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Job – l’enjeu

Le livre de Job : surprenant et assez difficile à comprendre

De l’avis de beaucoup de chrétiens le livre de Job est assez difficile à comprendre. Effectivement et ce n’est pas simplement à cause des thèmes qu’il traite : la souffrance humaine, la souveraineté et la gloire de Dieu, la religiosité courante.
C’est surtout dû à la manière surprenante dont est mis en scène le sujet de la souffrance parmi les hommes. En effet l’auteur n’adopte pas l’angle ordinaire du malheur comme conséquence du péché, mais tout à l’opposé comme l’expérience déroutante d’une série de catastrophes qui tombent sur un homme que Dieu lui-même déclare intègre, et cela à deux reprises. Il faut donc laisser de côté les idées simplistes et regarder les choses de près.

1. Les deux premiers chapitres

Présentation des personnages et du problème spécifique

Comme dans une pièce de théâtre, c’est là que nous sont présentés les personnages de toute l’action et qu’est posé le problème qui fera l’objet de toute la suite. Si le lecteur passe trop vite sur les 2 scènes développées là, il va rater l’essentiel du message du livre. Il pourra tirer certains enseignements justes, confirmés ailleurs dans la Bible. Mais il passera à côté de la pointe particulière, de l’objectif spécifique du livre de Job.

Voyons donc le contenu des chapitre. 1-2 :

D’abord le personnage central : Job : 1.1 et sa richesse —> 3d.

Chronologiquement on le situe très loin dans le passé, peut-être même avant Abraham. On peut admirer la connaissance que ces hommes – et tout particulièrement Job – ont de Dieu, sans aucune révélation écrite.

Suit alors une impressionnante scène au ciel :

présentée comme souvent dans la Bible : sobre, directe, sans détail annexe : 1.6-12.

Puis la 1e chaîne de catastrophes

Elles  enlèvent brutalement à Job tous ses troupeaux, beaucoup de serviteurs et même ses enfants—> 1. 20-22 !!

Nouvelle scène au ciel : —> 2.1-6.

Il perd sa santé et le soutien de sa femme : 2. 7-10.

Et le chapitre 2 se termine en annonçant l’arrivée de 3 amis venus le consoler.

2. La lecture classique

Une AG au ciel : Satan met en doute la motivation de Job

Une assemblée générale est convoquée par Dieu au ciel. Tous les anges y participent, même l’ange déchu. Celui-ci, malgré son évidente arrogance, doit rendre des comptes à Dieu et le dialogue se centre sur un homme en particulier, Job.

Dieu le connaît bien et en fait un éloge impressionnant : il n’y a personne comme lui sur terre. Satan est obligé de l’admettre, mais ce semeur de doute et de mensonges met en question la motivation de Job : 1. 9-11 ; 2. 4-6.

Et par 2 fois une série de calamités tombe sur le pauvre Job qui perd successivement :

tous ses biens dans une véritable rafale de nouvelles catastrophiques, puis ses enfants, sa santé, le soutien et le respect de sa femme, le soutien de ses amis.

Que lui reste-t-il alors ? Imaginons-nous à sa place :

un peu de vie, mais avec des douleurs constantes, son attachement à Dieu, mais il a l’impression profondément déroutante que Dieu ne lui rend pas justice et est même devenu son ennemi.

Il y a aussi ses 3 amis venus le consoler, mais avec leur esprit obtus ils l’énervent rapidement et iront jusqu’à prononcer des accusations scandaleuses sur son intégrité et son image de Dieu.

Une fois cette situation de départ bien notée, comment comprendre le message de tout le livre ?

La grande majorité des commentaires reconnaît le caractère extrême des épreuves de Job et explique qu’elles ont été nécessaires pour lui faire abandonner sa confiance en soi, « son orgueil », disent-ils, lui faire avouer sa condition limitée de pécheur.

D’autres expliquent que ces épreuves sont nécessaires pour approfondir sa vie spirituelle et l’introduire à des bénédictions bien plus grandes. Ce n’est pas faux, mais un peu passe-partout. Et surtout là n’est pas le vrai enjeu de ce livre.

