : nous en sommes tous témoins. Ensuite, il a été élevé pour siéger à la droite de Dieu. Et maintenant, comme Dieu l’a promis, il a reçu du Père l’Esprit Saint et il l’a répandu sur nous. C’est là ce que vous voyez et entendez. Actes 2.32-33

.. Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié. Actes 2.36

Démonstration guidée par l’Esprit Saint

Alors là, je suis stupéfait. C’est du raisonnement de haute volée, pour un artisan pêcheur qu’on croit sans instruction. Toute cette démonstration n’est possible qu’après les trois années passées avec Jésus et surtout grâce à l’intervention de l’Esprit Saint.

Mise en relation convaincante entre Dieu, Jésus et l’Esprit Saint.

Pierre a démontré que Jésus est Seigneur, l’égal de Dieu. Il est Messie, l’Oint, envoyé de Dieu. Il est  venu pour mourir pour les péchés des hommes. Dieu l’a ressuscité par l’Esprit Saint afin que les hommes soient rendus justes devant Dieu.

Fin inventée mais possible à vivre

– Regarde, quelques personnes s’en vont en secouant la tête. Mais il y en a aussi beaucoup qui se dirigent vers Pierre.

– Allons y, nous aussi, pour en savoir encore un peu plus…

Lucius et son grand-père se sont tous deux convertis à Jésus-Christ, en toute connaissance de cause. Ils ont suivi attentivement les indications de Pierre. Ils se sont repentis, ils ont été baptisés au nom de Jésus-Christ à cause du pardon du péché et ils ont reçu le don du Saint-Esprit.

Le jeune homme a fait un apprentissage de tailleur dans un famille chrétienne de Béthanie, chez Lazare, que Jésus avait ressuscité et chez ses sœurs. Et en même temps il a suivi une formation théologique auprès du rabbin Gamaliel, celui qui a aussi été le maître de l’apôtre Paul.
Comme le lui a expliqué son grand père, quand on est solidement ancré dans la foi chrétienne, on n’a pas peur d’être confronté avec des opinions différentes, surtout que les enseignements de livres sacrés du judaïsme sont à l’arrière plan de la foi chrétienne.

Quelques années tard, après la mort du vieux Josaphat, Lucius a quitté Jérusalem.

Le vrai Lucius retrouvé !

On retrouve le nom d’un Lucius de Cyrène cité au début d’Actes 13 parmi les responsables de l’Eglise d’Antioche :

Il y avait alors, dans l’Église d’Antioche, des prophètes et des enseignants : Barnabas, Siméon surnommé le Noir, Lucius, originaire de Cyrène, Manaën, qui avait été élevé avec Hérode le gouverneur, et Saul qui s’appellera Paul.

C.Streng