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La paix, une notion aux multiples facettes

Tout le monde parle de paix, nous aussi.
Paix à tous les hommes de bonne volonté  mais alors, que se passe-t-il avec ceux qui sont de mauvaise volonté ?

Un désir ardent de paix mais on a de la peine à la trouver dans les relations avec Dieu et les autres
Soyez en paix avec Dieu. Mais Dieu ne s’intéresse pas à moi !
Soyez en paix avec les autres  Quels autres ? Ma famille, mes amis, c’est déjà assez difficile mais les étrangers alors…

Un désir profond mais souvent mal exprimé par des hommes et des femmes de toutes les époques. Comment en parler avec pertinence ?

La paix définie dans les Ecritures

Dans l’Ancien Testament,  shalom/paix, c’est le bien-être en général. Aussi bien dans les activités quotidiennes et les relations courantes que dans les attentes religieuses les plus profondes.

Le shalom est un don de Dieu. Il inclut la notion de paix, de salut.

C’est un mot positif.
Pas « absence de guerre » Mais relation harmonieuse entre les personnes, fondée sur l’ordre et la bénédiction de Dieu.

Le shalom est conditionnel : « pas de paix pour les méchants » (Esaïe 48.22)

Le salut du Shalom s’exerce dans un contexte de justice c’est à dire de bonnes relationq réciproques entre les hommes et entre les hommes et Dieu.

Observe celui qui est intègre, et regarde celui qui est droit Car il y a une postérité pour l’homme de paix.  Psaume 37.37

Voici ce que vous devez faire : que chacun dise la vérité à son prochain ; jugez dans vos portes selon la vérité et en vue de la paix (Zacharie  8 .16)

Agapè (amour qui se dévoue) est le mot grec du NT qui recouvre le mieux le sens de Shalom. Paix et amour entre les chrétiens dans l’Eglise et aussi vers l’extérieur.

La nouveauté apportée par Jésus-Christ : il est lui-même, dans sa personne le shalom, la paix, l’agapè.

La paix concerne les relations interpersonnelles et sociales mais à la base elle dépend de notre relation avec Dieu par le Christ.

1. La paix aux conditions de Dieu

Trouver la paix avec Dieu et avec les hommes, et la maintenir est un difficile exercice d’équilibre. On risque même de la pervertir si on ne se place pas d’emblée dans les conditions exigées par Dieu.

Dans l’Ancien Testament, la paix avec Dieu dépendait avant tout de la foi et de l’adoration du Dieu unique.

Sache donc en ce jour, et retiens dans ton coeur que l’Eternel est Dieu, en haut dans le ciel et en bas sur la terre, et qu’il n’y en a point d’autre. Deutéronome 4.39.

Toute forme d’idolâtrie était exclue. Relire Lévitique 26.1-2

La présence de Dieu parmi son peuple garantissait une vie tranquille et abondante avec la paix dans le pays et au dehors. Elle était étroitement liée au respect de l’alliance et à l’obéissance aux Lois de Dieu. Relire Lévitique 26.3 et la suite

La paix au risque de la désobéissance

Si on veut la paix à n’importe quel prix, le prix à payer peut être la désobéissance à Dieu.

Dans ce cas, les avertissements étaient sans appel. L’obstination dans la désobéissance provoquait les malédictions.

Dieu laissait tout de même une porte de sortie : le peuple dispersé parmi les nations pouvait se repentir, revenir à lui. Dieu se souviendrait alors de son alliance et les ramènerait dans leur pays. Extraits de Lévitique 26.14s

Cette alternance entre paix avec Dieu/obéissance/ bénédictions/vie tranquille et désobéissance /malédictions/ guerres avec les voisins, invasions à répétition, paix précaire s’est répétée tout au long de l’histoire d’Israël.

Israël était un peuple petit et isolé parmi toutes les nations païennes (Philistins, Cananéens). Ces nations étaient plus fortes militairement et mieux équipées techniquement. Il était tentant de chercher si l’herbe était plus verte de ce côté là. Baal le dieu cananéen de la pluie ou Astarté déesse de la fécondité ne pourraient-ils pas donner un petit coup de pouce…au problème agricole ou familial dans un climat aride.

