Mois : mai 2017

La vigne de Dieu, son cep, ses sarments, ses fruits

La vigne de Dieu

La vigne et le peuple de l’Ancien Testament

A quatre reprises, dans l’Ancien Testament, Dieu compare son peuple à une vigne. Il l’a plantée avec grand soin. Il a pris toutes les dispositions pour qu’elle prospère et porte beaucoup de fruits. Or elle le déçoit terriblement en n’offrant finalement qu’une récolte misérable, quasi nulle.

L’Eglise du Nouveau Testament

Jésus reprend la même image pour illustrer sa relation avec le nouveau peuple de Dieu, l’Église. C’est toujours son Père qui est le vigneron, mais cette fois le pied de vigne, le cep, c’est lui. Il en est donc l’organe essentiel, comme la tête dans un corps ; il porte les sarments qui portent le raisin et qui sont les chrétiens attachés à lui. Le vigneron soigne, taille sa vigne pour assurer une récolte abondante qui l’honorera comme bon vigneron.

1. Tailler et émonder

La vigne à l’état naturel

A l’état naturel, c’est une plante rampante. Elle cherche à grimper en s’accrochant grâce à ses vrilles. Elle fait de longs rameaux avec beaucoup de feuilles et peu de fruits, d’ailleurs visés par de nombreux parasites et maladies.

Le travail du vigneron

taille de la vigne

Tailler

Si vous regardez le travail du vigneron au cours de l’année, vous pouvez prendre peur, en voyant tout ce qu’il taille.

A la fin de l’hiver, d’un bel arbuste avec une dizaine de rameaux verticaux il coupe tous les rameaux sauf deux. Ils seront les nouveaux sarments sur lesquels vont pousser de nouveaux rameaux porteurs des fruits.

Tailler encore

Revenez en juillet-août lorsque ces rameaux seront bien montés. Le voilà encore avec son sécateur ou une machine, en train de ratiboiser le haut et de réduire chaque rameau porteur de fruits à deux yeux au-dessus du dernier raisin.

Enlever des feuilles

feuilles de vigne

Et début septembre il va même arracher une partie des feuilles qui cachent le soleil aux raisins. Toujours en train d’en enlever !

Ainsi fait aussi le divin vigneron.

D’abord la taille radicale de l’hiver qui met à mort le vieil homme à la conversion v. 3. Puis l’émondage de ce qui est branches et feuillage superflus, un nettoyage indispensable pour multiplier les fruits : v. 2b.

Objectif final

Rappelons-nous cet objectif du vigneron à propos du résultat final.
Le Seigneur coupe quelque chose  dans notre vie ; il bloque telle envie, tel projet, il ferme la voie à telle possibilité espérée, entrevue. Ou il coupe peut-être même telle capacité physique ou intellectuelle.Pourtant il ne compromet pas la récolte. Au contraire, il la favorise, la multiplie, en augmente la qualité.

Faire confiance

Son expertise mérite une entière confiance, malgré les apparences déconcertantes. Son travail en nous ne vise pas à détruire ou handicaper quelque chose d’utile, mais à assurer, développer, améliorer le résultat visé par lui. S’il laissait faire, s’il ne coupait rien, l’essentiel de la sève irait dans la longueur des rameaux et le nombre des feuilles : ça, ça ne fait pas de vin.

L’essentiel irait dans la réalisation de nos envies, de nos façons de voir, des objectifs dont nous croyons servir Dieu.

Or vos pensées ne sont pas mes pensées… Esaïe 55. 8-9.

Ai-je le courage d’accorder cette confiance à mon Créateur. Il ne veut que le bien de sa créature, comme un parent se soucie du bonheur de son enfant V. 11 ?
Ai-je le courage ou le bon sens de penser que mon Père céleste sait le mieux ce qui aidera sa créature à l’honorer vraiment, à vivre une vie qui le glorifie  V. 8 ?

Mon Père, je te fais confiance, mais aide-moi à te garder cette confiance, même quand je ne comprends pas ce que tu es en train de faire, quand le diable me souffle que tu ne m’aimes pas.

2. Le sarment sans fruit

Cassure, rupture, plus de sève

C’est tout à fait surprenant, anormal. Le vigneron ne connaît qu’une cause : il y a forcément cassure, rupture de l’attache au cep, la sève ne parvient plus. Le cep, lui, ne cesse de l’apporter.

Le problème n’est pas du côté du vigneron, ni du cep, mais uniquement du sarment. Un tel sarment ne restera pas longtemps en place, il n’a plus aucune raison d’être là, il gène les voisins, on l’enlève et on le brûle V. 6.

Une anomalie : un chrétien qui ne porte pas de fruit

Là est la limite de l’image. Ce que le Seigneur veut souligner, c’est la totale anomalie d’un chrétien qui ne porte pas de fruit.

Le vigneron a fait la taille d’hiver, Dieu lui a accordé le salut. Le cep apporte régulièrement la sève vitale en abondance, Jésus a établi sa demeure en lui et lui offre la nourriture nécessaire par le St-Esprit. Alors pourquoi n’y a-t-il pas de vie spirituelle productrice de fruit ?

