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Pour se familiariser avec la foi biblique protestante

Jésus devant le tribunal juif, des infractions à la légalité ?

Jésus devant le tribunal juif après une arrestation rapide

L’arrestation de Jésus, conduite par Judas s’est fait rapidement. La troupe hétéroclite est formée par la police du Temple, des anonymes armés de bâtons et d’épées commandités par les chefs religieux et (peut-être) une centaine de soldats romains (Jean 18.3)

Comme il (Jésus) parlait encore, voici, Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.
Matthieu 26.47,  cf.Marc 14.43

Elle appréhende Jésus sans qu’il oppose aucune résistance. Il est conduit devant les autorités judiciaires juives.

Infractions à la légalité au cours du procès

Ni l’interrogateur accrédité, ni le lieu officiel, ni le moment légal de la journée

D’abord Hanne, beau père de l’actuel grand prêtre Caïphe, et qui n’est donc plus officiellement grand prêtre outrepasse ses droits. Il interroge Jésus de nuit, en privé hors de toute séance officielle du sanhédrin (le tribunal juif). C’est illégal, car la loi juive offrait des garanties à l’accusé.

Aucun respect des droits de l’accusé

Présomption d’innocence non respectée

Une particularité curieuse de procédure légale au sanhédrin était que l’homme impliqué était considéré comme absolument innocent et même pas en procès, jusqu’à ce que des témoignages évidents aient été présentés et confirmés. (Leon Morris, The Gospel According to John)

Pas de vérification des témoignages

Jésus rappelle à Hanne qu’il n’a aucun droit de lui demander quelque chose jusqu’à ce que l’évidence des témoignages ait été établie et vérifiée

Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit : J’ai parlé ouvertement au monde ; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret. Pourquoi m’interroges-tu ? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m’ont entendu ; voici, ceux-là savent ce que j’ai dit. Jean 18.19-21

Témoignages à charge

En justice juive, personne ne peut être contraint à témoigner contre soi-même. Or Hanne, abusant de son autorité, puisqu’il n’était plus officiellement grand-prêtre avait escompté des réponses pouvant servir de témoignage à charge devant Caïphe et le sanhédrin.

Tribunal d’emblée hostile à l’accusé

Ensuite, et toujours de nuit, Jésus est emmené lié devant le sanhédrin présidé par Caïphe. Le président et une bonne partie des membres constituant l’aristocratie des prêtres sont des sadducéens, d’emblée hostiles. Or ces mêmes personnes avaient organisé l’arrestation de Jésus par traîtrise avec l’intention publiquement avouée de le supprimer.

L’un d’eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur (grand-prêtre) cette année-là, leur dit : Vous n’y comprenez rien ; vous ne réfléchissez pas qu’il est dans votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas.

Jean 11.49-50

Comparaison entre les procédures légales de la Mishna et les pratiques du Sanhédrin

En comparant les procédures  légales fondées sur les écrits de la Mishna (compilation de la tradition orale et du code législatif, commencée vers 70 et rédigée au 2e siècle) et les pratiques du sanhédrin dans ce procès, l’accusation d’illégalité est évidente.

Dans son livre, « Le procès de Jésus crucifié sous Ponce Pilate », l’avocat J.M. Varaut présente une argumentation à rapprocher du déroulement des faits :

Procès criminel interdits la nuit, le sabbat, la veille de la Pâque

Les procès au criminel ne pouvaient avoir lieu au cours de séances nocturnes et ne pouvaient non plus se tenir le jour des préparatifs du sabbat, soit le vendredi, et moins encore la veille de Pâques.

Condamnation à mort le lendemain du procès

Au surplus, une condamnation à mort ne pouvait intervenir au cours de la même séance et ne pouvait être proclamée que le lendemain du procès.

Le procès de Jésus a bien lieu de nuit, avec une condamnation à mort immédiate.

Cependant, Marc précise qu’une séance de délibération avec le sanhédrin complet a lieu le matin (Marc 15.1). Ceci rétablit une certaine légalité

Ni témoin à décharge, ni défense

Aucun témoin à décharge n’a été entendu et aucune défense n’a été mise à la disposition de l’accusé. L’avocat général Dupin, le premier, en 1828, montrera que les formes de la justice avaient été grossièrement violées dans le procès de Jésus.