D’où le refrain du livre des Juges répété 12 fois : Israël désobéit à Dieu en pratiquant l’idolâtrie de ses voisins. Pillages et invasions. Appel au secours. Dieu envoie un Juge (un chef militaire avec une autorité morale et judiciaire) pour les délivrer. Après la mort du juge, on retombe dans le même travers.

De l’installation en terre promise jusqu’à l’exil à Babylone en 587, en gros 700 ans, la foi sincère et exclusive envers Dieu (Josué, David, Josias) a alterné avec une religiosité mêlée d’idolâtrie (plusieurs rois de Juda) ou une idolâtrie sans complexes (tous les rois d’Israël).
Il fit ce que l’Eternel considère comme mal.

La paix au risque de la compromission

Au temps de derniers rois de Juda, la compromission était totale : la conscience était bafouée, les principes moraux et religieux piétinés. Des alliances avec les puissances païennes remplaçaient l’alliance avec Dieu.

Pour plaire à tout prix à l’empereur assyrien qui dominait en fait le pays. (Tiens, pourquoi ? ) pour avoir la paix, on invitait ses idoles dans le Temple de Dieu.

A l’entrée du Temple de Jérusalem, le culte du soleil était représenté par un cheval tirant un char. Et pour ajouter un peu de piquant, le cheval avait des fonctions divinatoires. Accompagnées de sacrifices, des paroles chuchotées à son oreille gauche pouvaient avoir leur effet… en particulier pour la sécurité de l’Etat.

Drôle de manière de concevoir la paix.  Pas si drôle. N’y a-t-il pas aussi aujourd’hui des chefs d’Etat qui consultent des voyantes…

Un bel exemple pour la population. On a trouvé des ex-votos d’un certain Urie de Kirbet El Kom qui mélangeait allègrement les genres

« YHWH “a sauvé” Urie “de ses oppresseurs par son Ashéra” » c’est à dire, une idole féminine

La destruction du temple et l’exil en 586 ne nous étonnent pas. Plusieurs prophètes l’avaient annoncé.

La paix au risque de l’ exclusion

Au retour d’exil, et dans la suite un changement total d’optique.

La repentance, le retour à Dieu prévu dans Lévitique 26 a bien eu lieu. La leçon a été comprise, peut-être même trop bien comprise.

A l’époque de Jésus, il n’est plus question de frayer avec l’étranger. Il est devenu le tentateur, l’ennemi, celui qu’il faut rejeter. Il faut s’en méfier, lui mettre des barrières même s’il s’intéresse de près à la religion juive.

On passe ainsi de la compromission avec l’idolâtrie à l’exclusion des personnes. Or Dieu avait prévu que le peuple d’Israël serait un témoin parmi les nations

Quelques réflexions pour aujourd’hui et demain

Plus d’idoles aujourd’hui, plus de dieux de pierre et de bois ? Plus de compromission ?

La paix avec son corps, avec sa pensée, avec les autres est perturbée. On cherche n’importe où, sur internet et ailleurs des remèdes, des solutions aux conséquences dévastatrices. On nous parlait récemment d’une adolescente engluée dans l’occultisme…, une parmi d’autres

Pourquoi tous ces produits de substitution pour se fabriquer une paix bricolée contre Dieu. Si on vous dit « en plus ou à côté » ne le croyez pas, c’est contre en gras et souligné.

Vouloir la paix avec Dieu et tout savoir d’avance ne risque-t-il pas de briser cette paix ?

Pensons à ces « électrons libres » qui s’imaginent découvrir le jour de l’enlèvement de l’Eglise, à coup de calculs foireux sur les planètes. Ils perdent et font perdre la paix à des disciples perturbés en voulant trop la chercher et de la mauvaise manière.
D’ailleurs, ça ressemble beaucoup à l’horoscope. Celui qui le consulte voudrait bien savoir…au cas où …

Connaître d’avance si c’est le 15 septembre ou le 32 février et ainsi se racheter une bonne conduite de bon chrétien ce jour-là ne permettra pas de plaire à Dieu. C’est tous les jours qu’il faut vivre une bonne relation avec Dieu et attendre sa venue, même sans prier ou lire sa Bible à ce moment-là. Exemple Loyola jouerait aux billes. Luther planterait encore un arbre.

