Année : 2017

Le royaume de Dieu dans le coeur : le centurion de Capernaüm

Le royaume de Dieu dans le coeur : une formidable mission

Le Seigneur Jésus est venu du Père établir le Royaume de Dieu dans le cœur de ceux qui lui font confiance. Une formidable mission !

Comment Jésus procède-t-il ?

Etrange : il ne constitue pas de parti, ne formule pas de stratégie, il ne se fait conseiller par personne et ne distribue pas de programme…L’essentiel de son action, c’est de former 12 hommes après avoir prié pour les choisir et d’avoir une foule d’entretiens avec des individus ou des groupes parfois importants.

Dans cette masse de contacts les évangélistes en ont sélectionné un bon nombre, sans doute en fonction de leur valeur significative pour sa mission.

Rappelons un exemple bien caractéristique : Matthieu 8.5-13.

Comme Jésus entrait dans Capernaüm, un centenier (ou centurion) l’aborda, le priant et disant : Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie et souffrant beaucoup. Jésus lui dit : J’irai, et je le guérirai. Le centenier répondit : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va ! et il va ; à l’autre : Viens ! et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! et il le fait.  Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient : Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi.  Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l’orient et de l’occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux.  Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Puis Jésus dit au centenier : Va, qu’il te soit fait selon ta foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri.

1. Le cadre de cet épisode

Jésus a commencé à annoncer le Royaume de Dieu . Ses allocutions, il les accompagne de nombreux actes  de libération et de guérison qui lui attirent les foules.

Eveiller l’attention par des paroles

Le principe, c’est que ses actes doivent éveiller l’attention sur ses paroles. Les deux servent à l’identifier comme envoyé de Dieu, comme le Messie attendu par les croyants juifs.
Aussi, après un premier temps d’itinérance dans le pays, un jour Jésus rassemble la foule sur une hauteur et lui parle longuement de ce Royaume de Dieu, dans un registre très pratique.

Dieu au centre de la vie du croyant

Le croyant est sel et lumière dans son environnement. Tous les aspects de sa vie se déroulent sous l’autorité et l’inspiration de Dieu. Sa vie spirituelle est une affaire de cœur et non simplement de pratiques, de rites, parfois hypocrites ; sa vie sociale est fondée sur le respect et l’amour du prochain ; dans sa vie économique la relation à Dieu et au prochain prime sur le rapport aux biens matériels. En résumé, Dieu est au centre de la vie de chacun et les relations interpersonnelles fonctionnent selon la « règle d’or » : Mt 7.12.

Un engagement réciproque

Un impressionnant programme ! Mais attention, on est à l’opposé d’une campagne électorale. Ce n’est pas un programme qui, comme l’a un jour cyniquement avoué un certain président, qui n’engage que celui qui y croit. Il s’agit ici d’un engagement réciproque dans une relation où c’est Dieu qui fait l’essentiel : 2 Co 5.17-18 ; 1 Th 5.23-24. Une fois la charte du Royaume de Dieu  ainsi exposée, développée, Jésus ne s’isole pas là-haut dans le rêve de la théorie, entouré d’un petit cercle de collaborateurs privilégiés.

Proche des réalités

Il redescend et affronte immédiatement les réalités bien terre-à-terre et douloureuses de la maladie : un lépreux, le serviteur du centurion, la belle-mère de Pierre. Aucun rabbin n’aurait approché un lépreux : c’est interdit par la Loi et c’est une souillure qui coupe de la communauté au Temple. Aucun juif n’aurait envisagé d’entrer chez un païen, occupant militaire de surcroit. Aucun rabbin n’aurait perdu de temps auprès d’une femme ; une femme, ça ne compte pas. Or Jésus ne se laisse jamais arrêter par une convention sociale qu’on voudrait faire passer avant une détresse humaine.

Sans barrières

Pour lui et donc aussi pour nous il n’y a pas de barrière raciale, sociale, religieuse ou politique qui compte ; il n’y a que des êtres humains qui ont besoin de lui. Il prend là en charge une série de personnes « inconvenantes » et non seulement il n’en est pas souillé, mais il leur communique quelque chose de sa pureté. Je retiens ce détail : la mesure où il peut me toucher, où je le laisse m’habiter, c’est la mesure dans laquelle il peut me transmettre sa pureté et m’utiliser ensuite pour aller au contact des autres.

2. Le centurion

Une sollicitation indirecte

Luc, qui raconte le même incident (7.1-10), précise que l’officier n’a même pas osé parler lui-même à Jésus, mais l’a sollicité indirectement par des amis juifs qui l’apprécient vraiment, au-delà de tout ce qui pourrait les séparer.

Un homme humble, soucieux pour son serviteur

Ce qui les sépare infiniment, c’est leur manière d’aborder Jésus. Les responsables juifs pensent que le bien que ce centurion leur a fait, le qualifie largement pour être entendu par Jésus : « Il mérite vraiment que tu lui accordes cette faveur ». Le centurion est tout à l’opposé : « Ne te donne pas tant de peine… Je ne suis pas qualifié pour te recevoir »

Il n’y pas là un fier officier occupant devant un petit occupé juif. C’est au contraire un simple homme qui reconnaît la valeur de la culture juive et l’élévation de son éthique et de son monothéisme. Et aujourd’hui c’est un humble homme paniqué à l’idée de perdre son serviteur qu’il aime vraiment. Comme un dernier espoir, il cherche à toucher ce Jésus dont il a appris les bienfaits étonnants et en qui il a reconnu, au-delà des apparences, quelqu’un de majestueux, investi d’une grande autorité, bien supérieure à la sienne. Il le fait supplier d’intervenir.

Une démarche empreinte d’amour et d’humilité

Ce qui touche Jésus, ce n’est pas un mérite de l’officier, si évident soit-il, c’est l’amour inquiet, l’humilité respectueuse qui motivent sa démarche. Après la délégation de ses amis juifs, le centurion est peut-être venu lui-même au-devant de Jésus. D’emblée il ne parle que de son serviteur qui n’est pourtant qu’un esclave :  il doit s’agir d’une paralysie évolutive avec des spasmes musculaires qui créent de graves problèmes respiratoires (v.5). Et il reçoit une réponse magnifiquement simple et directe : Moi, je vais aller chez toi et je le guérirai !

Une intuition géniale : un seul mot à dire….

