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Remplis du Saint Esprit à la Pentecôte

Attendre le Saint Esprit à Jérusalem 

Le jour où le Seigneur est retourné auprès de son Père, il a demandé aux disciples de rester à Jérusalem et d’y attendre de recevoir le Saint-Esprit, d’être remplis du Saint-Esprit qui les équiperait pour leur service de témoins du Royaume des cieux. C’est ce qu’ils font, sans doute dans la maison où ils avaient déjà fêté la Pâque avec Jésus : Actes 1.14.

D’un commun accord ils se retrouvaient souvent pour prier avec quelques femmes, dont Marie, la mère de Jésus, et avec les frères de Jésus. Peut-être ce jour-là sont réunis les 120 dont il est parfois question
Mais ils ne savent pas de date et dix jours vont se passer ainsi, dans l’attente.

Actes 2.1-13

Lorsque arriva le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble en un même lieu. 2 Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis. 3 Des langues leur apparurent, qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des autres ; il s’en posa sur chacun d’eux. 4 Ils furent tous remplis d’Esprit saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’énoncer. 

5 Or des Juifs pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel habitaient Jérusalem. 6 Au bruit qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. 7 Etonnés, stupéfaits, ils disaient : Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? 8 Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? 9 Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont, d’Asie, 10 de Phrygie, de Pamphylie, d’Egypte, de Libye cyrénaïque, citoyens romains, 11 Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons dire dans notre langue les oeuvres grandioses de Dieu ! 12 Tous étaient stupéfaits et perplexes ; ils se disaient les uns aux autres : Qu’est-ce que cela veut dire ? 13 Mais d’autres se moquaient en disant : Ils sont pleins de vin doux !

LES ÉVÈNEMENTS

La Pentecôte est l’une des trois fêtes majeures annuelles qui rassemblent des Juifs venus de tous les horizons de l’époque. Elle se situe à la fin de la moisson de l’orge. Mais ce qu’on sait moins, c’est que, selon la tradition juive, c’est aussi cinquante jours après la Pâque que Moïse a reçu la Loi au Sinaï.
Un jour Moïse avait émis un souhait remarquable à une occasion qui ressemble curieusement à la scène de jalousie des disciples de Jean envers Jésus : lire Nombres 11.26-29. Dieu accueille ce souhait et en fait une annonce prophétique : Joël 3.1-5. Dans son exposé magistral (17-21) Pierre va reprendre cette prophétie pour expliquer à la foule immense des Juifs réunis pour la fête qu’aujourd’hui ils sont en train d’assister à sa réalisation.

Remarquons tout de suite que ce qui se passe là n’est pas simplement un événement subjectif, difficile à identifier et à expliquer. Les choses sont évidentes pour toute une énorme foule. Dieu est à l’œuvre et il se passe des choses que la foule entend et des choses qu’elle voit.

Un mugissement de tempête vient du ciel, de Dieu, il remplit le local et retentit bien au-delà. Des sortes de langues de feu se posent sur la tête de chacun d’eux, c’est-à-dire sur les apôtres, sur les non apôtres et sur les femmes (Joël mentionnait les filles et les servantes).
Plus impressionnant encore est ce qui arrive alors : Voilà des Galiléens, réputés pour leur ignorance et même pour leur manière bizarre de prononcer leur araméen maternel, qui se mettent à parler dans toutes les langues du monde connu alors. Pas un bredouillis ou la répétition continue des deux mêmes syllabes sans signification, mais ils célèbrent les hauts faits, les choses merveilleuses que Dieu a accomplies (11).


la foule près du mur des Lamentations

Ils ont dû sortir entre-temps et ainsi toute la foule les entend, stupéfaite de pouvoir les comprendre dans les langues maternelles respectives. Il ne s’agit pas d’une prédication posée et ordonnée, mais aussi nombreux qu’ils sont, chacun des croyants est saisi par le Saint-Esprit. Oubliant tout le reste, ils adorent et louent bien fort, ils célèbrent de manière bien intelligible la majesté, la sainteté, l’amour et la grâce de Dieu manifestés dans ce qu’ils ont vécu avec lui. Chacun à sa façon, à son niveau, est témoin du Dieu vivant qui fait grâce à ses créatures.
Alors, forcément, les gens s’interrogent :