Plusieurs explications sont possibles

Mal enseigné ?

La personne, peut-être mal enseignée, s’imagine qu’être devenue chrétienne c’était le but suprême à atteindre. Les péchés sont pardonnés, l’enfer est évité, elle fréquente une Église. Que voulez-vous de plus ?

Un club de foot a acheté un nouveau joueur et lui a remis tout son nouvel équipement. Le dimanche suivant le joueur vient effectivement au stade : il s’assied sur le banc de touche et assiste à tout le match… Où est l’erreur ?

Servir Dieu ? Comment ?

En nous rachetant de nos fautes, le Seigneur nous a arrachés à l’esclavage de Satan et du péché. La manière la plus logique de l’en remercier, c’est le servir.

Oui, mais comment ? Tout le monde ne part pas en mission, ni n’est appelé à travailler à plein temps. Certains oui. En tout cas chacun a reçu des capacités naturelles : contact facile, habileté manuelle, connaissances techniques, dons intellectuels… Chacun reçoit à sa conversion au moins un don spirituel à mettre en œuvre dans l’Église (1 Corinthiens 12.7).

Dites-le au Seigneur

Dites au Seigneur que vous désirez le remercier en le servant. Il vous trouvera et vous indiquera un emploi adapté à votre personnalité. Pas forcément facile, peut-être inattendu, mais bienfaisant pour l’Église locale ou universelle et gratifiant pour vous. Il le fera sans faute : demandez et vous recevrez.

Servir Dieu à ses conditions à lui

Mais attention, l’ouvrier maçon ne vient pas sur le chantier travailler dans son coin pour réaliser sa bonne idée à lui. Son rôle est déterminé par le chef de chantier. Il lui indique sa place parmi les autres, lui donne les outils et les directives nécessaires et s’attend à être obéi.

Suis-je prêt à voir le Seigneur utiliser ma vie toute entière ou le poste séculier qu’il m’a donné pour que j’y sois à sa disposition selon sa direction ? Un sarment de vigne, ça porte des raisins, on n’en fait pas des meubles, ni des outils. Mais il existe tant de cépages divers qui donnent des vins infiniment variés en fonction de tant de paramètres. Le vigneron connaît tout ça parfaitement et c’est son affaire.

Revenir à Dieu, c’est possible !

Un sarment détaché du cep ne peut y être rattaché. Mais un chrétien qui a perdu le contact avec son Seigneur peut revenir à lui dans une repentance sincère pour mener une vie qui le serve et le glorifie. De même celui qui n’a pas découvert ou compris le plan que Dieu tient en réserve pour sa vie, peut rectifier son attitude et placer résolument sa vie sous l’autorité et la direction de son Sauveur : Jean 6. 37-40.

3. Demeurer en Christ

Après avoir réfléchi à cette anomalie de la séparation du chrétien de son Sauveur, arrêtons-nous à ce qui est la norme, la relation naturelle, source de vie et de fruits.

Le greffage

Tout commence par un travail du vigneron / de Dieu dont dépendra toute la suite : le greffage. Le vigneron prend un plant de base, mais pas n’importe lequel. Sinon le phylloxéra, une maladie de la vigne aurait vite fait de le tuer. Dans le cas du chrétien, le phylloxera, c’est Satan.
Il faut que ce soit un plant résistant, un plant venu d’ailleurs. Dans le cas de la vigne, c’est un plant américain. Pour le Chrétien, le vrai plant de vigne, c’est Jésus, que Satan ne peut pas toucher.
Sur ce plant bien choisi et unique en son genre le vigneron va greffer selon une méthode précise un bourgeon sélectionné dans une vigne v. 3.

Ce greffage symbolise la nouvelle naissance indispensable :

Ne sois donc pas surpris si je t’ai dit : Il vous faut naître d’en-haut (Jean 3.7).

C’est donc là qu’est faite cette jonction vitale entre ce qui est le cep et ce qui donnera les sarments.

Deux réalités fondamentales pour la suite

A partir de ce greffage initial de la personne sur son Sauveur, deux réalités fondamentales vont déterminer toute la suite :

Ma vie vient du Christ

– Être bien conscient que ma vie vient de Christ, que ce qu’il fait passer de lui à moi, c’est sa vie-même. Sans lui, sans cette sève vitale qui me vient de lui, rien ne sera possible V. 4

Maintenir ce lien

– Conséquence évidente : il faut veiller à maintenir ce lien entre lui et moi, le soigner, l’entretenir, ne rien le laisser le compromettre. De son côté il n’y a rien à craindre, quand il s’engage, c’est pour l’éternité. Mais moi, je peux être négligent, oublieux de l’essentiel, fasciné par d’autres choses en fait futiles.