Il a dû être soufflé de cette incroyable spontanéité. Il se sentait déjà indigne que Jésus vienne jusque chez lui et voilà qu’avant même d’avoir eu le temps d’exprimer une demande, il en reçoit l’exaucement assuré. Et c’est alors qu’il a une intuition géniale : au fait, est-ce bien nécessaire que Jésus se donne cette peine ? Une personnalité qui a la puissance, l’autorité de Jésus peut exercer cette autorité comme elle veut, sans risque de ne pas être entendue. Même à distance ! Son humilité ressent une évidente majesté chez son interlocuteur : « Il suffit d’un mot. Tu n’as qu’un mot à dire et mon serviteur sera guéri » C’est ce qu’avait déjà perçu un psalmiste : Ps 33.8-9.

La Parole de Jésus prise au mot

Voilà comment ce païen aborde notre Seigneur Jésus ! Avec une pareille conviction il laisse loin derrière lui tous ses semblables païens qui n’ont pas idée d’une telle puissance. Il laisse derrière lui une bonne partie du monde juif et même du peuple chrétien, moi y compris, qui savent bien que Dieu est tout à fait capable de n’importe quoi par une simple parole, mais n’osent souvent pas s’attendre à ce qu’il le fasse effectivement. Cela consiste tout simplement à prendre les paroles de Dieu pour ce qu’elles sont : dynamiques, efficaces, créatrices : Hébreux 4.12.
Et qu’est-ce qui a mis le centurion sur la voie de cette certitude ? Un banal constat de bon sens : je suis un subalterne avec une petite autorité. Et pourtant quand je donne un ordre, cela met en branle mes subordonnés, mon esclave, mon ordre est exécuté.

Une parole qui agit

Alors Jésus, cet homme puissant entre tous, capable de si grandes choses, est certainement capable de commander à la maladie de partir et elle va disparaître.
Une parole de Jésus, ce n’est pas de l’air remué, un moyen de faire patienter ou même de tromper ; ce n’est surtout pas quelque chose qui remplace l’action. Quand elle est prononcée par Jésus, qui veut ce qu’il dit, cette parole produit son effet. C’est ainsi que Dieu agit, c’est ainsi qu’il a tout créé et il continue à tout soutenir par sa parole puissante : Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. Psaume 33.8-9.

Et c’est ce qui se produit, aussitôt, à l’heure même. Peu avant déjà un lépreux avait dit à Jésus une parole à peine moins magnifique : « Si tu le veux, tu peux me rendre pur ». Il suffit que tu veuilles une chose, c’est la seule condition et alors plus rien ne s’y opposera, la chose arrivera certainement. Et elle s’est faite aussitôt. Et le centenier, lui aussi, reçoit aussitôt l’exaucement de son attente, la réalisation de sa foi.
A l’heure même !

Avec sobriété, sans enfumage

Mais notez le bien : il n’y a aucune apparition, aucun phénomène surnaturel dans le ciel, aucun tremblement de terre. Cette totale sobriété presque trop discrète est la marque de fabrique de l’action de Dieu, pour qui le but est d’aider, d’exprimer sa grandeur, son amour et non pas d’épater. En revanche les phénomènes sensationnels sont souvent la marque d’enfumage de Satan pour masquer ses tromperies, voire son impuissance.

3. La déclaration des versets 10 à 12

Jésus impressionné par l’amour et la foi du centurion

Jésus fut émerveillé de la réponse du centurion : ce verbe très fort n’est employé qu’ici à propos de la foi et venant d’un païen, alors que Jésus bute très souvent à l’incrédulité des juifs. Il est impressionné de cette magnifique combinaison d’amour véritable, d’humilité, de perspicacité et de confiance.

C’est pourquoi il accorde à l’heure même la guérison souhaitée, mais il y ajoute cette explication également très forte et solennelle : ce païen compte de manière pratique et absolue sur la puissance de Jésus et une telle foi dépasse largement celle que Jésus a l’habitude de trouver parmi les juifs,= les héritiers en titre du royaume de Dieu.

Une fenêtre ouverte sur l’avenir de l’humanité

Cet exemple de foi si ferme l’amène à ouvrir brièvement une fenêtre sur l’avenir de l’humanité auprès de Dieu, en s’inspirant d’Esaïe 25.6-10 .

Rassemblement mondial des Juifs ? pas seulement !

Les juifs en ont retenu qu’un jour Dieu rassemblerait les siens de l’Orient et de l’Occident = pour eux c’est la formule classique annonçant le rassemblement mondial des juifs. Les siens, ce seraient naturellement les juifs, tous et eux seuls. Il seraient réunis avec leurs patriarches pour un formidable banquet organisé par Dieu et réservé à eux, alors que les païens seraient jetés dans les ténèbres du dehors (v.12b).

Pour tous les peuples, donc aussi pour les païens qui lui font confiance

Vous avez noté où est l’erreur, la falsification de l’annonce d’Esaïe ? Cet avenir n’est nullement réservé aux juifs, même si la scène se situe bien sur cette montagne, Sion. Esaïe envisage en fait tous les peuples, tout comme Jésus, qui y inclut donc le centurion et tous ceux qui lui font la même confiance. Pour les auditeurs juifs de cette déclaration, c’est le 1er choc : les païens réunis avec les juifs et même avec les patriarches et souillant donc toute cette assemblée par leur présence !

Un renversement des rôles

Mais il y a un 2ème affront, bien pire : ceux qui seront jetés dehors, où il y aura…, « des pleurs et des grincement de dents »  ce sont des juifs, de ceux qui auraient dû hériter du royaume, s’ils avaient reconnu et accueilli le Messie pour mettre toute leur confiance en lui, comme ce centurion ! Quel renversement complet des rôles et cela pour faire l’éloge d’un païen comme authentique croyant, capable d’impressionner le Messie lui-même par sa foi !

Attention aux interprétations biaisées !

Nous arriverait-il peut-être aussi, comme aux juifs, face à un texte biblique, d’y lier automatiquement et inconsciemment une interprétation, certes courante, mais non vérifiée sérieusement et en fait biaisée par un préjugé confessionnel ou culturel ?

Juste deux exemples. Dans les années 1960-70 un chrétien évangélique ne devait surtout pas faire autre chose que d’annoncer l’Évangile pour donner à autrui envie de s’approcher du Seigneur. Toute action sociale était vue comme une perte de temps inspirée par le monde. Et un autre exemple, plus délicat : est-il biblique et même conforme à la pensée de Paul qu’à l’église le rôle d’une femme se limite à écouter et au maximum prier à haute voix ?

