Catégorie : Approfondir

Comprendre, vivre et approfondir la foi chrétienne

Regards sur Jésus (identité imposée). Regards de Jésus (identité révélée)

Les regards de la foule et des autorités religieuses sur Jésus :
l’ identité imposée, présumée, rejetée.

Le regard de Jésus sur les autres et sur lui-même : l’identité révélée, proclamée.

Jean 6. 22-62

I. Regards sur Jésus

L’identité imposée, présumée, rejetée

1. l’enthousiasme éphémère de la foule : l’ identité imposée

Ceux qui ont bénéficié du miracle de la multiplication des pains se font conduire le lendemain en barque à Capernaüm pour rencontrer Jésus… Pourquoi ?

Pour remercier Jésus …pour se faire expliquer le sens du miracle ? …

Car le miracle des pains est l’un des « signes » de Jésus, qui révèle son identité.

Pas du tout… « rabbi quand es-tu venu ici ? » (24).

Un intérêt « alimentaire »… immédiat … seulement

La foule rassasiée hier voudrait que ça recommence aujourd’hui … et demain et …

Un désir de roi si évident que Jésus s’est éloigné (Jean 6.15)

Un événement merveilleux qui répond à des besoins concrets/immédiats… (solution définitive contre la faim, la maladie). Alors on veut faire de son auteur une célébrité. On veut lui imposer une identité …et le rôle qui va avec.

Jésus fuit une telle récupération.

Mettre tout l’accent sur les miracles de Jésus n’est pas le meilleur moyen de conduire à une foi authentique.

Le miracle est le signe de la compassion du Christ pour les nécessiteux.

Il indique qui est le Christ et qui il révèle, Dieu le Père. Ce n’est pas un moyen facile de nous attirer. .. un argument publicitaire !

L’identité de Jésus se banalise

Alors, de fait, l’identité qu’on reconnaît à Jésus, les titres qu’on lui donne se banalisent au rythme de l’espoir déçu.

D’abord « prophète qui devait venir dans le monde » second Moïse au v. 14 , puis « rabbi » le banal, « maître », donné aux simples enseignants itinérants juifs au v. 24

Jésus ne s’y trompe pas. Il sait quelle identité on lui attribue et quel rôle on voudrait lui voir jouer :

…roi –messie-guerrier qui rendrait sa gloire à la patrie, …distributeur officiel de nourriture gratuite :

Vous me cherchez, non parce que vous avez vu les signes mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été remplis (rassasiés) (v.26)

Jésus nous pousse toujours à examiner nos propres raisons de croire.

Et il est souvent difficile de discerner nos véritables motifs.

Notre tout premier contact avec lui : une maladie, une situation brûlante, la recherche d’une tranquillité d’esprit dans un monde de tracas, un appel à quelque chose… quelqu’un de plus profond, de plus authentique…

Alors qu’est-ce que la foi ?

Une confiance personnelle du croyant. Il se confie à la révélation de Dieu dans le Christ.
Pour beaucoup de nos contemporains, avoir la foi, c’est penser de manière positive et ne pas se décourager.

La foi en quoi ? ou plutôt en qui ?

La foi est clairement centrée sur le Christ, son identité et son origine. Une relation de confiance en lui. Elle nous permet d’affirmer que Jésus est le Christ, le Dieu unique, envoyé, incarné.

2. Le mépris des autorités religieuses : l’identité présumée

C’est moi qui suis le pain descendu du ciel

Non mais alors :

…N’est-ce pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous, nous connaissons le père et la mère ? Comment peut-il dire maintenant : « Je suis descendu du ciel ! » 41-42

Il n’est que

Il n’est que Jésus le fils de Joseph, un villageois comme les autres, …alors comment peut-il… ?

Le « ne…que », le « alors comment ? » du mépris social et intellectuel. Ce mépris fossilise ; il impose un rôle préconçu, formaté d’avance, dont on ne peut sortir .

Les autorités religieuses ont sans doute compris l’explication spirituelle que Jésus a donnée au pain de vie.

Pour elles, pas possible …

pas imaginable qu’un fils d’ouvrier du bâtiment connu au village ait des prétentions théologiques… et surtout qu’il revendique une origine divine.

Tout le scandale de l’incarnation :

Ce Jésus peut-il être à la fois le pain du ciel et l’enfant au bout de la rue …dont nous connaissons très bien les parents ?

Ceux qui sont choqués par les paroles de Jésus pensent savoir qui il est et qui sont ses parents. En fait, ils ont tort. Ce sont des gens religieux… et leur religion les a aveuglés. Elle les a empêchés de voir Dieu en Jésus.

En fait, les Juifs de Jean 6 pourraient bien être n’importe lequel d’entre nous, ….dès le moment où nous pensons savoir exactement comment Dieu doit agir.

3. Du mépris au refus : l’identité rejetée

Les autorités religieuses s’obstinent à ne rien comprendre

Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger (v. 52) C’est du cannibalisme !

Les Juifs de l’époque avaient pourtant dans l’Ancien Testament des indices pour comprendre au delà du sens immédiat, matériel. … Non seulement la foule sans instruction, mais les autorités religieuses.

Ils ont pris tout ce que dit Jésus à la lettre.

Ils ont donné à ses paroles une signification scandaleuse et impossible moralement. …Ont-ils oublié que les prophètes parlaient souvent en images et même avec des objets représentatifs …comme la ceinture de Jérémie 13.4, la brique d’Ezéchiel 4.1

Avec de la rouspétance

ils murmuraient (v. 41), exactement comme leurs ancêtres qui suivaient Moïse dans le désert, … en ronchonnant…Ex 15.24, 16.2

Pas à cause des paroles de Jésus choquantes ou difficiles à comprendre

– sauf si on s’obstine à les prendre au sens absolument littéral –

« manger la chair, boire le sang, c’est du cannibalisme ». Mais Jésus vient d’en expliquer le sens profond.

Mais parce que c’est un enseignement difficile à accepter.

