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Comprendre, vivre et approfondir la foi chrétienne

Le repas chez Simon ou la pécheresse repentante – Luc 7

Le repas chez Simon

Dans cet épisode de l’Evangile de Luc (7.36-50) , le Christ interagit avec deux personnages que tout  oppose : Simon, un pharisien et une femme pécheresse anonyme.

Philippe de Champaigne, un peintre français du 17e s l’a mis en scène sous le titre  « Le repas chez Simon ou la pécheresse repentante ».

Juifs et païens dans les premières églises chrétiennes

Dans les années 60 de notre ère, les églises chrétiennes sont déjà bien constituées, avec des Juifs et des païens convertis. Mais les relations entre les deux groupes ne sont pas toujours au beau fixe. Les Juifs respectent la Loi, une loi morale forte, alors ils ont tendance à mépriser les païens convertis venus d’une société idolâtre et immorale.

Ces païens convertis ont donc besoin de savoir qu’ils sont eux aussi pardonnés, acceptés dans la famille de Dieu.

Luc et son Evangile

C’est à peu près à ce moment-là, que Luc va écrire son Evangile, à partir des récits des témoins oculaires, (1.1-2) ? En effet,  lui n’était pas présent pendant le ministère terrestre de Jésus.   

Luc va  montrer que Jésus est venu pour être le Sauveur de tous les hommes, Juifs ou païens, comme Théophile auquel il dédie son Evangile. Par de nombreux miracles et guérisons, le Seigneur authentifie sa mission : « Il est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19.10). Encore faut-il  reconnaître qu’on est perdu.

Jésus sous les divers aspects de son ministère

Le chapitre 7 présente Jésus sous les divers aspects de son ministère, annoncés par Esaïe 61.1-2

L’esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, Car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, Pour proclamer aux captifs la liberté, Et aux prisonniers la délivrance ;

– Celui qui guérit – le serviteur de l’officier romain (7.1-10)

– Celui qui ressuscite – le fils de la veuve de Naïn (7.11-17)

– Celui qui doit venir, annoncé par Jean-Baptiste, selon les Ecritures,  et qui a connu le rejet (7. 18-35)

– le prophète, c’est à dire l’oint, qui a reçu l’onction divine – le Christ et Seigneur avec l’autorité divine de pardonner les péchés : le repas chez Simon ou le pécheresse repentante (7. 36-50)

36 Un pharisien invita Jésus à manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien et se mit à table. 37 Une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville apprit qu’il était à table dans la maison du pharisien. Elle apporta un vase plein de parfum 38 et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait, et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les embrassa et versa le parfum sur eux. 39 Quand le pharisien qui avait invité Jésus vit cela, il se dit en lui-même: «Si cet homme était prophète, il saurait qui est celle qui le touche et de quel genre de femme il s’agit, il saurait que c’est une pécheresse.» 40 Jésus prit la parole et lui dit: «Simon, j’ai quelque chose à te dire.» «Maître, parle», répondit-il. 41 «Un créancier avait deux débiteurs: l’un d’eux lui devait 500 pièces d’argent, et l’autre 50. 42 Comme ils n’avaient pas de quoi le rembourser, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera le plus?» 43 Simon répondit: «Celui, je pense, auquel il a remis la plus grosse somme.» Jésus lui dit: «Tu as bien jugé.» 44 Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon: «Tu vois cette femme? Je suis entré dans ta maison et tu ne m’as pas donné d’eau pour me laver les pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. 45 Tu ne m’as pas donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a pas cessé de m’embrasser les pieds. 46 Tu n’as pas versé d’huile sur ma tête; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds. 47 C’est pourquoi je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés, puisqu’elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui l’on pardonne peu aime peu.» 48 Et il dit à la femme: «Tes péchés sont pardonnés.» 49 Les invités se mirent à dire en eux-mêmes: «Qui est cet homme qui pardonne même les péchés?» 50 Mais Jésus dit à la femme: «Ta foi t’a sauvée. Pars dans la paix!» Segond 21

Le texte de Luc, illustré par le tableau, selon 3 axes

  • La femme et sa manifestation d’amour, de reconnaissance
  • Le pharisien bloqué dans ses convictions, la dictature des apparences
  • Jésus, la finesse du regard, au delà des apparences   

Le contexte

La pécheresse

Luc présente une pécheresse anonyme. Elle vient  d’une ville qui n’est pas nommée non plus. Sans doute un souci de discrétion. Peut-être Naïn citée un peu plus haut, ou alors Capernaüm

La tradition catholique, a supposé que la ville était Magdala. Elle a identifié la pécheresse avec Marie Madeleine.  Ainsi est née, la légende célèbre dans la littérature religieuse et dans les arts, de la Madeleine pénitente.

Dans les autres Evangiles (Matthieu 26.6s Marc 14.3s, Jean 12.1s,) une femme verse aussi du parfum. Pas sur les pieds, mais sur la tête de Jésus. Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare. Elle peut difficilement être confondue avec la pécheresse du texte de Luc

Le tableau

Le tableau peint en 1656 était installé dans le réfectoire de l’abbaye du Val de Grâce, à Paris. Il invitait les religieuses à méditer, au cours des repas, l’Evangile en images.

Il est conservé au musée de Nantes

Sa construction très symétrique met en valeur les deux personnages principaux. Au premier plan au centre, à notre gauche Jésus,  en face, Simon

Dans les peintures de repas des scènes bibliques, les convives étaient assis autour d’une table carrée. A partir du 17e s, sous l’influence de l’archéologie, on représente les convives  à demi couchés autour d’une table en demi-cercle (triclinium ).
Champaigne peint un triclinium parce que Luc a écrit : « Il entra et prit place sur un lit ».

I. La femme et sa manifestation d’amour, de reconnaissance

Une pécheresse, peut-être une prostituée… Le texte ne le précise pas

Elle rompt la symétrie. Sa présence déséquilibre la scène, elle bouleverse ce qui est organisé, ordonné.

D’ailleurs comment a-t-elle pu entrer dans la maison, parmi les invités ?

Ce n’était pas inhabituel. Dans les repas de fête, toute personne pouvait  entrer, s’asseoir contre le mur, regarder les invités et peut-être demander des restes

la pécheresse repentante embrassant les pieds de Jésus

Elle se tient derrière aux pieds de Jésus

Comme les autres convives, Jésus était à demi couché sur le bras gauche, appuyé sur les coussins d’un divan, et les pieds nus étendus en arrière

… les cheveux dénoués.

La femme  oublie les convenances sociales. Il était honteux pour une femme de dénouer ses cheveux en public.  C’était un motif de divorce.

