Catégorie : Approfondir

Comprendre, vivre et approfondir la foi chrétienne

Mort et résurrection de Lazare – Jean 11

Jésus face à la mort de Lazare

De tous les incidents qui ont rempli le quotidien de Jésus, les évangélistes n’ont retenu qu’un petit nombre, les plus significatifs de la condition humaine. Ainsi, Jésus fait face au scandale suprême, à la mort. Et c’est la mort de Lazare, un de ses rares vrais amis.

Cet évènement marque d’autant plus Jésus qu’il le place aussi face à l’immense douleur des deux sœurs de son ami, qu’il aime tout autant. Si Jean consacre un long chapitre à cet épisode, c’est qu’il y a là beaucoup d’aspects à nous faire méditer.

Lire  Jean  11

1. Jésus et ses amis

On n’a peut-être pas vraiment mesuré l’importance de cette maison des trois frère et sœurs, à Béthanie, un village à 3 km à l’Est de Jérusalem. Dans tout le pays c’était peut-être le seul endroit où Jésus était franchement bienvenu, sans arrière-pensée, et même aimé. Un havre de paix où il pouvait respirer un air pur, libre de toute menace et de toute haine, où il pouvait se détendre.

A son contact Marie avait un jour fait une expérience spirituelle décisive et elle va en exprimer sa reconnaissance d’une manière bouleversante, lors d’une visite de Jésus chez un voisin (11.2 ; 12.1-8). C’est aussi à Béthanie que Jésus passe ses dernières soirées et nuits de liberté avant son arrestation ; il y arrive le vendredi avant la Passion et y revient chaque soir jusqu’à mardi. (Notre épisode a eu lieu un peu plus tôt.)

Un cercle intérieur d’amis

Malgré la masse de ses contacts et malgré tout le bien qu’il leur a fait, Jésus a eu très peu de vrais amis : surtout Lazare et ses deux sœurs.

Nous aussi, nous avons quelques relations plus proches avec certains. L’amour choisit et n’exclut pas la préférence, sans pour autant négliger les côtés positifs des autres. C’est le fonctionnement normal des hommes et femmes : même parmi les disciples il y avait une sorte de cercle intérieur avec des relations privilégiées entre Jésus et trois disciples : Pierre et les deux frères Jacques et Jean.

Délicatesse et confiance

Remarquez la délicatesse des deux sœurs envers Jésus. Juste une information, aucune demande ni appel au secours angoissé. La confiance est totale : leur ami Jésus saura que faire, comment le faire et il le fera forcément.

Mais remarquons aussi la position difficile de Jésus. Il est homme et ses sentiments le portent à partir aussitôt auprès de ses amis très éprouvés. Mais il est aussi l’Envoyé de Dieu parmi les hommes pour glorifier Dieu (v.4). Pour cela il va devoir attendre que Lazare soit mort et vraiment mort (quatre jours). Il est donc obligé de blesser cette amitié confiante, de plonger ses amis dans la douleur et la déception.

Ne disons pas que ce n’est pas si grave, puisque le deuil ne durera que quatre jours. Un deuil est toujours pour toujours ! Leur douleur très profonde le bouleverse jusqu’aux larmes. Notre Dieu Tout-puissant, incarné en un homme comme nous, souffre comme nous, à nos côtés, de ce qui nous angoisse, nous déchire.

2. Le dialogue entre Jésus et Marthe

C’est de cette douleur qu’il va se charger tout d’abord. Et il s’agit là d’un aspect important, même fondamental et pourtant rarement relevé dans les commentaires.

Notons d’abord l’optique dans laquelle Jésus se place : v.4. Pas un mot sur la maladie, la cause de la mort, aucun regard en arrière. Il est entièrement tourné en avant, vers ce qui vient , de la part de Dieu et pour sa gloire. Une leçon pour nous.

Marthe aussi regarde en avant : v. 21, 24. Avec cette ferme assurance elle a une longueur d’avance sur nos contemporains. Au v.21 elle dit à son ami Jésus toute sa souffrance, mais aussi sa confiance intacte, malgré la déception. Jésus lui répond par la phrase un peu ambiguë du v.23 pour la conduire plus loin. Une phrase que nous employons aussi, mais sans pouvoir aller au-delà.

Et alors Marthe affirme cette certitude du v. 24, une réalité pour elle, mais hors de portée, au dernier jour, lors de la résurrection des morts. Seulement, en attendant, aujourd’hui, la place de Lazare est vide, le cœur des deux sœurs est vide et elles pleurent. C’est pour aujourd’hui qu’elles ont besoin de quelque chose de fort, tout de suite.