Il exige le renouvellement de l’intelligence, …un engagement personnel, un changement de comportement… D’où la défection, le départ de plusieurs disciples (Jn 6.66)

II Le regard  de Jésus sur lui-même et sur les autres

L’identité révélée, proclamée

1. L’identité révélée :

Une présentation progressive et imagée de l’identité divine du Fils de l’Homme

Pour corriger cette compréhension partielle et erronée de son identité, donc de sa personne et de son message, …Jésus va s’engager dans un développement imagé, progressif, de son identité et de son message

a. Les paroles à la foule : chercher Jésus pour de vrai v. 26-40

Une communication difficile : la foule comprend mal ou refuse de comprendre.

– Chercher ce qui dure éternellement v.26-34

Vous me cherchez, non parce que vous avez vu les signes mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été remplis. Travaillez, non pour la nourriture qui se détruit mais pour la nourriture qui reste pour la vie éternelle, que le Fils de l’Homme vous donnera, celui que le Père, Dieu, a scellé – a marqué de son sceau  Nouvelle Bible Segond
ou
car Dieu le Père lui en a accordé le pouvoir en le marquant de son sceau  Semeur

« Non pas … mais » : un contraste entre deux attitudes, l’une à éviter, … l’autre à rechercher.

La mauvaise manière de chercher Jésus

C’est se borner à des buts matériels intéressés, à des motifs uniquement centrés sur soi : vous avez mangé des pains et vous avez été remplis

Mais sans chercher à aller plus loin dans le sens profond du miracle : non parce que vous avez vu les signes.
Sans essayer de comprendre quelque chose de son message ou de sa personne

Pour avancer dans la compréhension

Rechercher ce qui est durable

Travailler – s’appliquer, c’est rechercher … pas le résultat immédiat, superficiel, éphémère, la nourriture qui se détruit, … pas la satisfaction immédiate. C’est rechercher ce qui est durable ….« la nourriture qui reste, qui dure » qui a des conséquences « pour la vie éternelle »

Comment chercher ?

Que ferons-nous pour que nous travaillions les oeuvres de Dieu ? v. 28

La foule pose une question importante. Mais elle reste dans le domaine du « faire » de l’œuvre à œuvrer, des œuvres de la loi.

Pas faire mais croire

Voici l’œuvre de Dieu : que vous croyiez en celui qu’il a envoyé  v.29

C’est l’œuvre de Dieu qui amène à la foi en Christ.
L’œuvre de Dieu, c’est l’initiative, l’effort divin pour recréer… refaire la relation perdue à la chute.

Il ne s’agit pas de « faire » mais de croire… Une question d’attitude et d’orientation de cœur.

Passer de l’œuvre de l’homme à l’œuvre de Dieu, c’est croire qu’il a envoyé Jésus.

C’est croire en Jésus, celui que Dieu a envoyé. ..Donc croire en l’ origine divine de Jésus confirmée par son envoi, son incarnation.

Qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui ?

Certainement plus que l’évangélisation au sens étroit,… le billet pour le ciel…
Cela implique des préoccupations sociales, relationnelles et spirituelles, souvent à longue échéance.

Le nouveau converti est comme un bébé nouveau né. On ne l’abandonne pas dans la rue…

Une réaction déconcertante et décevante : Quel signe fais-tu ? ….

Le signe a été fait

Ils ont bénéficié du miracle des pains… Et ils ne se sont même pas demandé s’il avait une signification au delà du visible

Quel signe fais-tu pour que nous voyions et que nous te croyions.

Quelle œuvre fais-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert comme il est écrit : il leur donna à manger du pain venu du ciel  v.30-31

« Ce Jésus se présente comme l’envoyé de Dieu, le nouveau Moïse. Alors qu’il fasse un miracle exactement identique à celui de Moïse, qu’il fasse descendre, comme lui la manne directement du ciel ! »

Pour eux, le miracle des pains fait à partir d’éléments terrestres n’est pas un preuve valable ou suffisante.
Ailleurs, certains attribuent à Belzeebuth les guérisons. (Matthieu 9.34)… Et pourtant ils savent bien qu’elles ne peuvent venir que de Dieu

Ce n’est pas Moïse mais mon Père

Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel mais c’est mon Père qui vous a donné le vrai pain du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne sa vie au monde  v.32-33

Jésus fait porter l’accent non pas sur Moïse, l’intermédiaire mais sur Dieu. …
Sur son Père et sur la relation filiale avec lui…

Pas sur la manne, mais sur « le pain de Dieu venu du ciel pour donner la vie au monde »

Le pain de Dieu, c’est Jésus lui-même.

Jésus ne s’identifie pas directement
  • des expressions « celui qui.. ou que »
  •  des images « pain du ciel », « vie éternelle »
  • des termes-clés, c’est à dire des mots qui ajoutent à la compréhension
    font avancer pas à pas dans la révélation de sa personne.

27 Celui que le père a scellé …une relation profonde, particulière, d’appartenance à son Père, Dieu
29 Celui qu’il (Dieu) a envoyé … pour accomplir son œuvre :

lui, Jésus

33 Celui qui est descendu du ciel …puisqu’il a été envoyé et donne la vie au monde

Lui, Jésus le don du ciel : terme clé

Toutes ces précautions sont indispensables.
Jésus veut faire passer ses interlocuteurs d’une idée connue dans l’AT, … « le don du ciel » transmis par un prophète, à une révélation beaucoup plus choquante. Jésus, lui, est le don qui descend du ciel et y remonte

Seigneur, donne-nous toujours de ce pain v. 34

Comme le  donne moi cette eau de la Samaritaine : pour ne plus retourner chaque jour au puits Jean 4.15

  • Ou ils n’ont rien compris, ils en sont restés au plan matériel. Il leur faut du palpable et du durable, à leur échelle.
  • Ou ils ont compris, à peu près que ce pain spirituel donne la vie.