Elle tient et caresse le pied de Jésus. Elle ne s’intéresse pas du tout à la discussion entre Simon et Jésus, ni au scandale qu’elle a provoqué. Elle est aux pieds du Seigneur et seul cela compte.`

Elle arrose de ses larmes les pieds de Jésus  et les essuie avec ses longs cheveux dénoués.

Elle pleure d’émerveillement devant le pardon de Dieu. Elle sait qu’elle est acceptée, aimée  de Dieu. Elle a probablement entendu les enseignements de Jean-Baptiste, et aussi ceux de Jésus… Et elle s’est laissé convaincre … de repentance

Elle verse le parfum sur les pieds du Sauveur

Son parfum personnel, un parfum très cher contenu dans un vase d’albâtre, souvent orné d’argent et d’or.  Elle manifeste ainsi sa reconnaissance…Quand on aime, on ne compte pas

II Le pharisien, bloqué dans ses convictions : la dictature des apparences

Simon le pharisien et son geste de mépris

 

 

Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il saurait  que c’est une pécheresse.

Comment expliquer sa réaction négative devant le comportement de Jésus ?

Simon l’a bien remarqué : Jésus a accepté le geste d’amour de la femme. Il ne l’a pas repoussée avec dégoût et  mépris.
Mais lui, le pharisien, ne comprend rien à cette scène, ni à sa profonde signification morale.

Alors il  construit ses hypothèses

Si Jésus est un prophète, il doit savoir ce que valent les gens.

On reconnaît un prophète à sa clairvoyance. On le reconnaît aussi à sa sainteté.

Un prophète ne se laisserait pas toucher par une femme pécheresse et impure.

Si Jésus savait que la femme est une pécheresse, il ne voudrait rien avoir à faire avec elle. Or Jésus a laissé la femme le toucher. Donc il ne sait pas qui est cette femme. Par conséquent il ne peut être un saint prophète

Et il en tire ses conclusions

Puisque Jésus n’a pas rejeté cette femme, il ne sait pas ce que valent les gens.

Puisque Jésus ne sait pas que cette femme est une pécheresse, il ne peut pas être un prophète.

Puisque Jésus n’est pas un saint prophète, je  peux le rejeter, lui, son message et son ministère.

Mais ses conclusions logiques en elles mêmes sont tirées d’hypothèses fausses

Simon ne dit rien mais le langage du corps parle à sa place

Son portrait représente bien le pharisien d’un certain âge, tel qu’on l’imagine.

  • Visage au large front, teint sanguin de l’homme bien nourri
  • Regard dur du notable persuadé de sa supériorité
  • Mépris exprimé par le geste de repousser avec la main

Mépris traduit  aussi par les mots qu’il utilise dans sa réflexion muette : « qui elle est, ce qu ‘elle est, c’est à dire une pécheresse »

La scène qu’il voit le choque : il la refuse.

Refus : le pharisien, c’est le « séparé » du peuple qui ne respecte pas assez la loi du pur et de l’impur.

Des règles de pureté inapplicables pour le peuple

Les pharisiens voulaient que le peuple lui aussi applique, dans la vie courante, toutes les règles de pureté obligatoires  pour les prêtres au moment de leur service dans le Temple. Par exemple, le prêtre en exercice ne pouvait toucher un mort, humain ou animal, sous peine de souillure rituelle (la parabole du Bon Samaritain).

Mais pour le peuple du pays, c’était impossible à appliquer … Les gens et les bêtes mouraient à la maison et il fallait s’en occuper.

Les professions dites « impures »

On regardait comme impures les professions en relation avec l’étranger, le non juif : …

La Mishnah, un commentaire juif  déclare: « Si les collecteurs d’impôts sont entrés dans une maison [tout ce qui est en elle] devient impur »

les métiers en contact avec des animaux qui pouvaient être malades, souillés ou morts

Des métiers indispensables : berger pour les troupeaux des riches propriétaires, ou  tanneur des peaux des animaux sacrifiés dans le Temple.

Le problème : on confondait pureté ou impureté rituelle avec péché ou sainteté morale.

Quand risque-t-on pas de se conduire en  pharisiens comme Simon ?

Quand on évalue les gens d’un coup d’œil rapide, sans même leur adresser la parole. On  les catalogue  en fréquentables, ou non fréquentables, quand on dit, « il (elle) n’est sûrement pas chrétien » au vu de l’ aspect extérieur, de la coiffure, de la manière de s’habiller, peut-être même de la profession.

Mais aussi en tant que chrétiens, quand nous nous plaignons des autres et des circonstances, sans reconnaître nos propres erreurs

III. Jésus, la finesse du regard, au delà des apparences

le geste d’amour et de pardon de Jésus

 

Comme d’habitude chez Philippe de Champaigne, Jésus est vêtu d’une robe rose, le rouge de l’amour. Il est enveloppé d’un manteau bleu, symbole de pureté. On remarque la finesse, le dessin minutieux et délicat des sandales, au pied du lit.  Un discret halo autour de la tête symbolise sa divinité.

Jésus est bien prophète.

Il a lu dans la pensée de Simon ses idées préconçues à propos des pécheurs et son rejet de la femme.

Un enseignement en bonne et due forme sur le pardon ne va pas forcer le pharisien à changer d’avis.

Il raconte une histoire qui va mettre en plein jour ce que le pharisien ne veut pas voir

41 «Un créancier avait deux débiteurs: l’un d’eux lui devait 500 pièces d’argent, et l’autre 50. 42 Comme ils n’avaient pas de quoi le rembourser, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera le plus?» 43 Simon répondit: «Celui, je pense, auquel il a remis la plus grosse somme.» Jésus lui dit: «Tu as bien jugé.»

« Lequel l’aimera le plus, c’est à dire montrera le plus de reconnaissance ? »

En hébreu ou araméen, il n’y a pas de mot particulier pour remercier ou exprimer la reconnaissance. Donc on utilise des mots comme amour, louange, bénédiction.

Ce court récit conduit à une  conclusion si  évidente que Simon tombe dans le panneau….

Celui, celle à qui le créancier a remis la plus grosse dette

sous entendu, cette femme pécheresse, évidemment, pas moi

« Alors, Simon,  es-tu incapable de comprendre pourquoi cette femme se conduit d’une manière qui te choque tellement.  Son attitude, ses larmes, ses gestes montrent sa reconnaissance. Elle sait que Dieu lui a beaucoup pardonné  » 

Et toi,  tu te trompes toi-même en t’imaginant que tu n’as pas besoin de pardon

Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon:

Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as point donné d’eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux…

Je suis entré dans ta maison : service minimum

Intentionnellement  Jésus commence l’application de la parabole par : « Je suis entré dans ta maison ».

