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Comprendre, vivre et approfondir la foi chrétienne

Impact de la résurrection pour le chrétien et pour l’Eglise

Importance de la résurrection

Dans le chapitre 15 de sa première lettre aux Corinthiens l’apôtre Paul démontre l’impact de la résurrection, son importance fondamentale et même fondatrice pour l’Église et pour le chrétien. Et si nous ne fêtons qu’une fois par an l’événement de Pâques, c’est chaque jour jusque dans l’éternité que nous nous réjouissons, que nous vivons de ses conséquences.

Pour nous aider à nous affermir dans la vie nouvelle apportée par le Ressuscité, méditons sur trois des profondes nouveautés introduites par la résurrection pour le chrétien.

Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.

Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts; Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. 

Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. 

Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir réduit à l’impuissance toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. 1 Corinthiens 1.17-25

1. Notre manière de voir la croix

Une annonce stupéfiante

Le ministère de Jésus se développe et dans les foules l’idée se fait jour qu’il pourrait être le Messie. Et voilà que Jésus annonce aux douze que ce ministère va connaître une fin brutale. Il va être mis à mort par les autorités religieuses du pays. Il ajoute même qu’il faut que les choses se passent ainsi! Difficile d’imaginer des paroles plus stupéfiantes, incompréhensibles, révoltantes !

Une annonce impossible à envisager

Comment envisager que leur Maître qui fait tant de bien, soit torturé à mort par ceux-là même qui avant tout autre, devraient reconnaître en lui le Messie attendu par tout Israël et lui réserver un accueil digne du Fils de Dieu ?

Alors les disciples ou bien n’arrivent pas à entendre ces paroles, même quand il les répète, ou bien par l’intermédiaire de Pierre, ils s’insurgent pour dire qu’il ne peut en être question, qu’ils ne peuvent se résoudre à un tel scandale.

Une réaction compréhensible des disciples

S’ils se révoltent, c’est par affection pour lui, c’est par égard pour son ministère qui, comme celui de Jean-Baptiste, ramène les gens à ce qui est central dans la foi juive. C’est vrai aussi qu’ils ont complètement bousculé leur mode de vie pour se consacrer à plein temps à leur Maître.

Alors que deviendront-ils, devront-ils peut-être même subir la même honte de la crucifixion ? Avant et pendant la Passion ce spectre effrayant de la Croix ne pouvait être qu’une intolérable injustice, la honte totale pour l’homme le plus noble qui ait jamais vécu sur terre. Et dire que le maître va résolument à Jérusalem, vers ce qui ne peut-être qu’un échec infamant, alors qu’à vues humaines c’est encore tout à fait évitable !

Et quand à Gethsémané,  ils voient même leur Maître aller au-devant de ses bourreaux, le désespoir et la panique les saisissent, tout leur semble perdu et ils ne pensent plus qu’à sauver leur propre vie, abandonnant le Maître.

Un échec apparent

L’histoire ultérieure abonde en déclarations soulignant cet énorme échec. Ses assassins se moquent : « Dire qu’il a sauvé les autres et qu’il est incapable de se sauver lui-même ! »

Celse, un adversaire romain du christianisme, raillait cette religion d’esclaves qui prétend que le salut peut venir d’un supplicié sur une croix. Beaucoup, même au 21e s. s’insurgent contre cette religion sanguinaire qui continue à prôner un sacrifice sanglant.

Trois jours après, une majestueuse résurrection

Or cette mort tragique a été suivie, trois jours après, d’une majestueuse et irrésistible résurrection. Elle est attestée en particulier par les efforts désespérés des autorités pour la dissimuler.

Et quelques semaines plus tard le langage des apôtres, leur vie-même est totalement transformée. La Croix n’est plus la chose horrible à laquelle on ne peut se résoudre à penser, elle est au centre d’une proclamation publique que Pierre fait à des milliers de juifs venus du monde entier.

Pierre glorifie son Maître crucifié et ressuscité, il déclare que cette Croix faisait partie du plan éternel de Dieu et que Dieu a approuvé ce Jésus crucifié en le ressuscitant et en l’élevant dans la gloire. Paul s’écrie qu’il n’en a aucune honte, mais qu’il en est fier : 1 Corinthiens. 1.18, 21-24 ; 2.2.

Une nouvelle manière de voir la croix

Les retrouvailles heureuses avec le Seigneur ressuscité les ont fait reconsidérer la Croix à la lumière des déclarations précédentes de Jésus et de l’Ancien Testament à son sujet.