Mais ils voient ce pain spirituel comme quelque chose d’extérieur à Jésus, …pas comme Jésus lui-même…

Jésus, le vrai pain de vie 35-40

Jésus va préciser plus directement son identité

C’est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif  v.35

Ici, Jésus affirme directement son identité et sa messianité divines.

C’est moi qui suis le pain de vie.
Mais il a d’abord essayé de faire comprendre les différentes significations de pain, nourriture

26 pain matériel = la nourriture
27 pain du ciel,
32 vrai pain du ciel
33a pain de Dieu précisé par
33b qui descend du ciel et donne la vie au monde

35 Je suis le pain de (la) vie = terme clé

Réponse précise à la demande de la foule :
Donne nous toujours de ce pain v. 34.

Le pain de la vie : pas un avantage spirituel, une personne

Le pain de la vie n’est pas un « avantage spirituel » qu’on recevrait comme le pain dans la bouche. C’est une personne divine et humaine, Jésus. Il demande qu’on vienne à lui… c’est à dire qu’on croie en lui.

Et pourtant

Vous avez vu: vous avez vu les miracles et vous ne croyez pas  v.36
« Croyez du moins à cause de ces œuvres » Jean 14.11

Vous m’avez vu et vous ne croyez pas : Jésus a la capacité divine de lire les pensées : les vérités que je suis en train de vous révéler ne pénètrent pas en vous. Vous y êtes imperméables

Alors, venir à Jésus, croire en lui, qu’est ce que c’est ?

Chacun que me donne le Père viendra à moi et je ne jetterai pas dehors celui qui vient à moi  v. 37

La foi en Jésus n’est pas une décision simplement humaine.

Seule l’action de Dieu peut la produire et l’expliquer. C’est lui qui donne, … c’est à dire choisit ceux qui croiront

Venir à Jésus, croire en lui, permet d’être absolument sûr de sa présence, …en tout temps…  je ne jetterai pas dehors

Les versets 38 et 39 s’enchaînent pour donner une explication

38a Je suis descendu du ciel
38b Pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé
39a, 37 Tous ceux qu’il m’a donnés, que je n’en perde aucun 

« Mais » introduit la notion essentielle : la promesse de la résurrection

39b mais je le ressusciterai au dernier jour 

Promesse résumée au v. 40
La volonté de mon père Pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé 38b
Que celui qui voit le fils et croit en lui  Vous avez vu et vous ne croyez pas 36
Ait la vie éternelle que je ne perde aucun 39 a
Et je le ressusciterai au dernier jour que je le ressuscite 39b et 33b

 

Termes clés : vie éternelle, résurrection

La vie éternelle : aujourd’hui, (Jean 3.16 ) ou au delà de la mort :

Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle Jean 12.25.

Le »dernier jour », c’est le jour de la résurrection des morts
Mais le « dernier jour » pourrait bien être aussi le moment où on rencontre le Christ dans cette vie

La résurrection ne serait-elle pas aussi la transformation qui se produit quand on passe de l’incrédulité à la foi, quand on se nourrit de ce pain de vie

b. La réponse aux murmures des autorités juives 43-59

Le pain de vie 43-51

Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire v. 44

Ne maugréez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et moi, je le relèverai au dernier jour. Il est écrit dans les Prophètes : Ils seront tous instruits de Dieu.
Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Non pas que quelqu’un ait vu le Père, sinon celui qui est issu de Dieu ; lui a vu le Père. 43-46

Jésus insiste sur l’action de Dieu lui-même.

Elle est indispensable pour attirer ceux qui viendront à lui. Cela rappelle le v. 37  je ne jetterai pas dehors  et  tout ce que le Père m’a donné vient à moi.

Ils seront tous instruits de Dieu

Selon Esaïe 54.13 : Tous tes fils seront disciples du Seigneur.
Cette attraction vers Dieu se fait par l’enseignement de la Parole de Dieu qui s’adresse à tous.
Tous sont invités par grâce à écouter cette Parole… donc à y obéir et à recevoir l’enseignement – à être disciples – de Dieu le Père

Non que quelqu’un ait vu le Père, sinon celui qui est près du Père, celui-ci a vu le Père (v.46

Ce verset souligne la profonde et unique unité divine entre Jésus et son Père.

Une reprise du thème du pain de vie qui donne la vie éternelle

Celui qui croit a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert et ils sont morts. Voici (celui-ci est ) le pain descendu du ciel afin que celui qui mange de ce pain-là ne meure pas. C’est moi qui suis le pain de vie qui descend du ciel.

Si quelqu’un mange de ce pain-là il vivra pour l’éternité. Et le pain que moi, je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde v. 47-51

Jésus reprend presque dans les mêmes termes …mais dans l’ordre inverse le thème des versets 32-40  : le pain de vie descend du ciel et donne la vie éternelle. La manne, elle, n’empêche personne de mourir spirituellement.

47 Celui qui croit a la vie éternelle 40 a la vie éternelle
48 Je suis le pain de vie 35 Moi je suis le pain de la vie
50 Celui-ci est le pain descendant du ciel
51a Je suis le pain vivant
51b Qui est descendu du ciel
32 le pain venu du ciel, le vrai
51c Si quelqu’un mange de ce pain, il sera sauvé pour l’éternité 40 Et je le relèverai au dernier jour
51d Le pain que je donne, c’est ma chair pour la vie du monde 33a le pain de Dieu qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde

 

Terme clé : le pain de Dieu qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde 33a

Avec un élément nouveau, une précision essentielle au v. 51 :

le pain du ciel, c’est le Christ incarné.

Ce qui rend possible le salut, la vie éternelle, c’est l’incarnation. 
Venir dans la chair conduira Jésus à la mort sur la croix : ma chair – en sacrifice – pour la vie du monde.

La chair et le sang qui donnent la vie

Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange (mâche) ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car la chair est une vraie nourriture et mon sang est une vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Comme le Père, qui est vivant m’a envoyé, et comme moi, je vis par le Père, celui qui me mange (mâche) vivra aussi pas moi v. 53-57

Avancer dans la compréhension, s’engager

Ces versets permettent d’avancer dans la compréhension, donc demandent qu’on s’engage envers Dieu, envers le Christ.