Pour Marthe la résurrection est une chose qu’elle sait bien, mais ça n’atténue guère sa peine d’aujourd’hui, c’est un savoir pour un temps si lointain qu’il reste abstrait et surtout sans conséquence vivante, sans effet concret sur l’aujourd’hui douloureux. Une Parole de Dieu est toujours donnée maintenant pour être entendue, pour être obéie maintenant et avoir son effet aujourd’hui.

C’est alors que Jésus fait un pas de plus. V. 25 : « Tu souffres de l’absence de ton frère que tu ne retrouveras que bien plus tard. Mais moi, je suis là dès aujourd’hui : la résurrection, la puissance de vie, le dernier jour, la vie qui jaillira de la mort, sont déjà là, devant toi, en ma personne ».

Quand on vient se placer devant Jésus, le temps se télescope : l’avenir le plus éloigné, devient présent maintenant, la résurrection commence aujourd’hui. Si je me place devant lui, la puissance de vie qui agira au dernier jour, commence aujourd’hui déjà, avec lui, par lui.

Il est la résurrection finale dès maintenant : Crois-tu cela ? Veux-tu recevoir dès cet instant la vie qui triomphe de la mort, bénéficier dès aujourd’hui de la puissance vivifiante du dernier jour… jusqu’au dernier jour (et encore plus ensuite) ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu.

Il ne s’agit plus de SAVOIR, mais de CROIRE. Marthe est passée d’un savoir sincère, mais abstrait à un croire personnel, centré sur le Messie qui vient ainsi changer profondément sa perspective. Et un quart d’heure après elle commence à voir la gloire de Dieu comme jamais encore : v. 43-44.

Est-ce aller trop loin, si je dis que ce jour-là il y eut deux résurrections, une physique qui couvre deux versets, 43,44 et une spirituelle qui s’étend sur sept,20-27. Et à votre avis laquelle est la plus importante, c’est à dire  laquelle a le plus de conséquences ?

Et nous-mêmes, comment voyons-nous la résurrection ? Est-ce une chose extérieure à nous qui est loin dans l’avenir et ne concerne que les morts en Christ ? Quelque chose d’assez confus qui ne peut donc pas avoir d’impact sur ma vie actuelle ? Mais à quoi m’avance une croyance qui reste sans effet sur mon vécu actuel ?

La résurrection ne devrait-elle pas plutôt être une révolution actuelle qui a pris son élan depuis quelque temps déjà et qui se poursuit toujours ? Un puissant renouveau de vie actuel, qui continue jusque dans l’éternité par la présence transformatrice de celui qui seul est la Vie. Alors Résurrection et Vie éternelle sont une seule et même expérience

Le grand malentendu

Les choses se déroulent ce jour-là largement comme ce qui s’est passé quand on a amené à Jésus un paralytique du haut d’un toit. Tout le monde et ses quatre porteurs attendaient sa guérison et voilà que Jésus commence par lui pardonner ses péchés !

Laquelle des deux libérations a entraîné le plus de conséquence heureuses ? Il y a là, entre Jésus et les gens un malentendu auquel Jésus a toujours à nouveau buté tout au long de son ministère et qui existait aussi dans la tête des disciples et même des deux sœurs : v. 21, 32. Mais il vient d’en libérer Marthe.

Quel est l’objectif du ministère de Jésus ?

Ou, plutôt, qu’est ce  qui y retient le plus notre attention ? C’est une question-piège ! N’est-ce pas la foule de ses actes miraculeux, si nombreux qu’on pourrait remplir la terre des livres qu’on en écrirait Jn 21.25 ?

Voilà le point de départ de l’erreur, car, enfin, si Jean fait cette déclaration dithyrambique, pourquoi lui-même ne présente-t-il que sept miracles sur 21 chapitres ? N’est-ce pas la preuve que l’objectif de Jésus était ailleurs que là où tout le monde croyait le voir et cela jusqu’à la fin.Si tu es le Fils de Dieu, descends et nous croirons.

Jésus n’est pas venu rendre le monde plus humain, plus vivable. Il n’est pas venu comme médecin infaillible pour supprimer hôpitaux et médecins. Il voulait signifier que le mal n’est pas souverain, que Satan n’a qu’une latitude d’action limitée et pas d’avenir. Jésus n’était pas un super révolutionnaire qui élimine toute injustice et tout crime et instaure la paix, la liberté, l’égalité….

En fait ces deux domaines sont de la responsabilité de l’homme qui devrait leur donner la priorité absolue, au lieu de tant d’autres choses qui encombrent la vie politique.

Jésus n’est même pas venu empêcher les gens de mourir (v.21, 25), prolonger indéfiniment la vie naturelle.