Il a fait au pharisien un honneur que celui-ci ne lui a pas rendu.

Que diriez-vous si on vous invitait à un repas et, à votre arrivée, rien, aucun contact… Ni poignée de main, ni baiser. On ne vous propose pas de passer à la salle de bain pour vous rafraîchir. On vous montre votre place à table sans vous présenter aux autres invités…

Cette courtoisie élémentaire en société,  se pratiquait aussi dans le Moyen Orient ancien. Ces gestes de politesse traditionnelle, Simon les néglige très clairement quand Jésus arrive chez lui.

Serait-ce peut-être : Ce jeune rabbin, invitons le avec des gens bien et voyons comment il s’en tire ?

D’où le service minimum.

C’est la femme qui a fait à Jésus les honneurs de la maison.

C’est elle, la vraie maîtresse de maison

Jésus le souligne par un série d’oppositions. Mais

Pas d’eau

Simon n’a pas donné d’eau à Jésus pour laver ses pieds. C’était une habitude de l’époque où on marchait en sandales dans des chemins poussiéreux. Le négliger signifiait que le visiteur était d’un rang très inférieur.

Mais des larmes

Ce n’est pas de l’eau mais des larmes d’amour et de reconnaissance que la femme verse sur les pieds de Jésus

Pas de baiser  sur les joues ou sur la main

Simon n’a pas donné à Jésus de baiser fraternel. Sur les joues ou sur la main si la personne était d’un rang social important.

Mais elle, elle n’a pas arrêté de m’embrasser les pieds…

Pas d’huile d’olive mais un parfum coûteux

Pas non plus d’huile d’olive qui protégeait la peau de la transpiration excessive, Mais un parfum coûteux. Quand on aime, on ne calcule pas….

Simon, tu ne m’as pas donné le minimum

tu aurais pu le faire au moins par simple politesse, sans engager ton coeur

Mais elle, elle a fait le maximum,

elle a engagé tout son cœur, toute sa vie devant tout le monde

C’est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés

– car/ puisqu’elle a beaucoup aimé.. (Segond)

-C’est pourquoi je te le dis, ses nombreux péchés lui ont été pardonnés, c’est pour cela qu’elle m’a témoigné tant d’amour. (Semeur)
Mais celui à qui on pardonne peu aime peu

La déclaration de pardon peut être comprise dans deux sens opposés, selon la traduction de la particule grecque OTI

Aimer pour être pardonné Ou Aimer /être reconnaissant parce qu’on a été pardonné

Aimer pour être pardonné

Les versions catholiques et aussi les versions Segond traduisent OTI par car, parce que, puisque

Elle est pardonnée à cause de sa conduite : parce que, puisque, car, elle a beaucoup aimé

A cause de ce qu’elle a fait, ses péchés ont été pardonnés.

ALORS est-ce la doctrine du pardon par les œuvres ?

Le grand amour de la pécheresse serait-il  la raison de son pardon ? N’est ce pas plutôt sa foi ?

Aimer /être reconnaissant parce qu’on a été pardonné

La Version Semeur traduit OTI par « c’est pour cela, c’est pourquoi »

A cause de ce qu’elle a fait, je peux maintenant conclure que ses péchés ont été pardonnés ou

Je déclare que ses nombreux péchés ont été pardonnés, c’est rendu évident par le fait qu’elle a beaucoup aimé.

L’attitude de la femme, révélée par ses gestes d’amour et de reconnaissance est la preuve qu’elle a expérimenté le pardon.

Cette  interprétation est en accord aussi avec  la parabole des deux débiteurs

Elle illustre le grand principe  évangélique du pardon et du salut par la foi seule pour lequel Luther, Calvin ont combattu.

Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés. Va en paix

Trois doigts repliés et deux doigts tendus : Symbole de miséricorde, de  salut, et de rachat

Depuis la position élevée de Jésus, ce salut descend d’en haut sur la femme.

La femme a déjà été pardonnée (v. 47). La déclaration directe de Jésus la renforce dans son assurance. Par la foi, elle a expérimenté le pardon des péchés. Elle peut partir en paix

Qui est digne de la vie éternelle ?

L’Eglise chrétienne est la seule société au monde à laquelle on peut adhérer tout en étant indigne d’en être membre disait un chrétien américain  (Charles C. Morrison)

Qui a le droit d’entrer dans le royaume de Dieu, autrement dit, qui peut prétendre à recevoir la vie éternelle ?

Moi évidemment, dit le pharisien.  Moi J’applique à la lettre la Loi de  Moïse, jusque dans les détails. Moi je me garde pur, séparé de ce qui est impur ou même moins pur, en particulier les étrangers et les pécheurs.

Bref, le royaume de Dieu c’est comme un club réservé à certains, … à ce pharisien

Et ce pharisien  lie des fardeaux pesants, et les met sur les épaules des hommes, mais il ne veut pas les remuer du doigt (Matthieu 23.4)

C’est lui qui tient la clé de la porte d’entrée du ciel, bien verrouillée…

Mais en fait, comme le dit Jésus, il la ferme autant pour lui que pour les autres

Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes l’accès au royaume des cieux; vous n’y entrez pas vous-mêmes et vous ne laissez pas entrer ceux qui le voudraient. Mt 23.13

Qui est appelé à entrer dans le royaume de Dieu ? Qui peut recevoir, par grâce, la vie éternelle ?

« Appelé » et pas « a le droit » « recevoir par grâce » et pas « prétendre »

Toute personne, même celle qui n’a pas les qualités requises, celle qui n’est pas à la hauteur, celle qui a besoin de secours, … le non juif, l’étranger, le pécheur…l’incapable, le raté…

A condition de reconnaître son péché devant Dieu, de se juger indigne d’être reçu dans son royaume, à condition de demander avec foi qu’il accorde par grâce, son pardon.

L’officier romain du début du chapitre, un homme respecté et apprécié, dit à Jésus : Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Et  en même temps il exprime sa foi, sa confiance : Mais dis un mot et mon serviteur sera guéri

Alors, comment définir l’Eglise ?

  • Une assemblée de chrétiens ?
  • Une assemblée d’enfants de Dieu ?
  • Une assemblée de pécheurs pardonnés  ?

Oui, des pécheurs pardonnés par Jésus-Christ … mais qui doivent toujours continuer à demander pardon pour leurs péchés.

Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. 9 Si nous reconnaissons nos péchés, il est juste et digne de confiance : il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute injustice. 1 Jn 1.8-9

Où se situe le chrétien ? Du côté de Simon ou du côté de la pécheresse repentie ?