Si on comprend, on ne peut rester indifférent… Encore faut-il bien comprendre.

Comprendre au sens littéral (eucharistie catholique) ou comme un métaphore, une image ?

« Manger » et « boire » pris littéralement, au mot, conduisent à l’eucharistie de type catholique.

Deux objections : la vie éternelle serait dépendante du partage du pain et du vin de l’eucharistie. En fait, elle est reçue par la foi en Jésus.

Le « manger » et boire » de Jean 6 ne se répète pas comme dans la célébration de l’eucharistie…

C’est l’apaisement, … une fois pour toutes … de la faim et de la soif spirituelles. Il s’agit de croire ce que Jésus dit, de la part de Dieu

53a Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et ne buvez pas son sang
53b Vous n’avez pas la vie en vous-mêmes
51 le pain que je lui donnerai, c’est ma chair

Passage du pain à la chair

54 Celui qui mange (mâchant) ma chair et qui boit mon sang

A la vie éternelle
Et je le ressusciterai au dernier jour

Mâcher reprend manger. insistance sur l’image représentée

47 celui qui croit a la vie éternelle
cf 39a que je ne perde rien
39b que je le relève
40  Je le relèverai

55 Car ma chair est une véritable nourriture 27 nourriture pour la vie éternelle
56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang
demeure en moi et moi en lui
Termes clés : communion, relation profonde avec le Christ 

 

Le pain qui fait vivre spirituellement, c’est le Christ

57 comme le Père, le vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, celui qui me mange vivra aussi par moi = terme-clé, élément nouveau :

Le v. 57 explique la métaphore, l’image du pain. Le pain qui fait vivre spirituellement, … c’est le Christ

Manger la chair et boire le sang, c’est « assimiler » au sens figuré.

C’est avoir une relation de communion profondément intime… comme celle de Jésus avec son Père

Voici le pain qui est descendu du ciel. Ce n’est pas comme celui qui les pères ont mangé et ils sont morts. Celui qui mange de ce pain-là vivra pour l’éternité  v.58

Le v. 58 est un résumé. Il rappelle le pain descendu du ciel pour nourrir spirituellement.

La manne, elle, n’empêche pas de mourir. Le verset souligne la nécessité de manger ce pain spirituel, c’est à dire d’établir une relation profonde avec le Christ pour avoir la vie.

« Manger » et « boire » au sens d’assimiler le pain spirituel…

La Parole de Dieu  qui sort de sa bouche,  un texte de l’Ancien Testament (Deutéronome 8.3) est en phase avec le thème central du discours de Jésus sur « le pain descendu du ciel »

2. L’identité proclamée : La conscience de soi et de sa mission

Si donc vous voyiez le Fils de l’homme monter où il était auparavant

Le v. 62 introduit une notion nouvelle : Jésus, le Fils de l’Homme n’est pas seulement descendu du ciel. …Il y remontera.

Le Pain de vie / Fils de l’Homme qui descend du ciel, donne la vie et remonte au ciel

Echos dans l’Ancien Testament

Le « pain de vie » à « manger », à assimiler pour être nourri spirituellement et recevoir la vie éternelle a plusieurs échos dans L’Ancien Testament. L’homme ne vivra pas de pain seulement…

Mais surtout Esaïe 55. 10-11.

La Parole de Dieu est comparée à la pluie ou à la neige qui descend du ciel, donne du pain à manger puis revient au ciel.

Un parallèle évident avec le Fils de l’homme…qui descend du ciel, donne le pain de vie à manger… et s’élève ensuite là où il était auparavant.

Le Fils de l’homme est donc identifié avec la Parole de Dieu descendant et remontant.

La descente de Jésus, le fils de l’homme comme le pain du ciel, (6.33, 38, 41, 42, 50, 51, 58) qui donne du pain (6.27), qui est le pain (6.59),

– une parole vivante qui donne la vie éternelle
– est nécessairement suivie de son ascension (6.62)

L’identité de Jésus, son message, c’est l’affirmation de sa descente du ciel  et de sa remontée au ciel.  C’est la revendication de sa relation avec Dieu.

Jésus sait d’où il vient et où il va. Sa relation unique avec son Père céleste donne toute sa force, toute sa valeur à son témoignage prophétique.

Il est conscient de la mission qui lui a été confiée dès avant son incarnation :

  • participer à la création, …
  • ôter le péché du monde …
  • réconcilier les êtres humains avec Dieu

en leur proposant une véritable chemin de vie qui les conduira à un accomplissement éternel.

Jésus le proclame. Il le revendique comme une évidence, une nécessité.

Il est si réellement l’envoyé du Père, …sa mission sur terre accomplit si parfaitement la volonté, le but de Dieu qui l’a envoyé … que tout l’oriente vers Dieu. Il ne peut que retourner à lui.

C. Streng

Psaume 1 – Comme un arbre planté auprès d’un courant d’eau

 

Introduction

Lire le Psaume 1 avec Bible server

Comment ne pas introduire ce message par la lecture d’une partie du psaume 139 :

Éternel! Tu me sondes et tu me connais, Tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, Tu pénètres de loin ma pensée; Tu sais quand je marche et quand je me couche, Et tu pénètres toutes mes voies. Car la parole n’est pas sur ma langue, Que déjà, ô Éternel! Tu la connais entièrement. Tu m’entoures par derrière et par devant, Et tu mets ta main sur moi. Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, Elle est trop élevée pour que je puisse la saisir. …Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur! Éprouve-moi, et connais mes pensées! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, Et conduis-moi sur la voie de l’éternité!

On encore rappeler les paroles de Jésus, d’abord aux disciples d’Emmaüs, dans Luc 24 25 à 27

Alors Jésus leur dit : O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.

Puis aux onze, dans Luc 24 44

Puis il leur dit : C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes. 