Et voilà que cet affreux instrument de supplice romain devient le symbole-même de l’amour de Dieu pour l’humanité pécheresse. L’outil de la bassesse et de la perversité des hommes devient la démonstration de l’amour de Dieu, de sa volonté de pardon, de sa puissance de vie. Elle nous rappelle notre péché et notre condamnation, mais aussi que Jésus y a pris notre place et nous a ainsi entraînés par son amour dans une vie qui ne cessera plus, avec lui.

2. Suprématie du spirituel sur le matériel

Envisager la dimension spirituelle

Une des difficultés du Seigneur en annonçant la venue du royaume de Dieu, ce fut souvent d’arriver à amener son auditoire à quitter le niveau du tangible, du matériel pour envisager la dimension spirituelle des choses.

Son public juif enfermait sa réflexion dans le domaine matériel, ce qui fait que le levain des pharisiens était le produit pour faire lever la pâte à pain qu’on achetait dans un magasin appartenant à un pharisien. Il ne comprenait que difficilement que c’était aussi bien la mentalité légaliste de propre juste typique des pharisiens qui se considéraient comme les seuls purs dans la peuple juif. Même un intellectuel comme Nicodème ne voit pas comment on pourrait naître de nouveau, puisqu’il faudrait, pour cela, retourner dans le ventre de sa mère.

Comprendre comment fonctionne la foi

C’est bien aussi le problème de notre culture athée française qui se vante de ne croire que ce qu’elle voit et considère comme irréel, illusoire tout ce qui n’est pas de ce niveau.

Or si on comprend correctement Hébreux 11.1, on peut y voir le mode de fonctionnement de la foi, de ce que j’appellerai le sixième sens, propre au chrétien, qui lui permet de percevoir un monde de réalités complémentaire à celui des cinq sens.

La foi lui ouvre là un domaine au moins aussi réel, riche et varié que le premier, mais profondément déterminant pour sa destinée éternelle et donc aussi terrestre. Et dire que ceux qui nient cette réalité se moquent de ce qu’ils appellent nos rêveries, notre irréalisme et se disent les seuls réalistes !

Priorité du spirituel, importance du matériel

Jésus exhorte ses disciples à chercher d’abord le Royaume de Dieu et sa justice = à donner la priorité à la dimension spirituelle de leur vie, à faire passer devant tout le reste ce qui a vocation éternelle.

Mais il ne dit pas que les choses matérielles sont méprisables, sans importance, comme le déclare la pensée platonicienne grecque. Il n’en sous-estime pas l’importance, il veut simplement que ces choses matérielles ne masquent pas, ne fassent pas passer à côté de ce qui est prioritaire et même vital. Bien loin de mépriser le matériel, il dit que celui qui ordonne correctement ses priorités, recevra de Dieu lui-même le matériel en supplément.

Oui, on peut aussi confier à Dieu de petits problèmes pratiques, Dieu en prendra également soin, puisqu’il s’agit toujours de ce qui concerne son enfant. Lorsque Jésus ressuscité reprend contact avec ses disciples, au bord du lac où ils ont pêché, il ne leur a pas préparé un grand exposé sur le ciel, mais un solide petit déjeuner et les invite même à y contribuer avec le produit de leur pêche (Jean 21).

La résurrection de Jésus apporte une confirmation éclatante à son enseignement sur la supériorité du spirituel sur le matériel, quand il disait de ne pas craindre ceux qui peuvent tuer le corps, mais pas plus. Il est ressuscité, ses ennemis n’ont pas pu l’éliminer. Et comme il est ressuscité spirituel, ils n’ont même plus de prise sur lui.

Corps et âme créés par Dieu

Mais il est aussi ressuscité avec un corps. Et ce corps est un vrai corps, capable de manger comme le nôtre, avec en plus d’autres capacités que nous n’avons pas sur terre. Ce corps a autant de prix que l’âme aux yeux de Dieu qui les a créés l’un comme l’autre.

C’est ce que Jésus avait déjà illustré dans son ministère, quand il libérait tantôt une personne de l’emprise spirituelle d’un démon, tantôt une autre handicapée physiquement par la paralysie ou une maladie. Il se préoccupe du corps comme de l’âme. Mais le corps n’a pas d’avenir sans l’âme et l’âme doit d’abord être régénérée pour que le corps puisse l’accompagner, transfiguré, dans la vie éternelle.