Si nous croyons que nous sommes pas si mal que ça en nous comparant aux autres, si nous voyons leur pailles sans que nos poutres ne nous crèvent les yeux, (Luc 6. 41-42) en particulier quand nous ne sommes pas d’accord avec eux, alors, nous ressemblons à Simon. Et Jésus peut nous traiter  d’hypocrites

Hypocrite, enlève d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère

Reconnaissons que c’est par la grâce de Dieu que nous avons été rachetés pour la vie éternelle. Continuons à confesser devant Dieu les péchés de chaque jour, les péchés évidents et ceux qui restent cachés dans notre pensée, et que personne ne voit, alors nous ressemblons à la femme, repentie et en paix.

Une réflexion honnête et sincère de chaque jour, qui appelle péché ce qui est péché, sans se chercher d’excuses, un cœur qui souffre parce qu’il a péché, un cœur qui se repent et croit que Dieu lui accorde le pardon, voilà ce qui plaît au Seigneur.

C. Streng

Abraham ou la confiance en Dieu

La confiance en Dieu : Abraham

Le chapitre 11 d’Hébreux nous propose une galerie de portraits de l’Ancien Testament pour illustrer divers aspects de la confiance en Dieu. Arrêtons-nous au cas d’Abraham pour dégager ce qu’a signifié pratiquement faire confiance à Dieu dans son cas particulier.

Genèse 12.1-3

1 L’Eternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. 2 Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. 3 Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui t’outrageront. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. 

Hébreux 11.8-10

 8 Par la foi, Abraham a obéi à l’appel de Dieu qui lui ordonnait de partir pour un pays qu’il devait recevoir plus tard en héritage. Il est parti sans savoir où il allait. 9 Par la foi, il a séjourné en étranger dans le pays qui lui avait été promis, vivant sous des tentes, de même que Isaac et Jacob qui sont héritiers avec lui de la même promesse. 10 Car il attendait la cité aux fondements inébranlables dont Dieu lui-même est l’architecte et le constructeur

1. L’environnement social

Un saut en arrière de 4000 ans.

Ur, une culture très avancée

À l’origine la famille de Térach, le père, est établie à Ur, la capitale des Sumériens à qui ont succédé les Chaldéens. Culture déjà ancienne et très avancée qui a inventé l’idée d’écrire (tablettes cunéiformes) et cela 1000 ans avant l’époque d’Abraham.
Ur se situe sur ce qui était alors l’embouchure de l’Euphrate dans le Golfe Persique, donc un lieu d’échanges commerciaux et de contacts très nombreux, à la base orientale du Croissant fertile

Une famille aisée, pas du tout nomade

La famille, sans doute assez aisée, est citadine, bien établie dans son cadre urbain, tout à l’opposé de l’image de nomades qu’on applique souvent à tort aux patriarches.

Départ pour Canaan

Pour une raison inconnue, voilà que Térach veut aller en Canaan (Gn 11.31), à 2000 km de marche de là ! Pour tous et pour le jeune Abram en particulier, c’est un chamboulement complet. Quand on est jeune, on aime changer, voyager, voir autre chose. Mais quitter TOUT : le cadre de vie, la famille, les amis, les fonctions, même la religion, centrée sur la culte de Sin, déesse de la Lune. Tout recommencer, dans un inconnu total… !

Mais arrêt à Haran

Il est vrai que Térach, le citadin, s’arrête à mi-chemin, à Haran, à 1000 km d’Ur. Important croisement des routes commerciales de haute Mésopotamie.

Sanctuaire de la déesse Sin

La seule chose qui ne les dépaysera pas, c’est que Haran est le deuxième grand sanctuaire de la déesse Sin au Moyen Orient. C’est là que Térach le citadin s’établit définitivement avec les siens, lassé de cet énorme voyage. Ouf !

2. Encore partir

Oui, mais c’est alors qu’arrive 12.1 !

L’Eternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. 

Absolument inattendu, totalement laconique, mais vraiment inconcevable. Et en plus ce n’est pas une offre ouverte, c’est un ordre :

« Va, pars d’ici et va dans l’inconnu, sans indication de destination ! »

Une autre surprise : 12.4 !

Abram partit donc comme l’Eternel le lui avait demandé, et Loth s’en alla avec lui. Abram avait soixante-quinze ans quand il quitta Harân

Et nous qu’aurions-nous fait ? Après combien de questions, d’objections, de changements d’avis ?

Il est vrai qu’après 12.1 vient aussi 12.2-3

2 Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. 3 Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui t’outrageront. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. 

Après l’autorité majestueuse, imposante de la voix qui demande de tout quitter, il y a les promesses époustouflantes, énormes qui font sentir une bienveillance, une générosité inconditionnelles et confondantes, un engagement inouï parmi les hommes.

Qui peut parler comme ça ?

Pas un homme, ce serait se moquer, pas une idole, elles sont inexistantes.

Un peu de recul

Les jugements de Dieu (déluge, tour de Babel)

Le jugement du déluge a laissé des traces dans toutes les grandes cultures du monde et spécialement du Moyen Orient (épopée de Gilgamesh, bibliothèque d’Assurbanipal).
Le jugement sur l’orgueil humain à la tour de Babel a aussi frappé les mentalités.

Mais qui s’est converti et revenu à Dieu ?

Quelques rares personnes restent attachées à leur Créateur dans un environnement païen dominant : Job, ses amis (et encore…)

Abram serait-il du nombre, malgré l’idolâtrie de sa famille (Jos 24.2) ? En tout cas dès qu’il a perçu la majesté de celui qui lance l’ordre et réalisé l’étendue de ses promesses, il est sur le départ.

Quel voyage !

Ordonné, conduit par Dieu

Pas choisi, comme le premier décidé par Térach, mais ordonné, conduit par Dieu ; totalement dans l’inconnu, même pas de destination, d’itinéraire connu d’avance.

Sous tente

Ce ne sera pas pour s’installer de nouveau en ville, mais désormais sous tente, quelque part en pleine nature, d’abord près du chêne de Moré, puis du côté de Bethel, puis dans le Negev.

Mais pas vraiment nomade

Au début il circule, pour découvrir le pays que Dieu lui a promis, mais ce n’est pas une vie de nomade, car il ne repartira plus ensuite que sous la pression des évènements. Pas par goût de la liberté, par tradition nomade. Ses fils et petits-fils feront de même.

Le changement essentiel

Plus Sin mais l’Eternel

Désormais la vie de toute sa maisonnée ne se déroule plus sous le signe imposé de la déesse Sin, mais sous l’autorité choisie de l’Eternel.

Térach resté idolâtre

Térach, lui, avait quitté le culte de Sin à Ur pour retomber dedans à Haran. Et comme il reste à Haran, il reste aussi et mourra dans l’idolâtrie. Il n’a pas, comme Abraham, tourné radicalement le dos au passé, pour repartir à zéro avec Dieu.

