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Le récit de l’annonciation à Marie

L’annonciation à Marie

Luc 1.26-38

Dans les temps de Noël,  nous aimons  relire les récits relatant la naissance de Jésus-Christ et aussi celui de l’annonce de cette naissance, faite à Marie.

«Jésus fait homme », l’accomplissement de la prophétie

Nous voici arrivés au temps de l’accomplissement de la prophétie biblique. Après une attente de près de 400 ans, Dieu  brise soudain le silence.

Ce n’est pas par l’intermédiaire d’un prophète mais par celui d’un ange, l’ange Gabriel que Dieu s’adresse à Marie. Il est porteur d’une bonne nouvelle et se veut rassurant, paisible :

«Réjouis toi ! Le seigneur t’a accorder une grande faveur, Il est avec toi » v.28

Quelle joie ! Le seigneur te considère favorablement… Marie !

Surprise et troublée

 Marie ne s’y attendait pas du tout. Elle est surprise est profondément troublée. il lui faut du temps temps pour comprendre ce qui lui arrive, pour dépasser sa peur et surmonter le tumulte dans son cœur.

La parole de Dieu est merveilleusement réaliste. Elle n’enjolive pas le déroulement des événements majeurs mais elle les restitue avec exactitude et vérité.
C’est plutôt le  lecteur qui oublier les détails et altère parfois involontairement le récit biblique.La routine et l’habitude  nous jouent parfois des tours.

Pourquoi Marie est-elle troublée à ce point ?

Premièrement, l’ange lui annonce qu’elle va devenir mère. Elle est vierge et n’a pas encore été mariée à son fiancé joseph.

Sa question est immédiate : «Comment cela sera-t-il possible ? »

Deuxièmement, la description du fils qu’elle va enfanter est extraordinaire, inimaginable.

Les trois titres du Christ

L’ange Gabriel lui révèle les trois titres que portera son enfant. Et c’est du lourd, comme on dit.

1. Il doit être appelé Jésus, ce qui signifie Sauveur.

Il sera donc investi d’une mission de salut à l’égard du peuple d’Israël puis envers tous les hommes, de quelque race qu’il soient

2. « Il sera grand et on l’appellera le Fils du Dieu très haut »

Pour Marie particulièrement, cela signifiait qu’il serait le Messie, l’envoyé de Dieu tant attendu et annoncé par les prophètes.

3. « Le Seigneur Dieu fera de lui un roi, comme le fut David son ancêtre »


– Il  est issu de la lignée de David, conformément à la promesse.

– « Sauveur, Messie et Roi éternel » sont les trois titres que l’ange Gabriel demande à Marie de lui donner.

-Ce bébé à naître aura une destinée exceptionnelle, unique, mais égalée dans le monde des humains.

Des événements d’une portée incomparable

Marie mais aussi Joseph n’ont pas pu saisir l’ampleur de l’identité exacte de Jésus.
Mais la succession des événements à venir,  l’enfance de Jésus, puis  sa vie publique, et enfin  la croix ont dévoilé la portée et la réalité de ces titres incomparables.
C’est pourquoi il nous est dit que « Marie gardait en elle le souvenir 
de tous ces événements. »

C’est aussi ce que nous constatons dans nos vies.

Un plan d’amour

Dieu a un plan, un projet d’amour proche de son cœur pour chaque personne qui se soumet à sa volonté. Dans l’instantané des épreuves, il est difficile d’en distinguer les sens et la direction. C’est un peu plus tard que nous réalisons la sagesse et la bonté de notre Dieu.
Marchons par la foi confiant dans ses promesses qui s’accompliront au temps fixé par Dieu.

Après le « pourquoi » de Marie, le « comment »

« Comment cela sera-t-il possible puisque je suis vierge ? »

La réponse de l’ange est majestueuse et presque trop facile

« Le Saint Esprit viendra sur toi et la puissance du Dieu très haut te couvrira comme d’un ombre ».

Luc l’évangéliste et Matthieu décrivent et soulignent un fait historique qui n’a rien d’un mythe ou d’un conte. La conception de Jésus s’est faite par l’opération du Saint Esprit, sans le secours d’un père humain.

La naissance de Jésus s’est faite naturellement au terme de la gestation naturelle d’une femme. Mais sa conception reste surnaturelle et demeure un fait historique avéré. Car « rien n’est impossible à Dieu », l’inventeur du monde et le créateur de la vie.

Pourquoi insister sur l’historicité de la naissance de Jésus ?

Pour deux motifs au moins

1. Premièrement, l’accent est mis sur la continuité par rapport  au passé

Nombre de prophéties de l’Ancien Testament  pointaient vers cet événement.
Le fils que Marie enfantera occupera le trône de son ancêtre David. Il hérite de sa mère à la fois son humanité et son ascendance royale.

2. Deuxièmement, nous sommes aussi face à une discontinuité par rapport au passé.

Le Saint-Esprit descendra sur Marie et la puissance créatrice de Dieu la couvrira de son ombre.