Réuni avec les croyants du monde entier !

Imaginons maintenant l’effet que ces paroles de Jésus ont dû produire sur le centurion.
D’abord ce magnifique éloge de sa conception de la foi : oui, c’est Jésus lui-même qui le confirme : une simple parole de sa part transformera totalement une vie quand elle est accueillie avec confiance. Ensuite Jésus lui ouvre une extraordinaire perspective d’avenir : être réuni par Dieu avec les croyants du monde entier et en particulier avec les patriarches, ces modèles de la foi. Se réjouir ainsi avec tous ceux qui croient comme lui, sans plus aucune discrimination.

Quel accueil de la part de Dieu, comparé aux préjugés et au mépris général de la part de ceux qui se déclarent le peuple de Dieu ! Enfin recevoir à l’instant même la totale guérison de son esclave qui est pour lui plus un ami qu’un serviteur. Et cela simplement en réponse à une déclaration de foi. Celle-ci a dû être galvanisée comme jamais encore.

Aujourd’hui, inflation et dévaluation de la parole

Nous vivons dans un environnement marqué par deux phénomènes parallèles également désolants. Il y a d’un côté la formidable inflation de paroles plus ou moins publiques. Tout le monde communique avec tout le monde, mais pour communiquer quoi et provoquer quel effet ?

De l’autre il y a une tout aussi galopante dévaluation de la parole publique. Quand un personnage public dit trois phrases, on entend à peine le message et déjà on se demande pourquoi il dit ça et pas plutôt autre chose, ce qu’il cache, ce qu’il veut faire oublier.

Faire confiance à Dieu

Or nous, chrétiens, nous pouvons et devons encore témoigner à Dieu une totale confiance en ce qu’il dit, cela a même une autorité absolue qui mérite la confiance totale et naturelle que lui accordait le centurion.

En conclusion, juste quelques  points frappants :

– Comment agissons-nous envers nos propres déclarations et promesses ? Que valent-elles dans l’esprit de notre prochain ?

– La majesté de Dieu ne veut pas épater les yeux, mais toucher le cœur par une parole parfaitement confirmée ensuite par les actes. Et une parole lui suffit pour restaurer une situation même désespérée, quand elle rencontre une sincère confiance.
– C’est une parole du Créateur qui va s’abaisser jusqu’aux humbles et aux exclus de la bonne société. Il se plaît à relever, encourager des personnes qui se croient totalement disqualifiées pour une attention de sa part. Il sait aussi reconnaître la foi la plus timide.
– Ne s’agit-il pas là d’avertissements pour nous éveiller à rejeter tout préjugé classique et nous laisser utiliser par lui d’une manière ou dans un environnement inattendus ?

J.-J. Streng

Tous à Jérusalem pour la Pentecôte ! Des événements inoubliables

Tous à Jérusalem pour la Pentecôte, dans les années 30

Le premier jour de la semaine à Jérusalem dans les années 30 de notre ère. Un jour solennel du mois de mai, la Pentecôte, la fête de semaines ou la fête des récoltes. On offre à Dieu, en reconnaissance, les premiers grains de la moisson des céréales.

Rappel de l’alliance avec Dieu

Selon la tradition juive, on rappelle aussi la révélation de Dieu à Moïse au Mont Sinaï, avec la mise en place de l’alliance entre Dieu et Israël et le don de la Loi.

50 jours depuis la fête solennelle précédente, celle de la Pâque.

Une Pâque déroutante

Cette année là, La Pâque, a été particulièrement déroutante.

Un certain Jésus mis à mort sur la croix

Le vendredi, un certain Jésus, charpentier, de Nazareth en Galilée, a été condamné par le Conseil juif. Il avait dit qu’il était le fils de Dieu venant en gloire sur les nuées du ciel. Les Romains l’ont crucifié, sous prétexte de révolte politique.

Mais revenu à la vie

Mais le plus étonnant, c’est la suite. Ce Jésus, a-t-on dit, est revenu à la vie, il est sorti du tombeau. Il a rencontré plusieurs fois ses disciples pour les encourager.

Reparti au ciel

Il y a une dizaine de jours, devant ses amis, il s’est élevé vers le ciel dans un nuage.

Des centaines de témoins

Pas vraisemblable direz-vous. Mais un bon nombre de gens l’ont rencontré plusieurs fois, après sa résurrection. Pas seulement les apôtres, mais au moins 500 autres personnes en ville. (1 Corinthiens 15.6). Il a même offert un énorme pique nique à ses amis au bord du Lac de Tibériade.

Faux messies, fausses promesses

Encore une remarque. Il y a bien eu quelques faux Messies à l’époque, ils ont fait des promesses ahurissantes et des gens crédules les ont suivis. Après leur arrestation et leur mort, plus rien, pas de miracles, plus de suiveurs.

Disciples de Jésus ressuscité

Ce Jésus, ses disciples le déclarent vivant, ressuscité des morts. Une centaine d’entre eux, hommes femmes se rassemblent pour parler de lui dans une petite maison pas trop loin du Temple.

En foule vers le Temple pour la fête

Eh bien, aujourd’hui justement, dans les rues, les ruelles, les gens se pressent. Ils vont se rassembler dans les cours autour du Temple pour la fête de la Pentecôte.
Pas seulement les Juifs  d’Israël, mais aussi ceux qui viennent de tous les pays autour de la Méditerranée et plus loin.

Imaginons deux personnages dans cette foule

Le texte des Actes fait connaître les attitudes et les réactions provoquées par les  événements de la journée. Mais aucun détail ne permet  de connaître l’une ou l’autre des personnes présentes. Pour rendre le récit vivant et actuel, mêlons deux personnages fictifs mais vraisemblables à la réalité du texte biblique

Josaphat et Lucius

Parmi eux, un juif déjà âgé, Josaphat, ancien rabbin de la communauté juive de Cyrène en Libye. Avec lui son petit fils Lucius, un adolescent de 14 ans qu’il éduque dans la foi juive depuis la mort de ses parents. Ils sont descendants des juifs exilés en Egypte avec Jérémie après la destruction du Temple en 586 avant J.-C.. Ils n’ont pas suivi la majorité de leurs compatriotes en Babylonie. Ils se sont installés sur la côte libyenne.