Il est venu, par sa mort et sa résurrection, nous faire accéder à un type de vie nouvelle, éternelle. Nouvelle parce que  libérée du contentieux du péché et recentrée sur lui, le Créateur de toute vie. Nouvelle, parce que c’est dès à présent une vie de résurrection qui n’aura pas de fin, même si elle s’interrompt sur cette terre.

Seul Dieu est capable de donner cette qualité de vie et c’est pour y attirer notre attention et notre espoir par ses miracles-signes, pour nous en ouvrir l’accès que Jésus est venu vivre parmi les hommes, assumant notre condition et ses drames, même le pire : la perte d’un être cher.

Il n’est pas un simple réparateur de gaffes et de catastrophes, encore qu’il le fasse souvent. Mais il veut nous faire vivre sur un autre niveau malgré et à travers les catastrophes, jusqu’au jour où c’en sera fini des souffrances , auprès de lui.

Et son action doit être un signe de ce qu’il est, de sa suffisance, de sa puissance aimante, de sa victoire finale pour introduire dans sa présence éternelle. Un signe donnant un clair espoir et même la certitude que le mal, et donc la mort seront un jour éliminés dans un univers et une humanité recentrés sur le Créateur

Miracle et foi

Un miracle n’a vraiment pas sa raison d’être en soi. Il n’est pas fait pour épater, ni pour convaincre, ni même seulement pour glorifier Jésus. Lui, il fuit la publicité, interdit qu’on parle de ce qu’il a fait et quand on lui désobéit, il reste hors des localités, dans la solitude, alors que tous ne parlent que de lui et le cherchent.

La raison d’être du miracle est d’attirer l’attention sur ses déclarations concernant le royaume de Dieu, de démontrer l’origine divine de ce message et de le faire accueillir comme tel.

A plusieurs reprises les évangélistes disent que beaucoup de gens ont cru en voyant les libérations opérées par Jésus. Mais Jésus ne se fiait pas à ce genre de foi.

C’est une foi fondée sur le spectacle de la puissance, sur le sensationnel, l’exceptionnel et donc aussi un peu sur la peur de voir disparaître tout cela. Elle n’est pas fondée sur un amour véritable pour Jésus, tout au plus de l’admiration. Mais elle a surtout besoin de sa ration régulière de miracles, elle ne vit surtout de miracles. S’ils cessent pour une raison quelconque, la foi s’évanouit avec eux. Et l’Église où on ne trouve pas ce quotidien merveilleux est déclarée morte et on la quitte pour une autre, réputée plus vivante.

Il y a aussi des gens que le miracle endurcit. Et ceux-ci sont les derniers qu’on soupçonnerait d’incrédulité : les autorités religieuses. Et la raison n’est pas qu’eux n’ont rien vu des actes de Jésus, au contraire, c’est justement à cause d’eux : v.47b-48.

A la différence de beaucoup de gens, eux ne se demandent pas si Jésus ne serait pas le Messie : ils savent qu’il l’est et leur préoccupation est bien ailleurs : Si nous le laissons faire, tout le monde va croire en lui, le suivre lui et donc se détourner de nous ! Et alors adieu notre pouvoir, nos postes de dirigeants, notre raison d’être ! Voilà ce qui les panique, mais ils ne peuvent pas avouer les choses aussi crûment, alors ils avancent un beau prétexte politique typique. Mais c’est ce jour-là, v. 53 ! Et ils prennent toutes les mesures pratiques pour assassiner leur Messie, v. 57.

Mêlée à la foi, la politique pourrit toujours la foi et la foi n’est plus qu’un pauvre mensonge quand on la prend en renfort pour faire passer des intérêts politiques ou bassement intéressés. Les Romains ont bon dos : en fait ils évitent par principe de se mêler des questions religieuses en Israël.

Ce que Jésus veut signifier ce jour-là, ce n’est pas seulement qu’il est le Maître de la vie : il l’a déjà démontré deux autres fois. Ce qu’il offre, ce n’est pas une simple prolongation ou reprise de l’existence actuelle, mais une vie d’une toute autre qualité, marquée par la libération de toute culpabilité et une paix définitive dans la communion avec Dieu .

Et surtout cette vie nouvelle commence aujourd’hui même, au moment où je place ma confiance en Jésus qui est la résurrection et la vie. Dès ce moment-là ma vie est éternelle, même s’il reste devant moi un passage difficile et mystérieux à franchir. Mais ce n’est qu’un passage vers la pleine expérience de ce dont Jésus m’a déjà donné des arrhes : 2 Corinthiens  5.17-18.