QU’EST-CE QUE CELA PEUT BIEN VOULOIR DIRE ? (v. 12)

Quelques observations et remarques

A. L’inversion de Babel

À un niveau élémentaire on dit parfois que la Pentecôte c’est l’inversion de l’événement de Babel (Genèse 11.1-9). Toute l’humanité avait alors une langue, donc une culture unique. Les humains ne voulaient pas se disséminer sur toute la terre, comme Dieu l’avait demandé et ils ont décidé de tous se regrouper plutôt en une ville avec une tour énorme. Ils voulaient se faire un nom par leur masse et ce bâtiment. Exemple typique d’unité fabriquée artificiellement et contre la volonté de Dieu.
Dieu les disperse quand même en leur enlevant la possibilité de communiquer entre eux, de se comprendre. La sanction, c’est la dispersion, la désunion, l’impossibilité de comprendre les autres.

À Jérusalem la foule est presque uniquement constituée de Juifs. En plus de la langue de leur pays d’adoption, ils savent sans doute l’araméen pour pouvoir communiquer en Judée. L’intervention de Dieu ne consiste pas à créer une nouvelle langue commune à tous, qui ferait le lien dans cette énorme diversité. Non, la diversité des langues maternelles demeure et ne fait pas obstacle. Ce jour-là Dieu leur donne, lui, un lien intérieur à vocation éternelle : la présence et l’action de son Esprit saint.

B. Un témoignage à l’impact puissant

Si désordonné que soit le témoignage des 120 rendu à la gloire de Dieu, il a un impact puissant auprès de leurs auditeurs. En effet son contenu de ce jour-là sera toujours un peu le même : parler des œuvres majestueuses de Dieu. C’est ainsi que ce jour-là naît l’Église et que commence aussitôt le travail de la mission mondiale. Pour cela Dieu n’a pas aboli la diversité des langues, mais il a pris soin que chacun puisse entendre et comprendre le message dans sa propre langue maternelle.

Le miracle de la compréhension

Beaucoup pensent que le grand miracle de ce jour-là, c’est le parler en langues. La stupéfaction des gens au v. 11 suggère une autre perspective : le miracle de la compréhension du message, malgré les différences de langues. Le parler en langues (qui n’est d’ailleurs pas le même que celui de 1 Co 12 et 14) est un moyen magnifique. Mais le but, le résultat, bien plus important encore, c’est le miracle de la compréhension. Les gens ont tous entendu et compris le même message fondamental : les grandes œuvres de Dieu rendues accessibles et offertes à quiconque vient avec un cœur sincère et ouvert. Il ne suffit pas de parler la langue d’un étranger, il faut encore l’action décisive du St-Esprit pour atteindre son cœur et l’illuminer de la vérité divine. Sans ce miracle, celui des langues resterait stérile.

C. Impressionnés par le miracle ou transformés par le message ?

J’ose cette affirmation aussi parce qu’aux v. 11-12 rien n’est encore gagné. Là, comme après la prédication de Pierre, les gens posent une question importante. Or si au v. 12 les gens sont profondément impressionnés, il est vrai aussi qu’ils ne sont encore pas du tout profondément transformés comme ils le seront au v. 37.

Les gens honnêtes, ceux qui veulent comprendre, ont besoin d’écouter attentivement Pierre apporter l’explication de l’événement sur fond biblique. Les gens superficiels (13), eux, vont passer outre en se contentant d’une explication d’une évidente absurdité. Quand on ne veut pas comprendre, une pirouette suffit pour se débarrasser du problème.

Les premiers vont bénéficier de l’action du Saint-Esprit, du miracle de la compréhension, les autres non, parce qu’ils ne veulent pas de l’action souveraine de Dieu sur leur vie. C’est donc bien le miracle de la compréhension qui est le grand événement décisif de la Pentecôte

Après la prédication de Pierre, conduite par le Saint-Esprit, 3000 personnes s’ajoutent au petit noyau dès ce premier jour de travail missionnaire. Ce qui a changé leur cœur, ce n’est pas le parler en langues des disciples, mais bien la parole prophétique de Pierre. C’est dans cette proclamation que l’effusion du Saint-Esprit atteint son plein effet. Voilà aussi la raison pour laquelle Paul souligne la primauté de la parole prophétique sur le parler en langues.