Les voici tout près du Temple

Un drôle de bruit

Lucius lève les yeux au ciel. Un bruit de vent, de tempête, pire que celui d’une tornade du désert en Libye. (Actes 2.2)

Coucher de soleil

Des langues de flammes

Et tout à coup une centaine de personnes, hommes et femmes arrivent ensemble en courant. Sur chacune de leur tête, « des sortes de langues comme des petites flammes » (Actes 2.3).

Dialogue imaginaire mais vraisemblable

– Grand-père, qu’est ce que cela veut dire ?

– Approchons-nous pour voir de quoi il retourne

Ecoute, Lucius, comme c’est étonnant. Ces gens sont des Galiléens, du Nord du pays. Ils ont l’air de paysans ou de pêcheurs, pas très instruits, dit-on. Ils sont en train de rendre gloire à Dieu dans toutes sortes de langues étrangères pour eux.

– Oui, je comprends ce qu’ils disent. C’est du grec, comme chez nous, à Cyrène. A la synagogue, les rabbins lisent les livres sacrés hébreux traduits un jour en grec par les 70 savants.

Mais quelle langue parle-t-on habituellement ici à Jérusalem ?

– L’araméen, puisque c’est la langue courante en Israël depuis le retour de l’exil

– Bien sûr, toi tu connais l’araméen et aussi l’hébreu de la synagogue.

– et aussi le latin, le punique de Carthage et le libyque de Cyrène…

Attention aux réactions des gens

Fais attention. Regarde comme les gens réagissent autour de nous. Chacun les comprend dans sa langue. Oui, les disciples de Jésus louent Dieu en araméen et en grec… mais aussi en latin, en punique, en libyque. Ils le glorifient aussi dans toutes les langues des pays où notre peuple juif a été dispersé, tout autour la Méditerranée.

Feu et vent, est-ce un miracle ?

– Grand-Père, ce vent violent, ces langues en forme de flammes, est ce que c’est un miracle de Dieu ?

Oui, une manifestation de Dieu

– Oui, Lucius, cette scène me fait penser aux théophanies, aux apparitions de Dieu aux hommes. Quand Dieu se manifeste, il y a toujours du feu et du vent. Cela représente la gloire et le jugement. Rappelle-toi le prophète Esaïe.

Car l’Éternel interviendra en faveur de ses serviteurs, mais il s’irritera contre ses ennemis. Car l’Éternel va venir dans le feu et ses chars surviendront comme un vent d’ouragan pour verser sa colère avec fureur et pour accomplir ses menaces comme des flammes. (Esaïe 66.14b-15)

L’alliance promettant à Abraham une descendance et un pays s’est conclue dans un tourbillon de fumée et une torche de feu (Genèse 15.17)… l’apparition à Moïse, futur chef du peuple dans un buisson du désert qui brûlait sans s’éteindre (Exode 3.2). La Loi a été donnée au peuple d’Israël sur le mont Sinaï en feu (Exode 19.18).

Et voici comment notre savant Philon d’Alexandrie a décrit la révélation de Dieu au Sinaï  «du milieu du feu qui ruisselait du ciel» comme une «voix». Cette voix était comme une «flamme» qui est devenue un dialecte.

Pourquoi aujourd’hui ?

– Oui, c’est exactement ce qui se passe en ce moment devant nous. Mais pourquoi justement aujourd’hui, avec tout ce monde venu de tous les pays ?

Juifs et païens de tous les pays venus adorer Dieu

– C’est encore Esaïe qu’il faut consulter. Ecoute bien, Lucius

Voici, je vais venir, rassembler toutes les nations et des gens de toutes langues. Ils viendront et verront ma gloire. (Esaïe 66.18)

Parmi les gens venus ici pour adorer Dieu, il y a des Juifs nés en Israël et aussi des Juifs nés, comme nous, dans les pays de la diaspora. Et aussi des païens « craignant Dieu » comme ceux qui se sont joints à notre synagogue à Cyrène.

Et même, parmi eux, j’en prendrai certains pour être des prêtres ou des lévites, dit l’Éternel. Esaïe 66.21

Dieu permettra à des non juifs, à des païens qui se tournent vers lui, de le glorifier, de l’aimer et aussi de le servir.

Discussions et réactions

Tiens, maintenant, ça devient un peu plus calme. Les gens commencent à discuter entre eux, à se poser des questions 

« Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? » Actes 2.12

– Tu as vu, quelques personnes là bas se tordent de rire en s’écriant « Ils ont bu un coup de trop » Actes 2.13

– Ne te préoccupe pas de ça. Ce sont des mécréants et des ignares. Un juif normal sait se conduire, surtout un jour de grande fête. On en est à la 6e heure, 9 h du matin et le jeûne s’arrête seulement à 10 h.

Pierre devant la foule

icone de l’apôtre Pierre au British Museum

Regarde plutôt le grand barbu, là-bas. Il s’appelle Pierre. C’est le chef du groupe de Jésus. Il va parler à la foule.

– Comment le connais-tu ?

– Pas directement. C’est Simon de Cyrene, mon cousin, qui m’a parlé de ce Pierre.
Sais-tu que les Romains ont forcé mon cousin Simon à porter la croix de Jésus pour monter au Golgotha avant la crucifixion. Le pauvre, ça lui a fait un coup. Il n’en a pas dormi pendant des nuits. Il s’est rapproché du groupe des amis de Jésus, mais il n’ose pas encore s’engager ouvertement pour lui. Il a peur…

– Et Pierre ?

– Lui, sur cette place, c’est déjà un miracle en soi.

Quand Jésus a été arrêté, Pierre a menti trois fois. Il a dit à une servante qu’il ne le connaissait pas.

Et aujourd’hui, il va témoigner en sa faveur devant tous ces gens réunis. cette transformation peut seulement venir de Dieu.
Ecoutons-le attentivement

« Mais maintenant se réalise ce qu’avait annoncé le prophète Joël :

Voici ce qui arrivera, dit Dieu, dans les jours de la fin des temps, je répandrai de mon Esprit sur toute personne. Vos fils, vos filles prophétiseront, vos jeunes gens, par des visions, vos vieillards, par des songes, recevront des révélations. Oui, sur mes serviteurs, comme sur mes servantes, en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit : ils prophétiseront.