J.J. Streng

Rudiments du monde ou liberté dans le Christ

Les rudiments du monde : une expression biblique familière mais obscure :

Colossiens 2.16-23 permet d’expliquer une expression biblique familière, mais malgré tout obscure: «les rudiments du monde». En y réfléchissant nous nous apercevrons vite qu’il ne s’agit pas d’un détail anecdotique, mais de l’essentiel de la vie chrétienne pratique.

Dès le début de sa lettre, Paul donne un très bon témoignage de cette Église. Il y a là des chrétiens soucieux de suivre leur Seigneur et de mener une vie spirituelle d’un bon niveau (1.4-5) .Il peut donc leur parler de réalités spirituelles profondes, telles que 1.27b ou 2.3 ; 9-10.

Et puis au 2e chapitre on trouve nombre d’exhortations et de mises en garde qu’on aurait peut-être crues inutiles avec un pareil public : 2.4 ; 8… Ont-ils fait quelque chose de mal, commis des erreurs ?

Des gens venus chez eux leur ont parlé avec ardeur de la piété, de la sanctification. Ils leur ont montré avec vigueur combien un chrétien doit s’engager dans un travail sur lui-même pour que les choses changent en lui. Le pardon des péchés, c’est un bon point de départ, mais il faut maintenant devenir pieux, mettre son corps sous contrôle, l’habituer à renoncer à quantité de choses réputées mauvaises, réprimer ses pulsions et ses tendances mauvaises. Plus le corps est mis en tutelle, plus l’esprit devient libre pour s’élever et s’attacher à Dieu.

Y a-t-il quelque chose de faux dans cet enseignement ? N’y a-t-il pas plutôt une grande sagesse dans ces paroles ? Et puis voyez le mode de vie de ces enseignants, leur zèle et leur fidélité ! Sur le plan personnel ils sont modestes, réservés  et se contentent de peu. De plus ils ont de sérieuses connaissances, même des révélations qu’on n’entend pas ailleurs. C’est tout de même autre chose que le paganisme débridé de la société grecque ambiante.

Ou, pour revenir à notre époque, c’est plus sérieux et convaincant qu’une certaine théologie libérale à la mode, même si c’est nettement plus exigeant. C’est autrement plus crédible que de dire : il y a mille et un chemins qui conduisent à Dieu. Ou encore toutes les religions sont bonnes, pourvu qu’on soit sincère.

Oui, mais on est quand même en pleine religion, dans les rudiments du monde, dans ce que Paul a en tête quand il écrit les v. 22b-23.

Alors, que représentent plus précisément ces éléments ou rudiments du monde ?

Le mot grec stoicheia « éléments dans une série » (2 Pierre 3.10, 12; Galates 4.3, 9; Colossiens 2.8, 20) peut désigner :

– Les lettres de l’alphabet à la suite les unes des autres, d’où A B C, « principes élémentaires », (Hébreux 5.12)
– Les composantes des corps physiques : terre, eau, air et feu
– Les corps célestes, (planètes, étoiles)
– Les anges ou esprits

Il peut donc s’agir des rudiments de l’enseignement religieux avant la venue du Christ ou des éléments constituant l’univers physique, ou des êtres ou puissances spirituels agissant à travers des réalités physiques ou célestes.

Les « éléments »  peuvent aussi  désigner une autorité humaine (archaï : principautés, dominations). En les associant avec exousia (autorité, puissance) Paul montre qu’il les considère comme des puissances spirituelles.  Les archontes (princes)  de ce monde pourraient être  des autorités politiques animées par des puissances spirituelles  (Daniel 10.20-21)

Diane chasseresse au musée du Louvre

Paul fait une liste des puissances spirituelles : seigneuries, (kuriotes), trônes (thronoï) en  Colossiens 1.16, Éphésiens 1.21)

Accès à Dieu contrôlé par des puissances spirituelles

Selon un certain enseignement donné à Colosses l’accès à la présence de Dieu était contrôlé par des puissances spirituelles (Col 2.8, 20).

Pour obtenir le salut, il ne suffisait pas de se convertir au Christ, de le regarder comme le seul médiateur. Il fallait aussi se soumettre à la médiation de ces puissances spirituelles. Elles recommandaient de soumettre la chair pour bénéficier d’une vision céleste.

Mais ces puissances spirituelles ont été créées pour servir le Christ. Il n’y a qu’un seul Dieu le Père et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui toutes choses existent (1 Corinthiens 8. 5-6)

Vaincues par la victoire du Christ à la croix

Ces puissances spirituelles ont été vaincues et désarmées par la victoire triomphale  du Christ à la croix (Colossiens 2.13-15). Ainsi les croyants ont été arrachés au pouvoir des ténèbres et sont passés dans le royaume du Fils bien aimé de Dieu (Colossiens 1.13).

