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La foi vécue chaque jour par un paysan chrétien

La foi au quotidien, ce n’est pas un exercice théorique quand on gère une ferme d’élevage en moyenne montagne.

Le Seigneur bénit

Depuis quelque temps une génisse s’arrondissait, elle était prête à avoir son veau.

Il m’arrivait de prononcer cette prière : «Seigneur prend soin d’elle et de son bébé à naître. » Un premier vêlage est toujours un peu risqué. De plus cette génisse était particulièrement gentille.

Un matin je constate que son veau est né. Elle est affectueuse et prévenante avec lui. Merci Seigneur pour ta bonté. Je les isole pendant quelques jours, l’entente est bonne et le petit tète correctement sa maman.

Quelle reconnaissance pour la bonne main du Seigneur sur cette nouvelle vie.

Le Seigneur retranche. Pourquoi ?

Après quelques jours je joins la génisse au reste du troupeau.

Le lendemain, confiant, j’arrive à l’étable. Catastrophe ! Cette génisse belle et prometteuse, pour qui j’avais de l’affection est étendue sans vie. Bousculade, bagarre violente ? Je ne sais pas la raison. Mais il y a maintenant un orphelin qui a faim.

La première question que je me pose avec colère c’est : « Mais pourquoi Seigneur ? Tu as béni, mais c’est pour reprendre maintenant ? Je ne comprends rien à ta manière d’agir et je suis triste, vraiment »

Plus récemment s’est produit un autre événement curieusement un peu similaire.
Une vache âgée est aussi sur le point de vêler. Mais problème : elle n’est pas en forme, elle est amaigrie et elle a de la peine à marcher.

De plus le veau semble mal positionné. Un vêlage laborieux se confirme. Le veau vient par le siège. «Seigneur, à l’aide, j’ai besoin de toi, de ton assistance. »

Finalement le veau est né sans trop de difficultés. Quel sentiment de reconnaissance : «Merci Seigneur pour ton aide .

Le lendemain le nouveau-né manque de tonus, il n’arrive pas à se tenir debout. Le soir, il est étendu, mort.

«Pourquoi, Seigneur ? Tu bénis, puis tu retranches. Je ne comprends pas ta manière d’agir, toi pour qui tout est possible ».

Quelle leçon spirituelle en tirer ?

J’ai médité sur ces événements qui m’ont meurtri. Je me suis efforcé de discerner quelle leçon spirituelle je pourrais en tirer dans ma relation avec Dieu. De quelle nature est ma foi ? Sur quoi repose-t-elle ?

Une définition de la foi en Dieu

L’auteur de la lettre aux Hébreux propose une définition de ce qu’est la foi en Dieu

La foi est une façon de posséder ce qu’on espère, c’est un moyen d’être sûr des réalités qu’on ne voit pas. C’est parce qu’ils ont eu cette foi que les hommes des temps passés ont été approuvés par Dieu.

Par la foi, nous comprenons que l’univers a été harmonieusement organisé par la parole de Dieu, et qu’ainsi le monde visible tire son origine de l’invisible.

Par la foi, Abel a offert à Dieu un sacrifice meilleur que celui de Caïn. Grâce à elle, il a été déclaré juste par Dieu qui a témoigné lui-même qu’il approuvait ses dons, et grâce à elle Abel parle encore, bien que mort.

Par la foi, Hénoc a été enlevé auprès de Dieu pour échapper à la mort et on ne le trouva plus, parce que Dieu l’avait enlevé. En effet, avant de nous parler de son enlèvement, l’Écriture lui rend ce témoignage : il était agréable à Dieu. Hébreux 11.1-5

La foi saisit les réalités spirituelles

Une façon de posséder ce qu’on espère, un moyen d’être sûr des réalités qu’on ne voit pas (Bible du Semeur)

Pour un chrétien, la foi c’est la faculté qui perçoit l’invisible, qui saisit les réalités spirituelles. Nos sens nous mettent en relation avec le monde physique, la foi nous met en relation avec le monde spirituel. Une lumière, un bruit quelconque alertent nos sens et nous mettent en relation avec le monde physique.

Lorsque nous rencontrons les réalités spirituelles, la foi devient cette substance des choses espérées, une puissance de conviction qui nous ouvre l’espérance. C’est Dieu qui prend l’initiative d’éveiller notre foi, de la stimuler. La foi fait alors écho et s’efforce de pénétrer plus avant dans l’invisible.

La foi est la confiance dans la parole de Dieu et dans ses promesses. Mais c’est plus que cela : un état de constante relation spirituelle avec le monde invisible qui nous environne. J’aspire à être rempli d’un contenu invisible donné par Dieu.

Approuvés par Dieu à cause de leur foi

C’est à cause de leur foi que les grands personnages bibliques du passé ont été approuvés par Dieu.

L’approbation de Dieu  n’est pas motivée par l’intensité de nos efforts mais par la réponse de notre foi au juste moment.