D’autre part si le but du livre est de montrer si ces épreuves vont effectivement confirmer, affermir la foi de Job, ce livre prend une allure effrayante, car il me faudrait envisager comme normal d’affronter, moi aussi, des situations aussi extrêmes pour progresser dans ma foi. Même en face de problèmes moins lourds, suis-je capable, moi, de dire : L’Eternel a donné… ?

De plus, dans cette approche, l’attention se focalise sur l’homme, sur Job. Celui-ci devient un homme exceptionnel qui arrive à tenir face à un tel déluge de coups durs. Il devient un « héros de la foi » (ce qui est totalement étranger à sa mentalité), un magnifique exemple, mais difficile à égaler et, de plus, dans un passé bien lointain et une culture et des circonstances bien différentes.

3. Le vrai enjeu

Le vrai enjeu se situe ailleurs : non dans la personnalité de Job, mais dans les 2 dialogues entre Dieu et Satan.

À l’éloge que Dieu fait de Job Satan répond :

Est-ce de façon désintéressée que Job craint Dieu ?.. Porte la main contre lui…et je suis sûr qu’il te maudira en face.

Par deux fois le diable lance ce défi, bien dans la ligne de son arrogance de semeur de zizanie.

Et la grosse surprise : Dieu accepte, tout en fixant des limites. Il est et reste le Maître des circonstances.

Dieu accepte, parce qu’il connaît Job. Il a dit qu’il n’y a pas autre homme comme lui sur terre. Il croit donc que d’un tel homme il peut attendre la fermeté dans des évènements très durs, c’est-à-dire une démonstration de foi désintéressée, inconditionnelle. Même dans des circonstances aussi extrêmes.

Cette démonstration proclamera la gloire de Dieu

Et quand à la fin la preuve sera donnée que Dieu avait raison, qu’il pouvait effectivement attendre de l’homme un tel amour, qu’il en est digne comme Créateur et Maître de l’univers, cette démonstration proclamera non, par des paroles, mais par un fait incontestable, la gloire de Dieu devant toute la création et aussi à la face du monde de Satan, de ce semeur de doute et de zizanie.

Dieu connaît Job

Dieu connaît Job et croit en sa foi, à la sincérité de son attachement, au niveau de ce que Job devrait être capable d’endurer.

Il nous connaît aussi

Il nous connaît nous aussi et croit que notre amour est sincère. Et quand il permet une épreuve, elle est mesurée, dosée en fonction de notre foi et de notre maturité spirituelle. Elle reste contrôlée par le Maître des circonstances. Mais elle nous donne l’occasion de proclamer le gloire de Dieu à la face de notre entourage et aussi du monde invisible que nous sommes sérieux dans notre attachement à Dieu, qu’il le mérite bien comme Dieu et Sauveur.

Cette fois l’attention n’est pas centrée sur l’homme, mais sur Dieu,

L’enjeu n’est pas seulement la fermeté de notre foi et sa progression, mais une démonstration en actes de la gloire de Dieu.

Voilà une dimension à me remettre clairement devant les yeux, quand un coup dur arrive. Ce coup dur n’aura pas la gravité de ceux qui ont frappé Job, il sera à ma mesure, mais moi aussi je pourrai témoigner, à l’honneur de Dieu, qu’il est digne d’un amour inconditionnel, pour rien. Ce témoignage est possible à tous les niveaux de foi, même dans un quotidien banal.

On est là aux antipodes des conceptions des trois amis de Job.

Leur religiosité simpliste est certes exigeante et très élevée au-dessus du polythéisme de leur époque. Il y a des choses qu’il faut faire et d’autres qu’il faut vraiment éviter et tt cela sous le regard du divin Juge. Si tu fais le bien, tu seras béni ; si tu fais le mal, tu seras puni.

Et si Job a subi ces terribles calamités, c’est qu’il a gravement péché. Tous leurs efforts s’unissent pour le lui faire avouer et quand Job s’obstine à leur parler de sa justice, ces prétendus amis, venus pour le consoler, en viennent à l’accuser de mensonge, en termes cruels et impitoyables. Pour sauver leur piètre image de Dieu et le système qui en découle.

Ils s’entendraient bien avec un certain christianisme actuel qui a à peu près tout oublié de la Bible, à part les 10 commandements.