Les lettres de Paul

vous entretenant par des psaumes et des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur » et aussi (Col.316) «Que la parole du Christ habite en vous richement, en toute sagesse vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce. Ephésiens 5. 19

1. Bienheureux l’homme qui ne marche pas dans le conseil des méchants et ne se tient pas dans le chemin des pécheurs, et ne s’assied pas au siège des moqueurs,

Heureux ou Bienheureux 129 fois dans la Bible – Une béatitude

On pourrait lire Matthieu 5 ou encore les 7 béatitudes dans l’Apocalypse

Observe ses lois et ses commandements que je te prescris aujourd’hui, afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, et que tu prolonges désormais tes jours dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne. Deutéronome 4.40)

Honore ton père et ta mère, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne  Deutéronome 5.16)

Heureux tout homme qui craint l’Éternel, Qui marche dans ses voies ! Tu jouis alors du travail de tes mains, Tu es heureux, tu prospères.  (Psaume 128. 1-2)

Heureux : aller dans la bonne direction

D’après un commentaire, la racine hébraïque du mot traduit heureux est ashar et signifie : aller droit, avancer, faire des progrès, être en bonne direction. Le mot exprime le bonheur de celui qui marche sur la bonne voie. En réalité on n’est pas encore arrivé, mais on est sur la bonne voie. S’il fallait paraphraser le mot hébreu utilisé ici, on pourrait dire à celui qui cherche : « Tu es heureux, continue ! c’est tout droit ! Tu es sur la bonne voie !

D’ailleurs André Chouraqui traduit ce verset 1  : En marche, l’homme qui ne va pas au conseil des criminels, ne s’arrête pas sur la route des fauteurs, n’habite pas l’habitat des railleurs 

Et ce verset qui résonne en moi  : Dieu a pour toi, pour moi, pour nous des projets de bonheur non de malheur …

Qui ne marche pas qui ne s’arrête pas sur la voie des pêcheurs, qui ne s’assied pas en compagnie des railleurs, des moqueurs

Une décision : j’ai pris la décision de …

La bonne nouvelle est annoncée et tout homme déploie sa force pour y entrer » Luc 16.16 TOB

« fait des efforts pour y entrer »

« pénètre de force » (traduction littérale du grec) « s’efforce d’entrer » (Parole vivante) « et chacun use de violence pour y entrer » (Semeur) « chacun le force » (Maredsous ) « chacun cherche avec force à y entrer. » (Segond 21) « et chacun use de violence pour y entrer » (Darby).

 Trois verbes : on est dans l’action, il est question de chemin, de voie, de sentier.

– Ils mettent en évidence le caractère résolu du choix du croyant : il a décidé d’être en désaccord avec les principes qui régissent la vie des méchants.
– En marche, à l’époque de marche à pied.
– qui ne suit pas – qui ne vit point selon le conseil des méchants – qui ne va pas se tenir comme eux

Le titre du psaume :

Deux possibilités de vie

ou encore : Deux hommes, deux voies, deux destinées. Ailleurs : le vrai bonheur.

Deux catégories de personnes :

des justes et des pas justes [comme l’histoire des vierges : des sages et des folles].

Le premier psaume met en place la règle : est-ce que tu es un ami de l’Eternel ou un ennemi ? Il n’y a pas un choix neutre, moi je me mouille pas, moi ça ne me concerne pas. Que ton oui soit oui et que ton non soit non.

En règle générale on a souvent tendance à se mettre dans la position de propre juste (moi). On se place plus facilement dans le camp des gagnants (on a gagné / ils ont perdu : c’est plus facile). Ici : 2 attitudes, des personnes qui sont en marche.

Mais toi, tu es heureux, continue à marcher sur le bon chemin … mais attention rappelle toi c’est le chemin étroit pas le chemin large !

2. Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, et qui la médite jour et nuit

Toute sa joie, tout son plaisir dans la parole de Dieu, dans ses commandements, dans sa loi.

Je pense à la parabole du trésor caché (Matt 1344) « Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache ; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a, et achète ce champ ».

Ce début de verset est également traduit par : – qui trouve son plaisir – qui prend plaisir – a son désir dans la torah.

 Fais de l’Eternel tes délices et Il te donnera tout ce que ton cœur désire  Psaume 37.4

Psaume 119

16 Je fais mes délices de tes statuts, Je n’oublie point ta parole

24 Tes préceptes font mes délices

47 Je fais mes délices de tes commandements. Je les aime

70 Leur cœur est insensible comme la graisse ; Moi, je fais mes délices de ta loi

77  Que tes compassions viennent sur moi, pour que je vive ! Car ta loi fait mes délices 

143  La détresse et l’angoisse m’atteignent. Tes commandements font mes délices

174  Je soupire après ton salut, ô Éternel ! Et ta loi fait mes délices

Et qui… la médite jour et nuit (Josué 16à9)

On retrouve le lien avec la fin du verset suivant :

Que ce livre de la loi ne s’éloigne pas de ta bouche ; médite le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui est écris c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras … (dans tout ce que tu entreprendras ou partout où tu iras.

Méditer signifie littéralement : murmurer, répéter à mi-voix.

[murmure sa torah jour et nuit] écrit André Chouraqui. Dans une autre traduction on peut lire : jour et nuit marmonne dans sa loi.

Facile pour les psaumes / comme un chant qu’on fredonne, qu’on apprend par cœur.

Que ce livre de la Torah ne s’éloigne pas de ta bouche. Tu le rumineras jour et nuit, afin de toujours agir selon ce qui y est écrit. Josué 18

o La parole de Dieu, qui vient à propos inspirée par l’Esprit Saint (témoignage Ps433)

3. Il prospère comme un arbre planté près d’un courant d’eau. Il donne toujours son fruit lorsqu’en revient la saison. Son feuillage est toujours vert ; tout ce qu’il fait réussit.

Voir Jérémie 17.8

Prospérer

1 Corinthiens 15 : Vous avez été en Lui comblé de toutes les richesses 

– toutes celles de la parole
– toutes celles de la connaissance

Le témoignage de Christ s’est affermi en vous, si bien qu’il ne vous manque aucun don (charismati), à vous qui attendez la révélation de notre Seigneur.