Vocation du chrétien : une sanctification progressive

Et parce que le spirituel prime sur le matériel, la vocation du chrétien sur terre, ce n’est pas d’abord d’être indemne de toute maladie, comme certains le prêchent. Ce n’est pas non plus d’être dégagé de tous les problèmes matériels, d’être riche, selon un enseignement à la mode dans certains pays. Certes Dieu peut accorder ces bienfaits, mais cela n’a rien de systématique.

Ce que Dieu attend du chrétien

En revanche ce qu’il attend de chaque chrétien sans exception et qu’il veut aussi accorder à chacun, c’est une vie de pureté, de sanctification progressives, en étroite relation suivie avec lui. « Sans la sanctification, nul ne verra le Seigneur ! » nous avertit-il en nous invitant à prendre sur nous son joug qui n’est pas pénible, car il est un Maître doux et humble de cœur.

En effet il est aussi le Dieu qui ne se lasse pas de pardonner à ceux qui veulent vivre sous sa direction. La preuve en est justement la résurrection qui pose le sceau de l’approbation du Père sur l’œuvre d’expiation accomplie par le Fils.

Supériorité de l’amour sur l’égoïsme

Par son exemple pratique il avait aussi enseigné la supériorité de l’amour sur le souci de soi-même, la priorité du sacrifice pour autrui sur l’égoïsme obtus. Non seulement on ne l’a pas cru, mais on n’a pas supporté cette attitude et on l’a assassiné.

Mais la résurrection confirme magnifiquement cette vision de la vie et la supériorité d’une vie consacrée aux autres, jusqu’au sacrifice. Il a démontré ainsi qu’une vie prend une valeur éternelle si elle n’a pas été fermée sur elle-même, mais consacrée aux autres.

3. Une toute nouvelle manière de voir Jésus-Christ

La résurrection a aussi conduit les disciples à voir Jésus sous une tout nouveau jour.

Un long chemin avant la croix

Jusqu’où étaient-ils parvenus avant la Croix ? C’est vrai qu’ils avaient parcouru un long chemin. Ce rabbin si atypique dont ils avaient fait leur Maître, ils l’avaient découvert comme homme, ils s’étaient attachés de plus en plus à cet enseignant qui vivait ce qu’il prêchait, qui s’inquiétait d’abord des personnes et non des coutumes culturelles ou religieuses.

Ce qu’ils l’entendaient dire, ce qu’ils le voyaient faire, les a peu à peu amenés à l’idée qu’il devait être le Messie, à une conviction au moins intellectuelle, comme Pierre va l’exprimer au nom de tout le groupe.

L’intervention du Saint-Esprit

Mais ce n’était pas encore une certitude spirituelle, qui transforme la vie de celui qui la porte. Pour cela il a fallu ce dont nous avons besoin, nous aussi : Luc 24.45-47.

Cette intervention du Saint-Esprit après la résurrection change totalement leur perspective. Jésus n’est plus seulement le Messie d’Israël, il est désormais, comme le confesse Thomas, mon Seigneur et mon Dieu, dans une relation personnelle d’une qualité toute nouvelle. Chacun désormais parle du Seigneur Jésus-Christ, une désignation nouvelle, et lui-même les appelle maintenant ses frères.

Pas seulement servir  le Christ mais l’accueillir

Il ne s’agit plus seulement de le servir extérieurement comme Maître, mais de l’accueillir dans l’intimité de sa vie comme l’inspirateur de toute chose, comme celui qui dirige de l’intérieur et fait de plus en plus ressembler à lui-même la personnalité qu’il anime ainsi.

Ce cheminement de purification, de sanctification progresse selon le mot d’ordre « Christ en nous, l’espérance de la gloire ». La conversion l’a greffé sur Christ, il va s’enraciner peu à peu en lui par un lien organique qui le fait croître en Christ et porter des fruits pratiques.

Jésus-Christ chef de l’Eglise

La Croix et la résurrection ont aussi fait de Jésus le premier-né d’entre les morts, la tête de file d’une humanité nouvelle, le chef d’un peuple de Dieu d’un nouveau genre, la tête du corps qu’est l’Église. Habités par le Christ, comme on vient de le voir, et animés de son amour qui les a régénérés, les membres de cette Église répandent la bonne odeur du Christ en paroles et en actes, faisant grandir ainsi de plus en plus ce nouveau peuple de Dieu.