Ils s’entendraient aussi avec le commun des Juifs qui lisent ce livre dans leur Bible. Et là justement se situe une autre signification importante de ce livre.

Et avec une compréhension légaliste – donnant-donnant de l’Ancien Testament

Dans le cadre de l’AT, trop facilement compris de manière légaliste, voilà un livre, peut-être le plus ancien de tous, qui rejette avec vigueur toute scorie religieuse légaliste, commerciale du donnant – donnant cher aux trois amis.

Job craint Dieu parce que Dieu est Dieu

Non, Job ne craint pas Dieu, parce que cela apporte quelque chose à Dieu, ni parce que cela lui sert à lui-même, mais parce que Dieu est Dieu. Dieu en est digne à cause de ce qu’il est et non pas simplement à cause de tout ce qu’il nous donne.

Le Dieu unique et véritable, majestueux dans sa souveraineté et plein de grâce dans son amour et sa providence pour l’homme, mérite un amour véritable, désintéressé. C’est là une des grandes spécificités de notre foi en Christ.

Une épreuve, même incompréhensible, ne suffit pas pour justifier que je retire à Dieu ma confiance, que je le renie.

Dans une relation d’amour, les deux partenaires se connaissent, se font mutuellement confiance, comme une chose allant de soi. Nous savons qu’il est nécessaire et légitime de croire en Dieu, mais pensons-nous que Dieu croit aussi en nous, c’est-à-dire qu’il estime que puisque son amour est véritable, le nôtre le sera aussi et ne s’évaporera pas face à un coup dur. Celui-ci est connu d’avance, donc contrôlé par le Maître des évènements, qui lui donne une raison d’être constructive.

Job ressent le besoin d’un médiateur

Job ne comprend pas ce qui lui arrive, cette immense averse tombée d’un coup d’un ciel bleu. Contre toutes les accusations injustes de ses piètres consolateurs, il ressent fortement le besoin d’un médiateur, d’un garant de sa bonne foi auprès de Dieu. Et il a même l’intuition que ce médiateur, ce serait Dieu lui-même auprès de Dieu, c’est-à-dire Christ.

4. Bilan provisoire

La confiance de Job en Dieu

Il est vraiment étonnant de découvrir la confiance de cet homme en Dieu, lui qui a vécu au moins 4000 ans avant nous. Alors que nous, nous connaissons toute l’histoire d’Israël et pouvons lire à loisir une révélation détaillée de Dieu.

Cela ne veut-il pas dire que Dieu se révèle effectivement à qui le cherche sincèrement :

Vous me chercherez et vous me trouverez, pq vous me chercherez de tout votre cœur (Jérémie 29. 13).

L’actualité nous le confirme par les témoignages que nous entendons de gens qui n’ont aucun accès personnel à la Bible et à qui Dieu se révèle de nos jours.

Job désarçonné mais toujours attaché à Dieu

Job est totalement désarçonné : il ne comprend plus rien à ce qui lui arrive. Mais il ne se laisse pas entamer par les insinuations de sa femme et de ses amis. Non, dit-il en quelque sorte, je sais que Dieu m’aime et il sait que je l’aime, je veux rester attaché à lui, je ne le renierai pas. Et lui se lèvera le dernier sur la terre, il aura le dernier mot dans cette affaire : C’est lui que je contemplerai et il me sera favorable. Mes yeux le verront… Au plus profond de moi, je n’en peux plus d’attendre (19.27)

Alphonse Maillot, un commentateur perspicace, dit que Dieu remet sa cause à Job.

Il croit que son amour pour Job est assez fort pour que Job triomphe dans ce test. Sinon cela signifierait que son amour ne peut pas grand chose. C’est le sort de Dieu qui va se jouer sur terre, tandis que le sort de Job se joue au ciel.

Dieu est digne d’un amour inconditionnel

Finalement le défi lancé par l’adversaire à Dieu, qui le relève, devient le défi lancé par Dieu à l’adversaire qui sera vaincu dans les faits. Oui, Dieu est digne d’un amour inconditionnel, parce qu’ il n’y a pas d’autre Dieu dans la création, il est majestueusement saint et réellement amour.