Le croyant n’a donc pas à craindre les puissances spirituelles, même si elles ont encore un certain pouvoir  (Romains 8.37-39) car elles seront finalement détruites (1 Corinthiens 15.24-25)

Dans les rudiments du monde, on est en pleine religion

Le faux enseignement dénoncé par Paul à Colosses ? …

Il faut reconnaître ce qui est bon, utile, qui aide à avancer. Mais toutes les belles façades ne cachent pas des arrière-cours fleuries et ensoleillées.

Tout dans notre monde actuel se concentre sur l’apparence, la surface, le look, l’image. Tout est fait pour nous dissuader de regarder plus profond, d’aller au fond des choses, même quand elles sont séduisantes au premier regard.

Ce qui est faux dans les religions

Pourquoi les religions, malgré leurs bonnes intentions et leur volonté affichée d’aider les hommes, ne les aident-elles en fait pas, mais les détournent-elles de Dieu et les vaccinent en particulier contre le Seigneur Jésus ?

Une relation brisée, remplacée par des « produits de substitution »

En Eden le diable est parvenu par son insinuation mensongère, à casser la relation vitale que Dieu avait établie entre lui et l’homme. Mais il sait que l’homme a besoin de Dieu (il le sait bien mieux que l’homme lui-même).

Alors il a inventé et invente encore des produits de substitution pour satisfaire ce besoin de Dieu. Il a tout un hypermarché plein d’ersatz extrêmement variés, parfois bien coûteux, de produits de synthèse de sa fabrication, bourrés d’ingrédients louches, agrémentés de tant de conservateurs, d’artifices et de colorants qu’ils ressemblent à ce qui vient de Dieu.

Un système à la mesure de l’homme

Pour ceux qui se contentent de peu et d’un horizon limité, un système élémentaire comme la religion grecque ou romaine (Colosses) suffit : l’homme y trouve divinisées ses pulsions, ses passions et sa manière de vivre, avec un minimum d’exigences.

Pour des gens plus exigeants, plus cultivés, il faut une philosophie élaborée, une doctrine de purification ou de sanctification moins faciles. Pour le monde christianisé aussi on a le choix dans une vaste gamme de conceptions de la Bible et de son application à la vie.

Des religions pour tous les goûts

Il y a bien mille et un chemins censés conduire à Dieu. A cela l’homme ne trouve rien à redire : il en faut pour tous les goûts, chacun déclare honorer Dieu ou diviniser l’homme. Et il n’est pas anormal que la religion qu’on s’est choisie – ou bricolée- ait quelques exigences : on ne peut pas vivre n’importe comment.

Le diable bien camouflé

Et puis petit détail significatif : très peu de ces religions admettent l’existence d’un diable, la plupart se moquent de cette idée bizarre, avec certains courants chrétiens en tête de file !

C’est significatif, parce que c’est de la bonne stratégie guerrière. Un ennemi ne claironne pas sa venue et ne distribue pas de tracts pour se faire connaître avant de venir. Il avance toujours déguisé, camouflé ; l’idéal étant qu’on croie qu’il n’existe même pas.

Sa stratégie illustrée par Caïn et Abel

Cette stratégie du diable et cette différence essentielle entre la religion et la pensée de Dieu sont idéalement illustrées par Caïn et Abel. Ils sont frères, c’est à dire ils ont eu la même instruction de base. Les voilà adultes, cherchant à rendre à Dieu un culte par eux-mêmes et non plus sous la conduite des parents.

Abel adopte comme ligne de conduite la révélation reçue de Dieu par l’intermédiaire de ses parents et de son habillement quotidien : il offre à Dieu une vie innocente à la place de la sienne pécheresse.

Caïn est heureux et reconnaissant des produits que Dieu lui a accordés à travers son travail d’agriculteur et il en offre une partie à Dieu.

Jusque là tout semble en ordre : l’un comme l’autre a le souci d’honorer Dieu. Et quand c’est Dieu qui marque une claire différence entre les deux pratiques, Caïn ne va pas demander à Abel pourquoi Abel ne fait comme lui. Il n’envisage pas que sa voie soit mal inspirée, inspirée non pas par Dieu, comme pour Abel, mais inspirée par le mal, le péché, le diable tapi à sa porte. C’est Dieu qui lui dit cela, qui dénonce la source du problème et lui ouvre donc la solution.

La religion comme rébellion contre Dieu

Mais Caïn persiste dans sa conception du culte à rendre à Dieu, comme si elle valait celle d’Abel révélée par Dieu. C’est là que les deux voies divergent totalement.