Majesté cosmique du Christ

A ces deux dimensions nouvelles sur le plan individuel et communautaire la résurrection ajoute aussi la découverte de la majesté cosmique de Jésus comme Co-créateur : Colossiens 1.15-20 ; Ephésiens 1.10,14c. Ce sont là de courts extraits de deux développements où Paul élève son regard à l’impact universel de l’œuvre de Jésus à la Croix, à l’effet produit par la victoire de la Croix sur la totalité de la Création. On retiendra juste quelques points majeurs :

– toute la Création a été faite en lui, par lui et pour lui : il est sa raison d’être, donc aussi la mienne ;
– il en est le Premier-né = il est au-dessus de tout ce qui existe, avec le rang le plus élevé qui soit ;

Un ré-agencement de l’univers, centré sur le Christ

– dans le plan de Dieu tout l’univers sera dirigé vers lui en un complet ré-agencement, une toute  nouvelle organisation de toute chose centrée sur lui, comme tête de la Création ; tout cela est devenu possible parce que par sa Croix il a éliminé le corps étranger du péché ;
– en lui réside pleinement et corporellement l’infinie richesse de Dieu = il est donc dans la nouvelle Création réorganisée celui qui constitue en lui-même la parfaite présence de Dieu.

Dans l’Ancienne Alliance le croyant trouvait sa raison d’être dans sa fidélité à l’alliance établie par Dieu avec son peuple, il pouvait alors même être appelé l’ami de Dieu. Dans la Nouvelle Alliance Dieu accorde au chrétien une nouvelle nature, celle d’enfant de Dieu en qui il vient faire sa demeure avec son Fils. Celui-ci est le garant d’une alliance meilleure (Hébreux 7.22), parce qu’elle n’est plus à la merci de la fragilité et de l’infidélité des hommes.

Tout désormais est centré sur l’œuvre de Jésus à la Croix et sur sa résurrection. Il est pleinement Dieu, mais aussi parfaitement homme et se trouve donc dans une relation toute nouvelle et plus étroite avec la nouvelle création qu’il préside et où nous sommes, avec tout ce qui existe, ceux qui célèbrent sa gloire.

J.J. Streng

Ne cherchez pas le Vivant parmi les morts – Luc 23

Ne cherchez pas le Vivant parmi les morts – Souvenez-vous…

La mort du Christ, un vide immense

Au petit matin du premier jour de la semaine, quelques femmes juives parcourent en silence les rues de Jérusalem, un panier à la main, rempli de flacons d’huiles parfumées et d’aromates.

Non, elles n’ont pas le cœur à deviser ensemble, elles se hâtent pour rendre à un mort les devoirs requis par la coutume.

Et quel mort ?

  • Celui qui avait été annoncé par les prophètes comme le puissant Sauveur qui délivre des ennemis (Luc 1:69-71)
  • Celui qui vient au nom du Seigneur selon le Psaume 118.35 (Luc 13.35)
  • Celui qui guérissait les malades et ressuscitait les morts…
  • Celui que certains espéraient même ouvertement ou secrètement voir chasser l’occupant romain et prendre place sur le trône des anciens rois d’Israël

Rien de tout cela, mais un vide immense, accablant. Tous les espoirs se sont écroulés : Jésus est mort sur une croix depuis l’avant-veille, le vendredi après midi.
Un vide immense que rien ne peut combler, certainement pas la coutume, l’obligation de finir les soins dus au corps, à peine commencés l’avant-veille.

Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé, et, s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Puis elles se reposèrent le jour du sabbat, selon la loi. 

Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre de grand matin, portant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le sépulcre; et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Luc 23.55-24.3

Le tombeau vide

Après la crucifixion, le corps de Jésus a été mis au tombeau situé dans un rocher creusé, prêté par Joseph d’Arimathée, un sympathisant. Les femmes sont là aussi ; elles observent pour savoir comment s’y prendre ensuite. Habituellement, ce sont elles qui s’occupent de la toilette funéraire.On roule une grosse pierre ronde pour fermer l’entrée. (Matthieu 19.60) Cela va certainement compliquer les choses

Les voilà arrivées dans le jardin, devant la grotte.
Plus de pierre devant l’entrée, cela règle la question, mais … le choc ! : plus de corps non plus!
Ce que les femmes trouvent, ne correspond en rien à ce qu’elles attendaient : le tombeau est vide

Comme elles ne savaient que penser de cela, voici, deux hommes leur apparurent, en habits resplendissants. Saisies de frayeur, elles baissèrent le visage contre terre ; mais ils leur dirent :

Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu’il était encore en Galilée, et qu’il disait : Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. 