Une avalanche de bénédictions

Mais pour celui qui veille à ce lien, qui demeure en Jésus, c’est à dire qui prend soin de s’imprégner toujours à nouveau de ce qu’il dit (V. 7) quelle avalanche de bénédictions :

  • V. 7 : la prière n’est pas un acte religieux solennel, on peut aussi la voir comme un outil de travail fourni par le chef de chantier pour faire avancer le travail assigné
  • V. 8 : voilà indiqué par Dieu lui-même la meilleure manière de lui montrer notre gratitude pour ce qu’il fait pour nous : porter beaucoup de fruit et lui en donner l’honneur, attirer l’attention sur lui à travers ma vie et faire ainsi éclater sa bonté, sa fidélité, sa grandeur de Créateur qui prend soin de sa créature.
  • V. 9-10 : se découvrir l’objet de l’amour de Dieu avec la promesse de pouvoir le rester sans fin.
  • V. 11 : voilà l’intention magnifique qui anime toutes ces promesses. Le Père veut faire en sorte que ses enfants ne soient pas simplement contents, ni même simplement heureux, mais que ce bonheur déborde en joie, une joie complète.

Les ingrédients du bonheur : Matthieu 24.45-47

Il y a une petite parabole de Jésus, peu connue,Mt 24. 45-47.
Elle pourrait montrer plus pratiquement ce que Jésus veut dire quand il nous invite à demeurer en lui. Ces 3 versets sont une perle : ils nous donnent les ingrédients nécessaires du bonheur :

  • l’endroit où le Seigneur m’a placé, c’est là qu’il me voulait et que je peux être heureux
  • le rôle qu’il m’a donné là, c’est celui qui correspond à sa volonté
  • continuer là dans la fonction assignée jusqu’à ce qu’il m’en déplace ailleurs ou qu’il revienne sur terre

Jésus l’a bien dit. C’est être fidèle et sensé que de raisonner ainsi et surtout un serviteur qui raisonne ainsi sera heureux.

Voilà une définition du bonheur qui porte l’estampille de garantie de Dieu lui-même ! N’avons-nous pas vu il y a un instant que c’est cela qu’il veut pour ses serviteurs V. 11 !

J.J.Streng

Genèse : débuts prometteurs, la création… puis … la chute

Genèse, création, chute

Le récit de la Genèse présente la doctrine de la création avec l’intention originelle de Dieu pour l’humanité.

Il contient le thème de la liberté et de la responsabilité de l’homme. L’histoire de nos origines avec le récit de la chute d’Adam et Eve sont des éléments fondateurs qui permettent de mieux saisir le plan de Dieu pour l’humanité.

Quelques aspects éthiques 

1. La mission de l’être humain

Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. Genèse 1.28

L’Eternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. Genèse 2.15

 » Multiplier, remplir, soumettre, dominer, cultiver « 

L’homme et la femme sont appelés à mettre en valeur la création pour en exprimer les potentialités.
Dieu est à l’origine de tout. Rien n’échappe à son contrôle et sa puissance n’a pas de limite.
Quand on relit les premiers chapitres de la Genèse, on constate que tout est ordonné. Le chaos est repoussé et l’harmonie règne. Il n’y a pas de confrontation

2. Notre commune humanité

Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. Genèse 1 26-27

Adam et Eve au paradis, André Bauchant, 1926

Tout être humain, homme ou femme, est créé à la ressemblance, à l’image de Dieu.

Dans cette commune humanité se trouvent Adam et Eve. Ils sont fait de la même pâte humaine. En même temps, Ils sont distincts, non confondus sexuellement.
L’être humain est «un être avec » , un être de relation, homme avec femme et avec Dieu.

3.  Travail et repos

Le travail fait partie de la bonne création de Dieu. Il « travaille » à travers son œuvre créatrice.

La mission de l’homme au chapitre 2 de la Genèse s’apparente à l’horticulture. Par le travail l’être humain honore le créateur et accomplit une part de sa mission.

Mais le travail n’est pas tout. Dieu dans sa sagesse nous propose aussi le repos, Une pause salutaire. Se mettre à distance du travail quotidien, quitter les préoccupations habituelles et reconnaître explicitement la place de Dieu. C’est aussi reconnaître notre dépendance de Dieu : subsistance à travers le travail et jouissance du fruit de ce travail.

4.  Création et environnement

L’être humain reçoit une mission relative à la terre, aux animaux et au jardin.

C’est un mandat culturel : «soumettre, dominer, cultiver et garder ».

Une bonne et sage gérance s’oppose à l’exploitation égoïste et sans limite de la terre et de ses richesses. «Prendre soin » et cultiver confère alors des responsabilités accrues. Il devra rendre des comptes à son créateur.

Un Dieu d’alliance

À travers ses différents aspects éthiques nous comprenons que Dieu se révèle comme un Dieu qui veut faire alliance avec les hommes. Le jardin d’Éden est ainsi un cadeau d’alliance pour l’humanité.

Une limite à respecter

Dans ce contrat le créateur pose une limite à l’homme. Il lui demande de la respecter. Il l’informe des conséquences du non-respect de cette limite.

L’Eternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. L’Eternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin. Mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.Genèse 2.15-1

Liberté de choix

Il y avait toute sorte d’arbres à l’aspect agréable et aux fruits délicieux. Ils étaient la disposition de l’homme pour se nourrir.