Abraham libéré du paganisme

Par son appel l’Eternel a libéré Abraham de ce fatras païen par la rupture radicale qu’il lui a demandée.

Une vraie amitié entre Abraham et Dieu

Et le sérieux et la gratitude d’Abraham s’expriment dans le fait que la première chose qu’il fait à Moré et à Béthel, c’est dresser un autel à son Dieu. Il ne s’agit pas d’un acte religieux de plus, car Abraham aura toute une série de rencontres personnelles avec ce Dieu, au point qu’une vraie amitié va se développer entre eux.

Sa décision de faire confiance

En partant ainsi, Abraham a pris une décision qui ferait peur à beaucoup de gens, tant elle paraît folle. Pour une raison qu’il faut oser s’avouer : on veut bien admettre que Dieu est plus grand que l’homme, mais de là à engager toute son existence sur une de ses paroles, en s’attendant comme à une évidence qu’il la réalisera sans faute…

Et encore à sa manière, à son heure et à la dimension qu’il choisit, lui… C’est bien un problème de confiance !

Soyons logiques : quand nous avons placé notre vie sous son autorité, nous lui avons ainsi dit d’en disposer comme il voudra, comme de son bien.

Une mise au point importante : les interventions de Dieu pas arbitraires ou tyranniques mais bienveillantes et généreuses

Ses interventions ne seront pas arbitraires ou tyranniques, à la manière des hommes, mais marquées de la bienveillance patiente et de l’infinie générosité typiques de notre Père céleste.

Obéissance … bénédiction

Si nous l’aimons, une parole de sa part prise au sérieux peut impacter toute une étape de la vie, selon le principe voulu par lui : une obéissance débouche tôt ou tard dans une bénédiction (Dt 11. 26-27)

3. Un complet recommencement

Pourquoi Dieu a-t-il choisi justement Abraham et pas un autre ?

C’est la totale et libre souveraineté de notre Créateur envers sa créature. Pas au hasard, mais par grâce. Pas en vertu de ce qu’Abraham a fait, mais de ce que Dieu a discerné dans son cœur.

Souvenons-nous du Psaume  51.7-8 : honnêteté face à la vérité

Je suis depuis ma naissance marqué du péché… mais tu veux que la droiture demeure au fond de mon être.

La droiture, l’honnêteté en face de la vérité, dès qu’elle est reconnue comme telle, une orientation d’esprit prête à tirer les conséquences de la vérité.

Abraham, un homme prêt à faire confiance à Dieu

Dieu a vu en Abraham un homme prêt à lui faire confiance, par principe, parce que Dieu mérite toute confiance. N’est-ce pas là le minimum que le Dieu vivant et vrai peut attendre de sa créature, quelles que soient ses conditions de vie ? (En ce sens Abrahm. est le frère de Job.) Dieu savait qu’Abraham accueillerait sa parole avec sérieux, il le savait, mais n’a rien fait pour l’y obliger.

Arrêtons-nous un peu aux promesses de Dieu

Dieu lui assure pas simplement une nouvelle résidence, mais tout un pays en héritage

Genèse 12.7

Le SEIGNEUR apparut à Abram et dit : Je donnerai ce pays à ta descendance. Abram bâtit là un autel pour le SEIGNEUR qui lui était apparu

Hébreux  11.8

C’est par la foi qu’Abraham obéit à un appel en partant vers un lieu qu’il allait recevoir en héritage : il partit sans savoir où il allait.

Un pays

Dieu ancre sa promesse de bénédiction dans un pays et elle pourra donc se vérifier bien concrètement en récoltes, bétail et provisions. Les valeurs matérielles et spirituelles vont ainsi s’unir dans les évènements ordinaires de la vie du pays.

Un homme important, ancêtre d’une grande nation

Dieu lui promet aussi de devenir un homme important, placé sous la bénédiction et la protection de Dieu lui-même et l’ancêtre d’une grande nation. Encore un fait largement concret et observable par quiconque.

Promesses réalisées

L’une comme l’autre promesse ont été magnifiquement réalisées. De ce point de vue Abraham est même le point de départ d’une nouvelle manière de Dieu de conduire l’humanité et de restaurer une vraie relation, perdue à cause du péché.

La bénédiction promise à travers lui pour tous les peuples de la terre se répand depuis 2000 ans grâce à l’œuvre de Jésus, son plus illustre descendant et du Saint-Esprit, à l’œuvre au moyen de l’Église.

Mais sur le long terme, pas immédiatement

Cela s’est réalisé dans la perspective longue de toute l’histoire humaine. Mais au départ, pour Abraham, cela n’avait rien d’évident et son vécu du moment aurait pu le décourager de croire à ces promesses.

Héritier mais toujours étranger

En effet, comment se considérer comme l’héritier de tout un pays, certes promis, mais dans lequel on vit toujours en étranger sous une tente et où, à l’occasion, les autochtones sont hostiles.
Et dans ce pays dont il avait au départ fait le tour du propriétaire, il ne possède en fait qu’une caverne funéraire pour Sara. Et il a dû mettre le prix pour l’obtenir.

Ancêtre mais encore sans enfant

Pire encore, comment devenir l’ancêtre d’une grande nation, quand on est sans enfant, très âgé, l’épouse aussi et stérile ? Là la confiance a subi l’épreuve du feu.

C’est là que Dieu se manifeste

Mais là aussi le Dieu à qui Abraham a fait confiance, s’est magnifiquement manifesté comme celui qui dit et la chose existe.

Placé en présence de Dieu, Abraham mit sa confiance en celui qui donne la vie à ce qui est mort et appelle à l’existence ce qui n’existe pas.  Romains 4.17.

Au delà des impossibilités et des obstacles

L’évidence incontestable des impossibilités biologiques, des obstacles pratiques infranchissables a été balayée comme fétu par celui à qui rien n’est impossible.

Oui, Dieu mérite une confiance totale. Y suis-je prêt ?

4. Mais en attendant …

Le calendrier est aux mains de Dieu et il peut s’écouler tout un temps entre la promesse et sa réalisation. Non pas pour la faire oublier, comme font certaines gens. Mais pour tester si la foi d’Abraham est à la hauteur de son grand Dieu, pour l’éduquer, ce qui explique la famine en Canaan et la tentation d’aller en Égypte pour y échapper.

L’attente, un temps d’éducation spirituelle

Ce temps d’attente, de patience est un temps d’éducation spirituelle, peut-être l’étape la plus dure. Mais Abraham ancre sa confiance dans la garantie d’un héritage et croit que celui-ci dépassera même l’horizon terrestre (Hébreux  11.9-10).