Faux témoignages

L’action de Jésus contre le Temple ainsi que ses paroles, dénaturées par les faux témoins ont été à l’origine directe de son arrestation.

Les uns produisent des témoignages discordants, non retenus. D’autres déforment les paroles de Jésus, l’accusant d’avoir déclaré : Je détruirai ce temple.… Comme il avait dit, en fait, » détruisez ce Temple« , les dépositions ne concordent pas.

Tout est joué d’avance

L’audition des témoins se déroule dans une atmosphère délétère, des témoins à décharge n’auraient eu aucun poids. Tout est joué d’avance : il faut  se débarrasser de Jésus le plus rapidement possible.

Jésus ne répond pas.

 Alors le souverain sacrificateur, se levant au milieu de l’assemblée, interrogea Jésus, et dit : Ne réponds-tu rien ? Qu’est-ce que ces gens déposent contre toi ? Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Marc 14.60

La question cruciale : es-tu le Christ ?

Cette confrontation ne donne pas les résultats escomptés. Caïphe passe, sans transition, à une autre question :

Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? Marc 14.61 et parallèles

La réponse de Jésus, « C’est toi qui l’as dit’ (Mt 26.64) qui renvoie au grand prêtre sa propre interrogation, et surtout la référence au Fils de l’Homme, vont précipiter la condamnation. Le grand-prêtre crie au blasphème en déchirant ses vêtements.

Un verdict unanime

Le verdict est rendu à l’unanimité : « Il mérite la mort ».

qui bafoue…les garanties d’impartialité

Mais … les plus jeunes membres du sanhédrin devaient opiner (voter) avant les anciens afin de ne pas être influencés par eux. Or, Caïphe exprime le premier son opinion sur la culpabilité avant de provoquer un vote unanime. Il y avait pourtant dans le droit criminel juif une disposition qui prévoyait qu’en cas de dérision unanime de culpabilité, l’accusé était immédiatement libéré.

Un geste illégal pour impressionner

De plus, d’après un commentateur anglo saxon, le grand prêtre déchire illégalement ses vêtements. Un juif ordinaire pouvait le faire en signe de d’affliction mais pas les prêtres parce que leurs vêtements avaient été faits selon les directives de Dieu et étaient figuratifs de leur office.

Enfin, selon une règle de la Mishna, nul ne peut être condamné sur son propre aveu.

Un réquisitoire pour demander la mort ou une véritable condamnation à mort ?

Cependant, selon Varaut, il ne s’agit pas de condamner Jésus sur son aveu, mais de constater que ses déclarations sont blasphématoires. Elles ont été prononcées en public, et le public en a été témoin.

Varaut affirme qu’en fait, le tribunal juif n’a pas prononcé une véritable condamnation à mort, mais un réquisitoire à présenter devant Pilate, le gouverneur romain qui possède le jus  gladii, (droit du glaive ou droit de prononcer une condamnation à mort). En effet, depuis l’installation du pouvoir romain en l’an 6, le tribunal juif n’a plus le droit de prononcer des condamnations à mort.

Justice rendue selon le droit juif, ratifiée par l’autorité légale romaine

Les tribunaux juifs, en particulier le  Sanhédrin, continuent à rendre la justice selon leur droit propre, sous la réserve que toute condamnation à mort soit ratifiée par le  procurateur romain avant de devenir exécutoire.

C’est la procédure d’exequatur permettant d’appliquer un jugement prononcé par une autre juridiction.

Deux options sont envisageables

– Une condamnation à mort à confirmer

ou le sanhédrin a prononcé une condamnation à mort pour blasphème. il est obligatoire de la faire confirmer par Pilate pour qu’elle soit applicable

– Un interrogatoire pour établir les charges

ou le sanhédrin tenant lieu de jury a procédé à un interrogatoire préliminaire visant à établir les charges à lui présenter. C’est ce qui peut ressortir de l’expression Il mérite la mort 1 (Matthieu 26.66).

Cette réponse n’est pas une dérision de condamnation à mort. C’est en quelque sorte un arrêt de mise en accusation suivi d’une dérision de prise de corps.