Je ferai des miracles et là-haut, dans le ciel, et ici-bas sur terre, des signes prodigieux : sang, feu, colonne de fumée. Et le soleil s’obscurcira, la lune deviendra de sang, avant la venue du jour du Seigneur, ce jour grand et glorieux.

Alors seront sauvés tous ceux qui feront appel au Seigneur. Actes 2.17-21

Prophétie de Joël actualisée

Tu as entendu, ce Pierre connaît le prophète Joël par cœur. Rappelle –toi :

A l’époque de Joël, une invasion de criquets a provoqué un grave famine. Le prophète a appelé le peuple à la repentance. Il a annoncé prophétiquement la venue du jour du Seigneur, où l’Esprit-Saint sera répandu sur tout Israël.

Une petite différence

Tu as bien écouté ? Maintenant, moi, je vais te redire exactement la prophétie de Joël. Fais attention à une petite différence au début

 

Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions.

Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon Esprit.

Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang, du feu, et des colonnes de fumée ; le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant l’arrivée du jour de l’Eternel, de ce jour grand et terrible. Alors quiconque invoquera le nom de l’Eternel sera sauvé. (Joel 2.28-32a ou 3.1-5a selon les versions)

Alors, tu peux me dire ce qui était différent ?

– C’est presque pareil. Pierre a seulement un peu changé le texte de Joël. Au lieu de « après cela » Pierre dit « dans les jours de la fin des temps ». C’est plus précis

 Un souvenir d’Esaïe

– Le changement vient d’un souvenir d’Esaïe 2.2

Il arrivera, à la fin des temps, que la montagne de la Maison de l’Éternel
sera fondée sur le sommet des montagnes, qu’elle s’élèvera par-dessus les collines,
et que toutes les nations y afflueront.

Toutes les nations dans le projet de paix de Dieu

Pierre reprend Esaïe pour affirmer la gloire et la puissance de Dieu. L’Eternel attirera à lui toutes les nations du monde. Elles se soumettront à sa domination. Tous, juifs et non juifs, pourront participer à son projet de paix.

Prophétie réalisée

Pour Pierre la prophétie de Joël se réalise aujourd’hui. C’est tout ce que tu as vu et entendu en ce jour de Pentecôte. Les langues de feu, les diverses langues parlées, c’est la réalisation de l’annonce de Joël. Dieu vient de répandre son Saint-Esprit sur tous. Hommes et femmes, jeunes et vieux, serviteurs et servantes sont en train de prophétiser…

La condition, pour Pierre comme pour Joël : invoquer le nom de l’Eternel pour être sauvé

Pourquoi prophétiser ?

– Pourquoi cette promesse de Joël et aujourd’hui de Pierre que tous pourraient recevoir l’Esprit Saint ? Pourquoi prophétiser ? A quoi cela sert-il ?

Dieu avec Moïse au Sinaï

– Revenons à Moïse, au pied du Mont Sinaï. Je vais te rappeler ce qui s’est passé et tu vas essayer de comprendre.

Le peuple d’Israël n’arrête pas de se plaindre. Moïse demande à Dieu de l’aider à le diriger.

Je ne suis pas capable, dit-il, de porter, à moi seul, la responsabilité de tout ce peuple. C’est trop lourd pour moi ! Nombres 11.14

Dieu lui dit alors de réunir 70 hommes à la tente de la rencontre :

Je prendrai de l’Esprit qui est sur toi et je le leur donnerai, pour qu’ils portent avec toi la charge de ce peuple, de sorte que tu n’auras plus à la porter seul

Une fois les anciens réunis,

L’Éternel descendit dans la nuée et parla à Moïse ; il prit de l’Esprit qui reposait sur lui et le donna à ces 70 responsables. Quand l’Esprit se fut posé sur eux, ils se mirent à parler sous son inspiration, comme des prophètes – c’est l’unique fois que cela leur arriva.

Mais deux anciens, à un autre endroit, continuent à prophétiser. Josué demande à Moïse de les faire arrêter mais Moïse refuse :

Que l’Éternel, au contraire, accorde son Esprit à tous les membres de son peuple pour qu’ils deviennent tous des prophètes !

– As-tu compris ?

– A peu près. Dieu a aussi donné l’Esprit Saint aux 70 anciens pour qu’ils puissent aider Moïse à conduire le peuple.

La prophétie : direction de Dieu par le Saint Esprit

– Oui, parce que la prophétie, c’est la direction que Dieu donne par le Saint Esprit. Quand on prophétise, on annonce par l’Esprit ce que Dieu veut qu’on sache.

Tout cela t’étonne, Lucius ? Mais ce n’est pas si surprenant. Et si aujourd’hui c’était la répétition de ce qui s’était passé avec Moïse et que Joël a complété ?

Les langues de feu, les hommes et les femmes remplis du Saint-Esprit, le parler en d’autres langues, la prophétie, c’est comme avec Moïse et les 70 anciens.

La Tora nous dit : quand l’esprit reposa sur eux ils prophétisèrent (Nombres 11.25)

Autrefois réservée à quelques uns, aujourd’hui offerte à tous

Mais tu peux voir la différence. Autrefois le Saint-Esprit était seulement accordé aux dirigeants, aux prêtres et aux rois d’Israël pour un service particulier.

Aujourd’hui, comme le souhaitait Moïse, le Saint-Esprit est offert à tous. A tous ceux et celles qui se tournent vers Dieu pour l’aimer et le servir, et cela dans tous les peuples et dans tous les pays.

Annonce du jugement

– Je ne comprends pas bien pourquoi Pierre parle aussi de sang, de feu, et de fumée ; du soleil changé en ténèbres, de l’arrivée du jour de l’Eternel, comme d’un jour grand et terrible.

– Oui, Lucius, à la fin des temps il y aura un jour de jugement pour ceux qui auront refusé ou négligé de se tourner vers Dieu. On m’a aussi dit qu’au moment de la crucifixion de Jésus, brusquement on n’y voyait plus rien pendant plusieurs heures…

Et aussi annonce du salut

-Mais n’oublie surtout pas le plus important

Alors seront sauvés tous ceux qui feront appel au Seigneur (Actes 2.21

Pierre a beaucoup parlé de l’Esprit Saint. C’est juste et je te l’ai rappelé : l’Esprit a toujours agi puissamment dans l’histoire de notre peuple.