C’est là que la religion, le culte inventé par l’homme se révèle comme une rébellion contre Dieu, une prétention humaine d’imposer à Dieu une façon de l’honorer. L’homme dit à Dieu qu’il sait mieux que Dieu quel est le culte adéquat !

Il est donc bien vrai que le diable se cache derrière toute forme de religion, même d’apparence chrétienne : l’homme choisit lui-même sa façon d’honorer Dieu, sans s’inquiéter de savoir si Dieu a révélé la bonne façon et en tout cas sans se soucier de se conformer à cette révélation. Dans la religion l’autorité, en dernière analyse, c’est l’homme ou le diable, mais pas Dieu.

Le meurtre comme rébellion et rejet de la révélation

Le premier meurtre de l’histoire a pour cause la rébellion contre Dieu et plus exactement le rejet de sa révélation. Et à travers tous les âges et dans notre siècle plus que dans tous les précédents ces mêmes meurtres se poursuivent, parfois entre religions, mais surtout de la part des religions contre la foi biblique.

Exactement pour la même raison. L’erreur ne supporte pas la vérité, dont la simple existence la dénonce comme mensonge. La vérité ne tue pas les gens, mais les fausses idées, en conduisant ceux qui l’accueillent à la vie, hors du mensonge. « Si donc c’est le Fils qui vous affranchit, alors vous serez vraiment des hommes libres. » (Jean 8.36)

Appelé à la liberté dans le Christ

Le chrétien perturbé par les rudiments du monde

Les chrétiens de Colosses sont clairement nés de nouveau et attachés à la Parole de Dieu. Or parmi eux aussi le diable cherche à gagner de l’influence. D’où les avertissements de Paul.

Satan ne peut annuler la réalité du pardon des péchés, alors il cherche des moyens de perturber le déroulement de la vie chrétienne. Il sème le doute, l’inquiétude sur la réalité certaine du salut, il entraîne dans le monde et en fait miroiter les attraits pour amener le chrétien à prendre de la distance envers les choses de Dieu, il le surmène de travail pour qu’il n’ait plus de temps à lui, de temps pour sa vie spirituelle.

Il lui envoie certains enseignants qui lui offrent des cours de soutien sur la manière de devenir plus pieux, c’est à dire exactement ce que Paul dénonce dans Col 2.16-23.

Il appelle cela les rudiments du monde, le système, les principes élémentaires, les puissances spirituelles qui régissent ce monde. Autant de manières de définir les religions où se mélangent à mille degrés divers ces deux choses : des conceptions humaines et des forces spirituelles diaboliques.

Le chrétien pris dans son souci de faire des progrès ne s’aperçoit pas toujours qu’il est ainsi entraîné par l’ennemi dans un nouvel esclavage.

Vivre la liberté par une relation vivante avec Jésus-Christ

Et face à cette immense panoplie de pièges Paul déclare au v. 20 et en Galates 5.1 : C’est pour vivre cette liberté que le Christ nous délivrés.

Liberté ! Le mot le plus tabou que connaissent les hommes. C’est l’aspiration profonde de tous les hommes. Aucun système politique, religieux ou philosophique qui a le pouvoir ne supporte ce mot-là, sauf pour lui-même.

Libérés par le Christ des conceptions et exigences religieuses

Étant morts avec le Christ, nous sommes dégagés de tout lien venant de ces conceptions et exigences religieuses. Et quand nous avons mis toute notre confiance en Christ, il nous a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu (Jean 1.12), chose réalisée par le Saint-Esprit .

Si donc c’est le Saint-Esprit qui nous a ainsi introduits dans la vie spirituelle, croyez-vous qu’il va nous laisser là, à l’entrée du chemin : « Maintenant, va-s-y, débrouille-toi » ?

Non, c’est lui qui nous conduit, inspire, fortifie à chaque pas pour avancer sur ce chemin de liberté (Galates  5.16). C’est également lui que Dieu a chargé de nous faire reconnaître les tentations et mensonges et à les surmonter.

Relation vivante avec le Christ et pas soumission à des règlements pieux

Inutile donc de se soumettre à des instructions et de règlements, même très pieux d’apparence. Par Dieu Christ a été fait pour nous sagesse, justice, sanctification et rédemption (1 Corinthiens 1.30).

Il m’attire dans une communion de cœur avec le Seigneur, me fait aimer sa Parole et me montre mon besoin de m’en imprégner. Et ainsi il m’ancre progressivement dans une relation vivifiante qui se traduit dans un comportement et une mentalité qui reflètent mon Seigneur.