Une étrange réunion du sanhédrin

Quand le jour fut venu, le collège des anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes, s’assemblèrent, et firent amener Jésus dans leur sanhédrin. Ils dirent : Si tu es le Christ, dis-le nous. Jésus leur répondit : Si je vous le dis, vous ne le croirez pas ; et, si je vous interroge, vous ne répondrez pas. Désormais le Fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. Tous dirent : Tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur répondit : Vous le dites, je le suis Alors ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Nous l’avons entendu nous-mêmes de sa bouche. Luc 22.66-71

La réunion matinale du Sanhédrin, telle que Luc la présente, laisse une impression curieuse.

D’un côté il s’agit bien d’une séance on ne peut plus officielle. L’assemblée suprême siège dans sa composition statutaire avec les anciens grands-prêtres et les docteurs de la Loi. Elle se réunit non pas dans la maison du grand prêtre comme chez Marc, mais au sanhédrin, le lieu qui convient légalement.

Mais d’un autre côté cette séance apparaît inconsistante et expéditive. Il n’y a pas de président, pas d’appel à témoins, aucune sentence n’est prononcée. Bref, ‘on cherche en vain les traits qui évoqueraient une véritable  séance de tribunal « 

La réponse que Jésus donne à la question sur sa filiation divine est assez évasive (22 70). On s’explique mal alors la décision des juifs de livrer Jésus à Pilate.

Bref ! Un jugement inique !

C.Streng

Découvrir la Bible et la foi protestante

Découvrir la Bible, un livre pas comme les autres

On n’aborde pas l’Ecriture Sainte comme un livre ordinaire. En effet, elle  est  composée de 31102 versets. Ils sont regroupés en 1189 chapitres, pour former 66 livres. Sa rédaction s’étale sur une période d’environ 1600 ans. Les livres qu’elle contient ont été écrits par 40 auteurs, de races et de cultures différentes : des rois, des bergers, des intellectuels, des gens du peuple sans instruction.

Elle se divise deux grandes parties

L’Ancien Testament (AT) est composé de  39 livres. Ils sont  écrits essentiellement en hébreu (à l’exception de quelques passages en araméen).

Le Nouveau Testament (NT) comprend  27 livres écrits en grec.

L’inspiration des Ecritures

A travers les siècles, les savants ont attesté l’authentique inspiration divine des Ecritures. Les savants juifs l’ont fait pour l’Ancien Testament et les Pères de l’Église pour le Nouveau Testament.

La Bible se démontre par elle-même.  La personne qui met en pratique ce qu’elle a lu fera l’expérience que Dieu réalise ce qu’Il a promis. Dieu honore toujours sa Parole (Hébreux 10:23)

L’inspiration de l’Ancien Testament

Pour les rabbins juifs d’aujourd’hui, seuls sont inspirés les livres qui étaient lus dans les synagogues au début de l’ère chrétienne. Jésus-Christ lui-même s’y est référé de nombreuses fois. Il montrait ainsi qu’il considérait ces textes comme inspirés de Dieu.

L’inspiration du Nouveau Testament

Face à  la prolifération d’Épîtres (Lettres) et Évangiles inauthentiques, de nombreux érudits et théologiens ont fixé le choix des Écritures inspirées.

Le concile de Carthage a reconnu en 397 l’inspiration divine pour 27 livres. Il a donné une liste de livres douteux (apocryphes) d’inspiration seulement humaine et une autre liste de livres hérétiques avec de graves erreurs doctrinales.

La relation Ancien / Nouveau Testament

Au centre de l’Ancien Testament

  • L’alliance de Dieu avec un homme (Abraham) puis un peuple (Israël)
  • Le mont Sinaï, d’où Dieu communiqua la Loi comme guide pour son peuple

Au centre du Nouveau Testament

  • La nouvelle alliance annoncée par Jérémie 31, avec Jésus-Christ, comme source et conducteur de l’Église
  • La croix où Dieu manifesta sa justice et son amour à l’humanité

La foi chrétienne protestante selon l’enseignement de la Bible

Elle est révélée par l’Écriture sainte seule, (« sola scriptura » = l’Ecriture seule).

A la base de la foi chrétienne, la Parole de Dieu

Les réformateurs du 16ème siècle (Luther, Calvin) ont vécu une véritable illumination. Ils ont découvert que la foi chrétienne n’était pas fondée sur le témoignage des hommes (papes, conciles ou tradition) mais sur le témoignage de Dieu lui-même, de sa Parole.