Et elles se souvinrent des paroles de Jésus.A leur retour du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux onze, et à tous les autres. Celles qui dirent ces choses aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles. Luc 24.4-10

La proclamation des anges

A la place du mort, des personnages étranges, en vêtements étincelants, deux anges, comme le répéteront plus tard les disciples d’Emmaüs (Luc 24.23)
Ces hommes aux vêtements brillants prononcent deux affirmations contradictoires :

Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui vit ?
Il fallait que le Fils de l’Homme soit crucifié, et qu’il meure.

Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? (Bible de Jérusalem et Traduction Œcuménique de la Bible ). Le vivant plutôt que‚ « celui qui est vivant. » (Segond, Nouvelle Edition de Genève, Semeur, Bible en Français Courant)

Or le fait est : il est ressuscité = il vit !

Le Vivant, c’est le caractère principal de Dieu.

Dieu est le Dieu vivant, cité plusieurs fois dans l’Ancien Testament, en particulier dans les Psaumes 18, 42, 84.
Il est l’Eternel Dieu, Celui qui vit éternellement YHVH, Adonaï,
« Je suis qui je suis » (Exode 3.14)

Jésus a revendiqué cette identité avec Dieu.

Il a revendiqué l’éternité :

Avant qu’Abraham fût, je suis (Jn 8.58) ; je suis la résurrection et la vie (Jn 11.25)

  • l’égalité : Moi et le père, nous sommes un (Jean 10.30) ;
  • l’autorité sur la création : la tempête apaisée ;
    • sur les démons : la guérison du démoniaque ;
    • sur la mort : la résurrection de la  fille de Jaïrus, celle de Lazare.

Le Vivant qui doit mourir pour ressusciter

Le Vivant : un beau titre pour le ressuscité (Apocalypse 1.18)
Pourtant ce Vivant doit mourir, pour renaître et porter du fruit, comme le grain de blé tombé en terre (Jean 12.24).

Il n’est plus ici, mais il est ressuscité. Rappelez–vous ce qu’il vous disait quand il était encore en Galilée :

 Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour.

Il est ressuscité : voilà l’explication du tombeau vide

Souvenez-vous, rappelez-vous !

Rappelez-vous : c’est un appel à la mémoire, au souvenir des paroles de Jésus, pas un retour au tombeau.

Se souvenir : faire revenir, faire intervenir dans son présent, le sens des paroles dites et des actions accomplies dans le passé de l’histoire du salut. Se souvenir des annonces que Jésus, de son vivant, avait faites à propos de sa mort et de sa résurrection.

Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. 

Se souvenir des annonces de la passion de Jésus.

Pour Luc, c’est Jésus lui-même qui a donné à l‘avance le sens de sa résurrection. De manière répétée, il a annoncé la nécessité de ses souffrances et de sa mort. Il s’est revendiqué comme Fils de l’Homme souffrant.

Il ajouta qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour. Luc 9.22

Pour vous, écoutez bien ceci : Le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des hommes. Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole ; elle était voilée pour eux, afin qu’ils n’en aient pas le sens ; et ils craignaient de l’interroger à ce sujet. Luc 9:44-45

Jésus prit les douze auprès de lui, et leur dit :

Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme s’accomplira. Car il sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on l’outragera, on crachera sur lui, et, après l’avoir battu de verges, on le fera mourir ; et le troisième jour il ressuscitera.

Mais ils ne comprirent rien à cela ; c’était pour eux un langage caché, des paroles dont ils ne saisissaient pas le sens. Luc 18.31-34

Personne n’a compris les annonces de la passion

Des explications, des justifications : il en fallait.

Et tout ce qui a été écrit s’accomplira .

Mais les disciples n’ont pas compris le sens de ces paroles de Jésus quand il annonçait sa passion. Ou alors, ils n’ont pas osé l’interroger.

Ils n’ont pas compris et n’ont pas osé poser de question. Sans doute parce que, en cas de contestation ( Cela ne t’arrivera pas ), ils craignaient d’avoir la même réponse que celle que le Seigneur donnée à Pierre : Arrière de moi, Satan !  (Matthieu 16.22-23)
La preuve : ils se sont disputés pour la première place, juste après l’annonce de la passion (Luc 9.46).