Certains pensent que l’Ecriture seule, la foi seule, la grâce seule ne suffisent pas pour avoir la paix avec Dieu. Alors ils ajoutent l’intermédiaire des saints…D’autres ajoutent le légalisme, des méthodes de spiritualité.

D’autres encore introduisent des doctrines et des pratiques douteuses. Ainsi le combat spirituel dans les lieux célestes s’est transformé en lutte contre les esprits territoriaux, sur terre. Un livre d’un pasteur suisse lu récemment donne le témoignage d’attaques violentes et pas seulement verbales sur certaines franges de la population.
On est passé de la paix à la lutte contre les autres, à la paix par exclusion.

2. Le Temple de Jérusalem, lieu de paix rendu à l’adoration par Jésus Christ

Paix avec Dieu, paix entre les hommes
Maquette du Temple d’Hérode à Jérusalem

Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons ; et il ne laissait personne transporter aucun objet à travers le temple. Et il enseignait et disait : N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. Marc 11.15-17

Après son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus chasse les marchands de la cour du Temple et renverse les tables des changeurs d’argent.

Ce n’est pas un acte irréfléchi fait dans l’énervement. Jésus était doux et humble de cœur (Matthieu 11.29) Mais il n’était pas lâche. Il défendait l’honneur de Dieu et aussi la possibilité pour chacun de s’approcher de lui pour avoir la paix avec lui.

« Une maison de prière pour toutes les nations », mais des espaces séparés qui excluent

Dans l’ancienne alliance, l’accès à Dieu n’était pas totalement ouvert. Il y avait une séparation entre les prêtres qui pouvaient entrer dans le Temple et le peuple qui restait dans la cour extérieure.

A l’époque de Jésus, des barrières en maçonnerie d’1,30 m délimitaient des cours séparées entre les plus purs et les moins purs ou les pas du tout purs.
Entre les prêtres et les hommes, entre les hommes et les femmes, entre les juifs et les non juifs.

Les non juifs qui voulaient s’approcher de Dieu selon la religion juive avaient leur cour à part. Une pancarte avertissait les étrangers de ne pas franchir la barrière sous peine de mort.

Les espaces séparés qui éliminent en fait l’adoration

Alors pourquoi ces marchands, ces changeurs, ces vendeurs de pigeons occupent-ils la cour réservée aux païens « craignant Dieu », et prosélytes ?
Pourquoi occupent-ils avec leur marchandise et leurs animaux le seul endroit où la prière des étrangers est admise ?

La cour pour la prière des non juifs transformée en marché

Le grand prêtre Caïphe avait déplacé le commerce des animaux nécessaires pour le sacrifice depuis la vallée du Cédron justement dans cette cour-là, comme par hasard ou plutôt par mépris total pour les païens.

Au temps de Jésus, les sacrifices d’animaux étaient encore le moyen prescrit pour s’approcher de Dieu, faire la paix avec lui.

Très pratiques ces commodités commerciales. Elles prétendaient faciliter les sacrifices pour les  juifs venus de loin en leur permettant d’acheter un animal sur place, mais au prix imposé … avec un bénéfice pour le vendeur, c’est à dire le grand prêtre ou sa famille

En plus de l’exclusion sans complexe des non juifs, c’est aussi un pas joli racket financier.