La générosité de Dieu est évidente, palpable. Cependant pour qu’existe une réelle liberté, il est nécessaire d’avoir le choix et d’exercer le libre arbitre.

Responsabilité du choix

Mais qui dit liberté dit aussi responsabilité face aux conséquences qui découlent de notre choix. Dieu est rempli d’amour envers nous. Il ne désire pas être servi par des robots ou des esclave.

Alliance rompue

Dieu a désiré proposer à l’homme d’entrer dans une alliance. Chaque partie respecte le contrat dans un climat de confiance et de respect l’un pour l’autre.Mais voilà, avec le récit de la chute, nous sommes témoins de la rupture de cette alliance, par la désobéissance de l’homme et de la femme.

Le récit de la chute : Genèse 3.1-13

Le serpent, un animal créé par Dieu.

Il n’est ni particulièrement mauvais, ni différent d’un autre animal.Ici il parle, il s’exprime de manière compréhensible pour l’homme, Il suit un raisonnement logique.

Dans le contexte de la chute, le serpent symbolise le mal.

Il personnifie les puissances mauvaises qui se sont révoltés contre Dieu. Cette image colle à la peau du serpent. En effet il occupe une large place dans la mythologie, les sciences occultes et la magie noire.

La stratégie de Satan pour nous piéger

Le récit du premier péché est un archétype ou un modèle de stratégie souvent utilisé par Satan pour nous piéger. Bien connaître la manière dont il s’y prend peut nous aider à résister à la tentation.

Pas d’opposition frontale et claire mais insinuation sous forme de doute

«Est-ce vrai que Dieu a dit ?»

Amoindrir l’autorité de la parole de Dieu et l’ordre clair et sans équivoque formulé auparavant.

Mélanger le vrai (vérité) et le faux (erreur) dans une même affirmation

Le serpent : «pas du tout, vous ne mourrez pas »

Faux ! Le seigneur l’a dit explicitement.

La principale conséquence de ce choix, c’est la mort.

Le serpent : «Mais Dieu le sait bien. Le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et  vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal »

Dans ces propos le vrai et le faux sont mélangés.

Oui, c’est exact, la perspective c’est un accès la perception de ce qui est bon mauvais.

En revanche deux petits mots sont ajoutées : «vous serez comme lui », capable de « choisir » entre le bien et le mal.

C’est faux ! L’homme est fait l’égal de Dieu, ce qu’il n’est pas.

Il s’avère incapable de gérer, de choisir entre le bien le mal.

Les avancées technologiques et les progrès de la science soulèvent des questions éthiques compliquées et difficiles à résoudre. Par exemple, dans le domaine de la bioéthique, la gestation pour autrui.

Provoquer la convoitise, la déclencher

La femme vit que ces fruits «donnaient envie d’en manger »
Les propos du serpent ont déclenché la convoitise. La convoitise a fait le reste pour aboutir à la désobéissance.

Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort. Jacques 1.14-15

Une stratégie assez constante à travers l’histoire.

  • Introduire le doute dans notre pensée face aux affirmations de la parole
  • Mélanger subtilement le vrai le faux
  • Faire appel à la part de convoitise en nous.

A examiner avec attention

Examinons-nous honnêtement nous-mêmes. Nous allons discerner à travers les différentes tentations que nous avons rencontrées l’un ou autre des éléments cités plus haut.

Enjeu principal : autonomie de l’homme face à Dieu

L’enjeu principal en question est l’autonomie de l’homme face à son créateur.

Quel paradoxe ! C’était perdre la proie pour l’ombre, quitter le domaine de la liberté pour tomber dans l’esclavage du péché.

Conséquences : peur, honte, relations dégradées

Les conséquences principales sont la peur et la honte ainsi que des relations dégradées vis-à-vis de Dieu et entre les hommes.

« Le salaire des péchés c’est la mort… »

Sacrifice du Christ pour une réelle liberté

Par amour pour nous les humains, Jésus-Christ a donné sa vie librement pour que nous retrouvions la vie

«Si le fils vous affranchit, vous serez réellement libres» dit jésus.

En vertu du sacrifice de Jésus-Christ et par son Esprit nous pouvons jouir d’ une réelle liberté.

W.Kreis

Contrer les fausses doctrines par le bon combat de la foi

Contrer les fausses doctrines : dès les débuts de l’Église

Peu de temps après les débuts de l’Église d’Éphèse, des fausses doctrines ont commencé à se répandre. Il fallait agir.
Dans trois passages du dernier chapitre de sa 1e lettre à Timothée, l’apôtre  Paul exhorte ce responsable de l’Église d’Éphèse à combattre le bon combat de la foi.

1 Timothée 6.3-5

Si quelqu’un enseigne de fausses doctrines, et ne s’attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d’orgueil, il ne sait rien; il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions d’hommes corrompus d’entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain.

1 Timothée 6.11-13

Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ qui fit une belle confession devant Ponce Pilate.

et les versets 20-21 qui concluent le chapitre 6 et la lettre.

