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Construire l’Eglise ensemble : qui, comment, avec quelle mentalité ?

Eglises fortifiées en Grèce

 

Construire l’Eglise ensemble

Dans deux versets, tirés de la 1e lettre de Pierre, il est question de l’Eglise en construction, de ceux qui la construisent et de la mentalité dans la manière de construire.

Puisque vous êtes vous aussi des pierres vivantes, édifiez-vous / construisez-vous pour former un temple spirituel et pour constituer un groupe de prêtres consacrés à Dieu, chargés de lui offrir des sacrifices spirituels qu’il pourra accepter favorablement par Jésus-Christ …
Mais vous, vous êtes une race élue, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a libéré pour que vous célébriez bien haut les oeuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière.

1 Pierre 2.5 et 9 Version du Semeur

Au chapitre 2, v. 5 l’apôtre parle de la construction d’un temple spirituel, … et aussi de ceux qui construisent : un groupe de prêtres consacrés à Dieu, chargés de lui offrir des sacrifices spirituels.
Il donne des précisions au v. 9 : le temple spirituel qui se construit, c’est l’Eglise, le peuple de Dieu du Nouveau Testament. L’Eglise, le Temple de Dieu est formée de chacune des pierres vivantes, c’est à dire de chaque chrétien né de nouveau, qui a mis toute sa confiance dans le Seigneur (Jean 1.11-12)

Construire ? Qui peut le faire ?

Qui sont les constructeurs de ce temple spirituel, de cette Eglise ?

Ce sont tous les chrétiens. C’est toute l’Eglise dans son ensemble. C’est tout ceux et celles, qui ont été libérés par le Christ pour devenir le peuple de Dieu.

L’apôtre Pierre, sous l’inspiration de l’Esprit, les désigne comme une communauté de rois –prêtres. Dieu leur donne la responsabilité et la fonction de célébrer les œuvres de Dieu

Comment ? En vivant une vie chrétienne authentique, en témoignant que cette vie chrétienne est porteuse d’espoir, d’un espoir éternel.

Construire ? Pour faire quoi ?

« Construisez-vous pour former un temple spirituel »

Construisons-nous, édifions-nous : mettons en place tous les éléments qui structurent notre vie de foi avec Dieu, et aussi  favorisent notre relation avec les autres.
Prière, lecture et méditation de la Bible seul, en petit groupe et en Eglise.

Et aussi témoignage de vie et de parole expliquée, communion fraternelle, aide et secours réciproques, etc.
Sur la base des exemples donnés dans la Bible et en phase avec les besoins qui se présentent, ou que nous cherchons à connaître.

L’Eglise, c’est d’abord le projet de Dieu. Elle se présentera devant lui rayonnante de beauté, sans tache, ni ride, ni aucun défaut, mais digne de Dieu et irréprochable. (Ephésiens 5.27). L’Eglise selon le modèle du Nouveau Testament, l’Eglise voulue par le Christ, ne s’est jamais construite au hasard.

L’histoire de l’Eglise, au cours de siècles, et l’actualité présentent des modèles différents : celui des Eglises de multitude, catholique et protestante auxquelles on est intégré d’office, sans prise de position personnelle, et celui des sectes, produits de la volonté d’un homme ou d’un groupe.

L’Eglise conforme au Nouveau Testament n’est pas un ensemble de personnes qui ont laissé aux circonstances, à la volonté des hommes et même au seul désir de chacun la capacité de cohabiter.
Elle n’est donc pas une juxtaposition d’électrons libres, qui se croient libres de participer un jour à la vie de telle communauté, un autre jour à telle autre, et le 3e jour de s’inventer leur propre Eglise à leur image.

L’Eglise se forme par une construction consciente et volontaire dans la continuité, pas par une adhésion passive.

Notre engagement de chrétiens nous rend responsables devant Dieu, et devant les autres. Que notre vie personnelle et communautaire soit toujours conforme au modèle de l’enseignement biblique.
Construite sur le fondement que sont les apôtres, ses prophètes, et dont Jésus-Christ lui-même est la pierre principale. (Ephésiens 2.20)

La vie et la croissance de l’Eglise ne se feront pas sans nous. Prenons conscience de notre responsabilité et de nos possibilités d’action…. pour y prendre part activement.