Personne n’a vraiment compris. Personne ne s’est souvenu, les femmes non plus. Elles auraient dû se souvenir, mais de quoi ?

Le souvenir revient

Il faut une intervention des anges pour comprendre, pour que le souvenir remonte à la mémoire.

Elles se souvinrent alors des paroles de Jésus.
Leur mémoire revient. Les femmes se souviennent : la tombe vide, les prédictions de Jésus, tout ce qu’il a annoncé de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection, la proclamation des anges …

Ne cherchez pas le Vivant parmi les morts !
Souvenez-vous de ce qu’il a annoncé !
Il fallait qu’il meure pour ressusciter.

Les femmes dans le respect de la tradition funéraire, se dirigent vers la tombe, les anges les redirigent vers la vie.
Elles sont déconcertées par la découverte d’un tombeau vide, elles reçoivent la bonne nouvelle de la résurrection de Jésus.

Les messagères de la résurrection

Maintenant, elles en sont sûres, ces femmes fidèles, dévouées, qui ont suivi Jésus sur les routes, (Luc 8.1-3) peuvent maintenant annoncer aux apôtres la bonne nouvelle de la résurrection. (Luc 24.9 -10

Et c’est seulement quand elles ont rempli leur fonction de messagères, d’apôtres des apôtres que Luc précise leur nom.

Ne cherchez pas le Vivant parmi les morts !
Ne cherchez pas le Vivant parmi les morts. Souvenez-vous… !

Chercher le Vivant parmi les morts !

N’est ce pas ce qu’on fait souvent sans s’en rendre compte.

On se souvient, on se tourne vers le passé, le nôtre ou celui des autres, on fait remonter les souvenirs et, curieusement, plutôt les mauvais !

On cherche des explications à ce qui s’est mal passé, et ce genre de remémoration pourrit la vie, la sienne et souvent celle des autres comme un cadavre dans un tombeau. Et ces ruminations, ces tentatives de justifications n’y changeront pas grand chose, au contraire.

On reste crispé sur le négatif, sur l’échec, sur le conflit qu’on n’arrive pas à dépasser, à pardonner : la preuve, on en reparle à toute occasion.

Il vaudrait mieux se rappeler ce que le Seigneur a dit, relier notre réalité à ses paroles pour comprendre, pour avancer.
Car le Vivant est là, parfois comme une lueur au bout du tunnel, mais il est là. Au moment où nous lâchons prise, il se manifeste et nous libère.

Souvenez -vous, non du tombeau mais du Vivant !

C.Streng

Mort avec le Christ, une réalité de la vie chrétienne

Mort avec le Christ : que signifie l’expression  ?

Notre lecture de la Bible nous fait rencontrer des expressions qui, à force, deviennent familières. Mais tout en les connaissant bien, nous ne savons peut-être tout de même pas bien ce qu’elles signifient.

Mort avec le Christ en est une. Mais dans quelle mesure le contenu de ces mots fait-il partie de notre vécu ? S’agit-il d’un but à atteindre, d’une lourde tâche à réaliser ? N’est-ce qu’une image de la vie chrétienne ? Arrêtons-nous une bonne fois à ces mots pour voir quelle réalité ils recouvrent et comment ils peuvent décrire notre expérience.

Colossiens 2. 16-23.

Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats. C’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ.

Que personne, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course.

Tandis qu’il s’abandonne à ses visions, il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles, sans s’attacher au chef, dont tout le corps, assisté et solidement assemblé par des jointures et des liens, tire l’accroissement que Dieu donne.

Si vous êtes morts avec Christ aux principes élémentaires du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes. Ne prends pas ! ne goûte pas ! ne touche pas !

Préceptes qui tous deviennent pernicieux par l’abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes ?

Ils ont, en vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps. Mais cela est sans valeur réelle et ne sert qu’à satisfaire la chair.

1. Un fait accompli

Ai-je bien compris  ? Il est question là de deux choses de nature opposée.

D’une part d’une foule d’actions obligatoires ou interdites qu’il faut veiller à respecter. Des prescriptions alimentaires, le respect de certains jours (16), une dévotion rigoureuse, des gestes d’humiliation, une sévère discipline (23), ce qu’on appelle couramment les devoirs religieux.

D’autre part le fait de s’attacher au Christ avec qui nous sommes morts.

D’une part une foule de choses à faire, dures et exigeantes. Mais elles ne servent à rien qu’à faire enfler les chevilles de celui qui s’y attelle.