Rahab, citée dans la liste des héros de la foi a accueilli avec bienveillance les espions de passage dans Jericho. Cette païenne a bénéficié des promesses faites au peuple d’Israël grâce à sa foi à ce moment précis de l’histoire.

Reconnaître la signature du Créateur dans le monde visible et invisible

Le monde visible nous incite souvent à oublier Dieu.

Pourtant Paul dit :Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient dans ses oeuvres quand on y réfléchit. Romains 1.20 (Bible du Semeur)

La foi qui réfléchit perçoit partout la signature du Créateur, celui dont découle la vie. Le monde visible, les choses créées révèlent le Dieu d’éternité.

La foi n’est pas simplement une faculté du bon sens pour saisir les réalités célestes mais un fondement posé en nous par et pour les choses divines. Notre foi, si faible soit-elle, est la preuve que le monde invisible est à l’œuvre en nous et la promesse d’une révélation plus complète.

Considérons maintenant la fois sous deux aspects : ce que la foi peut accomplir, ce que la foi peut endurer.

Ce que la foi peut accomplir

Par la foi, Rahab la prostituée n’est pas morte avec ceux qui avaient refusé d’obéir à Dieu, parce qu’elle avait accueilli avec bienveillance les Israélites envoyés en éclaireurs.

Que dirai-je encore ? Le temps me manquerait si je voulais parler en détail de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel et des prophètes. 

Grâce à la foi, ils ont conquis des royaumes, exercé la justice, obtenu la réalisation de promesses, fermé la gueule des lions. Ils ont éteint des feux violents, échappé au tranchant de l’épée.

Alors qu’ils étaient faibles ils ont été remplis de force. Ils se sont montrés vaillants dans les batailles, ils ont mis en fuite des armées ennemies ; des femmes ont vu leurs morts ressusciter pour leur être rendus.Hébreux 11.31-35

Ces quelques versets parlent de combats, de glorieuses délivrances, d’encouragement puissant, d’actions surnaturelles et spectaculaire de la part de Dieu. La puissance de la foi, c’est la puissance de Dieu agissant à travers nous et en nous.

Pas de vie de foi sans épreuve

Mais un premier constat s’impose : Dieu n’a nullement promis que la foi mettrait à l’abri des difficultés et des dangers.

Toute épreuve a un double but : nous donner l’occasion de glorifier Dieu par notre confiance en lui, permettre à Dieu de montrer sa sollicitude à notre égard par son intervention. C’est dans l’épreuve que le cœur du Père se révèle à son enfant. L’épreuve participe à notre formation et à notre croissance spirituelle.

Une deuxième leçon qui ressort de ces séries d’exploits de la foi, c’est l’impact de la foi individuelle sur le bien commun. Les héros de la foi vivaient pour la cause de Dieu et pratiquaient la justice pour le bien de tous. L’égoïsme tue la foi.

La foi s’exerce dans le cadre de l’Eglise avec des défis à relever, donc des objectifs qui concernent toute la communauté.

Ce que la foi peut endurer

D’autres, en revanche, ont été torturés; ils ont refusé d’être délivrés, afin d’obtenir ce qui est meilleur : la résurrection. D’autres encore ont enduré les moqueries, le fouet, ainsi que les chaînes et la prison.

Certains ont été tués à coups de pierres, d’autres ont été torturés, sciés en deux ou mis à mort par l’épée. D’autres ont mené une vie errante, vêtus de peaux de moutons ou de chèvres, dénués de tout, persécutés et maltraités, eux dont le monde n’était pas digne.

Ils ont erré dans les déserts et sur les montagnes, vivant dans les cavernes et les antres de la terre. Hébreux 11.35-38

Voilà un tableau bien différent du précédent : des hommes et des femmes livrés à la torture et au supplice, animés d’une foi tout aussi triomphante que les héros de la foi du premier tableau. N’a-t-on à faire là à une contradiction ou même à une défaite ?

Deux sortes de victoires de la foi

Les victoires de la foi sont de deux sortes. La foi triomphe de l’ennemi ou de l’obstacle tantôt en le supprimant, tantôt en obtenant la patience nécessaire pour accepter la souffrance.

Nous pouvons affirmer que ces victoires sans délivrance ne sont pas moins admirables que les autres. Le triomphe de la foi se manifeste aussi bien dans l’acceptation d’un défaite temporaire d’un non exaucement que dans l’obtention d’une victoire.
Dieu aimait son Fils Jésus, pourtant il n’a pas épargné sa vie.

Réflexions

Dieu ne fait pas d’erreur. Sa pensée et ses voies échappent à notre compréhension et à notre perception de ce qu’il est : sagesse, amour, sainteté…

Dieu ne se laisse pas manipuler : une prière juste, une attitude de foi n’obtiennent pas automatiquement ce que nous estimons devoir recevoir.

Dieu donne et il reprend et nous continuons à bénir son nom car rien ne peut nous séparer de son amour.

La foi est avant tout soumission à la volonté du Père. Ainsi, selon les circonstances, elle est en même temps un combat ou l’acceptation de ce qui est, un lâcher prise.

W.Kreis, paysan et prédicateur

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