Les richesses

Psaume 119 14  je me réjouis en suivant tes préceptes, comme si je possédais tous les trésors, je médite tes ordonnances

119.162  je me réjouis de ta parole comme celui qui trouve un grand butin

L’eau

La parole de Dieu est aussi souvent désignée comme l’eau, qui rafraichit, qui désaltère, qui lave.

On notera aussi la forme appuyée des possessifs, « son » fruit, à « son » heure, « son » feuillage, comme pour souligner le caractère unique de chaque homme.

L’arbre

Comme un arbre, pas un arbre mort, un arbre qui donne du fruit, avec un feuillage toujours vert : puisqu’il est arrosé.

Vous avez déjà réfléchi la quantité de semences et de fruits produits par un seul arbre adulte. Et si on rapprochait cette image de l’église qui a pour mission d’annoncer la Bonne Nouvelle.

l’arbre de la foi

On pourrait aussi parler de l’arbre de la foi, une graine de moutarde qui devient un immense arbre, dans lequel viennent tous les oiseaux. Je pense au cèdre, le cèdre du Liban [jusqu’à 40 m de haut. Les plus gros des troncs atteignent 4,5 m de diamètre, ce qui correspond à un âge de 2 500 ans].

Son feuillage

Selon un commentaire : Son feuillage : en hébreu  ’aléhou : de la racine ’alah, « monter », le feuillage est ce qu’il y a de plus élevé dans l’arbre, à la pointe de la vie.

Le même mot évoque aussi l’esprit, ce qu’il y a de plus élevé dans l’homme, à la pointe de la vie. C’est précisément dans ce sens que le texte place ce mot au centre de la proposition principale : la vitalité spirituelle de l’homme qui rumine la Torah garantit sa fécondité, comme le feuillage vivace d’un arbre planté au bord des eaux garantit le fruit qu’il portera, le moment venu. (Cité d’après Hébrascriptur)]

Tout ce qu’il fait réussit est traduit par André Chouraqui :  tout ce qu’il fait triomphe.

J’aime beaucoup la salutation de l’apôtre Jean à Gaius, l’ancien « Bien-aimé, … : je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l’état de ton âme. »

4. Les méchants, au contraire, ressemblent à la paille que le vent disperse

… Comme la balle que le vent chasse au loin

Des images de la vie courante.

L’aire de battage, après la récolte du blé.
Dans le temps on se servait aussi du fléau pour séparer le grain de l’épi et de la paille. Il fait chaud on est en plein été, en soulevant les épis avec une fourche le vent d’été disperse la balle ou la paille, sur l’aire de battage reste l’épi.

La parabole du semeur

On peut penser à la parabole du semeur. Jésus utilise aussi des images de la vie courantes.

La paille brûlée, dissipée par le vent

La paille est aussi brulée, ou éparpillée, dissipée par le vent. On pense à une vie inutile, centrée sur soi-même.
Tu passes ton temps à t’occuper de tes petits intérêts. A gagner beaucoup de sous, à construire une ou plusieurs maisons. A la fin, tout est dispersé, éparpillé, dispersé au vent.

Porter du fruit.

Au contraire, le juste, lui, porte du fruit.

Dans cette image il peut être ce grain de blé qui reste sur l’aire de battage. Et s’il meurt, le grain de blé,  il porte de nouveau du fruit.

On pourrait ici aussi parler des fruits de l’esprit …

Les psaumes sont des chants,  des cantiques. Des cantiques pour mémoriser, pour proclamer la parole, pour proclamer ce que nous sommes devenus en Christ. Mais aussi des chants pour louer, pour adorer.

5. C’est pourquoi les méchants ne résistent pas au jour du jugement, ni les pécheurs dans l’assemblée des justes

Annonce du jugement dernier

L’évocation du jugement dernier est clairement confirmée à la fin du verset, puisque c’est en même temps le rassemblement des justes.

La croix, la victoire accomplie

C’est ici à cet endroit que je veux parler de la Croix. La référence du jugement dernier, c’est le « toutes choses ont été accomplies », c’est la victoire de Jésus.

Après la création, le moment le plus important de tout l’univers c’est la Croix. A ce moment précis, Jésus a payé le prix fort pour nous racheter.

Et vous où en êtes-vous  ?

Croyez-vous qu’il vous a sauvé à la Croix pour vivre ensuite une petite vie religieuse tranquille confortable et sans effort ?  Moi je fais ce qui me plaît, je n’ai pas besoin d’obéir !

Pas de juste, pas un seul

De nouveau deux catégories de personnes les méchants et les justes.

Mais la parole nous dit qu’il n’y a pas de juste pas un seul : texte qu’on retrouve d’ailleurs dans les Psaumes et mais aussi dans l’épitre aux Romains.

Mais je suis justifié, rendu juste, grâce au sacrifice de Jésus à la Croix.

Ils ne résistent pas

parce que tout genou fléchira et toute langue confessera que Jésus est Seigneur.

Et la conséquence de la Croix c’est la sentence qui tombe : c’est le Messie crucifié qui justifie celui qui se repent,

Mais  les injustes n’hériteront pas du Royaume  1 Corinthiens  6.9

Ce verset est traduit dans la bible Semeur  : Les méchants ne subsisteront point dans le jugement et nul pécheur ne tiendra au rassemblement des justes

J’aime également la traduction de la bible du Rabbinat  : Aussi les méchants n’ont-ils pas le dessus dans le jugement, ni les pêcheurs dans l’assemblée des justes 

Assemblée des justes, communauté des croyants

Assemblée ou communauté des justes, ailleurs on parle de la communion des croyants

A ceux qui ont été rachetés l’apôtre Paul écrira : «  Vous ne vous appartenez pas, quelqu’un a payé le prix de votre rachat, glorifiez donc Dieu par votre corps. (1 Corinthiens 6.