Une leçon précieuse : capable de patience grâce à Dieu

C’est en gardant l’esprit tourné vers Dieu qu’on devient capable de patience, capable de continuer la course fidèlement, même quand ça devient dur, très long, un peu fou (Col 3.1-4). Le meilleur remède contre le découragement, la fatigue, la pitié de soi = se savoir en présence de Dieu, aujourd’hui et pour toujours.

Evitant le drame de l’auto-centrisme

Si je reste braqué sur ici-bas, la moindre chose qui tourne mal, qui semble trop longue ou n’est pas appréciée par les autres, devient un drame. Je suis alors facilement submergé par les réactions, les désirs de ma nature charnelle et je ne les contrôle plus.

Gardant l’esprit accroché au Seigneur

Mais si dans la difficulté je garde l’esprit accroché au Seigneur, je reste branché sur le maître des circonstances, sur celui qui garde tous ses moyens quand je n’en ai plus et lui en a souvent d’étonnants.

Patience et efficacité

Alors je peux même être patient = attendre le moment de Dieu, faire confiance que son calendrier est le bon. Ce n’est pas parce qu’Abraham avait trop la tête au ciel qu’il n’était plus efficace sur terre. Et, inversement, on ne sert pas à grand chose sur terre quand on n’a pas l’esprit tourné vers le Tout-puissant.

De l’obéissance à la bénédiction : un chemin d’éducation

J’avais énoncé tout à l’heure un principe divin selon lequel une obéissance à un ordre débouche finalement dans une bénédiction. Il me faut y revenir pour y apporter un important complément. L’obéissance est notre part, capitale. La bénédiction est la réponse finale de Dieu. Mais entre les deux il y a une part essentielle d’éducation par Dieu. Cette part est souvent oubliée par les disciples du « Tout tout de suite », mais pas par Dieu.

La chaîne complète sera donc :
ordre – obéissance – attente patiente – bénédiction – glorification de Dieu

L’étape de l’attente patiente, confiante est un temps d’éducation, de formation d’un caractère conforme à l’image du Créateur.

C’est le travail de sanctification, indispensable dans la vie du chrétien :

1 Thessaloniciens 4.3-5 ; Hébreux 12.14.

Plus centré sur soi mais conduit par Dieu

On passe d’un style de vie centré sur soi à une mentalité façonnée par le contact suivi avec Dieu. La maturité c’est d’avoir appris à vouloir ce que Dieu veut et elle se caractérise d’abord par ce qui se passe dans le cœur.

Un nouveau départ pour l’humanité

Après la crise de Babel Dieu donne encore un nouveau départ à l’humanité, cette fois à partir d’un seul homme, Abraham, avec qui il établit une relation personnelle d’amitié, chose inconnue dans les religions de cette terre.

Bénédiction et confiance

Cette amitié est fondée par Dieu sur une volonté de bénédiction immense, englobant non seulement la descendance d’Abraham, mais même toute l’humanité.
Et au centre de ce recommencement se trouve la confiance entre un Dieu absolument fidèle à sa parole et un homme qui a compris que sa vie trouve tout son sens dans la pratique confiante de cette relation d’amitié.

L’amitié (le secret) de l’Éternel est pour ceux qui le révèrent et il les instruit de son alliance. Psaume  25.14

J.-J. Streng

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Celui qui doit venir – le Messie de Jean-Baptiste

Les interrogations de Jean-Baptiste prisonnier

Jean-Baptiste est prisonnier d’Hérode Antipas, dans la forteresse de Machéronte, au bord de la Mer Morte (Luc 3.19-20).
Il a entendu parler des miracles que le Christ vient d’accomplir : la guérison du serviteur d’un officier romain à Capernaüm, … la résurrection du fils d’une veuve à Naïn. (Luc 7.1-10 et 11-17)

Luc 7. 18-23

18 Jean fut informé de tout cela par ses disciples. 19 Il en appela deux qu’il envoya vers Jésus pour lui dire: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?» 
20 Arrivés vers Jésus, ils dirent: «Jean-Baptiste nous a envoyés vers toi pour te demander: ‘Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?’» 
21 A ce moment-là, Jésus guérit de nombreuses personnes de maladies, d’infirmités et d’esprits mauvais et il rendit la vue à bien des aveugles. 22 Puis il leur répondit: «Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. 23 Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle!»

 Es-tu celui qui doit venir ( ho erkomenos) ou devons-nous en attendre un autre ?

Jean-Baptiste s’étonne…

Le Jourdain – photo 2019

Et pourtant, quand il pratiquait le baptême de repentance au Jourdain, il avait dit lui-même à propos de Jésus :

« il vient, celui qui est plus puissant que moi » Luc 3.16
Et aussi “Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29)

Jean-Baptiste, le prophète qui annonce le royaume de Dieu

Jean est le prophète annoncé dans Malachie 3.1, le prophète qui marche devant le Seigneur, …qui annonce la venue du royaume de Dieu.

Et avec Jésus, …le royaume de Dieu est là.

Et pourtant, depuis sa prison, Jean demande :

Es-tu celui qui vient (ho erkomenos) ou devons nous en attendre un autre ?

Ce qui le perturbe : pas la personne de Jésus mais sa manière d’agir, d’annoncer le royaume.

La LOI

Quand Jean annonce le royaume et appelle à la repentance, c’est parce qu’il voit le jugement final : …la hache à la racine des arbres (Matt hieu 3.11), … l’aire de battage nettoyée… et la paille brûlée (Matthieu 3.12), bref, le jugement des pécheurs, sans appel… La LOI

La GRÂCE

Quand Jésus annonce le royaume, il appelle à la repentance, …il met l’accent sur le salut qu’il offre à Israël… La GRÂCE

Une question fondamentale

Cette double interrogation à propos du Messie (est-ce toi le Messie ou est-ce plutôt un autre) pose une question fondamentale

  • aux Juifs du temps de Jésus
  • aux disciples qui suivent son enseignement et assistent à ses miracles
  • et aussi à tous ceux qui s’intéressent à lui, qui se posent des question à son sujet aujourd’hui

Ce Jésus qui fait des miracles… est-il vraiment le Messie de la Bible?

Les gens de Nazareth ne l’ont pas compris …ou n’ont pas voulu comprendre.

Un fils de charpentier, d’une famille modeste, bien connue dans le village ne pouvait être le Messie. C’est quelqu’un de connu… Il ne correspond pas à l’image qu’on se fait d’un envoyé de Dieu. Alors on le méprise.

Se poser des question à propos de Jésus ? Est-ce si incongru ?

Le Jésus qu’on me présente, est –il le vrai ?