Le but visé, c’est édifier, construire, faire avancer. Il ne s’agit pas d’attendre passivement que cela se fasse tout seul ….ou que d’autres le fassent à notre place…

Construire, comment le faire ? Avec quelle mentalité le faire ?

Pierre le dit bien : nous les chrétiens, nous sommes une race élue, une communauté de rois –prêtres. Dans d’autres versions  : un sacerdoce royal, c’est à dire une prêtrise royale. C’est une double fonction.

D’abord la fonction de prêtre

La fonction de prêtre, c’est d’offrir des sacrifices à Dieu. Le prêtre est aussi médiateur, c’est à dire intermédiaire entre Dieu et les hommes. Dans l’Ancien Testament, Dieu l’avait confiée à des hommes spécialement choisis.

Depuis la Pentecôte, Dieu la donne aux croyants. Nous les croyants, nous sommes appelés à nous offrir, à offrir nos corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu (Romains 12.1). Ainsi, nous restons conscients que notre corps est le Temple du Saint-Esprit, la demeure de Dieu … et nous vivons en conséquence.

Nous sommes aussi chargés d’annoncer le message de la réconciliation (2 Corinthiens 5 .20).
C’est la réconciliation du pécheur avec Dieu, rendue possible grâce à l’oeuvre d’expiation du Christ. Par sa mort sur la croix et par sa résurrection, il a payé nos péchés à notre place.

Comment parler de cette réconciliation ?

Disons comment nous l’avons expérimentée, comment Dieu a transformé notre vie. Racontons, expliquons simplement, ce qu’était notre vie d’avant, sans Dieu, obscurcie par le péché et la vie d’après, avec Dieu dans la lumière.
Faisons avancer les autres dans l’envie, dans la volonté d’une vie chrétienne qui honore Dieu, qui respecte et qui aime les autres…Et accompagnons toujours notre témoignage de prière.

Ensuite la fonction royale

Etonnant : Pierre ne parle ni de régner, ni de gouverner. C’est pourtant bien ce qu’on attend d’un roi ou d’un dirigeant politique. Attention, il s’agit bien ici de la responsabilité de la fonction, pas de la gloire du titre.

En fait, dans l’Eglise, aucun chrétien ne peut régner, dominer sur les autres à lui tout seul.

S’il a été appelé à exercer une autorité, c’est toujours dans le cadre et sous le contrôle de la discipline et de la communion de l’Eglise. C’est pour cela que l’expression est au pluriel. C’est une fonction communautaire ; elle implique plus de responsabilité que de gloire.

Ce n’est pas ici, sur cette terre, pendant le temps de notre vie chrétienne, que nous régnerons, à la manière humaine, même si nous prétendons le faire avec Dieu. 
Ici, sur terre, le chrétien, en tant que roi,  a pour fonction d’être serviteur de Dieu et des autres.

Les rois des nations, dominent leurs peuples, et ceux qui exercent l’autorité sur elles se font appeler leurs « bienfaiteurs . Il ne faut pas que vous agissiez ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi
vous soit comme le plus jeune, et que celui qui gouverne soit comme le serviteur.
Luc 22.25-26

Dans le témoignage aussi, l’obstacle à éviter, c’est de se poser en roi, ….en dominateur qui sait tout face à des ignorants.

Même si notre interlocuteur ne connaît pas grand chose de la foi chrétienne, prenons appui sur le peu qu’il connaît pour le faire avancer, … en corrigeant éventuellement les erreurs et les inexactitudes.

C’est en exprimant la vérité …(ce que je sais être juste selon la Bible) dans l’amour… (la manière de la communiquer ) que nous pouvons grandir et faire grandir vers celui qui est la tête, le Christ (Ephésiens 4.15)

Dans chacune de nos Eglises, apprenons donc à prendre conscience de notre responsabilité de chrétiens.

Nous le savons : nous ne sommes pas seulement serviteurs mais aussi amis de Dieu. Nous avons reçu du Christ tout ce qu’il a appris de son Père. Et nous savons qu’il nous a choisis pour porter du fruit qui soit durable (Jean 15.15-16)

N’attendons pas que quelques personnes responsables fassent tout pendant que les autres membres de la communauté jouent le rôle de paroissiens, de « potiches » sur les bancs. Même si tous n’ont pas des fonctions précises dans l’annonce de la Parole, chacun a des responsabilités dans le témoignage et le service aux autres.