D. La Pentecôte, un événement unique

Cela appelle encore une autre remarque, peut-être inattendue. À Noël il s’est passé un événement absolument unique, jamais répété, tout comme à Vendredi saint et à Pâques. ! D’accord !

Le Saint-Esprit est là. Alors pourquoi lui demander de venir ?

Mais alors comment certains demandent-ils à Dieu une nouvelle Pentecôte, une nouvelle effusion du St-Esprit sur eux-mêmes ou sur leur communauté ? N’ont-ils donc jamais lu Jean 14.15-20 ? …afin qu’il demeure éternellement avec vous…

Cela entraîne des conséquences : je ne peux pas chanter un cantique qui demande au St-Esprit de venir sur moi ou sur l’Église. Qu’est-ce qu’un chrétien ou une Église dont le Saint-Esprit est absent ? Seule une personne sur le point de se convertir peut chanter de telles paroles.

Surtout, ne l’attristons pas ! 

Ce dont j’ai vraiment besoin, en revanche, c’est que le Saint-Esprit ne soit pas attristé par moi, ni confiné dans quelques domaines limités de ma vie. Il faut que je lui (re)donne toute la place et les pleins pouvoirs sur ma vie pour qu’il l’utilise selon la volonté de Dieu.

Il reste toujours fidèle 

Chacun passe à un moment ou un autre par ce que nous éprouvons comme un désert spirituel. Mais cela ne signifie pas que le Saint-Esprit nous a quittés. Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables (Romains 11.29). C’est plutôt qu’il veut nous apprendre quelque chose dans les circonstances de ce moment-là ou que nous avons été infidèles sur un point donné. Or là encore si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même (2 Timothée 2.13). Même dans ce désert réjouissons-nous donc plutôt des deux promesses si réconfortantes et continuons ou corrigeons notre route avec lui !

Un nouveau peuple de Dieu 

Au Sinaï Dieu s’était constitué un peuple mis à part pour lui parmi les nations. À la Pentecôte il exauce majestueusement le vœu de Moïse : que Dieu accorde son Esprit à tous les membres de son peuple pour en faire des prophètes.
En se servant de quelques Galiléens méprisés, Dieu fait entendre ses merveilles aux représentants de toutes les langues de la terre. Et ceux qui désirent une relation personnelle avec lui, y sont introduits ce jour-là par le Saint-Esprit. Celui-ci leur ouvre la compréhension de ses actes magnifiques et de leur relation avec sa Parole. Il crée ainsi un nouveau peuple de Dieu à l’échelle du monde, un peuple uni par sa présence éternelle parmi ses membres. C’est la nation sainte, la communauté de rois-prêtres, la race élue que Dieu avait annoncée dès le 2e livre de l’Ancien Testament (Exode 19.5-6.

J.-J. Streng

Saint Esprit et don des langues à la Pentecôte

La Pentecôte, une fête mal connue aujourd’hui

La Pentecôte est fêtée un dimanche et un lundi  de mai ou  juin. Cependant peu de gens savent vraiment ce qui est commémoré ce jour-là.
L’événement lui-même, avec le don des langues a été vécu par les apôtres du Christ

Lire Actes 2.1-13 ; 32-36.

I. Ce qui s’est passé à la Pentecôte

Deux semaines plus tôt Jésus leur avait dit :

Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses. 

Et voici, j ‘enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d ‘en haut. Luc 24.46-49

Il avait  précisé cette promesse juste avant de les quitter :

Car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint -Esprit. Alors les apôtres réunis lui demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? 

Il leur répondit: Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance, le Saint -Esprit survenant sur vous. Et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Actes 1.5-8.

Ils restent donc à Jérusalem pour attendre cette venue du Saint-Esprit.

L’occasion

La Pentecôte est la deuxième  des trois fêtes majeures où les Juifs du monde entier viennent en masse à Jérusalem. Elle s’appelle aussi fête des Prémices ou des Moissons, parce qu’elle marque la fin de la récolte des grains, la fête des Semaines parce qu’elle tombe 7 semaines = 50 jours. (pentê= 50 en grec) après Pâques.