Relation entre l’Esprit Saint, Jésus et Dieu

Maintenant, écoutons la suite. Comment Pierre va-t-il continuer ? Comment mettra-t-il en relation l’Esprit Saint, Dieu le Créateur et ce Jésus qui est dit Fils de Dieu, c’est à dire égal à Dieu, de la même nature que lui ?

Le souci de Pierre, c’est que ses auditeurs identifient Jésus-Christ comme Seigneur. Il compte sur l’Esprit Saint pour qu’ils se tournent vers lui

Jésus, manifestation de Dieu

– Oui, mais si ce Jésus est Seigneur, il est égal à Dieu. Comment le prouver ? Pour nous, Juifs, il n’y a qu’un seul Dieu, le Seigneur Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob. Comment expliquer alors que Dieu s’est manifesté en tant qu’homme, en Jésus de Nazareth.

Une prophétie de David

– Tiens, écoute bien. Pierre est en train de citer des paroles du roi David

David dit de lui :
Je voyais constamment le Seigneur
devant moi,
Parce qu’il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé.
Aussi mon cœur est dans la joie,
et ma langue dans l’allégresse ;
même ma chair reposera avec espérance,
Car tu n’abandonneras pas mon âme
dans le séjour des morts,
Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption.
Tu m’as fait connaître les sentiers de la vie,
Tu me rempliras de joie par ta présence. Actes 2.25-28

 à propos de quelqu’un qui a survécu à la mort – Psaume 16

C’est mot pour mot le Psaume 16. Il concerne quelqu’un qui a survécu à la mort

Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts,
Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Psaume 16.10

Comme David est mort, ses paroles s’appliquent forcément à une autre personne que lui, une personne toujours restée vivante.

Un descendant de David

Il faut aussi que cette personne soit un descendant de David.

Comme Pierre vient de le rappeler

David était prophète, et il savait que Dieu lui avait promis avec serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône (Actes 2.30)

Et il proclame aussi devant tous la résurrection du Christ

La promesse de Dieu à David

– Oui, grand-père, la promesse à David, c‘est dans le 2e livre du prophète Samuel

J‘établirai après toi l’un de tes propres descendants pour te succéder comme roi, et j’affermirai son autorité royale. C’est lui qui construira un temple en mon honneur et je maintiendrai à toujours son trône royal  2 Samuel 7.12-13

Le premier descendant de David, c’est Salomon. Il a construit le Temple, mais plus tard, il n’y a plus eu de rois fidèles à Dieu en Israël…

Alors, un roi éternel sur un trône royal qui dure toujours, ça fait penser à un Seigneur qui serait égal à Dieu.

– Tiens, justement, Pierre vient de citer le début d’un autre Psaume de David

 Un Seigneur à la droite de Dieu – Psaume 110

Déclaration de l’Éternel. Il dit à mon Seigneur : « Viens siéger à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds…Psaume 110.1

Dieu l‘Eternel parle à une autre personne qu’il nomme Seigneur. Il l’appelle à venir s’asseoir à sa droite.

Jésus-Christ à la droite de Dieu ?

Qui à part Jésus Christ, qui est en même temps homme et Dieu serait digne de s’installer à la droite de Dieu ?

Il a été crucifié !

– Ce serait super, mais il y a un énorme obstacle : Jésus a été crucifié et dans notre Loi, un pendu est un objet de malédiction divine (Dt 21.23). Quelqu’un de maudit ne peut être le Messie. Quel dommage !

– C’est loin d’être perdu. Je vais te répéter ce que Pierre a dit au début. Il a réglé ta question de façon magistrale.

Dieu l’a ressuscité

Hommes Israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes ; cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il soit retenu par elle. Actes 2.22-24

D’abord Dieu a approuvé Jésus par les miracles et les signes qu’il a opérés par lui au vu et au su de tout le monde.

Remarque bien, Pierre insiste : ce sont des miracles qui ont bénéficié à des personnes réelles, peut-être présentes près de nous.

Condamnation pas valable

Ensuite Pierre enfonce le clou : Votre accusation est mensongère. Vous avez livré un innocent à des impies pour le faire mourir. Donc sa condamnation à mort n’est pas valable devant Dieu. Pour lui elle est nulle. Et la malédiction ne tient pas non plus.

La preuve

Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il soit retenu par elle  Actes 2. 24

Jésus est donc bien le roi éternel annoncé qui a vaincu la mort.

Dieu a ressuscité des morts ce Jésus dont je parle : nous en sommes tous témoins. Ensuite, il a été élevé pour siéger à la droite de Dieu. Et maintenant, comme Dieu l’a promis, il a reçu du Père l’Esprit Saint et il l’a répandu sur nous. C’est là ce que vous voyez et entendez. Actes 2.32-33

.. Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié. Actes 2.36

Démonstration guidée par l’Esprit Saint

Alors là, je suis stupéfait. C’est du raisonnement de haute volée, pour un artisan pêcheur qu’on croit sans instruction. Toute cette démonstration n’est possible qu’après les trois années passées avec Jésus et surtout grâce à l’intervention de l’Esprit Saint.

Mise en relation convaincante entre Dieu, Jésus et l’Esprit Saint.

Pierre a démontré que Jésus est Seigneur, l’égal de Dieu. Il est Messie, l’Oint, envoyé de Dieu. Il est  venu pour mourir pour les péchés des hommes. Dieu l’a ressuscité par l’Esprit Saint afin que les hommes soient rendus justes devant Dieu.

Fin inventée mais possible à vivre

– Regarde, quelques personnes s’en vont en secouant la tête. Mais il y en a aussi beaucoup qui se dirigent vers Pierre.

– Allons y, nous aussi, pour en savoir encore un peu plus…

Lucius et son grand-père se sont tous deux convertis à Jésus-Christ, en toute connaissance de cause. Ils ont suivi attentivement les indications de Pierre. Ils se sont repentis, ils ont été baptisés au nom de Jésus-Christ à cause du pardon du péché et ils ont reçu le don du Saint-Esprit.

Le jeune homme a fait un apprentissage de tailleur dans un famille chrétienne de Béthanie, chez Lazare, que Jésus avait ressuscité et chez ses sœurs. Et en même temps il a suivi une formation théologique auprès du rabbin Gamaliel, celui qui a aussi été le maître de l’apôtre Paul.
Comme le lui a expliqué son grand père, quand on est solidement ancré dans la foi chrétienne, on n’a pas peur d’être confronté avec des opinions différentes, surtout que les enseignements de livres sacrés du judaïsme sont à l’arrière plan de la foi chrétienne.