6. Car l’Éternel veille sur la voie des justes : mais le sentier des méchants les mène à la ruine

Notre Père Eternel veille

Zadok Kan traduit : l’Eternel protège …

Il ne sommeille, ni ne dort,  Celui qui veille sur Israël 
Il veille sur ses enfants « Comme la prunelle de ses yeux »

Comme Jésus, le bon berger

Notre Père Eternel prend soin :à l’exemple de Jésus qui est le bon berger. Il pourvoit à nos besoins selon ses richesses.

Traduit aussi par l’Éternel connaît la voie des justes , pénètre la route des justes  (Chouraqui) . C’est-à-dire qu’il observe et approuve leur caractère et leur conduite.
2 Timothée 2.19.

La destinée diamétralement opposée des méchants

Et à l’opposé on peut même dire une destinée diamétralement opposée celle des méchants. Dans une traduction de la fin de ce verset « Et la voie des pêcheurs mène à la perdition », la note précise que le verbe signifie perdre et périr.

[c’est en raison de la présence bienveillante de l’Eternel sur le chemin des justes, que le chemin des impies n’aboutit à rien.

Condamnation des mauvaises actions, pas des personnes

Au verset 6 comme au verset 1, ce sont les actions impies qui sont condamnées et non ceux qui les commettent

L’Eternel ne veut pas la mort de l’impie, mais qu’il se convertisse Ézéchiel 18.23

Ce que je désire, est-ce que le méchant meure ? dit le Seigneur, l’Éternel. N’est-ce pas qu’il change de conduite et qu’il vive ? Ezéchiel 33.11

C’est pour cette raison qu’Il a envoyé Jésus

Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Jean 3.16

Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus Christ notre Seigneur.  Romains 6.23

Conclusion

Alors la question à me poser aujourd’hui :

Est-ce que je suis heureux, est-ce que je suis sur la bonne voie ?

Si vous avez donné votre cœur à Jésus, si vous lui appartenez,  qu’est-ce qui peut vous arriver.

Oui,  vous pouvez adorer, louer votre Créateur, mettre Dieu dans une position invincible de souveraineté.

Alors adorons notre Père Eternel, imprégnons-nous amoureusement de sa parole, méditons-la  jour et nuit, et continuons de marcher avec Christ.

ANNEXE :
Voilà ce qui a été écrit dans un commentaire qui parle des Psaumes :

« Les Psaumes expriment l’amour pour Dieu, l’exaltation du Dieu vivant, la prière sous toutes ses formes et dans toutes les situations de vies possibles. Ils sont pour la plupart tournés résolument vers Dieu. Ecrits pour être chantés, ce sont des cris de triomphe, mais aussi de souffrance, de désespoir, de joie ou de deuil… L’amour de la louange, le respect, la crainte de Dieu dans tout son éclat, sont certainement les clefs de compréhension les plus importantes des psaumes.
Beaucoup de lecteurs ne comprennent pas les psaumes car ils n’ont pas l’expérience de l’adoration et de la louange.
Un psaume se comprend en le priant. David et les autres psalmistes avaient bien de l’avance sur leur époque. Ils avaient percé des secrets d’intimité avec Dieu dans l’adoration et la louange. Adorer Dieu, même dans le creuset le plus profond de souffrance, d’adversité, et dans le cadre des pertes humaines inhérentes à la vie, c’est placer Dieu dans une position invincible de souveraineté. »

J.-J. Klug

Trouver le repos en Jésus Christ, un changement de perspective

« Venez à moi pour trouver le Repos…. »  une parole de Jésus-Christ  dans Matthieu 11 25-30, mais aussi dans Luc 10 21-22.

Le Repos dans lequel Jésus nous propose d’entrer.

Cette invitation, cette promesse nous pouvons la mettre à distance et ne pas nous l’approprier, par ignorance, par négligence ou simplement par manque de foi.

Entrer dans le repos, est ce une simple connaissance ou une expérience réelle ?

La fatigue

La fatigue tout le monde connaît, elle est tout particulièrement présente à certaines étapes de notre vie.

La charge de travail est parfois harassante, quand les petits enfants sont là, pleins de vie, quand l’activité professionnelle est intense.

Puis il y a ces personnes dans notre entourage … Quand on prend de leurs nouvelles, elles  répondent invariablement, « ça va oui mais qu’est ce que je suis fatigué … »

Cela fait dire que l’impression de fatigue est d’abord un ressenti, pas toujours objectif et quantifiable.

Puis on parle aussi de « bonne fatigue » , après une marche raisonnable par exemple…

La fatigue peut être aussi synonyme de lassitude morale, de découragement et à l’extrême de dépression.

Le contexte dans lequel Jésus a prononcé ces paroles

Considérons un peu maintenant le contexte dans lequel ces paroles sont prononcées.

Dans les versets qui précédent Jésus souligne l’incrédulité de ses auditeurs et la dureté de leur jugement à son égard.

1) des miracles mais pas de repentance

Il a accompli de nombreux miracles (le plus grand nombre) dans des villes comme Chorazin et Bethsaida sans changement de comportement (repentance) de la part de ses habitants !

Il avertit : en comparaison la ville de Sodome sera traitée moins rigoureusement, au jour du jugement

2) Parti pris et dureté de coeur

Et il y a ce parti-pris et de la dureté de cœur dans le regard que portent les autorités religieuses sur la personne de Jésus et du prophète Jean-Baptiste.

Le premier (Jésus) boit du vin et fraternise avec les collaborateurs au service de l’occupant romain.

Le deuxième (Jean-Baptiste vit sobrement, dans le désert, il doit , à leur avis, certainement être habité par un démon.

Une invitation à changer de perspective

Ce constat de la part du Maître, de  l’incrédulité de beaucoup et de l’étroitesse de quelque uns, débouche sur cette invitation à convertir leur regard , pour changer radicalement de perspective.

A ce tableau il y a un élément politique important à prendre en compte.