A cette époque les Juifs y fêtent aussi le don de la Loi au Sinaï, 50 jours après la sortie d’Égypte. Tout va se passer en présence d’une foule énorme.

L’événement

Les disciples sont sans doute réunis dans la chambre haute où ils avaient pris le repas de la Pâque avec leur Maître. C’est alors que

Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux.

Et ils furent tous remplis du Saint -Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.

Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Actes 2.2 -5.

La puissance de Dieu s’empare de l’esprit de ces hommes. Elle leur donne la capacité de parler de l’action magnifique de Jésus pour l’humanité. En même temps ils quittent peut-être la maison et se rendent dans la cour du Temple, où ils ont pris l’habitude de se retrouver.

Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple. Actes 2.46.

La foule les entend parler de l’œuvre de Dieu et  est doublement stupéfaite par

– ceux qui parlent ainsi sont des Galiléens, réputés incultes et surtout incapables de prononcer correctement les mots : ils avalent des syllabes, ne savent pas prononcer les gutturales.

Voilà les gens que Dieu a choisis pour interpeller le monde entier : l’énumération des v 9-11 contient tous les pays du bassin méditerranéen et même au-delà, vers l’Est : Sem, Cham et Japhet sont tous là ! C’est une préfiguration du futur travail missionnaire mondial !

Le don des langues

Dans les Actes il y a trois occasions où il est ainsi question de langues

– ici, le jour de la Pentecôte,
– quand les païens de chez Corneille se convertissent : ils parlent en langues et célèbrent la grandeur de Dieu ;
– à Éphèse quand quelques disciples de Jean reçoivent le baptême au nom de Jésus puis l’imposition des mains par Paul

Avez-vous reçu le Saint -Esprit, quand vous avez cru ? Ils lui répondirent: Nous n’avons pas même entendu dire qu’il y ait un Saint -Esprit. Il dit: De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Et ils répondirent: Du baptême de Jean. 

Alors Paul dit: Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c’est -à-dire, en Jésus.

Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint -Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient. Actes 19.2-6.

Chaque fois on trouve les mêmes mots, mais le phénomène n’est expliqué qu’une fois en Actes 2.

En quoi consiste le miracle du don des langues ?

– Pas simplement le fait que les disciples louent Dieu  de façon parfaitement compréhensible dans des langues qu’ils ne connaissent même pas.
– Pas seulement le fait que le miracle se situe plus au niveau de la réception (ce qui est entendu) que  de l’émission  (ce qui est dit) : les locuteurs de très nombreuses langues ont pu entendre des louanges prononcées  en quelques langues seulement, ce qui cause d’ailleurs des différences de réception

Ils étaient tous dans l’étonnement, et, ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres: Que veut dire ceci ?

Mais d’autres se moquaient, et disaient: Ils sont pleins de vin doux. Actes 2.12-13.

On lit deux fois  entendre parler dans sa propre langue, sa langue maternelle Actes 2.8,11

Le message est très clair. Ce qui est mystérieux est la manière dont les auditeurs le perçoivent

Ce n’est même pas le fait que le Saint-Esprit ait été répandu, alors que c’est pourtant nouveau.

II. Pourquoi Dieu procède ainsi ?

C’est dans le but visé par Dieu que se situe le cœur du miracle.

Mais il faut d’abord une importante mise au point : ce parler en langue n’est pas le même que celui de  1 Corinthiens  12-14.

A Jérusalem tous ont parlé en langues et ils ont été compris sans problème par les foules.
A Corinthe seuls quelques uns  parlent en langues et personne ne comprend s’il n’y a pas d’interprète.
A Jérusalem les auditeurs s’émerveillent, alors qu’à Corinthe ils risquent de prendre les chrétiens pour des fous.
A Jérusalem tout se passe dans l’harmonie. A Corinthe il y a grave risque de confusion et un seul est édifié, s’il n’y a pas d’interprète.

Dans l’Ancien-Testament, le vent et le feu sont souvent des signes de la présence et de l’action de Dieu. Jean-Baptiste avait prédit

Moi, je vous baptise d’eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers.

Lui, il vous baptisera du Saint -Esprit et de feu. Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point.Luc 3.16-17.

Ajoutez à cette prophétie la promesse que Jésus avait faite pour ce jour-là et vous sentirez que cet évènement a une envergure unique.