Restons conscients, reconnaissants de cette ouverture aussi bien des hommes que des femmes à toutes les responsabilités. Et soyons attentifs à la mentalité dans laquelle nous pourrions préciser encore mieux notre service pour Dieu, dans l’Eglise, en faveur des autres.

C.Streng

L’appel d’un peuple choisi, aimé par Dieu

L’appel d’un peuple par Dieu

Vous êtes en effet un peuple qui appartient en propre au Seigneur votre Dieu.
C’est vous que le Seigneur a choisis, parmi tous les autres peuples de la terre,
pour être son bien le plus précieux
Deutéronome 7.6

L’appel de Dieu à son peuple, Israël, est une sorte de fil rouge. c’est une ligne de force dans l’ensemble de la  Bible.
Dieu veut  une relation avec son peuple et il désire qu’Israël, le peuple hébreu le choisisse comme son Dieu.
Les Hébreux reçoivent ici plus qu’un ordre. C’est une déclaration qui donne un sens à leur existence.  Ainsi Dieu nous donne de  comprendre au moins deux choses :

1. Dieu aime son peuple

Cet amour est la source de toute chose, comme le montre la venue de Jésus Christ.  Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle Jean 3.16.

Le livre du Cantique des Cantiques  le rappelle aussi par analogie avec l’amour d’un fiancé pour  sa fiancée.

L’image du couple, de la mariée et du mari,  va représenter la relation entre le peuple et son Dieu.  « Tu n’auras pas d’autres dieux » le montre aussi.

 2. Le libre arbitre de Dieu

Dieu choisit souverainement ; son choix  n’est pas en lien avec un mérite quelconque du peuple. Mais c’est bien plutôt un engagement inscrit depuis le début de la création.
Nous retrouvons dans le texte ces deux éléments qui rappellent  ce qui motive le choix de Dieu

Le Seigneur votre Dieu va vous conduire dans le pays dont vous devez prendre possession. À votre approche,
il en chassera des peuples nombreux…

Ne concluez aucun traité avec eux.
Ne vous alliez pas à eux par des mariages…Sinon ces étrangers entraîneraient vos descendants à se détourner du Seigneur
pour adorer d’autres dieux.

Vous êtes en effet un peuple qui appartient en propre au Seigneur votre Dieu. C’est vous que le Seigneur a choisis, parmi tous les autres peuples de la terre, pour être son bien le plus précieux.

Et il se montre « jaloux », de ce bien, prêt à le défendre et à le protéger.

Si le Seigneur s’est attaché à vous et vous a choisis, ce n’est pas parce que vous étiez un peuple plus nombreux que les autres. En fait vous êtes un peuple peu nombreux par rapport aux autres, mais le Seigneur vous aime, et il a accompli ce qu’il a promis à vos ancêtres : grâce à sa force irrésistible, il vous a fait sortir du pays où vous étiez esclaves…

Reconnaissez que le Seigneur votre Dieu est le seul vrai Dieu. Il maintient pour mille générations son alliance avec ceux qui obéissent à ses commandements, il reste fidèle envers ceux qui l’aiment ; mais il se dresse sans tarder face à ceux qui le haïssent, et il les fait mourir.
Prenez donc au sérieux les commandements…

Deutéronome 7. 1-11

3. La naissance d’une nation

Le verbe  aimer résonne  ici de manière particulière. C’est suite à l’amour de Dieu que l’on assiste à la naissance du peuple hébreu.
Cet amour se décline par la fidélité à de Dieu à ses promesse et à son alliance, par le don de sa loi, par ses avertissements, par la protection que Dieu accorde, par ses jugements

Devenir la nation de Dieu est un processus.

Traversée de la Mer des Roseaux avec Moïse

Quarante ans dans le désert ont été nécessaires pour passer de l’état d’esclaves à celui d’hommes  libres, passer des règles égyptiennes à celles de Dieu, d’une mentalité à une autre etc.  Cela s’apprend. Quand nous passons des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, du monde au peuple de Dieu, il nous faut aussi apprendre cette nouvelle identité et la vivre.

Pour ne pas arrêter notre processus de croissance et risquer le renfermement sur nous-mêmes, l’étroitesse d’esprit, la confusion entre nos idées et celles de Dieu, l’exclusion de ceux qui sont différents, il nous faut connaître les risques qu’ont rencontrés les Hébreux

Une double difficulté :

– D’abord l’influence religieuse des peuples qui les environnaient,
– Ensuite,  avoir un Dieu unique, et surtout un Dieu qu’on ne voit pas, qu’on ne peut pas représenter, n’est pas forcément facile à vivre.