L’enfant sera unique puisque sans péché, saint et fils de Dieu.

Jésus a porté ce double patrimoine héréditaire :

  • Humain et messianique par sa mère Marie
  • Pur et divin, engendré par le Saint-Esprit

Le couple Marie et Joseph, la famille qui a accueilli la venue de Jésus

Le songe de Joseph

Dans Matthieu 1.18-25 nous lisons que Joseph a eu un songe dans lequel le Seigneur lui a parlé

A cette époque, la pression sociale était très forte : certaines conduites n’étaient pas acceptées, « cela ne se faisait pas ».

Marie était enceinte alors qu’elle était fiancée, pas encore mariée à Joseph.

Pour l’épargner et ne pas jeter le discrédit sur elle, il décide de rompre secrètement.

L’ange lui dévoile le plan de Dieu et lui recommande de prendre Marie pour femme.

Joseph qui était un homme droit et qui aimait le Seigneur obéit tout simplement.

Par la suite, un rumeur s’est répandue : il serait un enfant illégitime, conçu hors mariage. Nous la voyons surgir dans Jean 8.41

Face à certains Juifs non croyants, Jésus déclare qu’ils ont pour père le diable et non Abraham. Ils sont meurtriers dans leurs cœurs. Ceux-ci lui rétorquent : « Nous en sommes pas des enfants illégitimes », ce qui sous entendait que lui l’était.

L’appel adressé à Marie dans le cadre de l’Annonciation

Quelle a été sa réponse, son attitude face au projet du Seigneur ?

« Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit. » (V.38).

Face au dessein de Dieu et à sa méthode, pas d’objections et une entière soumission.

Elle acceptait une lourde responsabilité. Avant le mariage elle s’exposait à la maternité et elle en subissait les conséquences : la honte et la souffrance de passer pour une femme immorale…

Elle a finalement renoncé à sa réputation pour faire la volonté de Dieu.

Notre vocation, notre appel

Cet appel particulier à Marie de devenir la mère de Jésus-Christ débouche sur une réflexion sur notre appel, notre vocation.

1 Pierre 2.9-10 : « Race choisie, prêtres du roi, nation sainte, peuple de Dieu, » des expressions prestigieuses mais pas prétentieuses.

C’est  un appel communautaire, transversal à servir Dieu. Nous appartenons d’abord à Dieu et faisons partie de ce peuple multi ethnique et multiculturel répandu à la surface de la terre.

Voilà de quoi prendre une certaine distance avec nos appartenances ecclésiastiques. Mais attention aux chrétiens « électrons libres » qui se désolidarisent volontairement du Corps de Christ, l’Église. Nous sommes appelés ensemble à le servir.

Un seul objectif : « Il nous a appelés… afin que nous proclamions ses œuvres, ses perfections magnifiques »

Nous sommes appelés à braquer le projecteur sur Jésus-Christ et l’œuvre parfaite accomplie à la croix. Nos paroles et nos actions témoignent de ce qu’il représente dans notre vie. Elles témoignent aussi de la possibilité de vivre des relations réconciliées les uns avec les autres, selon le ministère de la réconciliation.

Nous pouvons répondre à cet appel parce que la compassion de Dieu est première. Elle a bouleversé notre vie. Nous vivons quotidiennement de sa grâce, jour après jour et il veut déverser son amour dans nos cœurs.

W. Kreis

Le dénombrement de Bethléem – Pieter Bruegel

Le dénombrement de Bethléem : présentation du tableau

Le dénombrement de Bethléem a été peint en 1566 par Pieter Bruegel l’Ancien, (1525/29-1569), un peintre protestant des Pays Bas.

Le tableau  est inspiré de l’Évangile de Luc (2.1-5). Le premier recensement ordonné par l’empereur Auguste obligeait chacun à se faire enregistrer dans sa ville d’origine. Ainsi Joseph partit avec Marie pour le village de Bethléem en Judée. C’est pendant ce séjour que naquit Jésus.

Un peu d’histoire

La Renaissance italienne représentait les personnages sacrés en position centrale, sous un éclairage flatteur. Bruegel peint la Sainte famille dans un univers réaliste. Il la transpose dans les Flandres du 16e s, pendant l’hiver glacial de 1566.

Marie et Joseph sont cachés au milieu de la foule des gens simples qui viennent payer l’impôt au roi Philippe II d’Espagne. Ce roi distant et impopulaire accablait d’impôts les Pays Bas pour financer une guerre contre la France. Il pratiquait aussi une persécution religieuse cruelle contre les protestants.

Le tableau pose une devinette. On voit un homme qui guide un âne sur lequel est assise un jeune femme enceinte. Mais personne ne sait que cette jeune femme est la mère du Christ. Des gens à l’apparence modeste peuvent jouer un rôle tout à fait déterminant pour l’humanité.

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C.Streng