Quelques années tard, après la mort du vieux Josaphat, Lucius a quitté Jérusalem.

Le vrai Lucius retrouvé !

On retrouve le nom d’un Lucius de Cyrène cité au début d’Actes 13 parmi les responsables de l’Eglise d’Antioche :

Il y avait alors, dans l’Église d’Antioche, des prophètes et des enseignants : Barnabas, Siméon surnommé le Noir, Lucius, originaire de Cyrène, Manaën, qui avait été élevé avec Hérode le gouverneur, et Saul qui s’appellera Paul.

C.Streng

La vigne de Dieu, son cep, ses sarments, ses fruits

La vigne de Dieu

La vigne et le peuple de l’Ancien Testament

A quatre reprises, dans l’Ancien Testament, Dieu compare son peuple à une vigne. Il l’a plantée avec grand soin. Il a pris toutes les dispositions pour qu’elle prospère et porte beaucoup de fruits. Or elle le déçoit terriblement en n’offrant finalement qu’une récolte misérable, quasi nulle.

L’Eglise du Nouveau Testament

Jésus reprend la même image pour illustrer sa relation avec le nouveau peuple de Dieu, l’Église. C’est toujours son Père qui est le vigneron, mais cette fois le pied de vigne, le cep, c’est lui. Il en est donc l’organe essentiel, comme la tête dans un corps ; il porte les sarments qui portent le raisin et qui sont les chrétiens attachés à lui. Le vigneron soigne, taille sa vigne pour assurer une récolte abondante qui l’honorera comme bon vigneron.

1. Tailler et émonder

La vigne à l’état naturel

A l’état naturel, c’est une plante rampante. Elle cherche à grimper en s’accrochant grâce à ses vrilles. Elle fait de longs rameaux avec beaucoup de feuilles et peu de fruits, d’ailleurs visés par de nombreux parasites et maladies.

Le travail du vigneron

taille de la vigne

Tailler

Si vous regardez le travail du vigneron au cours de l’année, vous pouvez prendre peur, en voyant tout ce qu’il taille.

A la fin de l’hiver, d’un bel arbuste avec une dizaine de rameaux verticaux il coupe tous les rameaux sauf deux. Ils seront les nouveaux sarments sur lesquels vont pousser de nouveaux rameaux porteurs des fruits.

Tailler encore

Revenez en juillet-août lorsque ces rameaux seront bien montés. Le voilà encore avec son sécateur ou une machine, en train de ratiboiser le haut et de réduire chaque rameau porteur de fruits à deux yeux au-dessus du dernier raisin.

Enlever des feuilles

feuilles de vigne

Et début septembre il va même arracher une partie des feuilles qui cachent le soleil aux raisins. Toujours en train d’en enlever !

Ainsi fait aussi le divin vigneron.

D’abord la taille radicale de l’hiver qui met à mort le vieil homme à la conversion v. 3. Puis l’émondage de ce qui est branches et feuillage superflus, un nettoyage indispensable pour multiplier les fruits : v. 2b.

Objectif final

Rappelons-nous cet objectif du vigneron à propos du résultat final.
Le Seigneur coupe quelque chose  dans notre vie ; il bloque telle envie, tel projet, il ferme la voie à telle possibilité espérée, entrevue. Ou il coupe peut-être même telle capacité physique ou intellectuelle.Pourtant il ne compromet pas la récolte. Au contraire, il la favorise, la multiplie, en augmente la qualité.

Faire confiance

Son expertise mérite une entière confiance, malgré les apparences déconcertantes. Son travail en nous ne vise pas à détruire ou handicaper quelque chose d’utile, mais à assurer, développer, améliorer le résultat visé par lui. S’il laissait faire, s’il ne coupait rien, l’essentiel de la sève irait dans la longueur des rameaux et le nombre des feuilles : ça, ça ne fait pas de vin.

L’essentiel irait dans la réalisation de nos envies, de nos façons de voir, des objectifs dont nous croyons servir Dieu.

Or vos pensées ne sont pas mes pensées… Esaïe 55. 8-9.

Ai-je le courage d’accorder cette confiance à mon Créateur. Il ne veut que le bien de sa créature, comme un parent se soucie du bonheur de son enfant V. 11 ?
Ai-je le courage ou le bon sens de penser que mon Père céleste sait le mieux ce qui aidera sa créature à l’honorer vraiment, à vivre une vie qui le glorifie  V. 8 ?

Mon Père, je te fais confiance, mais aide-moi à te garder cette confiance, même quand je ne comprends pas ce que tu es en train de faire, quand le diable me souffle que tu ne m’aimes pas.

2. Le sarment sans fruit

Cassure, rupture, plus de sève

C’est tout à fait surprenant, anormal. Le vigneron ne connaît qu’une cause : il y a forcément cassure, rupture de l’attache au cep, la sève ne parvient plus. Le cep, lui, ne cesse de l’apporter.

Le problème n’est pas du côté du vigneron, ni du cep, mais uniquement du sarment. Un tel sarment ne restera pas longtemps en place, il n’a plus aucune raison d’être là, il gène les voisins, on l’enlève et on le brûle V. 6.

Une anomalie : un chrétien qui ne porte pas de fruit

Là est la limite de l’image. Ce que le Seigneur veut souligner, c’est la totale anomalie d’un chrétien qui ne porte pas de fruit.

Le vigneron a fait la taille d’hiver, Dieu lui a accordé le salut. Le cep apporte régulièrement la sève vitale en abondance, Jésus a établi sa demeure en lui et lui offre la nourriture nécessaire par le St-Esprit. Alors pourquoi n’y a-t-il pas de vie spirituelle productrice de fruit ?

Plusieurs explications sont possibles

Mal enseigné ?

La personne, peut-être mal enseignée, s’imagine qu’être devenue chrétienne c’était le but suprême à atteindre. Les péchés sont pardonnés, l’enfer est évité, elle fréquente une Église. Que voulez-vous de plus ?

Un club de foot a acheté un nouveau joueur et lui a remis tout son nouvel équipement. Le dimanche suivant le joueur vient effectivement au stade : il s’assied sur le banc de touche et assiste à tout le match… Où est l’erreur ?