D’autre part un fait présenté comme déjà accompli et dont il s’agit d’accueillir les bienfaisantes conséquences comme un cadeau. Et alors on est libéré des devoirs religieux ! Voyez : une fois de plus ce que la Bible nous demande. Ce n’est pas de choisir la bonne religion, mais de nous attacher au Christ pour être libérés de toute religion comme d’un fardeau sans valeur.

Le Saint-Esprit nous annonce donc que lorsque Christ est mort, il y a 2000 ans, nous, nous sommes morts avec lui. Et c’est une bonne nouvelle. Notre nature pécheresse, notre vieil homme, ce que la Bible Semeur appelle l’homme livré à lui-même est mort. Dieu le traite comme tel, suite à notre repentance, notre retour et notre attachement au Seigneur Jésus et à notre prise de position de foi que c’est par son sacrifice que nos péchés sont payés, pardonnés. Ça peut-être difficile à concevoir, comme pour Nicodème la nécessité de naître de nouveau, mais c’est Dieu qui l’affirme et le répète : Romains 6.5-7.

Autrement dit : mon passé est apuré, ma culpabilité est enlevée et n’a plus de raison d’être, puisque Christ l’a expiée à la Croix. Et la preuve que c’est vrai, c’est que quand je retombe dans un de mes travers, j’en suis frappé, malheureux, alors qu’autrefois le péché me laissait indifférent, me paraissait naturel, inévitable.

2. Mais il reste un problème : le péché encore présent

Le passé est donc en ordre. Mais il reste un gros problème dans le présent : il m’arrive encore de pécher et le diable en profite pour m’enfoncer et prétendre qu’en fait je ne suis pas sauvé.

Effectivement comment se fait-il que je retombe si facilement dans le péché, pourquoi suis-je incapable d’arrêter ? J’aimerais vraiment que ça cesse et pourtant je tombe encore et encore, alors que 1 Jean 5.4 parle de triomphe !

C’est un fait que le péché agit en moi comme une puissance qui me dépasse, cette puissance veut encore s’imposer, malgré l’expérience bien réelle du pardon reçu dans la foi. Je dois honnêtement reconnaître que la chair, ce qui me pousse à pécher, est encore en moi et se fait parfois remarquer impérieusement

En enlevant le vieil homme, Dieu n’aurait-il pas dû aussi éliminer cette pulsion au péché. En pardonnant les péchés n’aurait-il pas dû en même temps anéantir la puissance du péché en moi ? Des questions importantes et douloureuses !

La réponse peut surprendre et pourtant elle est juste : si la puissance du péché était détruite, nous ne pourrions plus pécher, nous serions des automates du bien, attachés à Dieu par impossibilité de faire autrement et non par choix, par préférence, par amour.

Voilà pourquoi Dieu n’a pas envoyé aussi notre chair, nos pulsions au péché dans la mort à la Croix. Il voudrait que nous lui donnions la préférence, par choix et non par obligation.

Et une fois de plus là où un chrétien superficiel voit une faille dans le plan du salut de Dieu, un élément choquant, en y regardant avec les yeux de la confiance il pourrait trouver une démonstration de plus de la délicatesse de Dieu, de son respect de la liberté qu’il a accordée à sa créature.

Il souhaite être aimé. Or aimer quelqu’un, c’est le choisir, le préférer à n’importe quoi d’autre, montrer à d’autres qu’on a reconnu en lui une personnalité à laquelle on veut être attaché pour toujours. Ce n’est pas une relation où l’on s’engage parce qu’on n’a pas d’autre possibilité.

3. Une réponse magnifique : l’Esprit de Dieu remède au péché

Bien sûr que Dieu ne nous a pas abandonnés à la puissance du péché, sans avoir prévu et donné une arme efficace contre elle. Dès le moment de notre conversion notre Père nous a donné son Esprit dans notre cœur.

Cet Esprit de Dieu est celui qui saura efficacement contrer la puissance du péché en nous. Il est la pulsion divine en nous capable de tenir en échec la pulsion au péché. Il est aussi celui qui nous éduque à apprécier et préférer la communion épanouissante avec notre Père au plaisir réel parfois, mais si passager et si rapidement amer du péché : Galates 5.16. Ça aussi, ça s’apprend, progressivement, ça ne nous tombe pas dessus tout prêt : Jean 8.31.

