Étiquette : réactions face aux épreuves

Manne, épreuves, fidélité de Dieu au désert

Manne dans le désert

Ce thème a été choisi pour deux raisons :

  • L’épisode de la nourriture miraculeusement accordée par Dieu au peuple d’Israël dans le désert
  • Une visite au « Musée du Désert » à Anduze, dans le Sud de la France.

Ce musée évoque la dramatique persécution vécue par les protestants huguenots suite à la révocation de l’Edit de Nantes par le roi de France Louis XIV.

Ecouter ce que Dieu dit

Soyons à l’écoute de ce que Dieu nous dit en Eglise, dans les échanges entre frères et sœurs, à travers les événements de la vie, les lectures bibliques etc.
Appliquons nous à discerner les convergences inspirées par l’Esprit Saint. C’est un facteur d’unité et de croissance pour l’Eglise.
Résistons à une pensée trop individualiste parfois, comme l’est la pensée ambiante. Soyons plutôt à l’écoute de ce que le Seigneur désire transmettre à son église.

Exode 16.1-8

Toute la communauté d’Israël quitta Élim ; le quinzième jour du deuxième mois après la sortie d’Égypte, ils arrivèrent au désert de Sin, situé entre Élim et le mont Sinaï. Là, dans le désert, les Israélites se remirent à protester contre Moïse et Aaron. 

Ils disaient : « Si seulement le Seigneur nous avait fait mourir en Égypte, quand nous nous réunissions autour des marmites de viande et que nous avions assez à manger ! Mais vous nous avez conduits dans ce désert pour nous y laisser tous mourir de faim ! »

 Le Seigneur dit à Moïse : « Du haut du ciel, je vais faire pleuvoir du pain sur vous. Chaque jour les gens iront ramasser leur ration de la journée. Je vous mettrai ainsi à l’épreuve pour savoir si vous obéissez ou non à mes ordres.  Le sixième jour, quand vous préparerez ce que vous aurez ramassé, vous en trouverez le double des autres jours. »  

Moïse et Aaron dirent à tous les Israélites : « Ce soir, le Seigneur vous donnera de la viande à manger, car il vous a entendus protester contre lui ; vous saurez alors que c’est lui qui vous a fait sortir d’Égypte.

Et demain matin, quand il vous donnera du pain en suffisance, vous verrez sa gloire. Quant à nous, nous ne sommes même pas dignes que vous protestiez contre nous. Et si vous le faites, en réalité, c’est le Seigneur que vous attaquez. »
La Bible en Français Courant (Nouvelle édition révisée 1997).

Un peuple difficile à conduire

Contestation et colère

– Moïse et Aaron chargés de conduire le peuple d’Israël travers le désert sont la cible de la contestation
– ils cristallisent la colère du peuple qui les accuse de les laisser mourir de faim dans le désert de Sin.

Pourtant au bénéfice de la puissance et de la bienveillance divines

Pourtant quelques semaines plus tôt, le peuple a été témoin et bénéficiaire de la puissance et de la bienveillance de Dieu lors de deux événements :

  • la traversée de la Mer des Roseaux à pied sec et l’anéantissement de l’armée du pharaon
    – la purification par le Seigneur des eaux amères et imbuvable de Mara. Le peuple a ainsi pu se désaltérer.

Mais regret du « bon vieux temps »

Pourtant, dans la déception et l’angoisse éprouvée, le peuple évoque avec regret la vie d’autrefois en Égypte et la trouve préférable (v.3)
Voilà des souvenirs bien trompeurs. En fait la réalité est très différente

Exode 3.7

Le Seigneur reprit : « J’ai vu comment on maltraite mon peuple en Égypte ; j’ai entendu les Israélites crier sous les coups de leurs oppresseurs. Oui, je connais leurs souffrances

Deux pièges dans nos réactions face aux difficultés

Cet argumentaire du peuple rend attentif à deux pièges qui peuvent se présenter quand nous rencontrons de nouvelles difficultés ou épreuves dans notre vie

– La mémoire sélective

Elle gomme les interventions inattendues et miraculeuses de Dieu dans notre vie, celle de nos proches, dans notre communauté.
Cela s’appelle l’ingratitude oublieuse ou la nostalgie du bon vieux temps. C’est l’embellissement du passé.le déni de la réalité

– Le déni de la réalité

Le déni de la réalité de notre condition humaine avant de connaître le Christ et de goûter à sa bonté
Autrefois nous vivions nous aussi dans la servitude du péché gouverné par nos passions et en situation d’oppression.
Que serions-nous devenus si sa grâce providentielle et son amour n’avaient pas touché notre cœur ?

Regarder en arrière, un leurre

Au moment de l’épreuve, gardons-nous de regarder en arrière avec d’éventuels regrets. C’est un leurre, une tromperie.

Fidélité constante de Dieu

Face à cette requête amère du peuple et à cette contestation faite de mauvaise foi, le seigneur reste fidèle à ses engagements de conduire son peuple et de prendre soin de lui au désert. Quel amour !

La manne, une nourriture miraculeuse

Pendant les 40 années passées au désert, le seigneur va nourrir miraculeusement la foule au moyen de la manne.
Le mot traduit de l’hébreu signifie : qu’est-ce que cela ? C’est la question suscitée par son apparition dans le désert de Sin.
La descente de la manne est comparé à une pluie de pain céleste.