La Bible, une autorité souveraine et infaillible

L’Ecriture sainte, Parole de Dieu est donc l’autorité souveraine et infaillible. Elle a autorité sur l’Eglise. Si on fait passer la raison ou la science ou la conscience ou encore les expériences ou les sentiments avant la Parole de Dieu, on met ces diverses autorités au-dessus de celle de Dieu.
L’Eglise biblique ne reconnaît qu’une seule autorité : l’Écriture, parce qu’elle seule nous révèle Jésus-Christ.

Dieu seul sauve par sa seule grâce

Le salut par la grâce seule fait le caractère unique de la foi protestante chrétienne. Le salut est un salut gratuit parce qu’il est donné tout entier par Dieu.

Cette grâce a coûté à Dieu le prix de son Fils unique et bien-aimé, car la grâce n’est pas une solution de facilité.

Un salut gratuit mais coûteux

Si le salut est gratuit pour l’homme, pour Dieu il a coûté un prix infini. Il ne faut donc pas rabaisser le salut en prêchant par exemple uniquement l’amour de Dieu, qui « résout tous les problèmes à notre place » tout en évitant de parler de sa justice, de son jugement, de la nécessité de la repentance et des luttes quotidiennes dans la vie chrétienne.

Initiative de Dieu dans le salut de l’homme par Jésus-Christ

La révélation biblique enseigne clairement l’initiative de Dieu dans le salut de l’homme : un salut parfait, définitif et total uniquement par Jésus-Christ.

La grâce se résume en un nom : Jésus-Christ.

Sa naissance, sa vie, sa mort, sa résurrection, son ascension et son retour glorieux contiennent toute la somme de notre connaissance et de notre adoration…

Notre réflexion biblique, comme notre service chrétien s’annulent automatiquement dès qu’ils s’ éloignent de ce point unique et central de référence pour lui préférer quelque chose d’apparemment plus accessible comme l’Eglise et ses traditions (même évangéliques), le sentiment religieux, les expériences.

Notre incrédulité s’introduit jusqu’au cœur de la foi par des ajouts qui nous donnent l’illusion que nous pouvons participer à notre salut ou l’améliorer.

La grâce est accordée par le moyen de la foi

C’est ce que la Réforme a exprimé par « sola fide » = par le moyen de la foi seule.
Il ne s’agit pas ici d’une adhésion intellectuelle ou sentimentale mais comme le dit Paul :

« C’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice et en confessant (= en témoignant) de la bouche qu’on parvient au salut » (Romains 10.10).

Luther, le réformateur allemand du 16e siècle disait :
« la foi n’est pas ce rêve humain que certains confondent avec elle ; mais la vraie foi est une œuvre de Dieu en nous, qui nous transforme et nous régénère par la force de Dieu, fait de nous des hommes dont le cœur et toutes les facultés sont totalement changées par la force du Saint-Esprit ».

Foi-croyance et foi-confiance

Il ne faut pas confondre la foi-croyance (croire que la révélation de la Bible, Parole de Dieu, est vraie) et la foi-confiance, (engagement personnel conscient à croire ces vérités et à y conformer sa vie) . La foi est aussi obéissance à la Parole de Dieu, sans ajouter des élément naturels ou religieux.

Rien n’est plus contraire à l’homme surtout religieux que de trouver sa satisfaction en Jésus-Christ seul. Il veut toujours jouer son rôle ou au moins conserver quelques appuis naturels.

Ce ne sont pas nos œuvres, l’accomplissement de nos « devoirs religieux » nos expériences ou nos sentiments religieux qui nous sauvent, mais la foi seule en Jésus-Christ seul. C’est cette foi créée en nous par le Saint-Esprit qui permet d’accomplir les « œuvres bonnes » (Éphésiens 2.8-10)

Un livre présentant le canon biblique

D’où vient la Bible ? Est-elle fiable ? par Sylvain Romerowski

Ce livre montre comment s’est constitué le canon biblique, c’est à dire comment ont été choisis les livres qui constituent l’Ancien et le Nouveau Testament. Il montre aussi pourquoi les textes de l’Ecriture sont dignes de confiance.