C’est ainsi que se réalise pratiquement : « Si vous demeurez dans ma Parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. » (Jean 8.31-32). Et quand la Parole ne demande de faire quelque chose, Christ nous donne aussi les moyens de le faire. C’est lui qui produit en nous le vouloir et le faire (Philippiens 2.13).

Echec d’une vie chrétienne vécue à la manière d’une religion

La vie chrétienne conçue à la manière d’une religion, avec un rapide contact avec Dieu une fois de temps en temps, est condamnée à l’échec. Vous aurez peut-être envie d’appeler ça la corde raide, parce que il ne s’agit de s’écarter ni à droite, ni à gauche.

Le Seigneur, lui, l’appelle le chemin étroit. A côté, des deux côtés il y a quantité d’autres chemins plus larges, plus faciles qui semblent même aller dans la même direction en promettant un voyage bien plus agréable, apparemment. Mais comme dit le proverbe : En toute chose il faut considérer la fin ou l’aboutissement.

Voulons-nous un chemin facile, que ça roule sans même qu’on y pense tellement ? Voulons-nous le chemin qui conduit au Père céleste. Alors il faut prendre la réalité comme elle est : Je suis le chemin, la vérité, la vie. Nul ne vient au Père que par moi. (Jean 14.6)

Révélation biblique et pas religion

Là aussi se marque la différence radicale entre révélation biblique et religion. Faire moi-même telle ou telle œuvre ou mettre toute sa confiance en celle que Jésus a accomplie pour nous. Vivre avec la perpétuelle question : ai-je fait tout ce qu’il fallait. Ou vivre avec l’assurance éternelle : c’est le Christ qui a accompli tout ce qu’il fallait. Il m’en fait bénéficier par amour.

J-J Streng

Combat de la foi et parole de Dieu

La victoire de Jésus Christ à la croix

La victoire obtenue par Jésus Christ à la croix revêt pour nous la plus haute importance. Les autorités et les dominations ont été dépouillées, c’est donc un ennemi vaincu que nous affrontons.
Pourtant si notre position en Christ est assurée et si notre protection se trouve en lui nous sommes appelés à jouer un rôle actif dans la lutte contre l’ennemi. Nous avons donc un rôle à jouer dans ce combat de la foi qui nous est proposé. Dieu a tout prévu pour nous assurer la victoire si nous entrons dans son plan

Enfin, puisez votre force dans l’union avec le Seigneur, dans son immense puissance. Prenez sur vous toutes les armes que Dieu fournit, afin de pouvoir tenir bon contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre des êtres humains, mais contre les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, les pouvoirs et les maîtres de ce monde obscur. C’est pourquoi, saisissez maintenant toutes les armes de Dieu ! Ainsi, quand viendra le jour mauvais, vous pourrez résister à l’adversaire et, après avoir combattu jusqu’à la fin, vous tiendrez encore fermement votre position.

Ephésiens 6.10-13, Bible en Français Courant BFC

Que retenir d’essentiel de ce passage : « puisez », « prenez », « saisissez », toute une série de verbes d’action
La puissance et l’autorité sont du côté de Dieu et non du nôtre, d’où l’importance de notre attachement et de notre union avec le Seigneur. Dans ce combat, une panoplie d’armes nous est proposée, elles ne sont ni facultatives ni désuètes. A nous de les utiliser. C’est son plan.La lutte ne vise pas les personnes mais les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, pouvoirs et maitres de ce monde obscur.

La parole de Dieu, une arme essentielle du combat de la foi

Parcourons maintenant la liste des armes proposées : on s’aperçoit qu’elles sont toutes défensives sauf une : «accepter le salut comme casque et la parole de Dieu comme une épée donnée par l’Esprit Saint » (v. 17)

La parole de Dieu est une arme offensive, ….en collaboration étroite avec le Saint Esprit. Cela veut dire que nous renonçons à la violence, à la contrainte psychique et à la manipulation qui sont des moyens humains utilisés par le maître de ce monde obscur.

Nous affirmons, nous proclamons que nous désirons nous confier dans la puissance et l’attachement à Dieu, en suivant ses directives et son plan.
Lisons maintenant la description de l’épée de l’Esprit dans Hébreux 4 11 à 13

Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos ; faisons en sorte qu’aucun de nous ne tombe, en refusant d’obéir comme nos ancêtres. En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace.  Elle est plus tranchante qu’aucune épée à deux tranchants.  Elle pénètre jusqu’au point où elle sépare âme et esprit, jointures et moelle. Elle juge les désirs et les pensées du cœur humain.  Il n’est rien dans la création qui puisse être caché à Dieu. A ses yeux, tout est à nu, à découvert, et c’est à lui que nous devons tous rendre compte. (BFC)

L’auteur de la lettre nous encourage à entrer dans le repos de Dieu. C’est la position dans laquelle nous attendons tout de lui, libres de toute crainte, de toute anxiété, de toute chute, dans une confiance absolue. C’est à ce moment aussi que nous abandonnons nos propres œuvres, nos œuvres mortes et l’auto justification qui s’y attache.
Si nous nous soumettons à la parole divine en nous laissant sonder et éprouver, nous sommes sur la bonne voie pour entrer dans le pays promis. Ce n’est pas de la passivité.