Et c’est là que se situe le vrai miracle de ce jour :

Ce jour-là, à la suite de la prédication de Pierre,  il y eut 3000 conversions d’un tout nouveau genre, ce jour-là est née l’Église de Jésus-Christ, ce jour-là a été annulée la malédiction de Babel divisant l’humanité.

A Babel les hommes avaient rejeté l’ordre de Dieu de remplir la terre et choisi une orientation opposée à la volonté de Dieu  : rester groupés dans une ville et laisser sur terre une trace de leur grandeur

Allons ! bâtissons -nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons -nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. Genèse 11.4.

Ils veulent s’élever jusqu’au ciel et remplacer Dieu.

Une unité créée par le Saint Esprit

A Jérusalem

A Jérusalem c’est Dieu qui s’abaisse encore un fois parmi les hommes en la personne du Saint-Esprit : il dépasse les divisions linguistiques et crée un nouveau peuple uni d’une nouvelle façon, autour de Jésus. Des gens que tout sépare, sont unis par un même Sauveur divin, accueilli comme Seigneur.

Et si la diversité des langues subsiste, elle est surmontée dans une unité profonde créée par le Saint-Esprit. Celui-ci tourne nos regards vers le Père, vers le Fils et jamais sur autre chose, jamais sur lui-même.

Chez Corneille, le païen

C’est exactement la même chose qui se produit chez Corneille, le païen (Actes 10). Stupéfait de cette similitude, Pierre pose alors une question décisive : Peut-on refuser de baptiser ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien nous, les juifs ? Actes 10.47

Si Dieu ne fait pas de différence, comment des hommes oseraient-ils en faire ? Les païens croyants sont accueillis par Dieu dans son Église au même titre que les juifs qui croient en Jésus, et cela au mépris de toutes les distinctions habituellement faites par les juifs. Païens et juifs vont former une seule Église de Jésus-Christ.

Au concile de Jérusalem (Actes 15.8-9) Pierre exige cet accueil envers les païens et Jacques, le président, sanctionne officiellement cette décision d’unité.

A Ephèse

La même chose  se produit aussi à Éphèse (Actes 19). Des croyants restés attachés à Jean-Baptiste, faute d’en savoir plus, découvrent l’œuvre de Jésus. Ils l’accueillent, sont investis du Saint-Esprit et unis à l’Église comme Corneille et les Juifs de Jérusalem. Comme il n’y a pas d’Église des païens, il n’y aura pas non plus d’Église selon Jean-Baptiste.

A Samarie

C’est enfin ce qui s’est passé à Samarie, suite à l’évangélisation menée par Philippe (Actes 8). Apprenant que beaucoup de Samaritains ont cru, Pierre et Jean viennent de Jérusalem, leur imposent les mains et alors, mais alors seulement, les Samaritains reçoivent le Saint-Esprit.

Il n’y aura donc pas non plus d’Église samaritaine différente, séparée d’une Église juive, mais une seule Église de Jésus-Christ où toute séparation entre juifs et païens, entre esclaves et libres, entre hommes et femmes disparaît. Sans aucun égard pour tous les préjugés séculaires si bien ancrés dans les esprits !

Il n’y a donc qu’une seule Église dont tous les membres reçoivent dès le départ, au moment même de leur nouvelle naissance, le Saint-Esprit. Ils l’ont reçu, ils en ont été remplis. Le Saint-Esprit a été répandu sur eux : les descriptions varient pour une seule et même expérience fondatrice

Mais à tous ceux qui l ‘ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.  Jean 1.12-13.

Le Saint Esprit dans la sanctification

Il importe dès lors que ce Saint-Esprit reçoive toute la place, puisse jouer entièrement son rôle de sanctification, qu’on lui donne les pleins pouvoirs de propriétaire, qu’il puisse nous remplir et toujours à nouveau. C’est l’évènement central dans le plan général de Dieu résumé par ces  citations d’Ephésiens

C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme, souvenez -vous que vous étiez en ce temps -là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.

Mais maintenant, en Jésus -Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, Ephésiens  2.11-14

et

selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre…

En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint -Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, pour célébrer sa gloire. Ephésiens 1.9b-10 ; 13-14.