O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science dont font profession quelques-uns, qui se sont ainsi détournés de la foi. Que la grâce soit avec vous !

 L’Église d’Éphèse

Éphèse était la capitale de la province romaine d’Asie Mineure (Turquie actuelle). Son Église a été fondée par Paul pendant son 3e voyage missionnaire. Il l’a enseignée pendant presque 3 ans.

Avant de s’embarquer pour Jérusalem, Paul rencontre les anciens de l’Église à Milet. Il leur recommande de prendre garde à eux-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit les a établis évêques.( Ici, évêque a le sens de « surveillant »).

Paul les avertit ainsi :

Par la suite des loups cruels s’introduiront parmi eux et n’épargneront pas le troupeau. Des hommes parmi eux enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. Actes 20.28-29.

Quelques années plus tard, quand l’apôtre écrit sa première lettre à Timothée, les loups ravagent les Églises : ils s’attaquent à des points fondamentaux de la doctrine et de la vie chrétienne.

L’ambiance religieuse à Éphèse

Du côté de la ville

Le culte à l’empereur romain considéré comme un dieu permet de contrôler le loyalisme politique.
Les cultes traditionnels aux dieux païens (comme Jupiter, Apollon) sont liés à la politique et à l’économie de chaque ville.

A Éphèse en particulier, la Diane protectrice de la ville est un exemple de syncrétisme ou mélange religieux entre la mythologie grecque et un symbole oriental de fécondité. On vend au marché des statuettes qui la représentent. Cela procure la richesse à la ville mais surtout aux fabricants.

Dans les premiers temps du ministère de Paul, les nouveaux convertis à la foi chrétienne rejettent l’idolâtrie, donc les statuettes. Ils provoquent ainsi une « crise économique » pour les fabricants. S’en suit une manifestation qui se transforme en émeute dans toute la ville. Actes 19 23-40 le raconte avec un humour certain.

Du côté de l’Église

Deux ou peut-être même trois sortes d’origine pour les convertis
– des juifs en contact avec la pensée et la culture grecque,
– des prosélytes, des grecs en contact avec la foi juive
– des grecs venus directement du paganisme

Plusieurs des convertis ont gardé les préjugés de leur ancienne religion. La tentation du syncrétisme est bien présente. Aujourd’hui le supermarché des religions = on en prend un peu ici, un peu là pour se faire son propre mélange religieux.

Combats le bon combat de la foi

 I. Contre qui et quoi : les fausses doctrines de ceux qui se sont détournés de la foi (6.3-5)

Surtout des gens issus du judaïsme…(Tite 1.6 : de la circoncision )
Ils ont bien commencé dans la foi et dans la vie chrétienne. Ils ont même enseigné dans l’Église. Mais ils se sont ensuite détournés de la vérité.
Timothée doit les avertir de ne pas enseigner des doctrines étrangères à la foi (1 Timothée 1.3)
Les plus déviants d’entre eux sont cités, Hyménée et Alexandre (1 Timothée 1.20).

L’enseignement déviant est précisé dans 2 Timothée 2.17 : Hyménée et Philète prétendent que la résurrection a déjà eu lieu.

Un portrait percutant du faux enseignant

Paul fait un portrait percutant du faux enseignant , celui qui enseigne de fausses doctrines
Paul le définit comme un malade intellectuel, il a l’intelligence faussée. En fait, c’est un ignorant bouffi d’orgueil. Il se complait en disputes creuses et sans fin sur les mots. Il perd contact avec la vérité

il est enflé d’orgueil, il ne sait rien; il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions d’hommes corrompus d’entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain. 1 Timothée 6.4-5

Les faux enseignants ne sont pas intelligents car au fond, ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni les sujets sur lesquels ils se montrent si sûrs d’eux-mêmes. 1 Timothée 1.7

A force de vouloir faire admirer leur prétendue connaissance (1 Timothée 6.20), et d’en tirer profit financièrement, ils se détournent de la foi (1 Timothée 6.21). Ils entraînent toute une suite avec eux. Ils renversent la foi de quelques uns (2 Timothée 2.18)

 Ce qui les a fait dévier: l’orgueil et l’appât du gain

L’orgueil d’abord

Celui de la position sociale, de la notoriété religieuse. A Éphèse, les Juifs étaient nombreux dans la haute société. Ils pouvaient briller devant des gens ignorants ou peu instruits. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois

L’appât du gain

croyant que la piété est une source de gain (1 Timothée 6. 5b)

Paul trouve normal qu’un responsable d’Église soit soutenu financièrement par la communauté (1 Timothée 5: 17-18).
Il n’accepte pas que l’annonce de la Parole soit un moyen de se faire de l’argent (1 Timothée 6.5). Les leçons particulières des faux enseignants données dans chaque maison sont loin d’être gratuites.

Leurs méthodes

Des leçons particulières très bien payées

Pour éviter d’être contrôlés par l’Eglise, ils s’introduisent dans les maisons pour donner des leçons particulières très bien payées. Ainsi ils perturbent les familles.