Un pays sous occupation

La Palestine au moment du ministère de Jésus est un pays sous occupation romaine ce qui signifie : de nombreuses taxes, de la violence, des vexations de tous ordres.

Un joug politique pesant.

Lecture de Matthieu 11.25-30

Vous pouvez lire le texte en cliquant dans la colonne à droite : Lisez la Bible sur Internet

Comprendre le texte

Dans un premier temps attachons-nous au texte pour bien comprendre sa signification.

Jésus rempli de joie par le Saint Esprit

Dans Luc ou cet épisode est aussi relaté nous lisons « qu’à ce moment même, Jésus fut rempli de joie par le Saint-Esprit. »

Il est rempli d’une joie intense et le cœur débordant de reconnaissance en considérant le plan , le projet voulu par Dieu son Père.

D’emblée il nous décrit l’identité de son Père :

Il est le créateur tout puissant du ciel et de la terre, mais aussi son Père bien aimé.

Une intimité parfaite, profonde, sans comparaison.

Il nous est impossible pour nous simple humain d’en sonder la hauteur, la largeur et la profondeur.

Puis voici une affirmation capitale :

« Et personne ne connaît le Père si ce n’est le Fils et ceux à qui le Fils veut le révéler »

Jésus révèle l’amour du Père

C’est donc Jésus qui révèle l’amour du Père et sa nature. C’est le seul chemin qui nous  en permet l’accès.

Pour connaître l’identité du Père, recevoir son amour, avoir une juste image (non contaminée par nos pères humains) il nous faut sans cesse regarder à Jésus.

Il nous est dit qu’il ne faisait rien qu’il n’avait vu faire auprès de son Père…

Son oeuvre de pardon et de réconciliation à la croix

A travers les récits des évangiles observons son caractère, découvrons toute son œuvre de pardon et de réconciliation qui découle de la croix.

Rappelons nous qu’il intercède auprès du Père  pour chacun de ses enfants.

Alors quel est le plan pour l’humanité , pour chaque génération qui passe ?

Entrer en relation

Jésus se dévoile et désire entrer en relation avec celui ou celle qui se sent petit, insignifiant peut-être, sans grande valeur aux yeux du monde.

L’instruction, l’arrogance intellectuelle peuvent devenir un obstacle à la connaissance de Dieu, car elles incitent l’homme à l’autonomie, parfois même à la rébellion.

Et la notion d’un Dieu créateur et tout suffisant devient alors incongrue…

L’invitation de Jésus … à ceux qui sont fatigués

Nous arrivons à présent au cœur de l’invitation de Jésus.

Elle s’adresse à ceux qui sont fatigués au sens large :

les surmenés, les accablés, les déprimés sont des termes utilisés dans d’autres variantes de traductions.

Un transfert de charge

Ce que le  Christ nous propose c’est d’opérer un transfert de charge. De notre épaule à son épaule.

A la croix et par anticipation Il a supporté nos maladies, l’infirmité qui nous atteint, la souffrance qui nous habite, la dépression qui nous ronge, le découragement qui nous envahit.

Un triomphe définitif

C’est fait, c’est accompli !! Son triomphe sur la puissance ennemie de mort est sans appel, définitif.

Alors pourquoi nous obstiner dans « le moi tout seul » ??

Mais Jésus pose deux conditions à cette invitation :

1) Faire demi-tour = se repentir et prendre le chemin qui conduit à la maison du Père

rappelez vous la parabole du fils prodigue….

2) Prendre son joug sur nos épaules

joug décoré

nous mettre résolument à son école en acceptant de suivre son enseignement.

« Ni Dieu ni maître » Quelle illusion ?

J’aimerais tout de suite torpiller cette illusion que nous entendons parfois « ni Dieu, ni maître. »

les addictions

La réalité est toute autre ; il sont nombreux les hommes et les femmes victimes d’addictions diverses et variées , à commencer par son propre moi tellement tyrannique par moment, n’est ce pas ?

L’aliénation de l’homme est un fait bien avéré.

le joug, le bras d’amour du Christ

Le joug que nous propose le Christ c’est son bras d’amour sur nos épaules.

Dans quelle mesure l’école proposée par le Maître est-t-elle incomparable ?

Et supérieure à tous les autres courants de pensée et religions ?

Les valeurs du royaume inauguré par Jésus : la douceur et l’humilité.

Voilà qui est révolutionnaire pour les contemporains de Jésus qui gémissaient sous le joug de l’occupant romain, tentés pour certains d’avoir recours à la violence et à la lutte armée.

A notre époque non plus ce n’est pas « très vendeur » de prôner ces valeurs là, face à l’affirmation de soi et la défense obstinée de ses droits. ( le fameux « mais j’y ai droit!)

Le fruit de l’Esprit

En conclusion, un petit tour d’horizon de ce fruit de l’Esprit qui est la douceur (voir Galates 5), ou encore traduit par la modération.

Éphésiens 4.2 : Soyez toujours humbles, doux et patients

Cette exhortation de Paul s’adresse au relations dans l’église, pour conserver le lien de la paix.

1 Pierre 3 .15 et 16 : Soyez toujours prêts à vous défendre face à ceux qui vous demandent de justifier de l’espérance qui est en vous. Mais faites le avec douceur et respect 

Attention à l’agressivité du témoignage

Attention au rouleau compresseur et à l’agressivité parfois de notre témoignage.

OK, nous n’en n’avons pas toujours conscience mais…..la fin ne justifie jamais les moyens !  Dieu a-t-il besoin qu’on le défende?!

Philippiens 4; 5 : Que votre bonté (douceur, modération) soit évidente au yeux de tous 

Mes amis cela doit donc se remarquer ?

L’Eglise,  pas un lieu de tension….

Jacques 1.21 : Accueillez avec humilité la parole que Dieu plante dans votre cœur, car elle a le pouvoir de vous sauver

C’est simplement le fait d’accepter de se laisser remettre en question, bousculer, par la parole que le Seigneur nous adresse.

Laisser du temps pour que sa parole de vie nous transforme.

W. Kreis