C’est ainsi que le Nouveau-Testament présente les choses, sans amplifier ou minimiser un aspect particulier, ce qui entraîne des divergences confessionnelles.

III. L’impact de la Pentecôte sur l’histoire du monde

Unité réalisée par le Saint Esprit

Les politiques et les religions rêvent d’unité, ils y aspirent comme à un but lointain, courant de congrès en commissions. Fatigue bien inutile : Dieu l’a déjà réalisée, tout comme la paix. Elle aussi ne se trouve qu’en lui, mais réellement. A nous de prendre conscience de ce fait, d’en prendre possession pour la préserver, en rejetant tout ce qui la détruit dans nos préjugés et notre mentalité qui a besoin de sanctification.

Un peuple unique avec une nouvelle identité

Le Seigneur a vaincu ce qui crée les barrières : le péché. Il a établi un lien intime et éternel : l’action du Saint-Esprit dans une mentalité en chantier de reconstruction sur la base de l’amour.

La Pentecôte est l’anniversaire d’un peuple d’un genre unique, tiré de toutes les nations du monde,. Ce peuple est doté d’une identité nouvelle que chaque membre a choisie personnellement. Il l’a reçue en réponse à la repentance et à l’accueil confiant du Seigneur Jésus. Ce peuple est une société d’un genre tout nouveau. Elle est engendrée, nourrie, guidée par Dieu lui-même à travers sa Parole. Revenons donc sans cesse à cette Parole, au moins chaque jour.

A la Pentecôte le Seigneur est revenu habiter en permanence parmi les hommes, dans l’Église. Il lui donne l’équipement, le plan d’action, les indications nécessaires pour son service de témoin et d’enseignante de sa pensée.

Sainteté de Dieu et salut gratuit

Et le message chrétien est nouveau, lui aussi. La sainteté de Dieu ne badine pas avec le péché. Mais un salut gratuit, déjà accompli par lui-même en Jésus Christ est proposé à quiconque sans discrimination. Ce message est centré, non sur un système, un homme, mais sur Jésus, Fils de Dieu fait homme, confirmé comme Sauveur par sa résurrection et magnifié comme Dieu par son ascension.

L’Eglise, nouveau peuple de Dieu

Par le phénomène des langues Dieu avait encore un autre objectif en vue. Les Pharisiens et les Sadducéens se croyaient les seuls destinataires et dépositaires de la révélation et des bienfaits de Dieu. Leur système s’est totalement discrédité car ils ont assassiné Celui qui était sa raison d’être. Dieu y met fin en lançant l’Église. Ce sera le nouveau peuple de Dieu jusqu’au jour où les Juifs accueilleront aussi Jésus comme leur Messie.

Et remarquons-le bien. En ce jour de Pentecôte c’est en plein Temple de Jérusalem, au cours d’une des fêtes juives majeures que Dieu lance aux juifs un démenti cinglant.

Hommes Israélites, écoutez ces paroles !

Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.

Cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. 

Dieu l ‘a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il soit retenu par elle. Actes 2. 22-24.

Devant les juifs venus du monde entier, Dieu glorifie comme son Envoyé et comme Dieu le Christ qu’ils avaient misérablement assassiné sans vraie raison.

La Pentecôte, victorieuse sur Babel

Babel avait concrétisé l’impossibilité de s’entendre et de vivre ensemble, si c’est contre Dieu. La dispersion fut l’aboutissement normal des entreprises de l’homme. Il était fier de sa prétendue indépendance, centré sur lui-même et sur ses aspirations excluant Dieu. Il prétendait mettre Dieu de côté et n’a fait que détruire un cadre de vie déjà compromis par le péché.
A la Pentecôte des hommes que tant de choses séparent, sont unis pour l’éternité par Dieu. C’est grâce au sacrifice d’un Sauveur qu’ils accueillent aussi comme le Seigneur de leur quotidien.

Babel ou Pentecôte : voilà le choix qui s’offre toujours encore à l’humanité. Mais il faut bien noter que Pentecôte vaincra toujours Babel qui n’a aucun avenir. Pentecôte ouvre sur une vie terrestre qui vaut d’être vécue. Elle débouchera sur une éternité dans l’union directe avec le Seigneur et tous les frères et sœurs du monde entier et de toute l’histoire.

J-J. Streng