En se parant du titre de docteurs de la loi sans être à la hauteur de leur ambition

Ils forment leurs petites Églises personnelles en se faisant appeler docteurs de la loi connaisseurs et spécialistes.

En fait ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment. (1 Timothée 1.7)

Le jeu cruel de la concurrence

Quand plusieurs de ces « docteurs » se trouvent confrontés, la jalousie éclate au grand jour. Chacun est pour l’autre un concurrent à abattre parce qu’il lui fait de l’ombre et lui « pique » sa clientèle donc sa source de gain.

Tous les moyens sont bons :

  • discussions interminables,
  • diatribes, c’est à dire conflits en paroles qui se répètent ou se prolongent. Cela provoque de l’irritation et des friction
  • logomachie qui consiste à discutailler sur de petites différences entre les mots, à parler plus fort et plus vite que les autres
  • dénigrements réciproques et soupçons malveillants.(1 Timothée 6.4)

Et de nos jours : comment devenir riche ?

Les 11 et 12 mai 2013 à Rouen, Benny Hinn, du mouvement Word and Faith, connu aussi sous le nom de 3e vague, demandait aux gens de répéter : « Dieu fait de moi un millionnaire, Dieu fait de moi un millionnaire ». Mais pour arriver à cette « bénédiction » (entre « » note du rédacteur), il faut semer, mettre de l’argent dans une enveloppe pour l’œuvre. Et prétendent-ils, Dieu le rendra au centuple.
« J’espère que vous n’allez pas demander une enveloppe pour donner 10 euros… pour donner 50 euros… Donnez au moins 100 euros ».

Cette application des principes de l’Evangile de prospérité est scandaleuse. C’est ré particulièrement révoltant dans les pays pauvres d’Amérique latine, dAsie et d’Afrique. Les gens se démunissent du nécessaire.

Celui qui reçoit au centuple et s’enrichit indument, c’est en réalité seulement le prédicateur. C’est celui qui lance toute l’affaire, celui qui est au sommet de la pyramide. Il reçoit l’ensemble des collectes et s’en attribue la plus grande partie… voitures de luxe, jets privés etc.

Une drôle de manière de se croire appelé par Dieu

Un membre d’une Église dit un jour à son pasteur : « Je veux faire des prédications ».
Le pasteur ne répond pas tout de suite, il lui faut réfléchir.
Par la suite, la personne en question profère des menaces,  crée un nouveau groupe avec des personnes détachées de l’ancienne Église. Le voilà devenu  pasteur/gourou auto proclamé.

Les activités des faux enseignants

D’abord ils complètent l’enseignement de la Parole

Les faux enseignants commencent d’abord par ajouter leurs idées à l’enseignement de la Bible. Il faut la rendre attrayante, disent-ils pour les gens venus du paganisme grec.

Ainsi on interprète allégoriquement des passages de l’Ancien Testament (Philon d’Alexandrie). On révise les généalogies juives en ajoutant des héros grecs aux patriarches hébreux. D’après un historien juif (Malchus), une petite-fille d’Abraham, (Aphra cherchez-la dans la Bible !!!) serait devenue femme d’Hercule. On invente les histoires les plus rocambolesques pour servir d’illustration. (Livre des Jubilés dans les Récits intertestamentaires).

Paul recommande de ne pas s’attacher à des fables et des généalogies sans fin  (1 Timothée 1.4)

Ensuite ils dénaturent l’enseignement de la Parole par une philosophie dualiste, une connaissance spéciale présentée comme un plus

La philosophie dualiste, gnostique d’origine grecque considère l’esprit, le monde des idées, comme bon. Elle méprise le monde des sens, la matière est mauvaise et méprisable.
Cette philosophie recommande donc soit de réprimer les besoins physiques normaux et légitimes soit de les laisser se défouler sans frein.

Dans le premier cas des prescriptions légalistes à propos de la nourriture, du mariage et de la sexualité ont trouvé des promoteurs et des adeptes de l’Antiquité à nos jours.

Ils prescrivent de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés. 1Timothée 4.3

On trouve des exemples dans Colossiens 2.20 ‘ne touche pas, ne prends pas… ‘
Ou alors c’est le désordre sexuel cité dans 1 Corinthiens 5.

Des recommandations particulières bien sûr présentées comme un « plus ».

On recommande une connaissance spéciale, une gnose qui va améliorer la qualité de la relation avec Dieu. Cette connaissance spéciale va faire évoluer l’âme dans les sphères supérieures en la débarrassant des contraintes inférieures, matérielles.

Mais un « plus » qui éloigne du Christ

Ce n’est pas un « plus » inoffensif. Au contraire, c’est bien s’éloigner de la vérité fondamentale.

Jésus-Christ est suffisant pour le salut. Il n’y a rien à rajouter, ni lois, ni interdictions humaines au salut par la foi seule. S’éloigner de ce centre de gravité fait diverger vers des erreurs et parfois vers des énormités théologiques et morales. Ergoter sur des détails conduit à oublier l’essentiel.