Il peut intéresser des membres des Eglises, ou des personnes désirant mieux connaître l’histoire des textes bibliques6.

C.Streng

Le récit de l’annonciation à Marie

L’annonciation à Marie

Luc 1.26-38

Dans les temps de Noël,  nous aimons  relire les récits relatant la naissance de Jésus-Christ et aussi celui de l’annonce de cette naissance, faite à Marie.

«Jésus fait homme », l’accomplissement de la prophétie

Nous voici arrivés au temps de l’accomplissement de la prophétie biblique. Après une attente de près de 400 ans, Dieu  brise soudain le silence.

Ce n’est pas par l’intermédiaire d’un prophète mais par celui d’un ange, l’ange Gabriel que Dieu s’adresse à Marie. Il est porteur d’une bonne nouvelle et se veut rassurant, paisible :

«Réjouis toi ! Le seigneur t’a accorder une grande faveur, Il est avec toi » v.28

Quelle joie ! Le seigneur te considère favorablement… Marie !

Surprise et troublée

 Marie ne s’y attendait pas du tout. Elle est surprise est profondément troublée. il lui faut du temps temps pour comprendre ce qui lui arrive, pour dépasser sa peur et surmonter le tumulte dans son cœur.

La parole de Dieu est merveilleusement réaliste. Elle n’enjolive pas le déroulement des événements majeurs mais elle les restitue avec exactitude et vérité.
C’est plutôt le  lecteur qui oublier les détails et altère parfois involontairement le récit biblique.La routine et l’habitude  nous jouent parfois des tours.

Pourquoi Marie est-elle troublée à ce point ?

Premièrement, l’ange lui annonce qu’elle va devenir mère. Elle est vierge et n’a pas encore été mariée à son fiancé joseph.

Sa question est immédiate : «Comment cela sera-t-il possible ? »

Deuxièmement, la description du fils qu’elle va enfanter est extraordinaire, inimaginable.

Les trois titres du Christ

L’ange Gabriel lui révèle les trois titres que portera son enfant. Et c’est du lourd, comme on dit.

1. Il doit être appelé Jésus, ce qui signifie Sauveur.

Il sera donc investi d’une mission de salut à l’égard du peuple d’Israël puis envers tous les hommes, de quelque race qu’il soient

2. « Il sera grand et on l’appellera le Fils du Dieu très haut »

Pour Marie particulièrement, cela signifiait qu’il serait le Messie, l’envoyé de Dieu tant attendu et annoncé par les prophètes.

3. « Le Seigneur Dieu fera de lui un roi, comme le fut David son ancêtre »


– Il  est issu de la lignée de David, conformément à la promesse.

– « Sauveur, Messie et Roi éternel » sont les trois titres que l’ange Gabriel demande à Marie de lui donner.

-Ce bébé à naître aura une destinée exceptionnelle, unique, mais égalée dans le monde des humains.

Des événements d’une portée incomparable

Marie mais aussi Joseph n’ont pas pu saisir l’ampleur de l’identité exacte de Jésus.
Mais la succession des événements à venir,  l’enfance de Jésus, puis  sa vie publique, et enfin  la croix ont dévoilé la portée et la réalité de ces titres incomparables.
C’est pourquoi il nous est dit que « Marie gardait en elle le souvenir 
de tous ces événements. »

C’est aussi ce que nous constatons dans nos vies.

Un plan d’amour

Dieu a un plan, un projet d’amour proche de son cœur pour chaque personne qui se soumet à sa volonté. Dans l’instantané des épreuves, il est difficile d’en distinguer les sens et la direction. C’est un peu plus tard que nous réalisons la sagesse et la bonté de notre Dieu.
Marchons par la foi confiant dans ses promesses qui s’accompliront au temps fixé par Dieu.

Après le « pourquoi » de Marie, le « comment »

« Comment cela sera-t-il possible puisque je suis vierge ? »

La réponse de l’ange est majestueuse et presque trop facile

« Le Saint Esprit viendra sur toi et la puissance du Dieu très haut te couvrira comme d’un ombre ».

Luc l’évangéliste et Matthieu décrivent et soulignent un fait historique qui n’a rien d’un mythe ou d’un conte. La conception de Jésus s’est faite par l’opération du Saint Esprit, sans le secours d’un père humain.