On appelait cette cour le « bazar des fils d’Hanne », un grand prêtre. Les bénéfices des changeurs étaient exorbitants.
Un autre grand prêtre a été surnommé « le grand ramasseur d’argent »

Les dirigeants juifs empêchent donc les non juifs, les païens en recherche, d’avoir accès à Dieu et de trouver la paix avec lui

« Une maison de prière pour toutes les nations », une promesse d’intégration dans le peuple de Dieu

« Une maison de prière pour toutes les nations » renvoie à Esaïe et à l’ensemble de l’Ancien Testament

Relations de paix entre Juifs et étrangers

Esaïe 56 traite de l’intégration des étrangers dans le peuple de Dieu. Donc d’une paix possible entre les juifs d’origine et les païens convertis

Quant aux étrangers qui s’attacheront au SEIGNEUR afin d’officier pour lui, qui aimeront le nom du SEIGNEUR au point de devenir ses serviteurs, tous ceux qui observeront le sabbat en se gardant de le profaner, et qui demeureront fermes dans mon alliance, je les amènerai dans ma montagne sacrée et je les réjouirai dans ma maison de prière ; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel ; car ma maison sera appelée « Maison de prière pour tous les peuples ». Déclaration du Seigneur DIEU, qui rassemble les bannis d’Israël : J’en rassemblerai d’autres avec les siens déjà rassemblés. Esaïe 56.6-8

Selon cette prophétie, le Temple doit être utilisé pour le bien de l’étranger qui recherche Dieu, pour que l’étranger bénéficie aussi de la paix avec Dieu

Je les réjouirai dans ma maison de prière

Les étrangers qui prennent la décision servir Dieu seront reçus dans sa maison, dans le Temple au moment où le Seigneur ramènera son peuple de l’exil. Leurs sacrifices –leurs prières – seront acceptés comme ceux du peuple d’Israël.

« Une maison de prière pour toutes les nations , de la promesse à Abraham à la prière de Salomon à la consécration du Temple

C’est le rappel de la promesse de Dieu à Abraham

Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité » (Genèse 18.18 et 22.18).

Cette promesse est confirmée par Salomon lors de la prière de consécration du premier Temple

Quand l’étranger, … viendra d’un pays lointain, à cause de ton nom, …, quand il viendra prier dans cette maison, exauce-le des cieux, du lieu de ta demeure, et accorde à cet étranger tout ce qu’il te demandera, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom pour te craindre, comme ton peuple d’Israël, et sachent que ton nom est invoqué sur cette maison que j’ai bâtie ! 1 Rois 8.41-43

Promesse réalisée par l’accomplissement de la prophétie d’Esaïe 19-23-25

La promesse de paix et de bénédiction sera effective quand sera accomplie la prophétie d’Esaïe 19.23-25 promettant la paix entre Juifs et païens étrangers

En ce même temps, il y aura une route d’Egypte en Assyrie : Les Assyriens iront en Egypte, et les Egyptiens en Assyrie, Et les Egyptiens avec les Assyriens serviront l’Eternel.
En ce même temps, Israël sera, lui troisième, Uni à l’Egypte et à l’Assyrie, Et ces pays seront l’objet d’une bénédiction. L’Eternel des armées les bénira, en disant : Bénis soient l’Egypte, mon peuple, Et l’Assyrie, œuvre de mes mains, Et Israël, mon héritage !

Ces textes montrent comment se conduire envers les étrangers qui veulent s’intégrer au peuple d’Israël en aimant son Dieu et en respectant son alliance et sa Loi. Rien ne doit être fait pour les décourager ou les dissuader, tout pour les aider à s’intégrer.

Relations de paix aussi envers les étrangers non assimilés

Quant aux étrangers restés païens (les Ger), qui habitent dans le pays, la Loi de Dieu est très claire. Pas de compromission avec leur coutumes religieuses, mais pas non plus d’exclusion et d’injustice.

Exode 22.21 Tu ne maltraiteras point l’étranger, et tu ne l’opprimeras point ; car vous avez été étrangers dans le pays d’Egypte.
Deutéronome 23.15 Tu ne livreras point à son maître un esclave (souvent un étranger) qui se réfugiera chez toi, après l’avoir quitté.
Deutéronome 24.17 Tu ne fausseras pas le cours de la justice au détriment d’un immigré, ni d’un orphelin, et tu ne prendras pas en gage le vêtement d’une veuve.