C’est une revanche sur l’événement du jardin d’Eden où l’homme avait accepté l’idée de Satan que l’amour de Dieu était intéressé, que Dieu voulait se préserver des privilèges.

A suivre …

J-J Streng

 

Théologie de la création dans l’Ancien Testament

La théologie de la création à travers l’Ancien Testament

La Création au début de la Genèse

Entre le récit de la Genèse et la pensée scientifique moderne, la lecture est décalée. Genèse 1-11 n’est pas un document scientifique, mais pré-scientifique. L’ordre de la création est vu du point de vue d’un observateur terrestre, expérimenté à partir des cinq sens.

Le peuple hébreu face aux visions du monde des autres peuples

Genèse a été écrit et communiqué au peuple hébreu par Moïse entre la sortie d’Égypte et l’entrée dans la terre promise. Il voulait dénoncer la peur de la puissance politique et celle des dieux de l’Égypte et de Canaan.
Dieu a promis de délivrer son peuple esclave en Égypte. Les dieux païens sont remis à leur place. Ils sont réduits au rang de créatures : soleil et lune ne sont pas nommés (Genèse 1.16).
La puissance de Dieu est supérieure à celle des pharaons et des dieux.

Ainsi le montrent les 10 plaies d’Égypte;

  • la 9e plaie contre Ra, le dieu soleil Exode 10.21-22,
  • la 10e plaie contre le pharaon divinisé; Exode 12.29.

Ces puissants dieux païens ne sont que des luminaires faits par Dieu. Pourquoi avoir peur ?

Le récit de la création tel qu’il doit être compris par Israël

La création bonne a été faite par Dieu, absolument bon et souverain

Dieu seul est créateur

Branche chargée de pommes

Dieu seul a créé le monde. Il l’a fait à partir de rien (ex nihilo) Genèse 1.1 et Hébreux 11.3.
Il n’existe ni matière éternelle, ni dualisme comme dans les autres visions du monde.

Une autre forme d’existence ou de force comme celle des Tablettes babyloniennes s’opposerait à Dieu et échapperait à son contrôle.

La création est un acte libre, décidé par Dieu, seulement ainsi Dieu peut être le Seigneur. (Actes 17.24-25).

Dieu est transcendant (au-dessus, distinct du monde créé) et immanent (dans le monde créé)

« Un seul Dieu et Père de tous qui règne sur tous, qui agit par tous et qui est en tous » Ephésiens 4.6.
Il est aussi un Dieu immanent dont tout dépend.
« Tout subsiste en lui » Colossiens 1.17,
« C’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être ». Actes 17.28

La création par les trois personnes de la Trinité

1. Dieu le Père dans Genèse 1:1, Psaume 33.6-7
2. Dieu l’Esprit dans Genèse 1:2
3. Dieu le Fils dans le NT. Jean 1.3, Colossiens 1.16.

Le pluriel reflète la nature trinitaire de Dieu : « Faisons l’homme à notre image » Genèse 1.26.
La création de l’humanité est liée à l’Esprit Genèse 1.2.
«L’homme est devenu comme l’un de nous pour connaître le bien et le mal » Genèse 3:22

Le Fils dans la création, Hébreux 1.2-3

Hébreux 1.2b attribue au Fils la création du monde Jean 1.3, Colossiens 1.16.
Hébreux 3a l’identifie comme image et gloire de Dieu, comme la révélation de la gloire du créateur Gn 1.2b

Rôle du Fils dans la création

Il est présent dans l’Esprit de Genèse 1.2, il a créé l’humanité à sa propre image de Fils.
Il est présent aussi dans la re-création, la nouvelle création Jean 20.22, 1 Corinthiens 15.49

L’Esprit dans la Création

Au commencement, l’Esprit intervient dans la création des choses visibles et invisibles. Genèse 1.2a

L’Esprit de Dieu planait au dessus des eaux Genèse 1:2b.

Création par la gloire et pour la gloire de Dieu

La création est théocentrique (centrée sur Dieu). « L’univers entier doit son existence et sa création à ta volonté » Apocalypse 4.11

Une théophanie de gloire

Dans un royaume invisible à l’homme, Dieu est vu surnaturellement par les prophètes. Il est entouré d’un nuage de gloire, Ezéchiel 1.4, 28.