Dualisme d’aujourd’hui

Le mouvement Word and Faith a des accents dualistes.
Son promoteur Kenyon était influencé par une secte, la Science chrétienne de Mary Baker Eddy. Kenyon sépare la connaissance de la révélation et la connaissance des sens. Selon son enseignement la connaissance de la révélation vient de l’esprit de Dieu, elle est supérieure. La connaissance des sens vient du monde, elle est inférieure, limitée à l’environnement physique. Elle handicape le développement de la première.

Une autre énormité : la connaissance de la révélation serait venue seulement avec les écrits de Paul. Pierre et Jean ne connaissaient pas tous les détails de la vie éternelle.

Une interprétation déviante de la résurrection

Hyménée a été exclu de l’Église (1 Timothée 1.20). Avec Philète, il prétend que la résurrection a déjà eu lieu et il détourne des gens de la foi (2 Timothée 2.17-18).

A propos de résurrection, il faut se reporter à 1 Corinthiens 15. Paul développe une argumentation détaillée contre ceux qui disent qu’il n’y pas de résurrection des morts (1 Cor 15. 12 ss)

Confusion entre conversion et résurrection

Pour les hérétiques d’Éphèse, c’est un peu différent. Ils confondaient la conversion et la résurrection. Pour eux, la résurrection avait déjà eu lieu. On trouve une trace, peut-être le point de départ de la déviation à Corinthe, dans le reproche fait par Paul à des Corinthiens enflés d’orgueil. 1 Corinthiens  4.6

Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner. Et puissiez -vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous ! 1Corinthiens 4.8

Il y avait probablement une mauvaise compréhension de l’enseignement de Paul. En fait les chrétiens convertis ont été ressuscités avec le Christ (Romains 6.8-9), ils partagent son règne glorieux dans les lieux célestes (Éphésiens 2.6 ; Colossiens 2.12). La promesse de « régner avec Christ » prendra effet à la fin des temps, pas avant.

Les faux docteurs prétendent que le chrétien expérimente déjà tout de suite les bienfaits promis à la résurrection : « Déjà …vous avez commencé à régner »

Pour cette déviation, la vie du monde à venir, c’est pour aujourd’hui. Les réalités du monde physique, maladies, mort, pauvreté, on les ignore…

Des petits dieux toujours riches et bien portants. Mais…

Selon l’enseignement de Word and Faith, l’homme avait une nature divine, car il a été créé comme dieu de la terre. A la chute, il a reçu la nature pécheresse du diable, il est devenu comme Satan. A la conversion, il regagne les attributs de sa divinité, il doit donc être « toujours riche et bien portant »

Tilton « Vous êtes des créatures divines, vous êtes des dieux »
Autre affirmation : « La prospérité matérielle est la volonté de Dieu pour tous les croyants »

Une manière spéciale de comprendre Marc 10.30 : « Donnez une maison et recevez une centaine de maisons ou une maison d’une valeur de cent fois autant. Donnez un avion et recevez une centaine de fois la valeur de l’avion. Donnez une voiture et le retour serait vous fournir une vie entière avec des voitures. En bref Marc 10:30 est un très bon deal » (G Copeland)

Et si un agriculteur donne une vache, il en recevra donc cent d’un coup. Que va-t-il en faire ?

Paul : une vie chrétienne entre le « déjà », et le » pas encore »

Paul dénonce cette interprétation mensongère : c’est vrai, le chrétien est déjà sauvé, mais il n’est pas encore au ciel.

Entre les deux,  le « déjà » et le « pas encore » il s’agit de vivre la vie chrétienne dans une bonne perspective, avec fidélité et endurance

Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; 12 si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera; 13 si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même (2 Timothée 2. 11-13)

 II. Combattre de quelle manière ?

Il faut parfois prendre du recul pour réfléchir et prier

Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses  (1 Timothée 6.11)

Ne pas se mêler automatiquement de toutes les querelles mais réfléchir avant d’intervenir

Intervenir dans une dispute de mots, où tout s’envenime, essayer de glisser un mot entre des paroles si violentes que personne ne s’entend plus, c’est comme « saisir un chien par les oreilles. Ainsi est un passant qui s’irrite pour une querelle où il n’a que faire. (Proverbes 26:17)

Ces discussions interminables sont parties d’une base fausse, c’est à dire d’un autre Evangile, d’un enseignement éloigné de la vérité. Timothée se gardera d’intervenir directement dans ces controverses. Elles ne servent à rien sinon à perturber l’Église.

Cela ne veut pas dire qu’il ferme les yeux. Il se réserve le droit de réfléchir, de prier. Il pourra ainsi recevoir la direction de Dieu. Il pourra agir par son enseignement, ensuite, si nécessaire par une action disciplinaire dans l’Église.