Est-il le produit d’une tradition, …(le petit Jésus dans les bras de Marie) ou d’une mode …(le Jésus barbu à cheveux longs des films à grand spectacle.

Ou alors … le Jésus « facile » peu exigeant de certains mouvements :
« Vous avez tout essayé et ça n’a pas marché…Essayez Jésus et avec lui, ça marchera certainement»

Ou alors … le Jésus de l’Evangile de la prospérité :
« vous devez être riches et bien portants parce que vous êtes les enfants du roi, sinon c’est votre faute vous n’avez pas assez de foi »

Toute personne qui voudrait s’approcher du Christ ferait bien de réfléchir.

A-t-elle vraiment envie que ce soit le Christ, le véritable Christ qui devienne son sauveur et son seigneur

« Celui qui doit venir » : le Messie annoncé au peuple de Dieu dans l’AT

« Celui qui doit venir » C’est comme cela qu’on désignait le Messie dans la piété juive

Messie : oint par Dieu pour une responsabilité spéciale

(les rois, les prophètes)
Oint par Dieu, mis à part pour délivrer son peuple

En grec, Messie = Christ.

Christ est un titre, pas un nom de famille.

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur (Psaume 118:26
Celui qui vient : Ho Erkomenos dans la traduction grecque des LXX : Psaume 117

Celui qui vient – le Messie – le sujet principal des Psaumes des montées, 113 à118 chantés aux grandes fêtes

Les Juifs d’Israël et de tous les pays, réunis à Jérusalem pour les grandes fêtes, chantaient « celui qui vient » dans les petites ruelles en pente qui montaient au Temple… Ils chantaient donc le Messie

Et aussi sous l’occupation romaine

Au 1e siècle de notre ère, justement au temps de Jean-Baptiste et de Jésus, l’empire romain occupait Israël. Il dominait le pays avec ses garnisons militaires… il imposait son autorité politique.

Alors en montant le long des ruelles, on chantait les Psaumes Hallel (Psaumes de Montées).

un Messie qui chasserait les Romains

On espérait qu’un jour ou l’autre, …le plus tôt possible, le Messie, …un roi puissant, …le roi puissant, « celui qui doit venir » viendrait avec son armée pour chasser les Romains.

Le Messie, un roi ?

Luc exprime bien par la suite cette espérance de tout un peuple.

Quand la foule acclame Jésus entrant à Jérusalem, elle chante le Psaume 118 « Béni soit celui qui vient ».

Mais elle ajoute aussi  …« le roi », … « le roi qui vient au nom du Seigneur (Lc 19.38)

Jésus , le Messie, un roi guerrier ?

Dans le contexte du récit de Luc, la question de Jean-Baptiste est politiquement lourde de sens…

Jésus aurait-il l’intention de se proclamer roi ?

le roi attendu par tout le peuple d’Israel, … le roi qui restaurera le royaume de David…
En chassant les Romains, en éliminant toute trace du pouvoir romain ?

On a oublié, … on a négligé un détail essentiel : le Messie souffrant

le Messie souffrant du Psaume 22 … et le serviteur souffrant qui porte les péchés d’Esaïe 53, …le Messie rejeté par son peuple

Roi ou pas roi : Jésus fait les mises au point nécessaires

Jésus ne répond pas directement à la question, roi ou pas roi ? Mais ses paroles en disent beaucoup.

Les miracles de libération/délivrance

«Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. 23 Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle!»

les mêmes miracles que dans la prophétie d’Esaïe

Jésus reprend un thème essentiel de la prophétie d’Esaie : l’annonce de la fin de l’exil et la restauration de la nation d’Israël par Dieu

5 Alors les yeux des aveugles seront ouverts et les oreilles des sourds seront débouchées. 6 Alors le boiteux sautera comme un cerf et la langue du muet lancera des cris joyeux Esaïe 35.5-6a

Cette vision d’Esaïe, c’est celle des Israélites exilés revenant à travers le désert dans leur pays.
Dieu guérit ce qui est brisé… Il remet tout en ordre

« La bonne nouvelle annoncée aux pauvres »

Déjà dans Esaïe 61. 1-2

L’Esprit du Seigneur, de l’Éternel, est sur moi parce que l’Eternel m’a consacré par onction pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux déportés la liberté et aux prisonniers la délivrance, 2 pour proclamer une année de grâce de l’Eternel et un jour de vengeance de notre Dieu

Passage que Jésus a lu dans la synagogue de Nazareth au début de son ministère.

18 L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m’a envoyé [pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,] 19 pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur.

Et passage commenté, rappelant ainsi ses miracles

Aujourd’hui cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. Luc 4.21. C’est à dire en moi et par mon action publique.

A un détail près…

Jésus laisse de côté « le jour de vengeance » d’Esaïe 61… Son but c’est d’apporter le salut. Il n’est pas venu pour juger mais pour sauver (Jn 12.27). Le jour du jugement viendra…

Les miracles de Jésus : le royaume à venir est déjà présent

En fait la réponse de Jésus aux envoyés de Jean n’est pas si énigmatique que ça. Elle est même tout à fait claire … pour qui veut comprendre.

Il suffit de faire le lien entre Esaïe 35, Esaie 61 et tous les actes miraculeux que Jésus vient d’accomplir…

Jean et ses disciples en ont certainement entendu parler (ex la guérison du serviteur ? la résurrection du fils de la veuve …

Toute l’activité de Jésus, ses actes miraculeux, il faut les comprendre comme le royaume de Dieu déjà présent. Jésus agit, fait des miracles en faveur des pauvres des humbles de son peuple.

Esaïe l’avait annoncé… Jean l’attendait.

Alors un recadrage est nécessaire

Le royaume de Dieu : Pas les actes de guerre d’un roi mais les actes de guérison et de restauration d’un Dieu miséricordieux

L’espoir national d’Israël, l’attente d’un roi guerrier, … vainqueur des Romains doit être totalement remodelé, recadré.

Jésus évite tout vocabulaire militaire.

« Celui qui vient » n’est pas un roi guerrier accompagné de son armée. « Celui qui vient » accomplit des actes de guérison et de restauration

Comprendre le ministère de Jésus à la lumière des prophéties

les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés etc

En rappelant ses actes de guérison aux messagers de Jean, Jésus ouvre aussi les yeux …. de ces aveugles là. Il leur enseigne comment il faut « lire », … comprendre son ministère à la lumière des prophéties d’Esaïe.

L’obstacle, l’occasion de chute : la pierre qui fait tomber

Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle!», je ne serai pas une cause de chute !