La naissance de Jésus s’est faite naturellement au terme de la gestation naturelle d’une femme. Mais sa conception reste surnaturelle et demeure un fait historique avéré. Car « rien n’est impossible à Dieu », l’inventeur du monde et le créateur de la vie.

Pourquoi insister sur l’historicité de la naissance de Jésus ?

Pour deux motifs au moins

1. Premièrement, l’accent est mis sur la continuité par rapport  au passé

Nombre de prophéties de l’Ancien Testament  pointaient vers cet événement.
Le fils que Marie enfantera occupera le trône de son ancêtre David. Il hérite de sa mère à la fois son humanité et son ascendance royale.

2. Deuxièmement, nous sommes aussi face à une discontinuité par rapport au passé.

Le Saint-Esprit descendra sur Marie et la puissance créatrice de Dieu la couvrira de son ombre.

L’enfant sera unique puisque sans péché, saint et fils de Dieu.

Jésus a porté ce double patrimoine héréditaire :

  • Humain et messianique par sa mère Marie
  • Pur et divin, engendré par le Saint-Esprit

Le couple Marie et Joseph, la famille qui a accueilli la venue de Jésus

Le songe de Joseph

Dans Matthieu 1.18-25 nous lisons que Joseph a eu un songe dans lequel le Seigneur lui a parlé

A cette époque, la pression sociale était très forte : certaines conduites n’étaient pas acceptées, « cela ne se faisait pas ».

Marie était enceinte alors qu’elle était fiancée, pas encore mariée à Joseph.

Pour l’épargner et ne pas jeter le discrédit sur elle, il décide de rompre secrètement.

L’ange lui dévoile le plan de Dieu et lui recommande de prendre Marie pour femme.

Joseph qui était un homme droit et qui aimait le Seigneur obéit tout simplement.

Par la suite, un rumeur s’est répandue : il serait un enfant illégitime, conçu hors mariage. Nous la voyons surgir dans Jean 8.41

Face à certains Juifs non croyants, Jésus déclare qu’ils ont pour père le diable et non Abraham. Ils sont meurtriers dans leurs cœurs. Ceux-ci lui rétorquent : « Nous en sommes pas des enfants illégitimes », ce qui sous entendait que lui l’était.

L’appel adressé à Marie dans le cadre de l’Annonciation

Quelle a été sa réponse, son attitude face au projet du Seigneur ?

« Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit. » (V.38).

Face au dessein de Dieu et à sa méthode, pas d’objections et une entière soumission.

Elle acceptait une lourde responsabilité. Avant le mariage elle s’exposait à la maternité et elle en subissait les conséquences : la honte et la souffrance de passer pour une femme immorale…

Elle a finalement renoncé à sa réputation pour faire la volonté de Dieu.

Notre vocation, notre appel

Cet appel particulier à Marie de devenir la mère de Jésus-Christ débouche sur une réflexion sur notre appel, notre vocation.

1 Pierre 2.9-10 : « Race choisie, prêtres du roi, nation sainte, peuple de Dieu, » des expressions prestigieuses mais pas prétentieuses.

C’est  un appel communautaire, transversal à servir Dieu. Nous appartenons d’abord à Dieu et faisons partie de ce peuple multi ethnique et multiculturel répandu à la surface de la terre.

Voilà de quoi prendre une certaine distance avec nos appartenances ecclésiastiques. Mais attention aux chrétiens « électrons libres » qui se désolidarisent volontairement du Corps de Christ, l’Église. Nous sommes appelés ensemble à le servir.

Un seul objectif : « Il nous a appelés… afin que nous proclamions ses œuvres, ses perfections magnifiques »

Nous sommes appelés à braquer le projecteur sur Jésus-Christ et l’œuvre parfaite accomplie à la croix. Nos paroles et nos actions témoignent de ce qu’il représente dans notre vie. Elles témoignent aussi de la possibilité de vivre des relations réconciliées les uns avec les autres, selon le ministère de la réconciliation.

Nous pouvons répondre à cet appel parce que la compassion de Dieu est première. Elle a bouleversé notre vie. Nous vivons quotidiennement de sa grâce, jour après jour et il veut déverser son amour dans nos cœurs.

W. Kreis