Et la voilà promise, à portée de foi, cette liberté tant désirée par rapport au péché. Laissons le Saint-Esprit s’épanouir en nous, prendre de l’autorité et guider notre pensée, alors il étouffera peu à peu le penchant à pécher.

Mais ce n’est qu’un aspect de la réponse. Un acte inspiré par l’amour a souvent en plus des simples gestes visibles, expérimentables, une motivation élevée, noble, plus secrète, moins évidente. Et quand cela vient de Dieu, on peut s’attendre à des surprises.
Pourquoi Dieu a-t-il conçu ainsi la vie pratique du chrétien et en particulier la manière

de vaincre le péché ? Pourquoi a-t-il confié au Saint-Esprit cette mission de soutien et de défense du chrétien dans sa lutte contre le péché ? Tout le vaste plan de salut conçu avant la fondation du monde culmine dans l’idée inouïe et stupéfiante de la mort de son Fils sur une croix, il complète le volet intitulé « victoire sur le péché » par cette mission confiée au Saint-Esprit.

Et nous les chrétiens, nous l’Église, nous portons le témoignage que ce plan fonctionne effectivement. Par notre vie dépendante de Dieu nous apportons la démonstration que le plan de Dieu atteint son but, est vraiment capable de faire d’un pécheur rebelle et ennemi de Dieu un enfant de Dieu attaché à son Père céleste par choix, par amour. C’est le sens que je crois trouver dans deux textes assez étonnants : Éphésiens 3.10 ; 1 Pierre 1.12.

Les anges découvrent que des créatures de Dieu perverties par le péché sont retirées de la perdition, s’engagent volontairement dans une relation d’amour avec leur Créateur, sont libérées par lui des plaisirs de la chair, protégées de la nécessité de pécher et peuvent ainsi servir leur Seigneur d’un cœur libre. Voyant cela, ils admirent la sagesse infiniment variée de Dieu, capable de produire cela, sans contrainte. La gloire de Dieu, c’est aussi d’arriver par son amour et sa sagesse à être volontairement aimé par ceux qui étaient ses ennemis.

4. Et la religion

Et ainsi on comprend mieux pourquoi le pharisien Paul, si soucieux autrefois à pratiquer scrupuleusement les exigences de la Loi jusqu’au dernier détail, emploie maintenant des mots aussi sévères contre ces pratiques.

Vous êtes morts avec le Christ à tous ces principes élémentaires qui régissent la vie dans ce monde. Non seulement l’œuvre de notre Seigneur à la Croix les a vidés de leur contenu, de leur raison d’être. Mais vouloir les continuer comme une chose indispensable (ou méritoire), c’est enlever autant de valeur à la Croix du Seigneur.

Et il y a surtout l’énorme tentation de respecter toutes ces choses pour elles-mêmes, comme si elles avaient de la valeur en elles-mêmes.

On se dit alors : « Eh bien voilà, j’ai fait tout ce que je devais faire, Dieu ne peut qu’être satisfait ! » Dans ce système on parle aussi de Dieu, mais ce qui est décisif, c’est ce que fait et pense l’homme. La pensée et l’œuvre de Dieu n’y sont qu’un accessoire parmi d’autres ou elles y sont inutiles, ça continue à fonctionner quand même. Le diable est un inventeur astucieux de religions qui dispense à l’homme mille conseils sur la meilleure manière d’être pieux.

Une conséquence de tout cela, c’est qu’une vie chrétienne normale ne peut se vivre à moitié, en annexe de ce qu’on appelle la vie normale. Dieu ne sera glorifié que dans une vie entièrement consacrée. Cela ne veut pas forcément dire un engagement professionnel à plein temps dans le service de Dieu. Mais c’est donner à Dieu sa place prioritaire à n’importe quel poste, dans n’importe quelle situation, salariée ou non, . Dans ma vie il ne peut y avoir un domaine spirituel et, à côté, un autre ou de nombreux autres domaines réputés « profanes » où Dieu ne peut avoir de place.

En réponse à notre foi Christ nous a entraînés dans sa mort ; mais aussi dans sa résurrection, dans une qualité de vie nouvelle avec lui au centre. Mais comme il l’avait bien promis, il ne nous a pas laissés orphelins, il nous a donné son Saint-Esprit dès nos premiers pas avec lui. S’il peut disposer de moi, orienter ma mentalité, réordonner mes priorités, il m’éduquera. Il me fera progressivement découvrir son intervention dans tous les domaines de ma vie et en particulier celui de la répression du péché, = de la sanctification.

J.J. Streng