Les tentations extérieures, les influences de ce monde sont tout aussi fortes à notre époque. Servir un Dieu qui ne se voit pas dans un monde où l’image a une telle force n’est pas toujours simple.

Faire la volonté de Dieu par amour

C’est l’amour qui nous permet d’accomplir la volonté de Dieu décrite dans sa parole. Et cet amour nous est donné gratuitement par Dieu en Jésus-Christ…  Quand Dieu appelle, il équipe aussi dans la mesure de notre disposition d’esprit.

Faire partie du peuple de Dieu nous stimule pour vivre les commandements du Seigneur, pour l’aimer et pour aimer notre prochain. C’est notre réponse au choix de Dieu et à son amour en notre faveur.

L’Église, un peuple appelé par Dieu

Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.

Vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

1 Pierre 2:9

L’expression « ceux que Dieu s’est acquis » signifie littéralement « possession » ou « acquisition ».
L’Église est l’acquisition de Dieu, sa possession, son bien propre.
Ce même mot se retrouve souvent pour parler d’Israël :

Maintenant, si vous écoutez ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez en propre entre tous les peuples, car toute la terre est à moi.

Exode 19.5

Car tu es un peuple saint pour l’Éternel ton Dieu; l’Éternel, ton Dieu, t’a choisi pour que tu sois un peuple qui lui appartienne en propre parmi tous les peuples qui sont à la surface de la terre.

Deutéronome 7.6

Dans le Nouveau Testament, l’Église est vue de la même manière. Elle est le bien de  Dieu, le peuple que Dieu s’est acquis :

Veillez donc sur vous-mêmes et sur tout le troupeau de l’Église que le Saint-Esprit a confié à votre garde.
Comme de bons bergers, prenez soin de l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son sacrifice.

Actes 20:28

L’Église, l’héritage de Dieu

Cette réalité doit nous encourager quant à notre piété et à notre espérance.

un privilège

L’Église est la nouvelle humanité « Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple » ! Par l’œuvre de  Jésus-Christ,  Dieu est devenu « notre Dieu ».

Nous ne devons notre existence qu’à la volonté de Dieu

Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés. Actes 2.47

et à sa miséricorde

Mais vous êtes une race élue, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a libéré pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière.

1 Pierre 2.9

L’Église pour nous ?

S’il nous semble parfois difficile d’être le peuple de Dieu, nous sommes invités  en Eglise à regarder plus haut. Et avec le recul de la foi, nous pourrons voir le dessein de Dieu dans l’histoire du monde, dans notre histoire de vie également.

La reconnaissance s’impose ; la foi est appelée à grandir. La raison d’être de notre vie est de briller face à l’incrédulité de notre monde et à la prétention orgueilleuse de l’homme qui déclare être la mesure de toutes choses. Nous, nous voulons affirmer : Dieu est souverain, il est aimant et appelle un peuple à le suivre !

M. Schneider

L’Eglise projet de Dieu en construction

Quelques remarques préliminaires concernant l’Eglise, le Corps du Christ

Certains chrétiens prétendent vivre leur foi en solo ! Souvent ils estiment que les Eglises sont trop imparfaites par rapport à leur haute exigence morale.

D’autres chrétiens sont mieux placés qu’eux pour s’engager pratiquement, la Bible et les CDs de louange suffisent pour nourrir leur vie spirituelle, sans Eglise ! Bref de beaux prétextes qui montrent leur immaturité spirituelle et leur méconnaissance du plan de Dieu pour l’humanité.

L’Eglise projet de Dieu depuis toujours

L’Eglise est le projet de Dieu depuis toujours : former un peuple prêt à le servir en esprit et en vérité. Un projet pour annoncer l’Évangile au monde et former des disciples zélés et fondés sur Jésus-Christ.

Dans les Actes des Apôtres, on voit  que l’ impact missionnaire, la vie des croyants, le développement numérique et spirituel forment le peuple de Dieu constitué en Église. Les apôtres eux-mêmes se soumettent aux décisions prises par les assemblées et groupes de responsables.

L’Eglise n’est ni un club ni une association quelconque mais le prolongement du Corps du Christ, avec la délégation d’autorité spirituelle qui s’y rattache. Les croyants nés de nouveau et animés par l’Esprit Saint s’appliquent à vivre des relations réconciliées au service du maitre.