C’est un écho à la pierre de fondation, citée dans Esaïe 28.16. 
Une pierre choisie, angulaire, précieuse, … que Dieu pose en Sion, à Jérusalem, au milieu de son peuple

La pierre qui fait tomber si on fait le mauvais choix

Achaz, roi infidèle du royaume de Juda (au milieu du 8e s avt J.-C.) a refusé la promesse de délivrance que Dieu lui offrait… Il a demandé l’aide de l’Assyrie, la grande puissance militaire de l’époque, contre Israël, le peuple frère et contre la Syrie. (Un épisode rappelé à la fois par Esaïe 7, un livre prophétique et 2 Rois 16, un livre historique)

La pierre, c’est l’Eternel lui-même

Une pierre d’obstacle, ….un rocher qui fait trébucher Israël

13 C’est l’Eternel, le maître de l’univers, que vous devez respecter comme saint, c’est lui que vous devez craindre et redouter. 14 Il sera alors un sanctuaire, mais aussi une pierre qui fait obstacle, un rocher propre à faire trébucher pour les deux communautés d’Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem Esaïe 8.13-14

Un contraste saisissant :

Le prophète fait confiance à la promesse de Dieu… Le roi et le peuple s’appuient sur la puissance militaire, celle de l’Assyrie, un peuple étranger,… en fait ennemi.

Le Christ : une manière inattendue de rendre visible le royaume de Dieu

L’allusion est évidente. Jean et ses disciples ne doivent pas « trébucher », se scandaliser.

Jésus fait entrer le royaume promis par Dieu d’une manière inattendue :

… pas par les armes, .. .pas en s’entourant d’une armée terrestre ou céleste pour chasser les Romains, … mais par des actes d’amour et de paix… en donnant sa vie sur la croix.

Inattendue et pas comprise

Luc le souligne plus tard avec le récit des deux disciples sur le chemin d’Emmaüs.
Ils ont bien appris que le tombeau est vide, pourtant ils sont déçus :

Nous avions espéré qu’il était celui qui devait délivrer Israël.
Ils attendaient un libérateur militaire…

Jésus est-il celui qui doit venir ? OUI

Luc a rappelé le Psaume 118 et Esaïe. Alors, Jean-Batiste, ses disciples et aussi le lecteur d’aujourd’hui peuvent avoir une image plus précise de Jésus.

Oui, …il est le Roi, le libérateur annoncé par le Psaume 118

Mais il est aussi Dieu lui-même

la pierre qui risque de faire tomber si on ne comprend pas qui il est vraiment (Esaïe 8.13-14)

Le royaume promis ne viendra pas par des actes de violence, par la contrainte, … mais par la miséricorde de Dieu

Une vérité plus profonde : celui qui libère, c’est Dieu lui-même

Ce n’est pas un chef humain qui a délivré Israël, qui a ramené le peuple de l’exil… C’est Dieu lui-même.

Alors les yeux des aveugles seront ouverts et les oreilles des sourds seront débouchées. Esaïe 35.4

Dites à ceux qui ont le cœur troublé (qui perdent courage BFC) «Fortifiez-vous, n’ayez pas peur! Voici votre Dieu. .. Il viendra lui-même pour vous sauver.» Esaïe 35.5

Jésus ? le Seigneur, kurios, Dieu lui-même

Jésus : il accomplit les mêmes miracles … que Dieu pour son peuple revenant d’exil dans son pays.

Ne serait-il pas le kurios, … le Seigneur ?… Ne serait-il pas Dieu lui-même ?

Cela fait réfléchir. Cela perturbe aussi ceux qui s’obstinent à ne pas comprendre.
Par exemple « ses miracles viennent du diable » disent certains pharisiens

Kurios, même titre que YHWH, Adonaï

Tout au long de son Evangile, à 15 reprises, Luc donne à Jésus le titre de Kurios, Seigneur, le même titre que celui de YHWH, … l’Adonaï, le Seigneur du Psaume 118.

Quelques exemples

Aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur. (2:11)
En voyant la femme, le Seigneur fut rempli de compassion pour elle(7:13)
Le Seigneur se retourna et regarda Pierre (22:61
Le Seigneur est réellement ressuscité (24:34).

Luc donne le titre de Seigneur, Kurios, à la fois au Dieu d’Israël … et à Jésus de Nazareth

Il ramènera beaucoup d’Israélites au Seigneur, leur Dieu (Luc 1.16)

De même , dans Philippiens 2 Paul donne à Jésus le titre de Seigneur. 
Esaïe 45.23 réserve à Dieu seul

10 afin qu’au nom de Jésus chacun plie le genou dans le ciel, sur la terre et sous la terre 11 et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Philippiens 2.10-11

à comparer avec Esaïe 45.23

23 Je le jure par moi-même, et de ma bouche sort ce qui est juste, une parole qui ne sera pas révoquée: «Chacun pliera le genou devant moi et toute langue prêtera serment par moi.»

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, au nom de Dieu (Psaume 118)
Béni soit celui pour qui je ne serai pas une cause de chute (Luc 7. 23)

Béni soit celui, celle qui a dépassé, …. qui veut dépasser son trouble, ses hésitations.

A lui, à elle Jésus Christ se révèle comme « celui qui vient », …comme le Dieu qui vient, … comme le Sauveur, … comme le Seigneur
Et dans l’Apocalypse, Jésus ressuscité, jamais roi sur terre, apparaît comme roi de gloire, en éternité

«Je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, o erkomenos … le Tout-Puissant.» (Apocalypse 1.8)

Εγώ εἰμι τὸ ἄλφα καὶ τὸ ὦ, λέγει κύριος ὁ θεός, ὁ ὢν καὶ ὁ ἦν καὶ ὁ ἐρχόμενος, ὁ παντοκράτωρ. (Rev 1:8 BGT)

Une leçon d’interprétation

Luc montre l’exemple à suivre

Faire revivre l’AT dans les paroles et les actes de Jésus

Il fait attention aux citations, aux allusions de l’AT dans son Evangile. 
Il leur donne du sens … en les faisant revivre dans les paroles et les actes de Jésus.

Aider à comprendre la véritable identité du Christ, … celui qui vient.

Même si le temps du royaume tarde à venir, même si la violence continue à faire la loi jusque dans les Etats, Luc nous enseigne à lire son Evangile en relation avec l’ensemble de l’Ecriture.

à dépasser nos hésitations, et à reconnaître Jésus

celui qui apporte la bonne nouvelle aux pauvres, aux pauvres dans leur ignorance, dans leur indifférence, … à reconnaître Jésus comme notre Sauveur et notre Seigneur.

«Fortifiez-vous, n’ayez pas peur! Voici votre Dieu…Il viendra lui-même pour vous sauver.» Esaïe 35.4

C. Streng