La parole de Dieu dans nos vies

Prenons isolément chaque élément qui décrit l’action et l’influence de la Parole – révélée et écrite, éclairée par l’Esprit dans nos vies.

Pleine de vie et de puissance

1. la parole de Dieu est pleine de vie et de puissance, elle reste toujours en vigueur (Transcription A Kuen).

A travers les siècles, elle reste pertinente et actuelle. Il est indispensable de la transmettre de génération en génération, d’où l’importance du rôle des parents et de l’Eglise. Elle est comparable à une semence destinée au cœur et à la volonté. Reçue avec docilité et soumission, elle manifeste sa puissance vivifiante.

Incisive et pénétrante

2.Elle est plus incisive qu’aucune épée à double tranchant, elle pénètre jusqu’aux profondeurs de l’être, articulations et moelle (de notre vie intérieure), jusqu’à la ligne de séparation entre la vie de l’âme et celle de l’esprit (Transcription A Kuen).

Elle commence par blesser et trancher, pour séparer ce qui est de l’âme, siège de la vie naturelle, et ce qui est de l’esprit, siège de la vie spirituelle et divine. Le péché a tout bouleversé en établissant sa domination sur l’âme. La parole de Dieu divise et sépare, Elle pénètre partout pour dévoiler la corruption du péché. Mais elle révèle aussi à notre esprit qu’il est fait pour servir l’invisible, l’éternel. C’est un divin scalpel manié avec précision par l’Esprit Saint

Elle discerne et révèle

3. Elle discerne et révèle les sentiments et les penchants du cœur, Elle juge les pensées et les intentions les plus secrètes. (Transcription A Kuen)

C’est spécialement avec le cœur que Dieu a affaire. Au chapitre trois il était question de l’endurcissement du cœur, d’un cœur méchant et incrédule, qui s’égare. Au chapitre 8, il est question du cœur dans lequel est écrite la loi de Dieu, un cœur sincère, purifié et affermi par la grâce. Quelle bénédiction de soumettre nos cœurs au jugement de la Parole !

Rien n’échappe à Dieu

4.Rien, dans toute la création, ne peut échapper au regard de Dieu  (Transcription A Kuen)
La parole de Dieu possède des attributs de Dieu. Rien ne peut se soustraire à son jugement. Aujourd’hui elle est parole de vie ; par l’action de l’Esprit elle transforme et libère des vies.

Mais quand aujourd’hui sera passé, elle deviendra parole de condamnation. Il s’agira alors de savoir si nous sommes réellement entrés dans le repos de Dieu ? Comment peut-on imaginer dissimuler quelque chose à Dieu ? Il connaît tout de nous, laissons le donc nous éclairer par ce qu’il nous dit.

Rajoutons dans cette perspective cette déclaration de Jésus : «Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres »(Jean 8.32) et « sanctifie les par ta vérité, Ta parole est la vérité » (Jean 17. 15)
L’action de la parole de Dieu dans notre vie et autour de nous libère, purifie, restaure, remet à l’endroit.
«La puissance de Satan réside dans le mensonge, tandis que la puissance du croyant réside dans la connaissance de la vérité ». (Neil Anderson)

Notre part dans le combat de la foi

Chaque chrétien est invité à prendre part à ce combat. C’est une lutte spirituelle d’où sont bannis les moyens humains et l’esprit de ce siècle. La parole de Dieu écrite et révélée est cette épée animée par l’Esprit Saint. Elle est puissante, adaptée à chaque situation et toujours d’actualité. Elle divise, sépare et dévoile la corruption du péché dans nos vies. Elle discerne et révèle les sentiments et les penchants du cœur. Elle rétablit la vérité et fracasse les mensonges et les œuvres de l’ennemi. Elle nous rend réellement libres à l’égard du péché.

A quelles conditions ?

Aimer la parole et la lire aussi souvent que possible afin de le connaître, lui, le berger de nos âmes. Ne pas nous borner à écouter cette parole divine mais aussi lui être soumis, lui obéir et donc la mettre en pratique (Jacques 1.23)

W. Kreis