Au milieu d’une multitude d’êtres célestes ailés( Ezéchiel 1.5, 13, 14) il se déplace en même temps qu’un trône –chariot formé de roues (Ezéchiel 1.15-17 ; 11.22), animé et propulsé par l’Esprit (Ezéchiel.19 -21).

Dieu révèle sa présence comme roi de gloire (Ezéchiel 1.26 27).

Dans ce royaume, le Fils de l’homme de l’Ancien Testament (Daniel 7.12-14), le Christ glorifié à l’Ascension recevra une souveraineté éternelle, dans la lumière du feu ou du soleil (Psaume 104.2), comme un arc en ciel qui resplendit (Ezéchiel 1.28).

Il exécutera les jugements divins (Daniel 7.10, Jérémie 1.9-10, Apocalypse 4.4s).

Vie née de la lumière

La vie est née de la lumière (Genèse 1.3), elle continue par la génération biologique (Genèse 1.11, 20, 21).

La création se fait par différenciation Genèse 1. 4, 10, 12, 18, 21, 25 et 31, avec alternance lumière, ténèbres pour la succession du temps

Dieu maintient le monde en existence

Tous ces animaux espèrent en toi, pour que tu leur donnes la nourriture en son temps.
Tu la leur donnes, et ils la recueillent.

Tu ouvres ta main, et ils se rassasient de biens.
Tu caches ta face: ils sont tremblants.
Tu leur retires le souffle: ils expirent, Et retournent dans leur poussière.
Tu envoies ton Esprit: ils sont créés.

Et tu renouvelles la face de la terre.
Psaume 104. 27-30

Création par la Parole de Dieu

Et Dieu dit (v.3, 6, 9, 11, 14, 20, 24, 26)

Dieu appelle les choses à l’existence, leur donne des ordres, les évalue, et passe au jour suivant. Dieu est intelligent, puissant, ordonné et absolument souverain, Psaume 33.6

Divisions schématiques du récit de la création

Il y a une construction littéraire soignée en  Genèse 1 et 2 :
avec 5 formules pour chaque jour

  • Annonce : « et Dieu dit»,
  • Commande : « Qu’il y ait »,
  • Rapport : «et c’était ainsi » ou « et Dieu a fait »,
  • Évaluation : « c’était très bon »
  • Cadre temporel : « ce fut le 1e jour… »

10 fois : « Dieu a dit » : comparer avec les 10 commandements

Création en 7 jours

V.1 : 7 mots en hébreu
V 2 : 14 mots (2 X 7).
Elohim 35 fois (5 X 7)

6 jours de travail, 1 jour de repos, modèle pour Israël

Création écrite sur deux tablettes

Dieu créa les cieux et la terre (Genèse 1.1)
Telle est l’histoire de ce qui est issu des cieux et de la terre, quand elles firent créées (Genèse 2.4).

Le  premier récit de création est repris et complété par un deuxième : une technique littéraire de type oriental

La 1ère tablette montre Dieu au-dessus de la création, mettant en place des cieux et de la terre
Les trois premiers jours et les trois derniers se correspondent:
Dieu crée la forme les jours 1-3. Il le remplit par une matière qui correspond à la forme les jours 4-6

 CREER REMPLIR
 A: jour 1 (1:3–5) A´: jour 4 (1:14–19)
Lumière séparée des ténèbres  Porteurs de lumière: soleil, lune et étoiles
 B: jour 2 (1:6–8)  B´: Jour 5 (1:20–23)
Firmament /ciel  Poissons et oiseaux
C: Jour 3- (1:9–13)  C´: Jour 6 (1:24–30)
 Terre et végétation  Animaux terrestres et êtres humains.
 Jour 7-Dieu se repose (2.3)

La 1e tablette fait ressortir le 7ème jour que Dieu bénit et sanctifie.
« Le repos de sabbat pour le peuple de Dieu » Hébreux 4.8-11 et Matthieu 11.28-30

La 2ème tablette montre Dieu présent dans la création
Il pétrit de la boue, souffle dans les narines de l’homme pour lui insuffler la vie

La 1ère tablette est centrée sur Dieu, la 2ème sur l’humanité, la 2ème tablette présuppose la 1ère et les 2 se complètent.