Se distinguer des faux enseignants en prenant une position saine sur l’argent

C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement (1 Timothée 6.6)

Un chrétien fidèle n’est pas automatiquement à l’aise du point de vue matériel. Il est vrai que Dieu a promis de ne pas nous laisser manquer du nécessaire (Matthieu 6:25-34). Mais il se sert aussi des besoins matériels pour exercer notre foi. Il nous a avertis du danger de perdition que les richesses peuvent provoquer pour celui qui en a beaucoup (Matthieu 19:23).

On ne devient pas chrétien pour devenir riche. On devient chrétien par amour du Seigneur, pour le glorifier comme son Créateur, son Dieu et son Seigneur. La vie chrétienne consiste à le servir selon sa volonté, peut-être même dans la pauvreté. Ni Jésus ni Paul n’étaient « prospères » et ils ne cherchaient pas à le devenir.

Eviter les mauvais combats

les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science. 1 Timothée 6.20

Cela consiste à refuser de mettre au premier plan des particularités qui passent avant Jésus-Christ le point central de la foi.

Pour certains, ce sont des restrictions alimentaires (pas de vin, de café, de thé), pour d’autres les hommes doivent porter la barbe (lu dans une revue chrétienne, il y a quelques années), d’autres débattent sur le style ou l’ordre du culte…

 Le bon combat, le combat utile dans l’existence d’un chrétien c’est le témoignage rendu à Jésus-Christ

Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. (1 Timothée 6.12)

Il s’agit de la proclamation faite en public par Timothée lors de son baptême : Jésus-Christ est Seigneur. Ce n’est pas l’empereur romain qui est Seigneur.

En suivant l’exemple du Christ devant Pilate

C’est un témoignage à l’exemple de Jésus-Christ lui-même. Il a proclamé sa royauté devant Pilate, le représentant du pouvoir absolu romain

Mon royaume n’est pas de ce monde … je suis roi. Jean 18: 36-37.

C’était une proclamation dangereuse. L’approuver a coûté la vie à beaucoup de chrétiens, au 1e siècle, dans les siècles suivants et aujourd’hui encore dans certains pays.

Dans les années 40, des chrétiens allemands de l’Église confessante se sont opposés à Adolf Hitler. Dietrich Bonhoeffer, Karl Barth, et Martin Niemöller ont fait une «bonne confession» du Christ. Cela leur a coûté leur emploi, leur liberté, et pour Bonhoeffer sa vie.
Selon le livre de Bonhoeffer «Vivre en disciple : Le prix de la grâce», la vie de disciple peut coûter cher. Il n’y a pas de grâce à bon marché, elle a coûté  à Jésus-Christ sa vie.

 III. Combattre dans quelle intention

Garder ce qui lui a été confié

O Timothée, garde le dépôt.(1 Timothée 6.20)

Vincent de Lérins, écrivait au Ve siècle :

Qu’entend-on par le dépôt? Ce qui t’a été confié, pas ce qui est inventé par toi; ce que tu as reçu, non pas ce que tu as imaginé … Une chose apportée à toi, qui n’est pas sortie de toi; où tu ne doit pas être un auteur, mais un gardien; pas un leader mais un suiveur. Garde le depôt.

La bonne nouvelle de Jésus-Christ, résumée ainsi

Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire.. 1 Timothée 3.16

Ce dépôt, cette bonne nouvelle a été confiée à Paul (2 Timothée 1.12). Paul a transmis à Timothée le bien précieux qui lui a été confié. (2 Timothée 1.14).

Le transmettre fidèlement

Timothée est invité à transmettre correctement la parole de vérité

Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité (2 Timothée 2.15)
…à résister à des enseignements attrayants qui sont en réalité trompeurs et destructeurs.

Conclusion

Personne n’est libre de modifier l’Evangile pour plaire à d’éventuels adhérents. Nous gardons toute notre liberté face à la dernière prise de position à la mode, comme ce qui s’est décidé dernièrement sur le mariage en France.

Les adhérents arrivent dans l’Église quand ça leur plaît, ils s’en vont quand ça ne leur convient plus. Les vrais convertis restent. Ils sont fidèles à Jésus-Christ et à son enseignement et progressent dans la vie chrétienne.

Les déviations qui viennent d’être citées n’ont pas seulement sévi dans les premiers temps de l’Église. On les retrouve aujourd’hui multipliées et amplifiées par les médias. Ce n’est pas le message simple mais profond de l’Evangile qui intéresse, mais l’exceptionnel, le grand rassemblement de milliers de personnes avec des orateurs ou oratrices en vue.

Ainsi, on annoncera, par exemple, la venue dans une capitale ou une grande ville d’un prédicateur à la mode qui promettra guérison et richesse à coup sûr… Même si l’éloignement ou le prix du voyage peuvent être dissuasifs, ces manifestations sont souvent à la première ligne dans des moteurs de recherche Internet.
Les ouvrages déviants sont présents aussi dans des maisons d’édition chrétienne non liées aux mouvements sectaires. Il faut donc faire le tri et avertir. Et surtout remettre au centre la bonne nouvelle de l’Evangile
Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. (1 Corinthiens 2.2)

Offrons un témoignage de vie digne de confiance qui donne envie d’en savoir plus, mais sans franchir les limites.

C.Streng