Introduction

Après ces remarques, considérons l’image de la construction dans le Nouveau Testament.Rappelons que Jésus était de métier charpentier et maçon,  à cette époque certainement les deux à la fois. Quand il a dit à Pierre : «je bâtirai mon Église » (Matthieu 16.18), il savait de quoi il parlait

Image de la construction d’une maison à propos de l’Église

Les apôtres ont plusieurs fois repris cette image de la construction pour parler de l’Eglise, un édifice qui se bâtit à travers les siècles sur le seul et unique fondement, Jésus-Christ.

Depuis lors, bien d’autres ouvriers ont continué à bâtir sur ce fondement avec des pierres extraites de la carrière du monde, des pierres vivantes, appelées à s’édifier pour former une maison spirituelle. 1 Pierre 2.4.Paul s’adresse à l’Église de Corinthe :

Vous êtes aussi l’édifice de Dieu. Selon le don que Dieu m’a accordé, j’ai travaillé comme un bon entrepreneur et posé les fondations. Maintenant, un autre bâtit dessus. Mais il faut que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit. 1 Corinthiens 3. 9b-10.

«S’édifier les uns les autres » signifie bâtir une maison spirituelle dont le Christ est le seul fondement.Des Églises peuvent être confrontées concrètement au choix d’un projet de construction avec ce qu’il implique. Certains de leurs membres ont réalisé la construction de leur maison ou y ont participé. Ils connaissent donc bien ce travail et peuvent en tirer des leçons utiles pour illustrer quelques vérités bibliques concernant l’édification de la maison spirituelle qu’est l’Église.

Quelques leçons utiles pour l’Eglise

1. Nous sommes appelés à bâtir pour d’autres

Même en connaissant toutes les finesses des divers corps de métier de la construction, il y a des moments où nous avons besoin de l’aide d’autres personnes. Par exemple, la réalisation d’un plancher en béton, la coulée d’une chape ou la mise en place de pièces de charpente encombrantes. C’est grâce à la compétence et au coup de main des uns et les autres qu’une maison peut être achevée. L’ouvrage réalisé abritera plusieurs générations successives.

Mise en commun des ressources et des dons

L’édification de l’Église, c’est d’abord la mise en commun des ressources, des dons spirituels qui permet de progresser vers une unité harmonieuse, le Corps du Christ.

C’est l’opposé de l’idéal humaniste qui vise le développement personnel et le service du moi et de ses appétits. L’esprit de ce siècle prône trop souvent l’individualisme ; l’Église est appelée à jouer collectif !

2.Toute activité de l’Église doit viser son édification

Pour bâtir une maison, il faut concentrer son temps et ses ressources à mener à bien ce projet. Les différents personnes qui travaillent au même but se coordonnent et se mettent d’accord pour atteindre le même objectif.

Recherchons donc ce qui contribue à la paix et nous permet de progresser ensemble dans la foi. Romains 14.19

Pour les différentes activités dans l’Église, il est bon de se demander ce que chacune apporte à l’édification de l’ensemble du  Corps du Christ et de chacun de ses membres. Est-ce qu’elle fait grandir dans la foi ?

Tout est permis mais tout n’édifie pas.  1 Corinthiens 10.23

Question : Qu’est ce qui est essentiel, prioritaire, et qu’est-ce qui l’est moins ?

3. Diversité des ouvriers

Dans la construction d’un édifice, plusieurs corps de métier sont présents : maçon, charpentier, plâtrier, électricien, carreleur, peintre, installateur sanitaire, chauffagiste, etc. Chaque métier spécifique exige des compétences précises. La polyvalence est possible mais jusqu’à certain degré seulement.

Les dons dans l’édification de l’Église

Dans la construction de l’Église, Dieu a accordé à chaque membre plusieurs dons en vue de l’utilité commune.

Mais que chacun prenne garde à la manière dont il construit . 1 Corinthiens 3.10

L’Église s’édifie correctement lorsque chaque membre accomplit le ministère (ou service) qui correspond à son don et à sa personnalité.

Prenez place vous aussi, comme des pierres vivantes, dans la construction du temple spirituel. Vous y formerez un groupe de prêtres consacrés à Dieu.1 Pierre 2.5

4. Utilité de tous les métiers

Tous les métiers intervenant dans la construction ont leur utilité. Certains ouvriers travaillent pendant des semaines, d’autres quelques jours, ou quelques heures, pour le certificat de conformité électrique par exemple. Mais le travail de chacun est indispensable pour réaliser une construction solide, confortable, durable.