Lorsque la rosée s’évapora, quelque chose de granuleux, fin comme du givre, restait par terre.  Les Israélites le virent, mais ne savaient pas ce que c’était, et ils se demandèrent les uns aux autres : « Qu’est-ce que c’est ? » Moïse leur répondit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger»

Une mise à l’épreuve quotidienne

Mais il est important de le préciser. Face à ce besoin fondamental et légitime du pain quotidien, la réponse du seigneur est conditionnelle et bien encadrée.

 

Le Seigneur dit à Moïse : « Du haut du ciel, je vais faire pleuvoir du pain sur vous. Chaque jour les gens iront ramasser leur ration de la journée. Je vous mettrai ainsi à l’épreuve pour savoir si vous obéissez ou non à mes ordres V.4 

Pour éduquer le peuple

Cette période de 40 années vécues dans le désert était voulue par Dieu pour éduquer, former tout le peuple qu’il s’était choisi. D’où l’expression mettre à l’épreuve

Deutéronome 8.3-5

Après ces difficultés, après vous avoir fait souffrir de la faim, il vous a donné la manne, une nourriture inconnue de vous et de vos ancêtres. De cette manière, il vous a montré que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole que Dieu prononce.  Vos vêtements ne se sont pas usés, vos pieds n’ont pas enflé durant ces quarante ans.  Comprenez donc bien que le Seigneur votre Dieu veut vous éduquer comme un père éduque son fils

Avec des instructions claires et précises

Il fallait ramasser seulement la quantité nécessaire «au pain de ce jour » soit 3 à 4 l par personne. Le sixième jour, veille du sabbat, on pouvait ramasser le double

Un test d’obéissance, pas toujours réussi

À travers ces directives précises le seigneur désirait tester l’obéissance du peuple.
En lisant le reste du chapitre, nous constatons qu’évidemment des personnes ont désobéi. Elles ont ramassé plus que ce qui était précisé. Ou elles en ont ramassé le septième jour.

La manne, signe miraculeux de relation et de solidarité

La manne était le signe quotidien et miraculeux de la bonté du seigneur envers Israël.
Elle est donc le symbole de la relation de dépendance privilégié entre Dieu et son peuple. Elle est aussi le symbole de la solidarité et du partage à l’intérieur (au sein) du peuple lui-même.

Ramassage avec redistribution

C’était un ramassage par tente, par maisonnée. Les petits-enfants, les personnes âgées, les malades, les handicapés, n’étaient pas oubliés. Le partage, la redistribution étaient nécessaires et permises. Les personnes solides et bien portantes ramassaient plus que leur part.

La manne, un symbole spirituel dans le Nouveau Testament

Solidarité dans l’Eglise et entre les Eglises

2 Corinthiens 8 14-15

En ce moment, vous êtes dans l’abondance et vous pouvez donc venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Puis, si vous êtes un jour dans le besoin et eux dans l’abondance, ils pourront vous venir en aide. C’est ainsi qu’il y aura égalité,  conformément à ce que l’Écriture déclare :

« Celui qui en avait beaucoup ramassé n’en avait pas trop, et celui qui en avait peu ramassé n’en manquait pas. »

L’apôtre Paul choisit l’exemple de la manne pour illustrer la répartition et la solidarité concrète qui doit exister entre les Eglises et les membres d’une même Eglise

Il mentionne ce principe dans le cadre des collectes auprès des églises de Macédoine au profit des églises de Judée.

Jésus-Christ, le pain de vie donné aux hommes

À ce premier éclairage du Nouveau Testament s’ajoute un deuxième éclairage donné par Jésus-Christ dans Jean 6

Jean 6.35

Jésus leur déclara : « Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif»

La conversation entre Jésus et ses disciples évoque le signe miraculeux de la manne vécu par leurs ancêtres. Avec cette question à la clé : «  Et toi Seigneur, Quel est le signe miraculeux qui atteste ton autorité ? »
Et Jésus de répondre : il est le fils de Dieu incarné parmi les hommes;  il donne la vie au monde.

Re-création de l’homme nouveau et quête de sens

Cette affirmation de Jésus fait passer du niveau physique et naturel de la faim au niveau spirituel des besoins de l’âme. Quête de sens pour notre vie, aspiration à retrouver une vraie relation avec le père céleste, à trouver la guérison de nos blessures.

La mort de Jésus à la croix et sa résurrection rendent possible cette re-création de l’homme nouveau. Le pain de vie apaise la faim et la source d’eau vive calme la soif. Alors il est bon d’y puiser fréquemment. Comme pour la manne, les provisions sont incertaines, improbables. C’est à notre portée, disponible 24 h sur 24. Comme pour la manne, il est nécessaire d’y appliquer notre volonté et de se bouger.

Marcher avec Dieu dans l’épreuve

La traversée du désert pendant 40 ans a été la mise à l’épreuve du peuple d’Israël dans le désert.
Les Huguenots l’ont aussi vécu dans la persécution pendant pratiquement un siècle, comme le rappelle le « Musée du Désert »
Il leur était interdit de se réunir librement, d’exercer un bon nombre de métiers, d’éduquer leurs enfants dans la foi protestante. Ils ont été pourchassés à travers le royaume, suppliciés, condamnés aux galères, pendus en public.
Ils ont nommé cette période « le temps du désert », c’est à dire de l’épreuve.
Un de leurs mots d’ordre : « sous la croix, le triomphe »
Certains ont fait semblant d’abjurer leur foi. D’autres non, et ils sont morts sous les coups, sous la croix.

Jacques 1.2

Mes frères, considérez-vous comme très heureux quand vous avez à passer par toutes sortes d’épreuves ;  car, vous le savez, si votre foi résiste à l’épreuve, celle-ci produit la persévérance

W. Kreis