Création du vivant

Ours dans un parc au Québec

C’est une création « seconde » à partir de la poussière Genèse 2.7

Les animaux sont façonnés du sol (Genèse 2.9) par génération biologique.

L’homme est une âme vivante par insufflation divine (Genèse 2.7)

Le sixième jour, Dieu crée la vie humaine et « bénit » l’homme et la femme afin qu’eux aussi procréent (Genèse 1.26-28).

Homme créé à l’image de Dieu Genèse 1.26-27

L’homme est image de Dieu par la réflexion, la relation et la communication orale avec Dieu, par la  bénédiction qu’il reçoit de Dieu.
L’autorité et la responsabilité lui sont données comme représentant de Dieu sur la terre.

Le règne de Dieu est délégué au couple humain qui domine la terre (Genèse 1.26-28; Psaume 115.16b).

Il est représentant du Créateur, vice –roi de la terre (Psaume  8.4-7),

  • dans le jardin d’Eden (Genèse 2.15),
  • quand il donne des noms aux animaux (Genèse 2.19),
  • dans la création de la femme, aide (ezer) semblable à lui (Genèse 2.18)

Ève, type de l’Église reçoit une autorité et une responsabilité à l’imitation de celle de Dieu

La gloire de Dieu comme image de Dieu reflétée dans l’homme

Dans la gloire, le Dieu trois fois saint siège comme roi et comme juge (Ezéchiel 1, Esaie 6.3).

Les bases de son trône voilé de nuages sont la justice et la droiture et la fidélité.(Psaume 97.2) .

Le Fils est le modèle pour l’aspect filial de l’image de Dieu en l’homme (Hébreux 1.2)

L’homme est créé à la ressemblance de la gloire de Dieu (Psaume  8.5-6, Hébreux 2.7) pour être un temple spirituel de Dieu dans l’Esprit, Ephésiens 2.22, Psaume 104:29-31, Ezéchiel 37. 1,10.14, Luc 1.35

Création bonne et bénie

La création est déclarée 6 fois “bonne », 1 fois “très bonne”

Le don de la vie se manifeste par la création, la procréation et la prospérité Genèse 1.11-12 ; 1.29.
La prospérité de toutes les formes de vie (1.22, 28) est un signe de la faveur de Dieu qui se manifeste dans une abondante reproduction (1.21)

Création, anti-création (destruction), nouvelle création

La foi en la création est manifeste dans de nombreux textes de l’Ancien Testament

La création, Genèse 1-2

Arrière plan : informe et vide.
Séparation des eaux : amas des eaux réuni en un seul lieu, Genèse 1.9

Le déluge, Genèse 7-9

Chutes du Niagara

 

Une anti-création, (destruction), inverse de la création du monde, suivie d’une nouvelle création.
La distinction entre les eaux est annulée, Genèse 7.11.

 

Ordre de destruction de la vie, Genèse 7.21

Après le déluge, une nouvelle création, Genèse 8.1

Après le déluge, Dieu bénit Noé. Genèse 9.7 La terre se repeuple;

Devant la mer et dans le désert, une nouvelle création

Le vent d’est d’Exode 14.21
Le souffle d’Exode 15.8-10
Dieu, présent dans la colonne de nuée et de feu, protège et dirige son peuple, Exode 19.4

La création du monde et la création du peuple de Dieu chez les prophètes

Ésaïe 39-48

Le peuple d’Israël dévasté par l’invasion assyrienne est tenté de servir les dieux babyloniens, Esaïe 39.
Le peuple est découragé.

Ésaïe 40.1-27

Ésaïe utilise les thèmes de la création pour corriger et exhorter les gens de son époque pour former, ou reformer (réformer) le peuple de Dieu en une nation sainte.

Il souligne la grandeur et la souveraineté de Dieu, Es 40.12-31

Dieu ne peut pas oublier Israël, Il est le créateur, celui qui a étendu les cieux et la terre, Es 40.12.