Servir Dieu ? Comment ?

En nous rachetant de nos fautes, le Seigneur nous a arrachés à l’esclavage de Satan et du péché. La manière la plus logique de l’en remercier, c’est le servir.

Oui, mais comment ? Tout le monde ne part pas en mission, ni n’est appelé à travailler à plein temps. Certains oui. En tout cas chacun a reçu des capacités naturelles : contact facile, habileté manuelle, connaissances techniques, dons intellectuels… Chacun reçoit à sa conversion au moins un don spirituel à mettre en œuvre dans l’Église (1 Corinthiens 12.7).

Dites-le au Seigneur

Dites au Seigneur que vous désirez le remercier en le servant. Il vous trouvera et vous indiquera un emploi adapté à votre personnalité. Pas forcément facile, peut-être inattendu, mais bienfaisant pour l’Église locale ou universelle et gratifiant pour vous. Il le fera sans faute : demandez et vous recevrez.

Servir Dieu à ses conditions à lui

Mais attention, l’ouvrier maçon ne vient pas sur le chantier travailler dans son coin pour réaliser sa bonne idée à lui. Son rôle est déterminé par le chef de chantier. Il lui indique sa place parmi les autres, lui donne les outils et les directives nécessaires et s’attend à être obéi.

Suis-je prêt à voir le Seigneur utiliser ma vie toute entière ou le poste séculier qu’il m’a donné pour que j’y sois à sa disposition selon sa direction ? Un sarment de vigne, ça porte des raisins, on n’en fait pas des meubles, ni des outils. Mais il existe tant de cépages divers qui donnent des vins infiniment variés en fonction de tant de paramètres. Le vigneron connaît tout ça parfaitement et c’est son affaire.

Revenir à Dieu, c’est possible !

Un sarment détaché du cep ne peut y être rattaché. Mais un chrétien qui a perdu le contact avec son Seigneur peut revenir à lui dans une repentance sincère pour mener une vie qui le serve et le glorifie. De même celui qui n’a pas découvert ou compris le plan que Dieu tient en réserve pour sa vie, peut rectifier son attitude et placer résolument sa vie sous l’autorité et la direction de son Sauveur : Jean 6. 37-40.

3. Demeurer en Christ

Après avoir réfléchi à cette anomalie de la séparation du chrétien de son Sauveur, arrêtons-nous à ce qui est la norme, la relation naturelle, source de vie et de fruits.

Le greffage

Tout commence par un travail du vigneron / de Dieu dont dépendra toute la suite : le greffage. Le vigneron prend un plant de base, mais pas n’importe lequel. Sinon le phylloxéra, une maladie de la vigne aurait vite fait de le tuer. Dans le cas du chrétien, le phylloxera, c’est Satan.
Il faut que ce soit un plant résistant, un plant venu d’ailleurs. Dans le cas de la vigne, c’est un plant américain. Pour le Chrétien, le vrai plant de vigne, c’est Jésus, que Satan ne peut pas toucher.
Sur ce plant bien choisi et unique en son genre le vigneron va greffer selon une méthode précise un bourgeon sélectionné dans une vigne v. 3.

Ce greffage symbolise la nouvelle naissance indispensable :

Ne sois donc pas surpris si je t’ai dit : Il vous faut naître d’en-haut (Jean 3.7).

C’est donc là qu’est faite cette jonction vitale entre ce qui est le cep et ce qui donnera les sarments.

Deux réalités fondamentales pour la suite

A partir de ce greffage initial de la personne sur son Sauveur, deux réalités fondamentales vont déterminer toute la suite :

Ma vie vient du Christ

– Être bien conscient que ma vie vient de Christ, que ce qu’il fait passer de lui à moi, c’est sa vie-même. Sans lui, sans cette sève vitale qui me vient de lui, rien ne sera possible V. 4

Maintenir ce lien

– Conséquence évidente : il faut veiller à maintenir ce lien entre lui et moi, le soigner, l’entretenir, ne rien le laisser le compromettre. De son côté il n’y a rien à craindre, quand il s’engage, c’est pour l’éternité. Mais moi, je peux être négligent, oublieux de l’essentiel, fasciné par d’autres choses en fait futiles.

Une avalanche de bénédictions

Mais pour celui qui veille à ce lien, qui demeure en Jésus, c’est à dire qui prend soin de s’imprégner toujours à nouveau de ce qu’il dit (V. 7) quelle avalanche de bénédictions :

  • V. 7 : la prière n’est pas un acte religieux solennel, on peut aussi la voir comme un outil de travail fourni par le chef de chantier pour faire avancer le travail assigné
  • V. 8 : voilà indiqué par Dieu lui-même la meilleure manière de lui montrer notre gratitude pour ce qu’il fait pour nous : porter beaucoup de fruit et lui en donner l’honneur, attirer l’attention sur lui à travers ma vie et faire ainsi éclater sa bonté, sa fidélité, sa grandeur de Créateur qui prend soin de sa créature.
  • V. 9-10 : se découvrir l’objet de l’amour de Dieu avec la promesse de pouvoir le rester sans fin.
  • V. 11 : voilà l’intention magnifique qui anime toutes ces promesses. Le Père veut faire en sorte que ses enfants ne soient pas simplement contents, ni même simplement heureux, mais que ce bonheur déborde en joie, une joie complète.

Les ingrédients du bonheur : Matthieu 24.45-47

Il y a une petite parabole de Jésus, peu connue,Mt 24. 45-47.
Elle pourrait montrer plus pratiquement ce que Jésus veut dire quand il nous invite à demeurer en lui. Ces 3 versets sont une perle : ils nous donnent les ingrédients nécessaires du bonheur :

  • l’endroit où le Seigneur m’a placé, c’est là qu’il me voulait et que je peux être heureux
  • le rôle qu’il m’a donné là, c’est celui qui correspond à sa volonté
  • continuer là dans la fonction assignée jusqu’à ce qu’il m’en déplace ailleurs ou qu’il revienne sur terre

Jésus l’a bien dit. C’est être fidèle et sensé que de raisonner ainsi et surtout un serviteur qui raisonne ainsi sera heureux.

Voilà une définition du bonheur qui porte l’estampille de garantie de Dieu lui-même ! N’avons-nous pas vu il y a un instant que c’est cela qu’il veut pour ses serviteurs V. 11 !

J.J.Streng