On leur doit au moins le respect, la protection et la justice. C’est une condition minimale pour établir avec eux des relations de paix. Il ne s’agit pas de les forcer à entrer dans notre cadre, mais de leur donner un témoignage de vie qui les rassure et si possible les attire.

Jésus chassant les marchands du Temple désapprouve donc l’attitude d’Israël, en particulier de ses chefs : le peuple de Dieu a perdu de vue sa mission de témoignage en faveur de tous les peuples.

La paix dans nos relations : un défi et un choix de sagesse, d’honnêteté et aussi de courage (Colossiens 4.5, 1 Thessaloniciens 4.12)

La relation paisible est d’autant plus difficile que l’autre est plus éloigné de moi. « Avec celui-ci, celle-là, avec ces gens là, je n’ai pas d’atomes crochus ».

Même si son accent est différent du mien, sa peau un peu plus brune, sa cuisine plus épicée, et même sa religion différente de la mienne, Dieu exige tout de même le respect, la protection et la justice. Pas de délit de faciès.

Dans les temps qui courent, ces exigences sont loin d’être respectées. On observe plutôt la peur et le rejet. Evidemment tous les réfugiés ne sont pas inoffensifs et certains peuvent être dangereux. Ils participent aux péchés communs à tous les humains. Le citoyen lambda que je croise dans la rue sans le connaître peut aussi être ou devenir un voleur, un assassin ou un terroriste. Ce n’est pas inscrit sur sa figure ni sur ses papiers d’identité.

Les organismes chrétiens, mennonites entre autres, agissent en faveur des étrangers en particulier des réfugiés. Chacun peut participer à leur action.

Chacun peut aussi choisir de manifester malgré ses craintes une attitude de confiance et d’ouverture envers l’étranger pour favoriser la paix, au moins au niveau individuel.

On peut lui adresser la parole, engager la conversation avec lui, dire quelques mots d’excuse en cas de bousculade. Pourquoi  ne pas commencer dans le train une conversation avec un voisin ou une voisine manifestement étranger ?

« La pacification de la parole est l’une des exigences de la non-violence. Pour être effective, toute parole contre l’injustice, la violence et la guerre doit être une parole de paix. La violence des mots participe à la guerre. La pédagogie de la parole non-violente est beaucoup plus opérationnelle que celle du cri violent. L’autorité d’une parole vient de sa justesse et non de sa violence. »

Cette citation du philosophe Jean-Marie Muller  est aussi un remède efficace contre la peur de l’autre, obstacle à la paix. Je peux choisir de dépasser ma crainte de l’inconnu, ma peur du danger que l’autre pourrait représenter. Je peux changer ma façon de le voir, ne plus imaginer mais échanger pour découvrir qui est vraiment l’autre. Alors tout sera possible pour construire une relation visant et aboutissant à la paix, même s’il faut parfois mais pas toujours pas mal d’étapes intermédiaires.

3. Le Temple devenu obstacle à une paix véritable

 Mais vous, vous en avez fait une caverne de brigands, Jérémie 7.11

Ce Temple de Salomon devenu objet magique, écran pour faire illusion et dissimuler le mal, a été détruit en 586 avant J.C.

Les Israélites du temps de Jérémie étaient trompés par les faux prophètes qui leur promettaient une paix à bon marché. Les jours de derniers rois de Juda étaient comptés, l’ennemi babylonien assiégeait la ville.

On s’imaginait que le Temple assurait automatiquement, de manière quasi magique la protection de la nation. Vol, meurtre, adultère, faux serment, oppression des faibles l’idolâtrie étaient monnaie courante. Et on se présentait quand même devant Dieu faussement assuré de n’avoir rien à se reprocher (Jérémie 7.9-10)….

Dans son discours devant le Temple Jérémie avertit ses concitoyens. Ce qui compte dans une situation de crise, c’est savoir ce que Dieu dit et s’y conformer. Sinon c’est la catastrophe pour l’individu et même pour toute la nation.

Ils n’ont rien voulu savoir et la catastrophe annoncée est arrivée. Le Temple, le lieu de la gloire de Dieu a été détruit en 586 avant J.-C.. Il n’y a pas de lieu saint intangible qui garantit une protection, une paix absolues.

Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs, Marc 11.17  

Le Temple d’Hérode, objet de prestige dévoyé par la compromission politique, a lui aussi été détruit en 70

Sous le règne d’Hérode, « ami » et subordonné de l’empereur romain Auguste, le Temple de Jérusalem était plutôt le Temple d’Hérode, que le Temple de Dieu.

Hérode avait transformé le 2e temple, modeste, en un superbe édifice qui démontrait sa puissance.

On frôlait, on dépassait souvent la compromission, le mélange du trône et de l’autel. Hérode avait le pouvoir politique et se mêlait de la religion.
Il avait offert une magnifique robe au grand prêtre mais la gardait dans sa forteresse Antonia pour obliger le grand prêtre à la réclamer à chaque fête.
Il avait fait relier la forteresse à la cour du Temple par un tunnel souterrain pour garder le contrôle au cas où…
Que diriez-vous si le maire retenait à la mairie le matériel pour la Cène ?

Une religion grandiose inaccessible aux pauvres et aux petits, une paix imposée par l’armée romaine…qui écrasait tout ce qui résistait.

Un Temple dévoyé, condamné et détruit

C’est à ce Temple, à son dévoiement que Jésus s’oppose.
Il annonce la destruction de ce Temple défiguré qui honore plus l’homme que Dieu. Elle aura lieu en 70 de notre ère

Vois -tu ces grandes constructions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. (Marc 13.12)

Jésus-Christ, le vrai Temple, lien de paix avec Dieu et les autres

Si le Temple n’existe plus, si les sacrifices ne sont plus possibles, comment le pécheur peut-il tenir devant la sainteté de Dieu.
Comment le péché sera-il expié ? Comment la paix avec Dieu sera –t-elle rendue accessible ?
La réponse est donnée quelques jours plus tard par la crucifixion suivie de la résurrection

Désormais c’est Jésus qui sera le vrai Temple. Et aussi le seul sacrifice efficace offert une fois pour toutes (Romains 6.10 ; Hébreux 9.12 et 10.10).

Par son sacrifice à la croix, Jésus ouvre l’accès à Dieu le Père. Il est notre paix. Il a renversé le mur de séparation entre juifs et païens. Chacun peut s’approcher de lui sans intermédiaire

Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions ; il a voulu créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix,  et les réconcilier avec Dieu l’un et l’autre en un seul corps, par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ;  car par lui les uns et les autres nous avons accès auprès du Père, dans un même Esprit. (Ephésiens 2.13-18)

Quelle sorte de paix allons-nous choisir ?

La paix par des trucs

Aujourd’hui, beaucoup imaginent trouver la paix avec des trucs…

La paix-argent avec le loto, la paix-relation avec des clubs de rencontre, la paix-famille sans aucun frein à ma liberté avec M

Ou la paix avec des grands discours sans beaucoup d’effet. On craint le terrorisme et on essaie de le combattre pour avoir la paix chez soi. Mais Dieu est éliminé du processus de paix et souvent aussi les victimes du conflit

D’autres demandent : que faut-il faire pour avoir la paix avec Dieu, avec les autres. Tout est là.
Il faut, il faut faire : je vais au culte tous les dimanches, je lis ma Bible…

Si c’est le cœur qui dirige la relation avec Dieu, il n’y a pas de ‘il faut’. C’est plutôt ‘je veux’, l’amour de Dieu me pousse…

La paix véritable avec Dieu et entre les hommes qui unit les inconciliables

Deux exemples encourageants
La question de l’Apartheid était déjà réglée en 1967 à Wuppertal en Allemagne : les étudiants des deux communautés d’Afrique du Sud participaient au même congrès des Groupes Bibliques Universitaires internationaux.
Des relations existent aussi entre chrétiens palestiniens et chrétiens israéliens.

Pour cela, il a bien fallu refuser et dépasser  la haine et la méfiance et faire œuvre de paix en suivant l’exemple de Jésus-Christ.

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