Ayant fait les nations, Dieu décide de leur importance ou de leur peu d’importance, Es 40.15-17

Dieu qui commande les étoiles dans le ciel, est capable de mobiliser des forces pour l’amour d’Israël, Es 40.26

Ésaïe insiste sur la nécessité d’éliminer les autres dieux (les idoles) de la pensée même d’Israël, Es  43.1-11

Le Seigneur, le créateur a formé Israël, Es 43.1.

Israël devrait faire confiance à Dieu à cause du passé, Es 43.1-7.

En effet Dieu a toujours été présent avec lui jusqu’à présent, Es 43.2.

Donc Israël ne doit pas avoir peur, Es 43.5-6.

Car le Seigneur va restaurer tous ceux qu’il a créés pour sa gloire, Es 43.7.

Dieu est Seigneur. Il n’y a pas d’autre Dieu, Es 43.10.

Donc il n’y a pas d’autre sauveur, Es 43.11.

Dieu, le Seigneur est le seul et l’unique capable d’annoncer l’avenir

En 538 avant Jésus Christ, Dieu promet d’envoyer Cyrus, roi des Perses, qui n’est pas encore né, pour libérer Israël de l’esclavage, Es 44.28, 45.1.

Dieu connaît tous les événements futurs, et il est prêt à révéler certains d’entre eux pour encourager Israël à se tourner vers le créateur plutôt que vers la créature

Dieu dirige l’avenir pour sa propre gloire, Ésaïe 44.9-48.16.

Choisir Dieu, pas les idoles, Es 46.9 I

Israël a été un rebelle depuis sa naissance, Es 48.8,

Dieu va le re (ré)-former pour sa gloire, Es 48.10-11

Celui qui a fondé la terre, peut faire que cette promesse s’accomplisse, Es 48.12-13

Dieu va sauver Israël de Babylone et faire de son peuple un témoin pour les nations, Es 48.14.

Ainsi Dieu sera reconnu comme le souverain de toute la création.

À la fin des temps le créateur va «créer de nouveaux cieux et une terre nouvelle» Esaïe 65.17-25.

Pleurs et maladies cesseront, Esaïe 65.19-20.

La paix entre toutes les créatures sera restaurée, Es 65.24-25.

Ésaïe applique les vérités de la création à la situation de son époque qui est très différente de celle de Moïse dans Genèse 1.

Création, adoration et sagesse de Dieu dans Job et les Psaumes

La théologie biblique de la création affirme la sagesse et la souveraineté absolue de Dieu sur l’ordre créé.

Psaume 90

Dieu est le protecteur d’Israël à travers toutes les générations, Ps 90.1

Comme créateur, Dieu n’a ni commencement ni fin, Ps 90.2

Dieu est le Seigneur, il a le pouvoir de donner et de prendre la vie, Ps 90.3-6

Il faut le prier pour être libérés du péché et pardonnés, Ps 90.7-17

Psaumes 95, 96

Israël doit adorer celui qui l’a fait, Psaume 95.1-7.

C’est un roi « au-dessus de tous les dieux», Ps 95.3.

Le Seigneur est «redoutable par-dessus tous les dieux» Ps 96.4.

«Tous les dieux des peuples sont des idoles» Ps 96.5.

Ces textes encouragent Israël à rejeter toutes les autres soi-disant divinités en faveur du créateur qui règne sur la création. Il est digne de louange, d’obéissance, et d’adoration

Comment le créateur a dirigé la création, Job 38-42

Dieu contrôle l’univers avec bienveillance et joue son rôle comme seul Dieu et unique créateur (Job 38-41)

Dieu a jeté les bases de tout ce qui est créé sur la terre, Job 38.4-7

à la fois l’inanimé et l’animé, Job 38.39-39.30.

Il est le créateur qui soutient tout ce qui a été fait, Job 38.25-41.

Job avoue qu’il ne sait rien l’organisation de l’univers et promet de se taire devant le Créateur, Es 40.3-5.

Le Créateur manifeste sa puissance. Il est seul capable de dompter les grandes créatures marines qui terrifient les marins, Job 40.6-41.34.

Job est satisfait de la réponse de Dieu Job 42.1-6

Le créateur est digne d’être servi parce qu’on peut lui faire confiance

C.Streng