Dons au service de l’Église

Pour qu’une Église soit accueillante, chaleureuse et bien unie, bien des dons et ministères sont exercés. On peut être étonné du nombre de personnes impliquées dans chaque Église pour un service ou pour un autre. Chacun a son utilité mais personne ne peut prétendre faire fonctionner l’Église à lui tout seul

Cette conscience de notre utilité dans le Corps du Christ et de nos limites donne du sens à notre vie et nous garde dans l’humilité.

Au fond, qui est Apollos ? et qui est Paul ? Nous sommes simplement des serviteurs de Dieu, par lesquels vous avez été amenés à croire. Chacun de nous accomplit le devoir que le Seigneur lui a confié : j’ai mis la plante en terre, Apollos l’a arrosée, mais c’est Dieu qui l’a fait croître.  Ainsi, celui qui plante et celui qui arrose sont sans importance : seul Dieu compte, lui qui fait croître la plante. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux ; Dieu accordera à chacun sa récompense selon son propre travail.  Car nous sommes des collaborateurs de Dieu et vous êtes le champ de Dieu. 1 Corinthiens 3.5-9

5. Compétences des ouvriers

Pour qu’un ouvrier soit compétent dans le métier qu’il exerce, il est obligé de se former en permanence, de maîtriser les nouvelles techniques, et de découvrir les nouveaux matériaux de construction etc.

Formation indispensable

Pour faire du bon ouvrage dans l’édifice de Dieu, nous avons besoin de formation permanente. Cela demande un effort mais quel bénéfice pour notre vie spirituelle et pour l’Église que nous servons. L’offre est considérable dans le milieu évangélique mais il faut choisir d’y consacrer du temps.

6. Se conformer au plan et aux directives de l’architecte

Avant de réaliser une construction, des études préliminaires ainsi que des plans précis sont nécessaires. Les phases d’avancement d’une construction sont planifiées et supervisées par l’architecte. Parfois les choses sont un peu désordonnées dans l’Église. Chacun a sa petite idée sur la manière de bâtir, il fonce en avant en essayant d’y rallier les autres.

Dons pour l’utilité et l’harmonie communes

Dans sa générosité, le Seigneur a donné des dons, (des charismes) pour l’utilité commune, pour que l’ensemble forme un tout harmonieux.Des responsables élus dans les Églises sont chargés de coordonner et de superviser les différentes tâches. Tout cela fonctionne dans l’amour et par la soumission réciproque.

C’est grâce à lui (le Christ qui est la tête) que le corps forme un tout solide, bien uni par toutes les articulations dont il est pourvu. Ainsi, lorsque chaque partie fonctionne comme elle doit, le corps entier grandit et se développe par l’amour.  Ephésiens 4.16

7. Collaboration de tous les ouvriers

Pour que la construction fonctionne de manière harmonieuse, il est nécessaire de bien communiquer et d’organiser ce qu’on appelle des « réunions de chantier » : éclaircir les points litigieux, faire des mises au point etc.. La bonne entente fait gagner du temps et de l’énergie.

De bonnes relations pour l’édification et la croissance

De même les bonnes relations entre les membres sont un important facteur d’édification et de croissance. Une bonne communication et information entre les uns et les autres met de l’huile dans les rouages.

Conclusion

En prenant un peu de recul et en considérant l’histoire d’une communauté, on constate que bien des générations se sont succédé pour bâtir l’Église jusqu’à ce jour.Nous pouvons être reconnaissants pour l’engagement et la consécration des chrétiens qui nous ont précédés. Nous poursuivons la tâche dans une société qui évolue, avec parfois des problématiques nouvelles.

Être sel et lumière aujourd’hui

Le défi reste pourtant identique : comment être sel et lumière aujourd’hui dans le monde qui est le nôtre ? Comment vivre encore mieux des relations de paix et d’amour entre chrétiens ? Comment discerner les dons que le seigneur accorde généreusement aux uns et aux autres afin que chacun trouve toute sa place dans l’Église ?

C’est avec humilité et une claire conscience de sa fragilité, mais aussi une grande espérance, que chacun est appelé continuer l’ouvrage dont le Christ est la tête et le fondement.

W. Kreis